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Jeudi 2 décembre 4 02 /12 /Déc 11:26

AP-photo.jpg

© AP Photo.

 

« Je dois l'avouer, Ewan McGregor embrasse très bien ! (…) Il faut juste faire abstraction de ses propres préférences sexuelles et essayer de comprendre qu'on est en train d'aimer une autre personne qui s'avère être un homme. Ça n'avait rien à voir avec le genre masculin ou féminin, l'amour c'est l'amour. » Jim Carrey, à propos du film I love you Philip Morris, où son personnage tombe follement amoureux d'Ewan McGregor, novembre 2010.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mercredi 1 décembre 3 01 /12 /Déc 15:51

HM2F_logo-copie-1.jpg

DECLARATION  DU  1er  DECEMBRE  2010


Les musulman-e-s qui œuvrent pour un islam inclusif et respectueux

de la diversité, s’engagent pour une meilleure prévention et une

meilleure lutte contre la progression de la pandémie du Sida,

notamment à l’encontre des individus issus de la

diversité religieuse ou ethnique.


musulmans-inclusifs-SIDA-2010.jpg  

Signez la déclaration en ligne sur http://www.homosexuels-musulmans.org/1er-decembre-2010_declaration_musulmans_inclusifs_conre_serophobie___1-st-december-2010-declaration_inclusive_muslims_against_serophobie.html 

 

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la pandémie du VIH/Sida nous – musulman-e-s qui œuvrons à un dialogue interne pour un islam inclusif et respectueux de la diversité– voulons mettre en exergue le fait qu’il est du devoir de tout-e bon-ne musulman-e de lutter contre les préjugés et la culpabilisation, que certains extrémistes utilisent à l’égard des individus infecté-e-s ou affecté-e-s par le Sida, et cela afin de déshumaniser certains malades, de les condamner en raison de leur nature profonde, notamment les malades séropositifs issus d’une minorité LGBTQIA*.

Un hadith – tradition orale – du Prophète de l’islam ASWS nous apprend en effet que « lorsque le Musulman rend visite à son frère Musulman malade, il ne cesse de cueillir les fleurs et les fruits du Paradis jusqu'à son retour chez lui » [1]. Or force est de constater que certains de nos frères et sœurs en islam, en matière de prévention et de lutte contre la progression de la pandémie du VIH/Sida, sont loin de cette exemple d’amour et de rectitude du Prophète de l’islam ASWS.

 

Nous voulons rappeler en ce jour l’exemple de notre bien aimé Prophète ASWS qui nous enseigne que : « Le musulman est le frère du musulman ; il ne doit pas le tromper ni le trahir. Tout ce qui appartient au musulman est sacré pour le musulman : son honneur, ses biens et son sang. La crainte d’Allah se trouve ici (il dit ceci en indiquant son cœur). Le seul fait de mépriser son frère musulman suffit pour que la personne sombre dans le mal. » [1]. Jamais le Prophète de l’islam n’a condamné une personne en raison de sa maladie, contrairement à certains de nos frères qui usent à tort d’une interprétation extrême de notre héritage cultuel commun, et qui voient dans le Sida, à tort, une punition divine méritée.

Nous voulons rappeler par ailleurs que l’islam insiste sur le fait qu’il n’appartient à personne de juger son prochain. Notre Prophète ASWS a également dit ceci : « Toute personne qui dit à son frère : O mécréant ! L’un des deux subira cette parole : ou il a dit vrai, ou elle se retournera contre lui. » [2] Notre Prophète nous a également enjoint de soutenir nos malades, car n’est-il pas dit que : « Allâh, honoré et glorifié, dit le jour de la résurrection : « Ô fils d'Adam! Je suis tombé malade et tu ne m'as pas rendu visite ». Il lui dit : "Seigneur! Comment serais-Tu malade pour que je Te rende visite alors que Tu es Le Seigneur et Maître de l'univers? ». Il dit : « N'as-tu pas su que Ma créature untelle est tombée malade et tu ne lui as pas rendu visite? N'as-tu pas su que si tu lui avais rendu visite tu M'aurais trouvé auprès de lui? » [3].

 

C’est la raison pour laquelle nous enjoignons nos frères et sœurs à rejeter les préjugés mauvais, comme Abraham ASWS enjoignait les siens de le faire lorsqu’il s’adressait à eux en disant : « Mais avez-vous considéré ces idoles que vous adorez et qu’adoraient vos ancêtres?  Elles sont toutes des ennemies, pour moi, mais pas le  Seigneur des mondes. C’est Lui qui m’a créé et qui me guide, et c’est Lui qui me nourrit et me donne à boire.  Et c’est Lui, encore, qui me guérit lorsque je suis malade, qui me fera mourir puis me redonnera la vie. » [4]. Nous appelons nos sœurs et frères musulman-e-s à soutenir une meilleure prévention à l’encontre des individus issus de la diversité religieuse ou ethnique, et à cesser d’utiliser notre héritage cultuel commun, afin de condamner à tort des malades séropositifs qu’il est de notre devoir d’aimer et de soutenir, en véritable humanité.

 

De manière générale nous appelons à une meilleure prise en compte de cette diversité, pour une prévention plus efficace contre la pandémie du VIH/Sida ; une information plus ciblée à l’attention des individus issu-e-s de cette diversité religieuse ou ethnique ; une contribution plus valeureuse à l’amélioration de l’estime de soi de ces séropositifs, qui participera indirectement à une meilleure compliance de leurs traitements [5] ; une meilleure connaissance, loin de toutes formes de préjugés négatifs injustes, de la maladie qu’est le Sida.

