Fiche technique :
Avec Sanjay Suri, Juhi Chawla, Victor Banerjee, Lillete Dubey, Dipannita Sharma, Gautam Kapoor, Shayan
Munshi et Reeya Rai Chowdhary. Réalisation : Onir. Scénario : Onir. Dialogues : Amibath Verma.
Durée : 120 mn. Disponible en VO et VOSTfr.
Résumé :
Inde, ville de Goa entre 1989 et 1994. Nikhil Kapoor a tout pour lui, il est beau, entouré de ses amis et de
sa famille, et surtout c’est un champion de natation très admiré. Mais du jour au lendemain, lorsqu’on découvre qu’il est séropositif, son monde s’écroule et il doit renoncer à sa brillante
carrière. Rejeté par ses proches, il est arrêté et incarcéré dans un sanatorium crasseux. En effet, la loi indienne impose à toutes les personnes contaminées par le virus du sida d’être placées
dans des lieux isolés. Nikhil va heureusement compter sur l’amour inconditionnel de sa sœur et de son amant qui se battent pour le libérer.
S’inspirant librement d’un fait réel, Nikhil, mon frère est une œuvre bouleversante qui porte un
regard juste sur les discriminations subies par les séropositifs en Inde. Il fait partie de la nouvelle vague de cinéma indien contemporain qui raconte des sujets graves liés à l’actualité et à
la société indienne. C’est le premier film de Bollywood qui témoigne librement des relations gays et aborde sans détour la discrimination et les enjeux sociaux liés à la diversité des
orientations sexuelles. Le réalisateur s’attache à décrire le quotidien plutôt qu’à se servir de la morale contre l’interdiction de l’homosexualité en Inde, interdiction qui date de l’ère
coloniale.
Nikhil, mon frère est un film déchirant et touchant qui incite à se pencher sur nos propres idéaux à une époque où le Sida suscite encore
beaucoup trop d’indifférence.
Grand Prix et Prix du Public Festival Image et Nation – Montréal
L’avis de Frédéric Mignard :
La première œuvre grand public à aborder les thèmes de l’homosexualité et du sida en Inde. Un vrai mélodrame
à la sauce Bollywood qui risquera de ne séduire que les amateurs du genre.
Nikhil Kapoor a tout pour lui, il est beau, champion de natation et il est très entouré. Mais du jour au
lendemain, quand on découvre qu’il est séropositif tout son monde s’écroule. Il est alors arrêté et incarcéré. En effet, la loi indienne impose à toutes les personnes contaminées par le virus du
sida d’être placées dans des lieux isolés. Rejeté par la plupart de ses proches, Nikhil peut heureusement compter sur l’amour inconditionnel de sa sœur et de son amant qui se battent pour le
libérer.
Le film de la dénonciation. Pointant du doigt l’aveuglement de la société indienne prompte à l’ostracisme
quant il s’agit d’écarter les pions qui la dérangent (en l’occurrence ici un champion de natation homosexuel atteint du sida), le cinéaste Onir, sans colère et de manière didactique, dénonce. Le
comportement des médecins, de la famille, des autorités, de l’opinion publique. Le discours paraît suranné pour nous Occidentaux mais prend tout son sens dans une pays où la peur de l’inconnu et
le manque d’information mènent à la discriminalisation et à la stigmatisation des homosexuels et des séropositifs. On n’est donc pas très loin des efforts de Jonathan Demme et de Tom Hanks
lorsqu’en 1994 ils dévoilèrent au grand public les souffrances des malades du HIV avec Philadelphia, le film à Oscars destiné à toucher la multitude avec ses bons sentiments et ses
ressorts mélodramatiques. Ils avaient fait mouche.
Si, humainement, cette œuvre indienne est attachante, elle s’avère malheureusement limitée dans ses qualités
cinématographiques. Le récit est plombé par une narration en forme de témoignages, qui souligne le bien piètre jeu des comédiens, trop proche du sitcom pour insuffler de la profondeur au propos.
La musique gentillette et la mise en scène maladroite nous renvoient évidemment au genre Bollywood qui a bien par chez nous quelques aficionados sans parvenir à vraiment décoller. Et à voir ce
pourtant sympathique Nikhil, mon frère, on comprend pourquoi.
Les suppléments : Une édition frileuse sans aucun supplément à l’exception d’une douzaine de bandes-annonces issues du catalogue de
l’éditeur. Une radiographie, même écrite, de la situation du sida en Inde aurait pourtant été la bienvenue.
Image & son : La qualité
médiocre de la copie parsemée de taches et autres griffures est heureusement compensée par le son 5.1 qui offre une richesse de détails sonores et met savoureusement en avant la musique. Une
première pour l’éditeur qui a enfin compris que le son était une composante fondamentale du DVD.
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