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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 08:55

C’est aujourd’hui, mercredi 19 juillet que Le secret de Brokeback Mountain, le bouleversant film d’amour entre deux cowboys signé Ang Lee est disponible dans les bacs (Pathé !). Pas moins de trois éditions sont proposées : une simple se contentant du film (ce qui est déjà, en soi, un vrai bonheur) ; un collector un peu maigre malgré ses 2 DVD (un making of, une courte interview du réalisateur, des interviews des adaptateurs) et une édition ultimate plus conséquente puisque s’y ajoutent la nouvelle originale, le CD de la musique, un album de photos de tournage et un jeu de photos du film.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LES NEWS ROSES
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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 07:58

Fiche technique :
Avec Jake Gyllenhaal, Heath Ledger, Michelle Williams, Anne Hathaway, Randy Quaid, Linda Cardellini, Anna faris, Scott Michael Campbell et Kate Mara. Réalisé par Ang Lee. Scénario : Larry McMurty et Diana Ossana, d’après la nouvelle d’Annie Proulx. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Compositeur : Gustavo Santaololla et Rufus Wainwright.
Durée : 134 mn. En salle le 18 janvier 2006.
Résumé :
Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain.
Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue.
À la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen.
Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain.
L’avis de Arnaud Weil-Lancry (DvdCritiques) :

Auréolé de multiples récompenses dont quatre Golden Globes, Le Secret de Brokeba
ck Moutain est le dernier film de Ang Lee. On pourrait éventuellement dire, oh, encore un film sur des cow-boys… Et bien, franchement, préparez vos mouchoirs…
Critiquer ce film…

Qui dit critique de film, dit logiquement argumentation pour visionner ou refuser ce film, et dans le cas présent, pour bien sûr y aller. Toutefois, les mots manquent, la parole flanche et les verbes les plus châtiés paraissent de craie pour inutilement défendre un film qui semble n’avoir été créé qu’en tant qu’ode au Cinéma. Oui, le dernier film de Ang Lee est une pure merveille, une de ces œuvres qu’on ne visionne qu’une fois l’an au détour d’un chemin perdu. Ainsi le réalisateur taiwanais renoue avec le succès après Hulk et le risible Chevauchée avec le diable et démontre sa capacité à réaliser un film doté d’une réelle et authentique personnalité. Enfin.

Un contenant à l’étroit pour son contenu…

Rarement de telles émotions m’auront assailli lors d’une projection cinématographique. Tout est exemplaire de préciosité et de superbe : réalisation, photo, bande originale et bien sûr, les acteurs… Deux jeunes pousses montantes de Hollywood, sur les marches bien senties de Robert Redford ou de plus jeunes grands frères tels que Brad Pitt ou Matt Damon. Relativement peu connus, Heath Ledger et Jake Gyllenhaal n’ont pas hésité à écorner leur image de beaux gosses à la dentition et à la plastique parfaite pour incarner Ja
ck et Ennis, deux cow-boys gardiens de bétail qui vivront une passion intense au début des années 60. Dès lors, chacun partira vivre sa vie, mais en demeurant éternellement marqué par Brokeback Mountain. Ce lieu si magique et si enchanteur, véritable madeleine de Proust, finit par symboliser l’amour de ces deux durs au cœur tendre sans que malheureusement aucun d’entre eux ne parvienne à s’arracher à sa vie normalisée et si bien rangée. Alors que Jack s’embourbe dans une vie carrée et suave, Ennis, lui, dépérit dans une vie d’une misère consternante, sans espoir et dépourvue d'amour. Cette dernière sera la représentante permanente du rejet obsédant de ce jeune péquenot bourru d’une vie pourtant si alléchante proposée en vain par Jack.
Espoir d’un amour, souvenir d’une vie, Brokeba
ck Moutain restera pour les deux hommes un des rares moments ou ces deux jeunes romantiques auront pu exister à part entière. Ce romantisme omniprésent est soutenu à chaque instant par la mélancolie si poignante du regard juvénile de Jake Gyllenhaal, et par l’intransigeance si effarante de Heath Ledger. C’est de cet antagonisme si subtilement représenté à l'écran que Le Secret de Brokeback Mountain tire toute sa force et sa réussite. L’essence de ce film demeure finalement intimement lié à ces moments magiques admirablement mis en scène par un réalisateur parvenu à un nouveau seuil de maturité. Des scènes d’une sincérité sans égale, dont le climax émotionnel demeurera la visite de Ennis auprès de la famille de Jack. Avec Le Secret de Brokeback Moutain, Ang Lee signe un film d’une rare intensité et bouleversant au plus haut point. De cette expérience au firmament du 7ème Art, on ressort chamboulé, le cœur éclaté et les larmes au fond des yeux.
L’avis de Arabe, musulman et gay :

Dimanche dernier, je suis allé voir Le Secret de Brokeba
ck Mountain. J’attendais avec impatience sa sortie depuis le mois de novembre, et je n’ai pas été déçu. C’est un excellent film, très touchant et très émouvant.
Avant d’aller le voir, je m’étais posé la question sur le genre de public qui pourrait s’intéresser à ce film. Serait-il exclusivement gay ? (ce qui insinue qu’en allant le voir, je m’affiche en tant que tel, un coming-out cinématographique ;-)) Il y avait un type qui parlait sur son blog d’une ambiance « gay pride » dans la salle où il est allé le voir ! Tiens, ça risque d’être intéressant !

Je m’attendais à une salle comble mais ce n’était pas le cas ! Malgré les excellentes critiques accordées à ce film, le fait qu’il soit catégorisé Gay fait hésiter pas mal de gens. Tant pis pour eux ! Le public était « normal », pas de Drag Queen, ni de mecs en cuir, donc pas de gay pride avant l’heure ;-)

Le film raconte une histoire d’amour entre deux cow-boys dans toute sa complexité, puisqu’elle se passe dans les années 60 et dans un univers extrêmement macho. Les lieux de tournage sont d’une extrême beauté, ça m’a donné envie de partir en rando. Premier rapport physique dans le style « chèvre du berger », puis on découvre une sensibilité et une fragilité refoulées et qui émergent à la surface dans les moments de tendresse, mais qui finissent par disparaître derrière le masque du « mec dur à cuire ».

Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire, je vous encourage à la découvrir vous-même en allant voir ce film (si ce n’est déjà fait).

Tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai pleuré en regardant ce film. Eh oui ! Le grand macho que je suis et qui pense qu’un homme ne doit jamais pleurer, avait des larmes chaudes qui coulaient sur les joues dans l’obscurité de la salle de ciné ! Il m’a vraiment bouleversé ce film et le processus d’identification a marché à merveille pour moi et je vous laisse deviner avec qui des deux personnages c’était. Chapeau Lee (de cow-boy bien sûr ;-)).
 
Pour plus d’informations :
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Par Arnaud Weil-Lancry et Arabe, musulman & gay - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 07:57

Fiche technique :
Avec Jake Gyllenhaal, Heath Ledger, Michelle Williams, Anne Hathaway, Randy Quaid, Linda Cardellini, Anna faris, Scott Michael Campbell et Kate Mara. Réalisé par Ang Lee. Scénario : Larry McMurty et Diana Ossana, d’après la nouvelle d’Annie Proulx. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Compositeur : Gustavo Santaololla et Rufus Wainwright.
Durée : 134 mn. En salle le 18 janvier 2006.
Résumé :
Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain.
Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue.
À la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen.
Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain.
L’avis de MérovingienO2 :

Mettons les points sur les « i » : Brokeba
ck Mountain n'a rien à voir avec la définition réductrice que les médias en font. Sans arrêt classé « western gay », le nouveau film d'Ang Lee ne peut définitivement pas supporter cette étiquette pour la simple raison que ce n'est pas un western et qu'il ne parle pas d’homosexualité. Certes, les héros sont deux cow-boys amoureux mais la vraie force du film (tiré d'une nouvelle d'Annie Proulx) n'est pas dans le détournement ou le respect des codes homos mais bien dans l'universalité des thèmes abordés.
Après une escapade hollywoodienne dans le sens grand spectacle du terme (élégant Tigre et Dragon, bancal Hulk), le réalisateur taïwanais revient à ses premières amours avec un drame intimiste tout en nuance. Raisons et Sentiments, Ice Storm, Sucré Salé... Des petites perles indépendantes sans fioritures, profondes, subtiles, délicates et émouvantes et dont Brokeba
ck Mountain pourrait être considéré comme le firmament. D'une certaine manière, on pourrait penser que le 9ème film du cinéaste est un croisement entre Garçon d'Honneur (qui abordait déjà le parcours d'un homo arrangeant un mariage de convenance pour plaire à ses parents) et la Chevauchée avec le Diable (pour les grands espaces). Rythme lent, plages contemplatives, absences de dialogues au profit de la suggestion de l'image...
L'amour naissant entre les deux hommes n'a rien de salace et n'emprunte rien à l'imagerie des fantasmes gays (pas même le côté cow-boy ultra viril culbutant son partenaire en gardant ses bottes). Il est juste pur, innocent, sincère et universel. La première rencontre chez l'employeur sous un ciel paradisiaque marque un début d'intérêt discret (le reflet dans le rétroviseur), la complicité s'épanouit au fil des jours qui passent, l'attirance sexuelle naissante inavouée passe par une image très simple où Ennis se lave nu derrière Ja
ck comme si celui-ci fantasmait déjà... Une mise en place tranquille où la caméra caresse les âmes des deux personnages en leur construisant une vraie psychologie : un romantique souhaitant s'affirmer et un refoulé bien plus mal à l'aise avec sa sexualité. La première scène d'amour marquera bien la caractérisation de chacun, Ennis repoussant d'abord un Jack qui s'offrira à lui sans hésiter.
La suite du récit voit les deux amants retourner à la réalité et confrontés au regard des autres : nous sommes en 1963 et l'homosexualité est très mal vue dans l'état de Wyoming (et encore plus au Texas où se déroule une partie du film). Par peur d'agressions homophobes et sous la pression du regard de l'autre, les deux hommes s'éloignent pour construire une petite famille modèle. La rupture est déchirante, silencieuse. Le souvenir est insistant surtout dans un contexte où l'idéal du cow-boy rattaché à la nature est mis à mal par un monde plus matérialiste et sombre. La vie de famille devient un Enfer vampirique (Lureen Twist, femme d'affaire ne se souciant guère de son foyer) ou tout simplement un piège affectif dans lequel on s'enferme soi-même (Ennis qui refuse d'accepter ce qu'il est et fait l'amour à sa femme en pensant à Ja
ck).
Sans jamais faire dans le militantisme pour la cause homosexuelle, Ang Lee nous montre que la peur des autres est tout aussi destructrice que la peur de soi-même. Dans la dernière partie du film, une conversation téléphonique viendra semer le trouble dans l'esprit du spectateur : alors que Lureen raconte la mort absurde de Ja
ck, des images viennent contredire ses propos en offrant une autre vision des choses. Jack est-il vraiment mort par accident ou bien s'agit-il d'un mensonge de sa femme pour préserver sa dignité de beauf ? Ne serait-ce pas simplement Ennis qui imagine lui-même un crime qu'il a toujours redouté ? En une seule séquence, le réalisateur parvient à toucher tout le monde en laissant soin au public d'apporter sa propre réponse au débat pour l'acceptation et le respect de l'homosexualité.
Mais si Brokeba
ck Mountain parvient à faire chavirer les cœurs avec autant de retenue, c'est bel et bien parce qu'il traite tout simplement d'un sentiment universel : le regret de l'amour inavoué. Tout le long du film, Ennis reniera son identité : ses escapades avec Jack ne sont que des volontés de préserver une part de bonheur intemporel mais sans jamais accepter de franchir le pas. Sa peur des autres et de lui-même l'enferme dans une solitude où il finit par faire du mal à ceux qui l'aime, que ce soit Jack, sa femme ou sa fille. La mélancolie est graduelle : plus on avance dans les rendez-vous amoureux, plus les paysages idylliques perdent de leur prestige, les ciels ouverts à un avenir restant à écrire finissant par disparaître du cadre pour laisser place à la réalité plus terre à terre. Le plan final, tout simplement déchirant, marque la fin d'un parcours intérieur où Ennis ne pourra plus qu'accepter sa solitude en ressassant son passé par le biais d'une photographie de Brokeback, figée, petite, pratiquement insignifiante et accrochée à côté d'une petite fenêtre ne donnant que sur le vide. Ne pas passer à côté de sa vie quand celle-ci se présente à soi, tel semble être le message qu'Ang Lee énonce avec délicatesse via cette histoire d'amour bien plus universelle que polémique.
Il est soutenu dans sa démonstration par le jeu tout en nuance de Jake Gyllenhall, parfait en romantique acceptant la réalité de la situation en comblant le vide affectif laissé par Ennis et les seconds rôles plus effacés parviennent à exister en une poignée de séquences fortes (mention spéciale à Michelle Williams qui s'affranchit du rôle de Jen dans Dawson en devenant une femme qui sait mais qui se tait). Néanmoins, la vraie révélation du film est sans conteste Heath Ledger qui, après une série de films oubliables (Chevalier, 10 bonnes raisons de te larguer, Les Frères Grimm), trouve ni plus ni moins que le rôle de sa vie et surprend par son expression monolithique convenant à merveille à l'intériorité des émotions et suggérant parfaitement les blessures qui titillent son personnage.