 

Nous, musulman-e-s pour un islam inclusif et respectueux de la diversité, ne voulons plus garder le silence face à l’utilisation faite de notre héritage cultuel que nous chérissons. Nous avons mis, et nous mettrons encore [6], nos expériences au service de la fondation, sur des bases solides et collégiales, de toute forme d’action qui permettrait d’élaborer les moyens d’une meilleure prise en compte de la diversité religieuse ou ethnique, pour une lutte encore plus ciblée et plus efficace contre la progression de la pandémie et pour la réduction des risques [7] de transmission du VIH/Sida, en accueillant les séropositifs comme nos égaux en humanité.

 

* Lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, transidentitaires, queers, asexuel-le-s, intersexué-e-s.

 

 

[1] Sahih Muslim

[2] Sahih Muslim & Al-Bukhari

[3] Sahih Muslim : VII, 144 ; Le livre de la visite des malades et des funérailles - http://elilm.forum-2007.com/riyadh-as-salihin-f114/vii-le-livre-de-la-visite-des-malades-et-des-funerailles-t1578.htm 

[4] Coran: 26.75-81

[5] De l'adhésion à l'observance thérapeutique : réunir les conditions d'une primo-observance et développer une multiplicité d'interventions dans la durée http://counselingvih.org/fr/dossiers/dossier_01.php?PHPSESSID=0862f6f0ff9fe0cbd1a417421678aaf1

[6] Formation des homosexuel-le-s musulman-e-s à la prévention et à la réduction des risques par la commission « Sexualités, prévention, sérodifférence » - http://www.homosexuels-musulmans.org/publications/pratiques%20sexuelles-a-risque_VIH-Sida_&_autres-maladies-sexuellement-transmissibles.ppt

[7] G.Pialoux, F.Lert (2009). « Prévention et réduction des risques dans les groupes à haut risque vis-à-vis du VIH et des IST » - INSERM.

http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=2&sqi=2&ved=0CB4QFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.inserm.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F5810%2F46360%2Ffile%2Frdrs_rapport_251109.pdf&rct=j&q=rapport%20pialou%20sida%20diversit%C3%A9%20cibl%C3%A9&ei=fgTcTIWVLdTK4AbOm6XTDw&usg=AFQjCNFVGMbayKSWmoQAtPH9B_D3eCr46g&sig2=CRYxJ8zad0eehcndaIPung&cad=rja

 

  LIENS  UTILES

   

* Islam et Sida selon la mosquée de Paris ; le Sida serait-il une « sauvegarde communautaire » contre l’homosexualité ? http://www.mosquee-de-paris.org/Conf/Medecine/I0304.pdf

 * Le point de vue plus pragmatique des pays africains, rongés par la pandémie http://www.wagne.net/aota/reflexion/LISLAM_E_%20L_%20PANDEMIE_DU_SIDA.pdf

 * La désinformation, la superstition et l’ignorance seraient les meilleurs alliés de la progression de la pandémie du VIH/Sida http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/NEWSFRENCH/0,,contentMDK:21563904~menuPK:1082583~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1074931,00.html

* Certains membres de l’UOIF – l’union des organisations islamiques de France – considèrent que le Sida serait un châtiment divin contre l’homosexualité - http://www.dailymotion.com/video/xctttg_campagne-contre-le-sida-facon-uoif_news

 * Le manque de prise en compte de la diversité dans la prévention sur le terrain - http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001262/126289f.pdf

 

Nos remerciements tout particuliers pour la rédaction de cette déclaration à Azzah (Pays-Bas), Nassim (Belgique), l’imam Moulana Muhsin Hendricks (Afrique du Sud), Ludovic Lotfi Mohamed Zahed (France). The Inner Circle, Merhaba et HM2F  étaient à la conference CALEM | 2010 – www.calem.eu  

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mardi 30 novembre 2 30 /11 /Nov 17:39

 


(6.16)

par Zanzi

amoursmortes.jpg


PREVIOUSLY ON ZANZI AND THE CITY : cliquer ici.

 

à Amar 

 

En passant par la Lorraine, alors qu'il s'en allait chez Daniel, Zanzi mit un disque dans le lecteur CD afin de créer une ambiance et de se sentir moins seul durant le trajet. Il eût l'heureuse surprise de redécouvrir un hit, vieux de plus de vingt ans, qu'il avait beaucoup aimé à l'époque mais que, curieusement, il réalisa qu'il avait oublié avec le temps. Va, tout s'en va. Mais les paroles et la mélodie lui revinrent en mémoire avec la fulgurance d'un éclair. C'est ainsi qu'il se laissa emporter dans le tourbillon de ses souvenirs, et qu'il écouta en boucle, jusqu'à l'arrivée, la voix mi-adulte mi-juvénile de Dana Dawson chanter « I'll be ready to follow you ». Zanzi se dit que s'il avait oublié la chanson au cours des deux dernières décennies, c'est qu'il n'avait probablement pas aimé quelqu'un sur cet air-là. Une chanson vierge, en quelque sorte, qu'il ne pouvait associer à un amour ancien.

 

 

Parvenu chez Daniel, il ne put s'empêcher de lui raconter avec exaltation sa passionnante redécouverte musicale. La mémoire semblant faire défaut à Daniel, ils recherchèrent Dana Dawson sur Internet, et tombèrent sur une information qui les plongea dans la tristesse et la consternation. Dana Dawson, qui avait ravi le monde entier avec sa chanson en 1988, à l'âge de 14 ans, venait de mourir le 10 août, à 36 ans, emportée par un cancer du colon.

