11.
HEUREUSEMENT QUE DIEU EST AMOUR...
Papy Potter
Papy Potter est né en pleine folie hippie de parents qui ne l'étaient pas. Depuis lors, il vit
au milieu de ses arbres avec son adorable pirate des trains, tout au bord d'un marais nommé « du ru d'amour ». À quelques kilomètres de là, s'étend une vaste forêt où il travaille. Dans le
chaudron rose, comme il est devenu vieux (il a presque 40 ans) et que Moudulard a fermé ses portes depuis longtemps, il glose sur le lien sulfureux et amoureux liant les gays aux diverses
spiritualités du monde.
Le blog très
intéressant de Luc le Belge, se fait l’écho actuellement de nombreux faits homophobes de nature religieuse.
Exemples :
1) En Hollande, dans la petite ville de Reusel, le prêtre a refusé de donner la communion au prince du carnaval sous prétexte que celui-ci est homosexuel. L’affaire a fait grand-bruit
aux Pays-Bas et est à l’origine d’un véritable feuilleton médiatique. Les associations homosexuelles pénètrent
dans les églises, munies d’un triangle rose annonçant « Jezus sluit niemand uit (Jésus n’exclut personne) ». En outre, la présidente du parti travailliste hollandais, Lilianne Ploumen,
appelle à un rassemblement dans la Cathédrale Saint Jean de den Bosch, afin de protester contre les exclusions dont les homosexuels font l’objet dans l’église catholique.
2) À Grenade, une exposition du photographe Fernando
Bayonna, s’inspirant des évangiles, devait présenter des photographies teintées d’un éclairage subtilement homo-érotique. Les menaces de catholiques extrémistes ont provoqué son
annulation.
3) En France, fin novembre 2009, des jeunes s’introduisent dans une église et jettent des œufs pourris ainsi que des boules puantes sur les participants d’une soirée de prières
organisée à l’occasion de la journée mondiale contre le sida. Tout cela en scandant : « Pas de gays dans nos églises ».
4) En février, à Paris, des participants au kiss-in sont agressés par des catholiques homophobes.
Bon sang, mais que se passe-t-il donc ?
Dans une lettre qu’il adresse à l’archevêque de Paris, le pasteur Stéphane
Lavignotte interroge : « Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui certains jeunes
catholiques se sentent autorisés à de tels comportements qui n’avaient pas lieu hier ? Cela tient-il à la compréhension
qu’ils ont des décisions de l’Église catholique durcissant le refus de l’accès des personnes homosexuelles à la prêtrise et à la vie en communauté ? Des positions des églises catholiques
notamment en France contre l’ouverture du mariage, de l’adoption et de la PMA pour les couples de même sexe ? »
Je me pose, moi aussi, la question. L’actualité se fait le plus souvent
l’écho d’actes homophobes sous couvert de la religion. Il me semble, à moins que je ne me fasse des idées, que la pression de certains milieux religieux contre les homosexuels va même
croissante.
Pourquoi ?
Les gays sont de plus en plus acceptés dans notre société. Assiste-t-on,
par l’intermédiaire des églises, aux derniers soubresauts d’un monde qui percevait les homosexuels comme une menace ?
Cette année, la journée internationale de lutte contre l’homophobie aura pour thématique : Religions, homophobie, transphobie. Les associations sont bien décidées à interpeller les pouvoirs
religieux afin que ceux-ci se positionnent contre l’homophobie. Ce n’est pas un hasard. Trop souvent, la religion reste un bastion homophobe. Et des actes violents sont orchestrés sous son
couvert.
Loin de moi l’idée de fustiger les seules églises chrétiennes. Nous
connaissons également les positions homophobes des islamistes et des juifs extrémistes. Et je pourrais vous parler du mépris de païens que j’ai eu, moi-même, à subir il y a quelques jours à
peine. Car, selon eux, en intégrant leurs dieux dans des rituels gays, je les insulte et les offense.
Pourtant, il existe des associations gays chrétiennes, des musulmans homos,
des juifs queer, et j’en passe. Récemment, en Belgique, un couple homosexuel a vu son union bénie par un prêtre ouvrier dans une église. Aux Pays-Bas, des bouddhistes se marient. En Islande,
l’Asatru (ancienne religion scandinave) pratique des mariages gays.
Je persiste à l’affirmer, les dieux n’excluent pas les homos. Ce sont les
hommes qui les excluent. Je suis persuadé, en mon intime conviction, que Jésus accueille également les homosexuels dans la chaleur de son amour. Simplement parce que l’exclusion, elle-même, est
contraire à sa parole. De même que l’illumination du Bouddha peut atteindre tous les êtres, qu’ils soient homos ou hétéros. Et, à nouveau, il n’est aucune offense à s’adresser aux dieux de
diverses cultures lors de rituels gays. Cette position est, semble-t-il, plus aisée à défendre dans les pays anglo-saxons. Je me demande bien pourquoi.
La rubrique du Chaudron rose est ouverte à toutes les
spiritualités. Je suis un éternel chercheur, curieux de l’esprit et n’appartient à aucune religion car aucune, jusqu’ici, ne m’a semblé assez diverse et large pour accueillir la diversité de mes
pensées. Cela me rend très libre dans ma pratique spirituelle.
Je me joins, en tout cas, à tous ceux qui se lèvent pour être enfin
accueillis avec amour dans les églises de leur choix. La spiritualité, quelle qu’elle soit, n’est pas affaire des seuls hétérosexuels et ne l’a, d’ailleurs, jamais été. Les homos aussi ont de
l’esprit. Certains diront même, avec humour, qu’ils en ont plus que les autres.
Quant à ceux qui nous vouent aux bûchers et aux flammes de l’enfer,
je leur souhaite de comprendre, enfin, le sens du mot « amour ».
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