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Il était une fois moi

Zanzi

 

Pour la deuxième livraison de cette nouvelle série de textes basée sur les hypothèses "Si j'étais homosexuel(le)" pour nos ami(e)s hétéros gay-friendly et "Si j'étais hétérosexuel(le)" pour nos ami(e)s gays hétéro-friendly, j’ai remobilisé pour un come back (en one shot ?) la star démissionnaire de notre blog : Zanzi. Faut-il encore le présenter ? Zanzi a écrit 99 épisodes (soit 4 saisons) de la rubrique la plus célèbre de la blogosphère : Zanzi and the City. De commentateur de ce blog, Zanzi est devenu un excellent collaborateur avant d'entrer dans le cercle très fermé de mes amis (et ce mot, je ne le galvaude jamais). Ce petit chou cultivé et humaniste a vécu les aléas de sa carrière quasi ministérielle et réside désormais à Moncton au Caribouland (patrie de la Dion qui rime avec...). C'est en tant qu'ami que je le menace de tous les maux s'il ne revient pas sur sa décision de ne pas entamer une cinquième saison de sa saga bloguesque...

 

Il était une fois moi. Un petit garçon pas comme les autres. Prématuré d’un mois, je ressemblais à une petite bouteille. J’étais fragile mais bien vif. Premier né de mes parents, je fis la fierté de mon père qui donnait un nouvel héritier à une dynastie autrefois flamboyante et en manque de descendant mâle. Vingt mois plus tard, avec la naissance de mon petit frère, il fit coup double. Mais revenons-en à moi.

Comment évoquer le propos de ce billet hors série sans parler de ce petit bonhomme très spécial. Précoce, pas seulement parce que je suis venu au monde juste à temps pour être Verseau du troisième décan et non du signe des Poissons ainsi qu’il était prévu que je fusse. Précoce, j’ai marché très vite, parlé très vite, appris à lire très vite. Il faudrait interroger ma mère pour savoir à quelle vitesse stupéfiante j’ai réalisé tous ces progrès que certains enfants mettent des années à accomplir et, pour le dernier d’entre eux, n’y parviennent toujours pas à la veille d’entrer en sixième de collège.

Rêveur je fus, rêveur je reste. Je m’évadais dans les livres, avec la prescience que, déjà, ils pouvaient m’apporter un petit plus merveilleux que je ne trouvais pas dans la vie réelle. Avec le recul, je réalise que j’ai eu une enfance heureuse, protégée, insouciante. Mes plus anciens souvenirs remontent à l’année de mes deux ans. Ce sont des flashes. J’étais un enfant rieur, enjoué, très sociable, la coqueluche de tout le monde.

Je suis entré à l’école l’âge de quatre ans et demi, c’est-à-dire quand je l’ai voulu. D’ailleurs, j’estime qu’il est inepte que les parents mettent leurs gamins en maternelle-garderie-crèche dès l’âge de deux ans. Et vas-y que je me débarrasse du baigneur. A l’école, j’ai eu ma première petite copine à l’âge de six ans. Elle s’appelait Nathalie. Avec mon meilleur ami David et une autre copine de classe, Carine, on jouait aux papas et mamans. Classique jeu d’enfants qui s’amusent à imiter les grandes personnes. Mais plus encore, j’adorais jouer aux billes.

Vers neuf ans, je suis tombé amoureux d’Odile, la fille de la maîtresse d’école de la classe de CE2. Ciao Nathalie ! Nathalie était une petite blonde toute frêle, Odile était une brune un peu plus grande, avec des nattes à la Laura Ingalls, et un tempérament prononcé, sans être toutefois du genre garçon manqué comme l’était Marion. Cette idylle platonique d’enfants pré pubères a duré jusqu’au CM2.

En sixième, je suis entré dans un collège privé autrefois tenu par les Frères des Écoles Chrétiennes. Il en restait encore, quoique ces derniers s’étaient défroqués une quinzaine d’années auparavant dans le tourbillon révolutionnaire post-Vatican II et les hérésies modernistes de Paul VI. Ce collège, ou plutôt cet ensemble scolaire qui formait du primaire à la terminale, était une énorme bâtisse qui contrastait avec le côté intimiste et convivial de ma petite école de quartier. Mes débuts furent difficiles, car ma sensibilité d’artiste et de littéraire s’est heurtée de plein fouet à l’hostilité du professeur titulaire qui, pour mon malheur, remplissait également les fonctions de professeur de mathématiques et de sciences physiques, mes bêtes noires. C’est ainsi que mon enfance prit brutalement fin à l’âge de 11 ans et demi et que je fis ma première dépression.