Zanzi était pétrifié. Que le général Marcel Bigeard trépasse le 14 juillet à un âge canonique, rien de plus normal, mais que des jeunes quittent prématurément la vie, il ne pouvait l'accepter.

Il repensa longtemps au sentiment d'incrédulité qu'il ressentit le 8 septembre, lorsqu'un ami lui apprit, à mots couverts, la mort d'Amar Ben Belgacem. Mots couverts qui disaient tout en ne disant rien, et laissaient présager un drame. Google. Amar Ben Belgacem. Wikipédia. « Ceci est un article qui traite d'une personne morte récemment ». Hein ? Non, ce n'est pas possible...

Flash-back, mars 2006. Zanzi papillonne au pavillon d'Armenonville, l'un des fleurons du Bois de Boulogne. Le Bois de Boulogne chic, celui où l'on ne risque pas de croiser des « brésiliennes », mais où l'on côtoie le grand monde. Le maire de Paris et le président de la Cour des Comptes, adversaires politiques mais réunis par un sentiment d'appartenance à une même terre natale, un comédien célèbre préparant son come-back, une ancienne reine d'Égypte faisant sa cour à un mondain qui n'est pas encore ministre de la Culture, le petit-fils du dernier Bey de Tunis, et bien sûr, des Tunisiens venus célébrer la fête nationale de leur pays. Parmi eux, une étoile scintillante : Amar.

Amar remarqua Zanzi et flasha sur lui. Instantanément. Avec la gouaille d'un parisien et la « tchatche » d'un méditerranéen, il emballa assez facilement un Zanzi qui ne demandait qu'à se laisser séduire, grisé par le décor de rêve, le champagne coulant à flots, les amuse-gueule des traiteurs et le sourire désarmant du jeune peintre. Deux jours plus tard, il était chez Amar, à Fontainebleau. Ils avaient pris le train de banlieue, parlé de tout et de rien, avant d'arriver là-bas, à la nuit tombée, une nuit qui allait être la leur.

Zanzi ne put réprimer un rire au souvenir d'Amar lui demandant de se faire circoncire.

– Pourquoi me ferais-je circoncire ?

– Parce qu'on va se marier. Ma mère ne voudra jamais d'un gendre non circoncis.

Sacré Amar, il avait prononcé ces paroles en prenant l'air le plus sérieux du monde, comme s'il exprimait une évidence. Le pensait-il vraiment ? Et si...

Et si nous nous étions « mariés » ?, songea Zanzi. Mais leurs chemins s'étaient vite séparés. Pourtant, jamais il n'oublia cette curieuse et rapide demande en mariage. Trop rapide pour être crédible. Et pourtant... Et si... Il repensa à la dernière fois qu'il avait vu Amar, le 25 août 2007, dans son nouveau chez lui, où il avait organisé la réception de ses adieux parisiens. Trois ans jour pour jour avant de mourir. Il en frissonna.

Et si... Et si je lui avais parlé plus souvent, sur Skype ? Si j'avais pris la peine de prendre davantage de ses nouvelles ? Tant de « si ». Mais il avait l'air heureux, toujours en voyage... Les apparences. Méfiance.

Généralement, le terme « amours mortes » évoque des amours anciennes qui n'ont plus cours. Tout à coup, pour Zanzi, il prenait un sens nouveau. C'était la première fois qu'un ancien amour mourait pour de vrai. Si soudainement. Il se fit des reproches, moins que s'il s'était trouvé en France au moment du drame. Son naturel romanesque et exalté ne se le serait pas pardonné. Sur le moment, il éprouva l'envie, le besoin vital, même, de dire à ses ex qu'il les aimait. Juste comme ça. Aimer encore, différemment. Pour ne pas mourir à trente ans, ou quel que soit l'âge, seul et abandonné de tous. Pour ne pas mourir sans amour dans le cœur, sans se savoir aimé de quelqu'un, quelque part. Pour ne pas poser le pinceau avant que la toile ne soit achevée. Pour ne pas être tenté de dire adieu avant l'heure, et de tout quitter sur la pointe des pieds.

 

TO BE CONTINUED...
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Lundi 29 novembre 1 29 /11 /Nov 17:11

http://idata.erog.fr/0/56/73/94/david_et_jonathan.gif

lumiere-du-monde.jpg

 

David & Jonathan, mouvement homosexuel chrétien, est consterné par les propos de Benoît XVI dans son livre La Lumière du monde qui paraît aujourd’hui en France, aux éditions Bayard. Nous ne trouvons aucune inflexion significative dans les propos du pape sur la sexualité ou le sida, tout au plus une petite avancée concernant l’usage du préservatif, vite démentie. Bien plus, ses formules semblent expliciter l’esprit de ses précédentes déclarations sur le sujet, en novembre 2005 et mars 2009, mais d’une manière plus abrupte.

Ce livre, au ton sévère, au regard désespéré sur le monde contemporain, est – sur ces thèmes – péremptoire, scandaleux, méprisant et mensonger. Il condamne l’homosexualité comme contraire à la volonté de Dieu. Il juge aussi comme imparfaites en humanité bon nombre de vies affectives et sexuelles. Il méprise enfin les actrices et acteurs de la prévention du sida et les militant-e-s des droits humains.

