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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 

en collaboration avec  homo6  

 

Il est des lectures dont on ne sort pas indemne, des livres qui vous emportent vers des rivages inconnus, des pages où vous avez envie de replonger plusieurs fois de suite pour en saisir toutes les nuances. Le livre d'Eric B. fut pour moi une grande expérience. Le commenter ne fut pas très compliqué, il fallait juste prendre un peu de distance, ne pas trop s'identifier à un gars qui a, comme moi, une incapacité physique.

Une interview ? Oui, mais j'ai un peu la trouille. Ce mec fréquente la jet-set de Hollywood et tu vas lui poser des questions pour deux « modestes » sites : Les Toiles Roses, et Handigay.com destiné aux handicapé(e)s LGBT ?

Je me lance. Le téléphone sonne. Dialogue Chamonix-Antibes.

Et je tombe sous le charme. Il est simple, direct et sans tabous. Nous faisons de l'humour gay, mais aussi de l'humour d'invalides. Les questions et les réponses s'enchaînent naturellement, avec fluidité. Aux éclats de rires viennent se mêler des moments où nous avouons la larme qui coule entre nos paupières. Il y a des confidences qui resteront « off », il y a un vrai échange et le projet d'une rencontre cet été du côté d'Avignon, dans le genre « l'aveugle et le paralytique ».

En attendant, faites connaissance avec Eric et, comme son bouquin est bien mis en avant dans les rayons des librairies actuellement, vous risquez comme je le fus, d'être happé par cet œil bleu…


Au-dela-de-ma-nuit.jpg

 

Eric Brun-Sanglard, Lauren Malka, Au-delà de ma nuit : Témoignage d'un designer aveugle, Presses de la Renaissance, 2010, 267 p., 18,90 €

 

Un phénix nyctalope gay témoigne. Tel l'oiseau qui renaît de ses cendres, tel un chat capable de se mouvoir dans la plus totale obscurité, Eric Brun-Sanglard raconte le début de son existence. Combien de vies dans celles de ce quadra chamoniard qui a su se hisser jusqu'aux milieux de la jet-set hollywoodienne dans un parcours semé d'obstacles insurmontables au commun des mortels?

La couverture du livre est une évocation de la trame du récit : sous le nom de l'auteur, des caractères en braille, sur un fond noir qui couvre plus de la moitié de la partie droite. À gauche, le beau visage d'un garçon qui a posé son menton sur ses doigts entrecroisés. De cette tête on ne distingue que le côté droit : un œil bleu fixe le sommet de cimes invisibles et la bouche est entrouverte. On sent bien que c'est à l'intérieur de lui-même que cet homme aveugle cherche ses souvenirs, ses réflexions dont il va nous faire la confidence.

En bas à droite le nom de l'éditeur est aussi un symbole : les Presses de la Renaissance. Combien de renaissances a connu Eric Brun-Sanglard ?

Il faut se plonger dans son incroyable autobiographie pour prendre conscience des remous, des drames qu'il a traversés. Le petit interne du lycée privé catholique a d'abord été victime d'un prêtre pédophile. Son coming out jette ensuite un froid dans cette famille de commerçants aisés de Chamonix. Son bac ? Il va le préparer à Boston avec son amour anglophone et se retrouvera à vingt ans dans la jet-set de Hollywood. Touché par le sida, il perd la vue et manque de perdre la vie dix ans plus tard. Avec une lucidité sans faille, sauf dans le domaine sentimental, avec une volonté de survivre qui dépasse la compréhension de ceux pour qui une grippe ou une jambe cassée sont des catastrophes, Eric raconte ses résurrections sans cacher ses échecs et ses doutes. Devenu Le Designer Aveugle caprice des milliardaires, il est maintenant rentré en France où il fait la pause qui lui permet de faire partager son expérience à ceux qui doutent encore de l'énergie vitale dont est capable un simple être humain.

