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Fiche technique :

Avec Malcolm Stumpf, Patrick White, Max Paradise, Fairuza Balk, Kim Dickens, Tom Gilroy. Réalisation : Cam Archer. Scénario : Cam Archer. Musique : Emily Jane White & Nate Archer,. Image: Aaron Platt.

Durée : 93 mn. Disponible en VO.



Résumé :

Wild Tigers I Have Known suit le jeune Logan (Malcolm Stumpf), 13 ans, amoureux de Rodeo (Patrick White), un garçon plus âgé que lui qui ne répond pas à ses avances. Logan passe son temps avec Rodeo et un autre garçon marginal, Joey (Max Paradise). Logan entretient des rapports difficiles avec sa mère (Fairuza Balk) qui l’élève seul et ne sait pas trop quoi faire de lui. Pour éventuellement arriver à ses fins, Logan décide de se faire passer pour une fille, Leah. Il joint alors régulièrement Rodeo au téléphone pour des discussions chaudes et endiablées. Un jour, toujours sous les traits de Leah, Logan propose une rencontre concrète à Rodeo...



L’avis de Bernard Alapetite

Dans la scène d'ouverture (trop longue) de Wild Tigers I Have Known, on voit un garçon de de treize ans se masturber (sous les couvertures, Dieu merci !..) alors qu’il regarde sur une télévision une VHS (?) de piètre qualité, montrant un combat entre deux jeunes lutteurs. Ce qui sans préambule annonce au spectateur, un peu averti, que le film aura probablement pour sujet le désir homosexuel chez un jeune garçon... Cette première séquence, beaucoup trop longue, montrant les lutteurs, étant sensées être des images d’une télévision sont de mauvaise qualité et n’augurent en rien la splendeur des images qui vont suivre.



Par la suite, dans sa progression, le film met clairement en évidence les incertitudes du monde et l’effroi de grandir en sachant que l’on n’est pas comme les autres garçons. Logan, le héros, est un pré-adolescent solitaire qui commence à découvrir qu’il est gay. Il passe par plusieurs phases dans lesquelles, j’en suis sûr, bien des spectateurs gays reconnaîtront leur parcours. Par exemple dans la scène où Logan s'entretient avec une conseillère pédagogique (Kim Dickens), qui lui demande : « Te sens-tu différent de tout le monde ? » En ce qui me concerne, je me suis (banalement) toujours senti différent et constamment je me suis demandé : « Pourquoi ne suis-je pas comme eux ? » comme le fait Logan. Sans toutefois n’avoir jamais eu de regret de cette différence, bien au contraire. Ce qui ne m'empêche pas de penser que toutes les écoles du monde entier ont des élèves homosexuels qui, eux, vivent souvent difficilement leur différence.



Le style visuel du film est très brillant même s’il est dommage que Cam Archer se perde parfois dans un formalisme superficiel et ampoulé. Certains effets spéciaux vidéo, en particulier dans les visions de terreur du jeune héros, sont au final peu convaincantes. Les séquences dans lesquelles Logan fantasme sur Rodeo, elles, sont beaucoup plus réussies.

Le réalisateur a utilisé tous les trucs visuels qu’il avait dans sa besace et il s'en sert de toutes les façons possibles. Cela vire parfois au tic, comme cette manie de filmer les acteurs le plus possible dans des miroirs ou à travers un élément de décor comme un aquarium ou un grillage... Un grand soin est apporté aux couleurs, par exemple les vêtements des personnages sont accordés à la dominante colorée de chaque scène ou à l’élément principal du décor. De même, la composition de chaque plan comme son éclairage sont très étudiés. Cette sophistication extrême de l’image contraste avec la façon souvent très théâtrale qu’a Archer de mettre en place ses scènes. Une autre des particularités du film est l’utilisation du silence, le silence absolu ; Cam Archer aime à montrer de très jolies images sur un fond de rien ou alors le réalisateur surligne trop ses intentions à gros renfort de musiques.



Avec Wild Tigers I Have Known on peut parler d’un filmage impressionniste. Dans la plupart des séquences, ce sont les couleurs qui semblent rythmer les scènes qui se juxtaposent en un patchwork de styles et de dominantes de couleurs qui fait naître chez le spectateur une succession de sensations. Rarement on aura vu un film plus éloigné de tout naturalisme.



Nous sommes toujours dans le flou, jamais dans l’asséné ou le démontré. L’action n’est pas vraiment située géographiquement (le film a été tourné à Santa Cruz en Californie), on peut penser que nous sommes dans une petite ville des États-Unis, ni dans le temps même si certains éléments de décor évoquent plus les années 80 qu’aujourd’hui...



