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Chekib Tijani, 700 millions de gays geis, L’Harmattan 2010. Retiré de la vente pour l’instant.

 

L’avis de Audrey Banegas de Yagg.com :

Dans la série des livres nauséabonds de l’été, après Les homosexuels font-ils encore peur ? écrit avec la collaboration de Christine Boutin, voici 700 millions de gays geis par Chekib Tijani, sorti le 3 juin dernier aux Éditions L’Harmattan.

Le titre est moins provocateur que le précédent mais le contenu n’en est pas moins édifiant. Cet ouvrage nous propose d’étudier ce que l’auteur appelle les GEI, les « personnes de Genre Endogène Inversé ». Et voici comment la maison d’édition nous le présentait sur son site et sur sa quatrième de couverture, il y a encore quelques [semaines] :

« L’auteur démontre qu’un corps masculin peut être investi d’une identité féminine et un corps féminin d’une identité masculine. Les sujets de cette nature sont désignés ici par le mot « geis » signifiant personnes de Genre Endogène Inversé. Les homosexuels ou gays sont en fait dans leur grande majorité ces personnes de genre inversé, les geis. Cet état d’inversion identitaire doit être considéré comme un dysfonctionnement qu’il est possible et nécessaire de prévenir pour l’épargner aux enfants à naître ».


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Cette présentation n’est qu’un avant-goût des théories stupéfiantes que l’auteur présente dans l’ouvrage lui-même, mais elle a déjà suffi à faire suspendre sa vente.

Quelques jours avant sa suspension, Yagg s’était procuré une version électronique de ce livre, et peut confirmer: il s’agit d’un savant mélange de clichés totalement rétrogrades, de considération sexistes, de contradictions, de postulats pseudo-scientifiques totalement absurdes qui ne reposent sur aucune étude et d’amalgames nauséabonds. Voici quelques extraits choisis de ce que l’on pouvait y lire :

« Alors que le jeune hétérosexuel est tout excité quand il découvre sa barbe naissante, son congénère gei est effrayé par ces poils qui viennent entacher la pureté féminine de son visage; il demeurera le reste de sa vie hostile à cette barbe, ainsi qu’à toute la pilosité de son corps (…). De même pour la chevelure. Dernier des soucis pour un homme hétérosexuel, elle devient une affaire de première importance pour le gei. La perspective de devoir un jour perdre ses cheveux est pour le gei une pensée effroyable. Même cas de figure en ce qui concerne les filles ». Que dire…

« LA TERRIBLE SENSATION DE SENTIR VOS SEINS BALLANTS »

L’auteur fait, tout au long du bouquin, l’amalgame systématique entre homosexualité et transsexualité : « nous savons qu’une personne au genre inversé ou gei est un homme ou une femme possédant un genre anatomique différent de son genre psychologique. Nous sommes ici en présence d’un décalage identitaire fondamental », affirme-t-il.

Et de proposer des travaux pratiques, pour imaginer ce que peut ressentir une lesbienne : « Pour bien comprendre cette situation, je vais vous demander de tenter l’expérience suivante. Vous êtes un homme au genre concordant, c’est-à-dire un homme de corps et d’esprit. Vous vous réveillez un beau matin avec un corps de femme bien que psychologiquement vous restiez un homme viril. Vous goûtez alors la terrible sensation de sentir vos seins ballants accrochés à votre poitrine. Vous vous regardez dans la glace. Votre visage est devenu petit et lisse. Quand vous marchez, vos hanches beaucoup plus larges se balancent bizarrement de gauche à droite. Vos mains sont d’une blancheur délicate et vos jambes fuselées vont, à coup sûr, attirer le regard des hommes. Vous mourez de honte de sentir cette femme en vous, alors que vous êtes un homme, un vrai ».

Un peu plus loin : « L’identité de genre de l’individu s’exprime également à travers les activités qu’il entreprend. Un homme s’épanouit dans des activités d’hommes et une femme dans des activités de femmes. (…) Par voie de conséquence, un homme gei s’épanouira dans des activités que sa psyché de femme ressent comme féminines, et une femme gei dans des activités que sa psyché d’homme considère siennes. Alors que la jeune fille gei meurt d’envie d’aller jouer au football dans son quartier, elle se heurte à la réprobation générale. Elle devra, sous la pression des siens, s’ennuyer à mourir à faire le ménage, qui demeure dans beaucoup de sociétés un devoir féminin. Alors que le petit garçon gei rêve de jouer à la poupée dans sa chambre, il est contraint à la brutalité des jeux de garçons, ce que refuse profondément son âme de petite fille ».


