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Blog LGBT du rédac' chef :
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Un grand merci à Francis Moury,
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Mercredi 26 janvier 3 26 /01 /Jan 11:15

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« Je n'ai absolument rien contre les homosexuels. J'en ai beaucoup qui travaillent pour ma compagnie Fly Niki, certains sont même formateurs. (…) Nulle part un homme ne danse avec un homme, dans aucune discothèque, dans aucun bal, seulement à la (télévision publique) ORF, qui veut faire grimper l'audimat. (…) Je ne veux pas que mes enfants voient un homme danser avec un homme à la télévision publique et qu'ils pensent ensuite qu'ils doivent faire de même. » Niki Lauda, ancien triple champion du monde autrichien de Formule 1, après avoir demandé mardi 25 janvier 2011 qu'une danse entre deux hommes soit interdite dans un concours diffusé par la télévision publique autrichienne. (Source : AFP)

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 25 janvier 2 25 /01 /Jan 08:20
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Fiche technique :

Avec Marcia Cross, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Eva Longoria, James Denton, Steven Culp, Ricardo Chavira, Mark Moses, Nicolette Sheridan, Andrea Bowen. Réalisation : Larry Shoaw, Arlene Sanford... Scénaristes : Marc Cherry, tom Specialy...
Saison : 24 épisodes.
Durée des épisodes : 42 mn. Toujours en production (4 saisons). Disponible en VO, VOST et VF.


Résumé :

Wisteria Lane est un lieu paisible où les habitants semblent mener une vie heureuse... en apparence seulement ! Car en y regardant de plus près, on découvre bien vite, dans l'intimité de chacun, que le bonheur n'est pas toujours au rendez-vous. Et peu à peu, les secrets remontent inévitablement à la surface, risquant de faire voler en éclat le vernis lisse de leur tranquille existence...


L’avis de Mérovingien02 :
La vie suit son cours à Wisteria Lane. Pour sa deuxième saison, Desperate Housewives ne change pas sa formule gagnante à base de mystères et d'humour grinçant, quitte à tomber dans la redite. Susan n'en finit plus de nous exaspérer en faisant sa Susan, Gaby est toujours la bomba latina qui dynamite les bonnes valeurs morales, Bree demeure la mère de famille psychorigide et complexe qu'on aime tant et Lynette quitte enfin ses mouflets pour revenir dans le monde du travail. Pendant ce temps, Marie-Alice continue d'énoncer des banalités au début et à la fin de chaque épisode et des nouveaux voisins dont on se fiche éperdument emménagent.

Difficile pari que de trouver un nouveau fil conducteur pour une seconde saison alors que celui de la première a été largement épuisé et qu'il avait contribué à la réputation de la série. Le mystère planant sur le suicide de Marie-Alice était la parfaite astuce pour relier les différentes habitantes entres elles et pour raconter l'histoire de cette banlieue américaine typique. Le point de vue de la défunte servait de guide lors de l'introduction à cet univers déjanté ; l'amitié qui la liait aux héroïnes justifiait que celles-ci dénichent les secrets enfouis par leur voisin, la présence intrigante de Mike donnait plus de poids à sa relation avec Susan, idem pour sa fille découvrant un amour naissant avec Zach... Une atmosphère à la Twin Peaks, pleine de coups de théâtre et de fausses pistes captivantes qui transcendaient l'aspect « soap opéra » de l'ensemble.

Malheureusement, les pistes amorcées par le « season final » n'auront pas servies à grand chose. Zach est absent pendant une bonne moitié des épisodes et son déchirement entre ses différents pères (père biologique qu'il ne connaît pas mais qui vit sous ses yeux, père de substitution accessoirement meurtrier) est trop souvent mis de côté. Les personnages semblent faire du surplace, dans l'attente d'un éventuel rebondissement. Il faudra attendre la dernière partie de la saison pour que sa rencontre avec son grand-père et les manigances sournoises de Felicia Tilman fassent avancer le schmilblick. Les scénaristes étirent au maximum les intrigues pour garder des cartouches en vue des prochaines saisons mais le risque est de finir par égarer le public ou, pire, par le lasser.

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L'ennui, c'est que l'intrigue principale de cette année fait pâle figure face au mystère Marie-Alice. On pouvait déjà le deviner à la vue de l'épisode 23 de la saison 1, c'est confirmé : les nouveaux voisins, les Applewhite, cachent quelque chose derrière les murs bien propres de leur maison. Apparemment, ils ont emprisonné un homme dans leur cave. Oui… et ? Et alors… on s'en fout. On s'en fout parce que cette intrigue n'apparaît que pour boucher les trous de temps en temps. On s'en fout parce qu'elle est rachitique et ultra prévisible (Caleb n'a pas tué la copine de Matthew : sans blague !!!). On s'en fout parce qu'elle est hyper mal menée (le coup de la veste déposée sur le corps de la victime : on croit rêver !)... Mais surtout, on s'en fout parce qu'elle n'a aucune incidence sur le reste des Housewives. Cloisonnée dans son intrigue, cette famille noire ne rentre jamais dans le cercle Bree/Susan/Lynette/Gabrielle, semblant évoluer dans une série parallèle. Il y a bien quelques tentatives pour maintenir l'illusion (la relation entre Danielle et Matthew, la rencontre entre Gabrielle et Caleb) mais rien n'y fait. Les héroïnes semblent porter autant d'intérêt à ces personnages que le spectateur et l'absence flagrante d'interaction entre les protagonistes finit par nous convaincre que les auteurs ne savaient ni où ils allaient ni comment ils y allaient. Espérons qu'ils parviennent à mieux gérer le fil rouge de la saison 3, ce qui n'est pas gagné au vu du final nous promettant un nouvel arrivant à Wisteria Lane : un dentiste veillant au chevet d'un femme internée en psychiatrie et incapable de parler (comprendre par là : elle garde un terrible secret sur ce dentiste qui est certainement un psychopathe : bref, ça va être très chiant).

En dehors de cette ridicule intrigue Applewhite visiblement calculée pour respecter le quota de blacks, on doit malheureusement constater que les crêpages de chignons entre les différentes vedettes dans les coulisses du show ont certainement poussé le créateur Marc Cherry à isoler encore plus les Housewives les unes des autres en livrant des intrigues ne se recoupant jamais. L'éloignement des quatre amies met donc encore plus en lumière la qualité variable des storylines ; la sensation d'assister à une sitcom de luxe devient insistant, les quiproquos et les dialogues percutants tombant comme des bombes. On perd en suspense, on perd en émotion, on gagne en rires. On jubile à voir l'explosion de la cellule familiale d'une Bree Van de Kamp refusant d'admettre ses problèmes et qui ne fait que récolter ce qu'elle a semé (ses enfants sont aussi manipulateurs et aussi faussement détachés qu'elle). On est soulagé de voir que Lynette n'a plus droit à son « intrigue mouflet » du jour mais qu'elle s'épanouit au contraire dans le travail, développant par la même occasion des rapports passionnants avec son mari Tom qui s'interroge sur sa place d'homme de la maison. Gabi et Carlos tentent de leur côté d'avoir un enfant par tous les moyens et retrouvent une complicité qu'ils avaient perdu depuis bien longtemps. Seule Susan n'est pas particulièrement bien exploitée cette année, ce qui n'est pas une surprise, la « Ally Mc Beal » pour quadragénaire ayant toujours tapé sur le système avec sa moue boudeuse et ses gaffes incessantes (si seulement ce brave chien Bongo lui avait bouffé la tête dans le second épisode de la saison 1 !).

Si l'on ne devait retenir qu'une seule chose dans cette saison, ce serait certainement la place grandissante et le soin accordés aux seconds rôles qui, loin de faire de la simple figuration, parviennent à conférer une certaine réalité à cette banlieue fictive. Si la saison 1 s'attachait principalement à décrire le parcours de quatre femmes au foyer désespérées, la seconde fournée monte d'un cran en figeant toute la cellule familiale dans la névrose. Tom Scavo n'est plus le mari toujours en vadrouille, les enfants de Bree sont les architectes de sa chute (les tensions mère/fils avec Andrew valent à elles seules le détour et assurent le parfait équilibre entre l'humour, la cruauté et les larmes), le désir de paternité de Carlos finit par convaincre Gabrielle, les rêves de mariage d'Eddie volent en éclat à cause de Carl... La plume des auteurs est toujours aussi acérée et plus personne n'est épargné dans ce jeu de massacre où médecins et policiers se révèlent aussi psychotiques que les personnes qu'ils sont censés aider. Une femme de bonne famille retient une esclave dans sa cuisine, une strip-teaseuse tombe enceinte d'un teenager catholique, une nonne masque la garce qui en elle sous des airs béats de Sœur sourire, un adolescent mineur couche avec le petit ami de sa mère pour se venger d'elle...

Un véritable étalage de perversions à peine désamorcé par un emballage rose bonbon qui rend juste l'audace subversive et le mordant plus acceptable pour le grand public. L'Amérique, qu'elle soit républicaine ou démocrate, est brocardée dans toute sa folie et son hypocrisie bourgeoise et c'est bien là qu'est la force jubilatoire de ce show s'apparentant à une partie de Cluedo où tout le monde serait coupable. Mais attention ! À force de surenchérir dans les rebondissements chocs et la galerie de personnages cramés de la tête, Desperate Housewives risque de franchir la barrière entre fun et ridicule.

L'épisode final, plutôt raté, vient corroborer cette impression en démontrant, flash-back à l'appui, que les personnages sont incapables d'évoluer. Bree ne reconnaît toujours pas ses problèmes, Lynette se retrouve avec un nouveau gosse sur les bras, Susan ne finit toujours pas avec Mike, un dentiste taré remplace le pharmacien fou... Un surplace inquiétant qui témoigne des premiers symptômes d'un essoufflement risquant d'aller en empirant.

Pour plus d’informations :
Par Mérovingien02 - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Lundi 24 janvier 1 24 /01 /Jan 17:28

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RCN Nancy 90.7 FM (Radio Caraïb Nancy)


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Émission n°4 du 18 janvier 2011

"Spéciale homosexualité, homophobie et sports"

Produite et animée par Daniel Conrad 

  148.JPGPour écouter l'émission, vous pouvez cliquer sur la photo ci-dessus...


Le troisième mardi de chaque mois EN DIRECT sur les ondes et sur internet, rediffusion le dimanche suivant de 14 à 15 heures, podcastable sur le site de RCN.

En fonction des aléas du Net, des serveurs et de la pleine lune, voici une page qui vous explique comment nous écouter par tous les moyens.

 

Vous êtes homos, hétéros, parents d’enfant homo, parents homos, enseignant(e)s, militant(e)s, artistes (peintres, réalisateurs, écrivains, etc.) sur Nancy et son département. Vous voulez nous écrire pour nous complimenter, nous critiquer, nous poser des questions, participer et témoigner en studio anonymement ou non, proposer des idées de sujets, intégrer l’équipe de chroniqueurs(ses), une seule adresse :

 

Par email : amour.rcn@gmail.com 

 

Par courrier :

Radio Caraïb Nancy

Émission « Ce n’est que de l’amour »

1249 avenue Raymond Pinchard

54 000 NANCY

 

Les invité(e)s :


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* Marinette Pichon, la plus célèbre footballeuse française, internationale bleue, 112 sélections en équipe de France... 


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* Christelle Foucault, présidente de la Fédération Sportive Gaie et Lesbienne. 

 

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* Pascal Brethes, président du Paris Foot Gay.


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* Teddy Francisot, athlète du RC Nantes, double médaillé d'or aux Gay Games de Cologne 2010.

 

Chroniques des petits gremlins de Ce n’est que de l’amour :


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*  Sylvain Asselot : Lecture de la Charte contre l'homophobie dans le sport.

 

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* Donia Bentrad (Virages) : Et les filles, alors ? : Les sportives lesbiennes célèbres.

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* Julien Gelly (Equinoxe Nancy Lorraine) : L’Histoire de Monsieur Julien : Les sportifs gays célèbres.

 

RCN à l'écoute du monde (2) :

 

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* Mario Lanz en direct de Mexico (Mexique).

  

Programmation musicale de l’émission :


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Générique : « On ne choisit pas », Les White Niggaz (merci à Jean et Cyrille). Sortie de leur album : janvier 2011.


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« Je suis une femme », Sylvain Asselot.


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« Quelqu'un m'a dit » (medley français/espagnol), Mario Lanz.


Ils sont formidables, soutenez-les, achetez leur album, aidez-les…

 

Prochain rendez-vous : le mardi 15 février 2011,  de 17 à 18 heures en direct sur RCN pour une spéciale "FILLES, FEMMES, LESBIENNES"…

Par Daniel C. Hall - Publié dans : CE N'EST QUE DE L'AMOUR
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Dimanche 23 janvier 7 23 /01 /Jan 17:11

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La bannière et la vidéo sont (c)
Syred Pictures
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 23 janvier 7 23 /01 /Jan 17:08

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c) Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 22 janvier 6 22 /01 /Jan 12:18

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« Le problème en Tunisie, comme au Maroc, c'est la prise de parole. En quelque sorte on nous dit : “Faites ce que vous voulez, mais foutez-nous la paix !” Le vrai interdit, ça n'est pas d'avoir des pratiques homosexuelles, c'est de se dire homo. Ça n'est tellement pas dans les mœurs qu'ils ne voient pas les gays qu'ils ont sous le nez. Deux hommes qui vivent ensemble, ça ne choque pas. Mais ils ne doivent rien revendiquer. Se taire ! C'est assez étrange. » Mehdi Ben Attia, réalisateur tunisien, interview pour  Têtu.com, 23 janvier 2011.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Jeudi 20 janvier 4 20 /01 /Jan 08:25
Fiche technique : 
Avec Marcia Cross, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Eva Longoria, James Denton, Steven Culp, Ricardo Chavira, Mark Moses, Nicolette Sheridan, Andrea Bowen. Réalisation : Larry Shoaw, Arlene Sanford... Scénaristes : Marc Cherry, tom Specialy...
Saison : 23 épisodes.
Durée des épisodes : 42 mn. Toujours en production (4 saisons). Disponible en VO, VOST et VF.



Résumé :

Wisteria Lane est un lieu paisible où les habitants semblent mener une vie heureuse... en apparence seulement ! Car en y regardant de plus près, on découvre bien vite, dans l'intimité de chacun, que le bonheur n'est pas toujours au rendez-vous. Et peu à peu, les secrets remontent inévitablement à la surface, risquant de faire voler en éclat le vernis lisse de leur tranquille existence...


