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Fiche technique : 
Avec Marcia Cross, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Eva Longoria, James Denton, Steven Culp, Ricardo Chavira, Mark Moses, Nicolette Sheridan, Andrea Bowen. Réalisation : Larry Shoaw, Arlene Sanford... Scénaristes : Marc Cherry, tom Specialy...
Saison : 23 épisodes.
Durée des épisodes : 42 mn. Toujours en production (4 saisons). Disponible en VO, VOST et VF.



Résumé :

Wisteria Lane est un lieu paisible où les habitants semblent mener une vie heureuse... en apparence seulement ! Car en y regardant de plus près, on découvre bien vite, dans l'intimité de chacun, que le bonheur n'est pas toujours au rendez-vous. Et peu à peu, les secrets remontent inévitablement à la surface, risquant de faire voler en éclat le vernis lisse de leur tranquille existence...


L’avis de Mérovingien02 :
Y a pas à tortiller du cul : la cuvée 2004/2005 fut un très bon cru en matière de séries télévisées ! Pas forcément en terme de renouvellement des standards habituels mais plutôt au niveau de la naissance de petites perles enclines à mettre la courbe d'audience dans tous ses états. C’est du côté des ménagères bourgeoises que la Palme du plaisir hebdomadaire est attribuée !
Alors que personne ne l'attendait, Marc Cherry, condamné à l'oubli après une série d'échecs, est revenu en force avec dans ses cartons un projet excitant né à la suite du procès d'Andrea Yates, une femme de 37 ans condamnée pour avoir noyé ses enfants. C'est au cours de cette affaire sordide que la mère de Cherry lui révéla qu'elle aussi, en proie à une violente détresse, avait un jour songé à commettre l'irréparable. Un choc pour le scénariste (Bree s'inspirera grandement de sa mère) qui eut alors l'idée d'une série prenant pour cadre une banlieue WASP bon chic bon genre dans laquelle évolueraient plusieurs femmes au bord de la crise de nerfs. Son bébé sous le bras, Cherry s'en alla frapper pendant 7 ans aux portes de différentes chaînes qui lui indiquèrent immédiatement la sortie, y compris la peu farouche HBO. C'est finalement ABC qui accepta de produire la série car la chaîne était à la recherche d'un programme fort. Autant dire que les grandes chaînes doivent encore être en train de sabrer le champagne car ils ont touché le gros lot en lançant en même temps Lost ! Deux hits d'un seul coup, c'est ce qui s'appelle avoir du nez !
Les premiers épisodes sont rapidement mis en boîte et le triomphe est immédiat dès le lancement du drama le 3 octobre 2004 : les femmes désespérées seront suivies en moyenne par 24 millions de spectateurs, entrant directement à la 4e place des séries les plus regardées outre-Atlantique (à titre de comparaison, Lost ne rassemblera « que » 16 millions de fidèles). Succès public mais pas seulement, puisque ce sont deux prix qui seront remportés aux prestigieux Golden Globes (et pas des moindres : meilleure actrice de comédie et meilleure série comique), suivis par 15 nominations aux Emmy Award, les oscars de la télévision américaine. Une déferlante qui n'a pas tardé à toucher de plein fouet la France, ainsi que tous les pays ayant acheté les droits de diffusion.
Mais d'où vient donc la recette de ce triomphe ? Comment expliquer qu'un divertissement prenant pour vedette quatre femmes blanches symbole de l'América Way of Life ait pu rallier à ce point tous les suffrages ? Comment justifier la popularité de ce qui se présentait comme un énième passe-temps repassage pour ménagères de moins de 50 ans et qui a fini par être suivi par toutes les tranches d'âge, les hommes comme les femmes, les hétéros comme les homos ? La réponse est finalement assez évidente : Desperate Housewives défie la loi des apparences et se révèle bien vite (dès la première scène en fait) comme une série n'étant jamais là où on l'attend. En débutant par une scène choc, un suicide, prenant le spectateur pour témoin (la voix-off s'adresse à nous), Marc Cherry lance d'emblée une ambiance dramatique qui nous fait dire qu'on ne sera pas là pour rigoler. Sauf que si. À peine le coup de revolver claquant à nos oreilles, une bonne dose d'humour noir viendra désamorcer la situation qui n'est de toute façon pas mal vécue par la défunte (le fantôme de Marie-Alice a l'air de bien s'amuser à contempler les habitants de Wisteria Lane et à commenter leur vie à chaque épisode). Le style est pour le moins caustique, grinçant, mais aussi lucide. À la manière d'American Beauty, Desperate Housewives mettra un point d'honneur à saloper les jolies barrières blanches de cette banlieue, incarnant à elle seule le rêve américain. La réussite sociale n'est qu'un beau verni de surface (couleur acajou) que les scénarii incisifs se chargeront d'écailler au maximum. Les quatre héroïnes éblouiront chacune une facette du spectacle, apportant chaque fois une énergie différente et complémentaire aux autres. Tandis que les malheurs de Susan lorgnent à la fois vers la comédie romantique avec le beau Mike et vers la sitcom, Gabrielle marque une touche sexy pendant que Lynette se fait plus proche des vraies mère larguées, tandis que Bree (de loin le personnage le plus intéressant) voit ses convictions républicaines voler en éclats tout en essayant de maintenir son monde aseptisée reflétant l'illusion de la famille modèle.