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Chekib Tijani (cliquez sur la photo)


« L’INVERSION IDENTITAIRE N’EST PAS UNE FATALITÉ »

Quant aux causes de l’homosexualité, contrairement à ce que la quatrième de couverture suggérait, l’auteur affirme, avec des arguments simplistes et sans avoir mené la moindre étude : « L’inversion identitaire n’est pas une fatalité, on ne naît pas gei, on le devient. Une telle inversion, qui est seulement perçue et qualifiée comme homosexualité par l’ensemble des sociétés, est causée par l’environnement humain dans lequel évolue l’enfant (…). L’explication semble être ceci, si l’enfant trouve un modèle de son sexe dans son entourage, tout ira pour le mieux. En revanche, si l’enfant ne trouve pas de modèle de son sexe il s’identifiera au modèle disponible, même s’il est de sexe opposé, et développera ainsi une inversion identitaire. Ceci pour dire que si un petit garçon est entouré d’une manière prédominante par des filles et des femmes et que l’on note autour de lui une présence masculine défaillante, il a de fortes chances de s’identifier au groupe féminin. Il en ira de même pour une petite fille qui, au milieu d’une forte présence masculine et sans modèle féminin, développera un genre identitaire masculin ».

« LA CARENCE DE PARTENAIRE… LE DRAME QU’IL VIT CHAQUE SECONDE DE SA VIE »

Autre considération surprenante de l’auteur, les homosexuels ne sont pas en couple : « Nous allons voir maintenant le deuxième aspect caractérisant la condition des sujets de genre inversé, celui de la carence de partenaires. Il est un fait que les geis ne trouvent pas de réels partenaires sexuels désireux de les rencontrer. (…) Les geis, dans les capitales occidentales, disposent maintenant d’une pléiade de discothèques et de bars réservés où ils peuvent se rencontrer comme bon leur semble. Ils ont formé des quartiers, des villages, des villes entières où ils peuvent vivre leur vie dans la liberté la plus totale. La vérité est que, même dans ce contexte, un gei type est un gei seul. (…) On remarque que le gei est la plupart du temps sans partenaire réel ».

« En revanche, si nous observons la communauté hétérosexuelle, nous constatons cette équation toute simple: la moitié masculine de la population se met en couple avec la moitié féminine. (…) Il est erroné de croire que pour les geis, les attirances homosexuelles se produisent entre geis eux-mêmes. Il n’y a pas d’attraction amoureuse et sexuelle entre geis du même sexe et, cela va de soi, encore moins entre geis de sexes opposés. Rappelons-le: un homme gei est une âme de femme dans un corps d’homme, et lorsque deux hommes geis se rencontrent, ils se savent mutuellement femmes de l’intérieur et ne peuvent donc pas s’aimer. Un homme gei est lui-même efféminé et il n’aime pas les hommes efféminés, il aime les hommes virils. De même, une femme gei étant elle-même masculine, n’aime pas les femmes masculines comme elle, elle les veut féminines. Le corps d’un gei est un déguisement. Il affiche l’inverse de sa véritable appartenance identitaire ».

« Deux hommes geis sont deux femmes qui se regardent et qui ne s’attirent pas mutuellement. Le même schéma est vrai pour deux femmes geis. Elles se savent mutuellement hommes de l’intérieur et ne se désirent pas. Ainsi, si les geis sont attirés par le même sexe, il reste à définir ce qu’est le même sexe.(…) Il ne suffit pas à un homme gei d’avoir un rapport avec un autre corps d’homme pour être satisfait, encore faut-il que ce dernier porte une âme d’homme. (…) Alors que l’équilibre et l’épanouissement de tout individu reposent fondamentalement sur sa relation de couple, il se trouve que le gei est, sauf exception, voué par nature à passer une existence privé de cette ressource. C’est là tout le drame qu’il vit chaque seconde de sa vie. Vivre sans amour, c’est porter un poids sur les épaules tout au long de son existence. Tout dans la vie devient pénible quand on est seul, même les choses les plus banales comme se lever le matin, travailler, regarder un arbre, se mettre au lit, se réveiller au milieu de la nuit, ou tout simplement penser à quoi sera fait demain. (…) Mais encore une fois, l’exception existe. Quelques rares geis ont la chance d’échapper à ce sort en trouvant un partenaire de genre concordant ».

« Une autre possibilité de vivre en couple pour le gei serait avec le sexe opposé. C’est la plus cruelle de toutes. Cette liaison contre nature, nous l’avons définie précédemment comme un autre faux accouplement qui s’impose au gei par la force des conventions sociales ».

