Fiche technique :
Avec Thierry Pépin, Véronique Jenkins, Jessie Beaulieu, Daniel Lortie, Caroline Portelance et Eric Cabana. Réalisé par Denis Langlois. Scénario : Denis Langlois et Bertrand Lachance. Directeur de la photographie : Stefan Ivanov.
Durée : 88 mn. Disponible en VF.
L'avis de Patrick Lowie (La Lucarne) :Danny, fils d'un père gay et d'une top modèle morte d'overdose lorsqu'il n'était encore qu'un enfant, est un garçon qui recherche l'amour. Son plus grand désir est d'entrer dans le monde du luxe, de la célébrité et des apparences. Il décide de devenir modèle malgré l'opposition marquée du père. Les premiers pas dans le monde de la mode vont changer dramatiquement sa vision des choses et il décide de tout abandonner. Il va dédier son temps à découvrir sa vérité profonde, et au fil des rencontres devenir un stripper. Mais c'est en jouant dans un film pornographique, grâce à Karine, une photographe voyeuse, qu'il va découvrir l'amour. C'est lorsqu'il commence enfin à aimer qu'il se fait surprendre par des skinheads dans un bus.
Le film de Denis Langlois étonne à plus d'un titre. L'histoire – malgré quelques clichés – tient la route et on peut suivre, avec parfois une certaine fascination, ce jeune homme perdu dans le monde de la mode, de la drogue et du sexe. Loin du chef-d'œuvre cinématographique, les images quelquefois trop bien léchées de la caméra de Langlois nous mènent dans un labyrinthe où l'on se demande si Danny ne serait pas pédé comme son père. Et qu'il ferait tout pour ne pas lui ressembler. Quoi de plus normal ? Danny est bien hétéro et malgré quelques bisous brutaux d'aficionados et quelques coups de poignards vengeurs, c'est bien avec Karine, la photographe voyeuse et incompréhensible qu'il va trouver son équilibre. Univers chic canadien, lumières bleues tamisées, boulevards nocturnes évocateurs, Thierry Pepin incarne le personnage à merveille : un fils de bourgeois malheureux d'avoir un père pédé qui ne l'a jamais embrassé. Chapeau pour la scène mémorable du père qui vient au night où le fils fait son strip-tease. Danny s'enfuit. Mais dans les coulisses, il est rattrapé par son coacher qui lui dit (avec l'accent québécois) : « Ici, c'est le client qui décide ». Le père demande une séance particulière avec son fils. C'est troublant et réussi. La scène finale du cousin qui s'est rasé les cheveux et qui se trimbale avec des skinheads tout en montrant Danny du doigt est une caricature et fait penser immanquablement à My Beautiful Laundrette de Stephen Frears. C'est probablement la candeur du jeune homme qui trouble les eaux de ce monde qui en aura vu d'autres mais aussi son regard moqueur qui nous emmène dans les bas-fonds pour y remonter à bord d'une ambulance.Pour plus d’informations :
Site officiel du film
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