Le chef m’envoie de temps en temps des idées pour mes billets. Des fois c’est très débile et ça donne lieu à des délires de
Lachida Pati, et des fois c’est plus intéressant et ça nécessite un minimum de réflexion de ma part. Oui, je l’avoue, parfois, je réfléchis. Je savais qu’après ce genre de révélation, j’allais
baisser dans votre estime mais à ce point-là ! Revenez ! Revenez !
Dernièrement il m’a donc écrit, je reprends texto et je lui laisse tout le mérite de l’article qui va suivre :
« Pourquoi les lesbiennes ne regardent que des films lesbiens et les pédés des films de pédés ? Y a-t-il deux mondes différents ? »
Je lui donne tout le bénéfice de cet article pour la simple et bonne raison que je ne connais pas la réponse à cette fichue
question ! Et pourtant je vous assure que j’y ai réfléchi, j’ai vraiment réfléchi pendant longtemps, très longtemps.
Le problème, c’est que je pense que je ne suis pas la personne la plus qualifiée pour répondre à cette question parce que j’ai
des goûts en matière de cinéma et de séries télévisées très éclectiques. C'est-à-dire que je peux regarder Le Seigneur des Anneaux un jour, Augustin Roi du Kung-Fu le lendemain
et Monster le jour suivant. Côté séries télévisées je suis pire encore, Dr House peut succéder à X-Files, qui vient juste derrière Friends. Je n’ai pas
vraiment de ligne de conduite que je suis sans en démordre quand il est question de films ou de séries. Enfin si, ma principale règle est : « Méfie-toi des séries françaises, c’est de
la daube ! » Je n’ai pas encore trouvé l’exception qui confirme la règle et pourtant je m’oblige à regarder, parfois, Plus belle la vie et dernièrement ma torture du samedi
après-midi La Viedevant nous. Pardon, je suis méchante, en séries françaises on a eu des petits bijoux quand même : PJ, Police District (tellement
géniale cette série, je ne comprends pas que M6 ne la rediffuse pas), Avocats et Associés, Les Bleus. Si je le reconnais, quelques fois, on fait des choses pas mal.
Tout ça pour en revenir à mon idée de départ, je regarde un peu de tout et ce que je regarde dépend en grande partie de mon état
d’esprit. Si je suis de bonne humeur, je peux m’attaquer à un manga déprimant comme Le Tombeau des lucioles (que je ne regarderai plus jamais de ma vie) ou un documentaire comme
Freeheld qui vous fait pleurer toutes les larmes de votre corps. Si je suis d’humeur triste, je préférerais une comédie comme It’s in the Water, ou pire des femmes sexy et une
absence totale de scénario comme dans Coyote Ugly. J’ai mes jours, bon sang il faut te motiver Isa ! Travaille un peu !, et donc là c’est entraînement de
Mulan et Rocky au top de sa forme… La liste est encore très longue mais je pense que vous avez compris.
Le fait est que des films gays, j’avoue, j’en regarde. Je dirais même plus, au risque de passer pour une folle et d’être
incomprise, j’aime bien. Afin de nuancer quelque peu mon propos, je tiens tout de même à dire que quand mon équipe a appris que j’écrivais mes articles avec comme musique d’ambiance les Worlds
Apart, les Backstreet Boys et East 17, certaines se sont persuadées que j’étais une hétéro refoulée. Mais je n’y peux rien si à 14 ans, j’adorais ces groupes. Vous imaginez, s’ils avaient eu une
seule et unique fille au sein de leur groupe, le public qu’ils auraient pu toucher ? Moi, en chemise rouge ouverte sur un super soutien-gorge de sport noir en contraste avec ma peau
claire chantant « Baila », mes amis, on aurait été riches et célèbres en un claquement de doigts. Oui bon, d’accord. Avant il m’aurait fallu apprendre à chanter juste… et à danser aussi
accessoirement. Mais quand même, zut, on aurait tout déchiré. Je nous voyais déjà…
Je n’ai donc absolument rien contre les hommes. Je le précise, au cas où. Enfin, c’est juste que je ne les veux pas dans mon lit
quoi.