Mensonger sur les mouvements d’émancipation. Pour le pape, soutenir la lutte contre les discriminations faites aux femmes et aux homosexuel-le-s revient à déployer une intolérance totalitaire envers l’Église et ses convictions (pp. 77-78) ou à s’éloigner de la vraie foi (pp. 128-129). Dans le combat pour les droits humains, nous pensons au contraire que ce sont les autorités ecclésiastiques qui veulent imposer leurs positions à la société civile, autant que cela leur est possible ! Si ces autorités sont attaquées, c’est en raison de leur obstruction à tout mouvement d’émancipation – en particulier des femmes – et non pour l’expression de leurs valeurs religieuses.

Méprisant envers les actrices et acteurs de terrain. Dans la lutte contre le sida, il présente l’Église comme « la seule institution à se tenir concrètement tout près des hommes », et qui « en fait plus que les autres parce qu’elle ne se contente pas de faire des discours dans les journaux, mais aide les sœurs et les frères sur le terrain » (p. 159). Quel mépris à l’égard des autres acteurs de la prévention et de leur travail ! Les catholiques qui luttent avec eux ne peuvent se reconnaître dans une telle prétention.

Tordant l’esprit des programmes contre le VIH qui valorisent l’abstinence et la fidélité à côté du préservatif, le pape fait de celui-ci un pis-aller inadapté qui « banaliserait » la sexualité, la plongeant dans l’addiction. Celles et ceux qui utilisent le préservatif seront heureuses et heureux d’apprendre qu’ils sont en fait des drogué-e-s du sexe ! Ils seraient des millions, rien qu’en France…

Le prétendu vagabondage sexuel existe indépendamment du préservatif, qui est loin d’être « à la disposition » de toutes et tous (pp. 160-161). Face à la pandémie, nous affirmons que mettre un préservatif est un acte responsable pour que l’amour entre deux êtres puisse rester une rencontre de vie ! Son usage est une solution, éminemment morale, n’excluant pas l’abstinence et la fidélité, selon les choix de chacun-e.

Une scandaleuse vision de la sexualité. Sa fameuse « humanisation » de la sexualité (p. 160), cette « rénovation spirituelle et humaine qui entraîne un nouveau comportement dans les relations entre les êtres » (p. 248), suppose en fait que certain-e-s doivent évoluer en abandonnant une sexualité amorale et infra-humaine (pp. 159-161). Or, la sexualité de chaque personne est humaine de fait (y compris celle des prostitué-e-s) et chacun-e peut puiser en elle-même, en lui-même, des ressources pour encore plus d’humanité, de responsabilité, de liberté.

Des jugements péremptoires sur l’homosexualité. Selon le pape, « l’homosexualité n’est pas conciliable avec la vocation de prêtres » (p. 201). Or, toute vocation ne relève-t-elle pas de la seule initiative de Dieu, sans distinction de personnes ? Dieu ne se prive pas d’ailleurs d’appeler des homosexuel-le-s, y compris au sacerdoce. Quelles seraient les aptitudes qui leur manqueraient pour être appelé-e-s ? Est-ce que « leur orientation sexuelle les éloigne du véritable rôle de père, du cœur même de la prêtrise » (p. 201) ? En effet, qui mieux que des célibataires sans enfants peuvent être de véritables pères ! Et de nombreux exemples attestent que les gays et les lesbiennes sont d’aussi bons parents que les autres.

Se proclamant l’interprète de Dieu, il prétend que l’homosexualité « s’oppose à l’essence même de ce que Dieu a voulu à l’origine », sans savoir si elle est innée ou acquise (p. 200). Si, à tout hasard, l’homosexualité était innée, comment Dieu pourrait-il créer certaines de ses créatures dans une condition aussi contraire à sa volonté ? À moins d’imaginer un dieu pervers. Est-ce que les homosexuel-le-s seraient plus marqué-e-s que les autres par le péché originel ?Selon cette logique, certaines sexualités seraient en soi conformes à la volonté divine et d’autres s’y opposeraient. Le pape récuse ainsi la conviction qu’homosexualité et hétérosexualité ont même valeur (p. 193). Nous croyons à l’inverse de lui (p. 199) que la diversité des sexualités témoigne de la richesse de l’acte créateur de Dieu.

 

Elisabeth MASSET, co-présidente et Patrick SANGUINETTI, co-président et porte-parole,

Contact : 06 73 60 98 04, communication@davidetjonathan.com


(Merci à Thibaut Dézé)

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Samedi 27 novembre 6 27 /11 /Nov 16:52

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RCN Nancy 90.7 FM (Radio Caraïb Nancy)


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Émission n°2 du 16 novembre 2010

Produite et animée par Daniel Conrad 

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Pour écouter l'émission, vous pouvez cliquer sur la photo ci-dessus...


Le troisième mardi de chaque mois EN DIRECT sur les ondes et sur internet, rediffusion le dimanche suivant de 14 à 15 heures, podcastable sur le site de RCN.

En fonction des aléas du Net, des serveurs et de la pleine lune, voici une page qui vous explique comment nous écouter par tous les moyens.

