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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 

Patrick BUISSON, 1940-1945 Années érotiques : tome 2 : De la Grande Prostituée à la revanche des mâles, Albin Michel, 2009, 521 p., photos, notes & index.

Après un premier tome sous-titré Vichy ou les infortunes de la vertu, Patrick Buisson, historien et citoyen « hors normes » poursuit son analyse des années noires avec pour fil conducteur la libido comme clef du comportement sous l'Occupation d'une France femelle en adoration devant la virilité des vainqueurs

Entre la collaboration horizontale et la chancelante verticalité du mâle français, c'est un roman des définitions d'une grille internationale de maux croisés qu'offre le « conseiller en transgression » de Nicolas Sarkozy dans sa dernière publication.

Les pulsions sexuelles sont toujours au centre de ce scénario des années 1940-1945. Les acteurs principaux sont de nationalité française, leurs différents statuts face aux « seconds rôles » allemands puis américains et anglais sont décrits et analysés avec la minutie de l'historien qui introduit ça et là des acteurs et actrices professionnels d'un cinéma utilisé comme instrument de propagande.

Avec de bonnes études des milieux homosexuels, ce pavé de plus de 500 pages se dévore comme une mine d'informations offertes sous un angle nouveau, érudit, ouvert et peu enclin à la facilité patriotique ou aux jugements à l'emporte-pièce machiste dont le lecteur du début du XXIe siècle se découvre bien malgré lui l'héritier.

Le vert de gris est la couleur dominante mais pas exclusive d'un livre propre à titiller les neurones des amateurs de Toiles Roses.

La France occupée par les armées allemandes est un pays privé d'hommes : comment résister aux charmes de la virilité triomphante de l'ennemi ? Prostitution de trottoirs, de maisons closes ou relations mondaines des cénacles parisiens et provinciaux (Megève et Cannes en tête de liste) mais aussi rencontres humaines et sentimentales, embochies assumées ou clandestines, naissances de fils de Boches (environ 200 000 ?), le tableau est riche, complexe et chatoyant d'obscénité, d'intéressement et de sincérité. La Résistance et les Libérateurs vont s'inscrire dans une continuité machiste de contrôle du corps et de la volonté féminine dont les liens piteusement masqués avec l'idéologie vichyssoise sont d'une évidence troublante.

Côté homo, ou plutôt « pédérastique », puisque la séparation des deux notions n'est vraiment pas d'actualité, Buisson décrit en détails heurs et malheurs d'une « communauté » occupée et fascinée par de blonds athlètes dont les uniformes alimentent fantasmes et convoitises (p. 199 à 242), puis les illusions vite effondrées d'une Libération qui ne sera pas celle des mœurs (p.424 à 431) après le passage de beaux G.I.. On croise Roger Peyrefitte (1), Montherlant, Cocteau, Abel Bonnard, Brasillach et d'autres dont Daniel Guérin, qui semble être l'homosexuel le plus apprécié par Buisson (p 218-219). La discussion, les disputes qui vont aboutir aux lois de 1942 réprimant, pour la première fois de façon officielle, l'homosexualité dans le « pays de Cambacérès » sont détaillées avec un intéressant luxe de précisions.

Une personnalité hors du commun intrigue l'historien qui lui consacre un long portrait (p. 351 à 354) : Roger Worms, plus connu sous le nom de Roger Stéphane, auteur du sublime roman Parce que c'était lui (2). Pierre Seel (3) n'est pas oublié : il est évident que le portrait que brosse Partick Buisson de Worms et de Seel n'est pas entièrement conforme avec le statut de héros/victime que ces hommes ont acquis dans la culture de certains d'entre nous : devons-nous y voir la trace (pourtant ici très édulcorée) du passé d'extrême-droite de l'auteur ou notre propre volonté d'avoir « nos » héros et « nos » victimes ?

L'historien fait son travail : il dérange, avec une solide argumentation (25 pages de notes en fin de volume) et décape bien des représentations des héros, des salauds et des… salopes en tous genres.

