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Jean-Louis Garac vit à Nice et est passionné par la littérature et la poésie, l'art et le cinéma. Il aime également écrire sur des sujets divers des « billets d'humeur ». Il possède une maîtrise de lettres modernes et son sujet de mémoire a été consacré à Colette. Il tient un blog personnel d’une excellente qualité et participe au fonctionnement de plusieurs associations. Jean-Louis, qui n’est pas responsable du titre de sa chronique (c’est un mauvais jeu de mots, spécialité du chef Daniel C. Hall), entre avec classe dans la grande famille du blog Les Toiles Roses

 

07.

LE CORPS MASCULIN

BLASON DE LIBERTÉ  !

 

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Notre littérature a peu célébré le corps masculin, à part quelques auteurs, connus uniquement d’un public gay et perdus dans leur tour d’ivoire, nous ne sommes guère riches en ce domaine.

De plus, les textes grecs et latins se sont lentement dissous dans un oubli regrettable ! Nous avons encore quelques poèmes de Straton de Sardes par exemple et peu de choses à côté ; c’est qu’il en va des textes comme des monuments humains : ici une colonne, un chapiteau, une entrée sans murs, là un morceau de phrase, une allusion mystérieuse, quelques vers tombés d’une fresque épique à tout jamais perdue !

Il me semble qu’il y avait là, dans cette antiquité quasi mythique, une richesse inouïe en matière de célébration du corps, déjà par la merveilleuse statuaire de ces siècles de marbre, encore avec les rares peintures qui nous restent, et surtout par les délicates représentations sur les multiples vases, poteries et orfèvreries de l’époque !

Et puis les siècles nous ont assommés de leur monotonie, de leurs fades mythes chrétiens, de leurs chapelets de chapelles dédiées à tous les martyres embrochés par la folie humaine ! À la Nature, aux exploits, aux conquêtes, on a préféré les croyances, les superstitions, les dérives métaphysiques... Le corps nu s’est retrouvé habillé, torturé, renié, détruit, oublié sous la pluie des prières comme derrière le rideau d’une cascade sans fin !

Retrouver le corps c’est déjà se retrouver soi-même ! Là encore notre triste monde chute dans de nouvelles convulsions : comment être et se nier, comment annoncer sa présence et la dérober à tous, comment se cacher dans les plis d’un autre univers... Les chats aiment bien se mettre dans des cartons et observer l’espace autour d’eux, il faut croire qu’il doit exister des « chats » humains, la malice et le goût du jeu en moins !

La femme nue, déesse mère, a été célébrée de tous temps, on a toutefois toujours idéalisé son corps, stylisé son sexe, et révélé une perfection presque immatérielle : nous avions « l’idée » de la femme comme les tribus d’Afrique concevait des masques d’animaux en suggérant leur « esprit ».

Certes, on doit à de courageux artistes le privilège d’avoir osé montrer des carnations éloignées des tons ivoires éthérés traditionnels, des poses naturelles et sans concession, des sexes réellement féminins et une vie palpable qui appelait autant l’attention que les caresses et le besoin d’amour !

L’homme a été un peu oublié dans tout cela, d’abord parce que la sexualité et les rôles imposés dans le monde chrétien faisait de lui quelque chose de très sérieux : un père de famille à l’image de Dieu le Père, portant le Droit et la Responsabilité et pendant très longtemps tous les droits et toutes les responsabilités...

On ne batifole donc pas avec des corps où s’inscrivent en résumé les desseins de Dieu et de son Histoire ! La bagatelle devenait sujet de poètes et de troubadours autour du corps de la femme (déjà porteuse du pêché originel) : amour courtois (courtois certes mais amour qui peut le dire ?), blason du corps féminin servant d’aiguillon à l’imagination et à la rivalité de tous les plumitifs, relayés par tous les courtisans en quête d’émulations viriles et d’actions à réaliser à la fois par imitation et pour échapper à l’ennui de leur vie. On parlait donc du corps mais en prenant le prétexte du corps de la femme, inaccessible objet de tous les désirs travestis.