 

Vous êtes homos, hétéros, parents d’enfant homo, parents homos, enseignant(e)s, militant(e)s, artistes (peintres, réalisateurs, écrivains, etc.) sur Nancy et son département. Vous voulez nous écrire pour nous complimenter, nous critiquer, nous poser des questions, participer et témoigner en studio anonymement ou non, proposer des idées de sujets, intégrer l’équipe de chroniqueurs(ses), une seule adresse :

 

Par email : amour.rcn@gmail.com 

 

Par courrier :

Radio Caraïb Nancy

Émission « Ce n’est que de l’amour »

1249 avenue Raymond Pinchard

54 000 NANCY

 

Les invités :


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* Lucienne Redercher, adjointe au maire de Nancy, déléguée aux droits de l'homme et à la lutte contre les discriminations. (Merci à Franck Porterat, chargé de mission auprès de Lucienne Redercher pour son aide précieuse)


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* Mathieu Klein, vice-président du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, chargé de l'éducation, de la culture, de la citoyenneté, de la politique de la ville et de la prévention spécialisée. (Merci à Hélène Lopvet, chargée de mission auprès de Mathieu Klein pour son aide précieuse)

 

Chroniques des petits gremlins de Ce n’est que de l’amour :


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* Thibaut Dézé (David & Jonathan) : Coup de projecteur sur IT GETS BETTER !


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* Julien Gelly (Equinoxe 54) : L’Histoire de Monsieur Julien : Le statut des homosexuels de l’Ancien Régime à nos jours…

 

Coups de cœur :


335.JPG LipService1.jpg

 

* Donia Bentrad : Série lesbienne de la BBC… Lip Service.


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* Julien Gelly : Livre Rudolf Brazda, itinéraire d’un triangle rose.


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* Thibaut Dézé : The Big Gay Musical.

 

Programmation musicale de l’émission :


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Générique : « On ne choisit pas », Les White Niggaz(merci à Jean et Cyrille). Sortie de leur album : janvier 2011.


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« Pointé du doigt », Bruno Roy, en exclusivité européenne pour Ce n’est que de l’amour…

pochettewriggles.jpg« Mon petit mec et moi », Les Wriggles.

Ils sont formidables, soutenez-les, achetez leur album, aidez-les…

 

Prochain rendez-vous : le mardi 21 décembre 2010,

 de 17 à 18 heures sur RCN…

Par Daniel C. Hall - Publié dans : CE N'EST QUE DE L'AMOUR
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Jeudi 25 novembre 4 25 /11 /Nov 17:56
Dans l'ombre de
JANN HALEXANDER



Jann Halexander est un chanteur franco-gabonais. Il est également pianiste, acteur et producteur. Le chanteur Jann Halexander naît le 13 septembre 1982 à Libreville (Gabon, Afrique centrale). Ancien étudiant en géographie à Angers, dans le Maine-et-Loire, il prend un pseudonyme que lui inspire la personnalité de l'artiste sud-africaine Jane Alexander, dont les sculptures représentent des êtres hybrides. Il est issu d'un couple mixte — père gabonais, mère française — ce qui se fait ressentir au travers de ses créations. Pour découvrir son univers, Jann a accepté de rejoindre l'équipe du blog Les Toiles Roses avec cette chronique qui vous transportera loin dans l'imaginaire fécond et délicieux de ce grand artiste.

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12. The Mireille Mathieu Experience...

 

J'ai vu Mireille Mathieu au Koln Arena le 12 avril 2008, si je me souviens bien. L'hiver à Cologne, où je résidais alors, touchait à sa fin. Un ami d'un ami s'était déplacé de Zurich pour venir voir son idole. C'est parce que personne autour de moi ne voulait la seconde place qu'il avait achetée que j'ai accepté de l'accompagner. Je me disais que, après tout, ça ne pouvait pas être pire qu'un concert de country ou une prestation de la chanteuse Robert à l'Olympia (dont j'apprécie les chansons format studio, notamment L'Appel de la Succube, que j'avais « osé » reprendre, mais surtout pas hélas les prestations sur scène).

À vrai dire, il ne me serait jamais venu à l'idée d'aller voir Mireille Mathieu en concert. Ni même d'acheter ses disques. D'ailleurs que connaissais-je d'elle ? Deux chansons populaires au Gabon, où j'avais en partie grandi : Une Femme amoureuse, et la très belle et très simple chanson On ne vit pas sans se dire adieu, dont l'air m'a toujours obsédé ‒ peu importe que ce soit Mireille Mathieu ou une autre personne qui la chante, c'est la chanson elle-même qui m'a toujours ému.

Que dire d'autre ? Je savais qu'elle chantait dans toutes les langues, qu'elle était célèbre pour sa coupe au bol. J'ai souvent entendu ma grand-mère la surnommer « Mireille la Japonaise » car paraît-il, il y eut une période où elle était très connue là-bas. Voilà. Dans l'ensemble, mes goûts musicaux ne portaient pas sur Mireille Mathieu. D'ailleurs je suis aussi passé à côté de la pop, du reggae, du rock, de la grosse variété, écoutant principalement Poulenc, Ravel, ou alors carrément Mylène Farmer, William Sheller (et par patriotisme partiel, le chanteur folk gabonais Pierre Akendengué).

