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URGENT : Gays, militants et résistants !

Vous voulez réagir en direct pendant le débat Ségolène Royal/Nicolas Sarkozy ? Rejoignez le blog de Julien pour commenter en direct live à partir de 20h55… Cette opération spéciale vous est proposée par les bolchéviques (private joke) Julien et Daniel C. Hall.

Pour rejoindre le post débat, cliquez sur la bannière de I Love Juju ou sur le lien.


Julien du blog I Love Juju et Daniel C. Hall de Les Toiles Roses co-signent cet appel et proposent aux blogueurs/blogueuses qui le désirent de le reprendre d’ici dimanche afin de montrer que nous avons compris les enjeux du 6 mai… et ses dangers. Relayons cet appel le plus fort possible dans la blogosphère et créons une immense chaîne de soutien à Ségolène Royal ! Parce que nous, nous savons qu'ensemble, tout est déjà possible

Voter pour monsieur Sarkozy, c’est apporter son soutien à un homme qui n’a aucun scrupule à bâtir son succès électoral sur une rhétorique proche de celle de Front National alors que Monsieur Chirac et l’ensemble de l’UMP et auparavant du RPR s’y sont toujours refusés.

Voter pour Monsieur Sarkozy, c’est accepter de donner carte blanche aux entreprises les plus puissantes, c’est croire que la politique actuellement menée créera de l’emploi alors que les chiffres du chômage montrent le contraire et que le chômage des jeunes de moins de 25 ans en France est le plus élevé de tous les pays de l’Union Européenne.

Voter pour Monsieur Sarkozy, c’est choisir un président qui contrôle et manipule les médias d’une main de fer, dresse les Français les uns contre les autres, utilise la peur pour consolider sa position, élimine l’un après l’autre ses opposants en usant de ses relations et de son pouvoir, n’a aucune proposition pour l’écologie, n’a aucune solution pour les plus modestes et dont les mesures fiscales ne font qu’avantager les plus riches au détriment des plus pauvres.

Voter pour Monsieur Sarkozy, c’est dire « on prend les mêmes et on recommence » tout en affirmant vouloir « changer ». On ne change pas ce qui fonctionne. Accepter ce paradoxe, c’est refuser de demander à Monsieur Sarkozy des comptes sur son action au sein du gouvernement UMP au pouvoir pendant les cinq dernières années.

Voter pour Ségolène Royal, ce n’est pas seulement un vote « tout sauf Sarkozy » comme on l’entend trop souvent.

Voter pour Ségolène Royal, c’est refuser l’ultralibéralisme économique qui favorise une minorité au détriment des plus nombreux, c’est combattre la précarité et vouloir un capitalisme éclairé, des entreprises qui remboursent les aides qu’elles ont reçues au frais du contribuable quand elles délocalisent au lieu d’investir dans la formation, la recherche et le développement, c’est soutenir les entreprises qui adoptent une démarche créatrice d’emplois plutôt que celle qui vivent des profits du capital.

Voter pour Ségolène Royal, c’est s’exprimer pour l’environnement. Les propositions de Ségolène Royal sur l’environnement sont à la fois créatrices d’emplois qualifiés et non délocalisables et porteuses de solutions durables. La France est en retard sur ce point. Si elle innove et investit pour l’environnement, les débouchés économiques pourraient être considérables et créer encore plus d’emplois à long terme. Le Moyen-Orient s’est développé grâce à son pétrole. Et si nous nous développions grâce à « l’après pétrole » ?

Voter pour Ségolène Royal, c’est choisir un Etat modeste et qui rend des comptes, un Etat qui  renonce à son train de vie et aux dépenses exponentielles, un Etat qui donne l’exemple au lieu d’être le mauvais élève du pays.

Voter pour Ségolène Royal, c’est s’exprimer pour l’égalité entre homosexuels et hétérosexuels. Notre pays défenseur des droits de l’Homme abrite encore des inégalités intolérables. Voter pour Ségolène Royal, c’est autoriser à plusieurs millions de personnes de se marier, de fonder une famille et d’avoir les mêmes droits et devoirs que le reste des citoyens.