L’avis de Mérovingien02 :
Y a pas à tortiller du cul : la cuvée 2004/2005 fut un très bon cru en matière de séries télévisées ! Pas forcément en terme de renouvellement des standards habituels mais plutôt au niveau de la naissance de petites perles enclines à mettre la courbe d'audience dans tous ses états. C’est du côté des ménagères bourgeoises que la Palme du plaisir hebdomadaire est attribuée !
Alors que personne ne l'attendait, Marc Cherry, condamné à l'oubli après une série d'échecs, est revenu en force avec dans ses cartons un projet excitant né à la suite du procès d'Andrea Yates, une femme de 37 ans condamnée pour avoir noyé ses enfants. C'est au cours de cette affaire sordide que la mère de Cherry lui révéla qu'elle aussi, en proie à une violente détresse, avait un jour songé à commettre l'irréparable. Un choc pour le scénariste (Bree s'inspirera grandement de sa mère) qui eut alors l'idée d'une série prenant pour cadre une banlieue WASP bon chic bon genre dans laquelle évolueraient plusieurs femmes au bord de la crise de nerfs. Son bébé sous le bras, Cherry s'en alla frapper pendant 7 ans aux portes de différentes chaînes qui lui indiquèrent immédiatement la sortie, y compris la peu farouche HBO. C'est finalement ABC qui accepta de produire la série car la chaîne était à la recherche d'un programme fort. Autant dire que les grandes chaînes doivent encore être en train de sabrer le champagne car ils ont touché le gros lot en lançant en même temps Lost ! Deux hits d'un seul coup, c'est ce qui s'appelle avoir du nez !
Les premiers épisodes sont rapidement mis en boîte et le triomphe est immédiat dès le lancement du drama le 3 octobre 2004 : les femmes désespérées seront suivies en moyenne par 24 millions de spectateurs, entrant directement à la 4e place des séries les plus regardées outre-Atlantique (à titre de comparaison, Lost ne rassemblera « que » 16 millions de fidèles). Succès public mais pas seulement, puisque ce sont deux prix qui seront remportés aux prestigieux Golden Globes (et pas des moindres : meilleure actrice de comédie et meilleure série comique), suivis par 15 nominations aux Emmy Award, les oscars de la télévision américaine. Une déferlante qui n'a pas tardé à toucher de plein fouet la France, ainsi que tous les pays ayant acheté les droits de diffusion.
Mais d'où vient donc la recette de ce triomphe ? Comment expliquer qu'un divertissement prenant pour vedette quatre femmes blanches symbole de l'América Way of Life ait pu rallier à ce point tous les suffrages ? Comment justifier la popularité de ce qui se présentait comme un énième passe-temps repassage pour ménagères de moins de 50 ans et qui a fini par être suivi par toutes les tranches d'âge, les hommes comme les femmes, les hétéros comme les homos ? La réponse est finalement assez évidente : Desperate Housewives défie la loi des apparences et se révèle bien vite (dès la première scène en fait) comme une série n'étant jamais là où on l'attend. En débutant par une scène choc, un suicide, prenant le spectateur pour témoin (la voix-off s'adresse à nous), Marc Cherry lance d'emblée une ambiance dramatique qui nous fait dire qu'on ne sera pas là pour rigoler. Sauf que si. À peine le coup de revolver claquant à nos oreilles, une bonne dose d'humour noir viendra désamorcer la situation qui n'est de toute façon pas mal vécue par la défunte (le fantôme de Marie-Alice a l'air de bien s'amuser à contempler les habitants de Wisteria Lane et à commenter leur vie à chaque épisode). Le style est pour le moins caustique, grinçant, mais aussi lucide. À la manière d'American Beauty, Desperate Housewives mettra un point d'honneur à saloper les jolies barrières blanches de cette banlieue, incarnant à elle seule le rêve américain. La réussite sociale n'est qu'un beau verni de surface (couleur acajou) que les scénarii incisifs se chargeront d'écailler au maximum. Les quatre héroïnes éblouiront chacune une facette du spectacle, apportant chaque fois une énergie différente et complémentaire aux autres. Tandis que les malheurs de Susan lorgnent à la fois vers la comédie romantique avec le beau Mike et vers la sitcom, Gabrielle marque une touche sexy pendant que Lynette se fait plus proche des vraies mère larguées, tandis que Bree (de loin le personnage le plus intéressant) voit ses convictions républicaines voler en éclats tout en essayant de maintenir son monde aseptisée reflétant l'illusion de la famille modèle.
Abordant des thèmes aussi vastes que l'amour, la mort, les héros du quotidien, les enfants ou la confiance, Desperate Housewives prend presque des allures de leçons du jour avec, à chaque fin d'épisode, une « morale » résumant toutes les possibilités qui animent l'être humain par le biais de Mary-Alice. Mary-Alice qui est par ailleurs le fil rouge de la saison puisque, outre les intrigues de chaque héroïne, il y a une dose de suspense machiavélique qui fait tenir en haleine l'audience afin de comprendre pourquoi cette femme s'est suicidée. Pièges, assassinat, trahison, ancien prisonnier... Les pièces du puzzle se mettront en place petit à petit, achevant de faire de la série une immense toile dont la vision d'ensemble prend chaque fois un peu plus d'ampleur. Marc Cherry est parvenu à accomplir une prouesse en offrant une vision un rien fantaisiste du monde, et dans laquelle chacun pourra se retrouver. Les républicains et les démocrates ont autant leur mot à dire, les jeunes ont autant d'importance que les vieux, les hommes sont totalement complémentaires des femmes et les hétéros prendront autant de plaisir que les homos. Il n'est guère étonnant d'apprendre que le créateur de la série est gay, car au-delà du look un rien coloré de l'ensemble et du cynisme brut, il n'y avait vraiment qu'un homo pour imaginer une femme en tenue de soirée tondre une pelouse ! Et il n'y avait aussi qu'un homo pour déclarer sa flamme à peine voilée aux icônes has been en leur offrant un come back remarqué (et remarquable) ! Teri Hatcher (Lois et Clark) fait une superbe divorcée maladroite, Nicollette Sheridan (Côte Ouest) joue la trentenaire vieillissante et croqueuse d'hommes grâce à sa nouvelle paire de seins, Felicity Huffman (épouse de William H. Macey) est une ex femme d'affaires convertie au « plus beau métier du monde », Eva Longoria (la femme de Tony Parker depuis peu) trompe son magouilleur de mari avec le jeune jardinier en embrasant l'écran et Maria Cross est tout simplement la révélation de la décennie.
N'hésitant pas à aligner les répliques cultes (« Tu devrais faire un peu plus confiance aux pauvres ! ») ainsi que les sujets tabous (le sadomasochisme, le voyeurisme du voisinage), le cocktail explosif n'en finit pas de se répandre au fil d'une musique en adéquation totale avec le grain de folie générale, découlant souvent d'une réalisation réfléchis (les mouvement de caméra se répétant en fixant une même situation déclinée, la scène de Susan au téléphone dans le final...). Le générique du début est signé par Danny Elfman (compositeur attitré de Burton choisit ici pour mieux refléter l'inspiration revendiqué d'Edward aux Mains d'Argent) et les morceaux additionnels, tout aussi magistraux, sont essentiellement l'œuvre de Steve Bartek. L'emballage est donc luxueux, généreux et maîtrisé. Néanmoins, cette première saison de Desperate Housewives n’est pas un sans faute pour autant. D'une certaine façon, la série a subit exactement les mêmes problèmes de gestion que Lost, à savoir que la première moitié de saison été une période d'essai qui fut ensuite prolongée en réponse au succès gigantesque. Par conséquent, et Marc Cherry le reconnaît lui-même, seuls les premiers épisodes avaient une ligne directrice pré-établie, ce qui implique que la suite dû être inventée en peu de temps afin de rallonger la sauce. Si la baisse de régime s'est nettement moins fait ressentir que sur Lost (où l'on finissait par se faire tout simplement chier à partir de la mi-saison), cela n'a pas empêché les scénaristes de prouver qu'ils ne savaient pas toujours où ils allaient. En dehors de l'intrigue phare (les mystères de Mary-Alice) mise en veilleuse pendant quelques temps, on a pu souvent remarquer un manque de cohésion entre les différents épisodes, certains effets chocs étant souvent désamorcés la semaine suivante ou bien certaines story line étant expédiées d'un seul coup. Dans l'impasse scénaristique, les auteurs ont souvent joué la carte du tour de passe-passe, comme lorsque Gabrielle brûle le passeport de Carlos à la fin du 1.10 et le présente miraculeusement « intact » dans le 1.11 ou encore l'intrigue liée à la maman de Carlos qui finira en eau de boudin, les enjeux que le personnage représentait étant encore trop décisif pour être exposés avant la fin de saison. Autre (relative) déception : la mise en avant de révélations passionnantes qui aurait méritées un développement conséquent et qui seront hélas passées sous silence : comme les premiers pas de Bree dans le sadomasochisme ou encore la nouvelle d'un adultère commis par Tom.
Ce ne sont bien sûr que des exemples mais ils donnent souvent l'impression que Marc Cherry ne savait pas encore tout à fait où il allait pour cette première fournée, préférant opter pour des personnages assez statiques. Cela n'entache en rien le tour de force qui consiste à toucher absolument tous les publics avec une palette riche d'émotions parfaitement orchestrées, allant du rire aux larmes, de la peur à la stupéfaction. Tout simplement LA bonne surprise télévisuelle de cette année-là mais aussi une des plus réjouissantes analyses sociales, capable de refléter nos plus profonds sentiments. Indispensable !
Pour plus d’informations :
Par Mérovingien02 - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Mercredi 19 janvier 3 19 /01 /Jan 13:23

Fiche technique :
Avec
Rikki Beadle-Blair, Mat Fraser, Karl Collins, Noel Clarke, Paul Keating Pui, Fan Lee, Frances Lima, Michael Dotchin, David Fairbanks, Carleen Beadle,Dee-Dee Samuels, Matt Harris, Gavin Delaney, Lisa Harmer, Preeya Kalidas, Silas Carson, Helen Sheals, Joni Levinson, Danielle Murphy, Marianne Sheenan, Jonathon Pembrocke, Paddy Glym, David Squire, Rebecca Varney, Deobia Oparei et Josh Moran. Créateur : Rikki Beadle-Blair. Réalisation et scénario : Rikki Beadle-Blair. Producteur : Carol Hardin.
Durée : 6 épisodes de 26 mn. Disponible en VO et VOST.



Vidéo des six génériques différents pour les six épisodes.

Paroles du générique :
Je sais qu’ils disent que je suis fou
Qu’ils disent que je suis louche
Qu’on devrait m’enfermer
Qu’on devrait me retirer mon enfant.
Mon unique enfant !
C’est lui, ma fierté, ma joie, mon bébé !
Mon sourire, ma vie, mon garçon, mon bébé !
Ils auront beau dire,
Nous on sait que c’est l’amour
Ça c’est notre vérité
Nous on sait que c’est l’amour !

 


Résumé :
Après Queer as Folks, la chaîne anglaise Channel Four renouvelle son exploit avec une série extravagante en six épisodes. La vie, les amours d'un groupe d'ami(e)s, d'amant(e)s mêlant toutes les cultures, toutes les couleurs, toutes les tendances. Ils habitent le quartier branché de Notting Hill à Londres, ils s'aiment, ils se détestent, ils se réconcilient, ils sont inséparables, unis par un seul et même désir : l'amour. Avec Kwame et tout le petit monde de Notting Hill, Metrosexuality s'aventure dans la famille du XXIe siècle : une famille avec un enfant, deux papas, une soeur, des amis et plein d'amour.
La vie à Londres est déconcertante quand vous avez 17 ans et que vos deux pères gays sont séparés. Pour ajouter à la confusion, le nouveau petit ami de papa Jordan est parachutiste, votre meilleur ami est amoureux de papa Max, un autre de vos amis a des problèmes avec son copain, quant à vous, vous ne parvenez pas à séduire la fille de vos rêves !



L’avis de Delphine :
Bienvenue dans le quartier de Nothing Hill à Londres où vivent un groupe de personnages tous plus délirants les uns que les autres !  Dans Metrosexuality, chaque combinaison est possible : un mec rencontre des mecs, les filles des filles mais des mecs rencontrent aussi des filles et des filles des mecs. Certains ont des problèmes de couples, d'autre de drogues… Mais tous ont un point commun : ils recherchent l'amour, le grand le vrai !
Le personnage central est Kwane, super bien foutu et aux hormones déchainées ; il essaie par tous les moyens de remettre ses pères ensemble comme le ferait un autre adolescent dans un monde aux amours moins débridées ! Kwane essaie aussi de conquérir Asha, un petit ange de 17 ans qui a pour meilleure amie une lesbienne.


Bref, on suit la vie trépidante de tous ces personnages au rythme d'un montage énergique, d'un langage technoïde argotique dans un monde bariolé où les couleurs ternes sont banies !
Metrosexuality est un bol de fraicheur, une série décoiffante ; elle a le mérite de revendiquer la tolérance et la vie en communauté. Cependant, tout va très vite, trop vite, ça part dans tous les sens ! Certains sujets graves (parents alcooliques,...) sont abordés mais de façon superficielle et donc la série reste lègère ! Il n'y a pas de quoi en faire une série culte à moins que l'on soit passionné de fringues !


L’avis d’Isabelle B. Price :
Metrosexuality est une série anglaise dans la même veine que Queer As Folk (UK) qui compte 6 épisodes. Comme sa grande sœur, elle est totalement désinhibée, complètement extravagante et définitivement gay. Elle s'intéresse à la vie d'un groupe d'ami(e)s et d'amant(e)s vivant dans le quartier très tendance de Notting Hill à Londres.


Le héros, Kwame (Noel Clarke) a 17 ans et deux pères, Max (Rikki Beadle Blair) et Jordan (Karl Collins) qui sont séparés et qu'il essaye de rabibocher. Mais Jordan est amoureux d'un autre, Jonno (Silas Carson) et Max tente de passer à autre chose et de faire de nouvelles rencontres. Les deux meilleurs amis de l'adolescent sont gays. Bambi (Davey Fairbanks) est très amoureux d'un homme allergique à tout engagement qu'il souhaite épouser alors que Dean (Paul Keating) est toujours vierge. Kwame, quant à lui, est amoureux d'Asha (Rebecca Varney), mais ils se sont séparés après une première expérience sexuelle désastreuse. La meilleure amie d'Asha, Jaye (Pui Fan Lee) est lesbienne et très attirée par Flora (Preeya Kalidas) qui vient se faire coiffer dans leur salon. Il ne faut pas non plus oublier la sour de Max, Cindy (Carleen Beadle) qui vit en couple avec Doris (Dee Dee Samuels) et leurs deux enfants. Ainsi que de nombreux autres protagoniste dont le frère dealer de Dean, les parents hippies de Bambi, le père d'Asha qui est amoureux de Gerri (Frances Lima), Madame S.O.S. Conseils mariée mais malheureuse.


Dès le début, le ton est donné. Les costumes extravagants et flashs, les dialogues incisifs et crus, les personnages multiethniques et un seul et même désir : la recherche de l'amour.
Lors du premier épisode, Kwame donne rendez-vous à ses deux pères dans l'espoir de les réconcilier et de les voir se remettre ensemble. En effet, il souhaite vivre dans un foyer uni. Après ce plan, l'adolescent se rend devant le salon de coiffure où travaille Asha, son ex-petite amie. Accompagné de Dean, son meilleure ami, perché sur le toit d'une voiture, il observe la femme qu'il aime avec des jumelles.