Arletty fait l'objet d'une longue étude (p. 37 à 49) où sont abordés son rôle de marraine de troupes, ses « gousseries », sa liaison avec un officier allemand, ses avortements, ses tournages de films et ses ennuis avec le public et la justice. D'autres acteurs, d'autres tournages sont évoqués et présentés dans cette étonnante projection du film de cinq années de notre histoire dont nous avons déjà, depuis les bancs de l'école vu tant de versions édulcorées.

De l'histoire de la Révolution Française, nous avons des images de chariots vers la guillotine : c'est ce genre de convoi que convoque l'auteur pour nous représenter les tontes de femmes ayant « fauté », les photographies de tels événements ayant été « censurées » après le retour à l'ordre machiste et gauliste.

L'épilogue rapproche ces Années cruellement érotiques de celle chantée par Gainsbourg, quand, après 1968, les baby-boomers tueront le père et qu'à côté d'un « jouir sans entraves » pansexualiste récupéré par le capitalisme bourgeois, « l'envie de pénis a fait place à l'envie de pénal » (Philippe Murray, (4) cité p. 479).


(1) qui publie fin 1944 Les Amitiés Pariculières (livre devenu introuvable avant sa réédition en 2005 par Textes Gais, http://www.textesgais.com/cat2008.pdf).

(2) Roger Stéphane, Parce que c'était lui, H&O, 2005, 124 p. avec une superbe préface d'Olivier Delorme et une lettre touchante de Jean le Bitoux.

(3) Pierre Seel, Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel, Calman-Lévy, 1994, 198 p., rédigé avec Jean le Bitoux.

(4) http://www.philippe-muray.com/

Merci à Judith Ott, attachée de presse d'Albin Michel, pour son professionnalisme et sa confiance dans Les Toiles Roses.

POUR EN SAVOIR PLUS :

Sur l'auteur :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Buisson

Son rôle politique auprès de Nicolas Sarkozy :

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/patrick-buisson-le-conseiller-en-transgression-de-sarkozy_575427.html

Extraits du livre :

http://livres.lexpress.fr/premierespages.asp/idC=14844/idTC=13/idR=6/idG=8

Extraits du tome 1 :

http://livres.lexpress.fr/premierespages.asp/idC=13804/idTC=13/idR=6/idG=8

POUR ALLER PLUS LOIN :

Sur l'interprétation du scénario du film Le plus beau pays du monde (Marcel Bluwal, 1998) évoqué p. 236

http://www.lestoilesroses.net/article-1078071.html

Et surtout

http://www.lestoilesroses.net/article-3791264.html

Sur Pierre Seel, qui a servi de source d'inspiration à certaines scènes du téléfilm Un amour à taire (Christian Faure, 2005), voir les propos de l'historien Jean Le Bitoux (rencontré par P. Buisson le 14 novembre 2004 pour son livre, cf note 21, p. 491) dans le bonus du DVD et surtout

http://www.lestoilesroses.net/article-4115163.html



Cécile, Transmutation, Nice, Editions Bénévent, 2009, 253 p.

Un témoignage brut de pomme... d'Adam ! C'est ce que nous offre Cécile Poivre dans le récit pétillant, épicé et sans travestissement de sa Transmutation.

Dans une langue émaillée de parler nissart (Mefi ! Il y a un glossaire à la fin pour les babatchous qui, malgré un contexte évident, inventeraient des cagades au lieu de se bouleguer un peu le teston !)

La secrétaire a écrit son histoire. Elle ne se prend pas pour une écrivaine : elle nous embarque simplement avec sa gouaille, ses phrases généreuses en adjectifs et son franc-parler qui peut, en un jeu de mots, camoufler un drame sous une formule où l'ironie masque la douleur.

Le pitchoun est efféminé et au collège puis au lycée, les regards des camarades se doublent de mots qui font plus mal que les coups de poing. Quand la violence devient physique, quand le viol n'est plus seulement verbal, la décision est prise : se travestir pour souffrir moins.

Et « la Cécile » tombe amoureuse : d'amants à la sincérité variable en proxénètes camouflés, c'est toujours par amour ou suite à un chagrin d'amour que les situations s'accélèrent.