Voter pour Ségolène Royal, c’est un geste symbolique fort pour les femmes de France et de la communauté internationale. Dire ne pas voter pour elle « juste parce qu’elle est une femme », c’est nier la portée symbolique de la première que constituerait sa présence à la tête de l’Etat français, c’est continuer de fermer les yeux sur les inégalités et les discriminations dont les femmes sont victimes dans les entreprises, en politique et dans la société et refuser de donner un signal fort à l’Europe et au Monde.

Le 6 mai, dites non à Monsieur Sarkozy et montrez votre croyance en une France égalitaire, une France juste, une France unie.

Le 6 mai, votez pour Ségolène Royal.



Le magazine gay Illico menacé d'interdiction par le ministère de l'Intérieur

Le magazine gay gratuit Illico vient de recevoir un courrier du ministère de l'Intérieur qui le menace d'interdiction pour la présence de publicités pour des sites Internet ou téléphoniques de rencontres dans ses pages ainsi que ses critiques de films X. Une coïncidence troublante alors que le contenu du magazine n'a pas varié depuis des années, mais que sa rédaction mène une campagne très hostile à l'élection de Nicolas Sarkozy.
La rédaction d'Illico est tombée des nues ce matin à la lecture du courrier recommandé signé du Sous-directeur des libertés publiques du ministère de l'Intérieur (Marc-André Ganibenq), daté du 20 avril dernier, qui menace le titre d'interdiction à travers l'utilisation d'un article bien connu des éditeurs de presse (l'article 14 de la loi n°49.956 du 16 juillet 1949) qui vise officiellement à protéger la jeunesse et qui, selon une interprétation très restrictive, peut aboutir à sa disparition.


Le courrier en question reproche à Illico de publier "des textes et des photographies de nature pornographique susceptibles de choquer les mineurs qui pourraient l'acquérir". En cause, en particulier, la rubrique chroniquant les films X (sous le titre Rayon X) et la présence "en quantité de publicités pour des sites internet ou des serveurs de rencontres par téléphone explicitement sexuelles". Le courrier affirme en particulier que l'illustration de la chronique de films X comporterait des images présentant "des sexes masculins en érection".
(Cliquez sur l'mage ci-contre, pour lire le courrier du ministère de l'Intérieur)

Or la réalité est tout autre. La rubrique Rayon X publie depuis de nombreuses années des critiques de films X, comme certains confrères de la presse gay –Têtu en particulier. Les illustrations qui accompagnent ces articles sont soit la couverture du dvd si elle ne présente pas de sexe en érection, soit une autre image du film ou encore une reproduction "floutée" da la partie représentant un sexe en érection.
Le courrier du ministère ne donne d'ailleurs dans son courrier aucune précision sur un exemple quelconque qui aurait pu entrer dans le champ des reproches qui nous sont adressés. Sous entendant que la pratique courante d'Illico serait de présenter des sexes en érection.
Même absence de fait précis pour ce qui concerne les publicités pour les serveurs internet et téléphone de rencontres. Aucune publicité –contrôlées à la fois par les annonceurs et le support qui les publie- n'est mentionnée comme pouvant poser un problème en particulier.
Notons, là encore, que les mêmes publicités sont publiées simultanément par tous les supports de presse gay (Têtu, 2Xparis, Préf, BabyBoy, etc...).

Quant au risque que ces textes et images atteignent la jeunesse, faisons observer qu'Illico n'est pas diffusé en kiosque, mais strictement dans un réseau d'établissements fréquentés par une clientèle homosexuelle majeure (bars, discothèques, saunas, sex clubs) dont l'accès est précisément interdit aux mineurs.

Il y a donc quelque chose de profondément troublant dans l'activation de cette procédure à l'encontre d'Illico qui publie sans discontinuer depuis mars 1988 un contenu qui n'a jamais été assimilé par quiconque depuis près de 20 ans à un magazine pornographique mettant en danger la jeunesse de France.
En revanche, Illico –chacun le sait bien- est un média d'information gay essentiellement centré sur l'actualité politique et sociale de la communauté LGBT. Et c'est aussi un média militant qui n'a jamais mis son engagement dans sa poche, en particulier depuis plusieurs mois, pour affirmer son opposition à l'ex-ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui dispute l'élection présidentielle en cours.

