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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...



Pascal Pellegrino, Papa gay : Lettre à mon enfant interdit,

Favre, Lausanne – 2009, 135 p.

 

Parmi les thèmes sur lesquels des progrès demeurent institutionnellement possibles pour nous dans les démocraties occidentales, figure l'homoparentalité. Ce mot (qui, comme homophobie, est souligné par mon correcteur d'orthographe) recouvre plusieurs situations.

Celle que décrit Pascal Pellegrino est sans doute la plus provocatrice. Dans un contexte de Reproduction non autorisée (1), ce jeune Suisse décide de faire un enfant avec une amie lesbienne vivant en couple. Son sous-titre, Lettre à mon enfant interdit, indique que même dans la Communauté Helvétique, ce genre d'opération n'est pas du goût de tout le monde.

À commencer par ses propres amis gays, dont Octave, metteur en scène français qui rassemble avec férocité et humour beaucoup des réticences et appréhensions des homosexuels face au désir d'enfant. L'auteur est à ce propos d'une sincérité absolue : il veut « faire » un bébé.

Adopter un enfant ? « Faire peser sur ses épaules l'adoption et l'homoparentalité, c'est beaucoup trop à mes yeux » ( p. 25) et il écarte donc de ce vaste revers de main un argument que tant d'autres couples vont cultiver d'une toute autre manière.

Pascal Pellegrino nous entraîne avec lui, sur des chemins qu'il éclaire avec justesse, sensibilité et intelligence. Que l'on soit ou non concerné par ses désirs, ses convictions, il en détaille tenants et aboutissants avec clarté : conception, échecs « techniques », réaction des entourages familiaux et amicaux, grossesse, accouchement et baptême catholique, le Papa gay assume fermement tous ses choix.

Voyageant souvent en France, il est en mesure de comparer les divers contextes juridiques : son expérience de donneur de sperme (p. 61 à 65) est pour l'immense majorité des lecteurs gays français impossible à vivre. Le livre est complété (p. 127 à 131) d'intéressantes annexes faisant Le point sur l'homoparentalité en Suisse, en France et en Belgique.

Roxane, fille de Pascal, n'aura pas besoin de s'attarder spécialement sur la Lettre à ma fille (pour quand elle sera en âge de comprendre), p. 117 à 125 : l'ensemble du livre, de la première à la dernière ligne n'est qu'un cri d'amour à cet enfant pour lequel il réussit à prendre à témoin un lecteur qui ferme ce livre avec le sentiment d'avoir découvert une somme impressionnante d'amour.

Pour en savoir plus :

Le superbe blog de l'auteur : http://papagay.canalblog.com/ avec une multitude de liens en rapport avec ce livre et son vécu.

Le site de l'éditeur : http://www.editionsfavre.com/, avec nos remerciements à Anouk Zurbuchen , attachée de presse aussi sympathique qu'efficace !

 

(1) Reproduction non autorisée, Marc Vilrouge, Le Dilettante - 2004, 160 p.

 


Pascal, pourrais-tu te présenter aux lecteurs des Toiles Roses qui viennent de lire cette présentation de ton récit ?

Professionnellement, je suis journaliste et je travaille pour l’édition suisse du quotidien « 20 minutes ». Côté privé, je suis un homme de 44 ans, qui n’a accepté son homosexualité que très tardivement (vers 22 ans) et qui n’a connu son vrai premier amour que vers 28 ans. Je suis resté dix ans avec cet homme. On s’est quittés en 2005. Puis, alors que je me croyais perdu pour un nouveau coup de foudre, celui-ci est survenu en septembre 2008. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer ! Aujourd’hui, ce garçon, Leandro, est devenu mon mari, ou mon « partenaire enregistré », pour reprendre le (très laid) terme suisse pour les homos qui se pacsent (le pacs suisse est réservé aux homosexuels, les hétéros ne peuvent pas en conclure un). Je suis devenu père en janvier 2007 et aujourd’hui, ma fille, mon mari − mais également la mère de ma fille − font de moi le plus heureux des hommes sur cette planète.

 

Ce qui touche dans ton livre, c'est ta sincérité absolue et ton respect infini pour tous les êtres qui t'accompagnent dans ta démarche…

Merci ! La sincérité était le mot-clé pour parvenir à toucher les lecteurs et lectrices. Le but de mon récit était de raconter une belle histoire de vie, et surtout de donner chair à ce mot « homoparentalité ». Le but était aussi de rassurer ceux et celles à qui ce mot fait peur. Lorsqu’on referme le livre, on s’aperçoit que je suis un père comme les autres et que ma préférence sexuelle n’entre en rien dans l’éducation de mon enfant. D’ailleurs, les parents traditionnels ne sont jamais qualifiés d’« hétéroparents ». Ce sont des parents tout simplement. Tout comme le sont les homosexuels qui se lancent dans un projet d’enfant.