À l'arrivée d'une jeune femme, Flora, dans le salon de coiffure, on découvre Jaye, la meilleure amie d'Asha, complètement paniquée. Jaye installe Flora sur un fauteuil et lui propose une coupe ou une couleur. Hystérique, elle se retourne ensuite vers Asha et lui demande son aide.
JAYE  : Asha, vite, un conseil ! Rappelle-moi ce qu'on avait dit !
ASHA  : C'est juste une nana. (Jaye paniquée fait semblant de pleurer) Ok, le plan. Si elle vient, tu lui dis ?
JAYE  : Mon ange, tu t'es fait mal en tombant du ciel ? J'ai de quoi te soigner, suis-moi. Et là, elle répond.
FLORA  : Pas trop tôt. Encore une séance ici et je deviens chauve. Voilà mon numéro. Appelle-moi.
Et Flora sort de la boutique alors que Jaye est aux anges. On revient alors à Kwame puis on le quitte pour passer à ses parents et finalement arriver à deux femmes disant au revoir à leurs enfants qui partent en voiture avec leur oncle. Elle se précipitent ensuite dans leur maison et se jettent littéralement l'une sur l'autre dans les escaliers. Elles s'embrassent passionnément lorsque Cindy se lève brusquement et déclare :
CINDY  : Chut !
DORIS  : J'ai rien dit.
CINDY  : Ecoute ! Ce silence me rend folle !
[...] Cindy se précipite sur le téléphone pour appeler son frère Max, qui est parti avec leurs enfants.
DORIS  : Ca fait 10 minutes ! Ils sont pas arrivés ! Arrête de jouer à la mère juive !
CINDY  : On se croirait dans une morgue. Ce n'est pas naturel. On est des parents ! Il faut des cris, des gosses qui courent, du bruit, de la vie. Là, c'est vide !
DORIS  : Notre vie familiale est bruyante et notre vie sexuelle silencieuse à cause des gosses. J'aime notre famille mais pour une fois, tu vas pas te servir de mes seins pour étouffer tes cris. Dans une semaine, on retrouve notre vie, les gosses, etc. En attendant, je veux sortir, aller au ciné et te faire jouir à gorge déployée. On va pas oublier les gosses mais on va un peu penser à nous. Alors ?
CINDY  (qui a posé le téléphone et se rapproche de Doris, séduite) : À gorge déployée ?
Elles s'embrassent, font l'amour et Cindy hurle de plaisir à gorge déployée. On les retrouve enlacée, nues sur le sol du salon, endormies. Doris, ouvre les yeux, s'empare d'un jouet en plastique et le fait couiner. Non, elle n'a définitivement pas oublié ses enfants !


Durant les épisodes 2 et 3, Jaye et Flora continuent à se voir. Flora apparaît exigeante, jalouse et possessive. Elle demande des comptes à Jaye pour leur rendez-vous manqué. Elle cherche à savoir pourquoi Jaye n'est pas venue et n'a même pas appelé pour s'excuser. Jaye lui ment et cherche à se justifier avec difficulté. Elle fait ensuite une crise de jalousie lorsqu'elle découvre que Jaye a appris à Asha à se masturber. Une représentation certes excessive mais plus proche de la réalité que bien d'autres.
En parallèle, Doris est jalouse de découvrir que Cindy a couché avec un homme avant de la rencontrer. Les deux femmes se disputent d'ailleurs plusieurs fois à ce sujet.
CINDY  : On est un vieux couple de lesbiennes rangées. Vachement rebelle !
DORIS  : C'est toi qui voulais des gosses.
CINDY  : Je voulais un million de choses !
L'accent n'est pas mis sur le couple Doris-Cindy. On ne retrouvera les deux jeunes femmes que peu de fois après ce passage. Et leurs principales discussions concerneront cet homme qui a eu une courte liaison avec Cindy. Doris, veillant jalousement sur sa femme lorsqu'elle celle-ci s'amusera en boîte.


Par contre, le couple Jaye-Flora aura le droit à plus d'attention lors des derniers épisodes. Toutes les deux finissent par trouver le temps de faire l'amour. Mais en pleine action, Jaye est soudain interrompue par Flora qui lui demande si elle a une digue dentaire. Jaye fait celle qui connaît et lui répond qu'elle va en chercher une. Une fois seule, elle se précipite sur le téléphone et appelle S.O.S. Conseils pour avoir des précisions.
JAYE  : C'est quoi une digue dentaire ?
GERRI (S.O.S. Conseils)  : Un carré de latex placé sur le sexe féminin qui empêche la contamination par le Sida ou les MST. Surtout utilisé par les lesbiennes.
JAYE  : On est les élues ! On peut pas attraper le Sida !
GERRI (S.O.S. Conseils)  : Si vous utilisez une digue dentaire.
JAYE  : Où en trouver en pleine nuit ?
Jaye part donc à la recherche d'un préservatif pour fabriquer une digue dentaire. Lorsqu'enfin elle trouve et qu'elle revient auprès de Flora, elle reprend où toutes les deux s'étaient arrêtées. C'est alors que Kwame arrive à la recherche d'Asha. Jaye lui précise qu'elle ne fait pas les parties à trois et lui referme la fenêtre au nez.
Lors de l'épisode suivant, Flora est endormie dans les bras de Jaye et celle-ci s'interroge. Elle se pose des questions qui aborde le « C'était génial » et le « Et maintenant » et ne parvient pas à dormir. La jeune femme finit par se lever, s'enferme dans la pièce à côté et appelle S.O.S. Conseils.
JAYE  : OK. C'est pas moi. Je suis une fille libérée et rebelle, une lesbienne du 21e siècle.
GERRI (S.O.S. Conseils)  : D'accord.
JAYE  : Après une semaine avec elle, je rêve de me ranger, je planifie nos vacances, j'envisage de cuisiner. L'aliénation totale ! Je peux pas être amoureuse. Je suis irresponsable, fantasque. Gerri, Gerri, Gerri ! Comment savoir si c'est de l'amour ?
Un peu plus tard, alors que chacune est dans sa famille pour fêter la fête des mères, Jaye et Flora se téléphonent.
FLORA  : Tu peux parler ? T'es où ?
JAYE  : Dans le jardin. Et toi ?
FLORA  : Dans le débarras. Tu me manques.
JAYE  : Nous, c'est du sérieux ?
FLORA  : Ahhh !
JAYE  : C'est pas comme si on était amoureuses, hein ?
FLORA  : Pas question ! Pas de sentiments, comme les mecs.
JAYE  : D'accord. Moi non plus. Cool.
FLORA  : Réglé. On peut avoir envie de se voir ?
JAYE  : Mais on n'en parle pas.
FLORA  : OK, on fait comme si de rien n'était.
JAYE  : Cool.

Alors que tout le long de la série, les hommes passent leur temps à courir après l'amour, les deux femmes de celle-ci, refuse d'y succomber. Elles veulent être libres et faire « comme les mecs » alors que c'est précisément ce que ces derniers ne veulent plus : être seuls et libres. Comique.
Le personnage de Jaye est fantastique. Il est rare de voir de jeunes lesbiennes refuser tout engagement, tomber amoureuse mais le nier et s'interroger sur leur avenir tout en refusant de changer. Elle est fantasque, imprévisible et légèrement hystérique. Elle porte des couleurs flashs à longueur de journée et des bonnets étranges. Elle est perdue par ses sentiments. Elle n'est pas perdue parce qu'elle aime une femme mais tout simplement parce qu'elle est amoureuse. Or elle n'était pas du tout préparée à cela. Et elle ne veut absolument pas être dépendante de qui que ce soit, et elle ne veut absolument pas changer quoi que ce soit à sa vie. Un personnage comme vous n'en avez jamais vu.


Metrosexuality est une série qui met définitivement en avant un autre mode vie, une autre manière d'imaginer la famille. Ricki Beadle Blair, le scénariste, réalisateur, acteur (il interprète le rôle de Max) qui chante le générique qu'il a écrit tient cette série comique à bout de bras grâce à son talent et à sa fougue. Les acteurs sont géniaux dans des rôles originaux, exceptionnels et rares. On peut reprocher à la série une réalisation sans surprise, des dialogues pas toujours à la hauteur et des scénarios parfois confus mais elle n'en reste pas moins un appel à la tolérance et à la découverte de ce que l'on nomme régulièrement « l'anormalité ».
Cette série a pris le parti de faire évoluer les mentalités des personnes bien-pensantes qui jugent sans connaître. Il est juste dommage que les personnages lesbiens soient si peu représentés en fin de compte. Et également dommage qu'il y ait encore un couple de lesbiennes-mères de famille. Bien que Doris et Cindy ne ressemblent en rien à Kerry et Sandy (Urgences) ou Melanie et Lindsay (Queer as Folk US) tant du point de vue physique que psychologique, elles ont également des enfants. Et même si ces derniers ne sont pas au centre de leur vie, elles ont du mal à les oublier et ils sont présents dans les conversations. Heureusement Jaye et sa douce folie contrebalance le conformisme de Doris et Cindy et son histoire avec Flora est aussi intéressante que celle de Bambi (avec son mec) ou celle de Dean (toujours à la recherche du sien).
Pour terminer, je voulais finir sur le générique de présentation, un bijou d'audace ou tous les acteurs sont en sous-vêtements, dansent, s'amusent et s'écrivent dessus et donne envie de découvrir la série et cette famille du XXIe siècle.
Pour plus d’informations :
Lire l’interview de Rikki Beadle-Blair
Par Delphine & Isabelle B. Price - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Mardi 18 janvier 2 18 /01 /Jan 08:37


Fiche technique :
Avec Aidan Gillen, Craig Kelly, Charlie Hunnam, Denise Bla
ck et Jason Merrells. Réalisé par Charles McDougall et sarah Harding.
Disponible en VO, VOST et VF.

 


Le dossier de Thierry Le Peut (Arrêt sur Séries) :
Dire que Queer as Folk a soulevé un petit scandale avant même sa diffusion sur Channel Four, en Angleterre, est un euphémisme. Deux ans plus tard, la tension est retombée : passée la surprise du premier épisode, délibérément « démonstratif », le feuilleton a réussi à convaincre même certains de ses détracteurs. Aujourd'hui, s'il est inévitable que certains continuent de crier au scandale, de nombreux téléspectateurs, homos et hétéros, plébiscitent le programme revenu sur Channel Four pour un nouvel épisode d’une heure trente. En France, c'est Canal+, la chaîne cryptée, qui a diffusé la télésuite, remontant les huit épisodes originaux en deux téléfilms de deux heures. Une diffusion un peu confidentielle, sans doute, mais quelle autre chaîne nationale pouvait s'y coller ? En attendant qu’une chaîne hertzienne et non cryptée se décide à le diffuser (on peut toujours attendre !), cet excellent feuilleton mérite bien un dossier. Let’s go... and see, folks !
Pour un grand amateur de séries US (comme moi), Queer as Folk est une bouffée d'air frais. Si la fiction de l'Oncle Sam a su trouver un nouveau style depuis une bonne dizaine d'années (les puristes diront vingt en rappelant l'importance de Hill Street Blues dès 1980), elle n'a encore rien produit d'aussi radical que ce 8 x 30', et ce ne sont pas les quelques baisers échangés par Ally et ses collègues de bureau qui contrediront ce constat. D'accord, Friends met en scène (épisodiquement) un couple lesbien élevant un enfant « normalement » conçu, mais Queer as Folk va plus loin en montrant un couple lesbien élevant un enfant conçu... avec un homosexuel. Qui plus est, les gays ne sont pas des personnages épisodiques mais les héros de Queer as Folk, qui refuse autant l'étiquette de « série documentaire » que celle de « série à message » ou de programme socio-polémique. Écrit par un gay, produit et réalisé par des hétéros, joué par une distribution mêlant les différentes orientations sexuelles mais dont les têtes d'affiche sont hétéros, Queer as Folk ressemble à un soap mais présente une histoire bouclée ; il paraît provocant mais suit finalement plusieurs personnages dans un quotidien parfaitement crédible ; il a ému la critique mais enthousiasmé le public, qui en redemande. Bref, Queer as Folk est simplement un bon feuilleton, qui permet à chacun de s'identifier à des personnages parfois sympathiques parfois dégueulasses mais somme toute attachants.

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA VILLE

La Ville, c'est Manchester, une cité culturelle du Nord-ouest de l'Angleterre, siège du journal du parti libéral, le Guardian, et décor de plusieurs séries anglaises dont le populaire Coronation Street qui passionne les foules depuis 1960. Russell T. Davies y a planté aussi le décor de sa série The Grand, qui se déroule dans un hôtel (1997), et comme il y habite (de même d'ailleurs que la productrice Nicola Shindler et le script editor Matt Jones) c'est là, tout naturellement, qu'il a imaginé de faire vivre les héros de Queer as Folk. D'autant que la ville possède son « Village » homosexuel, dont le cœur est la fameuse Canal Street dans laquelle commence l'action du feuilleton. Plusieurs semaines durant, le lundi et le mardi, la production y plantera son attirail technique et y déploiera son armée de maquilleurs, coiffeurs, électriciens et cameramen afin d'assurer à la série une authenticité qui fera plus tard la joie des habitués (réels) des lieux, invités à prêter leur concours comme autant de figurants enthousiastes. La pluie ne parviendra pas à décourager les curieux, d'abord intrigués (même quand il faudra la recréer artificiellement pour des raisons de continuité, les scènes étant tournées à plusieurs jours d'intervalle).
Davies, qui a déjà croisé ses futurs partenaires Shindler et Jones dans les couloirs de la compagnie Granada, déclare n'avoir reçu aucun cahier des charges particulier de Channel Four. Pour lui, tout a commencé en novembre 1997, lors d'une conversation avec Catriona McKenzie, chargée de la fiction à Channel Four. Elle voulait une série calquée sur le populaire This Life, une sorte de « clone » british de Friends lancé en 1996, où cinq jeunes gens partagent un appartement et découvrent ensemble les joies de la vie active. La différence résidait dans les personnages, ceux de la nouvelle série devant tous être gays. L'idée d'amis homos partageant un appartement ne parut pas très satisfaisante à Davies, d'abord parce que les personnages risquaient de se ressembler un peu trop, ensuite parce que le concept n'aurait été qu'un This Life gay. À la place, il écrivit donc Queer as Folk, dans lequel il mit beaucoup de lui-même tout en s'attachant à créer des personnages originaux, capables de gagner la sympathie ou du moins de susciter l'intérêt du public.
« Personne ne m'a dit qu'il y avait un cahier des charges », certifie le scénariste. « La création de la série fut entièrement personnelle. Personne à Channel Four n'a dit : 'Il nous faut un  gay drama'. Simplement, les responsables de la fiction de la chaîne, Gub Neal et Catriona McKenzie, ont lu le script et ont dit : 'C'est ça que tu devrais écrire'. » C'est donc ce qu'il a fait, sans se préoccuper de ce qui pouvait choquer l'élite bien-pensante ou le public. « Je savais que je devais inventer des personnages avec leur vie bien spécifique, et non peindre la prétendue communauté tout entière. »
Du coup, le scénariste ne s'embarrasse pas de considérations « politiquement correctes » et aborde pêle-mêle des thèmes que la presse percevra comme autant de sujets de société traités dans la provocation : le « ghetto » homosexuel, la consommation de drogue, la drague sauvage et, bien sûr, l'âge de la majorité sexuelle à travers le personnage de Nathan, un ado de quinze ans qui découvre les plaisirs du sexe gay sans honte et sans pudeur. « Je l'ai fait (comprenez, bien entendu : « J'ai baisé ») dès ma première sortie », déclare fièrement le teenager devant la caméra au bout de quelques minutes de film, un large sourire aux lèvres, avant de laisser le public découvrir son dépucelage en direct, toujours sans fausse pudeur. Tranchant avec l'innocence de la comédie sentimentale genre Beautiful Thing (où deux ados bravent l'interdit en ayant une relation homosexuelle), la caméra ne recule pas devant la nudité ou les gros plans des deux hommes échangeant de fougueux baisers. Point non plus de clair-obscur complice à la manière de My Beautiful Laundrette, de Stephen Frears : la scène d'amour est explicite et se termine sur le lit après un désapage en règle ponctué de caresses passionnées.
Une scène qui n'a pas effarouché les acteurs, selon leurs propres commentaires, mais qui a plutôt posé problème au réalisateur, peu habitué à filmer l'amour entre hommes : « Nos deux fabuleux réalisateurs sont hétéros », commente Matt Jones avec humour. « Les seules fois où ils se sont tournés vers moi et m'ont demandé de chorégraphier une scène, ç'a été durant les scènes de sexe, parce qu'ils ne savaient pas comment s'y prendre. Notre fabuleux assistant maquilleur et moi, le script editor, avons mimé l'amour gay sur le lit de Stuart pour montrer aux hétéros comment on s'y prenait. Les acteurs nous regardaient, nus mais en robes de chambre, et une fois qu'ils ont su comment faire l'amour entre hommes ils l'ont approché en bons professionnels qu'ils sont. » Selon Charlie Hunnam, tout de même (le jeune acteur chargé de rendre convaincant le personnage de Nathan), le réalisateur faisait le vide sur le plateau de manière à diminuer la gêne des acteurs : tourner une scène d'amour peut déjà être embarrassant entre un homme et une femme, alors entre deux hommes hétéros, on imagine assez bien la difficulté !