De là à voir une coïncidence entre ces éléments, il n'y a sans aucun doute que notre paranoïa bien connue à l'égard de cet homme politique, de ses méthodes et de son emprise sur les services de l'Etat qui l'étaye.

Illico va, bien entendu, faire valoir auprès des services de la Direction des libertés publiques ses arguments et tenir ses lecteurs et la communauté gay au courant de l'évolution de ce dossier.
Mais nos lecteurs doivent savoir que peu de publications ayant été l'objet de la procédure qui frappe aujourd'hui Illico en ont réchappé. La quasi-totalité des titres de presse concernés ont été frappés d'interdiction définitive.

Au-delà de ce risque d'interdiction qui pose la question majeure des conditions de l'exercice de la liberté d'expression, l'image d'Illico est attaquée, sa crédibilité éditoriale et commerciale abîmée. Le magazine destabilisé. Et au-delà d'Illico même, la presse homosexuelle dans son ensemble se trouve menacée par des attaques arbitraires contre l'un de ses titres les plus anciens et les plus emblématiques.

Nous abordons incontestablement une période inquiétante.

Jacky Fougeray, directeur de la rédaction d’"Illico"

Pour soutenir Illico : cliquez ici

Site officiel : www.ghostkarcher.com
    

Y a quand même bien un projet plus bandant que l'autre, non ?

Photo : Merci à Dagrouik

Le Sphinx et la prom-queen


par Juju du blog I Love Juju


Le duel aura bien lieu. Dans un splendide élan civique, les Français se sont mobilisés en masse et ont voté. C’est là ma seule raison de me réjouir…

Le score de Monsieur Sarkozy est sans appel, plus de 31 % des suffrages exprimés se sont portés sur lui, soit près de 11 millions et demi d’électeurs, contre tout juste moins de 26 % pour Ségolène Royal avec 9 millions et demi de voix. Je ne trouve que peu de raisons de me réjouir du score historique de Monsieur Bayrou, car loin de souligner la « naissance d’un nouveau mouvement politique », il montre au contraire l’évolution profonde d’une France qui porte tour à tour les outsiders les plus extrêmes puis les plus modérés au sommet ou presque, toujours sur le même leitmotiv, « ni l’un ni l’autre ». Pourtant c’est bien entre l’un et l’autre qu’il faudra choisir.

Suis-je le seul à ne pas voir dans le score du Front National une défaite cinglante ? Bien sûr, le FN n’atteint pas ses quelques 17 % des suffrages du premier tour de 2002, mais en nombre de voix, il fait à peine un million de voix de moins qu’il y a 5 ans, 3,8 millions contre 4,8 millions, ce chiffre est renforcé par le nombre autrement plus élevé de votants qu’en 2002, mais de là à parler d’un effondrement ? Le socle électoral du FN est là et bien là, et à la moindre baisse du zèle électoral des Français, il rééditera volontiers ses exploits passés. Qu’on le veuille ou non, le FN fait partie du paysage politique français et il continuera son action, malgré ces voix en moins. Bien sûr, je pourrais m’en réjouir, mais je garde à l’esprit que ce million de voix est allé quelque part… ne serait-ce pas dans le giron de Monsieur Sarkozy ?

La droite peut parader. Elle a ramené à elle un million de voix égarées. Je l’en aurais volontiers félicité, si elle n’avait pas pour cela appelé ces mêmes voix avec les arguments qui étaient jusqu’alors la marque de fabrique du FN. De l’identité nationale à l’immigration en passant par la délinquance et en mélangeant au passage allègrement les trois sujets, Monsieur Sarkozy a joué toutes les cartes d’une main qui ne devait pas être la sienne, mais celle d’un extrême dont on peut féliciter Monsieur Chirac d’avoir toujours refusé de chasser sur une terre idéologique aussi crasseuse. Monsieur Sarkozy n’a pas ce complexe. Capturer les voix de l’extrême droite, mission accomplie, mais ces mentalités ont-elle évolué, leur vote est-il moins haineux ou revanchard que celui de 2002 ??? J’en doute. Au passage, on aura juste donné ses lettres de noblesse à des idées indignes des valeurs de la République, on les aura auréolées de ce voile de légitimité que Monsieur Le Pen a toujours échoué à leur donner. Monsieur Sarkozy s’est montré fin tacticien, mais les valeurs de la République ont pris une grande claque au passage, car il est infiniment plus aisé d’assumer un vote haineux estampillé Sarko que Le Pen.