Au vu du très grand nombre de sites lesbiens en français, j’avoue que tous les jours je ne regarde systématiquement que Afterellen, Les Toiles Roses, GayClic et Univers-L (le dernier, c’est pour être certaine de ne rien avoir oublié). Même pas un Top 5, juste un Top 4. Je sais, c’est lamentable. Mais bon vous remarquerez,
lecteur au regard aiguisé, que 2 sont lesbiens et 2 sont gays.
Les Toiles Roses, parce que j’ai une passion
pour les articles que met le chef en ligne. J’ai adoré la série « Si j’étais homo ou hétéro », je découvre de nombreuses choses et puis il y a les articles de Zanzi. J’aime beaucoup
également le ton de GayClic, leurs traductions et leur « Sexy Sunday » (je voulais faire la même chose avec des femmes sur mon site, mais personne n’a vu le potentiel novateur
de ce copiage). Afterellen, car vous savez que c’est la Bible en matière de représentation lesbienne, c’est tout. Et enfin Univers-L parce que des fois je fais plusieurs choses
en même temps et que j’oublie d’envoyer les nouvelles images sur le site.
Mais revenons-en aux films et séries. Rien que pour vous embêter, je vais commencer par les séries télévisées. Questions séries,
j’avoue, pour moi la présence d’un personnage homosexuel n’est pas forcément une raison de visionnage. Quoi que maintenant que je passe la moitié de mon temps libre à retaper mon appartement et
l’autre moitié à travailler sur le site, j’ai élagué pas mal les à-côtés marrants et sympas. Donc question séries télévisées, j’ai vu Queer as Folk (UK), j’ai regardé le pilote US mais
je n’ai pas encore pris le temps voir le reste de la série. J’ai totalement adoré Six Feet Under et Alan Ball est devenu mon héros. Savez-vous d’ailleurs que cet homme est gay dans la
réalité ? J’ai ri devant Metrosexuality et suivi avec passion la mini-série Les Chroniques de San Francisco. Plus récemment, je me suis découverte une passion pour Ollie et
Christian de Verbotene Liebe qui m’ont tenue éveillée jusqu’à 3 heures du matin quand j’ai dévoré leurs aventures sous-titrées anglais. Les gentils Luke et Noah m’amusent parce qu’ils
ont mis des plombes à consommer et parce que l’acteur qui joue Noah ne sourit presque jamais. Il est toujours triste comme les pierres.
Question série donc, je crois que j’en ai vu pas mal qui sont centrées sur des couples d’hommes. Certaines m’ont plu, d’autres
m’ont déplu, mais comme la plupart des choses que je regarde. Mon rêve serait de trouver le temps de voir en entier Brothers & Sisters qui sonne comme une chronique familiale superbe
et très actuelle. Ben quoi ?
Côté films maintenant. J’avoue que c’est encore pire. Déjà, je suis fan du réalisateur Bryan Singer. Ça commence mal.
X-Men 1 et 2, Superman Returns, le pilote de Dr House. Cet homme est un génie, un modèle, le genre de mec que je veux bien interviewer demain et pour lequel
j’accepterais tout à fait de partir à l’autre bout du monde pour le rencontrer. Il y a peu d’hommes pour qui je ferais une chose pareille… Joss Whedon fait partie du lot, Brad Pitt aussi (au cas
où sa femme Angie passerait par là accidentellement…) et il y en a quelques autres mais chut, c’est un secret.
Côté films donc. Je me suis marrée devant Almost Normal, j’ai apprécié de voir mon Superman par excellence, Dean Cain,
en gay dans Le Club des Cœurs Brisés et je suis restée en admiration devant Le Secret de Brokeback Mountain comme un grand nombre de personnes. Et puis il y a ces petits bijoux
qui marquent une cinématographie et qui vous laisse un souvenir très agréable. Ces pépites que vous ne pouvez pas partager avec grand monde parce qu’elles sont étiquetées gays !