La prostitution ? Comment vivre autrement quand aux besoins de subsistance s'ajoutent ceux de la toxicomanie ? Le tour d'horizon de sa clientèle est le reflet de la ville où elle travaille : petits puceaux, caïds, pères de familles mais aussi congressistes et vedettes de tel ou tel festival voisin : il y a jazz à tous les étages à Juan les Pins quand on monte les marches à Cannes, pour aller froisser des toiles avec Cécile. L'orientation sexuelle de la clientèle fait rarement débat (à une exception près, lorsqu'elle est évoquée comme « tromperie sur la marchandise » sur une scène de crime) : pour ces messieurs, Cécile est, avant son opération, une fille avec un truc en plus… qui augmente souvent son attrait. Et son cœur fait d'elle une confidente, avec ou sans jeux de gambettes.

La drogue, les voyages en Thaïlande ou à New York sont des escales aux circonstances forcément peu ordinaires…. mais changer en 2 le 1 du numéro de Sécurité Sociale est une vraie aventure : pour valider cette multiplication par deux, il faut passer sur le billard du chirurgien (vaginoplastie) et sur le divan du psychiatre ! On a vu avec Axel Léotard que la division dudit préfixe par deux était une opération encore plus délicate (1).

Par amour, encore et toujours, Cécile se range et, après avoir réglé sa dette envers l'Etat proxénète, devient secrétaire. C'est elle-même qui vous racontera la suite, avec cette faconde si naturelle, son énergie vitale incroyable face aux embûches, sa force de rebond après un échec qui n'est jamais définitif.

Ce livre est déjà un succès : une édition de qualité, une belle mise en pages et au bilan carbone très satisfaisant, Bénévent étant une maison d'édition à compte d'auteur niçoise !!!

Dans un contexte où la « transphobie » est au centre des prochaines marches des fiertés, au moment où d'importantes avancées juridiques sont enregistrées, Transmutation est le témoignage idéal pour se faire une idée du vécu de ces personnes en quête de genre qui ont, comme Cécile une vraie identité où la volonté et le courage sont des instruments mieux affutés que les scalpels.


(1) cf Axel Léotard, Mauvais genre : http://www.lestoilesroses.net/article-30742717.html

POUR EN SAVOIR PLUS :

Le blog de l'auteure :

http://ceciledenice.unblog.fr/

Une interview par GayPodcast :

http://www.dailymotion.com/video/x976v0_lectures-gaies-entretien-avec-cecil_creation

Le site de l'éditeur :

http://www.editions-benevent.com/presse/9782756309941_885.pdf

Le transsexualisme : textes juridiques :

http://www-iej.u-strasbg.fr/LE%20TRANSSEXUALISME.htm



Anne Delabre et Didier Roth-Bettoni, Le Cinéma français et l’homosexualité, Danger Public, 2009, 330 p.

Le Père Docu n'est pas un cinéphile assidu. C'est donc la recension d'un « lecteur lambda » que je vous propose, à côté des analyses hautement érudites que mes collègues feront du livre d'Anne Delabre et Didier Roth-Bettoni, Le Cinéma français et l'homosexualité.

Lecteur lambda ? Justement : la onzième lettre de l'alphabet grec est un symbole gay depuis les années 70 dans plusieurs pays francophones (1). J'ai donc, comme pas mal d'hommes de ma génération été à l'affût d'informations, de modèles, de réponses concernant une orientation sexuelle non conforme aux modèles dominant la fiction littéraire ou cinématographique. Et quand un film me semblait avoir une « ouverture » je le regardais à le télévision ou j'allais le voir en salle.

Lire ces « Toiles bleu-blanc-rose » a été une agréable et instructive plongée dans cette quête de figures auxquelles les copains du lycée collaient une étiquette de pédés ou de gouines souvent douloureuse.

L'introduction est peut-être un peu trop courte ou n'annonçant pas assez clairement ce qui va être développé et l'on se retrouve facilement un peu égaré dans le premier chapitre, Bon sang, mais je suis homo !

Il faut prendre ses marques, suivre tranquillement, malgré les jalons manquants, cette entrée en matière qui va très rapidement familiariser le lecteur avec un texte qu'il aura du mal à abandonner.