Au-delà de la réussite plastique du film (superbe photographie, des montagnes enneigées à la poésie iconographique du cow-boy devant des feux d'artifices, sans oublier les scènes d'amour tendre baignées dans une lumière rassurante), Le Secret de Brokeba
ck Mountain s'impose comme une bouleversante réflexion sur la société américaine et son homophobie latente, mais aussi et surtout comme un drame intimiste où l'amour non assumé peut être destructeur. Pudique et profond, cette œuvre a mérité son Lion d'Or et devrait sans peine remporter l'Oscar du Meilleur film lors de la prochaine cérémonie. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
L’avis de Romain Le Vern :

Sur le papier, « la passion vécue par deux hommes, un propriétaire de ranch et un spécialiste du rodéo, qui se rencontrent à l'été 1961 entre le Wyoming et le Texas ». Hâtivement présenté comme un western gay, avec une présentation qui peut à sa simple lecture susciter la moquerie bêtasse, Brokeba
ck Mountain est en réalité un film extrêmement viscéral. L’impression qu’il provoque est d’autant plus forte que l'on ne s’attend pas à être autant bouleversé par une histoire d’amour, a priori anodine et qui en fait confine au sublime. Alors que pendant toute la première partie, on a l’impression que le scénario dynamite les us et coutumes d’un genre balisé (le western), on se rend compte très vite que la suite raconte une toute autre histoire : celle d’un amour qui ne s’est jamais fini, d'une caresse indicible qui a suscité de multiples charivaris intérieurs, de sentiments de lâcheté vis-à-vis de la morale bien pensante, d’étreintes violentes qui trahissent l’absence, l’attente ou le désir, et surtout le refoulement des pulsions. Au bout de ces bobines, on est floués. Floués par l’élégance suprême de cet empire des sens qui en dit long par le simple pouvoir de la suggestion, sans avoir le moindre recours à la pénible démonstration.
Premièrement, et c’est un immense atout, le film semble témoigner un mépris radical pour les étiquettes. D'où le pari casse-gueule : dans quel sens considérer ou prendre le film ? À cette question, Ang Lee, cinéaste définitivement surprenant (c’est peut-être son meilleur film), a le bon goût de ne pas répondre. Précisément, il recherche ici à travers une forme a priori obsolète un moyen de décortiquer une société phagocytée par les apparences et l’uniformité. Le seul film récent qui ait réussi cette même gageure est Loin du Paradis (Todd Haynes, 2003) qui scrutait sous les multiples sourires de son héroïne la détresse absolue des frustrations. En creux, Haynes donnait à réfléchir sur les diktats actuels en même temps qu’il filmait le plus beau et flamboyant des mélodrames à la sauce Douglas Sirk sans tomber dans le pastiche cynique. Brokeba
ck Mountain appartient à cette lignée de films qui parviennent à dynamiter les conventions d'un genre tout en restant subtilement bouleversant. Sous son apparence romanesque, car le film est foncièrement romanesque et romantique, il dit des tonnes de choses fondamentales sur l’existence et balaie avec classe les clichés comme les préjugés. De manière plus pragmatique, le film peut se lire comme une démonstration de l’éclectisme filmique d’Ang Lee, capable d’enchaîner des projets hétéroclites avec une même et incroyable virtuosité, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Il aime à s’exprimer dans des registres aussi dissemblables que la comédie (Salé Sucré), le drame intimiste (Ice Storm), le block-buster malade (Hulk), le wu-xia-pian grand public (Tigre et dragon). Quelque part entre Garçon d'honneur, Chevauchée avec le diable et Ice Storm, Brokeback Mountain ressemble à une sorte de western audacieux qui se plaît à ne pas appliquer les bonnes règles et surtout à ne pas raconter la bonne histoire...
Je t'aime, moi non plus

Le film commence dans la nonchalance, la quiétude ambiante pour progressivement devenir le réceptacle des passions. Ang Lee s'attarde sur les prémisses d’une liaison entre deux hommes et dessine de manière remarquablement précise, sans chichis ni fioritures, une relation nouvelle avec son cortège d’œillades enflammées, de gestes maladroits et de détails infinitésimaux qui trahissent l'attirance électrique. C’est le produit d’une attirance réciproque facilitée par l’isolement. Seulement, ce qui aurait dû n’être qu’une passade se révèle très vite un besoin urgent et vital. Désir brûlant de revoir la personne aimée. Petit à petit, les deux hommes réalisent qu’un lien extrême naît entre eux mais que la barrière sociale du conformisme empêche cette relation et l’oblige à être vécue de manière cachée. Quitte à mener sa propre vie à côté, à fonder une famille, à garder le mensonge et à vivre avec ce joug. Histoire de ne pas admettre ce qu'on est intérieurement. La forme joliment illustrée (des paysages sublimement photographiés) ne cache point un cheminement fictionnel classique – même si de classicisme, il en est question ici. En profondeur, tout ce que le réalisateur raconte s’avère d’une intelligence inouïe.

Le soin apporté à la psychologie des personnages (la rudesse animale de Ennis-Heath Ledger ; la sensibilité latente de Ja
ck-Jake Gyllenhall) permet au film d’éviter les pires écueils. Alors que dans d’autres mains (Gus Van Sant et Joel Schumacher étaient paraît-il intéressés par le sujet), le projet aurait certainement été un prétexte pour filmer des éphèbes paumés dans la nature avec de lourdes connotations salaces, Ang Lee impose sa sensibilité à chaque plan, insiste sur l’idée de paradis édénique, à la fois havre de paix et refuge intérieur voire mental pour les personnages, en mettant en résonance deux mondes bien distincts (Jack et Ennis, isolés, perdus dans les immenses paysages rocheux du Wyoming et encerclés par une nature bienveillante ; les deux hommes séparés confrontés aux autres et aux contingences de la vie) et rappelle accessoirement que sensibilité ne rime pas avec sensiblerie.
La preuve, il y a une foultitude de beaux, de très beaux passages. Les regards subrepticement échangés entre les deux hommes lors de leur première rencontre chez le fermier. Cette première fois où Ja
ck propose à Ennis de venir le rejoindre. Ce baiser fougueux lorsque les deux hommes se retrouvent après quatre ans de séparation ardue. Ce moment de soudaine et bouleversante lucidité lorsque Ennis comprend la vérité au sujet de son camarade. Tout est affaire de regards inquiets, amoureux, souvent tristes, de personnages prisonniers de leur condition. Tout est affaire de silences, aussi ; parce qu’on communique mal ou alors on refuse de se parler, de peur de dire ce qu’on pense ou ressent. Les personnages ne voient pas le temps passer (et les ravages que cela peut causer), observent leurs enfants grandir sans savoir l’âge qu’ils ont et surtout se sacrifient sans pouvoir accéder à ce qui restera comme un idéal.
Avec deux acteurs en état de grâce (Jake Gyllenhall et Heath Ledger), choix inattendus et pourtant gagnants, le cinéaste capte l’amour au-delà des mots et met en scène une sublime histoire qui n’autorise pas les larmes de crocodile ni même l’ombre d’une quelconque facilité. Lee exploite toutes les vertus du non-dit et préfère un regard expressif au moindre bavardage. Logique des dispositifs mis en place : il en résulte une œuvre d’une beauté trouble et inouïe qui choisit de se taire pour faire exploser à l’écran le vécu de chacun. Peu importe la sexualité tant le film parle avant tout à tous ceux qui ont connu l'amour et surtout une histoire d'amour qui ne s'est jamais finie. Là où le désir le plus secret le dispute au songe le plus désenchanté. C’est tragique et universel, comme dans le plus beau des westerns.

Pour plus d’informations :
Bande annonce
Par Mérovingien02 et Romain Le Vern - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 07:56

Fiche technique :
Avec Jake Gyllenhaal, Heath Ledger, Michelle Williams, Anne Hathaway, Randy Quaid, Linda Cardellini, Anna faris, Scott Michael Campbell et Kate Mara. Réalisé par Ang Lee. Scénario : Larry McMurty et Diana Ossana, d’après la nouvelle d’Annie Proulx. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Compositeur : Gustavo Santaololla et Rufus Wainwright.
Durée : 134 mn. En salle le 18 janvier 2006.
Résumé :
Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain.
Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue.
À la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen.
Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain.
L’avis de Arnaud Sanchez :

Il est 22h00 quand j’entre dans le hall du cinéma. Le choix du film est fait depuis bien longtemps, depuis que j’ai entendu les nombreux éloges qui ont été faits sur le Secret de Brokeba
ck Mountain et le Lion d’Or qui a couronné le magnifique travail de Ang Lee ainsi que les critiques des virulents homophobes et congrégations religieuses à propos de ce film. C’est donc non seulement aller voir un film pour admirer une œuvre mais c’est aussi un acte militant.
Pour tout vous dire, l’acte militant aurait pu s’arrêter bien vite. Vous connaissez le sentiment que l’on éprouve quand on rentre dans un bureau de tabac et que l’on souhaite acheter une revue pornographique ? Vous avez la sensation qu’un regard, qu’un jugement se porte sur vous. Et bien j’ai éprouvé le même quand il s’est s’agit de dire le nom du film. Ce moment, si je vous le rapporte, est important parce qu’il conduit à une autre analyse du film, ou plutôt une mise en bouche.