« L’HOSTILITÉ DE LA SOCIÉTÉ »

L’auteur assure tout au long du texte ses louables intentions de lutter contre les discriminations et renouvelle très régulièrement ses incitations au respect de la personne homosexuelle. Il condamne, par exemple, à de nombreuses reprises « les sociétés répressives vis-à-vis des geis » et dit rejeter « le conformisme social ». Il écrit notamment « avec une telle condition sur les épaules, inhérente à sa nature, le gei n’est malheureusement pas au bout de ses peines. Il doit de surcroît faire face à l’hostilité de la société ». Il ajoute un peu plus loin : « L’exclusion et la haine dont fait preuve la société à l’égard des geis peuvent changer ou tout du moins évoluer. Il en fut ainsi pour l’esclavage, le racisme, et bien d’autres aberrations humaines. Ainsi, un jour viendra où la société, consciente de ses erreurs, innocentera la communauté gei ».

Il termine malheureusement ce paragraphe par : « Quand ce progrès se réalisera nous aurons fait une partie du chemin, mais pas la totalité, loin s’en faut, car le problème de fond restera l’inversion identitaire elle-même. (…) Il semble légitime de considérer l’inversion identitaire comme un dysfonctionnement. Le corps humain possède différentes fonctions, et à chacune d’entre elles correspond, hélas, un dysfonctionnement. Ainsi le dysfonctionnement de la vue est la cécité, celui de l’activité musculaire, la dyskinésie ou encore celui de l’ouïe, la surdité. De la même manière, notre organisme possède une fonction qui consiste à acheminer le sexe psychologique de chaque enfant vers son sexe génital d’appartenance. S’il s’agit d’un bébé garçon, cette fonction lui attribuera un sexe psychologique masculin et si c’est une fille, cette fonction lui donnera un sexe psychologique féminin (…). Quand cette fonction est perturbée, elle engendre l’inversion identitaire. C’est parce que cette fonction essentielle dans notre organisme n’a jamais été identifiée comme telle (c.à.d. comme une fonction) que son dysfonctionnement, soit l’inversion identitaire, n’a jamais été reconnu comme tel (c.à.d. comme un dysfonctionnement) ».

Mais le pire se trouve certainement dans les conclusions de ce livre : « Le Genre Endogène Inversé n’est ni une faute, ni une variante de la nature, c’est un dysfonctionnement. Le Genre Endogène Inversé est sans nul doute, par son ampleur, la plus grande tragédie humaine de l’histoire car elle touche une personne sur dix. (…) Il est pourtant permis d’espérer que la dignité humaine qui a toujours triomphé par le passé, se lèvera un jour pour mettre à terre ce triste vestige de l’erreur humaine ».


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Site de Chebik Tijani protégé (demandant une identification)


« UN LIVRE QUI EST À LA FRANGE », SELON L’HARMATTAN

Après cette douloureuse lecture, Yagg a souhaité interroger la maison d’édition. Denis Pryen, directeur des éditions L’Harmattan, nous l’affirme : « La vente du livre a été suspendue parce que dans la puce, c’est-à-dire le petit résumé du livre que l’on pouvait trouver sur le site, il manquait une phrase qui faisait que le propos portait à confusion. On a eu de nombreuses réactions de sociologues très remontés par ce qu’il ont pu lire dans la puce ».

« Je comprend que cela puisse choquer. C’est un livre qui est à la frange, ajoute-t-il. Les propos de l’auteur reposent sur sa propre croyance et sa propre perception des choses. Mais ses arguments, si on les lit bien, sont plutôt des appels à la tolérance. Notre position est que l’on a une liberté totale. Tant que l’auteur appelle à la tolérance et ne prononce pas de discours haineux ».


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Site des éditions L'Harmattan (plus aucune indication sinon le nom de l'auteur)


« C’est un bouquin écrit de Tunisie et il faut bien avoir ça en tête. Il tente de lutter contre les discriminations qui existent à l’égard des homosexuels dans son pays. Il s’intéresse juste à ce sujet. Notre position est de travailler avec de nombreux écrits de pays arabes et la façon dont ces sujets sont traité peuvent sembler ici rétrogrades mais pas là-bas. Il attire l’attention sur les questions de genre inversé, il provoque une étude de ces questions et ce livre émane d’une zone où il y a une forte répression contre les homosexuels. Lui appelle à la tolérance. Le contexte dans lequel il est écrit est important et ce n’est pas un livre destiné au grand public, il est dans une collection particulièrement destinée aux sociologues, et les sociologues comprennent parfaitement bien le contexte qui entoure ce livre. Pour nous, il est important qu’il y ait de plus en plus de livres dans ces pays-là sur ses sujets. »

