NICOLAS NOGUIER
Président de l’association Le
Refuge :
« Il s'agit d'un véritable enjeu de santé
publique ! »
Les Toiles Roses : Nicolas, peux-tu pour ceux qui découvriraient Le Refuge, décrire cette
association nationale unique ?
Nicolas Noguier : Le Refuge est une association créée en 2003 qui gère plusieurs dispositifs
d'hébergement temporaire et d'accompagnement psychologique et social de jeunes victimes d'homophobie, en rupture familiale.
Sur Montpellier, l'association gère une maison d'accueil de 9 places au sein de laquelle résident, dans des
appartements-relais indépendants, des jeunes garçons et filles âgés de 18 à 25ans.
Le projet est opérationnel en Ile-de-France et se développe actuellement à Marseille et Mulhouse.
L'association développe également des actions de sensibilisation (en milieu scolaire ou auprès du personnel
éducatif de structures sociales ou médico-sociales), de prévention de la prostitution des jeunes garçons et de prévention du mal-être et du suicide des jeunes homosexuel(le)s et
transsexuel(le)s.
Au-delà d'être une association de terrain, l'association est également une association militante avec plus
de 500 adhérents en France qui constituent sa principale force.
Y a-t-il des salariés ou êtes-vous tous bénévoles ?
L'essentiel du travail repose sur des bénévoles sensibilisés et formés.
Un directeur coordonne le développement de la structure et des travailleurs sociaux telle une conseillère en
économie sociale et familiale, qui assure plusieurs permanences hebdomadaires, interviennent également au sein de la structure.
Combien de jeunes avez-vous hébergés depuis la création et dans combien de lieux ?
Plus de 80 jeunes ont été hébergés depuis la création du Refuge,
principalement sur Montpellier et en Ile-de-France.
Les durées d'hébergement varient de quelques semaines à plusieurs mois.
Nous pouvons héberger entre 20 et 30 jeunes par an alors que nous recevons plus de 100 demandes d'admission
par an (directes ou par l'intermédiaire de travailleurs sociaux).
À l'heure actuelle, Le Refuge répond à 10 % de la demande.
Il s'agit d'un véritable enjeu de santé publique qui doit mobiliser l'ensemble de la communauté à laquelle
nous faisons appel pour continuer à tisser notre réseau.
Peux-tu nous en dire plus sur ton contact avec Jean-Marie Périer et l'idée de ce livre qui paraît
lundi prochain 8 février 2010 ?
Jean-Marie Périer est venu vers nous spontanément et humblement, touché par un article relatif à nos
actions.
Le contact a été chaleureux d'emblée et les rencontres magiques.
Jean-Marie Périer est quelqu'un de très généreux, très simple et engagé pour les causes qui lui tiennent à
cœur.
Pour de multiples raisons qu'il exprime dans le livre, la cause de ces jeunes rejetés et isolés est très
importante pour lui.
Un livre, une chanson, et bientôt deux récitals des Melo'men : ce buzz médiatique a-t-il déjà des
effets positifs visibles pour les finances du Refuge ?
La chanson "De Il à Il" de Ganaël Joffo et Frédéric Ange, portée, entre autres, par David qui a été
accompagné par Le Refuge est un projet qui vient aussi droit du cœur.
Les effets sont encore difficilement appréciables mais l'important est que les mentalités évoluent et que
les pouvoirs publics se saisissent de ce problème de santé publique.
Merci Nicolas et nous sommes fiers et honorés de servir Le
Refuge.
Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville parle du Refuge (2009)
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