La « Laure » de Pétrarque et la « Béatrice » de Dante, deux femmes à peine entrevues et qui devinrent les « phares » de toute leur vie, sont les images mythiques et symboliques du Moyen Âge, rejoignant dans un monde presque parfait et hors du temps les chevaliers de la table ronde et les autres légendes de ces siècles.

Inaccessible point de convergence et à la fois point de rencontre pour tous ceux qui relevaient les mêmes défis en finissant par aimer les mêmes cibles ; ce que nous connaissons encore aujourd’hui à travers les personnalités mises en lumière par les médias.

Que d’oubli dans tout cela et que de temps perdu pour l’homme comme pour la femme, chaque fois vus ou non vus, compris ou laissés dans l’ombre, analysés ou englués dans un rôle, dépeints ou ignorés pour ce qu’ils n’étaient pas ! Il y a donc une urgence à nous réapproprier ce corps masculin et féminin et jamais la conjonction de coordination « et » n’a eu autant d’importance car c’est un « et » qui fond, éclaire, mélange, renvoie, capte et révèle.

Dans notre monde en crise perpétuelle : monétaire, naturelle, sociétale, guerrière, identitaire etc., de nombreux artistes à travers le prisme de leur sensibilité ont déjà commencé ce travail de reconquête du corps, essentiel à l’épanouissement de chacun car il est la clef d’une forme de délivrance devant les cadenas mentaux que nos sociétés produisent. Cependant, ce n’est peut-être pas encore suffisant tellement ces « réflexes » sont restés gravés profondément dans notre inconscient. Le monde gay a tenté à sa façon une approche du corps qui demeure trop souvent sans génie et sans émotion autre que celle très conformiste aussi du « jeunisme ».

Ces réflexes, malgré les scandales et les horreurs d’un récent passé et le sang même de la Liberté offert par des millions d’humains, dictent encore des pudeurs et des interdits religieux, des attitudes stéréotypées et animales dans la distribution des rôles entre « mâles » et « femelles » puisque la vision est réductrice, des incapacités donc à se concevoir comme Homme ou Femme au delà d’un schéma simpliste, le tout couronné d’une absence de culture et de connaissance.

Les Dieux, qui étaient d’abord les plaisirs de la vie, en abandonnant le monde ont abandonné les hommes, et ces derniers, tels des titans prisonniers, retombent toujours au même stade n’ayant compris ni le sens de la vie, ni le sens de la nature, ni leur propre personne qui n’a jamais été pour la plupart qu’une molle argile livrée au plus fort prêt à la modeler.

Peut-être faut-il laisser simplement la parole aux poètes, capables de dire en mots simples ce renouveau du corps, de nos corps ensevelis sous la poussière des siècles et rouillés par tous les a priori de la machine infernale humaine.

 

J’aime les teints dorés ou bien couleur de miel

Ou de neige... Les beaux yeux bruns, les beaux yeux clairs.

Mais je préfère à tout, pareil au sombre ciel,

D’étincelants yeux noirs pleins d’ombre et pleins d’éclair. 

 

Yourcenar, La Couronne et la Lyre, Straton de Sardes, aux éditions Gallimard.

 

(...) Leurs yeux francs et matois crépitent de malice

Cordiale et des mots naïvement rusés

Partent non sans un gai juron qui les épice

De leur bouche bien fraîche aux solides baisers ;

Leur pine vigoureuse et leurs fesses joyeuses

Réjouissent la nuit et ma queue et mon cul ;

Sous la lampe et le petit jour, leurs chairs joyeuses

Ressuscitent mon désir las, jamais vaincu.

Cuisses, âmes, mains, tout mon être pêle-mêle,

Mémoire, pieds, cœur, dos et l’oreille et le nez

Et la fressure, tout gueule une ritournelle,

Et trépigne un chahut dans leurs bras forcenés. (...)

 

Verlaine, Hombres, Mille et tre, aux éditions H&O.

 

« La lèvre retroussée de Pétrole, la ligne si fraîche de sa mâchoire, ses yeux très légèrement obliques, toujours un peu clignés et dont l’iris du bleu pervenche était marqué de deux points sombres, tout ce visage enfin, je ne pouvais le contempler sans un incompréhensible déchirement, un sentiment de paradis perdu. »

 

Herbart, L’Âge d’or, éditions Le Promeneur.

 

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