Sans jamais se donner en exemple, avec une réelle modestie, sans aucune intention de donner la moindre leçon que ce soit, Eric Brun-Sanglard offre au lecteur le formidable cadeau d'une incroyable existence marquée par la force de l'amour et la volonté de croire au lendemain. Sa sincérité et sa simplicité, même au milieu des paillettes et de la superficialité hollywoodiennes, font de son livre un bijou de pureté et d'espérance pour lequel on a envie de lui crier : « Bravo, merci et continue longtemps, Eric ».

 

Pour en savoir plus :

Article et interview d'Eric Brun Sanglard :

http://www.handicapepasbete.com/spip.php?article121

Le site du designer aveugle : http://theblinddesigner.com/

Eric B. dans Télé-Matin du 1er mai 2010 :

http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=16148

La « bande-son » du livre : http://www.youtube.com/watch?v=yVB1lfpY4Os

Le dernier « bébé » d'Eric B, une compagnie de coaching à laquelle nous souhaitons la plus brillante réussite :

www.ericbcd.com [Eric B Consulting & Development]

 

Eric-1.JPGEric sur sa chaise de bureau sur la plage de Malibu pour illustrer son site internet : www.theheblinddesigner.com.


INTERVIEW D’ERIC BRUN-SANGLARD

par  Gérard Coudougnan

 

Les Toiles Roses : Bonjour Eric, et merci de venir bavarder avec nous sur Les Toiles Roses et Handigay. Toi qui n'aimes pas les classifications qui enferment les gens dans des boîtes hermétiques, toi qui refuses l'étiquette « handicapé », j'espère que tu ne te sentiras pas trop à l'étroit avec nous !

Dans ton livre, tu racontes l'incroyable histoire de ta vie. Toi qui résides aux États-Unis depuis plus de vingt ans, quelles sont tes impressions sur la France où tu séjournes un peu plus longuement pour le lancement de ton livre ?

Eric Brun-Sanglard : Je suis en ce moment à Chamonix où il fait un temps radieux. Je profite de l'affection de mes parents : je savoure le plaisir de moments partagés avec une famille que j'ai enfin redécouverte. Le livre démarre très bien ; je suis très content. J'ai beaucoup de projets et il faut d'abord que je définisse mes priorités ! Ce retour en France est l'occasion de vivre le second livre pour un jour l'écrire !

Je suis revenu en France avec quelqu'un avec qui j'étais à ce moment-là. Nous nous sommes beaucoup promenés. J'ai surtout apprécié toute la culture, tout l'héritage de la France, l'architecture, la gastronomie, j'ai vraiment trouvé toute cette diversité très agréable : c'est quelque chose qui me manquait plutôt aux États-Unis.

J'ai loué un appartement à Paris dans le quartier Montorgueil et je m'y sens vraiment très bien. C'est une rue piétonne, j'y descends comme si c'était un petit village. Je connais tout le monde et tout le monde me dit bonjour quand je vais faire mes courses, quand je vais à la gym. Je trouve ça assez génial, j'aime beaucoup ce côté-là de ma nouvelle vie.

Du côté social en revanche, je trouve que les gens jouent un peu les déclassés, qu'ils sont pessimistes et voient avant tout le mauvais côté des choses, ce qui n'est pas du tout mon genre. Je réagis tout de suite en mettant en avant le côté positif : s'il pleut, je dis « La pluie arrose les jardins et nettoie ».

Pour ce qui est de la communauté gay, disons que je n'ai pas approfondi le sujet. Pour l'instant cela me semble très superficiel. Je suis quand même un peu sorti et les mecs que j'ai rencontrés un peu partout, homos ou hétéros, sont beaucoup plus ouverts, moins cloisonnés dans une case, que les Américains. Quand je suis allé dans des endroits un peu plus branchés comme dans le Marais, je n'ai pas vraiment accroché : j'ai trouvé l'ambiance générale un peu trop précieuse, trop dandy pour moi. Tout tourne trop autour de la sexualité : on est gay, OK mais on est aussi tellement d'autres choses !


Eric-w-dogs.JPGEric avec ses deux chiens : Niko et Fletch, ses chiens guides, devant sa maison qu'il réserve à ses amis quand ils viennent le voir à Los Angeles.