À l’opposé de ce prisme, il y a la droite, presque aussi plurielle que la gauche. Et dans l’électorat, une pluralité également. J’ai dans mon entourage plus ou moins proche dix personnes qui ont voté pour Monsieur Sarkozy et avec qui j’ai parlé de leur choix. Trois m’ont dit voter pour lui par rapport aux aspects sécuritaires, trois parce qu’ils soutiennent la vision libérale de l’économie, trois parce qu’ils croient à la promesse de changement, une parce que Ségolène « n’a pas la carrure ». Loin de moi l’idée de reporter un échantillon aussi faible sur l’ensemble des 11,5 millions de voix, mais je pense que les grandes idées sont là.

La sécurité, inutile de revenir dessus, les attaques aux personnes ont doublé en 5 ans, chiffres officiels du Ministère de l’Intérieur, alors que les délits ont baissé. On pique donc moins de sacs à main, mais on agresse, mutile, viole ou tue plus. Passons, on n’est plus à une incohérence près, on fait dire aux chiffres tout et son contraire.

Attardons-nous sur l’idée du changement. Une belle idée, forte, novatrice, audacieuse. Tellement qu’on nous la ressort à chaque présidentielle, qu’on soit de gauche ou de droite d’ailleurs. Là où Monsieur Sarkozy réussit un nouveau coup de maître, c’est qu’il se présente en champion du changement, alors qu’il a passé 5 ans à deux des quatre postes les plus importants du gouvernement. Il se pose en réformateur alors qu’il devrait rendre des comptes sur sa politique, et on ne parle pas que de sécurité. On parle d’emploi, d’écologie, de social, de formation. En 2002, la France était le pays d’Europe de l’Ouest avec le taux de chômage le plus élevé parmi les moins de 25 ans. Cocorico, en 2007, elle l’est toujours (source: Eurostat). C’est une première place dont on se passerait volontiers. La faute à qui ? Aux politiques menées de 1997 à 2002 comme ne manquait pas de le rappeler Monsieur Juppé ce matin sur Europe 1. La droite ferait donc le bilan de son incapacité à corriger les erreurs de la gauche à défaut d’assumer ses résultats ? Il n’y a aucune honte à accepter ses échecs, on en ressort même grandi, mais je doute que ce soit là l’attitude de Monsieur Sarkozy. Passons sur le vide galactique de l’écologie de la droite, le copié mal collé de la réforme de la santé (on a reluqué outre-rhin et on a réussi à faire pire) et passons au libéralisme.

Quel joli mot, quelle vilaine réalité. Pour qui n’a jamais travaillé en entreprise, le libéralisme restera probablement une notion peu concrète, diabolisée par les uns, portées aux nues par les autres. Monsieur Sarkozy a, à nouveau, réussi un joli coup en matière de communication autour d’un véritable casse-tête : comment vendre l’idée de l’individualisme au plus grand nombre ? C’est splendide de voir qu’avec un American Dream au rabais, il a rallié à lui une France populaire, miséreuse, une France désireuse de « travailler plus pour gagner plus ». Une promesse bien vide tant les limites sont nombreuses.