Et pourtant ! Il faut savoir quelque chose : le Koln Arena est immense. On dit de Mireille Mathieu qu'elle est ringarde. Je rêve d'être aussi ringard pour avoir plus de 3 000 spectateurs dans un petit stade. Et je crois que je ne suis pas le seul. Bon j'avoue, je n'ai pas un répertoire facile et je crois que même pour mes 10 ans de carrière, le maximum que je puisse faire c'est l'Européen et ses 300 places. Les carrières ne se ressemblent pas et il faut composer avec les aléas de la vie. Lorsque j'ai avoué, j'utilise le mot « aveu » car croyez-moi c'est plus difficile qu'un coming-out, que j'avais assisté à un concert de la demoiselle d'Avignon, on m'a souvent répondu : « Qui l'écoute encore ? » Et bien, ce 12 avril 2008, des milliers de personnes l'écoutaient dans une ambiance étonnante, assez survoltée, un public allemand acquis, et des fans venus de Belgique, France, Russie, Pologne, Mexique, Brésil qui se bousculaient pour déposer de volumineux bouquets de fleurs aux pieds de la dame en noir. La voix de la chanteuse était loin d'être parfaite, loin de l'idée que je m'en faisais (par rapport au passé) mais je me souviens d'une voix pleine d'éclat, pas veloutée, mais franche. Claire sans être sèche. Les choristes, efficaces, l'orchestre excellent, un mélange habile de chansons françaises et de chansons allemandes, de temps en temps du rythme. Tout fonctionnait.

Un concert c'est un moment court dans la vie de quelqu'un en général, je parle ici du spectateur. L'artiste, lui, doit y verser toute sa générosité, sa passion, pour un instant fugace. Je sais que certains, à la mentalité un peu fonctionnaire, se contentent de faire « leur truc ». Qu'ils se cassent au plus vite car ils font du mal au milieu musical. La musique vaut mieux que ça, ce n'est pas un jeu. Dire que depuis je suis fan de Mirelle Mathieu, non, mais je la regarde autrement tellement j'ai été décontenancé et d'un œil lointain, d'une oreille faussement distraite, je suis son actualité. Bon là c'est le simple auditeur qui parle, pas le chanteur.

Et puis mon avis, elle ne le connaît pas... et elle s'en fout, c'est normal et ce n'est pas bien grave.


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TO BE CONTINUED...


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Par Jann Halexander - Publié dans : DANS L'OMBRE DE JANN HALEXANDER
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Jeudi 25 novembre 4 25 /11 /Nov 16:55

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Fiche technique :

Avec Daniel Brocklebank, Garry Summers, Bernie Hodge, Dympha Skehill et Vierge Wayne. Réalisation : Darren Flaxstone et Christian Martin. Scénario : Darren Flaxstone et Christian Martin. Image : Simon Pearce. Montage : Darren Flaxstone. Musique : Thom Petty.

Durée : 97 mn. Disponible en VOSTfr.

 


Résumé :

Le Père Jack Gillie (Daniel Brocklebank) entre en prison après avoir été condamné pour un crime. Il voit l'Église l'abandonner, et bientôt remet sa foi en question et se laisse aller au dégoût de lui-même. Ses codétenus croient qu'il a été mis en prison parce qu'il a été jugé coupable d'actes pédophiles. Il commence à semer le doute dans l'esprit de son jeune compagnon de cellule, Rook (Vierge Wayne), presque encore adolescent. Jack devient la proie des autres détenus. D'autant qu'il vient à la rescousse de Rook, qui est quasiment battu à mort par les autres prisonniers lors de la douche collective.


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Mais une protection se présente sous la forme improbable d'un gardien, Martin (Garry Summers), de qui Jack tombe amoureux. Ils entament une relation clandestine aussi dangereuse qu'illicite derrière les portes des cellules. Comme preuve de confiance, Jack révèle la vérité qui se cache derrière le crime pour lequel il a été emprisonné. Enhardi par l'honnêteté de Jack, les deux hommes commencent à planifier leur vie ensemble après la libération de Jack.


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Les prisonniers sont dominés par l'un d'entre eux, véritable parrain dans la prison, Max (Bernie Hodges), qui se met à ruiner cette histoire d’amour. Il manipule la chef des gardiens, Heather (Dymphna Skehill), en révélant la relation de Jack et Martin. Ce dernier est immédiatement suspendu. Sans protection, Jack est de nouveau vulnérable. Il est maintenant tourmenté et traqué par Max.


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Jack essaye de tenir, réconforté par les lettres d'amour et de soutien que lui envoie Martin. Avec la fin de sa peine en vue, Jack se prépare pour une nouvelle vie et un nouveau départ avec Martin.

Le seul obstacle à cette tabula rasa reste Max...


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L'avis de Bernard Alapetite :

Écrit et réalisé par les créateurs de Shank, Darren Flaxstone et Christian Martin, Release (qui peut se traduire par « la sortie ») est pour ma part une énorme déception tant Shank était porteur d'un véritable renouveau du cinéma gay, enfin solidement ancré dans la réalité sociale. Rien de tel avec leur deuxième film qui enfile les invraisemblances comme les perles. On ne peut croire un seul instant aux rapports factices qu'entretiennent les personnages de cette histoire. Les faiblesses du scénario sont multiples. Par exemple, rien ne nous est dit sur comment Max détient un tel pouvoir sur les gardiens et ses codétenus, ni comment il peut avoir accès à un approvisionnement abondant de substances illégales.


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Le manque visible de moyens n'arrange pas les choses, pas plus que la complaisance voyeuriste de la caméra dans les scènes de douche qui sont convenues et gratuites.

Le pire est lorsque les réalisateur mélangent le réalisme glauque de la vie carcérale avec les scènes de rêve d'un surnaturel de pacotille de Jack. La symbiose entre les deux ne se fait jamais.


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Mais comme nous sommes en Angleterre, les acteurs qui sont bien méritants, par leur talent, nous feraient presque croire à ce que l'on voit sur l'écran… à condition de ne rester pas plus de cinq minutes devant.