 

As-tu déjà eu des retours intéressants de lecteurs ?

Oh oui, j'ai eu des retours sublimes, sublimes, sublimes !!!!! De très beaux e-mails, des gens qui m'ont arrêté dans la rue. J'ai fait des signatures au Salon du Livre et ce qui est génial, c'est qu'il touche des générations différentes, des hommes et des femmes de tous âges, de tous milieux. Je note au passage que je n'ai pas un retour significatif de la communauté gay. Beaucoup de gens me remercient, trouvent mon témoignage superbe. Quand je suis passé dans l'émission « Salut les Terriens », Thierry Ardisson m'a dit qu'il avait adoré le livre et nous nous sommes découvert des points communs tout à fait incroyables dans notre jeunesse à Chamonix et notre scolarité au pensionnat Saint Michel à Annecy...


LIVING-ROOM.JPGLa maison actuelle d'Eric à Los Angeles.

 

Dans ton livre, tu évoques les traitements que tu as pu suivre contre le HIV sans en évoquer leur coût financier : est-ce par pudeur ou parce que ces soins sont à la portée de la majorité des patients ?

En fait, au début, j'avais un docteur absolument génial, le Dr Scolaro, qui me trouvait des trucs incroyables, pas encore vraiment autorisés et qu'il ne me faisait même pas payer. Il a eu d'ailleurs de gros problèmes et a perdu sa licence à cause de cet esprit d'avant-garde altruiste.

Puis sont apparus les premiers médicaments de trithérapies et on a vu un incroyable courant de solidarité entre les médecins et les pharmaciens militants : les patients qui avaient de bonnes assurances se faisaient prescrire et délivrer plus de médicaments de façon à pouvoir en donner à ceux qui étaient peu ou mal assurés. On était à la limite de la légalité mais c'était dans un esprit de solidarité et d'entraide, de lutte pour la vie, qui faisait oublier le reste.


Chalet-.jpgLa maison des parents d'Eric à Chamonix où il a grandi et d'où il a fait cette interview téléphonique pour Les Toiles Roses et Handigay.com.

 

Même si tu refuses d’être catalogué, tu te qualifies comme gay : as-tu ressenti une solidarité, un soutien particulier de la part d'autres gays ou cette orientation est-elle un simple détail sans importance dans les milieux où tu évolues ?

Je n'ai jamais vraiment évolué dans le milieu gay. Je n'aime pas les ghettos et ma sexualité n'est qu'un élément de ma personnalité, tout comme quand je suis en France, je ne me revendique pas en priorité comme Français, c'est beaucoup plus complexe et beaucoup plus riche. Je n'ai jamais eu de problèmes d'identité : je parle de ma vie, de mon copain avec naturel et sincérité, c'est tout. Je n'essaie ni de choquer ni de me cacher : que ce soit avec un chauffeur de taxi ou un client, je suis naturel sur tout. J'ai beaucoup d'amis hétéros, gays, et c'est marrant, en France c'est parmi les lesbiennes que j'ai le plus d'amies. 

Je n'ai jamais recherché la solidarité d'un groupe de personnes : lorsque je suis parti aux États-Unis à 18 ans, je n'ai pas cherché la solidarité des Français, ni celle des gays, ce sont les êtres humains qui m'attirent, quels que soient leur âge, leur religion, leur race, leur sexualité. C'est la qualité de la personne qui m'intéresse.

 

Quel est ton sentiment au moment où tant de scandales de pédophilie apparaissent dans l'Eglise catholique, toi qui a été la victime d'un prêtre pédophile ?