Je me souviens qu’en 6e-5e j’avais le béguin pour une fille qui s’appelait Florence, une blonde aux cheveux bouclés qui me faisait penser à Grace Kelly. En 4e, ce fut une certaine Stéphanie qui portait un nom polonais qu’il m’est impossible de retranscrire ici. Ou bien était-ce en 3e, je ne sais plus, je n’avais qu’une envie : fuir cet enfer de collège qui, à l’époque des maths omnipotentes, n’offrait aucune filière littéraire dans sa section de lycée.

C’est ainsi que pour la seconde dite de détermination, j’ai changé d’établissement, toujours dans le privé. Ainsi le voulait ma catholique maman qui pensait que l’enseignement public serait désastreux. Je ne lui donne pas tort, en tout cas pour ce qui est de notre coin de pays. En seconde, je suis tombé amoureux de Sylvie. Cette passion a duré jusqu’en terminale. Les sentiments n’étaient pas réciproques car elle me voyait comme son meilleur ami et de mon côté, j’étais l’épaule sur laquelle elle pouvait se reposer et répandre ses larmes après chaque désastre sentimental. Elle avait alors, autant que moi par la suite, un cœur d’artichaut. Sylvie m’a beaucoup marqué et c’est la seule fille qui revienne, épisodiquement, hanter mes rêves la nuit.

Entre-temps, en 3e, j’avais commencé à regarder les garçons et je me souviens avoir éprouvé un trouble intéressant lorsque, dans le train de nuit qui emmenait toute la classe en séjour d’une semaine dans la banlieue madrilène, j’observais discrètement le beau Richard dont je pouvais voir, à la faveur d’un caleçon trop large, les testicules alors qu’il grimpait à l’échelle sur la couchette supérieure. C’est ainsi qu’au lycée, tout en étant réellement épris de l’inoubliable Sylvie, je ne pouvais m’empêcher d’épier prudemment les corps et les formes de mes camarades de classe dans les vestiaires, et de mettre à contribution ma rétine périphérique dans les urinoirs.

En première année d’université, l’ambivalence qui m’animait a éclaté au grand jour à l’intérieur de moi-même lorsque je suis tombé amoureux de Valérian, tout en développant une amitié amoureuse avec la belle Carole et en m’inscrivant au cours de japonais pour les beaux yeux d’une autre blonde qui, elle aussi, était un ersatz de Grace Kelly et à qui j’ai tenté de faire la cour, bien vite interrompu lorsque j’ai su qu’elle n’était pas libre. Par la suite, j’appris qu’elle avait épousé le garçon avec lequel elle sortait alors. Cela me semble remonter à des siècles et j’ignore s’ils ont divorcé depuis.

Le même schéma s’est reproduit deux ans plus tard avec des sentiments déchirés entre Axel et Valérie. Axel ayant été décevant et Valérie ayant abandonné les cours, l’année suivante j’ai reporté mes désirs sur une nouvelle Odile, qui me faisait penser à Elizabeth Taylor dans sa splendeur cléopâtresque avec un petit quelque chose de son personnage dans Soudain l’été dernier.

De retour à l’université après cet intermède de deux ans dans une école de communication, j’ai flashé sur une deuxième Valérie, qui était un mélange de Greta Garbo et de Susan Sullivan (voir les génériques de Falcon Crest). Mais c’était un fantasme lointain, je ne lui ai jamais parlé tandis que trois autres jeunes filles virevoltaient dans mon sillage comme de bonnes copines avec lesquelles j’ai tenté, sans succès, de contrecarrer les progrès de mon attirance pour les garçons. Depuis cette époque, plus une seule n’a réellement compté. Je n’inclus pas Shannen Doherty qui me faisait un petit quelque chose à l’époque des premières saisons de Beverly Hills, encore que j’avais un crush phénoménal pour son frère à l’écran, le beau Jason Priestley.