 

À ce propos, dans ton livre, tu sembles être contre des projets d’adoption par des couples homosexuels ou le recours à une mère porteuse…

Je suis heureux que tu abordes cette question, car je me suis aperçu à la relecture du livre que ma position n’y était pas assez clairement exposée. Je ne suis bien évidemment pas contre les autres formes de parentalités que sont l’adoption ou le recours à une mère porteuse. Au contraire, je suis sincèrement admiratif du courage et de la volonté de ceux et celles qui vont au bout de tels projets. Simplement, je ne parvenais pas à les concevoir pour moi-même. J’ai donc exposé les raisons pour lesquelles ces deux options ne me convenaient pas. Mais cela ne signifiait pas que j’étais contre ceux qui les choisissent. L’avantage majeur de l’adoption (comme de la mère porteuse) est que l’on élève un enfant au sein d’un même couple. Dans le cas d’une coparentalité comme la nôtre, il y a deux foyers, un principal (celui de la maman) et un secondaire (celui du papa). Cela implique que je ne voie pas ma fille tous les jours.


Roxanne avec son papa Pascal (en médaillon la journaliste Virginie Matter venue en reportage).


Et pourtant tu dis que ta fille ne te manque pas quand elle n’est pas là…

En effet, le fait d’avoir ma fille environ deux jours et demi par semaine était une donnée de base de notre aventure. Si je n’étais pas d’accord avec ça, c’était au départ qu’il fallait le dire. Pas après. Dès le début, j’ai intégré le fait que ce serait une perte de temps et d’énergie que d’être attristé par son absence. Donc pendant qu’elle n’est pas avec moi, je m’occupe de moi et de mon couple. L’avantage est que les retrouvailles sont toujours un moment intense. Et puis, la complicité que j'ai tissée avec la maman est telle qu’on se voit souvent en famille. On élève notre fille dans deux foyers séparés, mais dans la réunion de deux dons d’amour pour notre enfant.

 

Dans ton livre, on te découvre blessé par des propos rapides et catégoriques sur ton envie d’être parent alors que les clichés, brillants, humoristiques mais assez conventionnels d’Octave, ton prof d’art dramatique, ne te font pas mal…

C’est parce qu’il y a une différence de taille entre, d’une part, la stupidité ordinaire de certaines personnes qui font par exemple des raccourcis terrifiants entre les mots « pédé » et « pédophile » et, d’autre part, le côté provoc’ d’Octave, qui est un homme intelligent. Comme pas mal de gays que j’ai pu rencontrer, Octave désapprouve ce désir que j’ai « d’imiter les hétéros » en désirant me marier ou en voulant faire des enfants. Mais il agit davantage comme un avocat du diable plutôt qu’en terroriste de la morale.


Je pense que les lecteurs des Toiles Roses peuvent parfois se reconnaître dans certains propos de ton ami et que tous connaissent des monstres de stupidité ordinaire. Ce qui pourra étonner les lecteurs français, c'est cette possibilité de donner son sperme en Suisse avec beaucoup moins de contraintes qu'en France.

Merci de l'avoir remarqué. En France, contrairement à la Suisse, le don de sperme est limité aux hommes qui sont déjà pères d’un enfant au moins. De surcroît, si l’homme vit en couple, sa conjointe doit donner son accord. Cela implique que les hommes gays sont implicitement exclus du don de sperme en France. Je suis sidéré que cela ne choque pas plus que ça. Qu’est-ce qui pousse la France à réglementer le don de sperme de façon à le limiter aux hétéros ? De quoi a-t-on peur ? Est-ce que c'est aussi lié, comme pour le don du sang, au risque plus élevé de transmettre le virus HIV ?

 

Tu viens de me faire prendre conscience que ce ne sont pas moins de 10 800 hétéros donneurs de sang qui m'ont aidé à survivre à une maladie : merci à eux .Puisque les pédés et les gouines sont des parias du don, il m'est impossible de devenir donneur : grâce à toi je comprends mieux nos différences de législation ! Cela dit, puisqu’on parle de don de sperme, ce thème-là est une occasion de rire dans ton bouquin !

Il est vrai que ma première expérience de donneur de sperme a été plutôt mouvementée et surtout très drôle. La raconter était une façon de ne pas parler du sujet de l’homoparentalité comme d’un sujet grave uniquement. Notre histoire est une aventure de vie, avec ses rires et ses pleurs. C’est une aventure humaine, la plus belle qui puisse être. Et franchement, depuis la naissance de notre fille, les occasions de rire ont été mille fois plus nombreuses que les occasions de pleurer.


Il ne me reste plus qu'à te remercier pour ta disponibilité et la richesse de ton témoignage. Pour beaucoup de gays de ma génération, choisir de vivre son homosexualité était automatiquement lié à un deuil du désir d'enfant. Tu nous prouves que les choses évoluent ici.

Merci à toi ! Je suis très touché de ta volonté de donner un éclairage à mon livre sur ce blog des Toiles Roses. Quant à l’évolution des mentalités, je reste, moi aussi, assez optimiste. J’en tiens pour preuve un message d’un jeune de Genève sur le blog du livre : papagay.canalblog.com. Ce jeune m’a écrit qu’il avait acheté le livre après un coming out pénible et que notre aventure lui avait redonné espoir de devenir papa un jour. Rien que pour cette réaction-là, il valait la peine que ce livre soit publié !

 

Ce fut un vrai plaisir de discuter avec toi : ta voix chaude, posée et ce léger délicieux accent doivent donner beaucoup de sérénité à ta belle Roxane !

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