J'ai ma propre idée qui m'a beaucoup aidé à dépasser tout ça. D'abord je ne pense pas qu'il s'agisse de véritable pédophilie. Pour moi les prêtres sont des gens qui ont arrêté de grandir dans leur sexualité à un très jeune âge, quand ils ont décidé d'entrer au séminaire, surtout que dans ces générations-là, ils avaient 12, 13 ou 14 ans. Donc à cet âge-là leur sexualité s'est arrêtée et dans leur tête, pour eux aujourd'hui, ils ont toujours cet âge-là et donc recherchent des rapports avec des personnes qui ont le même âge qu'eux dans leur tête : c'est pour cela que je ne les considère pas comme de vrais pédophiles. J'en veux plus à l'Eglise, en tant qu'institution, qu'aux personnes. Le système est archaïque et pousse à ce genre d'abus. En résumé, l'Eglise catholique a le devoir de laisser les prêtres avoir une vie sexuelle, sinon cela va continuer. On ne peut priver un être humain de sa sexualité, cela fait partie intégrante de la vie, de l'évolution de la personne…


Chalet-front.jpg

Voir légende ci-dessus.

 

Ton histoire d'amour avec Ian est, en tous points, exceptionnelle. Sans en dévoiler les détails, elle fera, dans ses aspects positifs rêver plus d'un célibataire... puis se révolter tous tes lecteurs. De cette communion qui t'a sauvé la vie, de cet homme qui t'a autorisé à évoquer ses pires aspects et à publier sa photo, tires-tu encore des leçons lorsque tu fais une nouvelle rencontre sentimentale ?

Complètement. Ian c'était… c'est l'amour de ma vie. Il est d'ailleurs de retour dans ma vie aujourd'hui. Nous sommes souvent en relation au moment où il sort d'un centre de soins. Nous parlons très souvent et c'est quelqu'un que j'adore et que j'aimerai toujours d'une manière incroyable. Je ne veux pas dire que je voudrais retourner vivre avec lui mais que c'est un être merveilleux qui place la barre très haut dans mes relations sentimentales aujourd'hui. J'ai beaucoup de mal à être satisfait après ce que j'ai vécu avec Ian. Je sais qu'il est vain de comparer mais quand tu as connu le vrai amour, quand quelqu'un te prend dans ses bras quand il sait que tu es en train de mourir, qui ne m'a jamais laissé dormir une nuit seul dans un hôpital... tu vois, ces moments horribles, les plus durs de ma vie, ont été grâce à lui… merveilleux. Je peux dire que je sais au moins une chose : avoir été aimé !

 

Tu étais venu en France pour une émission de télévision qui n'a pas été lancée : as-tu la possibilité et le souhait de nous en dire plus à ce sujet ?

Je suis arrivé à Paris, la grosse maison de production Endemol m'a proposé un contrat d'un an et demi où ils m'achetaient, ils me contrôlaient et moi j'ai refusé le marché. Je ne veux donner mon contrôle à personne. Ils voulaient refaire l'émission que j'avais déjà tournée aux États-Unis parce qu'elle avait très bien marché et je n'aime pas refaire deux fois la même chose, donc j'ai refusé. Je veux évoluer, mettre la barre plus haut et je refuse que l'on contrôle ma vie.

Je suis allé voir mon amie Sarah Lelouch, la fille de Claude Lelouch, et je fais des projets avec elle ; avec Cendrine Dominguez également, avec des gens qui sont plus motivés par la production de programmes intéressants plutôt que de gagner du fric avec des trucs déjà vus. Ce qui me passionne là-dedans c'est d'évoluer, pas de faire de l'argent ou de devenir une star.


Crescent-Front-Ext-After.JPGLa maison actuelle d'Eric à Los Angeles.

 

Combien de temps comptes-tu rester en France et quels sont tes projets immédiats ?

