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Fiche technique :

Avec Ohad Knoller, Yousef Sweid, Daniela Wircer, Alon Friedmann, Miki Kam , Shredi Jabarin, Lior Ashkenazi, Zion Barouch, Oded Leopold, Dorin Munir, Zohar Liba, Yael Zafrir, Noa Barkai, Yotam Ishay et Avital Barak. Réalisation : Eytan Fox. Scénario : Amir Feingold & Gal Uchovsky. Images : Yaron Sharf. Montage : Yosef Grunfeld & Yaniv Raiz. Production : Amir Feingold. Musique : Ivri Lider.
Durée : 115 mn. Disponible en VO, VOST et VF.



Résumé :

Un Roméo et Juliette moderne au pays de la kipa et du keffieh où Juliette s’appelle Ashraf (Yousef Sweid), un beau mec qui veut entraîner dans la mort son Roméo-Noam (Ohad Knoller) encore plus beau mec, par désespoir politique.



L’avis de
Bernard Alapetite :
The Bubble est un film politique. Un film politique à l’américaine dans lequel on nous intime de nous identifier à l’un des personnages, surtout au personnage principal du jeune juif que l’on découvre dès la première image remplissant ses obligations militaires sur un barrage entre Israël et la Cisjordanie. Nous avons là, j’insiste, un film politique, genre en plein renouveau ces dernières année (Lord of War, Syriana, Good night and good luck...) qui suit le modèle américain dans lequel l’intimité, la psychologie, la vie sexuelle et professionnelle des personnages se mêlent à l’actualité, presque toujours dramatique. C’est ce mariage de l’Histoire avec de petites histoires qui nous émeut. On peut mesurer la différence entre le modèle du film politique américain, aujourd’hui quasiment hégémonique, avec l’archétype du film politique italien, mondialement reconnu dans les années 60 et 70 qu’est L’affaire Matei grâce à la rétrospective parisienne de l’œuvre de Francesco Rossi et surtout de sa ressortie en DVD. Un cinéma qui met en avant les faits, les rapports des personnages avec la rue et non leur vie privée. Dans le premier type, il y a symbiose entre le privé et le public, c’est ce que nous voyons, tous les jours, en une de nos gazettes ; dans la seconde, il y a une séparation nette entre le privé et le public, cinéma d’un autre temps que l’on peut regretter... The Bubble appartient au premier genre : est-ce surprenant venant d’un pays autant dépendant des américains ?

 

  


Il est amusant de constater qu’un cinéaste aussi éloigné des critères du cinéma américain, tel qu’Eric Rohmer ne fait pas autre chose dans ses deux derniers films historiques, L’Anglaise et le duc et Triple agent. Cette remarque m’amène à une autre considération : quand et comment un film historique cesse de l’être pour devenir un film politique ? Je vous laisse répondre à cette question...
Dans une interview, Ethan Fox déclarait qu’il voulait être l’Almodovar israélien. Disons qu’il est sur la bonne voie mais qu’il a encore du travail pour y parvenir. Comme l’Espagnol, il a visiblement un don pour les castings justes et un grand talent pour la direction des acteurs. Dans The Bubble, ils sont tous formidables. Comme Almodovar, il possède un vrai courage dans le choix de ses sujets et leur traitement. Ni l’armée, ni la gauche israélienne, ni les palestiniens sont traités avec ménagement. Comme son modèle, il est aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie et dans ce dernier registre certaines scènes, bien amenées, sont hilarantes, mais l’on passe vite du rire aux larmes. Il sait aussi très bien capter l’atmosphère du petit monde de Tel Aviv dans lequel vivent ses protagonistes grâce notamment à une judicieuse utilisation des décors. Enfin dernier point commun entre les deux artistes, l’excellence et l’originalité de la musique qui dynamise The Bubble de bout en bout. La belle musique originale du film émane d'une rock star israélienne montante : Ivry Lider.

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Il rend bien compte, assez subtilement aussi, du sentiment qui existe aujourd’hui chez les Israéliens que seule est possible une politique d’apartheid (je ne trouve pas d’autre mot malheureusement, celui-ci est démonétisé par la pratique faite de cette philosophie politique en Afrique du sud) au sens du développement juxtaposé excluant toute mixité, idée qui a largement gagné même la gauche israélienne (les travaillistes).
Mais on voit bien que c’est dans la construction de son scénario que le réalisateur a voulu imiter le plus le maître madrilène, avec son histoire où tous les personnages se rencontrent, se connaissent, tissent des liens complexes qui ne peuvent qu’amener au dénouement dramatique. Mais contrairement à Almodovar, chez qui cette construction est arachnéenne et à peine perceptible au premier visionnage, chez Eytan Fox le maillage scénaristique est fait de grosses cordes qui freinent l’empathie que l’on peut éprouver pour ses créatures.