Chacun des douze chapitres est construit autour d'un thème que viennent illustrer films de cinéma, articles de presse, interviews de metteurs en scène et d'acteurs mais aussi de militants LGBT dans une organisation à la lecture facile, dans une langue à la fois relevée et complice quand il s'agit d'appeler un chat un chat.

Sans pitié pour les nanars comiques et autres pécasseries des années 70, les auteurs posent des questions élémentaires accessibles à celui qui se les est posées face à ces follasses, ces camionneuses, ces martyrs, ces victimes, ces malades, ces personnes « comme les autres ».

Une auteure, un auteur (2) : est-ce cette formule si élémentaire qui permet à cet ouvrage un équilibre gays/lesbiennes rarement atteint ? Il est à souligner que la domination masculine habituelle dans le monde homosexuel est ici vaincue : sans compter le nombre de pages dédiées à chacun des genres (sans oublier bi et trans !), il semble que les lesbiennes aient enfin autant de place que les gays.

Cinéma, télévision, films disponibles seulement en vidéo ou DVD, sans prétendre à l'exhaustivité, il semble que l'on fait un tour d'horizon très représentatif... quel étonnement par exemple de voir cité Nationale 7 film tourné dans un « monde à part » (3) où l'un des personnages secondaires est gay !

Je laisse les spécialistes zoomer sur tel ou tel angle d'approche, sur les orientations militantes et les objectifs, le profane referme le livre comme on relève le siège de son fauteuil de cinéma après un bon moment qui a mêlé flashes-back et nouveautés, culture, plaisir et réflexion.


(1) Suisse romande http://www.lambda-education.ch/content/menus/doc/etude.html, Québec  : http://www.et-alors.net/articles/303

(2) Anne Delabre, journaliste est l'auteur de Paris gayment, Parigramme, 2005 et de Clémentine Autain : Portrait, Danger Public, 2006

Didier Roth-Bettoni a été rédacteur en chef du Mensuel du cinéma et de La Saison cinématographique. Il a dirigé les magazines gays ExAequo et Illico. Il collabore actuellement à Première, Les Toiles roses, L'avant-scène cinéma et est l'auteur de plusieurs livres dont L'homosexualité aujourd'hui, Milan, 2009, prochainement recensé dans cette rubrique

(3) Nationale 7, France, Jean-Pierre Sinapi, 1999

http://www.yanous.com/Nationale7/index.html

POUR EN SAVOIR PLUS :

Le site de l'éditeur :

http://www.dangerpublic.fr/livre/cin%E9ma%20fran%E7ais%20et%20l'homosexualit%E9/9782351231692

Une anecdote personnelle : lors de sa projection au Centre Culturel Français du Caire (République Arabe d'Egypte), Coup de foudre fut, comme tout film diffusé au public, apporté au service de la censure. Après la pesée au gramme près des bobines (procédé habituel destiné à vérifier, après censure et découpage éventuels que les extraits « licencieux » ne se sont pas volatilisés) et visionnage du film, les censeurs, parmi lesquels messieurs barbus et dames voilées ont émis des réserves. Le jeune coopérant français s'est immédiatement empressé de justifier ce qui est souligné dans le livre p. 179 rien n'est explicité de l'homosexualité qui lie Léna et Madeleine. Effectivement ce n'était pas cela qui posait problème... ce qui gênait vraiment, c'est que la belle et sympathique Léna était juive et... sympathique, que l'on pouvait même la prendre en affection dans le camp de concentration de Rivesaltes où commence le film. Racisme, homophobie, antisémitisme...

 


Catherine de Garaté, Chemin de quoi, Thélès, 2008, 166 p.

Drôle de dame, drôles de drames. Un style qui émoustille, titille, un récit qui énerve ou qui ravit : un défi !

Mais à quoi ça rime ? Un roman qui met la prose en bouts rimés, qui ose les amants aux mœurs brimés avec humour. Une file de personnages reliés par l'amour ou le hasard. Et où lesbiennes et homos sortent du placard : on les suit avançant en âge au fil du monde qui s'égare. On s'enfile, on file, on défile, plutôt en ville.

Girafon, Cigalon et Carafon côté garçons, Marlène, Armelle et Isabelle côté femelles : les destins s'entrecroisent, des festins où l'on dégoise aux matins où l'on angoisse.

