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par  BBJane Hudson


Second d'une série de trois posts consacrés au cinéaste et comédien Alan ROWE KELLY
. Le premier peut être lu ici. Biographie et interview exclusive suivront en février.


Fiche technique :
Avec Alan Rowe Kelly, Terry West, Joshua Nelson, Mike Lane, Susan Adriensen, Jerry Murdock, Zoe Dealman Chlanda, Katherine O'Sullivan. Réalisation & Scénario : Alan Rowe Kelly. Photographie : Bart Masdtronardi. Musique : Tom Burns. Décors : Sandra Schaller. Producteurs : Brian Jude et Rachel Gordon.
Durée : 73 mn. Disponible en VO zone 1.


L'avis de
BBJane Hudson :
La jaquette du DVD annonce honnêtement la couleur : « Rien d’autre que l’habituelle famille de péquenauds cannibales consanguins ». Nous autres, cinéphiles sanguinolâtres, connaissons la chanson sur le bout des croches depuis Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974) et sa flopée de dérivés plus ou moins officiels : une tribu de tarés congénitaux, ayant un goût immodéré pour la chair à touristes, exerce ses méfaits dans un recoin paumé de l’Amérique profonde.
Pour son deuxième film, Alan Rowe Kelly tourne résolument le dos à l’esthétique classieuse et gothique qui caractérisait I’ll Bury you tomorrow (2002), et s’immerge dans la bouffonnerie gore décomplexée, le pur délire horrifique à la Hershell Gordon Lewis ou Tobe Hooper. Mais au-delà des références (nombreuses) à ses prédécesseurs, The Blood Shed se distingue par le jusqu’au-boutisme propre à son auteur, et par l’évidente sympathie qu’il éprouve pour son clan de barjots, aussi répugnant soit-il.
Le grand intérêt des bandes de ce genre, en plus de leurs sanglantes péripéties, réside dans la galerie de trognes qu’ils alignent. Plus affreux seront les jojos, plus jouissif sera le film. Sur ce point, The Blood Shed nous gâte tout particulièrement. La famille Bullion compte un père abruti et incestueux, deux filles gravement en retard sur leur âge, deux garçons non moins demeurés, une grand-mère canonique impotente et baveuse, mais conservant un solide coup de dents. La principale occupation de ces torves viceloques est d’occire les infortunés citadins ayant l’impudence de coloniser leur cambrousse.

En digne émule de John Waters, Alan Rowe Kelly n’hésite pas à en rajouter dans les idiosyncrasies crapoteuses de ses personnages, à rebrousser les poils de ses pinceaux pour mieux fignoler leurs portraits. Il s’octroie le rôle de Beefteena, la fille aînée, quadragénaire obèse se comportant comme une môme de six ans, et accoutrée à l’avenant. Son joujou favori est un cadavre d’écureuil qu’elle traîne partout derrière elle sur une planche à roulettes, et l’un de ses plus grands plaisirs, partagé par toute la famille, est de se trémousser sur les accords sirupeux du générique de Little Lulu, cartoon gentillet des années 40. Quand on la contrarie, Beefteena pousse des grognements de goret, découvre ses dents déchaussées, et vibre de fureur sous sa robe en mousseline. Les fantasticophiles distingueront peut-être en elle une parenté physique et dingologique avec la Fanny du American Gothic de John Hough (1987) ; Alan Rowe Kelly reconnaît volontiers avoir été marqué par ce petit classique du fantastique des eighties, et par le mémorable personnage de fillette prolongée incarné par Janet Wright. Notons que pour emplir les éléphantesques tenues de son héroïne, le comédien-cinéaste n’hésita pas à prendre une vingtaine de kilos, dont il eut, de son propre aveu, quelque peine à se débarrasser par la suite.

Beefteena (Alan Rowe Kelly)

Beefteena et sa soeur Sno Cakes
(Alan Rowe Kelly et Susan Adriensen)

À l’exception d’une longue scène de repas directement reprise à Massacre à la tronçonneuse, les références cinéphiliques émaillant The Blood Shed restent plutôt discrètes, et sont suffisamment bien intégrées à l’intrigue pour ne pas nuire à son homogénéité. Citons le bric-à-brac macabre formant la décoration de la maison des Billion (Massacre à la tronçonneuse encore), les guirlandes lumineuses et multicolores tendues dans toutes les pièces (Massacre à la tronconneuse 2, cette fois, dont The Blood Shed est beaucoup plus proche que de l’original, par son outrance, sa tonalité résolument parodique, et certains aspects Camp), les flamants roses en plastique plantés devant la maison (Pink Flamingos de John Waters, 1972), les victimes encagées (Midnight de John Russo, 1982).