En ce qui concerne l’aspect formel, contrairement à Almodovar, mais aussi par exemple à Rossi que j’évoquais précédemment, si sa réalisation est propre (même si parfois dans des scènes de foule il manque visiblement de figurants), il ne possède pas encore une véritable signature dans l’image. Le plus gros défaut du film est peut-être son montage un peu mou. En écourtant chaque scène, presque chaque plan, il aurait pu sans modifier la durée de son film se donner plus de temps pour développer ses personnages secondaires que l’on aurait aimé mieux connaître.

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Il faut féliciter Eytan Fox d’enfin nous proposer un film gay, c’est aussi un film gay, dans lequel les personnages ne sont pas déconnectés du réel et le quotidien en Israël : c’est la guerre et les attentats sont fomentés par les palestiniens extrémistes. Enfin dans le cinéma gay un cinéaste qui lève les yeux de sa bite et pas seulement pour mater celle des autres ! Voilà un film où l’on ne s’encule pas dans une bulle, c’est le paradoxe voulu du titre « bubble » en bon français « bulle ». La bulle en question est Tel Aviv où est possible une liberté de mœurs inimaginable dans le reste du pays. Ethan Fox s’explique sur son titre: « The Bubble est le surnom que les israéliens donnent à Tel Aviv. Il y a une connotation péjorative dans cette expression. Comme Gal et moi, les personnages du film vivent rue Shenkin, dans le quartier branché et alternatif d’Israël. Beaucoup de gens se sont volontairement coupés des réalités sociales et politiques du pays. Leur attitude est souvent jugée comme superficielle et irresponsable. Naturellement, ce n’est pas ce que nous pensons. Cette “bulle” est selon nous un mécanisme de survie. Beaucoup des forces créatrices d’Israël sont concentrées dans ce quartier devenu aujourd’hui une pépinière d’artistes. On y trouve également de nombreux cafés, des boutiques branchées. De nombreux Israéliens, notamment les plus jeunes, rêvent de venir vivre ici. »
Le cinéaste reste fidèle à la thématique de son précédent film Tu marcheras sur l'eau, qui était déjà la difficulté de se mettre à la place de l’autre, en espèce celui de jeunes Allemands dont la famille avait participé à la Solution Finale. Il existe d’ailleurs un trait d’union entre The Bubble et Tu marcheras sur l’eau, personnalisé par Lior Ashkenazi, l’acteur de Tu marcheras sur l'eau, joue un déporté homosexuel à Auschwitz dans la pièce de théâtre que Noam et Ashraf vont voir. Il est à noter que cette pièce, on reconnaît Bent, est appelée inexplicablement Les tordus ! Il me semble qu’il existe un problème dans la traduction du sous-titrage qui, en plus, ne trouve pas utile de traduire les paroles des chansons que l’on entend alors que ces paroles font parfois office de chœur par rapport aux dialogues des personnages. Quant à Ohad Knoller, il fait la liaison avec Yossi et Yagger puisqu’il jouait Yossi.

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Il est dommage que le réalisateur n’ait pas osé un happy end, car paradoxalement le happy end qui a disparu du cinéma de qualité est aujourd’hui un acte de courage artistique alors que dans le cinéma classique des années 50 et 60, c’était un poncif. Le choix de cette fin très lourdement mélodramatique est aussi peu judicieux qu’en contradiction avec la psychologie de Noam et d’Ashraf.
Eytan Fox, avec Raphaël Nadajari ou Dalia Hager et Vidi Bilu, montre que la relève d’Amos Gitaï existe dans le cinéma israélien.

The Bubble
par son émotion et son intelligence agrandit considérablement le champ du cinéma gay.