Un western gay, et plus largement un film, est une idée bizarre parce qu’elle donne l’impression de viser une population spécifique. Pourtant elle se légitime par la disparition totale de cette même population de nos toiles et petits écrans. J’exagère à peine. Urgences et les quelques séries dans le même genre ont elles compris qu’il fallait être plus représentatif de son public et donc de la réalité.

Je ne regrette pas d’être aller voir ce film, ne serait-ce que pour le pied de nez que j’ai adressé en prenant mon billet aux Vanneste et à tous les signataires de cette infâme pétition dont trop de parlementaires UMP se sont encanaillés.

Atypique, original, ambitieux, voilà les mots qui me sautent immédiatement à l’esprit. Il faut beaucoup de courage, de sérieux, pour traiter une histoire d’amour de ce type. Deux hommes, cow-boys, dans l’Amérique profonde se rencontrent, se séparent, se retrouvent et se déchirent.

C’est au paradis, à Brokeba
ck Mountain, lieu de calme et de solitude, où Jack et Ennis vont s’éprendre l’un de l’autre, le temps d’une saison. Une complicité qui se tournera peu à peu en passion destructrice.
Ce n’est que quatre ans plus tard, leurs vies construites, que les retrouvailles se font, qu’un regard rappelle les moments passés ensemble, prélude au dévaste du reste.

De l’ignorance des hommes, ils ne vivront qu’une vie en pointillé où leur relation manque les répliques qui ne savent traduire leurs sentiments, où les chaises vides sont légion, où les vêtements sans corps ont toutes leurs places.

De leurs propres égoïsmes, ils gâcheront la vie de leurs entourages, leurs mariages, parce que ces masques sont trop minces pour se dissimuler la vérité. Le regard des autres est ce qui sépare, ce qui les sanctionne, ce qui les tue. Comme disait Renaud, pour vivre heureux, je vis caché, au fond de mon bistrot peinard, dans la lumière tamisée, loin de ce monde de bavards.

Alors j’irai le revoir, parce qu’il m’a touché, n’en déplaise aux réactionnaires. Seul, n’en déplaise à ceux qui devaient m’accompagner.

L’avis de Chorizoo :

(Sur les blogs pédés, ça va devenir aussi incontournable que la chronique du dernier album de Madonna...)

Comme j'ai zappé ce dernier, il faut bien que j'affronte celui-là ; je veux parler bien sûr de Brokeba
ck Mountain (le secret, on s'en tape !) vu mardi en avant-première (dans une salle quasi-comble, mais – bizarrement ? – pratiquement que des gens normaux, comme vous et moi (hihi) , pas de follasses glapissantes et/ou emperlouzées ouf !)
Bien que vu dans des circonstances un peu spéciales sur lesquelles je ne reviendrai pas (tant mieux pour vous, ô fidèles lecteurs, qui suivez...) et qui m'ont, au moins un peu au début , un chouïa disturbed, je peux vous dire que j'ai vraiment beaucoup aimé ça.

Quand j'avais lu la nouvelle d'Annie Proulx, il y a quelques années (la première du recueil Les pieds dans la boue, livre que j'avais acheté sans rien en connaître, juste grâce à la photo de couverture, et cette première ligne de la quatrième de couv' « l'histoire d'amour de deux cow-boys » ce que je pourrais nommer un achat d'impulsion...) je m'étais dit que ça ferait un sacré film. Le western est un genre crypto-pédé, c'est bien connu, mais retourner le machin comme un gant et en faire une vraie histoire d'amour, ça n'avait encore jamais été fait à ma connaissance... Et plaf ! voilà encore une bonne idée qu'on m'a piqué (Caliméro des bonnes idées...)

J'ai vu le film, je viens de relire les 37 pages de la nouvelle, et une chose est frappante, la fidélité entre le texte original et son portage à l'écran (ouais, hein, feignasse de scénariste qu'a pratiquement rien eu à faire, juste qu'à recopier...) On y retrouve quasiment à la virgule près les lignes de dialogues. Tout est là.

Bon, je ne vous ferai pas l'affront de vous raconter l'histoire (si vous n'en avez pas entendu parler, vous venez peut-être de passer six mois en cure de sommeil...). Ce genre d'histoire d'amour belle-comme-tout-mais-que-fatalement-ça-peut-pas-bien-finir qui ne peut que tournebouler et faire pleurnicher le midinet que je suis (et j'y prenais peut-être ce soir-là un plaisir masochistement encore plus pervers, du fait de la situation particulière de ce soir-là, comme si j'avais eu comme qui dirait un message à faire passer, avec plusieurs i sur lesquels mettre des points. Mais ceci est une autre histoire...)

J'avais au départ, je l'avoue, quelques réticences : les histoires gay vues par Hollywood ne sont pas forcément my cup of tea d'une part, et Ang Lee ne fait pas a priori partie de mes réalisateurs de chevet d'autre part. Plus le fait que la salle était comble (ça, ça doit être mon côté snobinard)...

Trois raisons donc d'être méfiant, mais finalement, pas du tout, ce fut une très agréable surprise (j'étais étonné en sortant, avec mes yeux un peu de lapin russe à trente cinq nuits de chagrin, de voir quelle heure il était : je n'avais simplement pas vu passer ces deux heures et demie...)

Le film est ample, la nature impressionnante, les paysages majestueux, les cieux somptueux, les vieilles bagnoles américaines très photogéniques (je confesse par ailleurs prendre un plaisir pervers à mater des pi
ck-up pourris comme celui de Jack, pour moi c'est ça l'Amérique...)
Les acteurs (faut que je reprenne mon papier, les noms sont « inretenables » et/ou imprononçables) sont très impeccables : Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, bourrins bourrinant plus vrai que nature. On parle beaucoup du second (notamment pour les oscars) mais c'est l'autre qui m'a vraiment scotché. Une performance d'acteur (un bémol : dommage que tous les deux aient d'ailleurs bien insisté, lors des interviews de promo, sur le fait que c'était vraiment un rôle de composition, et que, ben vous savez c'est 'achement difficile d'embrasser un autre mec pour de semblant, mais, comme dit Bourvil « Quand on est artiste faut faire tous les genres... ») assez bluffante, tête baissée, bouche fermée ne laissant échapper qu'un vague marmonnement, comme ramassé à l'intérieur de lui-même et ayant peur de voir ce qui s'y passe vraiment. In the closet. Avec mention encore plus spéciale lors des scènes finales (ça c'est du beau mélo, et pourtant, bizarrement, il n'y a rien de plus que ce qui est écrit dans la nouvelle, mais là ça m'a paru encore plus fort, peut-être justement le contraste entre l'intensité de ce qui se passe à l'intérieur de lui, et le rien qu'il laisse affleurer...)

De quoi pardonner les quelques maladresses du film, des traits parfois un peu schématiques gros sabots (la famille de Ja
ck) et surtout ce parti pris de pudeur extrême, comme si le fait d'avoir choisi ce sujet était déjà tellement énorme qu'on (Ang Lee) ne pouvait s'autoriser à être un peu plus démonstratif. Pas de kikis à l'air, donc, mais pas non plus énormément de scènes explicites. Hormis la première fois où Ennis et Jack font l'amour sous la tente, et la scène des retrouvailles viriles dans l'arrière-cour, le voyeur potentiel en sera pour ses frais. (J'avoue ne pas avoir été frustré à ce propos, puisque je savais déjà ce que je venais y chercher, et qu'on pencherait davantage du côté du sublime (la passion) que du trivial (the fuck)...)
Amour contrarié, impossible, malheureux, qui se prolonge sur vingt ans, où l'on ne peut voir l'autre que ponctuellement, à la sauvette, de loin en loin, furtivement, où la distance et la durée exacerbent la souffrance de ne pas pouvoir partager davantage avec l'autre, où il faut dissimuler sa vraie nature dernière une couverture sociale conforme et rassurante, où l'on est surtout seul dans sa tête à ressasser ses frustrations et/ou ses espoirs, ça ne pouvait que me plaire, forcément...

Surtout quand on découvre que celui qui aimait le plus l'autre n'était pas forcément celui qui était le plus capable de l'exprimer. La symbolique du placard a l'avantage de boucler la boucle métaphorique (il restera ad vitam aeternam in the closet).

L'amour, c'est peut-être ça, une carte postale punaisée à l'intérieur d'un placard, et une vieille chemise suspendue à un cintre juste en dessous.

L'amour, la recherche de l'amour, le souvenir de l'amour, (l'illusion de l'amour ?) voui tout à fait dans mes cordes, ça.

Avec, pour terminer, juste une précision, pour les spectateurs non-initiés (oui, oui, ceux qui se sont mis à rire – gênés ? – à la première étreinte ou au premier patin) : deux hommes qui s'aiment, qui font l'amour, primo ça existe (faudrait voir à vous z'y habituer !) et deuzio ça ne se traduit pas uniquement par des enculades féroces et des grognements de grizzly...

Yep ! Le mot tendresse existe aussi dans le dico franco-gay.

« Il y avait
un espace incertain entre ce qu'il savait et ce qu'il voulait croire, mais il n'y pouvait rien, et quand on ne peut rien y faire, il faut vivre avec. » (Annie Proulx)
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Par Arnaud Sanchez et Chorizoo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 07:55

Fiche technique :
Avec Jake Gyllenhaal, Heath Ledger, Michelle Williams, Anne Hathaway, Randy Quaid, Linda Cardellini, Anna faris, Scott Michael Campbell et Kate Mara. Réalisé par Ang Lee. Scénario : Larry McMurty et Diana Ossana, d’après la nouvelle d’Annie Proulx. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Compositeur : Gustavo Santaololla et Rufus Wainwright.
Durée : 134 mn. En salle le 18 janvier 2006.
Résumé :
Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain.
Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue.
À la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen.
Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain.
L’avis de Ron (Les mémoires d’un infirmier) :

Il y avait quelque chose de désespérant dans Brokeba
ck Mountain, quelque chose de terrible et d’inéluctable qu’on sentait venir dès les premières images.
Je me suis senti oppressé pendant tout le film, malgré les paysages de montagne, les rivières, les arbres et les moutons. Je me suis senti enfermé, seul et, au bout d’une heure, je regardais déjà ma montre en pestant de n’être qu’à la moitié du film.