Abordant des thèmes aussi vastes que l'amour, la mort, les héros du quotidien, les enfants ou la confiance, Desperate Housewives prend presque des allures de leçons du jour avec, à chaque fin d'épisode, une « morale » résumant toutes les possibilités qui animent l'être humain par le biais de Mary-Alice. Mary-Alice qui est par ailleurs le fil rouge de la saison puisque, outre les intrigues de chaque héroïne, il y a une dose de suspense machiavélique qui fait tenir en haleine l'audience afin de comprendre pourquoi cette femme s'est suicidée. Pièges, assassinat, trahison, ancien prisonnier... Les pièces du puzzle se mettront en place petit à petit, achevant de faire de la série une immense toile dont la vision d'ensemble prend chaque fois un peu plus d'ampleur. Marc Cherry est parvenu à accomplir une prouesse en offrant une vision un rien fantaisiste du monde, et dans laquelle chacun pourra se retrouver. Les républicains et les démocrates ont autant leur mot à dire, les jeunes ont autant d'importance que les vieux, les hommes sont totalement complémentaires des femmes et les hétéros prendront autant de plaisir que les homos. Il n'est guère étonnant d'apprendre que le créateur de la série est gay, car au-delà du look un rien coloré de l'ensemble et du cynisme brut, il n'y avait vraiment qu'un homo pour imaginer une femme en tenue de soirée tondre une pelouse ! Et il n'y avait aussi qu'un homo pour déclarer sa flamme à peine voilée aux icônes has been en leur offrant un come back remarqué (et remarquable) ! Teri Hatcher (Lois et Clark) fait une superbe divorcée maladroite, Nicollette Sheridan (Côte Ouest) joue la trentenaire vieillissante et croqueuse d'hommes grâce à sa nouvelle paire de seins, Felicity Huffman (épouse de William H. Macey) est une ex femme d'affaires convertie au « plus beau métier du monde », Eva Longoria (la femme de Tony Parker depuis peu) trompe son magouilleur de mari avec le jeune jardinier en embrasant l'écran et Maria Cross est tout simplement la révélation de la décennie.
N'hésitant pas à aligner les répliques cultes (« Tu devrais faire un peu plus confiance aux pauvres ! ») ainsi que les sujets tabous (le sadomasochisme, le voyeurisme du voisinage), le cocktail explosif n'en finit pas de se répandre au fil d'une musique en adéquation totale avec le grain de folie générale, découlant souvent d'une réalisation réfléchis (les mouvement de caméra se répétant en fixant une même situation déclinée, la scène de Susan au téléphone dans le final...). Le générique du début est signé par Danny Elfman (compositeur attitré de Burton choisit ici pour mieux refléter l'inspiration revendiqué d'Edward aux Mains d'Argent) et les morceaux additionnels, tout aussi magistraux, sont essentiellement l'œuvre de Steve Bartek. L'emballage est donc luxueux, généreux et maîtrisé. Néanmoins, cette première saison de Desperate Housewives n’est pas un sans faute pour autant. D'une certaine façon, la série a subit exactement les mêmes problèmes de gestion que Lost, à savoir que la première moitié de saison été une période d'essai qui fut ensuite prolongée en réponse au succès gigantesque. Par conséquent, et Marc Cherry le reconnaît lui-même, seuls les premiers épisodes avaient une ligne directrice pré-établie, ce qui implique que la suite dû être inventée en peu de temps afin de rallonger la sauce. Si la baisse de régime s'est nettement moins fait ressentir que sur Lost (où l'on finissait par se faire tout simplement chier à partir de la mi-saison), cela n'a pas empêché les scénaristes de prouver qu'ils ne savaient pas toujours où ils allaient. En dehors de l'intrigue phare (les mystères de Mary-Alice) mise en veilleuse pendant quelques temps, on a pu souvent remarquer un manque de cohésion entre les différents épisodes, certains effets chocs étant souvent désamorcés la semaine suivante ou bien certaines story line étant expédiées d'un seul coup. Dans l'impasse scénaristique, les auteurs ont souvent joué la carte du tour de passe-passe, comme lorsque Gabrielle brûle le passeport de Carlos à la fin du 1.10 et le présente miraculeusement « intact » dans le 1.11 ou encore l'intrigue liée à la maman de Carlos qui finira en eau de boudin, les enjeux que le personnage représentait étant encore trop décisif pour être exposés avant la fin de saison. Autre (relative) déception : la mise en avant de révélations passionnantes qui aurait méritées un développement conséquent et qui seront hélas passées sous silence : comme les premiers pas de Bree dans le sadomasochisme ou encore la nouvelle d'un adultère commis par Tom.
Ce ne sont bien sûr que des exemples mais ils donnent souvent l'impression que Marc Cherry ne savait pas encore tout à fait où il allait pour cette première fournée, préférant opter pour des personnages assez statiques. Cela n'entache en rien le tour de force qui consiste à toucher absolument tous les publics avec une palette riche d'émotions parfaitement orchestrées, allant du rire aux larmes, de la peur à la stupéfaction. Tout simplement LA bonne surprise télévisuelle de cette année-là mais aussi une des plus réjouissantes analyses sociales, capable de refléter nos plus profonds sentiments. Indispensable !
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