Le cinéaste, malgré sa belle assurance technique, s'englue parfois jusqu'à se noyer dans sa passion des images douloureusement kitsch et cryptées. Il reste qu’il parvient à tisser un portrait intimiste et émouvant de son héros dont la singularité m’a fait penser à celui de Rushmore, le film de Wes Anderson, grâce en grande partie à l’interprétation de son acteur principal qui est remarquable. Il est né en 1991.



Le reste de la distribution est brillante, notamment Fairuza Balk en mère de Logan, si l’on excepte l’acteur qui interprète Rodeo. Si ce dernier possède tous les attributs du teenager grunge sorti tout droit d'Elephant (Gus Van Sant est le producteur exécutif du film), il est aussi expressif qu'une courge. Il faut dire que le personnage de Rodeo est beaucoup plus complexe que le traditionnel garçon populaire de la classe dont est amoureux « la sissi » locale. Il a conscience que Logan a le béguin pour lui. Et il veut bien être son ami parce qu’il sent que Logan n'est pas comme tous les autres garçons qui veulent être son ami.



Même si, répétons le, la mise en scène audacieuse du cinéaste ne fonctionne pas toujours, il faut saluer son ambition de traduire la vision subjective du monde de Logan par une réalisation en miroir avec les rêves, les désirs et les angoisses de son héros. On y décèle alors les influences de Lynch et de Kenneth Anger. Ce n’est pas un hasard non plus si dans les remerciements figurent Jonathan Caouette et James Bolton (Eban & Charley). Le style de la narration avec l’arrivée d’une caméra subjective est parfaitement en symbiose avec ce qui se passe dans la tête du garçon dont l’esprit est de plus en plus confus et est envahi progressivement par le désir et la colère. On ne sait plus si ce que l’on voit est réel ou le fruit de l’imagination de Logan.



Il y a dans le film une référence récurrente aux lions des montagnes qui vivent dans les bois (!?). Dans l’une des premières scènes, Rodeo (cela se prononce différemment de rodéo) demande à Logan de l’accompagner dans la forêt car il veut lui montrer où gîtent ces animaux. C’est dans cette séquence que nous est révélée (et à Rodeo ?) l’attirance sexuelle de Logan pour son aîné, d’une manière troublante et qui nous parait dangereuse pour Logan...



Dans une autre scène, nous verrons un lion des montagnes. Il est alors difficile de dire, si ce que nous voyons est réel ou sort de l’imagination du jeune garçon; ce qui n’a pas une grande importance d’ailleurs. Mais il est de plus en plus évident que le lion des montagnes est une métaphore des dangers qui guettent Logan. Comme le tigre est la mascotte de son école et que les tigres sont le nom de l’équipe sportive, on peut penser que le véritable péril pour Logan vient de là.



Wild Tigers I Have Known se présente, non comme une histoire mais comme des fragments de souvenirs d’un garçon aux frontières de la puberté. Rien ne nous dit que ce que nous voyons est au présent. Cette évocation pourrait être un ultime sauvetage de pans de mémoire du garçon avant que les souvenirs se fanent. Cam Archer reprend la narration subjective des films de Gus Van Sant comme dans Paranoid park ou Elephant mais en radicalisant la démarche. On sent chez le cinéaste le souci d’enchanter le trivial de crainte que la vie de son héros verse dans l’ennui. Curieusement, le film se termine précisément là où une histoire pourrait commencer...



Cam Archer avait déjà réalisé plusieurs courts-métrages de cette veine sur des pré-adolescents, comme Bobby Crush en 2003. Le tournage de ce premier film a été phénoménal et a porté sur une période de 13 ans ! Il raconte la classique histoire d’un garçon qui tombe amoureux de son meilleur ami. A suivi The Cold Ones en 2004. Ensuite, il a signé un documentaire Drowning River Phoenix, dédié à l'acteur américain disparu, qui a soulevé de nombreuses controverses.



Le scénariste/réalisateur Cam Archer est de la même famille artistique que des cinéastes tels que Todd Solondz ou Christopher Munch. Tout comme eux, il aborde les thèmes gays, mais sans l’esprit sermonneur ou prétentieux qui contamine beaucoup de réalisations. On peut penser qu’il se base sur sa propre vie, tout en l’extrapolant largement. Tout comme Solondz, c'est un provocateur. Il s'attaque à des sujets à risque et n'a pas peur de patauger dans les eaux dangereuses pour raconter son histoire.



Le filmage de Wild Tigers I Have Known est lyrique, poétique et visuellement très intéressant, en dépit du fait qu’il n’ait pas de véritable intrigue captive.



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