Assis à côté d’un type qui sortait d’un abri anti-atomique pour la première fois depuis 30 ans, (timide et hautement improbable) scène de sexe entre hommes, réaction du mec : « Oh putain, oh putain, mais c’est pas vrai, c’est pas POSSIBLE ! »

Assis au milieu de crétins gloussant et éclatant même de rire au milieu de la scène la plus dramatique du film (l’épouse se rend compte que son mari est gay) comme s’ils regardaient George Beller sur la scène du Théâtre des Variétés, dans un vaudeville de boulevard avec hôtesses de l’air, portes qui claquent et femmes de chambre. Le public, hilare, n’en pouvait plus du malheur de cette femme, passant à mille lieues de la vision du réalisateur. Détail atroce, son sac à main sur l’épaule, détail sublime, cette larme qu’elle contient à grand peine et qui emplit son œil. Excellente prestation.

Assis devant un Ang Lee, réalisateur médiocre et surestimé alternant films ridicules (Hulk), chiants (Raisons & sentiments) ou ridicules et chiants (Ride with the Devil), voire beaux mais chiants (Tigre & Dragon) bref, autant d’œuvres dont je ne suis pas fan et qui me le font classer dans la catégorie des mecs qui ne savent pas faire concis (2h15 pour une nouvelle de quarante pages, il faut que ce soit dit), qui ne savent pas faire du majestueux (fallait faire péter le cinémascope sur ce coup-là, enfin).

Un mec pas doué.

Le film traite d’une histoire d’amour virile entre deux types qui ne savent pas communiquer et qui se parlent peu, de toute façon, quand ils en ont l’occasion. Je suis toujours un peu agacé par les love stories impossibles à la Route de Madison que je trouve faciles à écrire, à raconter.

Ah, le Drame, quel genre digne des plus grands artistes !

La Souffrance, c'est noble, c'est beau, presque...

On appelle ça des reliquats judéos-chrétiens, vous aviez deviné de vous-même, n'est ce pas ?
Ça fait le bonheur des psychanalystes depuis des décennies.
Dans ces histoires lacrymales, les héros ne se remuent pas assez le cul pour donner une chance à leur amour, ils restent assis comme des cruches à regretter l’autre, à ne pas oser, ils restent désespérément dans leur malheur contemplatif et, finalement, ne s’aiment pas tant que ça.

Oui.

J’estime, pour ma part, que l’amour donne la foi, l’envie d’abattre les montagnes, de combattre les éléments, l’envie de traverser le pays puis l’enfer à pied pour en revenir avec l’autre, l’amour donne le pouvoir de tout quitter, de ne plus réfléchir.

L’amour, le vrai, c’est ne plus se poser de questions.

Deux détails m’agacent, dont personne ne parle.

1) Cliché homosexuel par excellence : le plus sensible des deux gays, le plus amoureux, celui qui pleure de ne voir jamais l’autre, se fait forcément mettre, est forcément passif (« c’est une femme pour pleurer autant, hein, donc il ne domine pas sexuellement »).

Comme si la virilité avait quoi que ce soit à voir avec la pénétration. N’importe quoi.

2) Les maquillages sont ratés, et l’histoire se passant sur vingt années, voir des ridules puis des rides apparaîtrent sur les visages des garçons, mal dessinées, mal réalisées, gâche un peu le plaisir, preuve supplémentaire de l’amateurisme d’Ang Lee filmant en très gros plan des regards ou des expressions de ces héros. L’artifice saute aux yeux.

Edit :
Pas du tout d’accord avec Garoo qui juge le titre polémique. Il faut penser aux 59 millions de Français qui n’habitent pas dans le Marais et qui se tapent comme de l’an 40 des pratiques sexuelles ethnocentrées de 1 500 tafioles résidant sur quatre rues.
Je le cite: « Au fait… si la nouvelle date de 1997, l’auteur n’a aucune excuse pour avoir choisi un nom aussi… euh, équivoque. (À part celle d’être une femme et d’avoir soixante ans, donc de ne pas être très au fait des pratiques sexuelles déviantes de la fin des années quatre-vingt-dix ».

Edit 2 :
Me réservant le droit d’être totalement de mauvaise foi pour étayer mes dires, de temps en temps, j’avoue humblement avoir adoré Ice Storm d’Ang Lee. Mais c’est l’effet Sigourney Weaver uniquement.
*

(Pour le beau Jake)

L’avis de Dragibus :

Pourquoi suis-je allé voir Brokeba
ck mountain ?
Un film de pd, un « western gay » comme le scande la presse haut et fort ! Certainement.

J'ai détesté ce film, il n'a suscité en moi que de la haine, c'est dire en somme si j'avoue l'avoir adoré.

C'est quoi cette haine, si ce n'est l'expression d'un amour tant contrarié, c'est quoi ce sentiment bizarre qui me retourne les tripes, qui me rappelle que sans amour je ne suis que la moitié de moi même.

J'avais pourtant tout fait, depuis le temps, pour me vacciner de l'amour, fuyant à grandes brasses tous ces océans de mièvreries sentimentales qui nous entourent... Finalement, j'échoue à nouveau sur cette île, perdue au loin, à grands coups d'écume dans la gueule !

C'est quoi ces deux pauvres cow-boys paumés, qui gardent des moutons au milieu de nulle part, pas foutus d'éviter de se toucher sous la tente, après une cuite au whisky.

Ah, pour sûr, si Ang Lee nous avait fait un film avec une vraie pochtronne, au hasard... Catherine Deneuve, même après une caisse de Ja
ck D. 12 ans d'âge, elle risquait pas de virer sa cuti si facilement...
Non, non, au lieu de ça, il nous montre deux petites pédales, qui fument des blondes (pas des gitanes maïs) à défaut de se les taper... et ça marche, et ça marche encore sur moi, quelle tache !

Ça fonctionne, parce que ça me rappelle l'amour de mes phantasmes, cet amour que je cherche et que je n'ai pourtant jamais eu, impérieux, irrépressible, irréversible et impossible.

Ce malaise profond, celui qui décontenance, qui fout en rogne, qui vous transforme subitement en cet autre que l'on cache bien loin au fond de soi et avec tant d'efforts...

Et il nous le montre, cet amour si bandant, avec tous ses aspects qui nous paralysent entre rejet et dépendance.

Pendant plus de deux heures, on aura droit à tout avec Heath et Jake : les rapports de force, la soumission, la fusion, la violence, les jeux, la frustration, le déni, le désespoir, les « je t'aime, moi non plus », les embrassades viriles, les « plaque toi là, tu vas y avoir droit » suivis de grands moments de passivité soumise, l'acceptation, la séparation, les larmes que l'on retient devant lui, celles qu'on déverse en cachette, l'anorexie amoureuse, la boulimie du désespoir (le plus souvent en alcool et cigarettes), le mal au bide quand il s'en va... la peur de demain, celle du regard des autres, les projets déçus, la nostalgie de celui qui est parti, les regrets qui n'en finiront plus, les souvenirs quand il ne reste plus que ça...

J'suis tellement en colère après ce film, qu'il ne m'a même pas fait pleurer, et dieu sait que je chialouse pour un rien (on m'appelle Niagara Falls chez UGC)...

Il m'a foutu les boules, simplement parce qu'il m'a rappelé pourquoi c'est si beau deux hommes amoureux, parce qu'il m'a fait comprendre aussi qu'un amour impossible, c'est mieux que pas d'amour du tout. Il est là le véritable secret de Brokeba
ck Mountain !
Je le hais donc je le l'aime !

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Par Ron et Dragibus - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 07:54

Fiche technique :
Avec Jake Gyllenhaal, Heath Ledger, Michelle Williams, Anne Hathaway, Randy Quaid, Linda Cardellini, Anna faris, Scott Michael Campbell et Kate Mara. Réalisé par Ang Lee. Scénario : Larry McMurty et Diana Ossana, d’après la nouvelle d’Annie Proulx. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Compositeur : Gustavo Santaololla et Rufus Wainwright.
Durée : 134 mn. En salle le 18 janvier 2006.
Résumé :
Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain.
Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue.
À la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen.
Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain.
L’avis de Patri
ck Antoine :
Deux cow-boys (doit-on encore les appeler des cow-boys quand ils ne gardent que des moutons et pas des vaches) sont engagés pour surveiller un troupeau de moutons. Seuls perdus dans l'immensité de la montagne, ils développent une amitié qui finit par se transformer en relation amoureuse. À la fin de la saison, leurs chemins se séparent. Ennis retrouve sa fiancée, ils se marient et fondent une famille. Ja
ck Twist (un jeu de mot facile ?) semble lui un peu plus attiré par les relations masculines, mais il finit un jour par se faire dompter par une femme cow-boy (peut-être doit-on dire cow-girl ?) qui lui passe très vite la corde au cou. Le temps passe...
Et puis un jour, quatre ans après, Ennis reçoit une carte postale de Ja
ck. C'est à ce moment là que sa vie bascule. Les deux hommes décident de se revoir. Et quand ils se retrouvent face à face, Ennis ne peut s'empêcher d'embrasser passionnément son ami, sans se douter un instant que sa femme peut le voir. Ils sortent en ville boire un verre (version officielle pour madame), mais finissent directement dans un motel où ils passent la nuit.
La suite ? Des rencontres plus ou moins espacées, une acceptation plus ou moins facile de leur relation, l'impossibilité de vivre cette relation au grand jour pour l'un, l'insatisfaction pour l'autre de devoir se contenter de si peu, une relation difficile qui ne se vit pas, une relation destructive.

Les critiques que j'ai lues pour ce film étaient toutes dithyrambiques. Un superbe film. Le film homo de l'année. Bla bla bla. Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je n'ai pas eu l'impression de voir un film extraordinaire. J'ai vu un film certes valable, mais qui reste au final très moyen. L'image n'est pas formidable, les plans de montagne me semblent sous-exploités, il y a des longueurs superflues, les dialogues sont d'une franche pauvreté, les choses importantes ne sont pas dites, on passe à côté de beaucoup de choses qui ne sont pas utilisées au profit d'autres qui m'ont paru souvent de peu d'intérêt. Je me suis même surpris à regarder ma montre, ce qui n'est jamais un bon signe...

Quant à l'appellation « film homo de l'année » je dis non. Ce film n'est pas un film homo. Ce film est un film hétéro à l'usage des hétéros. Et d'ailleurs il est appréciable en tant que tel. Quand on sait que certains cinémas ont refusé de diffuser ce film en raison de son caractère jugé contraire aux mœurs, on peut dire qu'Ang Lee a eu du mérite de réaliser cette œuvre. Et si il a un tel succès, c'est sans doute parce que nous vivons dans un monde qui reste hétéronormé et qui est surpris par ce genre d'œuvre. Si les sexes étaient vraiment égaux, si homos et hétéros étaient réellement égaux, ce film n'aurait aucun intérêt.

Mais bon, allez le voir quand même, ça reste un film intéressant...