Je voudrais faire évoluer les mentalités sur le sida. Il y a tellement de choses que les gens ne savent pas, ne comprennent pas, qu'on leur cache. Je suis en contact avec Michel Cymes pour faire une émission là-dessus. Je lui disais l'autre jour : « Il y a trop de tabous autour du sida  : dans un dîner  mondain tu peux entendre des gens parler de leur cancer ou de leur chimio, tu n'entendras jamais personne parler de son sida ou de sa trithérapie et c'est stupide ». J'aimerais que les gens puissent parler aussi librement d'un sida que d'un cancer ou d'une sclérose en plaques. Par exemple, je n'ai plus de charge virale détectable et je suis plus safe qu'un séronégatif ; si je dis à mon partenaire ce que j'ai eu, il va flipper. Donc je voudrais expliquer ce que signifie être séropositif, les risques que cela a pu représenter, ceux que cela ne présente plus, des choses dont on parle trop peu et pas assez précisément. Si j'ai pu recevoir une greffe du rein, c'est bien que le virus du sida est inactif depuis des années. En comparaison avec les États-Unis, je trouve que les gays français ont des lacunes énormes. C'est très dur quand un mec me demande s'il risque d'attraper le sida en m'embrassant...

Je veux donc informer de façon très décontractée, faire passer un maximum d'informations avec de l'humour, sans jouer au prof de médecine ni à Monsieur Jesaistout.

L'un des mes autres projets serait de faire un truc à la Michael Moore contre les laboratoires pharmaceutiques qui bloquent certaines recherches pour continuer à s'enrichir avec les médicaments antirétroviraux. Une compagnie a trouvé un modèle de vaccin contre le sida qu'elle a testé avec de bons résultats en Thaïlande et elle a été rachetée par une société américaine qui a bloqué cette recherche pour que ce vaccin-là ne progresse pas. À un degré différent, quand je travaillais dans la pub, nous avions trouvé un produit absolument génial pour le parfum et nous avons été rachetés par une plus grosse société qui a tout bloqué pour pouvoir continuer avec leur système moins performant mais plus lucratif pour eux. Dans le cas des traitements du sida, ce sont des milliards de dollars qu'un vaccin mettrait en danger...

C'est peut-être un combat vain, sûrement inégal, mais si personne ne le tente on n'aura jamais de vaccin parce que le statu quo enrichit trop de monde. C'est une énorme bête noire à laquelle j'aimerais m'attaquer !!!

En faisant du design alors que j'étais aveugle, j'ai voulu prouver que tout est possible et je ne vais pas m'arrêter là. C'est la peur, les préjugés, c'est nous-même qui nous limitons dans la vie alors que si l'on écarte la peur, si l'on se lance, ça marche ou ça ne marche pas mais au moins on aura essayé.

J'aime la vie : quand on t'a dit à 22 ans que tu allais crever, tu vois la vie différemment, tu prends chaque jour comme si c'était le dernier, donc tu ne vas pas passer le dernier jour de ta vie à te morfondre !

L'inconvénient est que lorsque je rencontre un mec, il a peur de ce que j'ai fait avant et fait un complexe d'infériorité. Il faut donc que j'explique que c'est le présent et le futur d'une relation avec lui qui m'intéresse, pas le passé... et je voudrais que l'on me juge pour ce que je suis et non pas par ce que j'ai fait. C'est la raison pour laquelle je me présente souvent comme « Eric B » sans donner mon nom de famille, sinon les gens filent sur Google et me voient différemment et je peux dire que cela devient un vrai handicap !!!


Devlin-Living-rm.jpg

Devlin-Front-Door.jpgLa maison que j'avais créée pour moi après ma rupture avec Ian et où habite aujourd'hui Penelope Cruz.

 

Au nom des lectrices et lecteurs de Les Toiles Roses et de Handigay.com, en mon nom et en celui de mon rédac'chef vénéré Daniel : mille mercis, Eric.

 

 

Toutes les photos reproduites ici sont © Eric B. et publiées avec son autorisation.

Les légendes des photos ont été rédigées par Eric.

Un grand merci à Kelly Murphy, l’assistante d’Eric, pour nous les avoir envoyées depuis les USA.

Tous droits réservés.

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Note de Daniel C. Hall : Si les éditeurs ou les auteurs (auto-édités ou non) souhaitent envoyer un service de presse à Gérard en vue d’une critique sur ce blog, merci de prendre contact avec le chef Daniel C. Hall qui vous communiquera ses coordonnées : lestoilesroses@hotmail.fr.


TO BE CONTINUED…

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