L’avis de Chori :
Les juifs seraient-ils plus cool envers l'homosexualité que ne le sont les arabes ? Il semblerait bien, se dit-on en sortant du film d'Eytan Fox. Noam, Yali et Lulu, non non ce ne sont pas les trois petits cochons, ni les neveux de Donald, ce sont juste trois jeunes coloc' qui vivent à Tel Aviv (la Bubble du titre) : deux mecs gays,  (l'un, Yali, plutôt sensible extraverti (pour ne pas dire follasse) et le second, Noam, plutôt look hétéro flexible/je cache bien mon jeu) et Lulu, une superbe demoiselle hétérote et vendeuse dans une parfumerie, tous trois aux amours un peu... instables, compliquées (mais n'est-ce pas le propre de la jeunesse ?).
Surtout à partir du moment où Noam ramène à la maison le tout mimi Ashraf, palestinien rencontré au début du film à un check point (où Noam patrouillait en treillis, sous les ordres d'un gradé aussi borné qu'imbécile – pléonasme ? – et qu'on retrouvera d'ailleurs par la suite, toujours autant l'un que l'autre), et que la cohabitation va devoir s'organiser en conséquence : Ashraf est en situation irrégulière, c'est un clandestin, il faut l'aider, et Yali va donc l'embaucher comme serveur dans son café. Mais, comme les scénaristes bossent, le destin veille... (comme on dit.)

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La narration est a priori, disons... (j'ose le mot, hihihi !) hétérogène (le réalisateur s'en explique d'ailleurs à propos des différents formats employés (vidéo, super8, hd, etc.) mais ce n'est pas vraiment de la forme dont je veux ici parler), on a par instants (et surtout au début) le sentiment de mater une sitcom pour djeunz, intelligente, dirons-nous, en suivant le quotidien de nos 3 + 1 héros (auxquels il faudrait rajouter l'amant de Yali, le premier amant de Lulu, par qui la cata arrive, le deuxième amant de Lulu...) dont les préoccupations, faut-il le préciser, tournent beaucoup autour des histoires de cœur et de cul, et donc, a priori encore une fois, futiles peut-être mais vitales sûrement. La violence, la guerre, les attentats, la cohabitation, tout ça est, au début du moins plutôt loin des préoccupations de nos jeunes amis, assourdi et en toile de fond pourrait-on croire.


Car la suite de l'histoire ne va ménager ni les uns ni les autres : fuite, rupture, passage et repassage de frontière, portable qu'on laisse sonner, coming out, pressions familiales, mensonges, provocations, tout va être mis en place pour, si j'ose dire, le bouquet final. Oui, car la bulle va – plop ! – exploser, et les choses vont se gâter, progressivement, remettant à nos jeunes amis les deux pieds dans le réel, et parfois même le nez dedans, jusqu'à cette fin certes stupéfiante, mais, à mon goût, plutôt malcommode et à double tranchant (on n'est plus très loin de Roméo et Juliette, auxquels je n'ai pas pu m'empêcher, tout du long, de penser : un juif et un arabe, les familles ennemies, les Capulet de Tel Aviv et les Montaigut de Naplouse...) Leur amour contrarié sert de fil blanc (attention, je n'ai pas dit que c'était cousu de !) à cette histoire, où heureusement, les amours des deux autres (celles de Yali et celles de Lulu) – moins dramatiques mais pas moins embrouillées ! – viennent heureusement jouer en contrepoint pour diluer un peu le pathos.

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Je ne sais pas comment on dit bobo en israélien, mais, je pense que les ceusses qui, par exemple, avaient attribué ce qualificatif à disons... Les Chansons d'amour pourraient sans doute le dégainer à nouveau à propos de celui-ci : Noam est disquaire, il est question de Michel Foucault, de théâtre (une scène de Bent permet de retrouver cet acteur délicieux dont je ne retrouve pas le nom, déjà présent dans Tu marcheras sur l'eau et que j'avais beaucoup aimé aussi dans les films de Koshashvili Mariage tardif et Cadeau du ciel) de rave contre la violence, de magazine culturel, on cite Jules et Jim... Je précise tout de même que, personnellement ça ne me dérange absolument pas : au contraire, même (je crains d'en être aussi un peu quand même, quoique sans pépètes : un bobo pauvre, comment ça s'appelle ? un pov'bobo ???)

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Décidément, cet Eytan Fox mérite qu'on garde un œil sur lui (pff… dire que j'avais enregistré Yossi et Jagger, son premier, et que je n'arrive pas à le retrouver !), même si ce n'est pas complètement complètement émerveillant, c'est quand même suffisamment bien foutu pour que non seulement on ne s'ennuie pas, mais qu'on soit constamment tenu en haleine devant cette histoire à strates multiples, qui dépasse bien vite le simple cadre de la comédie romantique de djeunz...
Et il y a, de plus, dans le film deux chansons jolies oui très jolies (clin d'œil pour Emma si elle me lit) : une version pour le moins... originale de The man I love, et une autre, lo-fi, de Song to the siren de Tim Buckley, et qui, toutes les deux , midinons, midinons, m'ont collé la chair de poule et les larmes z'aux z'yeux. Hmmm, oui, exquis comme les beignets de patates douces qu'on sert chez Yali...

