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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 


Olivier Delorme, Comment je n'ai pas eu le Goncourt,

H&O éditions, 2009, 124 p. - 10€

 

Un Goncourt gay ?

En 2009, cela n'intéresserait pas grand monde de savoir quelles sont les préférences de l'auteur. Ce serait même presque « ringard » depuis Le Jardin d'acclimatation d'Yves Navarre (1), lauréat d'un prix que Jean-Louis Bory avait déjà remporté (avant sa sortie du placard) en 1945 avec Mon Village à l'heure allemande (2).

On connaît même des auteurs à l'homosexualité savamment médiatisée, subtilement dosée dans leurs écrits et entrant dans des canons tout à fait conformes aux moules éditoriaux. Victimes de leurs pulsions, martyrs d'une homophobie auto-entretenue, provocateurs d'une sexualité hors normes, ils pourraient prétendre au prix.

Le narrateur de ce petit polar n'est pas de ceux-là. Il « en est » avec un naturel et une lucidité désarmants et qui ont fait de lui l'auteur fétiche de bon nombre de gays lassés des clichés et des redondances sur « le douloureux problème de l'homosexualité ». C'est parce qu'elle n'est pas un problème pour lui que, de salon en salon, il nous en décrit de belles, entre la sublime Marina et cet obsédé de Cyrille qui ne pense qu'à tester l'hétérosexualité des notables locaux !

Une (seule ?) main mystérieuse assassine les rivaux de notre gay goncourable. Est-il aussi désintéressé et innocent dans cette hécatombe qui doit le mener vers la récompense suprême (il ne pense pas au Nobel tous les matins en se rasant !) ?

Olivier Delorme nous livre là son plus bref récit et c'est le moyen pour ceux qui ont la chance de ne pas y avoir goûté de faire connaissance avec lui. Ses pavés précédents ont pu en effrayer (à tort !) plus d'un : on retrouve ici une fine érudition, un esprit d'empathie et de complicité qui nous embarquent jusqu'à la table de Drouant sans nous laisser respirer, l'esprit tiraillé entre l'élaboration d'hypothèses et l'envie de savoir qui est visé sous tel ou tel pseudonyme.

Cela ne va pas aider l'auteur à trouver un nouvel éditeur, mais ses lecteurs auront gagné un nouveau moment de réflexion et de plaisir !

 

(1) Prix Goncourt 1980, superbement réédité il y a peu par H&O éditions.

http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I00001223/interview-d-yves-navarre-prix-goncourt-1980.fr.html

(2) Vidéo :

http://boutique.ina.fr/video/art-et-culture/litterature/AFE86003369/jean-louis-bory-recoit-le-prix-goncourt.fr.html

 

Note : on pourra savourer le délicat portrait de Verlaine décrit par un frère Goncourt :

« Malédiction sur ce Verlaine, sur ce soûlard, sur ce pédéraste, sur cet assassin, sur ce couard traversé de temps en temps par des peurs de l'enfer qui le font chier dans ses culottes, malédiction sur ce grand pervertisseur qui, par son talent, a fait école, dans la jeunesse lettrée, de tous les mauvais appétits, de tous les goûts antinaturels, de tout ce qui est dégoût et horreur. »

Edmond de Goncourt, Journal, 1er juillet 1893.

 

POUR EN SAVOIR PLUS :

Biographie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Delorme

Une interview hommage à H&O, son éditeur :

http://www.polychromes.fr/spip.php?article318

Son site internet : http://www.olivier-delorme.com/

Son blog : http://www.olivier-delorme.com/odblog/

Groupe d'amis FaceBook :

http://www.facebook.com/group.php?gid=85260688604&ref=ts

 

 

INTERVIEW : OLIVIER DELORME

 

Les Toiles Roses : Olivier, ton but en écrivant ce roman était donc de te fermer la porte de tous les « grands éditeurs » ?

Olivier Delorme : Non !!! Je rêve toutes les nuits de trahir H&O pour Chalminar, Alcuin Marcel ou Braisaillon, de devenir un Ôteur riche et célèbre, de sortir à chaque rentrée littéraire un produit (plus qu’un livre) de cent vingt pages écrit très gros, avec trois personnages et deux idées, parlant essentiellement de mon nombril, qui ne fasse surtout ni rire ni penser, qui n’ait pas le vulgaire de vouloir captiver par une vraie histoire, bien construite : chacun sait bien qu’après Auschwitz, le roman est mort.

Mais je n’y parviens pas.

Je voudrais, moi aussi, écrire en déstructurant la langue, outrageant la syntaxe et malmenant la grammaire parce qu’on ne peut plus écrire en bon français après Céline : c’est tellement ringard ! Bref, je ne rêve que de devenir un Ôteur à la mode, dans le vent, un Ôteur que s’arrachent toutes les maisons d’édition parisiennes, un Ôteur à prix que la critique encense – surtout Arnaud Viviant et Les Inrockuptibles !