— Il n’y a pas de travail pour tout le monde dans ce pays. Pas pour l’instant. Les politiques de droite des 5 dernières années n’ont pas résorbé le chômage ni la baisse constante du pouvoir d’achat. Travailler plus ne permettra pas de gagner plus, au rythme où vont les choses, ça permettra bientôt de travailler tout court. Pour un employeur, l’équation est simple si on pose la question en ces termes : qui choisir, celui qui travaille 40 heures par semaine pour un salaire donné ou celui qui en travaille 50 pour le même salaire ? En faisant sauter un acquis social, on entraînera les salariés dans une compétition encore plus féroce qu’elle ne l’est déjà. Au passage, je faisais mes 55 heures hebdomadaires du temps où je vivais en Allemagne, je ne gagnais pas plus que ceux qui en faisaient 39 dans la même entreprise et mon poste a quand même été “rationnalisé”.

— Les politiques de gauche ne créent pas d’emplois et font fuir les entreprises. Vieille rengaine tellement éculée qu’il est surprenant qu’elle fonctionne encore. 5 ans de politiques de droite. Combien de licenciements, combien de plans sociaux, combien de délocalisations ? Les entreprises du CAC 40 se portent pourtant bien. On culpabilise ceux qui “profitent” du système depuis 20 ans et vivent des aides de l’État. Mais ces entreprises leur donnent-elles du travail, elles dont les profits sont générés par leurs employés ? C’est vrai, sans les aides, la situation serait plus simple, marche ou crève, on aurait bien moins de chômeurs, mais beaucoup plus de morts. Sélection naturelle on a dit.

— Le libéralisme est pour tous. Faux et archi-faux. Il suffit de regarder dans le monde qui nous entoure pour se convaincre du contraire. L’immobilier et le tourisme explosent à Dubaï. Certains promoteurs et autres pétroleux-reconvertis gagnent en un mois le décuple du salaire annuel du Français moyen. Les petites mains qui bâtissent dans ce paradis du Moyen-Orient sont des Pakistanais payés 50€ par mois. Un ultra-libéral de ma famille me disait : « Tu as le choix, tu peux être dans la minorité qui exploite les gens ou dans la majorité qui est exploitée. Personnellement, j’ai fait mon choix ». Même si ses propos me donnent la nausée, ils sont infiniment plus honnêtes et cohérents que ceux de Monsieur Sarkozy qui promet les fruits du libéralisme à tous.

Revenons au changement. Imaginez une équipe de foot. Elle perd, à maintes reprises, pendant cinq ans. Arrive le moment de la reconduction ou de l’éviction de l’entraîneur. Sa défense c’est l’attaque. Il veut le changement. Mais tout en gardant son poste d’entraîneur mais avec une promotion au passage et sans changer l’équipe. Quand on l’attaque sur ses résultats, il se défend bec et ongle qu’ils sont positifs. Oui mais dans ce cas, à lui d’en faire la preuve et s’ils le sont, pourquoi changer ??? On change ce qui ne va pas, pas ce qui va, si ? Feriez-vous confiance à cet entraîneur ? C’est pourtant la ligne rhétorique adoptée par Monsieur Sarkozy, ligne, que dis-je, ficelle, tellement énorme que des millions de Français se laissent berner. Et pourtant, que le paradoxe est gigantesque, changer, alors qu’on a un bilan soi-disant positif, une aberration…

Là où Monsieur Sarkozy a réussi le changement, c’était hier, dans son discours, un vrai discours de prom-queen, de Miss France tout juste élue et déjà dégoulinante de bons sentiments, un vrai discours de gauche, un discours pour les petits, les sans-grades, les oubliés, pourvu qu’ils ne soient pas “nettoyables” ou génétiquement enclins à la délinquance ou à la pédophilie (le suicide passe, mais à condition de le faire proprement, hein ?!) Il a au passage redonné la parole à ses troupes quasi-muselées pendant les dernières semaines, ce qui devait d’ailleurs arranger les plus modérés d’entre eux tant certains propos de Monsieur Sarkozy étaient indignes d’un homme candidat pour la présidence du pays.

Royal, “l’incompétente”, la “victime” était à l’autre extrême. On eut presque dit que c’était elle, la politicienne de droite. Sérieuse, stricte, le Sphinx et les énigmes qu’elle pose. Jamais depuis 1981 un socialiste n’avait réalisé un tel score, jamais sa victoire finale n’avait paru aussi incertaine. J’ai beau embrasser ses idées et son projet, je ne suis pas aveugle. La gauche s’étend sur un éventail idéologique trop large pour trouver une cohérence, si elle penche trop au centre, elle perdra l’électorat d’extrême gauche, si elle courtise trop cet électorat, les voix Bayrou la fuiront.