Photo de tournage (de gauche à doite : A.R. Kelly, Terry West, Kane Manera, Joshua Nelson, Susan Adriensen
et Zoe Daelman Chlanda, de dos)

Les autres membres de la famille sont Sno Cakes (Susan Adriensen), la fille cadette, écervelée en mal d’orthophoniste, à peine moins régressive que sa sœur mais encore plus perverse ; Hubcap (Mike Lane), un demeuré complet, sorte de Droopy psychopathe qui ne sort de son aboulie que pour trucider ses semblables, et Butternut (Joshua Nelson), l’élément le plus ingérable de la famille, collectionneur de viscères en bocaux. Tout aussi cintré que sa progéniture, Papa Elvis (Terry West) n’hésite pas à jouer de la carabine pour se faire obéir, ni à estourbir les récalcitrants à coup d’os de bœuf.
L’essentiel du casting de I’ll Bury you Tomorrow est de nouveau mis à contribution dans The Blood Shed. Jerry Murdock, qui tenait les rôles du shérif et de son frère névropathe dans le film précédent, retrouve ici un emploi de flic, cette fois complètement ringard, qui finira victime d’une double émasculation – à la tenaille puis au couteau électrique (!) –, après avoir épousé Beefteena lors d’une cérémonie improvisée par la famille. Zoe Daelman Chlanda et Katherine O’Sullivan apparaissent dans l’une des séquences les plus savoureusement iconoclastes du film : elles sont respectivement la directrice et la secrétaire d’une agence de casting organisant un concours de top models auquel Beefteena prétend participer. La séance de photographie qui s’ensuit parodie rageusement le glamour faisandé et les rêves de gloire des apprenties mannequins : Beefteena multiplie les poses ridicules et les mines engageantes devant l’objectif, jusqu’à ce que l’hilarité du photographe et de la directrice la fasse s’aviser qu’elle est la dindonne d’une méchante farce. On comprend ce que la scène recèle de vécu si l’on songe qu’Alan Rowe Kelly, en plus de cinéaste, est aussi maquilleur pour des magazines de mode réputés comme « Vogue » et « Bazaar », et pour diverses chaînes de télévision. De même son incarnation de Beefteena, dont la laideur n’a d’égale que la vulgarité, témoigne-t-elle d’un joli sens de l’autodérision de la part de cet « homme fatale » (pour reprendre le titre qui lui fut attribué par le site internet Door Q), dont la féminité, le glamour et la sophistication sont l’image de marque à la ville.

Beefteena, top model (Alan Rowe Kelly)...

... et ses pygmalions (Kane Manera, Zoe Daelman Chlanda)

Si les Billion, malgré les atrocités auxquels ils se livrent, ne sont jamais antipathiques, c’est que leur cruauté et leur anticonformisme sont ceux de l’enfance, comme le souligne la scène d’ouverture du film, où un petit garçon écrase une grenouille sous une pierre avant de se chamailler avec Beefteena, à qui il dérobe son précieux cadavre d’écureuil. Le gamin sera déchiré en deux par Hubcap et Butternut, inconscients de leur force et ne cherchant qu’à le malmener pour le punir d’avoir chagriné leur sœur. Leurs crimes contre les adultes sont beaucoup plus concertés, mais n’en restent pas moins vécus comme des jeux, dont la violence est une forme de riposte à l’intrusion de leur territoire (les voisins venus de « la grande ville », le journaliste enquêtant sur les disparitions) ou à l’imposition d’une grotesque discipline (le shérif petzouille jouant à l’inspecteur Harry).
Et s’il fallait douter que le cœur du cinéaste penche pour ses monstres, la fin de The Blood Shed nous en donne confirmation : tous les membres de la famille se tirent vivants de leurs aventures – ils n’ont d’ailleurs été mis en difficulté à aucun moment ! –, et le film s’achève sur le meurtre d’une victime fugitive.
Une « happy end » selon Alan Rowe Kelly, pour une bande d’une immoralité joyeuse et revigorante.

Katherine O'Sullivan met les bouts

Bonus :
Le site officiel du film
Une interview de Katherine O'SULLIVAN
Une interview de Susan ADRIENSEN
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