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Les humeurs mensuelles de Bernard Alapetite


Comme je l’écrivais dans ma première livraison : l’humeur est contingente parfois des trottoirs que l’on arpente. Cette fois, ils seront londoniens. Il me faut toujours un prétexte pour quitter ma tanière. En ce printemps électoral, ce fut la rétrospective Gilbert & George à la Tate Modern. Ils sont les premiers artistes britanniques à être exposés en ces lieux alors que d’habitude ils sont cantonnés à la Tate Britain. Il n’y a pas créateurs plus gays que ces compères qui font de l’affichage de leur homosexualité, comme de leurs prises de position politique – les deux étant intimement liées – des œuvres d’art. Sous leur aspect de petit comptable propret de la City se cache une âme et un corpus révolutionnaire qu’aucune révolution ne pourrait récupérer.

Je recommande particulièrement Narmel datant de 2001 qui, sur 15 mètres de long juxtapose des petites annonces pornographiques aussi cocasses que représentatives de la sexualité gay.
Mais le fait presque nouveau par l’intermédiaire de la célébration de Gilbert & George, c’est le retour dans l’art moderne d’un volontarisme pour le beau, paradoxalement par le truchement (en partie) de l’esthétisation de ce qui est pour le commun des mortels la quintessence du trivial : la pisse et la merde. Ils osent, osons ce mot obscène pour tout Artiste aujourd’hui, le « DÉCORATIF », mais ils le pervertissent pour en faire une arme de combat politique, véritable outil de dénonciation. À la différence de la plupart des créations d’art contemporain, les leurs sont immédiatement lisibles par un grand public dans le monde entier, malgré leurs références très britanniques. On a pu constater l’inverse avec Rauschenberg dont j’avais découvert la rétrospective par hasard l’an passé à New York et qui s’est transportée cet hiver à Paris, délestée de quelques pièces. Cette exposition présentée sans aucune explication à New York comme à Paris, m’est restée inintelligible, comme je le pense pour beaucoup de ses visiteurs. On pouvait cependant remarquer que le souci d’esthétisme n’était pas non plus absent de la démarche de l’Américain.

On a pu aussi récemment constater en visitant à Paris l’exposition des Nouveaux réalistes (terme bien peu adéquat), au Grand Palais jusqu’au 2 juillet – à voir absolument – que l’esthétisation du message n’était pas l’apanage de Gilbert & George. Mais ces derniers sont les seuls à la revendiquer et à la populariser à ce point. Le souci du beau, par exemple, n’était pas étranger au travail d’Arman dans la dernière partie de sa carrière. Pour Villeglé, ses affiches déchirées, si elles sont belles, n’ont pas été pensées d’emblée comme telles, comme elles n’ont pas été imaginées comme le documentaire sur la rue de la deuxième moitié du XXe siècle en France, ce qu’elles sont devenues...

Assez de verbigération (je suis quelque peu masochiste) pour en venir à des constatations plus terre à terre. La teneur des œuvres exposées par les duettistes anglais, m’a délivré, pour la première fois je crois dans ma longue carrière de pérégrinant des expositions, de la présence des bébés hurleurs et autres impubères chahuteurs. La population qui s’extasiait, le jour de ma visite à la Tate, était presque composée que de gays, mais cependant bien différents des tapioles cacochymes qui encombrent souvent les galeries et autres foires d’art. On avait parfois la troublante sensation que les plus accortes créatures des images de Gilbert & George étaient descendues de leur cimaise pour venir admirer leurs petits camarades... Après Londres, l’exposition se transporte dans l’ordre à Munich, Turin, San Francisco pour terminer son périple au Brooklin Museum de New York en janvier 2009. Si vous êtes dans les parages de cette merveille dans ces villes, ne la manquez surtout pas.

Si ces contrées n’ont pas votre visite, il vous reste l’achat du catalogue raisonné de l’œuvre de Gilbert & George, paru chez Gallimard. Il est curieux de faire paraître un catalogue raisonné, sensé contenir l’intégralité de l’œuvre pour des artistes encore vivants ! Cela se présente sous la forme de deux gros volumes reliés, contenus dans une petite valise en carton, type emballage de champagne de luxe, et il vous en coûtera 75 € (rapport qualité/prix imbattable) et puis vu le poids de la chose, cela remplace très élégamment de petits haltères...