En premierlieu, Summer Storm qui m’a laissé un excellent souvenir, même s’il ne s’agit pas du film du siècle. Ce que
j’ai aimé, c’est la manière dont l’adolescence a été dépeinte par le réalisateur et co-scénariste, Marco Kreuzpaintner. Il n’y a pas de pathos, il n’y a pas de larmes pour attendrir le public et
l’amener à apprécier les héros. Non, il montre une tranche de vie adolescente avec toute l’universalité et l’individualisme de cette période de la vie. Bref, j’en garde un bon souvenir.
Plus marquant encore, le film Young Soul Rebels fait partie de ces longs-métrages gays que j’aimerais voir plus souvent.
Vous parler de l’image, de la bande son, de l’histoire serait beaucoup trop long pour ce petit billet qui commence à s’éterniser. Par contre je suis restée en adoration devant ce film.
Dernièrement, j’ai d’ailleurs vu Shelter dont j’avais trouvé la bande annonce très alléchante. J’ai également adoré (ben quoi, je ne
vais pas non plus vous parler des films gays que j’ai détesté !). J’ai beaucoup apprécié la psychologie des personnages et ce poids des responsabilités et de la famille. J’ai aussi eu une
petite passion pour cette scène d’amour quand le héros s’agite dans son atelier avant de prendre sa décision et de rejoindre le mec qui l’obsède...
Par contre je le reconnais, des films comme Young Soul Rebels ou Shelter, ce n’est pas bon du tout pour mon site Internet.
Pas du tout. Parce que je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi on n’a pas de films lesbiens de ce genre et ensuite parce que je ne peux que désespérer que la cinématographie lesbienne soit
si pauvre, peu connue et reconnue par rapport à la cinématographie gay. En clair, je veux un Shelter lesbien. Je peux l’écrire si vous voulez. Je veux bien faire un effort. Le problème,
c’est que je suis persuadée qu’on ne trouvera jamais les fonds…
Je regarde donc des films gays comme des films lesbiens comme des films hétéros. C’est la même chose pour les séries télévisées et les livres.
Je ne pense pas être la seule et unique homosexuelle à faire cela. Je pense que c’est significatif d’une certaine ouverture sur le monde et d’un désir d’identification. Parce que je peux
m’identifier à la fois à des hommes et à des femmes, à la fois à des homos et à des hétéros. Je suis persuadée que ce n’est pas en se contentant d’un seul et unique point de vue que l’on peut
réellement se construire. Je connais des hommes hétéros qui regardent des films lesbiens parce qu’ils apprécient les histoires d’amour et la manière dont la relation est dépeinte avec douceur et
sans position de force. Par contre je me demande si, avec la qualité du cinéma gay et la richesse des représentations qu’il possède, beaucoup d’homosexuels peuvent dire qu’ils regardent des films
lesbiens ? Il y a différentes notions qui entrent en ligne de compte. Les notions de quantité et de qualité, d’identification, d’éducation, d’ouverture d’esprit….
Ma conclusion pourrait donc être que finalement les gays ne regardent pas que des films gays comme les lesbiennes ne se contentent pas que de
films lesbiens et que certains hétéros apprécient des films homos. Elle est utile cette conclusion ? Il sert à quelque chose cet article ?
Voilà chef, je voulais donc te dire que si tu veux une réponse à ta question, il faudrait la poser à une autre personne. Un homme peut-être.
Non parce que le film culte de Céline Avnet qui s’occupe des vidéos sur Univers-L c’est Torch Song Trilogy, parce que c’est Michelle Paris qui m’a prêté Shelter et que
j’ai regardé Un Amour à taire avec mes parents…
Je sais, je sais, je suis irrécupérable.
PS : si un riche gay ne sait comment dépenser son argent de manière utile et apprécie mes
chroniques, je serais ravie de découvrir les aventures du détective Donald Strachey. Optimale a fait un très joli lot rien que pour moi parce que j’adorais Chad Allen dans Docteur Quinn,
Femme Médecin… Bref, ce n’est pas parce que Noël est déjà passé que… http://www.optimale.fr/osc/pack-d%C3%83%C2%A9tective-p-296.html
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