UN PARFUM DE SCANDALE

À l'époque où la série était diffusée sur Channel Four, les parlementaires anglais devaient se prononcer sur l'âge de la majorité sexuelle pour les homos, fixée par la loi à 18 ans, soit deux ans de plus que pour les hétéros (« une abomination ! », selon Davies). Pure coïncidence, disent les auteurs, pour qui l'âge du personnage était avant tout une question de cohérence : « Nous lui avons donné quinze ans non pour provoquer », déclare Davies, « puisque je suis sûr que beaucoup de gens éteignent leur poste parce qu'il a quinze ans, et j'ai toujours su que ce serait le cas. Il a quinze ans parce qu'à quinze ans on est ‘impuissant’ (sic). S'il avait seize ans il pourrait quitter sa maison et faire sa vie tout seul. Alors que Nathan est piégé... » De fait, le feuilleton explore la situation de l'adolescent face à son environnement familial autant que scolaire : il fait l'expérience de la moquerie et du mépris, sans pour autant renoncer à chercher sa voie. Il trouve une alliée de taille en la personne de sa copine Donna, elle-même forcée de supporter un beau-père détestable mais moins fermée que la plupart de leurs camarades aux expériences « insolites ». Sa mère, également, après un moment de doute et de peur, s'efforcera d'accepter sa différence et de l'aider à l'assumer, au contraire du père qui, fermé à toute discussion, ne voit en lui qu'un « déviant », une sorte de dépravé qui lui fait honte.
Porte-parole d'une Angleterre bien-pensante, c'est le journal Daily Mail qui s'insurge contre la « décadence » symbolisée par le programme, criant au scandale et appelant au boycott de la chaîne et des annonceurs qui s'aviseraient de placer leurs publicités pendant sa diffusion. Il n'en faut pas plus, sans doute, pour éveiller la curiosité du public et, du coup, attirer les annonceurs vilipendés, mais l'un des partenaires du programme, la marque de bière Becks, se retirera tout de même au bout de trois épisodes. Ce qui n'empêchera pas le feuilleton de toucher un vaste public, plus de deux millions de téléspectateurs s'asseyant devant leur poste les meilleurs soirs, pour une moyenne de trois millions et demi sur l'ensemble de la diffusion.
Si l'on peut difficilement nier que le premier épisode est fait pour détourner de leur téléviseur les esprits frileux et bien-pensants, le reste de la série s'avère bien moins « provocateur » et s'intéresse davantage aux personnages qu'aux scènes de sexe explicites. Commentant avec humour le qualificatif de live sex show attribué au programme par le Daily Mail, Charlie Hunnam dira que « au moins ils admettent la qualité de l'interprétation », résumant ce que l'on peut dire de la polémique soulevée en pure perte par certains journalistes (mais qui n’est pas sans évoquer la polémique nationale autour du Pacs...). Hunnam, qui avait tout juste dix-huit ans au moment du tournage, ajoutera d'ailleurs que sa propre mère n'a pas été choquée outre mesure par sa prestation, déplorant seulement d'entendre le mot « enculé » dans la bouche de son innocente progéniture. Bref, le scandale fera long feu, même si l'arrivée en France de la série sera accompagnée d'un petit parfum sulfureux (sans entraîner le tollé provoqué chez nos voisins - après tout, Canal+ est une chaîne payante, et puis c'est la chaîne du porno mensuel, donc il n'y a pas de quoi fouetter une chatte... euh, un chat).

SCÈNES DE LA VIE D'UN VILLAGE GAY

Loin de la polémique, Russell Davies avance que les scènes de sexe du premier épisode étaient essentielles, « parce que cela affectait le comportement de Nathan pour le reste de la série. » Ayant découvert au cours d'une nuit de folle escapade le plaisir de l'amour avec Stuart, l'ado s'accroche en effet à son initiateur et acquiert peu à peu une indépendance et une assurance qui lui font défaut au départ. S'il a d'autres aventures, notamment avec Dazz, à peine plus âgé que lui mais plus expérimenté, c'est Stuart qu'il a dans la peau et en le poursuivant il est amené à s'affranchir de la tutelle parentale pour s'intégrer à son nouvel univers. S'il peut paraître bien innocent au début de l'histoire, la suite le montre déterminé et aussi manipulateur que peut l'être son modèle, qui a le double de son âge. L'épisode quatre lui offre une nouvelle scène « chaude » (une fellation), mais il n'a plus grand chose alors du gamin perdu dans Canal Street et Vince, qui a suivi son évolution (ses parents ayant même donné asile au jeune garçon), ne se fait guère d'illusion sur sa prétendue innocence.
Nathan n'est d'ailleurs pas le personnage central de Queer as Folk, qui suit également les destinées de Stuart et de Vince, les amis d'enfance, dont les caractères sont très différents. Autant Stuart est l'incarnation du chasseur, toujours en quête d'une nouvelle aventure, l'esprit tourné vers l'avant et jamais vers l'arrière (les anciennes conquêtes sont vite oubliées et les années perdues sont un rappel désagréable de la trentaine bien sonnée), autant son compagnon de sortie est un romantique égaré dans un monde glauque, tiraillé entre le désir de séduire et la peur de se « ranger ». Stuart est volontiers cynique, insensible voire détestable, jaloux du bonheur d'autrui mais incapable de le souhaiter pour lui-même. Il sait que son ami est amoureux de lui depuis qu'ils ont quatorze ans et se sert de cette faiblesse pour en faire un peu ce qu'il veut, le gardant près de lui sans pour autant lui accorder ce dont il rêve. Dans l'avant-dernier épisode, il pousse même la vilenie jusqu'à s'acharner sur cet ami trop proche, révélant son homosexualité à une collègue de travail qui a des vues sur lui, alors qu'il s'est toujours efforcé de cacher sa « tare » (vous avez remarqué le nombre de guillemets qu’il faut mettre dans cet article ?).
À l'opposé, Vince est certainement le plus sympathique des trois protagonistes, à défaut d'être le plus jeune ou le plus séduisant. Il est le seul, aussi, à connaître une histoire d'amour un peu plus sérieuse, ou tout au moins à essayer, en vivant un temps avec Cameron, un séduisant Australien (un peu vieux, certes, puisqu'il a déjà parcouru la moitié de sa trentaine, mais bon...). Stuart fera d'ailleurs ce qu'il pourra, après avoir poussé Vince dans les bras du bonhomme, pour apporter quelques nuages dans le couple. Une attitude finalement salutaire puisque Vince prendra conscience de n'être qu'un gamin aux yeux de Cameron, plus mûr, extérieur au milieu homo du Village, et rompra in extremis afin de retrouver Stuart, l'ami de toujours, dans leur boîte fétiche.
L'immaturité consentie de Vince est en quelque sorte stigmatisée par sa passion démesurée pour Docteur Who, LA série de science-fiction de nos voisins les Anglais, véritable mythe dans son pays mais que les frères Bogdanoff ont vainement essayé de faire adopter chez nous en présentant ses aventures romancées (celles de la télé n'ayant fait qu'un passage éclair au sein de l'émission dominicale de Dorothée, il y a déjà un bout de temps). Les mordus des exploits psychédéliques de Who seront d'ailleurs verts de jalousie en découvrant le cadeau de Stuart à son ami dans le septième épisode : une réplique télécommandée du chien-robot K-9 ! Sa passion télévisuelle (Russell Davies est lui-même un fan de Docteur Who et n'a pas eu à faire beaucoup de recherches pour citer des répliques de la série) ne fait finalement qu'isoler plus encore Vince, qui passe ses soirées à dire les répliques avant les acteurs eux-mêmes, pendant que Stuart lève un partenaire sur Internet et que Nathan traîne dans les bars de Canal Street. Paradoxalement, c'est cette passion qui le rapproche (superficiellement) de sa collègue Rosalie, elle aussi fan de séries. (Décidément, ce feuilleton est plein d'ados attardés !)
Autour des trois protagonistes, Davies a développé quelques figures attachantes ou colorées : Phil, l'un des amis de Vince, aussi solitaire et peu extravagant que lui, mais qui meurt d'une overdose à la fin du troisième épisode, Donna, l'amie fidèle, qui adore le monde de Canal Street que lui fait découvrir Nathan, et surtout Alexander et Dane, un couple londonien en vadrouille à Manchester, qui a le chic pour se fourrer dans des situations délicates et ridicules. Et puis il y a les familles des héros : la mère de Vince, Hazel, est un roman à elle toute seule, ou un poster coloré, c'est selon. Ennemie des préjugés, elle est une sorte de mère universelle débarrassée des oripeaux de la maman-poule mais pleine de compassion. Les parents de Nathan sont moins attachants, mais sa mère tient aussi une place non négligeable dans l'histoire, prête à se muer en Hazel bis pour accompagner son enfant chéri dans ses errances nocturnes inédites ! La famille de Stuart, si elle est moins pittoresque, n'en joue pas moins elle aussi un rôle dans l'histoire par les rapports problématiques que Stuart entretient avec elle.
Enfin, il ne faudrait pas oublier Romey et Lisa, les lesbiennes qui élèvent le fils de Stuart, dont la naissance est l'un des événements du premier épisode. La suite de l'histoire accorde une grande place à cette paternité qui met Stuart face à de nouvelles responsabilités et développe chez lui une fibre paternelle inattendue, le poussant à comploter avec le concours de Nathan afin d'évincer un « rival », que Romey (la mère) veut épouser pour donner un père officiel à l'enfant tout en assurant audit père la nationalité anglaise (pfou ! vous vous y retrouvez ?).
Bref, la série s'appuie sur une galerie de personnages assez riche (rappelons qu'elle n'occupe que huit épisodes de trente minutes) qui lui donnent une ampleur bien éloignée du simple « scandale » lié au personnage de Nathan. Ce sont avant tout ces destinées individuelles que l'histoire nous propose de suivre, révélant un visage sans doute méconnu de Manchester (voire de l'Angleterre) mais dans lequel le public gay prétend s'être en partie reconnu. Au contraire, bien entendu, de certains journalistes pour qui ce monde relève probablement de la pure fiction, délétère qui plus est et absolument insoutenable.

RÉALISME A L'ANGLAISE

Queer as Folk possède au moins une qualité que l'on reconnaît habituellement au cinéma et à la télévision d'outre-Manche : un réalisme parfois cru mais tout à fait bienvenu. Si les bars de Canal Street sont des lieux trop peu fréquentés par la majorité du public pour n'être pas perçus comme (parfois) insolites, les allées du supermarché où travaille Vince ou les rues bordées de maisons rouges sont en revanche un paysage familier, comme la grisaille anglaise. Cela étant dit, le réalisme s'applique avant tout aux personnages : certes, on a pu voir en Stuart un caractère un peu excessif, mais qui peut dire que les Stuart n'existent pas ? Au contraire, ses craintes et ses angoisses (car il en a) sont parfaitement crédibles, autant que l'immaturité de Vince (c'est ce qui le rend sympathique) et l'appétit dévorant de Nathan, projeté sans préparation dans un univers pour le moins « étrange » (c'est l'origine du mot queer qui signifie tante, pédé en argot anglais). Comme l'écrivait un journaliste du magazine Gay Times en janvier 1999, « les personnages de Queer as Folk font tout ce que vous et moi connaissons et tenons pour la vraie vie, mais que le petit monde hétéro de la télé voit comme étrange. » Et le journaliste d'ajouter que « ce que les gens du Daily Mail vont trouver si choquant, c'est que tout ça est joué simplement comme quelque chose de foutrement normal. »
De fait, l'homosexualité est la normalité dans Queer as Folk, ce qui bien sûr peut choquer si l'on n'a pas intégré l'homosexualité comme l'un des possibles de la vie amoureuse et sexuelle. C'est là sans doute que le bât blesse : sans être polémique au départ, la série le devient précisément parce qu'elle ne montre que des homos dans un programme destiné à un large public. Surtout, même si elle n'évite pas quelques clichés (le « chasseur » d'hommes, l'homo complexé, la grande folle), elle peint les homos comme des gens normaux, avec leurs soucis, leurs craintes et leurs désirs, mais aussi dans leur vie quotidienne, finalement aussi banale que celle de n'importe qui. « Franchement je suis fatigué de voir les homos hommes et ados comme des victimes constamment passives », déclarait Russell Davies. « Soyons honnêtes, on trouve ce genre d'intrigues dans les soap operas. J'essaie de faire quelque chose de différent. Nathan est un survivant, un optimiste, il est à l'opposé de l'image qu'on pourrait avoir du lycéen gay. » Queer as Folk se veut donc à l'opposé des comédies sentimentales comme (déjà cité) Beautiful Thing sorti en 1996 et Comme un garçon sorti en 1999. Ce qui disparaît, c'est la volonté didactique et la pudeur grand public, en même temps qu'une certaine mièvrerie (même si elle n'est que passagère). Il reste en définitive les personnages, à prendre tels quels, sympathiques ou pas mais bien campés, pris dans des intrigues mi-amères mi-comiques qui mêlent le superficiel et le plus profond (sans jeu de mot), les moments de folie et de repos, les couleurs bigarrées et les ombres intimistes. « Il n'y a pas de message dans la série, vraiment, mis à part le fait que les gays sont merveilleux, que leurs vies devraient être célébrées et qu'on devrait en voir plus à la télévision », résume Davies avec humour. Et Matt Jones d'ajouter : « Nous espérons que Queer as Folk est la preuve que l'on peut faire de la fiction de qualité avec des homosexuels que tout le monde aimera. »
De fait, ces homos-là ont une qualité que présentent peu de leurs homologues de séries : ils sont crédibles. Pour la première fois peut-être, le monde gay est montré à la télévision sans verre correcteur, tel que les auteurs le connaissent et ont pu le voir sur les lieux mêmes du tournage. Pour la première fois aussi, le sexe gay est abordé sans déguisement, autrement que par des allusions perçues comme grivoises par un public trop peu habitué au politiquement incorrect. On a beau s'extasier devant la liberté de ton d'Ally McBeal (que d’aucuns disent dépassée, déjà, par le réalisme de Sex and the City...), série au demeurant agréable et intéressante à plus d'un titre, cette liberté n'en reste pas moins très codifiée et vaut surtout par une apparente transgression, le sexe étant traité sur le mode de la dérision et de la provocation sans être réellement abordé de front.
Au contraire, l'absence de provocation de Queer as Folk (que l'on peut discuter mais qui me paraît sincère), le fait que la série soit écrite par un homosexuel familier des personnages qu'il dépeint, l'évidente primauté accordée aux personnages en dehors de toute considération mercantile (franchement, iriez-vous faire une série comme celle-là si vous visiez le consensus le plus large ?) font de ce produit télévisuel une œuvre attachante et pour l'instant unique, qui se revoit avec plaisir. Dans cette optique, les scènes de sexe sont non seulement indispensables mais parfaitement cohérentes, elles entrent dans une peinture aussi honnête que possible de la condition homosexuelle (il y a quelques années, on parlait de condition féminine : les mêmes combats se répètent, simplement déplacés). Enfin les homos sont des êtres de sentiment ET de sexe au lieu d'afficher une sensibilité factice et une sexualité inexistante ou au moins problématique. Rien que pour ça, je vais revoir la série, tiens ! Souhaitez-moi une bonne soirée...
Pour plus d’informations :

Par Thierry Le Peut (Arrêt sur Séries) - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Lundi 17 janvier 1 17 /01 /Jan 02:58


Fiche technique :

Avec Gale Harold, Randy Harrison, Scott Lowell, Peter Paige, Chris Potter, Hal Sparks, Sharon Gless, Robert Gant, Michelle Clunie et Thea Gill. Créée par Russel T. Davies.

