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Les humeurs apériodiques de Bernard Alapetite



Remarque préalable : toutes les images de cette chronique sont cliquables pour être agrandies.


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Le photographe David Wojnarowicz réussit merveilleusement à marier dans son œuvre ses passions littéraires et visuelles, de façon tellement admirable qu’elles sont inextricablement entrelacées comme le démontre sa série photographique "Arthur Rimbaud à New York" (1979-1980) dont on peut en voir un exemplaire au  Whitney Museum de New York (sauf lorsqu’il y a des expositions thématiques). Les photos portent des titres comme "Rimbaud à Brooklyn jour et nuit", "Rimbaud dans Chinatown", "Rimbaud dans Bowery", "Rimbaud sur le fleuve inférieur du côté Ouest"...

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Pour ses photos, Wojnarowicz a employé un masque de Rimbaud grandeur nature qu'il a confectionné à partir d'une reproduction d’une photographie du poète à 17 ans, prise par Etienne Carjat à Paris en 1871.
L'artiste a collé cette image de Rimbaud sur un morceau de panneau de carton fort et a découpé en suivant le pourtour de la tête. Il a alors attaché une bande élastique au dos du masque avec des bandes noires qu'il a collé de chaque côté des yeux près des tempes. Wojnarowicz a également fait deux petites ouvertures pour les yeux, et une pour la bouche.


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Wojnarowicz a décrit son travail  comme des images jouant avec une idée de compression du temps, entre celui historique de Rimbaud et celui aujourd’hui. Il voulait fondre le poète français dans la ville (Ernest Pignon-Ernest l’a également fait mais dans un tout autre esprit) en le mettant dans des situations qui seraient la plupart du temps illégales. Pour réaliser ces photos, Wojnarowicz lui-même et deux ou trois autres hommes ont porté le masque de Rimbaud.

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N'importe quelle figure masquée soulève la question de qui est caché sous le masque, mais cet Arthur Rimbaud photographié à New York pose également la question plus intrigante de qui était derrière la légende de Rimbaud. Wojnarowicz a employé le masque de Rimbaud pour créer l'identité ou l'esprit du poète décédé, mais la nature manifeste de sa mascarade est compatible avec l’approche journalistique qu'il a adoptée pour cette série. Comme William Klein, qui a photographié New York au milieu des années 50, Wojnarowicz nous livre aussi avec cette série sa propre vision de New York vers la fin des années 70.

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David Wojnarowicz a été clairement fasciné par Rimbaud, à la fois par son écriture, et à la fois par sa vie. Il était probablement une source d'inspiration et d’identification pour lui. Jean Genet le sera également.


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Wojnarowicz (1954-1992) a vécu presque exactement cent ans après Arthur Rimbaud (1854-1891). Il y a beaucoup de parallèles entre la vie des deux hommes. Les similitudes les plus évidentes sont : la violence qu'ils ont éprouvé dans leur jeunesse ; le sentiment d'emprisonnement qu'ils ont tous les deux ressenti lorqu’ils étaient adolescents (Wojnarowicz avec un père violent et Rimbaud avec une mère dominatrice) ; leur désir de vivre entièrement en dehors de l'environnement bourgeois ou de la classe moyenne de leur naissance ; et bien sûr leur homosexualité...

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David Wojnarowicz naît à Red Bank dans le New Jersey en 1954. Enfant battu et maltraité, il abandonne l'école secondaire lorsqu’il découvre son homosexualité à l'adolescence. Il s’enfuit à New York, où il vit dans la rue et subsiste grâce à la prostitution occasionnelle.

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Wojnarowicz, autodidacte, a trouvé son salut dans l'art et l'écriture. Pourtant sa manière de vivre entrera souvent en conflit avec sa pratique artistique. Il traverse les États-Unis en auto-stop et vit à San Francisco puis à Paris pendant plusieurs mois.

