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Dimanche 19 décembre 7 19 /12 /Déc 11:47

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Les vidéos sont (c) Univers-L.com
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Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 18 décembre 6 18 /12 /Déc 11:31

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Source : cliquez ici.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Vendredi 17 décembre 5 17 /12 /Déc 01:07


Fiche technique :
Avec Toby Stephens, Tom Hollander, Rupert Penry-Jones, Samuel Wes, Anna-Louise Plowman, Adam Blackwood, Lisa Dillon, Peter Eyre, Jenna Harrison, Daniel Hart, Patrick Kennedy, Simon Woods, Stuart Laing, Leon Lissek et Anthony Andrews. Réalisation : Tim Fywell. Scénario : Peter Moffat. Musique : John Luan. Montage : Chris Gill. Direction artistique : Emer O Sullivan. Son : Steve Fish.
Durée : 240 mn (4 x 60 mn). Disponible en VO.



Résumé :
Angleterre, 1934. Kim Philby (Toby Stephens) est un étudiant idéaliste au sein de la prestigieuse université de Cambridge. Il aimerait pouvoir agir contre le fascisme qui gagne l'Allemagne et l'Italie. Il désire intégrer le parti communiste, la seule force qu'il juge suffisamment puissante pour mettre un terme aux dictatures qui se propagent en Europe. Il rencontre Guy Burgess (Tom Hollander) et Anthony Blunt (Samuel West) qui ont la possibilité de le faire entrer dans le parti. Mais avant, Kim Philby doit convaincre son meilleur ami, Donald Maclean (Rupert Penry-Jones), de le suivre. Or, ce dernier craint de trahir les idéaux de son père s'il s'allie aux communistes... Son père meurt, plus rien ne le retient. Ces quatre hommes assoiffés d'idéalisme et de justice sociale, désirant lutter contre le nazisme, vont trahir leur pays sans vergogne, durant vingt ans, au profit de l’URSS.
Maclean, converti, est aussitôt envoyé en Autriche par Otto, leur mentor en espionnage, pour convoyer des instructions. Il y tombe amoureux et se marie avec son contact, la belle Litzi (Lisa Dillon) qu’il ramène à Londres… mais le parti exige qu’il rompe. Il obéit. Leur diplôme universitaire en poche, les quatre compères vont tenter d'infiltrer les sphères d'influence de la société britannique en cachant leur passé de militants communistes. Blunt tire profit des relations qu'entretiennent ses proches avec la famille royale. Maclean rejoint le bureau des affaires étrangères. Burgess travaille à la BBC et entre dans les services secrets, tout comme Philby à qui l’on a demandé de devenir un journaliste pro-allemand. Ce dernier est envoyé en reportage en Espagne pour couvrir la guerre civile. Mais sa véritable mission est d'assassiner Franco... Devant le caudillo, il ne parvient pas à passer à l’action…

 


C’est bientôt la guerre. Les quatre camarades sont ulcérés par le pacte germano-soviétique. Leur foi en l’Union Soviétique est ébranlée. Comme tous les autres Anglais, ils luttent contre le nazisme. Donald commet l’irréparable : il avoue à sa femme (Anna-Louise Plowman) ses activités d’espionnage. Il déclare à Blunt vouloir se retirer. Ce dernier veut faire de même en achetant sa libération avec des informations cruciales sur la famille royale britannique. La guerre prend fin mais bientôt une autre guerre commence que l’on appellera « guerre froide ». Moscou demande aux espions anglais de leur communiquer des renseignements sur la bombe atomique américaine. Ce que Philby, Burgess et Maclean sont en mesure de faire, se trouvant en poste à Washington. Ils s’exécutent. « Grâce à eux », l’URSS obtient l’arme nucléaire. Les Américains ont rapidement la preuve que les fuites viennent de l’ambassade de Grande-Bretagne. Après une longue enquête, les soupçons se portent sur Maclean. Juste avant d’être arrêté, il parvient à passer à l’Est en compagnie de Burgess...



L’avis de Bernard Alapetite  :
Voilà une série qui n’a pas peur de s’attaquer à l’Histoire, mais aussi l’histoire d’espionnage la plus fameuse du XXe siècle communément appelée « Affaire Philby », du nom d’un des quatre protagonistes de cette épopée qui pourrait aussi s’appeler « les quatre mousquetaires de l’espionnage ». Cet épisode rocambolesque de la guerre froide est à l’origine de bien des films de fiction, encore plus de documentaires et de moult livres, tant historiques que romanesques.
Tout d’abord, un petit survol des précédents en se focalisant sur la fiction tant cinématographique que littéraire… On ne sera jamais assez reconnaissant à ces traîtres d’avoir été à l’origine de la quasi totalité de l’œuvre de John le Carré et notamment de La Taupe et Les Gens de Smiley, livres directement rattachés à cette affaire. Elle est également très présente dans l’un des plus beaux romans français des années 70, Les Poneys sauvages de Michel Déon (Gallimard). Et surtout, elle est au centre du beau et trop méconnu roman de Bernard Sichère, La Gloire du traître (Denoël), qui met au centre de l’intrigue l’homosexualité des personnages !

 


Pour le cinéma, la référence est Another Country de Marek Kanievska avec Rupert Everett et Colin Firth, adapté de la pièce éponyme de Julian Mitchell. Le film ne traite que de la rencontre dans une public school des futurs espions de Cambridge et de leurs amours (si l’on excepte une courte incursion en 1984, année de sa sortie). Bien que les noms soient modifiés, la référence historique est explicite. Le film suggère que c’est l’empêchement de vivre leur homosexualité au grand jour qui serait à la racine de leur engagement communiste. Cette histoire doit hanter le réalisateur, car en 2002 il tourne Secret d’État, toujours avec Rupert Everett qui – cette fois – incarne un clone de Philby lorsqu’il terminait sa carrière d’espion à Beyrouth dans les années 60. On peut mentionner aussi Les Espions Burgess et Maclean (DVD BBC/Le Monde), un docu-fiction très didactique qui relate la fuite, en 1951, de Burgess et Maclean à L’est. Dans Blunt The Four Man de  John Glenister (datant de 1992), l’éclairage privilégie le seul des quatre dont la vie n’a pas été détruite par son engagement. Le rôle de Blunt y est tenu par Ian Richardson et celui de Burgess par Anthony Hopkins. L’homosexualité des protagonistes est bien soulignée et présentée comme le moteur de leur révolte. John Schlesinger a consacré un film, An Englishman abroad (1983), à l’histoire de Burgess (interprété par Alan Bates). Le cinéaste est revenu sur le sujet en 1992 avec A Question of Attribution.

 


Dans la masse des documents et récits parus sur cette affaire, il me parait utile d’en extraire Mes Camarades de Cambridge de Youri Ivanovitch Modine (éditions Robert Laffont, 1994). Pour la première fois, un livre présente l'envers « officiel » du décor et le rôle concret de l'officier traitant. L’auteur, qui se réserve le beau rôle, a été attaché de presse à l'ambassade soviétique à Londres, et surtout officier du KGB. Il raconte comment il manipulait ses informateurs bénévoles. Ces étudiants de Cambridge qui se prirent de sympathie pour la cause communiste dans leurs années de jeunesse avant 1940 et qui n'hésitèrent pas un seul instant à rendre des services au régime stalinien durant les années 50 et 60, au pire moment de la guerre froide. On y apprend qu’ils n’étaient pas quatre mais cinq ! (Et même un peu plus). Le cinquième, Cairncross (il n’apparait que furtivement dans Cambridge Spies) vit encore en Angleterre (qu’il n’a jamais fuit) et était motivé par son antifascisme foncier. Il a été cet espion efficace qui permit aux soviétiques de tout savoir de l'armée allemande grâce aux informations prélevées directement à l'état-major britannique. À la lecture de ce livre, on reste stupéfait de l’importance des informations que le réseau transmet aux soviétiques, surtout via le courrier échangé entre Américains et Britanniques, y compris sur la conception d'une arme nucléaire ; on reste confondu devant l'innocence affichée, le manque de scrupules et l'absence de regrets, une fois découverte leur « sale » mission, dont témoignent ces agents.