L’avis de Niklas :

Ja
ck et Enis deux jeunes cow-boys, sont engagés pour garder un troupeau de mouton pendant l'été. Une nuit de beuverie, alors qu'il partage la même tente, la complicité infantile se transforme en désir. À la fin de l'été, ils se séparent et retournent à leurs vies : mariages, enfants, travail. Lorsqu'ils se retrouvent, quatre ans après, l'évidence de leurs sentiments réciproques transparaît dès le premier regard...
Even Cow-boys get the blue
s par Ang Lee
Les méthodes publicitaires relatives aux bandes-annonces des films m'étonneront toujours. Et celle de ce film n'a cessé de m'intriguer. Ang Lee y est présenté comme le réalisateur de Tigre et dragon (ce qui n'est pas faux), mais c'est tout de même oublier qu'il a auparavant déjà fait dans la sensiblerie en adaptant le Raisons et sentiments de Jane Austeen avec réussite, et surtout qu'il a déjà fait dans l'homosexualité avec le très bon Garçon d'honneur qu'il est bon de voir avant de se faire une liste des meilleurs films à tendance "Gay". Cette bande annonce donc largement propagée avant chaque film « homo » (« Le Temps qui reste », « Reinas », « Appelez-moi Kubri
ck »,...) fait donc un peu dans le ciblage de masse, et j'en avais fini par déduire que l'estampillage « Par le réalisateur de Tigre et dragon » n'avait pour seul but que celui d'attirer le spectateur qui se serait perdu devant les précédents films cités...
C'est avec une forte sobriété qu'Ang Lee met en place le non-dit qui plane tout au long du film. Une sobriété dans les dialogues, difficultés des deux héros à communiquer, voire évoquer leur relation. Et tout autour d'eux ce silence pesant qui gagnera leurs femmes qui comprennent, mais se taisent elles aussi. Dans cette Amérique puritaine où Ja
ck et Enis vivent, l'homosexualité est mal venue et jugée avec une violence qui n'a d'égal que l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et le manque qu'ils en ressentent. Et le réalisateur filme le silence et le déni avec une subtilité émouvante, ne se laissant pas gagner par trop de sentimentalisme afin de coller au mieux aux personnalités de ses deux personnages principaux. Heath Ledger tout en retenue campe un personnage qui laisse transparaître la souffrance et la guerre intérieure qu'il se livre, entre raison et sentiment. Face à leur vies tiraillées Ang Lee filme ces années qui défilent en brisant le rythme de son film pour mieux offrir à ses héros la tranquillité de leurs retrouvailles à Brokeback. Le réalisateur signe un film bouleversant avec tact et délicatesse, une love story troublante qui ne laisse pas de marbre.
L’avis de Garoo :

Ja
ck (comme dans Titanic !) et Ennis, jeunes cow-boys du Far West qui en fait gardent les moutons dans le Wyoming des années 60, bossent un été isolés dans la montagne, baisent, et reviennent à la vie normale. Ou pas.
Il me semble bien que c’est la première fois de ma vie que je suis comptabilisé dans les entrées parisiennes du matin de la sortie (celles qui ne mesurent rien d’autre que le buzz autour de la promotion d’un film, mais décident du reste de sa carrière sur le territoire), et je ne suis bien sûr pas mécontent que ce soit pour un film comme Brokeba
ck Mountain — je suis tellement militant que j’arrive à aller au cinéma à onze heures du matin, à l’heure où les entrées sont à moitié prix.
Le problème, c’est que maintenant je suis censé pondre une critique. Et ça ne va pas être facile, parce que je ne l’ai pas aimé, et que je me sens un peu seul dans ce cas, donc je suis obligé de me demander si ça vient de moi. J’ai peut-être raté des répliques, rapport à l’accent que prennent les acteurs, avec plus ou moins de bonheur (vous m’excuserez de trouver Heath Ledger totalement ridicule en beauf redne
ck primitif — pas que Gyllenhaal soit plus crédible dans ce rôle, mais au moins lui n’essaie même pas) ? Non, ça ne doit pas être ça, c’est presque un film muet. Ou je me suis endormi, pendant un des nombreux plans de beau paysage bucolique ? Si c’était le cas, ça m’aurait paru moins long.
En ce qui me concerne, le film n’a pas réussi à se remettre de la première heure lente et contemplative — qu’est-ce qu’il y a à contempler de deux bergers écervelés qui découvrent le sexe et se tapent dessus pour se prouver leur affection ? C’est bête, mais j’aime les coups de foudre avec un minimum de cerveau derrière. Par la suite, ça s’arrange (il y a des dialogues, des fois ! et ils sont bons, quand il y en a) mais il y a toujours trop de délayage ; on ne m’empêchera pas de penser que si l’histoire était à l’origine une nouvelle, et que d’habitude on fait des films de deux heures à partir de romans et pas de nouvelles, ce n’est pas pour rien.

Mais c’est totalement décourageant d’essayer d’expliquer pourquoi on a trouvé médiocre et inintéressant un film qui est déjà en train de devenir culte, et qui arrive même à être regardé par des hétéros (c’est sans doute sa plus grande qualité, et aussi son plus grand défaut, même si les films destinés au public homo sont plus souvent mauvais que bons). Vous irez le voir de toute façon, et vous trouverez comme tout le monde que j’ai eu tort.

Au fait… si la nouvelle date de 1997, l’auteur n’a aucune excuse pour avoir choisi un nom aussi… euh, équivoque. (À part celle d’être une femme et d’avoir soixante ans, donc de ne pas être très au fait des pratiques sexuelles déviantes de la fin des années quatre-vingt-dix.)

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Par Patrick Antoine, Niklas et Garoo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 07:53

Fiche technique :
Avec Jake Gyllenhaal, Heath Ledger, Michelle Williams, Anne Hathaway, Randy Quaid, Linda Cardellini, Anna faris, Scott Michael Campbell et Kate Mara. Réalisé par Ang Lee. Scénario : Larry McMurty et Diana Ossana, d’après la nouvelle d’Annie Proulx. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Compositeur : Gustavo Santaololla et Rufus Wainwright.
Durée : 134 mn. En salle le 18 janvier 2006.
Résumé :
Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain.
Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue.
À la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen.
Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain.
L'avis de Jean Yves :
Été de l'année 1963 : le Wyoming, un Ouest âpre et durement touché par le chômage, où la vie est dure et les cow-boys pas toujours des héros. Loin de tout.
Deux cow-boys, Jack et Ennis. Ils ont 20 ans, à cheval toute la journée à garder des moutons. Un très mauvais orage, un soir… et les voilà sous la même tente juste assez grande pour développer leur intimité…
Les deux hommes ne parlent pas de sexe, ils parlent peu et pourtant il n'y a, entre eux, aucun malentendu. La situation est claire : « Suis pas une tapette.
– Moi non plus. »
Faut-il voir dans ces termes les prémices de la destruction d'une histoire d’amour à peine commencée ?
À la fin de l'été, les moutons rendus à leur propriétaire, les deux hommes doivent se séparer, ils se serrent la main, se tapent sur l'épaule et s'en vont chacun de leur côté. On peut penser alors l'histoire terminée, comme celle d'un été…
Et pourtant, au bout d'un mile, Ennis eut l'impression que quelqu'un lui extirpait les boyaux avec la main, mètre par mètre. C'est ce qu'écrit Annie Proulx dans sa nouvelle (1). Le cinéaste a filmé admirablement ce passage où Ennis n'arrive pas à vomir ; où l'organique prend le pas sur le sentimental. C'est à ce moment le véritable début de cette histoire d'amour qu'est Brokeback Mountain. Une quête qui se poursuivra durant près de trente ans…
Ang Lee a bien respecté les précipités narratifs d'Annie Proulx : puisque suivent immédiatement après le mariage d'Ennis avec Alma, et la naissance de leurs deux petites filles. Ennis a donc préféré s'établir avec une femme, au risque de passer à côté de sa vie. Pourtant,un retour inopiné de Jack va permettre aux deux hommes de se réserver, entre eux, un week-end par mois.
Jack l'extraverti aurait bien voulu assumer sa liaison en plein jour, mais l'introverti et fragile Ennis n'est pas prêt à affronter le jugement des autres. Il faut dire qu'il a été confronté, alors qu'il était encore enfant, au lynchage d'un couple de cow-boys. L'homophobie de son père (même si elle n'était pas désignée alors sous ce terme) a achevé de façonner sa personnalité taciturne.
Au cours de la première retrouvaille, quatre années après l'été 63, Alma les a surpris en train de s'embrasser : elle a refermé la porte. Son malheur n'est ni celui de la nouvelle écrite, ni celui de l'adaptation cinématographique. Elle patientera un peu, divorcera et épousera l'épicier du coin.
Pour montrer le temps qui passe, Ang Lee s'est appuyé beaucoup plus sur les décors (les modèles de voitures, les meubles…) que sur le physique des deux cow-boys même si leur maquillage intervient un peu. Annie Proulx les avait pourtant fait vieillir bien plus réellement : Ils n'étaient plus deux jeunes hommes avec la vie devant eux. Jack s'était étoffé des épaules et des hanches, Ennis était toujours aussi maigre […] une grosseur bénigne sur une paupière lui fermait à moitié l'œil, une fracture du nez s'était cicatrisée de travers. (2)
À croire qu'il est toujours aussi difficile de montrer le déclin corporel dans une histoire d'amour.
Il reste qu'Ang Lee a réussi un film admirable avec Brokeback Mountain en montrant que deux hommes qui s'aiment, n'est pas contradictoire avec la force et la beauté des sentiments.
La scène des premières retrouvailles des deux hommes, après quatre ans de séparation, restera, je l'espère, dans les annales du cinéma : sensuelle, virile et romantique.
Le cinéaste, Ang Lee, a évité les clichés sur l'homosexualité. Il a réalisé mieux qu'un film militant, un film touchant, sincère et sans manipulation.
Peut-être même que Brokeback Mountain contribuera à amener à plus de tolérance…

(1) Brokeba
ck Mountain in "Les Pieds dans la boue", Annie Proulx,
Editions Rivages, 2003, ISBN : 2743610670, page 19

(2) Ibidem pages 30-31
L'avis d'Alex & Greg :
Wyoming, été 1963. Histoire de se faire un peu d'argent, deux jeunes gens, Ennis del Mar et Ja
ck Twist, se font embaucher pour garder les moutons d'un gros éleveur dans les hauts pâturages de Brokeback Mountain. Ennis compte se marier avec Alma au mois de novembre et Jack a la tête remplie de rêves de rodéo. Dans la solitude de la montagne, ils vont se découvrir, devenir complices et s'aimer totalement comme l'on aime qu'une fois dans sa vie. L'été terminé, ils repartiront chacun de leurs côtés pour vivre leurs vies, fonder une famille et se plier aux règles d'une société complètement homophobe. Quatre années plus tard, ils se retrouvent, revivent leur amour et décideront de s'aimer régulièrement mais sporadiquement à l'abri de la montagne.
Tiré de la nouvelle éponyme d'Annie Proulx, le Brokeba
ck Mountain d'Ang Lee s'offre quelques extrapolations par rapport à l'histoire originale. Les personnages secondaires (les femmes des deux cow boys notamment) sont plus développées et l'on voit ici ce qui n'est que suggéré dans le livre. Histoire poignante d'un amour qui ne peut pas se vivre au grand jour, BrokeBack Mountain dresse le portrait de deux hommes à qui la vie ne permettra pas de se réaliser. La caméra d'Ang Lee cadre au plus près des visages où se lisent les failles, les peurs et une insondable tristesse. Ennis ne fait rien pour changer les choses, empêtré dans une histoire familiale calamiteuse, terrorisé par l'idée de sortir du cadre de l'hétéronormalité, désespéré de ne pouvoir vivre pleinement son amour avec Jack. Ce dernier, lui, rêve d'une vie heureuse dans laquelle ils s'occuperaient d'un ranch à deux. En attendant un signe d'Ennis, il joue la comédie de la famille auprès d'une business-woman glaciale... Le signe ne viendra jamais. Pendant vingt années ils se retrouveront dans la montagne, quelques fois une seule fois par ans seulement. Vingt années au bout desquelles ils n'auront eu que Brokeback Mountain comme décor de leur amour, comme souvenir.
Ce film est terriblement poignant, sans pathos aucun. Je passe volontairement sur le fait que ce film est le premier western gay grand public du cinéma, car ce cadre là n'offre qu'un contexte à une tragique histoire beaucoup plus universelle : comment vivre le plus grand amour qui soit quand, tout autour de vous, tout vous l'interdit ? Je ne vous raconte pas la fin de ce film aux images magnifiques, il vous revient d'aller le voir car au-delà des mots, certaines choses ne peuvent être dites mais seulement ressenties. Et il y en a beaucoup dans Brokeba
ck Mountain...
L'avis de Matoo :

En rentrant du cinéma, le soir même, j’ai relu la quarantaine de pages qui constituent cette nouvelle qu’Ang Lee a adaptée. Je voulais vraiment me rendre compte des différences, et comparer le récit que j’avais vu avec la plume si particulière d’Annie Proulx, et ce que j’avais ressenti à la lecture de ce texte il y a plus de quatre ans.