Le vrai drame de ma vie, c’est que, malgré moi, je ne peux m’empêcher d’écrire sur le monde tel qu’il est plutôt que sur moi, de construire de vraies histoires, d’aimer la langue, les mots, les personnages, les intrigues et la critique sociale : autrement dit, je suis totalement irrécupérable.

 

Après tes « pavés », cet exercice de style est-il une récréation ou, pour le scénariste d'intrigues entremêlées que tu es, une épreuve ?

H&O m’a plusieurs fois poussé à me colleter avec des genres vers lesquels je ne serais pas allé naturellement : la nouvelle, l’érotique. Avec La Quatrième Révélation et L’Or d’Alexandre, j’ai voulu utiliser, en les subvertissant, les codes du thriller, pour embarquer le lecteur vers des univers, des émotions, des réflexions auxquels il ne s’attend pas forcément en ouvrant un livre « de genre ». Et ça marche ! Nombre de lecteurs m’en rendent témoignage. À chaque fois, les contraintes de forme que mon éditeur m’a suggérées ou que je m’imposais, ont enrichi mon écriture, fait travailler ce que je sais être mes défauts.

Il y a un peu plus d’un an, H&O m’a demandé si je serais prêt à lui écrire une novella, longue nouvelle ou court roman, qu’il comptait offrir dans le cadre d’une opération commerciale marquant son dixième anniversaire.

L’idée d’écrire quelque chose de drôle et ravageur sur la comédie du monde littéraire que je vois se jouer depuis 1996, date de sortie des Ombres du levant, me trottait dans la tête depuis un moment : les deux choses se sont culbutées dans mon esprit pervers. Suspense policier qui tienne la route, brièveté, causticité dans la satire de la Nomenklatura littéraire, raconter au lecteur ce qu’est la chaîne du livre et à quelle place (accessoire !) s’y trouve l’Ôteur : j’ai bâti l’histoire à partir de ce cahier des charges. Puis, une fois que tout était à peu près en place, l’hiver dernier, sur une île qui ressemble un peu à celle d’où le Goncourt arrache mon narrateur, je suis passé à l’écriture. Dans la jubilation. Et avec, en embuscade derrière l’imprimante, mon compagnon et âme damnée qui, à la première lecture, rebondissant sur mes provocations, me suggérait quelques loufoqueries supplémentaires : un grand moment de bonheur !

C’est lui, par exemple, qui a trouvé ce titre superbe : La Salamandre de Carinthie, grand roman de Marie-Monique Sénéchal, assassinée d’un coup de poinçon… comme Sissi – charge à moi, ensuite, d’inventer l’histoire que raconte ce roman. C’est lui qui a baptisé ce grand imposteur littéraire d’Antoine Zazor, à qui j’ai donné chair et qui ne présente bien sûr aucune ressemblance, autre qu’involontaire et fortuite, avec aucun Ôteur existant ou ayant existé !

En revanche, les frères Fedor et Michka Trepanov, ou Megana, l’inoubliable Ôteuse de Mon pet dans la piscine, il n’y est pour rien.

Bref, l’opération commerciale a été annulée et mon non-Goncourt est devenu un vrai livre, le plus léger en poids et en ton… pas forcément en contenu.

 

Que t'a inspiré la remise du prix Renaudot à Frédéric Beigbeder ?

Un immense et incoercible éclat de rire !

 

Et la polémique sur les propos de Marie NDiaye ?

Le 27 octobre 1966, André Malraux montait à la tribune de l’Assemblée nationale parce que des Raoult de l’époque accusaient le ministère des Affaires culturelles de subventionner un théâtre dans lequel on jouait Les Paravents de Genet, pièce jugée, par ces Raoult d’hier, insultante pour la France. Il leur répondait ceci : « La liberté n'a pas toujours les mains propres, mais il faut cependant y regarder à deux fois avant de la jeter par la fenêtre... (…) Vous avez dit que cette pièce était anti-française : elle est en fait anti-humaine, elle est anti-tout. Goya aussi l'était, comme on le voit dans les Caprices. Vous avez parlé de « pourriture » : soyez prudents ; avec des citations, on peut tout condamner. Que dire alors de Une Charogne de Baudelaire ? Je ne prétends certes pas que Genet est Baudelaire [ni moi que Mme NDiaye soit Genet]. Ce que je veux dire, c'est que lorsque quelque chose blesse votre sensibilité, il est déraisonnable de l'interdire : ce qui est raisonnable, c'est d'aller ailleurs. »

J’eusse simplement apprécié que, s’il avait eu un tout petit peu de courage, M. Frédéric Mitterrand répondît quelque chose dans le genre plutôt que de ramener le principe fondamental de la liberté d’expression à une question d’ordre privé.