Les « damnés » de Cambridge ont donné lieu à bien des fantasmes et leur dénomination de gentlemen espions est quelque peu usurpée. En vérité, ils étaient loin d'avoir tous du sang bleu. Par ailleurs, ils n'étaient pas tous amis comme le montre la série, et pas tous homosexuels. Mais Anthony Blunt et Guy Burgess seront les deux à la fois, leur histoire demeure indissociable. Blunt est le personnage le plus extraordinaire de cette épopée. Le livre que lui a consacré Miranda Carter, Gentleman espion, aux édition Payot est une source aussi passionnante que sérieuse, non seulement sur Blunt mais sur toute cette affaire. Au début des années 1930, à Trinity College, ils font partie d'un club secret animé par John Maynard Keynes : « La Société des Apôtres », dont ils vont être les Judas. L'auteur du Traité de la monnaie est aussi celui d'un concept plus risqué pour l'époque : La Sodomie supérieure (The Higher Sodomy). Les bacchanales entre garçons et les livraisons de documents stratégiques à une puissance étrangère ont alors ceci en commun : c'est la prison si l'on se fait prendre... Comme on ne prête qu’aux riches, en 1998, l’Australien Kimberley Cornish suggérait dans son livre Wittgenstein contre Hitler (PUF éditeur) que le philosophe (gay… aussi) aurait pu avoir fait partie du groupe d’espions de Cambridge. D’autres sources supputent que Victor de Rothschild en aurait été aussi !



Le premier épisode de la mini série se déroule dans le cadre, toujours plaisant et exotique, des collèges anglais. Il apporte son lot d’informations sur la vie quotidienne de ces lieux extravagants pour le profane. Mais on a bien du mal à s’intéresser aux péripéties des héros, en raison de la mollesse de la mise en scène et du peu de charisme des acteurs. Mais surtout, on ne comprend pas pourquoi ces quatre garçons privilégiés, brillants et fantasques, comme il est de bon ton de l’être dans sa jeunesse pour la caste supérieure de l’empire britannique, vont se mettre au service de la dictature communiste. On ne comprend pas plus comment ils ont connu leur mentor et pourquoi ce dernier recrute de tels pieds nickelés, car c’est bien ainsi que nous les percevons. Le réalisateur pense qu’en juxtaposant des scénettes signifiantes, il va rendre audible son propos. Il n’en est rien, faute de liaisons entre elles. Lorsque l’on rassemble le puzzle, on ne voit guère que quatre pantins qui parlent beaucoup et ne font pas grand chose. Ils semblent en outre (en particulier dans le deuxième épisode, qui par ailleurs est plus clair que le premier) être les seules personnes intelligentes, perdues dans un monde de ganaches et de femmes faciles. Pas plus que leurs opinions politiques, leur homosexualité n’a de densité. Elle est tout au plus fugitivement décorative.

 


Il faut attendre le deuxième épisode pour que les personnages se dessinent. On ne comprend pas d’avantage par quel miracle Blunt est nommé conservateur des collections royales. Rien n’est montré de sa précoce passion pour l’art. Il a fondé un journal d’étudiants dédié à l’esthétisme dès sa première année à Cambridge, ce qui est finement décrit dans La Gloire du traitre, dans lequel Bernard Sichère n’utilise pas les noms réels mais des patronymes transparents (Blunt devient Blake), ce qui lui laisse une liberté qui a vraisemblablement manqué à Peter Moffat, scénariste de Cambridge Spies.

 


Néanmoins cette mini série a l’immense mérite de nous faire réviser (et malheureusement pour beaucoup apprendre) notre histoire moderne. Elle soulève des lièvres historiques, et pas des petits, non… des bons gros mastards. Premièrement, Maclean aurait été chargé par le KGB d’assassiner le général Franco à la fin de la guerre d’Espagne mais il se serait dégonflé (pas insensible aux moustaches du caudillo peut-être ?). Deuxièmement, la famille royale aurait été plus ou moins informée des activités pro-communistes de Blunt et l’aurait couvert en souvenir de services rendus à la dite famille. Pourquoi pas, tout est toujours possible, même le plus improbable… Mais pour que le spectateur adhère à de telles hypothèses historiques, faut-il encore qu’il soit en confiance, et pour cela ne pas lui avoir montré une scène des plus improbables auparavant ! C’est le cas avec le flingage, à bout portant, en pleine rue à Vienne par des policiers d’un réfugié allemand, approximativement en 1936… soit deux ans avant l’Anschluss !



Cambridge Spies est souvent caricatural et ne s’embarrasse que de très peu de subtilités. On nous montre comme une évidence (voire avec grossiereté) ce qui etait suggéré avec finesse dans Les Vestige du jour que (toute ?) l’aristocratie britannique avait des sympathies nazies. Cette lecture n’est pas recevable, sauf pour les nostalgiques des bons vieux partis communistes des années soixante.
On peut être pour le moins interloqué par le fond de la série qui est condensé dans la dernière réplique que Blunt adresse à une de ses anciennes relations du temps de Cambridge qui lui demande ce qu’on fait ses amis (outre le ridicule d’une telle question, tout le royaume était informé de ce qu’étaient devenus ses complices) : « de grandes choses », réplique difficilement recevable aujourd’hui. Rappelons que ces « grandes choses » ont d’abord consisté à se mettre au service du régime stalinien qui, dans le même temps, organisait la grande famine en Ukraine qui fit trois millions de morts. Certes ces jeunes gens de Cambridge l’ignoraient. Mais à cette époque, les yeux d’André Gide s’étaient vite dessiller...

 


Bien des défauts de cette œuvre auraient pu être corrigés grâce à une durée plus longue. Il me semble que ce problème de la durée des œuvres n’est que rarement pris en compte par les décideurs du cinéma et de la télévision. Il est patent qu’il est difficile de faire une traversée de l’histoire de l’Europe entre 1930 et 1960 en quatre heures. Il est curieux que ce phénomène « qui trop embrasse mal étreint » atteigne surtout des productions télévisuelles historiques. Ce même mal contamine également d’autres mini séries comme De Gaulle ou Les  Amants du Flore qui souffraient aussi du défaut de vouloir ramasser en trop peu de temps la narration d’événements qui se trouve bien trop à l’étroit dans le carcan horaire qu’il leur est imposé. Alors que Sartre, qui se déroule sur sept ans (de 1958 à 1965), est une réussite complète. Pourtant la diffusion à la télévision offre plus de souplesse que celle en salle.

 


Une autre possibilité aurait été d’intégrer à la narration des actualités d’époque et/ou des interviews de survivants ayant connu les protagonistes de cette passionnante affaire, ou bien encore nombre de spécialistes du sujet. De tels ajouts apportent beaucoup à ces deux remarquables productions télévisuelles que sont Albert Speer, l’architecte du diable et Thomas Mann et les siens.
Une possibilité qui aurait permis d’éviter certaines erreurs : ne pas forcément suivre les quatre personnages principaux dans des parallèles bancals mais nous raconter cette histoire par les yeux de Burgess, qui était le seul à entretenir des relations avec les trois autres – car contrairement à ce que veut nous faire croire la mini série, Blunt connaissait à peine Philby et Maclean.