J’ai halluciné lorsque j’ai relu ces pages, l’adaptation frôle une perfection que j’ai rarement vue atteinte au cinéma. Les moindres traits des personnages, les décors, les péripéties, les creux comme les bosses, les vides comme les pleins, jusqu’aux dialogues qui reprennent mot pour mot les lignes de l’auteur, et surtout cette brillante, troublante et si fascinante incommunicabilité qui ceint les personnages sur vingt ans.

Le secret de Brokeba
ck Mountain est l’histoire de deux jeunes cow-boys qui se rencontrent alors qu’ils gardent un troupeau de moutons dans le Wyoming. Ils se rapprochent un soir et ont un rapport sexuel, presque par hasard, avec une brutale animosité mêlée d’une certaine passion. Finalement c’est un amour sincère et difficile à gérer qui va germer entre les deux garçons pendant le temps d’une transhumance. Une affection qu’ils ne nomment pas, qu’ils vivent au gré de leurs ébats. Et lorsqu’il faut partir, rien ne se dit, là encore. Par contre, le manque de l’autre finit par les convaincre de leurs sentiments, sans bien rationaliser la chose. De toute façon, les choses sont claires pour Ennis, il doit épouser Alma en rentrant. Et pour Jake, de rodéos en bars, il finit par se marier lui aussi, avec Lureen, fille d’un riche marchand de machines agricoles. Et puis Jake retrouve Ennis, et en tant que bons « copains de pêche », ils repartent régulièrement ensemble quelques jours tous les ans. Et ils font revivre leur passion ainsi, à l’abri des regards, et tandis que les années passent.
Le film est brillant par sa beauté formelle époustouflante, et là Ang Lee s’en donne à cœur joie en nous régalant de plans magnifiques, où les hommes sont minuscules. Ils se cachent d’ailleurs bien dans ces gigantesques panoramas verts et blancs. Il égrène le temps avec un rythme lent et posé pour mieux nous représenter le temps de la transhumance, et ce n’est jamais lénifiant ou soporifique. L’histoire peut dérouter par ses personnages mutiques, et son scénario sans beaucoup d’actions ou de rebondissements. Mais le réalisateur a tiré de ses acteurs une interprétation dont les silences mêmes remplissent l’atmosphère. Et c’était là tout le challenge : réussir à ce que les comédiens exsudent ces sentiments qu’ils cachent. Or Heath Ledger et Jake Gyllenhaal arrivent à montrer leur soif d’eux-mêmes à travers une incommunicabilité qui les sclérose complètement.

Ce n’est pas non plus le film de l’année ou bien le chef-d’œuvre qui m’a entièrement conquis, mais c’est une très belle réalisation au service d’une magnifique histoire d’amour. Et cette histoire d’amour elle transcende bien les genres et les orientations sexuelles, elle touchera tout le monde. Ce n’est pas la banale aventure entre deux mecs qui tombent amoureux l’un de l’autre, il s’agit d’un amour inavoué, exprimé mais pas par des mots, vécu mais pas dans la plénitude d’une relation. Chacun des deux a ses torts et ses raisons, et on est loin de préoccupations de midinettes. Le film transcende la simple question de l’homosexualité, même s’il la soulève avec une peur et une honte qui imprègnent les deux héros.

Je retiens vraiment cette incroyable adéquation avec l’œuvre de Proulx. Le film d’Ang Lee a alors les qualités et défauts d’une telle adaptation, mais pour moi le résultat final recueille tous les suffrages.

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Bande annonce
Par Jean Yves, Alex & Greg, Matoo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 19 juillet 3 19 /07 /Juil 07:52

Fiche technique :
Avec Jake Gyllenhaal, Heath Ledger, Michelle Williams, Anne Hathaway, Randy Quaid, Linda Cardellini, Anna faris, Scott Michael Campbell et Kate Mara. Réalisé par Ang Lee. Scénario : Larry McMurty et Diana Ossana, d’après la nouvelle d’Annie Proulx. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Compositeur : Gustavo Santaololla et Rufus Wainwright.
Durée : 134 mn. En salle le 18 janvier 2006.

Résumé :
Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Ja
ck et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain.
Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue.
À la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Ja
ck épouse Lureen.
Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeba
ck Mountain.
L'avis de Stéphanie Nolin (Lecinema.ca) :
Brokeback Mountain est un film audacieux dans sa manière de dépeindre le sentiment amoureux comme jamais auparavant. Cette œuvre bouleversante du cinéaste Ang Lee raconte l’amour avec sincérité et sonde les replis mystérieux et inexplorés de l’âme humaine. On y narre l’histoire d’amour singulière, à résonance universelle, de deux hommes dans l'Amérique rurale des années 60 et 70.
Deux cowboys sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeba
ck Mountain en 1963. À l’abri des regards, sur les flancs de la montagne, leur complicité se mue lentement en un amour aussi passionnel qu’inattendu. Quand vient la fin de la saison, les deux hommes doivent se quitter et faire leur vie. Ennis se marie avec sa fiancée Alma (Michelle Williams), tandis que Jack épouse Lureen (Anne Hathaway). Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour les embraser. Ces deux hommes devront alors vivre avec ce sentiment si beau qui les habite, dans une société qui le condamne.
Cette adaptation cinématographique d’une nouvelle écrite par Annie Proulx en 1997 a mis pas moins de huit ans avant de voir le jour et, indéniablement, la persévérance de ses artisans pour mettre ce film au monde en valait la peine. Brokeba
ck Mountain frappe en plein cœur, chavire, émeut et ouvre les yeux, tout à la fois.
Réalisé avec intelligence et honnêteté par l'éclectique Ang Lee, cette œuvre lyrique est gorgée d’émotions et saura toucher quiconque a connu l’amour. Le talent du réalisateur se matérialise dans chacune des scènes, dans chacun des gestes de ses acteurs : un regard, un silence, une larme. Lee refuse de cantonner ses personnages dans des stéréotypes, tout comme il s’abstient de montrer une société manichéiste. Il ose également dire et montrer, parfois crûment, ce qu’on dissimule habituellement.
La mise en scène épurée laisse toute la place aux acteurs, les non-dits se font plus éloquents que les paroles. Les majestueux paysages rocailleux de l’Alberta accolés aux vastes étendues poussiéreuses du Wyoming et du Texas font échos aux états d’âme des personnages. Lee joue habillement avec les contrastes, notamment entre la liberté que procure chacun des moments passés à Brokeba
ck Mountain opposée à l’inconfort de la vie au sein d’une société répressive.
Brokeback Mountain met en scène deux interprètes prodigieux, au sommet de leur art et éblouissants de justesse et de sensibilité. Impeccablement dirigés, ceux-ci offrent plusieurs moments fort touchants. Heath Ledger, particulièrement, incarne avec une surprenante retenue un personnage sibyllin, tourmenté par le désir qui le hante. Jake Gyllenhaal et Michelle Williams sont également troublants de vérité.
Si la démarche peut sembler audacieuse et le sujet scabreux, Brokeba
ck Mountain met avant tout en lumière un thème universel, celui de l’amour impossible. Le réalisateur prend à contre-pied les clichés et les préjugés pour nous offrir ce récit épique renversant, à la charge émotive explosive, campé dans des paysages d'une rare beauté. Un film, tout en poésie, qui mérite certainement toute notre attention et qui ne laissera personne de glace. Une bonne occasion de mettre ses préjugés de côté...
Pour plus d’informations :
Bande annonce

Par Stéphanie Nolin (Lecinema.ca) - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 18 juillet 2 18 /07 /Juil 08:40
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 18 juillet 2 18 /07 /Juil 08:37
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 18 juillet 2 18 /07 /Juil 08:12
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Lundi 17 juillet 1 17 /07 /Juil 09:03
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Lundi 17 juillet 1 17 /07 /Juil 08:08


Peux-tu nous présenter ton blog, sa genèse, son contenu, ce qu’il t’apporte et ce que tu penses qu’il apporte à tes lecteurs(trices) ?

Notre blog s’appelle Barbi(e)turix, c’est le blog où l’on peut télécharger le fanzine papier du même nom. Ce fanzine est le seul du genre pour filles ! Il est réalisé par une vingtaine de personnes qui le diffuse sur Paris dans les bars, clubs, disquaires, librairies, concept stores, etc. On y trouve des infos sur le clubbing, la musique, les expos, le théâtre, la mode bien sûr et pas mal de pages déconne !
Le blog de Barbi(e)turix recense également une espèce « d’annuaire de survie du net » indispensable à toute fille qui aime surfer ! On y annonce aussi divers événements (concerts, soirées, sorties de disques, de bouquins…) qui peuvent ponctuer la vie parisienne et entre autre nos soirées : « La Méchante Soirée » qui a lieu tous les premiers vendredis du mois à
la Flèche d’Or.

Tu écris le premier paragraphe d’un roman ou d’une nouvelle dont l'héroïne n’est autre que toi-même. Quel serait ce paragraphe ?

Je ne vais pas pouvoir te l’écrire à l’instant car j’ai un réel besoin de faire appel à un nègre pour ça. Il m’est impossible de parler de moi à la première personne, je fais partie de cette toute petite catégorie de personne qui n’aime pas parler d’eux-mêmes et qui travaillent dans l’ombre. Selon moi, le sujet le plus intéressant sur terre est loin d’être moi-même ! Mais peut-être que je me trompe ?!

Si tu étais les premières images d’un film, quelles seraient-elles et pourquoi ?

Une foule en sueur, qui danse dans un club  au petit matin. C’est le moment où j’arrête de réfléchir.

Quel est ton roman préféré (à thématique gay ou LGBT) et pourquoi ?