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En 1978, il s'installe à New York. De la fin des années 1970 jusque dans les années 1980, il réalise des films en super 8 tels que Heroin (on peut voir un exemple de son cinéma expérimental ici), commence la série photographique "Arthur Rimbaud", effectue un travail de pochoirs, joue dans le groupe appelé 3 Teens Kill 4, et expose dans les galeries fameuses de l'East Village.


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Pendant les années 80, il devient un artiste reconnu (photographe, vidéaste, peintre, sculpteur et écrivain). Il appartient au mouvement artistique de l’East Village et évolue dans le milieu alternatif new-yorkais (Nan Goldin, Richard Kern, Lydia Lunch, Kathy Acker...). Le poète William Burroughs ne s’était pas trompé sur son talent, qui écrivait : « David Wojnarowicz déclare qu’il crée chaque peinture, chaque photographie, chaque phrase comme si c’était la dernière. (Lorsque nous sommes directement confrontés à la mort, à cet instant-là, nous sommes immortels.) Il dit que la chose la plus dangereuse, la plus subversive que nous puissions faire est d’observer et de voir la structure de la société ou de la réalité. Lorsqu’on la voit, elle disparaît. »

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En 1985, il est inclus dans le "so-called Graffiti Show" de la Biennale du Whitney Museum of American Art. Homosexuel militant, il critique farouchement la société américaine. Il est diagnostiqué séropositif en 1987. Il dira alors : « Lorsqu’on m’a appris que j’avais contracté le virus, j’ai tout de suite compris que c’était surtout cette société malade que j’avais contractée. » Il est le premier artiste américain gay à répondre à la crise du sida avec colère et indignation. Il a utilisé son art comme un outil de polémique pour dénoncer ceux qu'il a tenu pour responsables de l'épidémie du SIDA. Au-dessus de la photo représentant sur son lit de mort Peter Hujar, illustre photographe devenu son amant, son mentor, son ami, il avait aussi écrit : « Et je trimballe ma rage tel un œuf gorgé de sang, et la ligne est ténue entre le dedans et le dehors, et la ligne est ténue entre la pensée et l’action, cette ligne est formée de sang, de chair et d’os, et je me surprends de plus en plus fréquemment à rêver tout éveillé que je trempe des flèches amazoniennes dans du sang contaminé puis les plante en plein dans la nuque de certains hommes politiques. » David Wojnarowicz meurt du sida en 1992.

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Il ne faudrait pas que la mise en lumière récente du travail photographique de Wojnarowicz grâce à l’acquisition d’une de ses images de la série Rimbaud par le Whitney Museum (une adresse à fréquenter régulièrement lorsque l’on est à Manhattan) éclipse le reste de l’œuvre, en particulier ses sensuels collages et ses puissants dessins.

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Ses films non plus ne doivent pas tomber dans l’oubli. David Wojnarowicz a décrit par son art hallucinatoire la faune interlope de l’East Village, ses rencontres sexuelles furtives et anonymes, sa révolte politique contre la société américaine (son homophobie et son ultra-conservatisme face à l’épidémie du sida, notamment). La série des "Sex Series and others", co-réalisée avec les cinéastes Marion Scemama et François Pain résulte de leur longue amitié, et laisse se dessiner les rêves et cauchemars de Wojnarowicz, sa rage devant le traitement que réserve « l’usine à tuer américaine » aux marginaux et laissés pour compte du rêve américain.

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Deux de ses livres ont été édité en France : Au bord du gouffre (2004) et Chroniques des quais (2005), tous deux dans la collection Désordre aux éditions du Serpent à plumes.
Félix Guattari a parfaitement définit l’œuvre de cet artiste : « C’est parce que l’œuvre créatrice de David Wojnarowicz procède de toute sa vie qu’elle a acquis une pareille puissance. Alors que tout semble dit et redit, quelque chose émerge du chaos de David Wojnarowicz qui nous place devant notre responsabilité d’être pour quelque chose dans le cours du mouvement du monde. »
Nota : Vous trouverez ici une interview en français de Wojnarowicz par Nan Goldin où il s’explique entre autres sur ses désirs sexuels.


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