Certes, on ne peut pas demander à une fiction une vérité historique totale… contrairement à un documentaire ou même à un docu-fiction, mais dès l’instant où une production utilise des personnages historiques, il est impardonnable de travestir peu ou prou la vérité comme c’est le cas ici pour faciliter la narration… par ignorance ?.. par subjectivité politique ou plotiquement correct de l’époque ?
Il est également conseillé de choisir des acteurs qui ressemblent aux personnages historiques qu’ils incarnent… ce qui est le cas, par exemple, dans Sartre et dans Speer, l’architecte du diable. Ce qui n’a pas été (visiblement) le cas ici où seul Rupert Penry-Jones (alias Maclean) ressemble à son modèle.



La mini série a été réalisée pour la BBC, avec un budget de plus de 8 millions d'euros. Le tournage rencontra quelques difficultés. Le Trinity College de Cambridge refusa qu’il se déroule dans ses bâtiments. Il se murmure aussi que Buckingham Palace essaya de faire capoter le projet car Anthony Blunt était, jusqu'à ce que ses agissements soient rendus publiques en 1979, un proche de la Reine. Est-ce pour cela que la Reine mère est caricaturée en pocharde (avant que Stephen Frears fasse de même dans The Queen) ?. Il n’en reste pas moins que dans le deuxième épisode, elle est la seule à se montrer perspicace sur le compte de Blunt.



La série a été récompensée en 2004 aux FIPA Awards et aux Rencontres Internationales de la Télévision de Reims.
Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 16 décembre 4 16 /12 /Déc 19:02
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mercredi 15 décembre 3 15 /12 /Déc 18:49

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« Les psychologues disent qu’il faut attendre le début de l’âge adulte pour être vraiment fixé sur sa sexualité et encore, rien n’est jamais définitivement figé. (…) Parce que votre âge est celui des désirs confus et des sentiments troubles, et qu’il en est de même pour vos amies, apprenez à garder la bonne distance. L’intimité entre amies s’arrête aux limites de la pudeur. Évitez de dormir dans le même lit ou de prendre des douches ensemble afin de ne pas vous retrouver dans une situation gênante. (…) C’est vrai qu’il existe des couples homosexuels stables. Mais souvent, les relations sont éphémères, instables et les homosexuels ont du mal à se projeter dans l’avenir. (…) Quand on aime quelqu’un, on a naturellement envie d’avoir un enfant avec lui. C’est ce qui fait aussi souffrir les personnes homosexuelles : elles savent qu’elles ne pourront pas avoir d’enfants avec une personne du même sexe, et fonder une famille avec elle. (…) Comme tout individu, les personnes homosexuelles ont des qualités et des défauts. (…) Certains pensent que, même si les homosexuels sont des personnes aussi respectables que les autres, la société ne doit pas encourager la relation homosexuelle qui, contrairement à la relation hétérosexuelle, ne permet pas d’avoir des enfants naturellement. » Dominique Alice Rouyer, auteur du  Dico des filles 2011(Neuvième année), pour des préadolescentes et adolescentes « modernes », dans l’entrée [dangereuse ! Note de Daniel] consacrée à « l’homosexualité », ouvrage paru aux éditions Fleurus [qui devraient se poser de sérieuses questions sur la lesbophobie ! Ou relire les délires dangereux de l’auteur ! Note de Daniel].

 

(Merci à ma chère Judith Silberfeld pour son

excellent article – à lire absolument !) chez nos amis de Yagg.com.)

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mercredi 15 décembre 3 15 /12 /Déc 11:33


C'est un gros balèze tout en cuir SM qui va chez un médecin. Il lui dit, l'air tout penaud : 

— Docteur, je suis très embêté, j'ai le sexe comme un bébé…

— Ha oui, je vous comprend mon pauvre. Montrez-moi ça, répond le docteur.

La brute s'exécute, provoquant un horrible cri de surprise du praticien : 

— Oh putain ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ???

— Ben je vous l’avais bien dit docteur, comme un bébé : 50 centimètres, 3 kilos 500…


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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Lundi 13 décembre 1 13 /12 /Déc 15:20

 

Quand Sepp Blatter s’essaye à l’humour, le résultat est douteux. Interrogé sur la question de la répression de l’homosexualité au Qatar – passible de cinq ans de prison et de la flagellation – le président de la Fifa a cherché à dédramatiser la situation en vue de la Coupe du monde en 2022. « Je pense que les [supporters homosexuels] devraient juste s'abstenir de toute activité sexuelle », a-t-il répondu sur le ton de la boutade à une journaliste lors d’une conférence de presse.
Passé la (mauvaise) blague, Blatter a essayé de se montrer plus rassurant. « D'ici à 2022, il n'y aura aucun problème. Vous pouvez voir que le Moyen-Orient est en train de s'ouvrir à cette culture, c'est une autre culture parce que c'est une autre religion, mais dans le football, nous n'avons pas de frontières... »


(Merci à 20minutes.fr et à Lulu)

 

[Ajout] Version So Foot :

 

« Je suis sûr qu’il n’y aura pas de problème pour les supporters gays quand les Mondiaux se dérouleront au Qatar  (...) [Mode humour] Ils devront néanmoins s’abstenir de toute activité sexuelle (...) [Mode sérieux] Là-bas, il y a une autre culture car il y a une autre religion. Mais dans le football, il n’y a pas de limites. Nous ouvrons tout à tous, il ne doit y avoir aucune discrimination envers tout être humain. Si les gays veulent assister à un match du Mondial au Qatar, je suis certain qu’ils pourront le faire. Et de toutes façons, nous avons le temps pour analyser la situation. »

Par Lulu - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Dimanche 12 décembre 7 12 /12 /Déc 17:24


La bannière et la vidéo sont (c)
Syred Pictures
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 12 décembre 7 12 /12 /Déc 17:15

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Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 11 décembre 6 11 /12 /Déc 17:07

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Horoscope de la revue Elle (lien ), décembre 2010. Merci à nos amis de Yagg.com.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Vendredi 10 décembre 5 10 /12 /Déc 16:50


 

Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 

en collaboration avec  homo6  

 

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Aimé Corbaz, L'Homophobie expliquée à ma filleule, Vevey : Le Cadratin, 2010, 129 p. ‒ 40 Francs Suisses

 

La collection « ... expliqué(e) à ma fille » éditée par le Seuil compte à ce jour une quinzaine de titres. C'est « Le racisme expliqué à ma fille » de Tahar Ben Jelloun (1998) qui a marqué Aimé Corbaz. Il s'est inspiré de ce titre et de cette formule pour rédiger une série de lettres à sa filleule âgée de quatre ans en 2010.

Ce journaliste suisse, né en 1956, a déjà raconté ses relations tumultueuses avec l'alcool dans La Peau du homard où nous avions croisé Franck, un ami précieux, qui l'avait fait parrain de sa fille Béatrice. C'est donc à elle qu'Aimé s'adresse aujourd'hui.

Ces seize lettres théoriquement écrites pour être lues par une jeune fille à ses dix-huit ans en 2024 ont toute leur force en 2010. Avec les caractéristiques du style épistolaire, « plus vivant que didactique », le parrain emploie un langage sans ambiguïtés pour décrire à de jeunes adultes ses craintes, ses révoltes, ses espoirs.

Superbe ment édité par un atelier de typographie aux méthodes artisanales, le livre d'Aimé Corbaz est un constat complet et lucide de notre situation à l'entrée de la deuxième décennie du XXIe siècle. Écrit par un quinquagénaire qui a une « culture Stonewall » (1) et une vraie relation avec le cinéma et la littérature, c'est pour nous une balise indispensable dans le bilan de nos avancées et la préparation des combats qui nous restent à mener.