On peut toujours se rincer l'œil avec la nudité intégrale de Wayne Virgo qui joue toujours aussi bien et est toujours aussi mignon depuis Shank, mais c'est tout de même bien insuffisant pour faire notre bonheur.


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Daniel Brocklebank, qui dans la vie est ouvertement gay et est ici remarquable, a vu sa carrière d'acteur commencer en 1995 lorsque, à l'âge de 15 ans, il a été choisi pour jouer Ralph dans le remake de Lord of the Flies (Sa Majesté des mouches). Il a, sur cette lancée, continué sa carrière d'acteur en jouant surtout pour la télévision anglaise, tout en faisant quelques apparition au cinéma notamment dans The Hours face à Meryl Streep . Il a également participé à plusieurs productions théâtrales, en particulier avec la Royal Shakespeare Company, dans As You Likedans lequel il joua Silvius, ainsi que Chiron dans Titus Andronicus.


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Le DVD est édité en France par Optimale, et je ne résiste pas au plaisir de vous communiquez la réflexion « profonde » inscrite au dos de la jaquette dudit dvd : « Les deux réalisateurs ont voulu démontrer le pouvoir de l'amour en contradiction avec l'idéologie, la théologie et la moralité qui conduisent souvent à la déception. »

Tu l'as dit bouffi !


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Malgré la qualité des acteurs, évitez ce film et revoyez plutôt un épisode de la série Oz ou le film La Conséquence.


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Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 24 novembre 3 24 /11 /Nov 11:45

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« En tant qu'êtres humains [les homosexuels] méritent le respect (..) ils ne doivent pas être rejetés à cause de cela. Le respect de l'être humain est tout à fait fondamental et décisif. (…) Mais cela ne signifie pas que l'homosexualité soit juste pour autant. Elle reste quelque chose qui s'oppose à l'essence même de ce que Dieu a voulu à l'origine. (…) L'homosexualité n'est pas conciliable avec la vocation de prêtre (…) on courrait un grand risque si le célibat devenait en quelque sorte un prétexte pour faire entrer dans la prêtrise des gens qui ne peuvent de toute façon pas se marier. (…) La sélection des candidats à la prêtrise doit donc être très attentive. Il faut y apporter la plus grande attention pour éviter que s'instaure une confusion de ce type et qu'au bout du compte le célibat des prêtres soit pour ainsi dire assimilé à la tendance à l'homosexualité. (…) Les personnes concernées [les religieux ouvertement homosexuels] doivent au moins essayer de ne pas mettre en œuvre cette tendance activement afin de rester fidèles à la mission inhérente à leur ministère. » Benoît XVI, dans son livre-entretien présenté mardi à la presse, Lumière du Monde, novembre 2010.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 23 novembre 2 23 /11 /Nov 17:59

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Fiche technique :

Avec Claudia Cardinale. Antonin Stahly-Vishwanadan, Salim Kechiouche, Ramla Ayari, Anissa B’Diri. Mehdi Ben Attia, Abir Bennani, Mohamed Ali Cherif, Lofti Dziri, Hosni Khaled, Ribah Mejri, Ali Mrabet, Drtiss Ramdi, Djaouida Vaughan, Ali Zaouche et Mohamed Graïa. Réalisation : Mehdi Ben Attia. Scénario : Mehdi Ben Attia et Olivier Laneurie. Directeur de la photographie : Sofian El Fani. Monteuse : Chantal Hymans. Compositeur : Karol Beffa.

Durée : 93 mn. Disponible en VF (BQHL).

 


Résumé :

De retour en Tunisie, après la mort de son père, Malik, la trentaine, doit à nouveau vivre chez sa mère. Il voudrait lui dire qu’il aime les hommes, mais il n’y arrive pas et s’enfonce dans ses mensonges. Lorsqu’il rencontre Bilal, tout devient possible : le jeune architecte, son amant et sa mère s’affranchissent des interdits pour embrasser pleinement la vie. Dans la chaleur de l’été tunisien, chacun va toucher du doigt le bonheur auquel il a longtemps aspiré.


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L’avis de Frédéric Mignard :

De jolis paysages et des personnages consistants relèvent le niveau de ce coming out tunisien plutôt sympathique, mais qui souffre parfois de lourdeurs inhérentes au cinéma gay et lesbien.

Homosexualité ne rime pas toujours avec festivité, surtout en Tunisie, où l’aliénation, résultant du secret et du mensonge imposés par toute une culture, n’est pas de première gaieté. Pourtant, loin de dresser un pamphlet dramatique contre une société radicale et intolérante, le réalisateur Mehdi Ben Attia préfère s’attacher aux délicats rapports mère-fils. Plus précisément à ceux qui relient (via ce fameux « fil » du titre) le fils prodige, ici un brillant architecte qui vit dans le placard, et sa mère, véritable symbole d’une bourgeoisie conservatrice, mais pas tout à fait inhumaine.


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Le fils, meurtri de névroses au sein d’une caste et d’une matrie écrasante (le père est décédé et sa proche famille se résume principalement à la matriarche et à ses tantes), doit surmonter les blessures des non-dits qui l’empêchent de se développer. Comme sa psy le lui a conseillé, il doit donc tout balancer à sa maman.

