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Fiche technique :

Avec Josean Bengoetxea, Eriz Alberdi, Christian Esquivel, Jose Kruz Gurrutxaga, Juancho Kerejeta et Unax Martin. Réalisation : Roberto Caston. Scénario : Robert Caston.

Durée : 128 mn. Actuellement en salles.

 

 

Résumé :

Une histoire d'amour entre un paysan basque et un immigré péruvien.
Ander a la quarantaine passée, il est paysan et vit dans un coin perdu de la Biscaye avec sa soeur Arantxa et leur vieille mère. Il mène une existence monotone et ne connaît que le travail, que ce soit à la ferme ou dans l'usine voisine. Alors qu'Arantxa doit bientôt se marier et laisser Ander s'occuper seul de leur mère, celui-ci se casse la jambe et doit rester plâtré pendant deux mois.
Pour l'assister dans ses tâches, la famille embauche José, un travailleur péruvien. Le nouveau venu bouleverse bientôt les relations familiales en même temps qu'il trouble de plus en plus Ander...


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L’avis de Voisin blogueur :

Dans un hameau du Pays Basque, Ander (Joxean Bengoetxea) fait tourner la ferme familiale. Il vit avec sa mère et sa sœur. La mère semble encore attachée au souvenir de son défunt mari et voit de temps en temps un autre homme, vieil ami de la famille. La sœur se prépare à se marier et à quitter le cocon familial. Elle a 14 années de moins qu’Ander qui, décidément, a du mal à se trouver une compagne. Ander est un homme solitaire qui passe ses journées à travailler la terre. De temps en temps, il sort avec un ami voisin qui l’emmène boire dans des bars et partage avec lui la prostituée du coin, Reme (Mamen Rivera). Reme vit seule avec son petit garçon, elle a été abandonnée quand son mari a appris qu’elle attendait un heureux évènement. Depuis, elle attend.


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Le quotidien mécanique de la vie à la ferme (et des alentours) va basculer quand Ander se blesse à la jambe. Alité, condamné à rester quelques semaines sans travailler, il encourage sa mère à embaucher quelqu’un. Le remplaçant s’appelle Jose (Christian Esquivel), c’est un jeune péruvien. La mère de la famille a du mal à se faire à ce nouvel arrivant qui se lie très vite avec ses enfants. Pour sa part, Ander trouve un nouvel ami et plus encore : rapidement, il se sent attiré par Jose. Mais une fois que le passage à l’acte aura lieu, les choses vont se compliquer. À l’aube des années 2000, dans ce trou paumé aux paysages apaisants mais où les gens ne cessent de ragoter, peut-on vraiment assumer ce que l’on est ?


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Ander commence dans un climat de quiétude et de solitude. Roberto Caston prend son temps pour poser son personnage principal ; nous plonge dans son quotidien, sa routine, ses relations avec les deux femmes de sa famille. On comprend vite que la ferme est tout ce qu’il a, qu’il y a comme un manque quelque part. Ander est un homme qui masque ses émotions, un homme qui probablement souffre, retient beaucoup de choses en lui. Sa vie va connaître un tournant avec l’arrivée de Jose. Un homme plus jeune, d’une autre culture, un employé dévoué, une personne timide mais qui a la grande qualité de savoir écouter. Il y a presque instantanément un rapport affectif qui s’instaure entre eux. Mais une fois qu’ils décident de s’abandonner à leurs pulsions, le cœur d’Ander explose. Lui qui a tout gardé à l’intérieur pendant tant d’années semble avoir du mal à accepter cet amour qui s’offre à lui, cette chance de ne plus être seul. Première scène extrêmement forte que celle du passage à l’acte qui vient briser tout romantisme pour exprimer la détresse du personnage principal (je ne vous en dis pas plus mais c'est un vrai coup de poing).


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Ce qui fait la force d’Ander et lui permet d’ailleurs de largement dépasser son statut de « Brokeback Mountain au Pays Basque », c’est que ce long-métrage n’est jamais vraiment là où l’attend. Avec une infinie délicatesse, le réalisateur expose, construit sous nos yeux des personnages extrêmement forts. Des personnages qui n’ont rien pour nous faire fantasmer mais dont la saisissante humanité finit par nous foudroyer. Plusieurs scènes confrontent Ander à son corps : un corps mou, fatigué. Un corps "vrai" ? L’œuvre joue du non-dit, fait passer beaucoup d’émotions par la frustration, des gestes simples.


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Avant de rentrer dans la romance avortée entre Ander et Jose, Roberto Caston a bien pris le temps de poser ses protagonistes et le décor. On assiste à plusieurs scènes de repas où chacun a bien sa chaise, sa place, il ne faut pas changer les habitudes. Des scènes de repas souvent drôles d’ailleurs, notamment grâce au personnage de la mère de la famille qui a bien du mal à voir débarquer un étranger dans son foyer. Plus qu’un racisme latent de sa part, on y voit une peur de l’autre.


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Le montage du film opte pour de nombreuses ruptures entre les scènes, Ander est alors un long-métrage peuplé de moments suspendus, forts, révélateurs des personnalités de chacun. Et petit à petit, le sujet de l’homosexualité difficile à assumer dans un bled paumé est transcendé par des portraits de personnages aussi sublimes que bouleversants. On retiendra notamment plusieurs portraits de femmes et surtout celui de Reme (prostituée malgré elle, mère abandonnée, trouvant l'apaisement dans son amitié avec Ander et Jose). Ander est donc avant tout un film sur la solitude, la difficulté de se lier ou de se délier les uns aux autres, sur la peur de la marginalité.


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La fin du film est assez magnifique, ne manquera pas de provoquer de vives émotions. Tout le long du métrage on voit des réveils. Des réveils qui organisent la vie mécanique de chacun. Ander se demande à un moment si son réveil sera à remplacer pour l’an 2000, peut-être qu’il ne fera pas la transition avec ce changement de millénaire. Finalement le réveil fera le changement, il s’en surprendra et on lui dira « et pourquoi pas ? ».


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C’est le tour de force du film : et pourquoi ne pas aller contre les idées reçues ? Arrêter d’avoir peur, aller vers l’autre. Mettant en scène des relations pudiques, sensibles entre ses personnages, Ander se révèle comme une œuvre d’une folle intensité. Un film très émouvant mais qui surtout nous fait du bien.

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