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MENTIR POUR MA CAUSE...

 

Un billet d'humeur d'Isabelle B. Price, d'Univers-L
 



Mentir c’est mal, on vous a tous élevé en vous endoctrinant de la sorte je suppose. En tout cas, c’est ce que mon père et ma mère ont fait et extrêmement bien je dois l’avouer. Encore un de ces préceptes judéo-chrétiens à la mords-moi-le-nœud. Et mes parents m’ont d’ailleurs tellement répété cette maxime qu’ils ont fini par me rallier à leur club. Et pourtant, je travaille à apprendre à mentir. Je vous assure.

Enfin bon, bref. Ce jour maudit où j’ai une nouvelle fois désespéré de ne pas savoir mentir est arrivé. Non pas qu’il y a eu mort d’homme, loin de là d’ailleurs. Mon ego a simplement pris un sacré coup au point de vaciller.

Le lieu du délit : ma ville natale perdue au cœur des volcans d’Auvergne, la date : le lendemain du 14 juillet, l’heure : le milieu de l’après-midi… Le reste, on s’en fout. De ces détails aussi d’ailleurs on se moque, mais ça fait croire que je vais parler de quelque chose d’important.

Donc j’aide ma mère à faire les courses au supermarché. Vive les vacances en famille. Je cible le produit sur la liste, je repère le rayon, je localise mon objectif et je fonce. Ma mère se plaint très vite que je suis très rapide et concentrée, trop efficace même au point qu’elle ne peut pas s’arrêter et flâner dans son rayon préféré des sous-vêtements. Je fais la fille qui n’entend pas. On n’est pas là pour traîner non plus. On fait les courses. C’est chiant de faire les courses. Plus vite on aura fini, plus vite on sera rentrées.

Le caddie™ est bientôt plein et nous nous dirigeons vers les caisses. On se faufile dans la queue et l’attente débute. Le problème des petites villes, je ne le dirais jamais assez, c’est l’incroyable capacité que vous avez à connaître au moins une personne lorsque vous patientez bêtement quelque part. Chez moi, je ne patiente jamais bêtement. Mais chez mes parents, tout le temps. Et ça n’a pas manqué : qui se trouve dans la file juste à côté de nous ? La voisine.

Notre gentille voisine s’approche et nous fait claquer la bise. Le sujet des vacances arrive rapidement sur le tapis et j’explique que j’ai une semaine de repos. Trop long d’expliquer que l’hôpital public refusant de me payer mes heures supplémentaires préfère me donner des jours quand ça l’arrange pour faire baisser un compte d’heures sup’ qui aurait la capacité de relancer l’économie française mais de ruiner le gouvernement par la même occasion. Donc, j’ai une semaine que je passe ici.

On ne s’extasie pas sur mon travail, il est pas gai mon travail. On préfère s’extasier sur la petite fille de la voisine. Et oui, c’est pas tous les jours qu’on est grand-mère. Donc la conversation glisse gentiment sur ce sujet agréable. Ma mère s’émerveille tendrement. Je sais un peu ce qu’elle pense de l’homoparentalité et c’est pas folichon. En même temps, comme je n’ai pas non plus d’avis arrêté, on évite d’en parler. Et puis de toute manière, on n’en est pas encore là !

Donc au moment de nous quitter, parce que décidément la file avance, la voisine se tourne vers moi et me pose la question. Vous savez, LA question.

Non, pas cette question-là. Non, elle ne me demande pas si j’ai un petit ami, celle-là est réservée à ma tante. Non, elle ne me demande pas si j’ai un fiancé, celle-là elle est réservée à ma grand-mère. Non, elle ne me demande pas si je vais avoir un bébé, celle-là elle n’est pas encore réservée, je suis trop jeune.

Non, en fait elle ne m’a pas posé la question qui désespère à chaque fois que l’on croise quelqu’un dans la rue qui ignore que vous faites partie de la grande famille des homos célibataires et fiers de l’être. Non, elle m’a posé LA question débile que je voulais éviter, tellement j’avais honte de moi.

« Qu’est-ce qu’il t’est arrivé au bras ? »

Ben oui, j’avais un bandage en bas du biceps, juste au-dessus du pli du coude, qui faisait le tour de mon bras.

Là mes amis, je n’ai rêvé que d’une chose. Savoir mentir. J’ai hésité une fraction de seconde. Une demi seconde. Que pouvais-je répondre ?

Une balle perdue en sortant de la banque. J’ai eu chaud, c’est pas passé loin. On n’en a pas parlé à la télévision parce qu’il y a des otages, donc il ne faut pas paniquer les ravisseurs. Ou alors une morsure de serpent. On a évité l’hospitalisation de justesse, le bras c’est près du cœur. C’était pendant une randonnée, un serpent est tombé d’une branche pile sur mon biceps. Pas le temps de réagir. Ou alors un coup de couteau dans la rue en voulant aider une vieille dame qui se faisait voler son sac. Ou alors un tatouage et dans la foulée, je fais mon coming-out, ça paraîtra crédible avec la montre de mec, le bracelet de force et le débardeur. Oui… mais maman va me tuer.

Aucune de ces hypothèses ne parvenant à me convaincre, je me suis vue dire la vérité. Et la vérité, elle n’est pas à mon avantage du tout.

« Je me suis brûlée avec la plaque du four en sortant ma pizza surgelée. »

Regard interrogateur de la voisine. Le même que celui de ma mère quand elle a su. Parce que se brûler à ce niveau-là en sortant une pizza, faut le faire. Sourire désolé de ma part et tentative de justification.

« J’ai pas compris non plus. Mon bras était au milieu. Il traînait là je ne sais pas comment. »

Éclat de rire de la voisine. Au moins ça l’a fait rire. Ma mère me regarde, désespérée. Et moi, j’ai simplement pensé que dans moins de deux semaines j’allais avoir 25 ans et que j’ai intérêt à apprendre à mentir un minimum si je veux pouvoir sauver la face. Non parce que là, ce genre de raison, ça ne va jamais passer.

Alors si vous me le demandez, je me suis accrochée à un clou rouillé pendant les travaux de mon appartement. Pas grand-chose mais comme j’étais en plein mouvement, ça a pas mal entaillé la peau. J’en ai bien pour deux semaines de bandage.

Et pendant qu’on y est, l’homme idéal, je le cherche, je le cherche, je fais que ça de le chercher…

 

Isabelle B. Price (16 juillet 2008)

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