Jeudi 27 octobre
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Fiche technique :
Avec Valérie Lemercier, Claude Rich, Dieudonné, Marthe Keller, Patrick Catalifo, Didier Brengarth, Amira Casar, Didier Bénureau et Alain Doutey. Réalisé par Valérie Lemercier. Scénario de Valérie Lemercier et Aude Lemercier. Compositeur : Gregori Czerkinsky. Directeur de la photographie : Patrick Blossier.
Durée : 102 mn. Disponible en VF.
Résumé :
Quand une jeune femme de la campagne découvre que son père est un homosexuel de gauche, très esthète et très parisien, elle veut à tout prix comprendre l'univers de son géniteur. Frédérique revêt alors les atours traditionnels d'un gay et se fait passer pour son fils. Elle ignore que son père fait partie de ces gens pour qui le bon goût n'a pas de limites et prime même les liens du sang.
L'avis de Gabriel de Monteynard :
On la connaît dans ses one woman show savoureux où elle joue avec brio des personnages très différents les uns des autres en accentuant leurs traits avec suffisamment de finesse pour ne pas tomber dans le mauvais café-théâtre. Mais la mise en scène et l'écriture de scénario c'est autre chose, et là, notre chère Valérie tombe dans le comique de boulevard. Le titre laissait présager le pire...
Après l'enterrement de sa mère, Frédérique (Valérie Lemercier) parvient à retrouver son père (Claude Rich) qu'elle n'a jamais connu. Elle découvre que celui-ci, personnalité du monde de la culture, est homosexuel, et décide de se déguiser en garçon pour mieux pénétrer son univers, en jouant sur les clichés gays de la folle, se faisant passer ainsi pour son fils.
Le film commence très fort : Frédérique, la provinciale un peu cruche, débarque à Paris chez un ami homo et danseur, évidemment très folle, comme il se doit. Première soirée entre amis où un coiffeur perruquier à l'Opéra, plus folle tu meurs, propose de déguiser Frédérique en garçon, afin qu'ils puissent aller tous ensemble au Victory, boite pédé à la mode. Autant vous le dire tout de suite, le Victory et sa clientèle sont la pire caricature du genre. Dès l'entrée, une grosse bonne femme crie à des hétéros cravatés : « C'est un lieu réservé aux HOMOSEXUELS ! ». Très crédible. À l'intérieur, les habitués sont partagés entre les « cuirs », super machos bariolés de colliers cloutés et autres attirails exotiques, et les folles, dont font partie nos camarades, vêtus de tee-shirts moulants. Toujours les mêmes poncifs des pédés qui « jouent le rôle de l'homme », plus mecs que mecs, et des folles, passives, plus féminines que les vraies femmes. Décidément, on ne sortira jamais de ces images préfabriquées. C'est triste.
Quelques gags font mouche, et de temps à autre on rit tout de même. Le talent de Claude Rich et Marthe Keller y est pour beaucoup. Mais l'accumulation des clichés est édifiante. Petit échantillon : Francis (Dieudonné), « mari » du père de Frédérique, ne supporte pas l'idée d'un coït vaginal (il en pleure même), ni la vue d'une mère donnant le sein à son enfant, collectionne les parfums et autres cosmétiques par dizaines, se fait des masques de beauté sur le visage à la couleur rose bonbon, est expert es maquillage (liste non exhaustive). Chaque personnage pédé a droit à son lot de lieux communs. C'est la règle. Et cette règle de comique troupier interdit le moindre moment d'émotion entre la fille et son père par exemple, que l'on attend tout le long et que l'on désespère de ne jamais voir. Pas plus d'émotion dans le couple Dieudonné/Claude Rich.
Valérie Lemercier n'hésite pas à tomber parfois dans le graveleux. Dieudonné jouant le proctologue (spécialiste des maladies de l'anus) dit à son patient, en lui examinant les fesses à un mètre de distance, que s'il continue à son âge, il faudra lui mettre un anus artificiel (!). Ou quand Frédérique fait semblant de pisser contre un arbre, assumant son rôle de garçon jusqu'au bout (Cf. la bande annonce). Dans son film précédent, Quadrille, il y avait au moins le texte de Sacha Guitry !
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