Fiche technique :
Avec Javier Beltran, Robert Pattinson, Matthew McNulty, Arly Jover, Marina Gatell, Esther Nubiola, Simon
Andreu, Christian Rodrigo, Sue Flack et Victoria Pena. Réalisation : Paul Morrison. Scénario : Philippa Goslett. Directeur de la photographie : Adam Suschitzky. Monteuse :
Rachel Tunnard. Compositeur : Miguel Mera.
Durée : 112 mn. Disponible en DVD Zone 1, VO.
Résumé :
Madrid, 1922. Salvador Dalí vient d'entrer à l'université. Il a 18 ans, et il est bien décidé à devenir un
grand artiste. Son excentricité attire l'attention de deux de ses condisciples, Federico García Lorca et Luis Buñuel. Tous trois ne tardent pas à former le groupe le plus moderne et novateur de
la capitale espagnole...
L’avis de Voisin blogueur :
Madrid, 1922. Alors que les forces de l’armée et le conservatisme règnent, de jeunes étudiants rêvent d’un
avenir lumineux, guidé par l’art. Parmi eux, Federico Garcia Lorca (Javier Beltran), poète
à la renommée florissante et Luis Bunuel (Matthew McNulty), jeune cinéaste en devenir.
Leur quotidien va être ébranlé par l’arrivée d’un autre artiste, un certain Salvador Dali (Robert
Pattinson). Il s’attire l’amitié de Bunuel et génère chez Garcia Lorca des émotions inédites. En effet, plus il passe du temps avec lui, plus le jeune poète se délecte de sa compagnie
et se met à envisager leur relation de façon peut-être trop sentimentale.
Les garçons se jurent de ne se poser aucune limite, d’aller au bout de leur créativité. Mais en amour, tout
n’est peut-être pas aussi possible. Alors que Federico et Salvador finissent par s’embrasser et goûter à la passion, les choses se compliquent sérieusement. Bunuel, légèrement homophobe, vit mal
son éloignement avec son ami de toujours, ne le comprend soudainement plus. Et Salvador a bien du mal à assumer ses désirs homosexuels. Itinéraire de trois artistes amenés à éclore… et à se
détruire.
À l’heure où j’écris ces lignes, Little Ashes n’est disponible qu’en dvd import. Direct to dvd sur de nombreux territoires, jamais
sorti en France, le film a pourtant beaucoup fait parler de lui. Déjà parce qu’il revient sur la liaison (longtemps tenue secrète) entre Salvador Dali et Federico Garcia Lorca. Et aussi parce que
l’on retrouve au casting le héros de la saga Twilight, Robert Pattinson. J’avoue que j’étais très curieux de le voir dans le rôle de Dali, surtout si en prime
scènes de sexe gay au programme il y avait. De ce côté, on peut largement être déçu.
L’acteur campe avec bien des difficultés le personnage de cet artiste complètement fou. Il ne l’incarne pas
vraiment, son jeu est encore maladroit, hésitant. Et on ne reviendra pas sur son horrible coupe de cheveux en début de métrage (remarque totalement superficielle, je sais bien « c’était
l’époque qui voulait ça et bla bla bla » mais quand même, il faut assassiner les coiffeurs de ce film qui ont fait un carnage considérable).
Little Ashes, titre qui reflète des échanges entre Garcia Lorca et Dali. C’est le nom que proposera le poète pour un tableau de son
ami. Car les hommes finissent toujours par ne plus être que cendre, poussière. Sur le papier la relation entre les deux artistes est magnifique, passionnante. Et il faut bien avouer que pour les
plus romantiques, on peut s’autoriser quelques frémissements à la vision de cette histoire d’amour compliquée, à vif, où la soif de liberté, d’interdits, se mêle qu’on le veuille ou non à
l’angoisse. La reconstitution d’époque n’est pas trop mal, bien que souvent très « carte postale », l’œuvre a le mérite de nous laisser entrevoir les univers de trois artistes, univers
aussi indispensables que passionnants. Dommage que la réalisation ne suive pas.
Avec pour sujets Dali, Garcia Lorca et Bunuel (et pour un film sur la liberté), Little Ashes
affiche un certain formatage qui déçoit forcément. Les idées de mise en scène sont rares ou trop attendues, beaucoup de clichés et finalement bien peu d’audace (tout reste assez chaste et lisse).
Pire : le film vire parfois au sirupeux (une scène de baignade entre les deux amants d’un kitsch gênant / la musique qui surligne chaque émotion / des dialogues cucul).
Et pourtant… force est de constater qu’on s’attache, qu’on se laisse émouvoir, que Javier Beltran et Matthew McNulty sont particulièrement convaincants. Finalement, Little Ashes est le film dvd
idéal : à regarder tranquillement chez soi, un jour de pluie, allongé, en se laissant emporter par ces amours contrariés. Ni plus, ni moins.
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