Question très difficile. Une bd érotique ? Liz et Beth tiens !

Quel est ton film préféré (à thématique gay ou LGBT) et pourquoi ?

Fucking amal, c’est le seul film pour filles digne d’intérêt et véritablement contemporain. Sinon Party Monster !

Quelle est ta série TV préférée (à thématique gay ou LGBT) et pourquoi ?

L Word et Desperate Housewives bien sûr !!!!

Quelle phrase tirée d’un livre ou film ou encore d’une chanson semblerait te définir à la perfection ?

It’s more fun to compete, de Téléphone.

Quelle photographie (perso ou non), image, tableau (etc.) pourrait te définir le mieux ou donner des pistes sur ta personnalité ?


Question piège : Penses-tu qu’il existe une culture gay ?

J’y réfléchis encore. Mais de façon simpliste j’aurai tendance à dire qu’elle existe, puisqu’il existe des soirées gays, un esprit gay, des livres gays, une chaîne télé gay…

Quel dialogue pourrais-tu imaginer entre ton moi profond et ton moi blogueur ?

― Tu baises ?
― Pas là ! Tu vois pas que je bosse ?
― Faut prendre rendez-vous avec toi !
― Et ouais.

Quel est le blog que tu voudrais réellement faire connaître et pourquoi ?

http://ma-vie-est-une-bande-dessinee.blogspot.com
C’est le blog de Cha, une jeune fille qui a vraiment beaucoup de talent. Et un humour décapant !

Quelle question ne voudrais-tu pas que l’on te pose ?

T’es lesbienne ?

Dernière question. Pour passer (ou non) à la postérité, il faut préparer ses derniers mots ou dernières phrases à dire sur son lit de mort : quel(le)s seraient-ils(elles) ?

Laurence, si tu sors avec une blonde après moi, je te marabouterai dans l’au-delà !

Toutes les photos sont (c) D. R. Sans autorisation,
elles seront retirées sur simple demande ou munies d'un lien actif.



TO BE CONTINUED...
Dans quelques semaines pour la saison 2 de notre grande saga.
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEB : Les Blogs Roses
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Vendredi 14 juillet 5 14 /07 /Juil 09:01
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Jeudi 13 juillet 4 13 /07 /Juil 09:34
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Jeudi 13 juillet 4 13 /07 /Juil 08:55
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre le sida
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Mercredi 12 juillet 3 12 /07 /Juil 11:02
Par Daniel C. Hall - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Mercredi 12 juillet 3 12 /07 /Juil 09:12
    
    

Fiche technique :
Avec Gale Harold, Randy Harrison, Scott Lowell, Peter Paige, Chris Potter, Hal Sparks, Sharon Gless, Michelle Clunie et Thea Gill. Créée par Russel T. Davies.
Durée : 990 mn. Disponible en en VO, VOST et VF.

L'avis de Sébastien Marrot (Arrêt sur Séries) – Deuxième partie :

UNE SÉRIE DOCUMENTAIRE ?

Comme toute série télévisée, Queer as Folk US n'est pas la réalité : jamais il ne nous arrivera autant de choses que ce qui arrive aux membres d'un groupe d'une série (c'est fou le nombre de monstres qu'il y a à Sunnydale ou de meurtiers susceptibles dans le secteur où enquête le lieutenant Columbo). Cependant, les intrigues font resurgir des thèmes qui ont rapport avec l'homosexualité aujourd'hui, ce qui est le thème principal de la série.

D'abord, accepter son homosexualité. Paradoxalement, celui qui va avoir la plus grave crise de « foi » est Emmett. Après avoir attendu avec angoisse les résultats d'un test HIV, celui-ci fait la promesse à Dieu de ne plus sortir avec des hommes. Il s'inscrit dans une sorte de groupe, « Vois la lumière » (« See the Light ! »), où des gays et des lesbiennes essaient de « voir la lumière », de devenir hétérosexuels. Emmett, la fashion victim du groupe, va sortir et même coucher avec, et faire jouir... une dame !!! Je vous laisse découvrir dans quelles conditions (épisodes 12 à 14).

Son homosexualité, Justin l'accepte plus vite que ses parents et ses camarades de lycée. Ses difficultés viendront notamment de là. Sa mère l'emmène d'abord chez une psy à qui Justin dit, comme s'il parlait du temps qu'il fait : « J'aime les bites, j'aime me faire enculer par des bites, j'aime sucer des bites et je suis bon à ça »…

Brian et Ted, eux, l'acceptent, l'un tous les soirs, l'autre par sa difficulté à trouver quelqu'un, mais dans le même temps ils prennent conscience de la valeur de l'âge dans la partie superficielle de la communauté homo. Michael et Ted (mais c'est moins montré pour ce dernier) le vivent bien le soir, mais pas du tout au travail. Ce squelette dans le placard se règlera au début de la deuxième saison pour Ted, mais il va hanter Michael depuis le deuxième épisode jusqu'à son anniversaire (épisode 11) avec Tracy qui croit qu'il y a quelque chose entre eux… Au boulot, Brian est comme en soirée : il baise les clients dans les toilettes, terrorise ses sous-fifres (épisode 13), couche même avec des collègues et des confrères juste pour le sexe (épisodes 13 et 21). Enfin, c'est ce qu'il croit : un procès du collègue pour harcèlement sexuel est une désillusion à la veille de ses trente ans après les fausses promesses du confrère... Cette diversité de vies montre aux homos des modèles variés auxquels s'identifier ou dont s'inspirer, et aux hétéros qu'il n'y a pas que des Brian ou des tapettes dans les boîtes gays.

Deux thèmes tragiques sont aussi abordés : la drogue et le sida. [Note de l'auteur : n'étant pas un spécialiste des stupéfiants, je m’excuse auprès des lecteurs mieux informés pour les erreurs pouvant être commises sur la nature des stupéfiants en cause dans les lignes qui suivent.]

La drogue, sous plusieurs formes fait des apparitions très régulières dans la série. Dès le premier épisode, Brian consomme des pilules de couleur… puis enchaîne dans le troisième épisode avec Michael dans les toilettes en snifant de la poudre [malgré ses carences, l'auteur ne pense pas que ce soit de la cocaïne]. La mère de Justin trouvera d'ailleurs ce joli flacon dans le réfrigérateur de Brian en visitant son fils qui le lui reprendra dare-dare des mains avec ces mots: « C'est un médicament pour se déboucher le nez… » Notons que Justin est extrêmement sage sur cette question. Brian moins, lui qui a toujours quelques pétards sur lui pour en faire profiter ses deux meilleurs amis, Michael et Justin, même pendant l'enterrement de son père. Sur l'échelle de l'addiction, Blake est plusieurs marches au-dessus de Brian, qui plane rarement sans contrôle sauf quand il a décidé de boire sans soif. Blake est un drogué au « crystal meth » si l'on en croit Emmett. Il en offre à Ted avec les conséquences déjà dites, il en fait une overdose dans les toilettes du Babylon (épisode 6), et quand, à partir de l'épisode 18, il construit une relation solide avec Ted, on s'interroge sur sa capacité à tenir.

J'ai employé plus haut le mot de « modèles » pour éduquer les jeunes homos. Ici, Brian et Blake sont loin d'être des modèles sauf à évoquer le cas de Michael qui s'endort en planant sans que David ait pu lui faire l'amour. En fait, les deux personnages donnent deux leçons nécessaires. La première, idéale, est « N'en prenez pas », sinon c'est le destin de Blake qui vous attend. Les gens étant ce qu'ils sont, la seconde est donnée par Brian à l'hôpital où Ted est dans le coma : se droguer oui, mais avec une drogue de bonne qualité choisie par ses amis, ceux qui tiennent à vous. Un discours à faire sauter un Ministre de l'Intérieur, mais nécessaire si on souhaite s'adresser à des personnes qui de toute façon consommeront des produits stupéfiants.

Le sida est plus discret, mais plus vil et lâche. Si les traits du drogué se lisent sur le visage de Blake, ceux du séropositif qui n'a pas développé la maladie sont comme les autres. Brian est là sur la sellette : Justin lui rappelle qu'il faut mettre un préservatif au cours de leur première nuit, et Melanie semble se douter de ces oublis lorsqu'elle commente les raisons qui poussent les deux mères de Gus à demander au père de signer une assurance-vie colossale : une chance de choper quelque chose chaque nuit. Mais Brian semble soit plus responsable qu'on ne le croit, soit plus chanceux puisque ce point n'est plus évoqué. Il resurgit avec Emmett et sa crise d'angoisse dans l'attente des résultats d'un test HIV. Mais, là aussi, le sujet est rapidement évacué. Restent Vic et ses médicaments, qu'il prend discrètement mais régulièrement au cours des épisodes : ses boîtes de gélules occupent toute une étagère dans un coin entre la cuisine et le salon, ces médicaments à prendre à heure fixe pour lutter pied à pied contre le virus et qui obligeront Debbie, dans l'épisode 20, à affronter un sergent de police (le desk sergeant à l'entrée du commissariat) pour que celui-ci accepte de passer outre le règlement et de les donner à son frère… Debbie rappelant que ces traitements contre le HIV sont aussi contraignants et vitaux que ceux pour soigner le diabète.

Dans ce dernier exemple, on lit une volonté pédagogique de montrer aux téléspectateurs, selon leur vie, que : soit cette maladie n'est pas si terrible, on peut vivre avec des porteurs et en la portant, soit elle n'est pas à prendre à la légère car, comme les autres maladies chroniques, elle nécessite des soins lourds et permanents. Comme pour la drogue, deux discours différents mais complémentaires pour toucher les homos et les autres, et que cette série ne soit pas regardée uniquement dans un ghetto communautariste.

Evidemment, ce discours n'est peut-être facile à lire si le regard reste marqué par les lieux récurrents de l'intrigue : back rooms (« salles sombres » dans les discothèques où tout est permis), saunas (où on oublie de se baigner, etc. Surtout que ces lieux de débauche en termes d'images d'hommes nus ne sont pas contre-balancés par des images tragiques : Blake est certes pitoyable par moments (au sens étymologique : qui inspire la pitié) mais le personnage de Vic montre l'aspect terrible qu'a le sida pour les experts en communication : comment faire prendre conscience de la gravité de la maladie quand ceux qui en sont victimes se portent EN APPARENCE bien? C'est là que les Américains sont très en retrait par rapport à Russel T. Davies : aucun mort n'est évoqué au cours de la première saison, sauf le père de Brian mort du cancer. En Angleterre, Phil meurt d'une overdose, les héros se rappellent leurs amants et amis disparus, Alexander affronte sa mère lors de l'agonie de son père.