1999/2005. 5 saisons. 83 épisodes. Durée moyenne d’un épisode : 44 mn.

Durée : 990 mn. Disponible en en VO, VOST et VF.

 

 


L’avis de Voisin Blogueur :

À l'origine, Queer as Folk était une série anglaise (qui a connu deux saisons). Le succès aidant, nos amis américains n'ont pas tardé à en faire un remake, avec plus de moyens et surtout beaucoup plus de sexe. Diffusée de 2000 à 2005, Queer as Folk US a contribué à lutter contre les clichés dont la communauté gay était victime et à favoriser leur intégration dans la société et les mœurs. Un show utile donc, mais est-ce que la qualité était toujours au rendez vous ?



De quoi ça parle déjà ? Nous suivons la vie à Pittsburgh d'une bande d'amis gays qui passent leur temps à se raconter leur vie et leurs problèmes entre deux séances de sport et virées en boite. Il y a d'abord Brian (Gale Harold), le beau gosse qui ne pense qu'avec son sexe. Brian est publicitaire, s'aime beaucoup lui-même et passe son temps à traîner dans les backrooms et autres saunas à la recherche de nouveaux « plan cul ». Égocentrique, égoïste, charismatique, Brian est une véritable icône et un objet de fascination ou de répulsion pour tous les garçons du coin comme pour ses amis. Mais Brian ne serait pas Brian sans son acolyte de toujours, le gentil Michael (Hal Sparks). Amis depuis l'adolescence, les deux garçons partagent une relation aussi forte qu'ambiguë. Michael est la bonne pâte de service, un garçon toujours gentil et dévoué à ses amis. Il travaille dans un supermarché, entouré d'hétéros un peu beaufs qui veulent le caser avec la vendeuse d'à côté. À force de suivre son ami Brian comme un petit chien, Michael néglige souvent sa propre vie privée. Autre élément important dans sa vie : son excentrique mère, Debbie (Sharon Gless), une sorte de mère de substitution pour tous les gays de la ville. Cette dernière, pour qui style rime constamment avec mauvais goût, travaille comme serveuse dans un snack où viennent se restaurer les homos de Liberty Avenue.



Autres membres de la bande, Emmett (Peter Paige) et Ted (Scott Lowell). Le premier est un peu la folle de service, aussi excentrique que doté d'un grand cœur. Le deuxième est un peu le cliché de l'homo "moyen", qui n'a pas la chance d'avoir une tête de minet, un physique de magazine et qui du coup enchaîne les râteaux comme les déceptions sentimentales. Enfin, à côté du milieu gay masculin, nous retrouvons Mélanie (Michelle Clunie) et Lindsay (Thea Gill), un couple de lesbiennes qui ont décidé de fonder une famille. Le géniteur n'est autre que Brian, qui de par son manque d'engagement et son égoïsme ne loupera pas de créer de nombreux conflits.

La série suit donc l'évolution de ce petit monde, évolution aussi bien sentimentale que professionnelle, et introduit dès le premier épisode un élément perturbateur. Et cet élément s'appelle Justin (Randy Harrison). Encore mineur, blond, qui sent le sexe à des kilomètres : ce minet premier choix va rapidement tomber dans les bras de Brian. Il ne devait être qu'un coup d'un soir, mais il va tellement coller notre bel éphèbe qu'il va devenir un membre à part entière de la bande.



La première saison de la série démarre très fort. Les scénaristes ont décidé de passer en revue tous les clichés qui collent à la peau des gays et de les détourner avec humour et intelligence. Les personnages sont très typés (le beau gosse, le gentil, la folle, le minet, le complexé) et permettent de dresser un portrait à la fois large et souvent juste de la communauté gay, sans jamais trop tomber dans la facilité ou les stéréotypes. Cette habileté à s'amuser des clichés pour mieux les détourner, associée à une liberté de ton particulièrement jouissive font le charme de ce show aussi osé que divertissant. Sans complexes, les épisodes dévoilent des scènes très sexe où plans à plusieurs, sado masochisme, vibromasseurs et autres pratiques trouvent leurs heures de gloire. Si dans les premiers temps certains seront choqués, force est de constater que plus les épisodes passent et plus cette surenchère de sexe ne nous choque plus du tout.



Le sexe est donc un des thèmes majeurs du show. Tous les personnages à un moment ou un autre s'abandonne aveuglément au plaisir de la chair, reléguant les hommes rencontrés à de vulgaires bouts de viande que l'on consomme et zappe à loisir. Ce n'est pas un hasard si Brian évolue dans le monde superficiel de la publicité. Très clipesque, à tendance érotique, la réalisation s'attarde sur les physiques des acteurs du casting tout en se permettant quelques effets de style plus ou moins réussis. Mais si tout le monde ici cherche à trouver le meilleur coup du samedi soir après une soirée délurée en boite, la quête de l'amour n'est bien entendu pas oubliée. Excepté Brian, qui tient plus que tout à sa liberté et son statut de « serial fucker », tous les personnages vont donc tenter avec plus ou moins de succès de trouver l'âme sœur. Michael s'amourachera d'un chiropracteur ancien hétéro et père d'un enfant avant de tomber fou amoureux d'un homme ultra sexy et atteint du sida. Emmett aura une liaison très sentimentale avec un vieil homme richissime avant de tomber amoureux de son meilleur ami Ted puis d'un joueur de football américain qui ne parvient pas à sortir du placard. Ted tombera amoureux d'un junkie avant d'en devenir un lui-même et de peiner à trouver un partenaire qui lui corresponde. Mélanie et Lindsay, le couple lesbien et stable, traversera de nombreuses crises pour mener une vie de famille épanouie.



Aux histoires individuelles se rajoute le thème essentiel de l'égalité des droits pour les gays et lesbiennes. Tout le long de la série, les personnages vont être confrontés aux préjugés et à l'homophobie des hétérosexuels. Licenciement abusif, difficulté pour adopter ou se marier, discriminations en tous genres, actes de violences : pas facile de s'assumer et d'avoir le droit d'être soi-même. Militante, Queer as folk l'est indiscutablement, sans jamais toutefois tomber dans un côté moralisateur qui lasserait au bout d'un moment.

La série tient-elle sur la durée ? S'il faut bien reconnaitre que le show brasse des tas de sujets intéressants (la difficulté à être fidèle, le rapport sexe/amour, la drogue, le sida, l'égalité des droits, le coming out, l'homosexualité au travail, la société de consommation, les coulisses de Hollywood, de la télévision et du sport...), il faut tout de même admettre que plus le temps passe et plus le charme s'estompe. Certes, les personnages font du chemin du début à la fin, mais sur les deux dernières saisons, cela manque d'enjeux émotionnels. Les nouveaux personnages (celui d'Hunter surtout) sont souvent fades et n'apportent rien de neuf à la série et certains personnages tournent en rond. D'icône gay, objet de tous les désirs, le personnage de Brian devient à force ridicule avec cette obstination à vouloir baiser et ne penser qu'à lui (même si on nous rabâche que dans le fond, forcément, il a bon cœur). De même, le personnage de Justin manque cruellement d'épaisseur. Oui, je l'avoue, le couple Brian/Justin m'a franchement gonflé sur la durée : trop répétitif.



Si elle s'essouffle avec le temps, Queer as folk n'en reste pas moins une série importante qui permet une belle représentation des gays à la télévision, avec une certaine justesse et certains personnages vraiment attachants (Lindsay et Mélanie, Debbie, Michael, Ted).

Pour plus d’informations :

Site officiel : http://www.qaf.fr/

Par Voisin Blogueur - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Dimanche 16 janvier 7 16 /01 /Jan 11:15

riende9.jpg


La bannière et la vidéo sont (c)
Syred Pictures
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 16 janvier 7 16 /01 /Jan 11:09

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c) Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 15 janvier 6 15 /01 /Jan 12:40

charles-berling-9778.jpg

 

[en abordant la question de l'homosexualité dans le cinéma en France] « Ça me rappelle mon rôle dans Nettoyage à sec, on me posait régulièrement la même question : 'Plein d'acteurs ont refusé le rôle. Pourquoi avoir accepté un tel rôle avec une scène où vous vous faites sodomiser sur une planche à repasser ?' Mais le plus dur avec un rôle comme celui-ci, c'est que c'est celui d'un peine-à-jouir qui n'arrive pas à assouvir ses désirs. Ça, c'était très douloureux pour moi, alors que se faire sodomiser sur une table à repasser était bien le cadet de mes soucis. Déjà, se faire sodomiser, je trouve ça très bien. (...) J'ai eu des amours hommes, même s'il se trouve qu'aujourd'hui, je suis plus attiré par les femmes, qu'elles me fascinent à un point inouï. (...) Et puis soyons honnêtes, avoir aussi vécu une sexualité homosexuelle m'a beaucoup apporté. (...) On comprend mieux les femmes, d'ailleurs : se faire sodomiser, se faire traverser, se faire pénétrer quoi, permet de mieux comprendre ce qu'on fait ensuite quand on fait l'amour à une femme. (...) Je rencontre pleins de mecs hétéros qui se posent des questions sur l'homosexualité et je leur dis : Plutôt que d'en parler sans cesse, va te faire sodomiser un bon coup, ça te fera du bien. (...) Ce qui me gêne vraiment, c'est cette idée qu'on doive choisir son camp, une fois pour toutes. Quant à me traiter de pédé planqué, non je n'en suis pas un, désolé. J'ai commencé à répondre aux questions sur ma sexualité à la sortie de Nettoyage à sec, parce qu'on me bassinait avec ça. (...) L'homophobie, il faut en parler, puisqu'on a ça en nous, c'est ce qui entraîne tant de violences contre les homosexuels, ces envies non assouvies. (...) Je me souviens pour moi, ça a commencé à 14 ans, chez les scouts. Que des ados ensemble et sous les tentes... Il s'en passait de belles, et pas que du touche-pipi ! (...) Les scouts de France, les cathos, les pires homophobes qui existent, organisaient des campements où les jeunes mecs baisaient ensemble sous les tentes. » Charles Berling, Têtu, janvier 2011.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Samedi 15 janvier 6 15 /01 /Jan 12:24

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« J’ai voté contre le pacs et je n’en démords pas. Pourquoi ? Parce que je ne montrerai jamais du doigt quelqu’un qui est homosexuel, c’est pas mon problème. (…) Il y a véritablement des choses qui sont pour moi structurelles dans une société. Bon, il y a le mariage, d’ailleurs le pacs n’est pas le mariage (…) »

« Vous avez quand même comparé les homosexuels aux zoophiles », l’interrompt l’un des animateurs.

Jacques Myard tente de se justifier: « Non, c’est absolument faux, j’ai dit ceci : on me dit, il faut prendre en compte l’homosexualité parce qu’elle existe. J’ai dis, mais à ce moment-là, toutes les perversions sexuelles… (…) Le zoophile, il existe, vous allez le prendre en compte ?» Jacques Myard, député UMP, adepte de Christine Boutin, homophobe récidiviste, dans La Matinale du Mouv’, radio Le Mouv’, jeudi 13 janvier 2010. [Merci à nos amis de Yagg.com, lire leur article complet]

 

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Samedi 15 janvier 6 15 /01 /Jan 11:18

par  BBJane Hudson

 

 

JEAN ROLLIN

(3/11/1938 - 15/12/2010)

 

 

[Ce billet a été publié sur le blog De BBJane alias Pascal Françaix le 16/12/2010]

 

Jean Rollin n'est pas mort. La mort est un concept auquel il n'adhéra jamais. Tout au plus, l'on disparaît. L'on disparaît pour s'immerger enfin dans notre imaginaire, tissé de souvenirs recomposés...
Votre imaginaire est médiocre, trivial, anémié ? Bienvenue en Enfer !... Vous n'avez jamais su rêver, ni n'avez tenté de lutter contre la sclérose du réel ? Le Purgatoire sera votre lot... Vous êtes riche d'un univers onirique et créatif ouvert à tous les impossibles ? Il n'est pas d'autre Paradis ; vous vous l'êtes forgé, pénétrez-y sans crainte...
Telle était sa philosophie, sa conception de l'issue dite "fatale", qui ne l'est qu'aux esprits rabougris, stériles, terre à terre. Aux âmes pleutres. L'homme est la somme de ses fictions, et c'est en elles qu'il s'absorbe, au terme de son parcours terrestre.
« Ce sont les morts qui rêvent des vivants, pas l'inverse. » Aujourd'hui plus que jamais, je me sens un rêve de Jean.


Jean Rollin a disparu, s'est éclipsé comme le cinéaste Michel Jean, héros inaccessible de son avant-dernier film, La Nuit des horloges. La nouvelle ne m'a pas surpris. Depuis plusieurs semaines, ses amis le savaient hospitalisé, et au plus mal. Depuis une quinzaine d'années, la maladie ne lui laissait guère de répit, sans pour autant altérer sa puissance créatrice, son irrépressible besoin de donner corps, encre et pellicule, à l'univers qu'il portait. Farouche adversaire de l'informatique, il s'offrit un ordinateur portable afin de pouvoir écrire sur son lit d'hôpital, durant ses interminables séances de dialyse. Il dirigea une partie des Deux orphelines vampires depuis une civière, entre deux séjours à l'hosto. Sa santé s'était vaguement améliorée au cours des années 2000, sans jamais retrouver le beau fixe, mais assez pour lui permettre de participer aux hommages qui lui étaient rendus à l'étranger, et, bien tardivement, en France. Assez pour qu'il puisse enrichir sa production littéraire de dizaines de textes, romans et nouvelles, et pour qu'il réalise deux films, sans aide financière notable, sans soutien critique, presque à l'arraché, à la sueur de sa foi...



Cet homme dont l'œuvre a transfiguré (le mot n'est pas trop fort) et nourri mon adolescence, dont l'amitié fut l'une de mes plus grandes fiertés, dont le soutien m'a permis d'accéder au rêve (bien fallacieux) de tout aspirant écrivain : être édité ; cet homme d'une fidélité exigeante à ses passions, ses convictions, et ses amitiés, restera l'un des êtres à la fois les plus singuliers et les plus "évidents" qu'il m'ait été donné de côtoyer.
Je veux lui rendre hommage aujourd'hui, de la façon la plus simple et spontanée possible -- la seule dont je me sente capable à cette heure -- : en notant quelques souvenirs par bribes, en paragraphes épars, sans souci de littérature. Et en observant, pour une fois, l'un des principes qui lui étaient chers et auquel je n'ai jamais su m'astreindre : se fier au premier jet, ne pas trop se relire, ne pas s'autoriser de "repentirs".

