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Fiche technique :
Créateur : Alan Ball. Production : Produit en association avec "The Greenblatt Janollari Studio". Producteur exécutif : Alan Ball, Robert Greenblatt, David Janollari, Alan Poul. Co-producteur exécutif : Bruce Eric Kaplan.
Avec : PETER KRAUSE (Nate Fisher), MICHAEL C. HALL (David Fisher), FRANCES CONROY (Ruth Fisher), LAUREN AMBROSE (Claire Fisher), FREDDY RODRIGUEZ (Federico Diaz), MATHEW ST. PATRICK (Keith Charles), RACHEL GRIFFITHS as Brenda Chenowith.



L'avis de mérovingien02 :
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la première saison de Six Feet Under fut loin d'être un carton plein pour la chaîne HBO. Du moins au début de la diffusion. Que le show ait un peu peiné à trouver son public passe encore (4 millions de spectateurs ont suivi les premiers épisodes et un million de plus étaient devant leur poste pour les derniers). Il est en revanche nettement plus étrange que la critique ait fait la fine bouche. Jugée trop brouillonne, sombre et prétentieuse, la série d'Alan Ball fut victime du succès de l'autre événement d'HBO, Les Sopranos, avant de voir sa popularité s'envoler au fil des semaines, finissant même par décrocher le Golden Globe de la Meilleure Série Dramatique.
C'est donc dans cette ambiance triomphale que revient la famille Fisher, avec une saison 2 mettant un point d'honneur à explorer plus en profondeur les névroses et le mal de vivre de ses personnages. Si la première année de Six Feet Under était très marquée par l'influence du script d'American Beauty sur la carrière d'Alan Ball qui continuait à scruter derrière les apparences des jolies banlieues américaines, cela passait néanmoins par d'une phase d'exposition nécessitant de caractériser chacun des héros avec un lot de clichés destinés à être atomisés. Nous avions l'adolescente rebelle, le trentenaire largué, l'homo de service, le flic black et gay comme on les fantasme, la mère coincée... Au fil des épisodes, nous creusions la surface des choses pour découvrir des personnages terrifiés par la peur de s'assumer, la peur de la solitude, la peur du regard des autres... Et tout simplement la peur de mourir. Et celle de vivre. Le superbe « season final » se concluait sur une image faussement rassurante d'une famille soudée où chacun avait vaincu ses angoisses. Mais quand on se décide enfin à vivre pleinement, cela signifie aussi accepter de prendre des coups et avoir le courage de se regarder en face. Le problème, c'est que le reflet est rarement joli.
C'est ce que découvre Ruth cette saison en décidant de refaire les fondements de sa maison mentale. Mais en essayant de s'occuper des problèmes de ses enfants (et de Nikolaï), elle refuse de se confronter à elle-même. Son bien-être individuel ne passe que par les membres de son foyer et dès qu'il n'y a plus personne, elle cesse purement d'exister. Comment avancer quand les personnes dont on s'est toujours occupé n'ont plus besoin de nous ? Sans arrêt isolée du reste du groupe, Ruth nous renvoie à notre propre solitude par toute une série de scènes aussi simples que bouleversantes, tel ce repas dans une cuisine bien trop grande ou ces photos joliment encadrées comme le bilan d'une vie révolue.
C'est un peu au même problème qu'est confrontée Brenda dans cette saison où elle n'est plus qu'un second rôle luxueux. Incarnation dans la saison 1 de la petite copine idéale (intelligente, mystérieuse, caustique et mignonne), la compagne de Nate voit désormais ses névroses exposées au grand jour. Maintenant qu'elle n'a plus le problème Billy sur les bras, celui-là même qui lui servait d'excuse pour ne pas s'occuper d'elle et qui avait permis à Nate de devenir le preux chevalier sauveur, comment va-t-elle réagir face au désert de son quotidien ? Elle décide de se lancer dans l'écriture d'un nouveau livre pour exorciser son mal-être mais est confrontée au manque d'inspiration. C'est le début de la descente aux enfers, des expériences sexuelles les plus scabreuses (fantasmes, voyeurisme, partouze), celles qui nous excitent et qui nous rappellent qu'on est bien vivant. Celles qui peuvent néanmoins finir par détruire.