Nous sommes en octobre 2008. L’eau a coulé sous les ponts d’autant plus que les glaces polaires fondent à toute allure. J’ai voulu vous exposer ce long prologue avant d’en venir au sujet principal qui n’est pas si évident que cela car, l’intituler « si j’étais » ne va pas de soi. Quand Daniel clame que je suis un hétéro refoulé (ou plus vraisemblablement, contrarié, il n’a pas tort). Mais bon, je vais jouer le jeu et dire que je suis 100 % homo mais il faudra tenir compte de ce qui précède pour que la grille de lecture soit complète.

Cher Daniel, si j’étais hétérosexuel, je sortirais avec des filles charismatiques d’une beauté à couper le souffle. J’aurais voulu être un sémillant trentenaire dans les années cinquante, pour avoir la chance de vivre des histoires d’amour avec Marilyn Monroe, Ava Gardner, Grace Kelly, et leurs consœurs. Depuis ma plus tendre enfance, je suis attiré par le cinéma hollywoodien de la grande époque et les stars me font rêver ; davantage celles de l’âge d’or que les « people » contemporaines. Elles avaient le glamour.

Si j’étais hétérosexuel, je ressemblerais à Artie Shaw, qui avait le cœur comme son nom. Il s’est marié de nombreuses fois, dont avec Lana Turner. Sans doute serais-je un play-boy bourreau des cœurs, tel un Porfirio Rubirosa, un collectionneur des plus belles créatures féminines qui soient. Je ne serais probablement pas le genre que furent James Stewart et Paul Newman, deux hommes exemplaires fidèles à leur épouse pendant plus de quatre décennies.

Pourtant, si j’avais la chance de rencontrer la perfection faite femme, aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur, intelligente, smart et sexy, avec un petit grain de folie car il en faut pour être capable de me suivre dans mes aventures, alors il va de soi que je n’aurais d’yeux que pour elle. Je la comblerais de présents magnifiques. J’adorerais me montrer à son bras. Tel un maharadjah, je lui offrirais des bijoux hors de prix, des tenues époustouflantes qui mettraient en valeur sa beauté renversante. Contrairement à Joe DiMaggio, qui a bêtement ruiné son mariage avec Marilyn Monroe à cause de sa jalousie de macho italien qui n’a pas supporté la popularité de sa femme et qui entrait dans des colères monstres après s’être trouvé chaque fois au mauvais endroit au mauvais moment (1. le tournage de la séquence de la chanson « Heat Wave » dans La Joyeuse Parade et 2. le tournage de la bouche de métro dans Sept Ans de Réflexion), je serais fier d’être l’heureux élu d’une femme exceptionnelle que je protègerais tel un chevalier des romans courtois du Moyen-Âge.

Si j’étais hétérosexuel, j’essaierais de rejeter Brad Pitt dans les bras de Jennifer Aniston afin de lui succéder auprès d’Angelina Jolie. Ou alors, je séduirais Britney Spears dans l’espoir de la sortir de son cycle infernal. Peu m’importerait alors que ces femmes aient déjà des enfants, je jouerais avec bonheur les pater familias avec la progéniture d’autrui qui deviendrait la mienne.

Si j’étais hétérosexuel, j’épouserais Charlotte Casiraghi. J’enfermerais Andréa et Pierre dans un monastère, le crâne tondu comme à l’époque des Mérovingiens, détrônerais Albert le Bègue et m’emparerais de Monaco avec l’assentiment de Caroline. Par un curieux tour du destin, mes enfants auraient pour arrière-grand-mère une actrice mythique qui me faisait rêver.

Mais, si j’étais hétérosexuel sans être une célébrité connue et reconnue, je serais un quidam qui finirait sous les ponts, parce qu’au bout du compte, je divorcerais, devrais payer une pension alimentaire à mon ex-femme et subvenir aux besoins de nos enfants et, échaudé par cette expérience traumatisante, trouverais de furtifs réconforts dans des saunas parmi des hommes nus qui ne me demanderaient rien de plus que de partager un moment de plaisir volé à un quotidien déprimant de solitude.

Au bout du compte, que l’on soit homosexuel, hétérosexuel ou bisexuel, ce n’est pas évident d’être un homme et de tracer sa route sur les chemins de la vie, que l’on soit seul ou accompagné.

Pour conclure, je vais oser une variation sur le même thème. Et tiens, si j’étais un arbre ?

Si j’étais un arbre, je serais un chêne, et donc je glanderais comme tout bon fonctionnaire que d’ailleurs je suis. Mais hêtre ou ne pas être, telle est la question… Aurais-je jamais la bonne réponse ?

 

Zanzi

 

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