L’autre événement pédé chic de la capitale britannique, annoncé jusque sur les flans des bus à impériale, était dû à un autre couple : l’ouverture de la première boutique Abercrombie & Fitch en Europe, sise dans une des rues les plus chics dévolues à l’élégance masculine. Le lieu idéal pour diversifier vos polos et échapper momentanément à Ralph Lauren et Fred Perry... Tout comme à New York, le magasin se caractérise par un clair-obscur, surtout obscur, et une musique dance-floor tonitruante. Mais surtout dans ce magasin comme dans son homologue américain, on peut admirer des fresques d’un pur style « retour à l’ordre » des années trente, où s’ébattent nombre d’éphèbes musculeux tout juste encaleçonnés. Les vendeurs pourraient servir de modèles aux peintures. Ils sont tous plus craquants les uns que les autres. La clientèle n’était pas désagréable à regarder non plus.

Alors que je préfère le bipède glabre, j’ai une passion pour les quadrupèdes poilus d’où lorsque je suis de passage à Londres mon habituelle visite au zoo qui est l’un des plus intéressants du monde. J’y visite en priorité le pavillon « jour/nuit » dans lequel est recréée une nuit artificielle qui permet d’admirer de charmantes bestioles nocturnes telles de copieuses chauves-souris frugivores ainsi que les indolents potos potos, charmants lémuriens qui passent leur temps à errer de branche en branche avec componction. Cette année j’ai découvert de nouveaux pensionnaires, un couple de tapirs. Je connaissais ces beaux animaux jusqu’alors que pour les avoir vus sur les tableaux de mon ami Jean-Claude Farjas.

J’avais bien croisé un de leurs cousins, aussi inopinément que fugitivement sur un chemin d’une petite île perdue du Belize, mais celui-ci était brun comme tous les tapirs d’Amérique alors que les grosses bêtes poilues, qui se prélassent dans leur belle résidence londonienne, viennent d’Asie.
Toujours attentif à la population que je côtoie, je remarque que les anglais, ayant un véritable amour des animaux, fréquentent les zoos sans nécessairement avoir besoin de l’alibi d’accompagner leur progéniture.

Lorsque je voyage, j’essaie (et j’y parviens presque toujours) d’emporter dans mes bagages des livres de chevet dont les péripéties se déroulent dans la région que je visite. Pour Londres, il n’y a que l’embarras du choix. Cette fois j’avais jeté mon dévolu sur deux romans flirtant avec la science-fiction et le fantastique; d’abord Dorian (éditions Points Seuil n°P1341) de Will Self qui a réécrit, paradoxalement en beaucoup plus gay, le Dorian Gray d’Oscar Wilde, en le transposant à notre époque. Toute la réussite du livre tient à ce que Self soit parvenu à trouver les équivalences modernes au style et à l’esprit de Wilde. J’avais adjoint à Dorian, Les Îles du soleil de Ian R. MacLeod (éditions Folio SF n°222) , une uchronie dans laquelle l’Angleterre a perdu la première guerre mondiale et qui est dirigée par un décalque d’Hitler, John Arthur, l’apôtre du modernisme. Tout cela est vu par Geoffrey Brook, professeur à Oxford qui détient un terrible secret sur le dictateur. À la différence de bien des romans de ce genre, Brook qui est gay possède une grande vérité psychologique qui instille une constante émotion dans la trame du récit. Les admirateurs du film V devraient se précipiter sur cet ouvrage.

Il n’était pas indispensable de traverser la Manche pour découvrir une exposition exceptionnelle. Il suffisait de se rendre à la Fondation Cartier pour admirer l’œuvre graphique de David Linch. Il faut tout d’abord dire qu’il n’était pas nécessaire d’avoir vu ses films pour aborder et apprécier son travail de plasticien, même si celui-ci est en parfaite cohérence avec son œuvre cinématographique. J’ai bien sûr pensé à Bacon, mais la palette de Linch est beaucoup plus limitée et sombre. Pour les petits formats, j’ai senti parfois les influences de Pollock et surtout de Kandinsky et un peu de Dubuffet, tout en restant très personnel. Il y a même des éclairs d’Hockney ; quant à sa technique pour les peintures, elle est proche du matiériste de Rebeyrolle avec leurs inclusions d’éléments hétérogènes, branches, grillages et même des insectes. Il fallait tout de même n’être pas trop dépressif pour attaquer cette extraordinaire exposition tant elle est morbide. Devant certains tableaux, je me suis dit que c’était les meilleures représentations des créatures indicibles de Lovecraft...

Cette humeur aura été imagière, images sur toile ou papier velin, ou photographique ; images scintillantes sur l’écran, images fugitives d’un corps, d’un paysage, d’un objet ; images de sujets immobiles ou véloces, éphémères ou pérennes : autant d’images qui éduquent l’œil et qui permettent de mieux voir ce qui nous entoure mais surtout de mieux voir en nous.

Demain sera un autre jour et les ornithorynques seront toujours aussi facétieux...


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