L'auteure remet nos pendules à l'heure : éditée à compte d'auteure, elle ne va sans doute pas faire son beurre. Qu'importe ? Elle nous emporte sur son chemin. Chemin de quoi ? De vies aux abois, d'amours hors la loi, où les portes des cœurs n'ouvrent pas sur le bonheur à chaque fois.

Verbicruciste à Lesbia Magazine, elle travaille chaque phrase comme à l'usine. Tourneuse de mots, fraiseuse de phrases, linguiste en embuscade, gay-teuse en bleu de chauffe, chimiste de l'allitération, chauffeuse de voûte palatine, cascadeuse de la rime. Auteur bénévole de BD, avec ou sans folles ou pédés, dans le même canard, elle a l'art de narrer la vie dans et hors des placards.

Avec de tels instruments, pas de pitié pour le sentiment : l'objectif narratif reste distant. Grand angle sur les gens et zooms sur les fragments intéressants. Du ras du sol au firmament, Catherine vise sang pour sang, dans un style toujours distant à la fois percutant et caressant. C'est au lecteur de finir le labeur, elle suggère et moi je gère, selon l'humeur.

POUR EN SAVOIR PLUS :

Le site de l'éditeur,

Une critique dans Lesbia magazine, qui vous en dira un peu plus sur ce livre …

Le blog de Lesbia mag : http://www.myspace.com/lesbiamag

 


Gérard GLATT, L'Impasse Héloïse, roman suivi de Hôpital de jour et de Lettre à Willy, Orizons, 2009.

Le dernier roman de Gérard Glatt répond plus ou moins aux règles du théâtre classique : le narrateur est pourtant un auteur de pièces de théâtre à succès d'avant-garde.

Unité de temps : une très chaude journée de juillet entre sept heures du matin et minuit.

Unité de lieu : entre le XIème et le XXème arrondissement de Paris, c'est l'un des personnages principaux qui donne son nom à l'endroit.

Unité d'action : que l'on se rassure, elle est beaucoup plus vague, plus fluctuante, plus librement interprétée et les protagonistes vont confronter leurs solitudes avec des résultats variables, même si le premier mot du titre ne laisse guère d'illusions sur le résultat de ces échanges.

Que l'on se parle, que l'on se touche, que l'on s'embrasse, que l'on « couche » à deux ou en partouzes, en privé ou en public, dans un lit ou une backroom, ce roman est celui d'une difficulté de l'échange humain.

Lucide sans vouloir être ni pessimiste ni démonstratif, le dramaturge construit son récit comme une didascalie argumentée qui rebondit d'acteur en acteur sans hésiter à faire des flashbacks sur les trois années précédant la « représentation ».

Avec pour dédicace « À toutes celles et ceux qui ne savent pas encore », cette « dramatique d'impasse » est peut-être un coming out, aux antipodes de la comédie de boulevard. On y trouve en effet, autour de la vieille Héloïse, plusieurs garçons assumant leur homosexualité de diverses manières finement suggérées plus que décrites ou analysées. C'est plus la difficulté de tout rapport à l'autre que son caractère homosexuel qui est au cœur des échanges.

Un sérieux tour d'impasse-passe qui peut donner à chaque lecteur la curiosité d'évaluer ses relations avec son entourage après d'une journée à la banalité forcément extraordinaire.

Les deux nouvelles ont la même qualité d'émotions : la gamme infinie du vécu d'une journée de combat contre un fichu virus en Hôpital de jour et une mystérieuse Lettre à Willy.

POUR EN SAVOIR PLUS :

Le site de l'auteur :

http://www.gerard-glatt.net/

Sa biographie :

http://www.gerard-glatt.net/pages/Biographie-837093.html

Le site de l'éditeur :

http://www.editionsorizons.com/

Et celui de ses amis !

http://www.les-amis-d-orizons.com/


Note de Daniel C. Hall : Si les éditeurs ou les auteurs (auto-édités ou non) souhaitent envoyer un service de presse à Gérard en vue d’une critique sur ce blog, merci de prendre contact avec le chef Daniel C. Hall qui vous communiquera ses coordonnées : lestoilesroses@hotmail.fr.


TO BE CONTINUED…

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