Le dernier grand thème qui ressort de la série dépasse les générations puisqu'il s'agit des relations parents-enfants. Parlons d'abord du rapport parents homos-enfant puisqu'il y en a seulement un : l'adorable Gus élevé par sa mère et la fiancée de celle-ci, et dont s'occupe de temps en temps le père biologique. Cette famille lance le débat sur l'avenir des familles homoparentales : quel rôle pour le père donneur ou la mère porteuse ? Mel vous le dira : de quel droit Brian vient l'emmerder [je ne fais que traduire ses sentiments] alors que c'est elle qui nourrit Gus, se lève la nuit pour le consoler, le changer…? Quel est l'impact de la séparation de ces couples sur l'enfant ? La rupture entre Lindsay et Melanie est faite en quelques heures, pas de mariage, donc pas de procédure de divorce. Gus saura rappeler à ses mères qu'il a besoin de deux parents qui s'aiment vraiment, permettant à Brian d'écarter Guillaume, un homo qui veut devenir père pour gagner sa green card. A rapprocher du sujet du récent film Hush du réalisateur japonais Ryosuke Hashiguchi.

Par contre, les relations entre les parents et leur enfant homosexuel est une occurrence redondante dans les intrigues de la série, peut-être parce que c'est une occurrence récurrente pour les homos tout court, et une crainte récurrente des parents. Rares sont les mères comme Debbie Novotny, à ce point fière de son fils qu’elle milite et manifeste devant un lycée à la direction homophobe (épisode 17, devant le lycée de Justin). Plus fréquentes sont les mères qui ressemblent à celle de Ted vue dans l'épisode 4 : elle s'interroge sur le lien entre cette overdose et le mode de vie de son fils, mais elle lui avoue à son réveil son amour quoi qu'il fasse. Il y a aussi les parents d'Emmett : inexistants… Dans la version anglaise, on se doute que la séparation fut l'unique moyen pour lui de vivre ce qu'il croyait devoir vivre.

Restent deux cas : Brian et Justin. Etonnamment, c'est celui qui baise le plus qui en a le moins dit à ses parents. Le père McKinney ignore tout de la vie de son fils, y compris son appartement qu'il découvre au cours de l'épisode 15 après que son fils lui a révélé son homosexualité, après d'ailleurs que le patriarche alcoolique lui a dit avoir un cancer en phase terminale… Joyeuse famille ! C'est ainsi que Jack McKinney découvre enfin qui est son fils et qu'il a un petit-fils. Jack apparaît dans peu d'épisodes avant de mourir de son cancer, mais Brian, dans tous les efforts qu'il fait avec Gus, cherche vraiment à être un bon père pour son « sunny boy » et veut éviter de commettre les mêmes erreurs que son père, même si chaque réflexion sur son rôle de père l'amène à vider une bouteille de whisky (heureusement, Michael et Justin ne sont pas loin !). Quant à Madame McKinney, elle découvrira tout au cours de la deuxième saison et c'est vers la religion qu'elle se tournera…

Justin, 17 ans, vit chez ses parents avec sa jeune sœur. Sa mère s'en doute depuis longtemps (il est si sensible, aime l'art…) et surtout, elle découvre le slip de Brian dans les affaires de son fils et des dessins de Justin très explicites sur ses sources d'inspiration. Lorsqu'elle demande à son fils qui est Brian, il s'enfuit. Grâce aux conseils de Debbie, Jennifer va tenir bon et découvrir le monde dans lequel vit son fils : elle se rend à l'exposition de ses dessins organisés par le centre gay et lesbien, le cherche dans les bars… et finalement avoue tout à son mari, inquiète de la relation de son fils avec un homme. Papa va se montrer moins compréhensif que maman : une gifle, des mots qui fâchent, les attaques physiques contre Brian, qui conduisent dans un moment dramatique à vivre la rupture entre un parent et son enfant. Dans une rue donnant sur l'entrée du Babylon, Justin crie à son père qui vient de tabasser Brian : « I will never come home again. NEVER AGAIN !!! » (Jamais plus, je ne reviendrai à la maison. JAMAIS PLUS !!!) Brian et Debbie vont devoir adopter ce teenager tapageur. Retour de bâton à la fin de la saison (épisode 18) : Justin, qui s'était concentré sur son année scolaire et ses nuits, découvre que ses parents veulent divorcer. Il culpabilise et décide d'abandonner ses études d'art pour faire ce que son père prévoyait : une école de commerce. C'est Brian qui va contribuer à le relancer dans une scène au Babylon qui prouve que Brian n'est en fin de compte pas si indifférent que ça.

Après un coming out explosif : nuits torrides avec Brian, fugues à répétition, logement chez Debbie, violence du père, divorce…, Justin cherche ses marques avec pour objectif principal de trouver l'amour réciproque avec Brian.

LA VIE, QUOI, TOUT EN MUSIQUE

Par-delà les nuits en discothèque, les journées de boulot, la nudité, le sexe, cette série parle de personnages complexes, de thèmes d'actualité bien réels. C'est aussi, comme la version anglaise, une œuvre musicale très intéressante. Dans les deux Queer as Folk, la musique colle bien aux intrigues. Certes, les morceaux les plus récents sont plus courts dans la version américaine que dans la version anglaise, mais l'équipe américaine a tenu à conserver le rôle de la musique.

Beaucoup de scènes en discothèque, dans des sex clubs… donc beaucoup de disco, de dance et de techno. [N.d.A.: les puristes technophiles me pardonneront d'employer le mot techno là où ils entendront des morceaux d'eurodance, de technodance et autres technobabbles] Cependant, la musique classique a une part non négligeable : libre de droits ($), les morceaux utilisés le sont très longuement. La Traviata, œuvre préférée de Ted, devient le baromètre de sa relation avec Blake. Emmett a un coup de foudre en pleine partie et entre avec son amant dans un monde onirique où résonne un extrait du Roméo et Juliette de Tchaïkovski, les deux jeunes hommes ayant quitté le monde de bruit et de fureur de la discothèque où ils se trouvent.

Pour illustrer le rôle de la musique, nous allons observer Brian et Justin au cours des derniers épisodes de la saison.

Episode 18 : Justin a appris le divorce de ses parents, il décide d'abandonner l'inscription aux Beaux-Arts pour le commerce. Antépénultième scène, Babylon : Brian rejoint Justin au bar, lui offre une bière et trinque à la réussite d'un nouveau businessman là où il croyait que Justin voulait devenir le nouvel Andy Warhol (artiste homo et fêtard). Après lui avoir rappelé que ses parents créent leurs problèmes eux-mêmes, il se souvient de leur première rencontre quand Justin était effrayé, et là, il est effrayé par les décisions à prendre. A ce moment-là, Brian tire Justin par le T-shirt (si aussi peu de tissu peut être désigné ainsi) et l'emmène danser sur le morceau dance Forever Young… Dernière scène : en pleine réflexion sur son avenir, Justin décide de se juger sur un dessin. Le tout sur fond du groupe Queen : It's a Kind of Magic

Episode 20 : Justin a volé le mec de sa soirée à Brian pour le rendre jaloux. Avec une musique rock empreinte de gravité (Garbage: You Look So Fine) qui colle parfaitement à l'action, Brian descend dans la back room pour regarder Justin se faire le mec. La musique et l'impassibilité du visage de Brian entretiennent ensemble le doute sur le personnage : il est touché par Justin, mais à quel point ?

Episode 22 et dernier de la saison : après un acte désespéré sur une musique comique (un remix de Happy Feet par BLAM), un des personnages va bouleverser le public du bal de fin d'année du lycée de Justin, sur une chanson typique de ce genre de soirée : The Drifters, Save the Last Dance for Me, devant un parterre médusé. C'est dans le silence que deux des personnages se quittent quelques instants plus tard… C'est sur un chant grégorien du XVe siècle auquel le saxophoniste Jan Garbarek a ajouté les sanglots de son instrument que l'épisode s'achève là où la saison avait quasiment commencé, dans un hôpital…

AU-DELÀ DES APPARENCES

Queer as Folk US est une série qui peut choquer comme le rappellent les bandes-annonces présentes sur le DVD zone 1 : violence parfois, langage cru, « nudité faciale » (comprenez : de face), nudité suggérée, acte sexuel… Comme si la chaîne Showtime cherchait à provoquer les conservateurs en annonçant la couleur dès avant l'épisode. Mais, comme pour la version anglaise, si le téléspectateur et la téléspectatrice dépassent les images crues de peau(x), et qu'ils s'accrochent à la série, aux intrigues et aux personnages, ils atteindront ce qui fait de cette série une bonne série qui a en premier lieu des histoires à raconter. En dépassant les apparences de la nudité, du sexe, de la drogue... bref, en dépassent les clichés de la vie gay (qui sont quand même un peu vrais), ils atteindront les points de réflexion : qu'est-ce qu'être soi-même ? Qu'est-ce que vivre avec la drogue en permanence, ponctuellement ? Qu'est-ce qu'être victime du HIV ? Qu'est-ce qu'aimer ? Questions qui n'intéressent pas seulement les homosexuels, et qui sont peu évoquées dans les autres séries plus « normales ».

Il est difficile de savoir quel impact aura vraiment eu la série sur la société américaine. Je crois néanmoins qu'il y a dans cette série des enseignements à tirer, comme pour toute série qui a quelque chose à dire. Cette analyse de la première saison a avancé quelques-uns de ces enseignements ; aux lecteurs de voir et revoir cette série pour dire ce qu'ils en retireront, ce qu'ils en apprendront. La seule condition est qu'ils acceptent de dépasser les apparences, car cette série, comme bien d'autres, n'est qu'une représentation de la vie. Alors, que regarderez-vous ? Les scènes de nus ou la lente construction de personnages complexes ? A quand Queer as Folk France : Les Grenouilles du Marais ou Queer as Folk Montpellier ?

Pour plus d’informations :

Avec l’aimable autorisation de Arrêt sur Séries et de Thierry Le Peut.

Par Sébastien Marrot - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Mardi 11 juillet 2 11 /07 /Juil 12:45
Voilà pourquoi nous pouvons (presque) pardonner à l'équipe d'Italie de nous avoir battus en finale du Mondial 2006. Belle campagne de publicité pour Dolce & Gabbana, tout de même. Merci à Ron et Kazam pour les infos.

    



Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mardi 11 juillet 2 11 /07 /Juil 12:22

« J'ai toujours été proche des gens qui contestent, qui défendent leur cause. Naturellement, j'ai envie de côtoyer les minorités. Il y a du mérite à se battre. Parrainer le Paris Foot Gay m'est apparu comme une évidence. Cela n'a pas nécessité une grosse réflexion. »

« Le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie, tout cela relève du même processus. Mais ce qui se passe autour de l'homosexualité est étrange. C'est presque une maladie. (…) Pour être footballeur, il faut être un vrai mec et, pour certains, quand on est homosexuel, on n'est pas un vrai mec, viril et fort. Je trouve que le Paris Foot Gay prouve qu'on peut être homosexuel et viril. »

« Est-ce que, pour un footballeur, cela vaut le coup de faire son coming-out pour se mettre à l'écart et perdre tout ce qu'il a ? Je ne sais pas, je ne suis pas dans cette situation. Il y a des milieux où il est difficile d'assumer ce qu'on est. (…) L'idéal serait qu'un joueur intouchable le fasse. Ce serait un signe très fort. Dans tous les milieux, ce sont les gens qui ont des positions fortes qui servent de guides, qui ouvrent des portes et entraînent tout le monde. »

Vikash Dhorasoo, parrain du Paris Foot Gay, février 2006.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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