Centré sur la Suisse, et souvent sur le Valais, c'est un l'œuvre d'un journaliste européen qui fut souvent à Paris, Londres, Bruxelles ou New York. Cette mise en perspective du local par rapport au mondial est l'un des atouts supplémentaires de ce livre.

Il ne nous reste plus à attendre que L'Homophobie expliquée à ma filleule soit facilement disponible en France : malgré un prix élevé (environ 30€), il y a là, en plus d'une lecture personnelle, matière à offrir à tant de personnes de notre entourage qui ne cessent de nous répéter que « les homos n'ont presque plus de problèmes aujourd'hui ». PRESQUE ?

 

(1) cf. notre dossier http://www.lestoilesroses.net/categorie-10955105.html

 

Pour en savoir plus :

Le Nouvelliste (08/11/2010) :

http://lenouvelliste.ch/fr/news/invite/etre-gay-quelque-part-ici-et-maintenant-862-233055

20 minutes ch (09/11/2010) : http://www.20min.ch/ro/life/lifestyle/story/24419774

Un éditeur pas comme les autres : http://www.lecadratin.ch/Bienvenue.html

 

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Aimé Corbaz interviewé par Gérard Coudougnan :

« Les gays suisses ne vivent pas en démocratie. »

 

Les Toiles Roses :Bonjour Aimé, je viens d'achever la lecture de L'Homophobie expliquée à ma filleule et j'aimerais savoir s'il y a eu récemment en Suisse des événements, des polémiques qui t'ont poussé à prendre la plume pour rédiger ces lettres ?

Aimé Corbaz :Bonjour Gérard ! Plusieurs choses, en fait… Pêle-mêle : les insultes d’un jeune politicien d’extrême droite valaisan traitant les gays de déviants, le 17 mai 2009, journée mondiale contre l’homophobie ; quelques électrochocs que je me suis payé au cours des premières Assises contre l’homophobie à Genève, en automne de l’an passé… Peut-être surtout à cause d’un sentiment d’injustice ignoble que je ressens depuis toujours ; une lassitude d’entendre plein de gens, même des amis, nous dire : « Mais arrêtez de vous plaindre, les pédés, vous n’avez plus de problèmes aujourd’hui. » Sans oublier cette espèce de fièvre égoïste et jubilatoire qui me prend quand j’écris.

 

Ne ressens-tu pas, comme certains de mes amis helvètes, une certaine fierté à être citoyen du seul et unique État au monde chez qui la reconnaissance du statut des couples de même sexe a eu lieu par décision populaire (référendum ou « votation ») ?

Pas vraiment. Notre système politique est très démocratique mais aussi très complexe, compliqué, lent. Comme militant plutôt intransigeant, je ne suis pas particulièrement fier de mes compatriotes qui, pour 42 % d’entre eux, ont refusé en 2005 que les couples homos soient reconnus. Comme tu le sais, je parle d’apartheid invisible dans mon bouquin. Je paie mes impôts comme tout le monde, j’ai même fait mon armée ! Mais je n’ai ni droit à un mariage conventionnel (seulement un partenariat), ni à l’adoption. Je ne suis pas non plus protégé par une loi contre l’homophobie, comme la loi Nouchet en France. Les gays suisses ne vivent pas en démocratie.

 

Tu es, depuis que tu as quitté le journalisme, thérapeute pour ceux qui souffrent de diverses sortes de « mal de vivre ». Dans le respect du secret professionnel, l'homophobie fait-elle partie de tes domaines d'intervention ?

Bien sûr que je pourrais intervenir sur ce sujet mais le cas ne s’est pas présenté jusqu’ici. En revanche, j’ai des patients gays et je ressens presque toujours ce paradoxe qu’on peut vérifier chaque jour : si notre situation s’est considérablement améliorée, beaucoup d’entre nous souffrent de malaises existentiels, d’où une consommation sans modération de mecs, de produits divers, de médics. Je constate aussi des blessures d’adolescence qui restent des plaies ouvertes. Mais les gays ne sont pas toujours faciles à aider : beaucoup ont tendance à nier leurs douleurs passées, à faire avec, en cultivant l’humour, l’autodérision, le sens de la fête…

 

En 2008, nous avons ici reçu (1) Pascal Pellegrino, le premier Papa gay suisse a avoir exposé son vécu de père homosexuel : la situation de l'homoparentalité a-t-elle évolué depuis ?

Pas que je sache. Ce qui me frappe, à ce propos, c’est qu’on pousse les gens à tricher. Et qu’on ne se préoccupe pas de l’essentiel : donner un statut clair aux enfants qui vivent avec deux parents du même sexe. Pour le reste, on ne me fera pas croire qu’on va assister à une vague d’adoption sans précédent en cas de loi le permettant. Je suspecte, moi, que c’est l’égalité des droits qui fait terriblement peur aux hétéros. Tant qu’on reste des citoyens de seconde zone, on veut bien nous tolérer, voire nous accepter. Mais qu’on ne s’aventure pas à réclamer une équivalence. On reste quand même des pédés !

 

Toi qui durant ta carrière de journaliste a beaucoup voyagé, perçois-tu de grandes différences dans les pays européens en ce qui concerne l'homophobie ?

Je n’ai pas tant voyagé que ça pour le boulot… Mais je garde un souvenir émerveillé d’Amsterdam, il y a trente ans, et d’un petit couple de mecs se tenant par le cou, dans la rue, et sur lequel personne ne se retournait. Après, il y a eu souvent Paris où je faisais pis que pendre dans le Marais : je baisais et buvais jusqu’à ne plus savoir qui j’étais. D’autres capitales, encore, mais je crois que tout le monde sait ça : dans les villes occidentales, ça passe facilement, dans les campagnes, ça peut être l’horreur, aujourd’hui encore. Être gay à Paris ou Genève, ce n’est pas insurmontable. Mais je peux imaginer que dans un petit bled du Limousin ou ici à Sion, en Valais, c’est une toute autre histoire.

 

L'actualité est riche et variée : entre le pape qui retire la capote de l'index, l'ONU qui raye les LGBT de la résolution qui condamne les exécutions arbitraires (2) et des coups de barres de fer contre un client d'un bar gay de Saint-Etienne (3), on est forcé de constater que ton combat, notre combat est loin d'être gagné, même si nous vivons dans l'une des régions les moins difficiles du monde pour nous…

Les choses ont changé, c’est indéniable. Je me souviens de mes vingt ans où il y avait encore un vigile à l’entrée du bar gay de Lausanne. Aujourd’hui, les mecs fument leurs clopes devant la porte, juste à côté d’un établissement 100 % hétéro ! En gros, on vit dans un paradoxe phénoménal. Il y a presque toujours une petite tapette de service dans les séries ou émissions de télé-réalité, tandis que des stars comme Laurent Ruquier ou Jean-Paul Gaultier, ne dissimulent rien de leurs vie et envies. Bref, on flotte dans une ambiance très gay friendly, du style, « c’est fou ce qu’ils sont drôles, gentils, bien élevés. » Mais quand c’est son fils qui rentre un soir et dit à ses parents : je suis amoureux de Sébastien et je vais vivre avec lui, la famille pète les plombs, vole en éclats. Ce qu’il faut continuer à dire, c’est que l’homophobie provoque des montagnes de souffrances inutiles. Probablement que le combat ne sera jamais gagné, que nous resterons toujours dans une certaine étrangeté. Et c’est pour ça qu’il faut se battre sur des droits, sur des lois, sur des règles, et qu’il y a urgence de faire de la pédagogie à l’école, le plus tôt possible. La société civile suivra, comme les pays de l’Europe du nord ou du Québec en ont fait l’expérience.