 

 

Février 1985 : Fan inconditionnel du cinéma de Jean Rollin, que j'ai découvert grâce à la vidéo (quelques cassettes poussiéreuses dénichées dans l'arrière-boutique d'un vidéo-club de Somain), je discute de ses films avec le libraire et critique de cinéma Norbert Moutier. Ce dernier s'étonne de ma connaissance d'un cinéaste dont on ne parle plus guère dans la presse, sinon pour railler ses travaux. « Je le connais, me dit Moutier, nous sommes amis. Je peux vous donner son adresse. » Je dois quitter Paris dans la soirée, mais je n'imagine pas de le faire sans avoir essayé de rencontrer cet homme dont les films me hantent depuis deux ans. La tentation est trop forte. Une heure plus tard, je sonne à sa porte, en me disant qu'il est bien incorrect de me pointer sans crier gare, et que je n'aurai pas volé de me faire rabrouer !... La porte s'ouvre, et le maître des lieux apparaît, plus grand que je ne l'imaginais, plus souriant que je n'osais l'espérer.
Comment me suis-je présenté à lui ?... Comme « un admirateur qui passait dans le quartier » ? Je ne m'en souviens plus, mais je n'oublierai jamais, en revanche, l'affabilité de son accueil, sa générosité et son étonnement. « À votre âge ?... Vous connaissez mes films ?... Vous avez entendu parler de moi ?... C'est tellement vieux, tout ça !... Je ne tourne plus désormais... J'écris... Tenez, voilà mon premier livre... » Il m'offre un exemplaire de son premier roman, Une Petite fille magique. Nous discutons une heure durant... de ses films, du fantastique, de littérature. Il pousse la gentillesse jusqu'à s'intéresser à mes "activités", mes "projets", mes "rêves d'avenir"... sans se douter qu'il concrétisera le plus cher d'entre eux neuf ans plus tard, et sans avoir conscience qu'il réalise à l'instant l'un de ceux qui me tenaient le plus à cœur : le rencontrer.
Au cours des trois années suivantes, son œuvre fera l'objet d'une redécouverte passionnée en Angleterre et surtout aux États-Unis, où il sera le premier des cinéastes européens du fantastique à obtenir le statut "culte".

 

La dédicace qui m'a fait réaliser aujourd'hui que notre première rencontre datait de 1985, et non 87.

FANZINE : « Je veux vous consacrer tout un numéro de fanzine. Avec filmographie détaillée, analyses de vos films, interviews de vous et de vos collaborateurs. » Rien de tel n'avait été fait depuis plusieurs années, et Jean s'intéresse au projet. Il m'ouvre ses archives, me fait lire ses premiers scénarios jamais tournés, celui d'un film inachevé (L'Itinéraire marin, co-dialogué par Marguerite Duras), et un roman non publié. Il me file les coordonnées de ses acteurs, actrices, techniciens, complices de tous ses films. Durant trois ans, je ne quitte plus son univers. Chacun de mes séjours à Paris donne lieu à une rencontre avec l'un des membres de sa fidèle équipe, tous totalement dévoués aux projets de leur ami Jean, prêts à tout quitter à tout moment pour le rejoindre sur un tournage. Et justement, stimulé par la reconnaissance qui lui vient enfin de l'étranger, il se remet à tourner. Un moyen-métrage, Perdues dans New York. Il me fait découvrir le film sur la moviola, en plein montage aux vieux studios Pathé, en présence de Janette Kronegger, sa monteuse, qui jubile en assemblant ces bouts de pellicule insolemment oniriques...
Le fanzine ne verra jamais le jour. Il m'est alors impossible d'écrire sur Jean. Je suis trop habité par son univers, je manque du recul nécessaire, mon enthousiasme me garrotte, j'échoue à trouver les mots justes. Piteux, je lui annonce un jour que j'y renonce pour l'heure, qu'il est sans doute trop tôt. « Vous ne m'en voulez pas ?... » -- « Mais non ! Ce n'est pas grave. Rien n'est jamais perdu. Ça deviendra peut-être un livre un jour...  »

 

 

VOUS : Il m'a fallu neuf ans pour me décider à lui dire "Tu". Cela s'est produit, je crois bien, lorsqu'il a publié mon premier livre. J'étais pourtant conscient que ce "vous" le gênait... J'ai dû faire un terrible effort. Mais ensuite, dans ma tête, je n'ai jamais cessé de le vouvoyer.

 

Louise d'Hour

LOUISE D'HOUR : Je ne puis penser à Jean Rollin sans aussitôt songer à "sa famille", son équipe de tournage, ses amis, les "Rolliniens". Parmi eux, Louise d'Hour reste à mes yeux la plus emblématique.
Je veux la rencontrer, je la cherche à Paris, Jean n'a plus son adresse. Durant des mois, j'enquête en vain. Et un jour, Jean me téléphone : « J'ai l'adresse de Louise ! Tu sais quoi ? Elle vit près de chez toi !... » À Douai, où je me rends chaque semaine, à douze kilomètres de la ville où j'habite. Je la contacte sans retard, mais j'apprends par sa mère que Louise est... à Paris, où elle a conservé un studio à Montparnasse. C'est là que nous nous rencontrons une première fois, avant que Douai ne devienne notre lieu de rendez-vous familier. Louise d'Hour est, dans la vie comme à l'écran, un personnage  Jean Rollin. Elle a connu une existence démentielle, fut l'une des grandes figures de Montparnasse dans les années 80. Un peu vampire, un peu sorcière, beaucoup médium, mais moins magicienne que magique. Le Fantastique est son quotidien. Sa vie est tout entière constituée de ces "intersignes" chers à Villiers de L'Isle-Adam.
Nous pénétrons dans la boutique d'un antiquaire douaisien ; la porte est reliée à un piano mécanique qui se met à jouer dès que quelqu'un entre. Je suis sidéré : dans Les Démoniaques de Jean Rollin, le personnage interprété par Louise meurt en s'effondrant sur le clavier de son piano, qui achève seul la mélodie qu'elle jouait. Chacune de nos rencontres est marquée par l'une de ces coïncidences rolliniennes.
« C'est toujours comme ça, avec moi, me dit-elle. Que veux-tu, faut s'y faire... »

 

 

PÈRE LACHAISE : 1999 ou 2000, un jour d'automne : Voilà plusieurs mois, peut-être plus d'un an, que je n'ai pas pris de nouvelles de Jean. J'ai relu les premiers romans du cycle des Orphelines vampires avant de venir à Paris, il me manque, j'aimerais aller le saluer, mais je sais qu'il traverse une période difficile, que sa santé est à nouveau déclinante. Je me rends au cimetière du Père Lachaise, l'un de ses lieux favoris de la capitale, histoire de respirer quelques effluves rolliniennes. Dans une allée écartée, sur les sommets du cimetière, je distingue une silhouette qui me semble familière. Je m'approche et reconnais mon Jean, en arrêt devant un mausolée en ruine. « Tiens ! Tu es là ?... Eh bien ça, par exemple !... », me dit-il en souriant. Je prononce quelques mots sur le hasard qui fait rudement bien les choses, même dans les cimetières. « Surtout dans les cimetières ! me dit-il. Tu vois, ce mausolée, c'était la résidence d'un de mes amis, un type complètement excentrique et à demi clodo, que j'ai fait jouer dans mon premier film, Le Viol du vampire. Il vivait là, dans le caveau, avec un petit réchaud et des chats. Je pensais à lui hier, et j'ai voulu revoir sa maison. » Nous cheminons vers les allées principales, et je lui rappelle cette phrase qui m'a toujours ravi, extraite du Frisson des Vampires, concernant les cimetières : « C'est ici que ceux que l'on croit morts pratiquent le culte de la vie ; c'est ici que ceux que l'on croit vivants pratiquent le culte de la mort. » Il me regarde en biais et fronce les sourcils : « Tu te trompes ; la vraie phrase est : "C'est ici que ceux qui SE CROIENT vivants pratiquent le culte de la mort." » Je l'assure du contraire -- j'ai vu le film 30 fois, j'en connais les dialogues par cœur. Deux jours plus tard, il me téléphone : « J'ai revu le film, et tu avais raison. Mais maintenant, je préfère ma nouvelle version. Si tu dois citer cette phrase, emploie plutôt celle-là que l'originale. » Je lui ai obéi dans le livre que je lui ai consacré, où la phrase apparaît. J'informe aujourd'hui les puristes qu'il ne s'agit pas d'une erreur, mais d'une révision...

 

 

PETITES FILLES ET PETITS GARÇONS : Jean ROLLIN n'aimait guère les petits garçons. Il ne jurait que par les petites filles. L'un de ses reproches favoris au sujet du dernier de mes romans qu'il publia, était que ses héros étaient deux garçonnets, et non pas deux gamines. « Tu devrais le réécrire en changeant leur sexe. Ce serait bien plus touchant avec des fillettes ! Tel quel, ça n'émeut pas... Pourquoi donc préfères-tu les amitiés entre garçons ? »
Je doute qu'il ait jamais rien su de mon homosexualité. Du moins n'en avons-nous jamais parlé. Il était trop fervent du lesbianisme...

 

 

JEAN ROLLIN, CINÉASTE ÉCRIVAIN : La rédaction de ce livre m'apporta l'un de mes plus grands plaisirs d'écriture. Durant six mois, Jean et moi eûmes des échanges plus fréquents que jamais auparavant. Il m'avait demandé de l'écrire pour « qu'au moins, il existe un travail de fond sur mes films en France, que je puisse lire avant ma mort. » Pour la première fois, il s'étendit longuement, durant toute cette période, sur sa vie personnelle, son passé, ses souvenirs. Il me parla de Georges Bataille, l'amant de sa mère, qui s'occupa beaucoup de lui lorsqu'il était enfant ; de Maurice Blanchot, de Jacques Prévert, qu'il côtoyait régulièrement dans sa jeunesse. Toutes ces informations n'entraient pas dans le cadre du livre, qui est une analyse de son œuvre, non une biographie (il écrivit lui-même ses mémoires en 2008, sous le titre Moteur, coupez ! Mémoires d'un cinéaste singulier, aux édition é-dite) Peu avant que le manuscrit parte chez l'imprimeur, Jean me téléphona : « Je crois bien qu'il manque un chapitre. Tu n'as rien écrit sur le surréalisme ! Quand même ! Il faut ajouter quelque chose là-dessus ! On ne peut pas ignorer ça !... » Le surréalisme, à vrai dire, n'a jamais été mon dada, tel que théorisé, cadastré, dictatorisé par Breton. « Tu sais, Jean, si tu relis attentivement le manuscrit, tu verras qu'il n'est question que de ça. De ton surréalisme à toi, qui est autrement plus stimulant et riche de perspectives que celui des surréalistes attitrés... » Je crus l'entendre se gratter le crâne. « Oui, peut-être qu'on peut voir ça comme ça... Mais quand même ! Magritte ! Ernst ! Tous les peintres ! Dali ! Et Bunuel ! Ce sont mes influences ! Il faut toujours citer ses inspirateurs... Je vais t'écrire à ce sujet-là... »
Il m'écrivit. Longuement. Et je bénis mon oubli (ou ma réticence) qui me valut cette lettre de sa main -- qui, si je m'en étais inspiré point par point, aurait doublé le volume de l'ouvrage !

 

Vous pouvez commander ce livre en m'écrivant à :
bbjane@neuf.fr

DEUX ROSES BLANCHES : 1996, dans les bureaux de l'éditeur Florent Massot. Nous sommes quelques auteurs publiés par Jean Rollin qui attendons sa venue avant de nous rendre au Salon du Livre de Paris. Nous avons appris il y a quelques mois qu'il est atteint d'une grave maladie, et nous nous demandons dans quel état il nous apparaîtra. Il arrive, escorté par sa collaboratrice. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas bonne mine. Je ne sais pourquoi, nous en venons à parler d'une célèbre photographie montrant deux enfants juifs, frère et sœur je crois, pendus par les nazis et entourés de leurs bourreaux hilares. L'histoire de ces enfants l'obsède. Il dit vouloir écrire une nouvelle à leur sujet, inventer leur histoire, se raconter leur vie et, bien sûr, leurs aventures posthumes et fantomatiques. « Il paraît, nous dit-il, qu'il existe une tombe où ces enfants ne reposent pas, mais que l'on peut fleurir de roses blanches. » La conversation dévia, je ne sais comment, sur cette tradition de fleurir les tombes. « Quand je mourrai, dit Jean, ne m'en apportez pas... Ou alors, si... Deux roses blanches, comme pour ces enfants-là... Rien que deux roses blanches... »
Cher Jean, elles seront là...


DERNIÈRE RENCONTRE : Je viens lui apporter la reproduction d'une vieille affiche du théâtre du Grand Guignol, qui servira d'accessoire décoratif dans son prochain film, Le Masque de la Méduse. Nous discutons du tournage autour d'un verre de genièvre, qui lui est interdit mais dont il raffole, et dont, en conséquence, il ne se prive pas. « Ça me fatigue, mais je suis heureux de tourner. On a des maquilleurs qui se débrouillent pas mal avec des bouts de ficelle. Le titre est un hommage à mon ami Alain Petit et au fanzine qu'il écrivait dans les années 70... Et toi, tu écris en ce moment ? Tu travailles sur quoi ?... » Je lui parle de mon étude sur le cinéma Camp qui m'occupe depuis deux ans ; il ne connait ni le terme ni le concept et me demande de les lui expliquer. « C'est excellent ! Tu crois que mes films sont Camp ?... » Je lui réponds qu'ils peuvent entrer dans la catégorie, par certains aspects mineurs, mais qu'ils en sont globalement éloignés -- à l'exception du Frisson des vampires. « J'aime bien ce film, dit-il. Je trouve qu'il vieillit pas trop mal, et puis Robiolles et Delahaye en font tellement des tonnes ! » C'est justement par le jeu de ces deux acteurs que, selon moi, le film s'apparente au Camp. Il me demande ensuite si j'écris un roman, parce que « la fiction, ça c'est important ! » Je lui parle d'un livre en mal d'éditeur, dont l'héroïne est son actrice fétiche, Louise d'Hour. « C'est bien ; ça va lui faire plaisir, à Louise... Tu devrais aller la voir, quelquefois... » Après trois heures d'une conversation qui me semble avoir duré trois minutes, il me raccompagne à la porte, en maudissant sa démarche pesante et douloureuse. « Ça fait combien de temps qu'on se connaît, dis-moi ? » -- « Je suis venu ici pour la première fois en 87. Ça fait donc 23 ans... » (Je rajeunissais notre amitié de deux ans, je m'en aperçois aujourd'hui...) -- « Tant que ça !... Tu devais être bien jeune à l'époque ! Et moi, je marchais mieux que ça !... » Nous nous embrassons, il m'accompagne jusqu'à l'ascenseur, et au moment où les portes coulissantes sont sur le point de se refermer, il me fait un petit salut de la main. « À bientôt ! », lui dis-je.
Lui, dans un petit rire : « Oui, mais ne tarde pas !... »

Par BBJane Hudson - Publié dans : LA CRYPTE AUX GAYS
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Vendredi 14 janvier 5 14 /01 /Jan 11:58

 


(6.18)

par Zanzi

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PREVIOUSLY ON ZANZI AND THE CITY : cliquer ici.