Et pourtant, que de symboles dans cette candidature. C’est la première fois qu’une femme atteint le second tour de l’élection présidentielle dans notre pays, un formidable renouveau de l’esprit féministe pourrait renaître, mais je ne vois rien venir. Le « plafond de verre » qui existe dans les entreprises semble frapper la politique également. On l’a assez entendu, le fameux « je ne vais pas voter juste parce qu’elle est une femme », et cet argument a fini par retourner la portée symbolique de ce geste et de l’image de la présidence du pays et risque de détruire le symbole fort qui permettrait à beaucoup de choses de changer les politiques salariales et la part des femmes en politique en France, bien à la traîne si on la compare aux autres pays de l’Europe.

Pour finir sur une note plus légère et pour ceux et celles qui ont eu le courage de lire ce texte jusqu’au bout, je rappellerai simplement qu’un candidat à la Présidence de notre pays se doit d’être irréprochable ou de tout faire pour l’être. J’aurais apprécié que le chauffeur de Monsieur Sarkozy respecte les aspects aussi élémentaires du code de la Route que celui qui consiste à s’arrêter lorsqu’un feu tricolore est au rouge. « Un État modeste et qui rend des comptes » ? Pardon, c’est l’énigme du Sphinx.


Chères lectrices, chers lecteurs,

Dimanche 22 avril 2007 sera un jour important pour la France. Nous aurons à choisir entre une droite extrême voire une extrême droite, un candidat d’un centre indéfini et indéfinissable et la candidate de la gauche. Les trois premiers sont opposés à la pleine et entière égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels. Deux d’entre eux cultivent la haine des autres. C’est pour cela et pour éviter un nouveau séisme comme en 2002, que Zanzi et moi appelons à voter Ségolène Royal dès le premier tour. En 2002, nous avons eu des regrets. En 2007, nous risquons les remords et la honte. Un deuxième tour Sarkozy/Le Pen n’est pas une fiction. Vous le savez comme nous !

Rejetez dès dimanche l’homophobie, la xénophobie, le racisme, la haine et l’exclusion ! Faites comme nous : votez Ségolène Royal dès le premier tour.

Bon vote.

Zanzi & Daniel C. Hall
Les Toiles Roses

 
Lire aussi :
Juju : ce post et cet autre.
Matoo : ce post.
Freaky : ce post.

 

Post de nos amis de GayClic.com (reproduit avec leur autorisation) :



Après avoir défrayé la chronique en début de semaine suite à ses propos dans Philosophie Magazine laissant entendre que la pédophilie était innée puisque génétique, Nicolas Sarkozy revient à nouveau sur le sujet dans un entretien au journal Libération dont voici un extrait :
Pourquoi avoir déclaré que la pédophilie était génétique ?
Nicolas Sarkozy :
« Je n'ai pas dit exactement cela. J'ai expliqué que tout ne dépendait pas de l'acquis, mais qu'une partie pouvait être de l'inné. Dans quelle proportion ? Je ne suis pas savant. Par exemple, quand j'étais enfant, j'étais choqué parce que l'on expliquait, quand un enfant était homosexuel : "Sa mère a eu tort, elle a dormi avec lui." Quand un enfant était anorexique, on disait : "Le père était absent." Quand un enfant était autiste, on disait : "Oh là ! Les parents ont divorcé, cela a provoqué un choc." Depuis, on sait que l'autisme, c'est génétique. Je pense aussi que la sexualité est une identité. »
Pourquoi Nicolas Sarkozy, interrogé sur la pédophilie, ne peut s'empêcher de prendre comme exemple l'homosexualité pour appuyer sa thèse, en y associant également l'autisme et l'anorexie ?! Pédophilie, homosexualité, autisme, anorexie... si ça ce n'est pas de l'amalgame ! GRRRRRRR !!

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