Autre personnage secondaire à prendre de l'importance cette saison : Keith, le petit ami de David qui n'est plus simplement le beau back en uniforme. Celui qui reprochait autrefois à son compagnon d'être le cœur du problème de leur relation (il refusait de faire son coming-out) est contraint de reconnaître que sa colère et son agressivité découlent d'un problème prenant place dans sa famille (sa sœur est une droguée qui ne s'occupe pas de son enfant) et trouvant ses racines très lointaines dans l'enfance (leur père les battait). En emménageant avec Keith, David accepte quant à lui les difficultés de la vie en couple et s'expose aux hauts et bas journaliers. Il lutte pour Keith (renouer avec l'âme sœur, tentative pour obtenir la garde de la fille de Karla) et il lutte pour sa propre survie. Un combat perdu d'avance, puisqu'au final se trouve inévitablement la mort.
C'est un peu le constat que semble avoir fait Claire, la plus jeune de la famille Fisher, en renonçant pour de bon aux comportements autodestructeurs de Gabe. La fausse rebelle est-elle aussi rattrapée par les évènements lorsqu'elle est forcée de se projeter dans l'avenir, la fin du lycée entraînant les perspectives de la fac ? Elle est peut-être la plus jeune mais ses craintes existentielles sont les mêmes que tout le monde : Qui suis-je ? Où vais-je ?
Des questions qu'est bien contraint de se poser Nate depuis qu'il a appris l'existence d'une tumeur et que la peur de mourir demain s'est emparée de lui. D'une ficelle dramatique apparemment lourdingue, les scénaristes tirent une brillante démonstration sur la nécessité de profiter du temps qui nous reste. Si les autres membres de la famille Fisher peuvent se permettre de repousser l'échéance, Nate n'a plus ce luxe. Face à une maladie galopante, l'aîné se repositionne par rapport à son couple (il demande Brenda en mariage), par rapport à sa famille et par rapport à son travail (il rejette violemment les nouvelles attaques de Khroener). Un désir de liberté l'envahit (superbe séquence de purification dans la mer à la fin du premier épisode, rencontre avec la femme d'un motard), l'heure du bilan a sonné, on tremble en se consolant avec une petite amie du passé, on tente de bâtir rapidement un avenir avant qu'il ne soit trop tard, on enrage de ne pas pouvoir prendre son temps... Et comme dans la saison 1 où tout le monde évitait de parler de la mort du père Fisher, on essaye de masquer sa propre mortalité représentée par tous nos défauts (ne pas être parfait, c'est être humain donc mortel). Mais un moment arrive toujours où l'on finit par craquer, comme Claire durant son entretient d'admission où le fantôme du patriarche surgira sans raison apparente.
La thématique de toute la saison 2 était déjà largement suggérée par la bande-annonce qui accompagnait la diffusion sur HBO et qui présentait chacun des personnages sous deux regards. Un en noir et blanc évoquant l'image que l'on renvoie aux autres (Ruth avec un faux sourire, David engoncé dans un costume trop cintré, Claire en ado coincée), et un autre en couleur traduisant les vraies émotions refoulées (des larmes pour Ruth, de l'énergie bondissante pour Claire...). On ne pouvait pas mieux exprimer toute la sève de Six Feet Under, série universelle qui rappelle que quelque soit son sexe, son âge, sa couleur ou sa sexualité, un être humain sera toujours mû par la peur de la solitude, de la misère affective ou de passer à côté de sa vie.
Si la première saison se servait de l'image du père pour pousser chaque personnage à s'accepter tel qu'il est et à vivre sa vie, la seconde montre à quel point il est difficile de la mener pleinement, l'attachement à quelqu'un ou le décalage dans l'existence des individus faisant de chaque jour un combat. On ne peut plus nier la mort et on est en colère contre la fatalité. Jamais le sentiment d'impuissance n'avait été aussi écrasant, culminant dans un final dépressif nous laissant au bord du gouffre. Et avec nous-même.

Pour plus d’informations :
Le site officiel de la série (US)
Le site officiel de la série (F)

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