 

Ce nouvel épisode de notre série historique et de notre chroniqueur stâââr Zanzi étant exceptionnellement long et les vidéos sur Youtube n'étant pas toutes intégrables sur le site, nous avons décidé de mettre seulement les liens vers les vidéos. N'hésitez pas à les regarder en cliquant sur les liens et à vous délecter !


http://www.youtube.com/watch?v=bZevla7J1Tc&feature=related

 

Sale temps pour la propreté ! Crise oblige, les savons sont en voie de disparition. Concurrence féroce, coûts trop élevés, tous les prétextes sont bons pour les retirer de l'antenne. Une chose est certaine : nul ne peut dire que le public s'en lasse, car le public adore les savons. Mais le monde des soaps ne tourne plus rond. Dernière victime en date, et non des moindres : As The World Turns (ATWT). Après 54 ans de bons et loyaux services, la petite lucarne s'est éteinte sur les familles Hughes, Montgomery, Snyder et Stewart, dont les aventures à Oakdale ont passionné plusieurs générations d'américains. Pour couronner le tout, les scénaristes n'ont même pas réservé un happy end aux amours tourmentées du premier héros gay (1) du « daytime » (2) : Luke Snyder (Van Hansis). Mais je ne gâcherai pas votre plaisir en vous révélant dès maintenant comment les choses finissent mal pour lui. (Bon aloreuh... Les pauvres ne vécurent pas heureux et n'eurent pas d'enfant. Pas de happy end, pas de conte de fées, juste un conte défait. Je n'ai pas tout suivi mais ils étaient séparés et Luke avait une histoire d'amour avec quelqu'un d'autre qui, vers la fin du feuilleton, est mort dans un accident. Les scénaristes n'ont pas réuni Luke et Noah. Dommage...)

 

http://www.youtube.com/watch?v=E3HKxr57U2w&feature=related

 

Trouver une fin à un savon peut se révéler un vrai casse-tête. Quelle que soit la formule adoptée par la production, elle génère de toute façon son lot de frustrations parmi les fans, la première d'entre elles étant bien évidemment la disparition du feuilleton. 38 % des lecteurs de Soap Opera Digest estiment que la fin d'ATWT, sans grandes scènes de groupes ni fin heureuse pour Luke, a été affreuse. À défaut de réunir Holden et Lily, les scénaristes ont concocté un énième mariage pour Carly et Jack. Carolyn Hinsey, qui dirige la rubrique Opinion de cet hebdomadaire, estime que c'est la meilleure fin qu'elle ait vue, mais trouve cependant dommage que personne n'ait songé à pré-enregistrer l'actrice Helen Wagner (décédée à l'âge de 91 ans le 1er mai 2010), alias Nancy Hughes, lors de sa dernière apparition sur le plateau, et alors que chacun savait que le feuilleton vivait ses derniers mois, pour formuler comme ultime réplique : « Good night, dear », en écho aux tout premiers mots prononcés par elle au début du premier épisode d'ATWT en 1956 : « Good morning, dear ».

 

http://www.youtube.com/watch?v=lzmGdIZn-Ds&feature=related

 

Quand je suis arrivé en Amérique du Nord, il y a un peu plus de trois ans, il y avait encore à l'antenne 9 savons. Dorénavant ils ne sont plus que 6, après la disparition de Passions (un ovni dans l'univers des savons, que n'aurait pas renié mon ami Nelfew), Guiding Light (le 18 septembre 2009) et tout récemment As The World Turns. Ils ont rejoint au cimetière des sagas du petit écran Port Charles (autre ovni, car c'était un savon de vampires, expiré le 3 octobre 2003), Another World (expiré le 25 juin 1999), Loving (diffusé pendant quelques années sur France 2 sous le titre « Amoureusement vôtre », expiré le 10 novembre 1995), Santa Barbara (premier savon américain ayant connu un succès en France, en 1985, après les telenovelas brésiliennes Isaura et Danse avec moi, et que TF1 a eu l'impardonnable goujaterie d'interrompre, expiré le 15 janvier 1993) et Generations (expiré le 15 janvier 1991).

 

http://www.youtube.com/watch?v=-53s_1bdC5k

 

Puisque vous ne verrez jamais les épisodes, autant tout vous révéler. Santa Barbara s'est achevé par le mariage de Warren Lockridge (3), alors incarné par Jack Wagner (aujourd'hui Nick Marone dans Amour, Gloire & Beauté), et d'une certaine B.J., interprétée par Sydney Penny (4). Ce mariage fut filmé au Ritz de Laguna Beach. Channing Capwell sénior (Jed Allan) et Sophia (Juidth McConnell) s'étant réconciliés, pour de bon, espérons ! Le dernier plan de l'épisode, au grand dam des fans, fut une cigarette déposée avec désinvolture sur une photo figurant le casting (5), pour y mettre le feu.

 

http://www.youtube.com/watch?v=lDOxW8Qk9w8&feature=related

 

Si William Leymergie vous horripile et que vous ne regardez pas Télématin, vous ne regardez probablement pas non plus les feuilletons qui suivent. Vous avez donc zappé la fin de Loving (Amoureusement vôtre), il y a quelques années, avant que ce savon ne soit remplacé par Days of our Lives (Des jours et des vies). Les scénaristes avaient joué la carte de la facilité, transformant l'une des héroïnes en tueur en série qui élimine les principaux personnages les uns après les autres. L'idée fut reprise par les scénaristes de Days (6), qui ont imaginé transformer l'un des personnages les plus aimé du public en monstrueux assassin. Mais là où ensuite ils ont fait fort, c'est en ressuscitant tous les morts ! Pour découvrir comment ils s'y sont pris, et qui était l'assassin, je vous invite à suivre dès aujourd'hui Des jours et des vies, car cette passionnante story line devrait bientôt être diffusée en France. Il faut dire que Loving avait, autrefois, lancé la mode, puisqu'il fut paraît-il le premier savon à justifier la résurrection d'un personnage par un pacte avec le Diable !

 

http://www.youtube.com/watch?v=N6mokRv4IY4&feature=related

 

S'agissant d'Another World, quelques-uns de ses personnages sont partis à Oakdale, réalisant un cross over avec ATWT. Another World ne sera jamais diffusé en France mais c'était un savon très populaire. Lindsay Lohan y fit ses débuts. Elle n'est d'ailleurs pas la seule vedette à avoir fait ses classes dans les savons. Avant que Harry ne rencontre Sally, Meg Ryan joua dans ATWT le rôle de Betsy Stewart Andropoulos (1982-1984). Julianne Moore interpréta Frannie Hughes dans le même feuilleton, de 1985 à 1988, et la jeune Amanda Seyfried (Mamma Mia, Lettres à Juliette) y débuta dans le rôle de Lucy Montgomery en 2000-2001. Des vétérans de Hollywood sont également venus à Oakdale : Claire Bloom, révélée en 1951 par Charlie Chaplin dans Les feux de la rampe (et non de l'amour), qui joua le rôle d'Orlena Grimaldi de 1993 à 1995, et la fameuse Zsa Zsa Gabor, en 1981, qui déclara, à propos de cette expérience télévisuelle : « Chéri, je n'ai jamais travaillé si dur et si vite de toute ma vie ». Une affirmation que ne dément point Martha Byrne (ex-Lily Walsh), dans les pages du numéro spécial ATWT publié conjointement par Soap Opera Digest et Soap Opera Weekly : « People in daytime work harder than anybody, from the makeup to the hair to the crew ».

 

http://www.youtube.com/watch?v=RdY4lAJrI2s

 

Travailler dur (7) ne suffit donc plus. La crise a tué deux savons en l'espace d'une année. Il n'en reste plus que six pour faire rêver le public, dont quatre sont diffusés en France. All My Children (AMC), Bold & Beautiful (B&B) (8), Days of our Lives (DAYS), General Hospital (GH), One Life to Live (OLTL) et Young & Restless (Y&R). Où cela va-t-il s'arrêter ? B&B et Y&R, qui ont déjà des personnages communs crossovant de l'un à l'autre, vont-ils fusionner pour réaliser des économies d'échelle ? Cela donnerait The Young Bold and the Beautiful Restless, que l'on pourrait traduire par « Les Feux de l'Amour, Gloire & Beauté ». Mais il y a un problème : si Adrienne Frantz joue bien le rôle d'Ambrosia « Amber » Moore dans les deux savons, en revanche Don Diamont, alias Brad Carlton dans Y&R, est passé dans B&B où il incarne depuis 2009 Bill Spencer junior ! Solution : Bill pourrait être le frère jumeau caché de Brad...

 

http://www.youtube.com/watch?v=CZnnYepGekg

 

Quoi qu'il en soit, si la tendance se poursuivait, ce serait tout un pan de la culture télévisuelle qui s'écroulerait, au profit de jeux idiots et d'émissions de « télé-réalité » (9) encore plus idiotes. Il faut sauver les savons ! D'accord, les histoires sont invraisemblables, les personnages se marient plus souvent qu'Elizabeth Taylor et Eddie Barclay, la proportion d'enfants jumeaux et adultérins y est exceptionnelle, et les morts qui ne sont pas vraiment morts y sont monnaie courante, mais ça fait rêver ! Les savons répondent à un besoin clairement identifié d'évasion, et tant pis si ce qui s'y passe n'est pas crédible. Une bonne fiction n'a pas pour vocation de transposer la réalité de la vie quotidienne dans ce qu'elle a de plus fade. Pour autant, tout n'y est pas fictif et la fiction joue un rôle social dans la réalité. Elizabeth Hubbard, Lucinda Walsh dans ATWT, confie : « People look at us to get ideas for their lives and, in fact, that's what's so wonderful about the fans being able to talk back to us so much. I've had women say, besides me entertaining them, 'You've helped me so much the way you dealt with Lily when she was a kid and how I dealt with my children'. Lucinda being a pushy character, I always get that 'You've helped me so much !' ». Alors, vive les savons ! (10)

 

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[Note du Rédac' chef Daniel Conrad : Quel putain de bon article ! Zanzi au sommet de son Art ! J'adôôôôre ! Et vous ?]


(1) Pas tout à fait le premier, ce titre revenant à Hank Eliot, créateur de mode (cliché, non ?) interprété en 1988 par Brian Starcher, déjà dans As The World Turns, décidément pionnier (11) en la matière, qui créa il y a vingt-deux ans le premier personnage gay récurrent dans un savon (12).

(2) Par opposition à « prime time », qui désigne les programmes du soir, « daytime », comme son nom l'indique, désigne les programmes diffusés dans la journée.

(3) Fils de Lionel et Augusta Lockridge, la famille rivale des Capwell. Le premier interprète en fut John Allen Nelson.

(4) Sydney Penny débuta au petit écran dans Les oiseaux se cachent pour mourir, jouant le rôle du personnage de Meggie Cleary (Raquel Ward) enfant, et qui tombe amoureuse du prêtre (Richard Chamberlain). En 1988, on la vit au cinéma en Bernadette Soubirous dans le film du vétéran réalisateur Français Jean Delannoy, Bernadette. En 2001-2003, elle a tourné dans Largo Wynch (la série) et on a pu la voir aussi dans The Bold And The Beautiful (titre original de Amour, Gloire & Beauté, na na na na na na na na na)

(5) Terme employé ici pour désigner, non pas le recrutement des comédiens, mais l'ensemble des comédiens eux-mêmes. En bon français, je devrais écrire « distribution », mais je dois songer à la compréhension des néophytes qui me lisent.

(6) Abréviation de Days of our Lives.

(7) En France, on dirait « travailler plus ».

(8) Pas « Bed and Breakfast », ni Brigitte et Bardot, bande d'aliborons anachorètes.

(9) Sic, pour réalité, tant il est vrai que rien n'est moins réel qu'une émission dite de télé-réalité où tout est pipé d'avance.

(10) Regardez-les, bon sang ! Bien que TF1 soit une chaîne de merde ce qu'elle est, je n'insisterai jamais assez sur l'utilité, pour la digestion, d'y regarder Les Feux de l'Amour plutôt que L'Inspecteur Derrick sur France 3.

(11) Les titres de gloire d'ATWT dans le domaine des grandes premières de la télévision inventées pour un opéra-savon sont : premier savon télévisé (car il existait des savons radiophoniques) ayant des fans à la Maison Blanche (Mamie Eisenhower), premier savon d'une durée de trente minutes, premier super-couple et premières stars savonneuses (Mark Rydell et Rosemary Prinz dans les rôles de Jeff Baker et Penny Hughes, en 1958), premier enfant illégitime dans un savon (Jimmy Lowell, en 1958), premier divorce dans un savon (Tim et Louise Cole, en 1958), première protestation de fans (en 1962, lors de la mort accidentelle de Jeff Baker), première salope savonneuse haïe par le public (Lisa Miller, interprétée par Eileen Fulton pendant 50 ans, qui devait être escortée par des gardes du corps pour échapper à la haine des simples d'esprit), premier savon avec un spin-off (Our Private World, en 1965, annulé au bout de cinq mois, racontait la vie de Lisa Miller à Chicago), première utilisation du SORAS dans un savon (Soap Opera Rapid Aging Syndrom : Dan Stewart, né à l'écran en 1958, eut 26 ans en 1966...), premier savon en couverture de TV Guide (le 7 août 1971), premier personnage savonneux mort en tombant d'un escalier (Liz Talbot, en 1973), premier viol conjugal dans un savon (John Dixon sur sa femme, Kim, en 1974. Noter qu'à l'époque, le viol entre époux n'était pas considéré comme un crime), dernier savon à être tourné et diffusé en direct (le 1er décembre 1975, ATWT passa d'un format de 30 minutes à une heure – en réalité, 42 minutes plus 18 minutes de publicité – et fut enregistré et non plus diffusé en « live »), premier personnage savonneux homosexuel (voir note 1), premier savon à reprendre des personnages d'un ancien savon (en 1999, ATWT accueilli des personnages d'Another World, qui venait de quitter l'antenne), et enfin, premier baiser romantique entre deux hommes (Luke et Noah, le 17 août 2007) et première scène d'amour gay (toujours Luke et Noah, le 12 janvier 2009).

(12) J'aime quand je fais des jeux de mots involontaires : « récurrent dans un savon » ! Mouhahaha.

 

TO BE CONTINUED...
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Jeudi 13 janvier 4 13 /01 /Jan 16:33


5. PARLE-LEUR DE BATAILLES, DE ROIS ET D'ÉLÉPHANTS
Mathias Enard

 

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Marie Fritsch

 

Libraire et chroniqueuse de son état, Marie est ici pour vous faire partager ses cours de cœurs littéraires ou cinéphiles. Parce que la culture, véritable passerelle entre les genres et les idées, permet d'échanger, évoluer, aller plus loin, et que c'est jusqu'à aujourd'hui le meilleur moyen d'entamer le dialogue et d'estomper les solitudes modernes.

 

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Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

Mathias Enard

Actes Sud (2010), 153 p., 17 €.

 

Dans le dernier roman de Mathias Enard, il n’est de certitudes qui résistent à l’épreuve du doute… et de l’ambiguïté omnisciente. Les faits sont détournés de la réalité ; la fiction règne en maître et, telle une araignée, tisse sa toile autour des personnages et des quelques détails empiriques tirés de la grande histoire. L’auteur imagine que le jeudi 13 mai 1506, Lodovico Buonarroti Simoni Michelangelo alors âgé de 59 ans, débarque à Constantinople, invité par le sultan Bajazet pour dessiner les plans d'un pont qui reliera la ville à ses faubourgs. Leonardo da Vinci vient d’être renvoyé pour cause de non satisfaction et de mésentente avec les instances dirigeantes. Le peintre, et sculpteur florentin, s'improvisera architecte pendant plusieurs mois, hébergé par le négociant Maringhi et épaulé par Mesihi et Manuel, poète et traducteur de leur état.