 

Nous sommes sur un site qui fait de la culture en général et du cinéma et de la littérature en particulier des instruments de progrès : tu as raconté dans tes livres l'importance qu'avaient eu pour toi écrivains et écrans noirs : y a-t-il dans les œuvres récentes des titres qui t'ont spécialement touché ?

Le militantisme n’est plus ce qu’il était ! Et je reste nostalgique d’un Jean-Louis Bory ou d’un Guy Hocquenghem qui ont forcé des portes avec courage et drôlerie. Aujourd’hui, un Didier Eribon fait un travail formidable, tout comme Louis-Georges Tin et son Dictionnaire de l’homophobie, mais ce sont des travaux très pointus, peu accessibles. À l’inverse, il y a une littérature plus légère, romanesque, avec un Philippe Cassand et ses polars gay. On trouve aussi des bizarreries comme Des aveux de La Tour Mossart (4) que je trouve affecté et d’un autre âge. Côté cinéma, Le secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee a ébranlé pas mal de gens, mais aussi Les témoins de Téchiné qui dépasse l’histoire du sida, divers téléfilms, et tout ce que je ne connais pas. En écrivant mon livre, j’ai consulté ce que je trouvais sur l’homophobie mais c’est souvent austère, avec plein de chiffres, de statistiques… Expérience faite, je peux te dire que le sujet est difficile parce que ça va dans tous les sens et qu’on tombe fatalement dans des clichés.

 

Sans aucune flagornerie, j'ai trouvé ton livre vraiment excellent. Cependant un doute me taraude l'esprit quand je vois que tu l'as fait publier par un (excellent !) atelier d'impression : est-il édité à compte d'éditeur ou d'auteur ?

C’est à compte d’éditeur. Mais c’est un éditeur particulier, unique. Jean-Renaud Dagon est un poète de l’imprimerie ! C’est après avoir passé dans une émission de radio qu’il m’a contacté ; je crois que c’est d’abord le côté hors norme du sujet l’intéressait. Et ça donne un livre artisanal, un bel objet au papier de qualité, à la typographie impeccable. Bien sûr, la distribution est médiocre mais faire un livre qui ne soit pas noyé dans la grande distribution, et qui réponde à un désir plutôt qu’au hasard d’une balade en libraire, ça me séduisait. Être différents, c’est bien là ce qui nous caractérise, nous amuse et nous flatte aussi, tu ne penses pas ? Mon rêve serait que des gays offrent ce petit bouquin à leurs parents pour Noël, en leur disant : j’ai vécu des trucs un peu comme ce petit Suisse. Ainsi des liens pourraient être renoués, des dialogues rétablis, qui sait ? Pour moi, c’est une façon de soigner une vieille blessure, puisque je ne suis pas parvenu à faire ça avec mes parents.

 

Oui, c'est une excellente idée pour partager son vécu ! On peut donc le commander chez Le Cadratin : dagon@vtx.ch, (site: http://www.lecadratin.ch/Bienvenue.html)... et aussi découvrir tes multiples activités sur ton site http://pascaleric.wordpress.com/. Merci Aimé et bravo !

 

(1) http://www.lestoilesroses.net/article-32836968.html

(2) http://www.lestoilesroses.net/article-onu-les-lgbt-rayes-de-la-resolution-qui-condamne-les-executions-arbitraires-61370285.html

(3) http://www.liberation.fr/societe/01012303278-un-homosexuel-tabasse-a-la-barre-de-fer-a-saint-etienne

(4) Troisième recension dans http://www.lestoilesroses.net/article-33227040.html

 


Note de Daniel C. Hall : Si les éditeurs ou les auteurs (auto-édités ou non) souhaitent envoyer un service de presse à Gérard en vue d’une critique sur ce blog, merci de prendre contact avec le chef Daniel C. Hall qui vous communiquera ses coordonnées : lestoilesroses@hotmail.fr.


TO BE CONTINUED…

Par Gérard Coudougnan - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Jeudi 9 décembre 4 09 /12 /Déc 11:54
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Gay comme mon nom ne l'indique pas, et juif comme mon nom ne l'indique pas non plus, je suis tombé tout petit dans une marmite de BD (BD, pas PD !). Depuis, j'ai noirci des milliers de pages de personnages plus ou moins étranges. Depuis cinq ans, je suis chroniqueur du site Unificationfrance.com auquel je livre chaque semaine un dessin. Concerné par la cause LGBT, c'est avec plaisir que j'ai rejoint l'équipe de Les Toiles Roses, blog auquel je participerai avec mes « p’tits miquets ».

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   Je ne suis pas... mais... (4)

 

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 Je ne suis pas... mais... (5)


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    Je ne suis pas... mais... (6)

Voir toutes les rencontres

TO BE CONTINUED...
Par Hugo Rozenberg - Publié dans : DESSINS : Rencontres de tous les types
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Mercredi 8 décembre 3 08 /12 /Déc 10:47

 


(6.17)

par Zanzi

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PREVIOUSLY ON ZANZI AND THE CITY : cliquer ici.

 

Rentré en France, Zanzi ne put réaliser la moitié de ce qu'il avait prévu. Les jours et les semaines passèrent à toute allure, les atermoiements succédèrent aux hésitations, et à force de chercher à contenter tout le monde, il en vint à la conclusion que si ça continuait de cette façon, il finirait par ne contenter personne.

Cela faisait longtemps qu'il avait prévu de retourner à Bruxelles, qu'il avait promis à Esteban de le revoir. La ville n'avait guère changé, n'était-ce davantage de sens interdits qui compliquaient singulièrement la circulation en centre-ville. Ça ne s'arrange vraiment pas en Europe, pensa Zanzi. Esteban non plus n'avait pas changé, tout au plus avait-il gagné en virilité grâce à une barbe de trois jours savamment entretenue. Ça lui donne l'air moins jeunot. Sa vraie virilité est ailleurs : il ne la montre pas à tout le monde ! gloussa Zanzi.

Il plut sur Bruxelles, ce qui donna à la capitale belge un charme particulier. Ils s'arrêtèrent dans un café-restaurant où, quelques années plus tôt, dans son désœuvrement sentimental, Zanzi participa vainement à une soirée de speed-dating. Comme le serveur tardait à venir prendre la commande, ils quittèrent les lieux, déçus du changement qu'ils y constataient, et, à la faveur d'une éclaircie, gagnèrent la Grand-Place. À côté de la Maison du Roi, ils entrèrent dans l'un de ces attrape-touristes aux tarifs scandaleux. Seul le décor valait le détour. Mais ils étaient ensemble, pendant un moment, comme autrefois.

Plus tard, Zanzi retourna enfin à Paris, la City de tant de rêves évanouis. Que pouvait-il encore espérer y trouver ? Il fit ses adieux définitifs à son ancien quartier, son ancienne demeure. Ce qui fut naguère son appartement n'était plus dorénavant qu'un bureau. Il fut heureux de revoir sa concierge, sa petite mère des années parisiennes, aujourd'hui à l'aube de la retraite, prête à rentrer couler des jours de tranquillité, chez elle, au Portugal. Je ne reviendrai plus ici, se dit Zanzi, plus rien ne m'y rattachera désormais.