 

Tu parles de Tigrane l'Arménien parmi tes romans et c'est le seul que l'on ne parvienne pas à relier à un titre existant : peux-tu nous en dire plus sur tes écrits actuels, en exclusivité pour Les Toiles Roses ?

On n’y parvient pas parce qu’il est en cours d’écriture ! Au printemps 2008, au salon du livre de La Gaude, dans l’arrière-pays niçois, je me suis trouvé confronté, à l’occasion d’un débat, à une Ôteuse qui fut naguère célèbre et qui a tenu devant moi des propos révisionnistes sur le génocide arménien qui m’ont révolté.

Chacun de mes romans naît d’une émotion forte, d’un sentiment que j’ai soudain besoin – un besoin absolu – d’écrire à propos d’une histoire humaine, une histoire de dignité humaine, de gens de chair et de sang à qui on a ôté le droit à la parole, une histoire qui m’a « pété » au visage à un moment de ma vie : la résistance grecque (Les Ombres du levant), la guerre civile grecque et la dictature des colonels (Le Plongeon), les disparus de Chypre (Le Château du silence), l’homophobie qui continue à tuer (La Quatrième Révélation) ou la vie qu’on fait et le regard qu’on porte sur les personnes qui ont un handicap (L’Or d’Alexandre).

Le prochain entremêlera deux époques, 1915-1920 et aujourd’hui, les histoires de Bedros Arevchadian et de son petit-fils Tigrane.

Mais j’ai dû m’interrompre dans l’écriture, il y a quelques mois, pour honorer la commande que m’a passée un grand éditeur parisien (ça y est, j’ai trahi !) : une synthèse sur l’histoire (je suis historien de formation) de la Grèce et du sud des Balkans, à paraître en principe en septembre 2010.

 

Entre le roman « sérieux » et les livres historiques, tu n'écris donc rien d'autre ?

Comme je l’ai dit plus haut, H&O m’a poussé au vice, il y a quelques années, en m’induisant à la tentation d’écrire des romans érotiques. J’en ai commis trois et je me suis bien amusé. Mais comme mes romans sérieux s’adressent à tout public, je n’ai pas voulu que des lecteurs non gays croient acheter un Delorme et se retrouvent dans un univers de croisière sodomite, d’équipe de rugby où les shorts s’envolent aussi vite que dans le calendrier annuel des Dieux du stade, ou bien encore dans le merveilleux monde d’un jeune magicien aux airs d’Harry P., mais qui s’intéresse surtout aux philtres aphrodisiaques et à certains usages du certaines baguettes magiques…

 

Pour en revenir à Comment je n'ai pas eu le Goncourt, il ya un personnage que tu aimes particulièrement ?

J'ai droit à deux ?

 

Si tu veux.

Cyrille et Marina bien sûr, avec qui nous formons sur les salons une redoutable bande des trois ! Sur Cyrille, je n'en dirai pas plus, j'ai maquillé son nom, parce que je ne voulais pas que ses frasques puissent lui porter préjudice auprès de son lectorat qui est, disons, moins déluré que lui. Marina, c'est Marina Dédéyan, que j'ai effectivement rencontrée sur un salon, qui est effectivement devenue une amie, qui nous donne effectivement le cochon d'Inde de son fils en garde pour les vacances – cochon d'Inde qui joue un rôle déterminant dans la résolution de l'énigme policière du bouquin par une Marina transformée en Miss Marple (en beaucoup plus sexy, je précise !)... Marina qui, paraît-il, me rend la pareille dans son prochain roman où elle a créé un guerrier viking complètement pédé ! Bien mieux que le Goncourt, non ?

 

[Note personnelle de Daniel C. Hall : Un grand merci à Olivier pour le temps qu’il a consacré à notre Coudou commun. Un grand merci, aussi, à Henri et Olivier (H&O) pour leur remarquable travail d’éditeur, mais aussi pour le repas gargantuesque de samedi dernier et pour notre Gay Pride dans les ruelles de Le Triadou avec Marco et Vincent. Bises.]

 

Toutes les photographies sont © D. R. Elles sont reproduites avec l'autorisation de Olivier Delorme.

Note de Daniel C. Hall : Si les éditeurs ou les auteurs (auto-édités ou non) souhaitent envoyer un service de presse à Gérard en vue d’une critique sur ce blog, merci de prendre contact avec le chef Daniel C. Hall qui vous communiquera ses coordonnées : lestoilesroses@hotmail.fr.


TO BE CONTINUED…

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