« Pourquoi les travestis n'auraient-ils pas le droit de prier ? C'est plutôt mal vu ici de côtoyer
ou d'aider ces personnes. Mais le Coran ne dit-il pas qu'on est tous égaux devant Dieu ? » Semo Prasetyo, imam à la mosquée Mujahadah Al Fatah, à Yogyakarta.
« L'inégalité religieuse existe en Indonésie. Beaucoup nous considèrent comme anormaux. Certains
n'osent plus se rendre dans les mosquées de peur d'être mal traités ou mal perçus. On a pourtant le même droit de prier que les autres. (…) J'ai travaillé dans des églises, à Bali ou à Jakarta,
sans avoir été rejetée. C'est peut-être plus facile du côté catholique, mais je me sens malgré tout plus musulmane. (…) Le Coran n'accepte pas l'homosexualité ou la transsexualité, mais ne
l'interdit pas non plus. De toute façon, Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. (…) Ici, personne ne me juge ni ne me pose de questions. Le Coran parle de ces changements de
personnalité. Je ne fais donc rien de mal. » Mariyani, 52 ans, transsexuelle
musulmane, fondatrice de Pondok Waria (un refuge pour transsexuels) en Indonésie, plus grand pays musulman (210 millions de fidèles).
« L'homosexualité est un péché. Mais nous ne considérons pas ces personnes comme des ennemis. Nous
allons leur faire prendre conscience que ce qu'ils font est mal. » Amir Syarifuddin,
député et représentant du conseil des oulémas.
« Ils souffrent d'une maladie mentale intérieure. Ils peuvent prier, mais ces prières doivent les
aider à redevenir normaux. » Imam Aris Widyono.
« Hommes et femmes sont égaux, indépendamment de leur ethnie, de leur richesse, de leur position
sociale et même de leur orientation sexuelle. (…) [l'homosexualité
est] naturelle et vient de Dieu. (…) C'est l'essence même d'une
religion que d'humaniser les êtres humains et de leur devoir respect et dignité. » Siti Musdah Mulia, professeure de pensée islamique à l'Institut des sciences
d’Indonésie.
Commentaires