Il chercha encore, sans la trouver, une bonne raison de rester en France. L'espace d'un soir, le Château de Versailles s'illumina pour lui, mais la féerie se dissipa bien vite. Orléans, qui semblait l'attendre avec impatience depuis des mois, lui ferma ses portes in extremis. Des promesses d'amour s'évanouirent les unes après les autres sous des prétextes fallacieux. On ne veut plus de moi ici. Et pourtant, que de sms échangés, d'appels téléphoniques, de conversations internautiques ! Rien que du virtuel. Dès qu'il s'agit d'affronter la réalité, il n'y a plus personne. On en revient toujours au même point, c'est-à-dire nulle part. « Mais il y a des nulle part qui sont au cœur des choses ». Où diable avait-il entendu cela ? Ah oui, dans un film. Ce n'était que du cinéma, donc ça ne veut rien dire.

Durant quelques heures il se sentit brisé par la vanité des sentiments trop hardiment professés. Sa vie n'était plus ici, mais tout au fond de lui, il le savait depuis longtemps. Sa propre mère le poussa à repartir, loin de la morosité ambiante, du mécontentement général, du tumulte battant le pavé, des grèves à n'en plus finir et des lendemains sans espoir. Nul ne chercha à le retenir. Nul ne songea, non plus, à le suivre. C'est seul, comme d'habitude, qu'il allait prendre ce nouveau départ et s'élancer dans une nouvelle voie, encore nappée d'un halo de brume voilant la ligne d'horizon. Un but aux contours mal définis, entre le soleil et les ténèbres, entre l'empire des ombres et le royaume de la lumière. Le grand défi, le tournant de sa vie.

Il reprit donc l'avion, le cœur lourd de regrets mais lesté du moindre remords, sans un regard pour le passé et les chimères qu'il laissait derrière lui.

 

TO BE CONTINUED...
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mardi 7 décembre 2 07 /12 /Déc 11:09

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Fiche technique :

Réalisation : Pierre Thorreton. Scénario : Pierre Thorreton et Eve Guillou. Montage : Dominique Auvray. Musique : Come Aguiar.

Durée : 100 mn. Sortie en salles le 22 septembre 2010.

 


Résumé :

1958 : Yves Saint Laurent et Pierre Bergé se rencontrent, le premier est alors âgé de 22 ans et le second de 28. Chacun a trouvé l'homme de sa vie. C'est tout du moins ainsi que Pierre Bergé raconte leur rencontre. Début d'une histoire d'amour qui durera 50 ans avec ses hauts et ses bas, jusqu'à la mort du couturier en 2008. On voit Saint Laurent au travail et surtout L'Amour fou nous invite dans l'intimité des deux hommes.


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© Pierre Bergé

 

L'avis de Bernard Alapetite :

On assiste depuis la mort d'Yves Saint Laurent à une sorte de canonisation du couturier sous la houlette et la férule (les deux à la fois) de Pierre Bergé qui s'est intronisé grand pontife de ce nouveau culte. On nous a bien dévoilé quelques turpitudes du futur bienheureux, sachant qu'un saint n'est jamais aussi grand que s'il a fauté ; c'est donc sur le modèle de Saint-François d'Assise que s'édifie le monument à la gloire d'Yves Saint Laurent. Le film de Thorreton en est la nouvelle pierre, soyons certain que cela ne sera pas la dernière.

Le premier moellon fut posé au lendemain de la mort du héros par Pierre Bergé qui endossa pour l'occasion le costume de Bossuet, lors de l'émouvante et brillante oraison funèbre qu'il prononça aux obsèques de son ami.

Depuis cet acte fondateur, il n'y a pas un mois sans un nouvel apport à l'édifice. En vrac, il y eut la vente de la faramineuse collection du couple, puisque couple il y a dans la légende dorée que Bergé promeut. Ce fut l'acmé du culte dans la grande nef du Grand Palais. C'est aussi celui du documentaire. Je rappellerai que Pierre Bergé est partie prenante d'une société de ventes aux enchères qui veut tailler des croupières à Sothesby’s et autres. La grande vente-spectacle fut suivie de plusieurs autres pour assoir dans le public l'idée que l'on avait à faire à un couple d'esthètes. Pierre Bergé aurait sans doute bien voulu accoler au nom de son ami l'épithète de mécène, au même titre qu'un François Pinault (je reviendrai sur le parallèle entre Pinault et Bergé). Mais force est de constater qu'ils n'ont jamais soutenu l'art contemporain et n'ont misé que sur des valeurs sûres et reconnues de l'art : Picasso, Matisse... Ces ventes ont mis en lumière cette collection d'art passionnément réunie. Elles ont dévoilé une quête permanente du beau qui s'est matérialisée des jardins Majorelle à Marrakech au château Gabriel en Normandie en passant par la rue de Babylone.


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© Pierre Boulat Courtesy Association Pierre & Alexandra

 

La teneur de la collection, dont on a une bonne idée en sortant de la projection du film, devrait amener à de nombreuses réflexions, c'est la richesse du film d'en faire naître de nombreuses. La principale tient justement à l'absence d'art contemporain, à l'exception du fameux portrait d'Yves Saint Laurent par Warhol, dans la caverne d'Ali Baba du couple. La différence avec un collectionneur comme Pinault est qu'Yves Saint Laurent et Pierre Bergé aimaient s'entourer de chefs-d’œuvre pour vivre avec, pour être bien dans leurs cavernes. Il ne faut pas oublier que l'on a à faire à une collection privée; le grand public ignorait tout, avant la mort du couturier, des merveilles qu'avaient accumulé les deux hommes avec autant de goût que de perspicacité et sans ces "conseillers" qui sont les véritables organisateurs de la plupart des collections des richissimes. Le premier souci de Pierre Bergé et d'Yves Saint Laurent était le plaisir que pouvait leur apporter l'acquisition d'une nouvelle pièce, une jouissance au quotidien. Mais comment en imaginer une comparable, avec par exemple les œuvres de la collection Pinault dont je serais curieux de voir la décoration de ses demeures. S'imagine-t-on vivre avec le jeune Hitler en prière, de Maurizio Cattelan, dans un coin de son salon alors que plus loin, dans la chambre à coucher par exemple vous auriez les horreurs nazies et lilliputiennes des frères Chapman et dans la salle à manger, pour alimenter les conversations durant les diners, une copulation en trois dimensions de Jeff Koons !

Ne pensez pas que cette digression est étrangère au film car en son centre se trouve la question de la nature de l'art, de sa place dans la cité et dans la vie de chacun. À l'inverse d'Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé, l'idée de collection comme décor de vie va à l'encontre du souci muséale de la plupart des grands collectionneurs d'aujourd'hui.


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© Pierre Boulat Courtesy Association Pierre & Alexandra

 

Puis on a vu dans les kiosques apparaitre un numéro de Têtu, seul magazine gay de quelque audience en France, dont Pierre Bergé est le propriétaire, voué entièrement au culte et à la mémoire d'Yves Saint Laurent. Il y a peu de temps, on a pu voir, cette fois dans les vitrines des librairies Lettres à Yves, un livre signé Pierre Bergé en personne et paru dans la prestigieuse collection blanche des éditions Gallimard. Je me suis laissé dire que Pierre Bergé aurait des velléités académiques. On peut considérer ce mince ouvrage comme une suite à son beau livre de portraits Les jours s'en vont et je demeure que Pierre Bergé a écrit et que l'on peut trouver en Folio. À les lire, on peut regretter que leur auteur ne se soit pas plus consacré aux lettres. Le petit opuscule a rejoint dans les vitrines les beaux livres illustrant la fameuse vente dont Histoire de notre collection - Pierre Bergé/Yves Saint Laurent, qu'il a concocté avec Laure Adler et qui a été édité par Actes Sud. Les mânes de Saint Laurent réussirent même à investir les bacs des disquaires avec l'album Une vie Saint Laurent d'Alain Chamfort.

Il y a eu encore cet été la rétrospective Yves Saint Laurent au musée du Petit Palais. J'arrête là cette nomenclature, qui est loin d'être exhaustive, des évènements dont la vedette fut Yves Saint Laurent, iconisé depuis sa mort.

