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Fiche technique :

Avec Narumi Hiroki, Nao, Ashima Takiyuki, Kobayashi Takahito, Hasegawa Tomotsugu, Masa. Réalisation : Imaizumi Koichi. Scénario : Imaizumi Koichi. Directeur de la photographie : Ide Yutaka & Imaizumi Koichi. Montage : Suguira Fuyuhiko, Otsuka Takashi & Imaizumi Koichi.

Durée : 33 mn. Disponible sur le Net. Film muet.

 

 


Résumé :

Un jeune ange, bien de sa personne, habite (hante ?) des toilettes pour hommes quelque part au Japon. Le lieu est décati, mais propre, grâce à ses soins. La fréquentation est modeste et le séjour donc tranquille. Il y a bien quelques distractions comme un SDF qui décide d'y passer la nuit ou deux garçons qui élisent l'endroit pour y faire l'amour...


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Pour se distraire, l'ange joue avec ses deux colocataires, un boa en peluche et un escargot mécanique... D'autres fois il regarde fixement un extérieur que le spectateur ne verra pas... Passent les jours, passent les heures et coule la pissotière, l'ange demeure. La plupart des visiteurs ne le voit pas, comme s'il était transparent. Mais parfois des urineurs de passage le découvrent, trouvent l'ange à leur goût et le sodomise pour son plus grand plaisir...


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L'avis de Bernard Alapetite :

On peut considérer ce film comme un film expérimental. Il est muet et assez peu bruyant : quelques sons feutrés et une musique parcimonieuse. Silence qui n'aide guère à sa compréhension profonde. Mon interprétation sera donc sujette à caution. L'ange est-il un vrai ange ou un clampin ayant revêtu des atours angéliques ? En l'occurrence une serviette de toilette blanche et des ailes déplumées à l'armature en fil de fer. Je pencherais pour la première supposition car, par instants, l'ange devient transparent et s'évanouit entre les urinoirs. D'un autre côté, il est curieux qu'un ange connaisse le plaisir anal. Je me perds donc en conjonctures...


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On peut comprendre grâce à quelques inserts clignotants que notre jeune homme, avant de devenir un ange, a aimé des garçons...

Je ne peux pas dire que l'action soit trépidante, et on s'ennuie tout de même un peu à observer notre ange batifoler entre les latrines. D'autre part, considération toute personnelle, j'ai été surpris de constater le délabrement de ces toilettes publiques. Je n'en ai jamais rencontré de semblable dans mon petit périple japonais. Le Japon est un pays extrêmement propre et les toilettes y sont particulièrement bichonnées.


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Sur le plan technique, comme quasiment tous les films underground, il est sous-éclairé. L'image est presque toujours granuleuse mais je ne suis pas parvenu à discerner dans ce fait quelle était la part du filmage et celle de la mauvaise qualité de la version téléchargée qui est en ma possession. Parfois, fugitivement, l'écran devient neigeux. Tout cela serait-il vu par le biais d'une caméra de télésurveillance ? Encore une autre hypothèse... Lorsqu'un plan est bien éclairé, ce qui arrive tout de même, on s'aperçoit de la beauté des cadrages.


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À la fin du film, il semble que notre bel ange soit libéré de ses vespasiennes nippones et gagne le ciel. Cet heureux dénouement dans l'optique du salut de l'éphèbe ailé soulève une question théologique qui me semble d'une certaine actualité : se faire enculer conduit-il à la rédemption ?


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À ceux qui ne verraient dans ce film qu'une fantasmagorie, une fois n'est pas coutume, je vais me fendre d'une anecdote personnelle qui a été ravivée dans ma mémoire par Angel in the toilet. Par une belle après-midi de l'été 1983, j'étais aux alentours du boulevard Saint-Germain avec mon petit ami d'alors. Nous fûmes pris soudain d'une envie de chair. Où aller ?


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J'habitais en ce temps-là la banlieue et il fallait bien quarante minutes pour arriver à ma chambre. Lui était encore chez ses parents, dans une autre banlieue, guère plus proche et rien ne disait que son domicile serait vide. Où aller ? Tenaillé par le désir, il me vint soudain une idée ! Nombre d'immeubles parisiens possédaient des toilettes entre les étages d'habitation. Celles-ci directement accessibles par l'escalier. Ces cabinets étaient les vestiges du temps où il n'y avait pas de lieu d'aisance dans chaque appartement. Ils étaient souvent fermés et servaient de débarras mais il y en avait presque toujours un d'ouvert dans lequel la concierge ou le préposé au ménage remisait ses produits d'entretien.


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J'avisais un immeuble qui pouvait répondre à ce type de commodité, les immeubles haussmanniens ou datant du XXème siècle sont à bannir, et j'y entrainais mon ami. Heureux temps où les digicodes et autres barrières électriques n'étaient pas encore en service. Nous voilà bientôt dans l'escalier, j'essaye la première porte. Elle s'ouvre. Nous entrons. On s'enferme et un peu fébriles constatant que le lieu était propre et en plus bien éclairé par une fenêtre, je n'aime pas faire la chose à l'aveugle, nous nous mettons sans attendre à l'action.


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Et puis en plein travail sensuel, pris de distraction ou sentant quelque chose d'inhabituel, je lève la tête. Tout d'abord je constate la grand hauteur de plafond de l'endroit puis je m'aperçois qu'aux deux tiers de la hauteur, une forte planche est fixée formant une large étagère qui forme une sorte d'alcôve dans laquelle était accroupi un homme jeune, un peu négligé de sa personne et qui visiblement à la vue des ustensiles qui l'entouraient y avait élu domicile, il nous regardait forniquer.


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S'apercevant que j'avais découvert sa présence, il me fit un bon sourire en mettant son index sur sa bouche en signe de silence. Me découvrant un flegme que j'ignorais, j'ai continué mon ouvrage comme si de rien n'était. Une fois jouissance faite, nous nous sommes rhabillés. Et nous sommes sortis. Mon ami ne s'est aperçu de rien. Avant de quitter ce petit lieu témoin de notre impatient désir, avant de fermer la porte, j'ai osé un regard furtif et sur sa plateforme, j'ai cru voir que notre vigie se masturbait...


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Comme quoi même les films les plus incongrus peuvent faire remonter des souvenirs...

Deux ans plus tard, Imaizumi Koichi, qui par ailleurs fut acteur dans plusieurs films, tourne Naughty boy, puis en 2007 son deuxième long métrage Hatsu-koi.

Ce film est à recommander chaudement aux fétichistes des anges et aux nostalgiques des vespasiennes.


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