Ce voyage de Michel-Ange à Istanbul a-t-il existé ? Difficile à dire, d’autant plus que le pont sera enseveli quelques années plus tard dans un tremblement de terre sans pareil qui secouera la ville et fera des centaines de morts. Alors dans le doute, laissons-nous mener par le bout de la plume de Mathias Enard, au royaume des possibles et des plaisirs en tous genres.

À Constantinople, le travail demandé à Michel-Ange est plus qu'un pont. C'est le ciment d'une cité. Un pont politique qui doit faire date dans l'histoire de la ville. Par extrapolation, on peut voir dans ce projet, une tentative par le sultan de mettre bout à bout toutes les cultures présentes dans la ville et au-delà. Les francs, les arabes, les juifs, les latins. Fasciné par l'architecture musulmane, Michel-Ange s'extasie sur la mixité des cultures et des populations. Des années plus tard, on retrouve dans son œuvre l'influence de son voyage à Istanbul. Son regard est transformé par la ville et l'altérité qu'il y pressent. De la coupole Saint-Pierre à la bibliothèque de Medicis, les lumières, les formes, les ombres, les points reliés les uns aux autres en d'infinies arabesques, tout concoure à dire que Michel-Ange fut marqué au plus profond de son inspiration par son séjour dans la ville du sultan.

En plus d'être une histoire merveilleuse, le roman de Mathias Enard est aussi une belle réflexion sur le geste créatif. Sur la naissance de la beauté. « Combien faudra-t-il d'œuvres d'art pour mettre la beauté dans le monde ? », s'interroge Michel-Ange. Il s'ingénie à travailler la ville comme une matière pour en faire surgir une forme parfaite. Truffé de termes techniques et/ou métaphysiques, le récit s'orne d'une véritable ode à l'architecture et d’une recherche esthétique absolue.

L'artiste ne trouve son contentement que dans l'art. C'est un esthète qui craint la bestialité, la trivialité et la laideur. Le corps et ses fluides le font fuir…

C'est pourtant au détour d'une nuit d'amour que jaillira le premier d'une longue série de dessins pour l'élaboration du pont. En s'adonnant au dérèglement des sens auprès d'une beauté andalouse au sexe indéterminé, Michel-Ange attise la jalousie de Mesihi, secrètement amoureux de lui. Ce dernier passe le plus clair de son temps aux côtés du sculpteur, fasciné. Michel-Ange n’est pas beau, son attitude ne prête guère aux confidences ni à la complicité amicale ou amoureuse. Pourtant le charme opère. Mesihi reste discret sur l’objet de son désir, se montre tout simplement dévoué corps et âme. Un fidèle compagnon dont l’artiste, tout préoccupé qu’il est par son labeur, ne devine pas les intentions. Le désir du florentin s'enracine au-delà des genres et des corps, une fois encore, c'est son aspiration à l'essence même de la beauté qui le troublera et manquera de le perdre. « La beauté vient de l'abandon du refuge des formes anciennes pour l'incertitude du présent ». Le refuge des formes anciennes pourrait être ici celui des étiquettes et des genres. Le corps désiré est celui d’un(e) danseur(se) croisé(e) lors d’une fête paillarde donnée par un riche négociant de la ville. Michel-Ange est ensorcelé par le mouvement du corps et par la voix de cette beauté andalouse. Une chorégraphie du désir s’instaure entre les deux artistes. Il accepte d’être ainsi troublé car il pressent que le désir se mêle à l’inspiration et le renvoie à cette quête éperdue du langage esthétique qui doit ensuite le guider dans son travail. ***

Cette nuit d'amour donne au récit une densité toute particulière. En effet, dès les premières pages du roman, Mathias Enard donne la parole à ce(tte) danseur(se) qui passera auprès de Michel-Ange deux nuits sans égal. La créature s'inspire de son passé et son pays perdu pour raconter à l'artiste les batailles et le désir, les rois et la beauté. Les guerres détruisent les continents, les corps ne peuvent s'unir que brièvement. Le seul moyen de faire exister éternellement les êtres et les choses est de raconter une histoire les contenant tous. D'où le très beau titre choisi par Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, un genre d'aphorisme capable de rendre l'homme heureux le temps d'un conte ou d'une histoire. Les histoires rendent à l'existence son incarnation. Subsiste à travers l'abolition des frontières géographiques et temporelles, ainsi que de celle des genres féminin/masculin, la poésie d'un peuple ou d'un corps. La grâce d'une voix, d’une danse ou d'un regard.

Mathias Enard imprime au texte mouvement et expression. Il donne un visage aux mots et s'exprime dans une langue baroque et pleine de reliefs. L'entame du roman se fait à la seconde personne du singulier. Une sorte de harangue magnifique à l'artiste englué dans ses croyances et les impératifs du présent. Une invitation au désir et à l'amour universel. L'entrelacement des sources de narration donne au récit matière et intensité. L'écriture est chatoyante, peuplées de senteurs et de figures. Les bassins linguistiques se mélangent, l'arabe, le grec, le persan et le franc se succèdent au cœur d'une ville prématurément européenne. Le Constantinople de Michel-Ange est une cité aux multiples visages, tolérante, peu regardante sur les mœurs de ses habitants. On imagine  une telle ouverture d’esprit dans un monde plus contemporain. Un monde où l’individu, avant d’être masculin ou féminin serait un tout, indivisible et pluriel.

Un roman troublant, entre fable et réalité. Un moment de la vie de Michel-Ange que l'on connaît mal, et une plongée au cœur même d'une ville mystérieuse et épicurienne. Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants se situe à la croisée des genres pour le plus grand bonheur du lecteur avide d'histoires et de culture, dans un esprit d’ouverture où les différences sont sources de plaisirs et d’enrichissement personnel et collectif.

 

Lire les précédents articles de Marie

Par Marie Fritsch - Publié dans : MARIE DE TRAVERSE
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Mardi 11 janvier 2 11 /01 /Jan 10:46

Robert-Menard-peine-de-mort.jpg

 

« J'ai une petite fille, je ne suis pas sûr que le débat - sur l'homosexualité en classe à 6 ans ou 7 ans, ce soit la première priorité. Il me semble que les problèmes en France ce sont les problèmes de désintégration de la famille. (…) Je ne suis pas homophobe, j'ai simplement dit que je n'ai pas envie que mes enfants soient homosexuels. J'ai passé 20 ans de ma vie à militer contre l'homophobie mais je ne suis pas sûr d'avoir envie que mes enfants affrontent ces difficultés supplémentaires. » Robert Ménard, dans une interview à Guillaume Erner, dans Souriez, vous informés sur France inter, mardi 11 janvier 2011.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 10 janvier 1 10 /01 /Jan 09:41


Fiche technique :
Créateur : Alan Ball. Production : Produit en association avec "The Greenblatt Janollari Studio". Producteur exécutif : Alan Ball, Robert Greenblatt, David Janollari, Alan Poul. Co-producteur exécutif : Bruce Eric Kaplan.
Avec : PETER KRAUSE (Nate Fisher), MICHAEL C. HALL (David Fisher), FRANCES CONROY (Ruth Fisher), LAUREN AMBROSE (Claire Fisher), FREDDY RODRIGUEZ (Federico Diaz), MATHEW ST. PATRICK (Keith Charles), RACHEL GRIFFITHS as Brenda Chenowith.

 


L'avis de mérovingien02
:


 

 

Le corbillard coloré de Claire Fisher roule sur une route au milieu du désert californien. Au bout du chemin : une lumière éblouissante. Le Paradis ? Un symbole d'apaisement comme si la jeune fille était enfin capable d'aller de l'avant ? Sans doute les deux. Quoiqu'il en soit, cette image évocatrice utilisée pour l'affiche promotionnelle de la saison 5 de Six Feet Under (et largement développée dans une magnifique bande-annonce) préfigure déjà une sorte d'accomplissement pour la série... mais aussi sa conclusion, comme le souligne le slogan sobre et émouvant : chaque chose, chaque personne, chaque endroit finit par disparaître.
Trop souvent à la télévision, quand une série s'arrête, c'est qu'elle n'attire plus les spectateurs. C'est qu'elle a été étirée inutilement jusqu'à perdre toute sa saveur, la faute à des chaînes moins soucieuses de l'inspiration des auteurs que de presser le citron jusqu'à la dernière goutte. Combien de monuments télévisuels ont-ils finit par disparaître dans l'indifférence générale après plusieurs saisons de trop ? Qui s'intéresse encore aux problèmes des Urgences et qui n'a pas lâché le fil des X-Files après (ou bien avant) le départ de David Duchovny ? Dans ce contexte de course à l'audimat, Six Feet Under fait figure d'exception. Parce que l'annonce de la fin de la série ne découle ni d'une perte de reconnaissance publique et critique, ni du départ de certains membres du casting, ni même d'une volonté d'HBO d'arrêter les frais. Non, ici, la décision incombe entièrement au créateur du show, Alan Ball, qui a préféré partir en pleine gloire au lieu d'épuiser sa créativité. Un choix courageux mais somme toute logique pour peu que l'on ait suivi attentivement l'évolution des personnages au fil des quatre premières (et sublimes) saisons. À force d'être confrontés quotidiennement à la Mort, il fallait qu'un jour ou l'autre ils finissent tous par l'accepter comme faisant partie intégrante de la vie.
C'est donc autour de cette acceptation finale que le scénariste d'American Beauty a bâti la dernière année de Six Feet Under, condensant en 12 épisodes tout ce qu'il avait encore à dire, jonglant avec certains impératifs indépendants de sa volonté (Rachel Griffith, alias Brenda, véritablement enceinte pendant le tournage) et mettant les bouchées doubles pour boucler sa thématique existentialiste par une véritable apothéose artistique. Le résultat est d'une perfection de chaque instant, un chef-d'œuvre d'intelligence et d'émotion. C'est tout simplement la meilleure saison de la série.
Aspirant tous à une certaine idée du conformisme après de nombreux égarements et remises en question, les Fisher se heurtent au regard des autres et sont freinés dans leur quête d'accomplissement par les aléas de la vie. Alors que Claire n'aspire qu'à être une artiste reconnue, la voilà mise en face de sa plus grande angoisse : et si elle n'avait pas de talent, cette étincelle qu'on appelle le génie ? Après s'être laissée bercer par la hype attitude pendant deux années de cours, la petite dernière de la famille décide de quitter sa clique de camarades branchés et se dégote un boulot d'intérim dans une boîte aux antipodes de sa personnalité. De leur côté, Keith et David aimeraient goûter aux joies de la paternité mais doivent batailler pour qu'on les reconnaisse en tant que gays ET parents. Pendant ce temps, Nate et Brenda, le couple en apparence fusionnel et parfait vole en éclats, mettent à mal le cliché de l'harmonie amoureuse. La saison débute par un mariage où la façade joyeuse cache de profonds malaises, le troisième épisode voit Nate célébrer ses 40 ans avant de virer au règlement de comptes. Dans les deux cas, un oiseau viendra perturber la fête, figure quasi-surnaturelle rappelant aussi bien l'ombre fantomatique de Lisa (Brenda n'est-elle pas forcée d'accepter d'élever l'enfant d'une autre ?) qu'un avertissement du divin renvoyant évidemment au corbeau du générique.
Plus que jamais, Six Feet Under nous parle du spleen de l'existence écrasée par la fatalité (le parallèle entre Ruth et sa fille, toutes deux en couple avec des hommes victimes de troubles psychologiques), de cette difficulté à vivre avec les autres et à se dévoiler. Les séquences les plus fortes et lourdes de sens sont d'ailleurs celles qui se passent de dialogues comme ces réunions de quakers où le silence renvoie autant au malaise qu'à la méditation. À plusieurs reprises, la réalisation offre plusieurs points de vue sur un personnage : celui du concerné et celui qui le voit sans vraiment le connaître. On pense entre autre à l'enfance de George, assistant au suicide de sa mère, ce que Ruth ignore, ou bien cette vision de Ruth sur ses années à s'occuper d'une grand-mère invalide.
Comme si Alan Ball cherchait à boucler la boucle, il confère à la cinquième saison de sa série une construction symétrique à la première. Outre de nombreux rappels bienvenus comme la réapparition de la pétillante Angela qui couche ici avec Rico ou le retour du coiffeur permettant à Ruth de mettre ses histoires d'amour passées en perspective (délirant fantasme de tir à la carabine sur les hommes de son cœur), le décès de Nathaniel Fisher Jr dans le dernier tiers de la saison opère comme un écho à celui du pater qui mourrait dans l'épisode pilote. Mais alors que chacun tentait de nier autrefois cette disparition tragique, le deuil servira cette fois de déclencheur à une prise de conscience : il faut savoir profiter au maximum de la vie tant qu'il est encore temps. Alors que la série s'ouvrait sur des pubs promouvant une mort clean et aseptisée, les Fisher seront contraints de regarder la Mort en face (le corps de Nate défiguré par les dons d'organes, enterrement naturel) quitte à se prendre une décharge électrique en pleine face. Totalement bouleversés pendant plusieurs semaines (l'avant-dernier épisode filmé caméra à l'épaule en recourant à des longues focales traduit bien cette perte de repères), les membres de la famille finiront par accepter d'aller de l'avant, rompant le cercle dans lequel ils s'étaient enfermés. Ruth finit par concevoir le mariage sans vivre avec son mari et décide d'aller vivre là où elle était la plus heureuse ; David affronte enfin sa peur panique de la mort (incarné par une vision de son agresseur sous une capuche rouge) et Claire s'en va pour New York, débarrassée de ce besoin vital de se sentir artiste et d'être « cool » (superbe métaphore de l'accident du corbillard coloré). Sa relation avec un avocat de son travail est une des plus belles de la série parce qu'elle montre une Claire capable de s'ouvrir à des choses qu'elle aurait fustigé quelques mois auparavant. Le beau gosse n'est pas le monolithe réac’ et pro-Bush que semble suggérer une discussion autour de la guerre en Irak. Derrière les personnalités apparemment contradictoires des deux jeunes gens, il y a une attirance et un amour simple, cet amour qui nous pousse à se soutenir dans l'adversité ou à se faire découvrir de nouvelles musiques. C'est d'ailleurs ce besoin d'être tout simplement heureux qui rend la mort de Nate si belle, parce que dépourvue de jugement puritain : si le mari de Brenda décède violemment, il aura au moins connu le bonheur pur dans les bras d'une autre femme avec laquelle il était en phase. La façon dont il rejette sa femme à l'hôpital n'apparaît alors pas comme une grosse ficelle lacrymale mais tout simplement comme la délivrance de deux personnes qui n'avaient, en fin de compte, rien à faire ensemble.
On ne répètera jamais assez à quel point le final de la série est un pur joyau qui synthétise à merveille toute la sève des 5 saisons. Débutant par une naissance (l'épitaphe suspendue comme un sursis), accompagnant les Fisher jusqu'à leur mort en passant par tous ces passages obligés de l'existence (anniversaires, mariages), l'épisode est un crève-cœur déchirant en même temps qu'une invitation à sauter dans le grand vide de la Vie. Alors acceptons nous aussi de parcourir la route qui s'étend devant nous. La voiture calera peut-être, il faudra sûrement faire des choix aux différents carrefours mais l'essentiel est de profiter de chaque instant du voyage... jusqu'au bout du chemin.

Pour plus d’informations :
Le site officiel de la série (US)
Le site officiel de la série (F)

Par Mérovingien02 - Publié dans : TV : La Lucarne Rose
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Dimanche 9 janvier 7 09 /01 /Jan 12:17

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Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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