« Il y a en effet des passages qui peuvent faire débat, et c’est tant mieux. Je pense que ce livre permettra des débats en Tunisie et j’invite d’autres sociologues à venir faire ces débats, qui peuvent faire réfléchir, là-bas, dans le monde arabe. »

« Pour moi c’est un bouquin parmi une dizaine d’autres que publie notre maison d’éditions. Ce mois-ci sort par exemple chez L’Harmattan un autre livre intitulé Santé Gaie. Ce qui montre la diversité des ouvrages que nous publions sur ce sujet. Nous publions également une revue sur les questions de genre. Pour nous cette diversité et la liberté totale des opinions est importante. C’est tout cela qui est intéressant. Et notre position est très claire, nous sommes pour le respect et la tolérance de tous et de toutes les sexualités », conclut-il.

 

Article publié avec l’aimable autorisation de Yagg.com (Bisous Judith).

 

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Alain Quemin

 

L’avis d’Alain Quemin :

Il est lamentable que L'Harmattan prête son concours à la diffusion d'idées qui sentent le ranci. Si l'on en croit le résumé ‒ qui ne semble avoir posé aucun problème ni à l'auteur, ni à l'éditeur de la collection, ni aux responsables des éditions l'Harmattan ‒, l'homosexualité constitue un « dysfonctionnement qu'il est possible et nécessaire de prévenir pour l'épargner aux enfants à naître » !!! Ce type d'idées réactionnaires ne relève pas de la liberté d'expression, car formuler des âneries est une chose, mais propager des idées dangereuses en est une autre. On se souvient comment, pendant la seconde guerre mondiale, d'aucuns ont cherché à remédier au "dysfonctionnement" (sic) qui touchait les homosexuels, pour leur plus grand bien, évidemment...

Alors que les dernières décennies ont vu remarquablement progresser l'acceptation sociale de l'homosexualité en France, les éditions L'Harmattan offrent la tribune d'une maison d'édition scientifique pour défendre des positions stupides, insoutenables, passéistes et dangereuses. Et L'Harmattan de se ridiculiser tout autant que l'auteur lorsque celui-ci prétend "démontrer" (sic) la thèse défendue.

Je trouve ces dérives très graves car elles témoignent d'une inadmissible carence du processus éditorial et scientifique aux éditions L'Harmattan. Cette maison aurait-elle laissé passer avec la même légèreté, la même inconscience même, un ouvrage tenant des propos révisionnistes ? Vu la gravité des propos tenus par l'auteur, on est en droit de se poser la question.

Je pense que tous les auteurs ayant déjà publié chez L'Harmattan voient remettre en cause le sérieux de leur travail, car il est clair à partir d'un cas aussi énorme, que le processus éditorial de L'Harmattan présente des failles et même des abîmes. Et en tant qu'auteurs, effectifs ou potentiels, de Sociologie de l'art et des actes relatifs aux rencontres Opus, nous sommes tous atteints par la diffusion par l'Harmattan d'ouvrages comportant des thèses détestables et qui, sous le couvert de la science, ne font que propager des idées réactionnaires insoutenables.

Seule consolation, l'ouvrage litigieux n'a pas été publié dans une collection de sociologie, mais de psychologie.

Vu la gravité des faits, je vous invite à protester comme je l'ai éjà fait auprès du service de presse de L'Harmattan à l'adresse suivante : presse.harmattan5@ wanadoo.fr.

Il me semble indispensable que L'Harmattan assume ses responsabilité s vis-à-vis du directeur de collection qui a laissé passer ce texte aux thèses détestables et présente des excuses pour retrouver un minimum de crédibilité auprès de la communauté scientifique.

J'ai toujours défendu qu'il existait de bons ouvrages publiés chez l'Harmattan lorsque j'ai débattu des maisons d'édition avec mes collègues, que ce soit au comité national du CNRS, au CNU puis à l'AERES. Mais que l'Harmattan publie maintenant des ouvrages aux thèses passéistes voire réactionnaires sous le couvert de la science, je trouve cela inadmissible et s'il ne s'agit pas d'une faute que L'Harmattan décide d'assumer comme telle, je me rallierai aux positions de ceux qui ont toujours marqué leurs distances avec cet éditeur.

Cordialement.

Alain Quemin

Professeur de sociologie

Université Paris-Est / Institut Universitaire de France / LATTS

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