Je rappellerai un incident qui illustre bien la finalité de toute la gesticulation de Pierre Bergé depuis deux ans, celui du décrochage sur ordre de l'homme d'affaires du portrait d'Yves Saint Laurent qu'il avait prêté pour l'exposition Le grand monde d'Andy Warhol qui s'est déroulée au Grand Palais au printemps 2009, sous prétexte que le tableau était présenté au milieu d'autres portraits de couturiers, dont les effigies de Sonia Rykiel, Giorgio Armani, Hélène Rochas, Valentino... et non parmi ceux que Pierre Bergé considère comme les égaux d'Yves Saint Laurent, les grands artistes de la deuxième moitié du XXème siècle croqués par Warhol tels Lichtenstein, David Hockney, Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, Julian Schnabel, Beuys... En définitive, tout le colossal effort de promotion d'Yves Saint Laurent n'a qu'un seul but, que l'on peut juger admirable ou pitoyable, faire que notre époque délivre à son ami un passeport d'Artiste avec un A majuscule pour traverser les tempêtes de la postérité.


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© Alice Springs / TDR


Revenons à nouveau à notre propos sur la place et la nature de l'art. La haute couture est-elle un art ? Pour ma part, je pencherais pour la qualifier d'artisanat mais malheureusement ce beau mot, comme beaucoup d'autres de nos jours a été dévoyé. On le voit, la question n'est pas simple, pas plus que futile. Entendons-nous bien, il n'est pas question pour moi de nier le talent d'Yves Saint Laurent, qui fut immense comme le prouve les modèles que nous apercevons dans le film, mais de réfléchir sur la nature de son travail et la place que lui accordera l'Histoire, puisque c'est d'emblée à ce niveau que se situe le souci de Pierre Bergé qui est le véritable auteur du documentaire. Cette interrogation m'amène à constater la relativement piètre image que donne le film d'Yves Saint Laurent qui n'y parait pas toujours ni cultivé ni très intelligent alors que l'inspiration de ses créations dénote à la fois d'une grande sensibilité mais aussi d'une large culture que corrobore son amour de Proust (son refuge n'était-il pas une bibliothèque ?) et surtout l'excellence de la faramineuse collection.

Revenons à notre sujet, mais peut-être l'avez-vous oublié, qui est le film. Ce dernier est composé d'images d'archives mêlant défilés et interviews d'Yves Saint Laurent, de photos personnelles, clichés intimes de l’homme privé, dans ses demeures, auprès de ses quelques rares amis, et principalement d'entretiens avec Pierre Bergé, filmés par Thorreton l'année dernière, en six sessions étalées sur quatre mois.

Il y a aussi, mais pas assez, des confessions des proches amies des deux hommes, comme Loulou de La Falaise et Betty Catroux.


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© Patrice Habans

 

Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou a pour point de départ l'idée d’un documentaire sur les maisons d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé, ce qui fait que la fameuse collection des deux hommes demeure au centre du film. Mais bien vite, le cinéaste s'est aperçu que leurs habitants étaient un sujet d'une toute autre ampleur. Ainsi est né le portrait de ces deux hommes fascinants. Passent un peu trop vite quelques "peoples". Ainsi apparaissent furtivement Andy Warhol, Mike Jagger, Jack Lang, François Mitterrand, avec lequel Pierre Bergé cultive (?) un mimétisme hallucinant. La grande intelligence et la mégalomanie sculptent-elles les visages et les silhouettes ? Mais l'entourage est presque entièrement hors champs. À propos de « people », Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, l'amour fou est co-produit par Les films du lendemain, une société de production à laquelle sont associés notamment François Pinault et Bernard-Henry Levy...

Ce qui a fasciné Pierre Thorreton, qui n'avait réalisé jusqu'à présent qu'un moyen métrage, Entre Chien et Loup, c'est la durée, peut-être encore plus que l'essence, de la relation entre les deux hommes : « Je ne connais pas de lien semblable autour de moi. Dans ma famille ou mon entourage, je n’ai jamais connu quelqu’un qui ait vécu cinquante ans avec la même personne. L’histoire que je voulais raconter, c’était surtout : de quoi le lien qui unit ces deux hommes pendant si longtemps était-il constitué. » Le temps est donc le grand sujet caché du documentaire. Pour des hommes aussi connus les images d'archive ne manquent pas, surtout en ce qui concerne Yves Saint Laurent, dont la figure phagocyte trop le film ; alors que la personne la plus intéressante et la plus opaque du couple est Pierre Bergé, mais dans Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, l'amour fou c'est d'abord Bergé qui raconte Saint Laurent et là réside le principal défaut du film, qui induit tous les autres, l'absence de regard extérieur tant on sent le cinéaste au service de son modèle.


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© Pierre Bergé

 

L'abondance de la matière fait que le film s'est donc essentiellement construit au montage et ce qui a été abandonné en dit beaucoup plus que ce qui nous est montré. Tout l'art du documentariste est de donner une homogénéité à son matériel qui est presque toujours hétérogène. Il faut par exemple qu'il évite les contrastes trop forts de lumière pour négocier en douceur le passage d'une séquence en noir et blanc à une autre en couleur. Il y a un grand travail de lissage à réaliser. Dans le cas présent, Thorreton y réussit assez bien en jouant par exemple sur la tonalité qu'il donne aux interview de Pierre Bergé traitées dans des couleurs sourdes et chaudes, dans les bruns et les ocres qui font que nous ne sommes pas trop heurtés lorsque survient un document d'époque en noir et blanc inséré au sein d'une interview. Il a aussi retravaillé entièrement des séquences d'archives comme le discours d'adieu de Saint Laurent, retraitées en noir et blanc, remontée en y insérant des flashes qui entrecoupent le discours. Si le montage est souvent habile et offre de belles transitions comme celle d'un plan sur le dos d'une robe fleurie à un autre sur un buisson non moins fleuri du jardin de la villa de Marrakech, il aurait néanmoins gagné à être plus resserré pour nous éviter quelques plans complaisants comme celui de Pierre Bergé mangeant un œuf à la coque, à moins que ce soit pour nous montrer combien ce milliardaire a su rester simple... Le réalisateur a su éviter un écueil qui guette tous les films d'interviews, le statisme, par la judicieuse idée de prendre comme fil rouge de son scénario la fameuse vente. On voit d'abord les œuvres in situ puis tout leur cheminement jusqu'à l'adjudication. Rien que pour ces images, l'amateur d'art ne peut manquer ce film.

Il est dommage que, comme c'est si souvent le cas, le cinéaste n'est pas su choisir une fin et nous en présente dans les dernières minutes de son opus, plusieurs possibles, s'arrêtant malheureusement sur celle qui me parait la moins pertinente et dont je n'ai pas vraiment compris le sens ; mais je fais confiance à un de mes lecteurs pour être plus perspicace que moi et me l'expliquer...

Le flot d'images est scandé d'une musique au piano, à la fois rythmée et nostalgique.

Malheureusement pour l'entreprise de Thorreton, en abordant son film, j'avais en mémoire un chef-d’œuvre de la même espèce, non moins hagiographique, Chris and Don, a love story de Tina Mascara et Guido Santi, sur un amour qui lui n’a duré "que" 34 ans entre l'écrivain Christopher Isherwood et le peintre Don Bachardy.