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L’avis de Matoo :
J’attendais, comme beaucoup de gens, le prochain film d’Eytan fox qui nous avait déjà fait vibrer avec Yossi et Jagger, et bien plus encore avec Tu marcheras sur l’eau. Le défi était donc de réussir à faire aussi bien, ou sinon de continuer à évoluer. Eh bien, j’ai été à la fois charmé par ce film, et en même temps un petit peu décontenancé par certains choix de l’auteur.
Cette fois c’est une histoire d’amour (homo) impossible qui se joue entre un israélien Noam (Ohad Knoller, qui était déjà dans Yossi et Jagger), et un palestinien de Naplouse Ashraf (Yousef Sweid, lui était dans Tu marcheras sur l’eau). Impossible pour des raisons sociales et familiales, mais surtout politiques, dans un pays où les tensions sont telles qu’on les connaît. Noam revient tout juste de sa conscription, et il retrouve ses deux colocs : son pote homo Yali et leur amie (bien FAP) Lulu. Ces deux derniers font de leur mieux pour que l’histoire d’amour entre les deux garçons se concrétise, malgré les vicissitudes. Ils sont contre la guerre et les occupations de territoires, et ils vivent dans un Tel Aviv où les jeunes essaient de se soustraire à cette politique qui les empoisonne.

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Il s’agit d’un film très fort, et qui va jusqu’au paroxysme de la passion amoureuse. Plus encore que Capulet et Montaigu, les deux héros sont opposés dans leurs destinées. Entre un Noam israélien qui revient de l’armée où il a vu ce qui se passait aux postes-frontières, et Ashraf dont la sœur se marrie avec un activiste palestinien, et qui doit lui-même épouser la cousine de ce dernier. Eytan fox a vraiment choisi de mettre en scène une histoire à l’intrigue tellement allégorique qu’il vaut mieux considérer le film comme une « fable » ou un « conte ». Sinon on peut rapidement craindre un manque de crédibilité qui gâche le plaisir. La fin qui est très « particulière » ne m’a pas tant dérangé (mais bouleversé oui !), dès lors que c’est d’une fable qu’il s’agit.
Cette histoire d’amour pleine de passion, de sincérité et qui plaira à toutes les midinettes du monde, est rondement menée, et c’est une des grandes réussites du film. Une putain de superbe histoire d’amour ! Avec en plus beaucoup d’humour, de fantaisies (Lorsque Lulu et Noam se rendent à Naplouse déguisés en journalistes français, c’est l’apothéose !), de tendresse, il délivre aussi un propos politique toujours très balancé. Il s’agit de constater les problèmes qui rendent la situation explosive des deux côtés de la frontière, avec des exactions qui se répondent, et des communautés qui se radicalisent.

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J’ai beaucoup aimé la manière dont Tel Aviv était filmée, et même personnifiée. La ville a une vraie importance, et joue un rôle à part dans ce film. Cela m’a particulièrement plu et touché, car j’y étais il y a quelques mois, et que j’ai retrouvé une ambiance, des rues, des couleurs et des sons. Et c’est vrai que Tel Aviv est un endroit unique en Israël, et Yali qui n’en sort jamais symbolise bien cet univers clos si particulier. Tel Aviv apparaît comme le lieu de tous les possibles, de la jeunesse et de la fête, mais régulièrement la simple réalité est un cruel rappel à l’ordre.
Le film se regarde bien et a beaucoup de qualités, mais ce qui est par contre troublant c’est lorsqu’on le resitue dans la filmographie d’Eytan Fox. En effet, il devrait se placer entre les deux que j’ai cités, plutôt qu’être son dernier opus. Il a l’air d’être moins abouti et moins mature que Tu marcheras sur l’eau, tant au niveau de la réalisation que du scénario ou des dialogues. Et pourtant je devine bien que politiquement justement, c’est un film qui est encore plus marqué et marquant que le précédent.
Malgré quelques défauts (le moment où Ashraf « s’offre » à Noam me paraît vraiment ridicule… c’est dommage car ça a pas mal gâché mon impression de base), il s’agit d’un film qui a bien des mérites, et qui parle et montre l’homosexualité sans métaphore ou pincette. Quant à la fin, il vaut mieux en parler en « live », il y a trop à en dire (tout, son contraire, et n’importe quoi) donc j’en disserterais avec des potes.
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