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© Pierre Bergé

 

La comparaison ne peut être que défavorable pour Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, l'amour fou, indépendamment des qualités du film, en raison de la nature même des hommes qui en sont les héros. Car contrairement à Isherwood et Bachardy, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, j'y reviens, ne sont pas à mon avis des artistes. Ils ne sont pas, d'une part, habités par un univers intérieur et, d'autre part, n'ont pas pour le cinéaste qui les filme d'Œuvre, ou du moins d'œuvre pérenne à montrer à l'écran. D'autant que d'une manière inexplicable, on n'y voit presque pas de dessins exécutés par Saint Laurent pour les créations de ses vêtements; alors que l'on nous dit, à plusieurs reprises, qu'ils sont admirables. En ce qui concerne Pierre Bergé, lui-même ne revendique pas le titre d'artiste, ou alors il faudrait que la ploutocratie soit un art et à ce compte-là, Jésus grand multiplicateur de petits pains et de poissons serait un grand artiste... Le cas d'Yves Saint Laurent est plus compliqué. Toutes les actions qu'a mises en branle Pierre Bergé depuis la disparition de son ami sont pourtant pour l'installer dans ce statut d'artiste et même d'artiste majeur du XXème siècle. Ce remue-ménage qu'il a orchestré me parait vain. Ce qui caractérise l'art c'est qu'il traverse les époques. Une œuvre est alors admirée pour elle-même, sans que l'on tienne compte du contexte dans laquelle elle a été créée. Contexte que le regardeur de nos jours ignore malheureusement de plus en plus. Qu'est-ce qui est plus éphémère que la mode, domaine dans lequel Yves Saint Laurent a œuvré toute sa vie ? Qui peut penser que l'on regardera demain ses créations autrement que comme des marqueurs d'une époque révolue ? Il n'en va pas autrement du New Look de Dior, maison dans laquelle Yves Saint Laurent a commencé sa carrière, ou des modèles de Poiret ou de Worth... N'y a-t-il pas un hiatus irrémédiable entre l'éphémère et l'art, donc entre la mode et l'art ? Mais il est possible que je parle d'un temps qui n'est plus et que pérenne et art ont divorcé aujourd'hui…

Peut-être qu'avec ce film, s'apercevant que l'entreprise de faire d'Yves Saint Laurent un artiste majeur était désespérée, Pierre Bergé a voulu infléchir son action pour cette fois, faire du couple qu'il formait avec Yves Saint Laurent, le modèle du couple gay moderne. Il me semble que cette tentative est également vouée à l'échec et cela pour plusieurs raisons. La principale en est l'impossibilité pour un public, gay en particulier, de s'identifier à ce couple composé d'aussi extraordinaires personnages que le commun serait fou de vouloir imiter. D'autre part, il me parait difficile d'entrer en empathie avec des personnes qui, en dépit de leurs qualités (ou à cause d'elles ?) sont aussi peu sympathiques, tout en réussissant le tour de force d'être très souvent émouvantes. Enfin pour ma part, et je ne crois pas être le seul, j'ai toujours trouvé curieux pour un homosexuel de se vouer corps et âme à rendre les femmes désirables alors qu'il ne les désire pas...

Pierre Thorreton, répondant à une question sur la genèse de son film, cite une phrase de Pierre Bergé : « J’aimerais fonder un musée sur le fronton duquel serait écrit : d’où vient l’argent, où va l’argent ? » Si l'on sait à peu près où va l'argent de Pierre Bergé, ce n'est pas encore ce film qui répondra à la question qui m'a toujours tarabusté au sujet de Pierre Bergé : d'ou vient cet argent ? C'est amusant de faire encore un parallèle avec une autre grande fortune de France irriguant (arrosant ?) la classe politique française (il ne faudrait tout de même pas oublier que Pierre Bergé a été le grand bailleur de fonds de Ségolène Royal ; aujourd'hui ses largesses iraient, si j'en crois les rumeurs des couloirs de la rue de Solférino, du côté de Manuel Valls), je voudrais parler de la famille Bettencourt qui au contraire de Pierre Bergé, dans leur cas, on sait d'où l'argent vient mais peu où il va.

La modestie et la pudeur de Pierre Bergé, car il y a de la pudeur et de la modestie chez cet orgueilleux qui n'est pas sans vanité (mais qui en est exempt ?), nuisent à la clarté du propos. Comment peut-on mesurer la charge émotionnelle contenue dans la séquence où l’on voit Bernard Buffet croquer le portrait du jeune Yves Saint Laurent (c'est la seule œuvre de Bernard Buffet que l'on verra dans le film), si l'on ignore que Bernard Buffet a été le compagnon de Pierre Bergé qui fut son amant et que le modèle du peintre vient de le remplacer dans le lit de son ancien mentor. Rien de cela n’est dit dans le film et le spectateur a le sentiment que Pierre Bergé est né de sa rencontre avec le jeune couturier ! Il suffit de lire le livre de portraits qu'il a écrit et la biographie de Bernard Buffet, Bernard Buffet, le samouraï, par Jean-Claude Lamy (j'ai chroniqué ce livre ici) pour savoir qu'il n'en est rien.

De même, si l'homme d'affaires évoque les raisons de la vente de la collection, il ne dit pas que c'était aussi dans le but de récolter des fonds pour sa fondation pour la lutte contre le sida, pour laquelle depuis des années il donne très généreusement. Bergé est un ploutocrate qui parfois oublie de compter.

Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou démontre qu'une opération de marketing, paradoxalement désintéressée, peut déboucher sur une œuvre talentueuse aussi grosse d'émotion que de questions.

 

[Note de Daniel Conrad Hall : Un grand merci à Aurélie Clion, Assistante Promotion/Communication de Sophie Dulac Distribution, pour l’invitation en projection de presse, les documents (dont les photos ici reproduites) et pour son professionnalisme (et son écoute constante).]

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 6 décembre 1 06 /12 /Déc 19:34

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Hervé Mariton à gauche (de la photo, of course !). Crédit photo © D. R.

 

La réalité politique :

« Un couple homosexuel ne forme pas une famille comme les autres. »

Le blablabla politicien pour Têtu :

« La difficulté, pour moi, est d'améliorer les droits de couples de même sexe, sans rentrer dans une identification mariage/pacs, car on finit par se demander pourquoi ces deux sont proposés aux couples hétérosexuels. (…) J'aurais envie de dire qu'au fond, il serait bien qu'il existe un contrat permettant à un couple homosexuel de former un vœu aussi solide dans la durée que celui qui est l'ambition du mariage. »

Lire l’interview de Têtu.

Hervé Mariton, député UMP de la Drôme qui estime que la qualification d'« homophobe » à son encontre est i-nac-cep-table (via nos amis de Têtu.com). Et cela, juste parce qu'il souhaite maintenir l'avantage fiscal dont bénéficieraient les nouveaux mariés, tout en le supprimant aux pacsés, et a fait voter en commission des finances (débattu à l'Assemblée nationale) un amendement en ce sens, pour « la solidité de la société »…

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 6 décembre 1 06 /12 /Déc 14:08

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : CE N'EST QUE DE L'AMOUR
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Dimanche 5 décembre 7 05 /12 /Déc 11:52


La bannière et la vidéo sont (c)
Syred Pictures
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 5 décembre 7 05 /12 /Déc 11:45

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c) Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 4 décembre 6 04 /12 /Déc 11:34


C’est un mec qui surprend son petit copain en train de se masturber sous la douche. Il s’écrie :

— Mais qu’est-ce que tu fais ? On va faire l’amour !

Et l’autre de répondre :

— Mais côôôômment, on n’a plus le droit de se laver à la vitesse qu’on veut ??


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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Vendredi 3 décembre 5 03 /12 /Déc 11:06

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Cities, numéro de décembre 2010, gratuit gay-friendly de Nancy et de Meurthe-et-Moselle.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : CE N'EST QUE DE L'AMOUR
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