La mère est jouée par la formidable Claudia Cardinale, qui, pour l’occasion, retrouve ses racines. Un choix qui donne une valeur particulièrement sentimentale à ce coming out à la tunisienne. Toujours d’une beauté et d’une prestance incroyables, la comédienne est à l’image des paysages, ensoleillée et luxuriante, et relève le récit de ses exubérances d’autochtone. Son personnage est bien moins le reflet exact d’une nation musulmane peu ouverte sur la diversité des mœurs, que le symbole d’une classe sociale et d’un parcours de vie, celui d’une mère de famille et d’une épouse conditionnée par un environnement qui redoute la solitude. Le traitement de son personnage rend le visage de l’homosexualité en terre maghrébine plus complexe qu’il n’y paraît, la figure maternelle jouée par Cardinale développant chez le spectateur une certaine empathie, alors que l’agressivité de son fils à son égard éloigne ce dernier de notre sympathie.


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Au final Le Fil est un long métrage courageux qui aura sûrement bien du mal à se frayer un chemin dans les salles de son pays, tant il regorge de sensualité masculine, entre baisers non simulés et étreintes corporelles explicites. Toutefois, si la couleur locale donne un cachet séduisant à cette première œuvre aux réminiscences du cinéma de Téchiné et de Gaël Morel (l’un des comédiens, Salim Kechiouche, a d’ailleurs été révélé par ce dernier), le film n’est pas sans défaut. On ne peut que regretter certaines maladresses comme l’insistance sur le corps, notamment lorsque le jeune homme découvre le servant de sa mère. Cette manœuvre illustre moins le désir et les feux ardents de la passion, que certains codes systématiques du cinéma gay et lesbien (et ils sont ici nombreux). De même, les intentions psychologiques de l’auteur, surlignées par l’insistance métaphorique (encore et toujours le fil), génèrent autant de lourdeur que de finesse dans le traitement du personnage principal, brouillant nos sentiments vis-à-vis de ce film intéressant, mais non-abouti.


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L’avis de Voisin blogueur :

Malik (Antonin Stahly-Vishwanadan) revient en Tunisie pour voir sa mère (Claudia Cardinale) et pour quelques projets professionnels. Un retour pas évident : il n’était pas revenu sur sa terre natale depuis le décès de son père. Sa mère ne manque pas de le choyer, sa grand-mère lui met la pression (elle veut avoir des petits-enfants avant de mourir)… Mais Malik a d’autres préoccupations : suite aux conseils de son psy, il est aussi et surtout venu pour dire à sa maman qu’il aime les garçons. L’affaire se révèle délicate, la mère ne semblant rien vouloir voir. Discrètement, Malik se trouve des partenaires dans des aires de drague ou en discothèque. Et parallèlement il développe surtout une attirance pour Bilal (Salim Kechiouche), le « garçon de maison ». Une liaison est-elle possible entre eux, malgré l’homosexualité cachée de Malik et leurs différences de classe sociale (Malik vient d’une famille aisée et Bilal d’une famille sans le sou) ?


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Soleil et beaux garçons, retour à l’écran de Claudia Cardinale dans le rôle d’une mère possessive, Le Fil est un film tentant. Il explore de plus le sujet (encore tabou) de l’homosexualité en Tunisie. Il s’agit donc d’une « œuvre de coming out » mais comme on en a vu des dizaines voire des centaines. Toujours la même histoire sauf que les nationalités et les acteurs changent… Ne vous attendez pas à être surpris, tout ici est relativement téléphoné pour bien faire passer un message de tolérance certes nécessaire mais souffrant d’un certain manque d’originalité. La faute à un désir assumé de vouloir « ratisser large », faire une œuvre très ouverte et compréhensible par tous (belle excuse pour la paresse quand même).  


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Je l’avoue sans aucune gêne : ce qui m’a amené à me jeter sur ce film est la présence au générique de Salim Kechiouche. Icône et fantasme gay absolu, cela fait un moment qu’on ne l’avait plus vu au cinéma et c’est bien dommage. On le retrouve, toujours aussi beau (un peu plus carré qu’avant, ça accentue son côté nounours) et émouvant. Claudia Cardinale cabotine un peu mais parvient à imposer un personnage de mère excessive aussi amusant que terrifiant par moments. La photographie, les images, sont belles, tout cela sent l’été, il y a un petit côté « téléfilm de luxe » pas du tout désagréable, ça se suit avec plaisir.


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Et finalement, Mehdi Ben Attia parvient à se défaire de ses propres maladresses. Ce « Fil » qui empêche chacun de vivre pleinement sa vie et qui est lourdement matérialisé finit par se révéler amusant (quand Malik stresse au bord de la route et tourne en rond). Plus le film avance et plus d’ailleurs la comédie se mêle au drame intimiste. S’il n’y a clairement rien de nouveau sous le soleil, les plus romantiques se régaleront de cette histoire d’amour contrariée entre deux garçons sur le sol tunisien. Et pourront quand même remarquer la petite subtilité du film, énoncée lors d’un dialogue intelligent : et si Malik et Bilal s’étaient rencontrés ailleurs qu’en Tunisie, se seraient-ils aimés ? L’interdit, la douleur, rapprochent les gens et font naitre des histoires passionnées. Victimes et héros à leur échelle, ces deux garçons sont indéniablement touchants.

Pour plus d’informations :

Par Frédéric Mignard et Voisin blogueur - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 22 novembre 1 22 /11 /Nov 16:13

 


(6.15)

par Zanzi

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© Zanzi / De gauche à droite : Zanzi soumis et Daniel exceptionnel.


PREVIOUSLY ON ZANZI AND THE CITY : cliquer ici.

 

Zanzi dut se rendre à l'évidence : son courrier ne contenait que deux invitations, et celles-ci étaient prévues pour le même jour ! C'est trop injuste, se lamenta-t-il à la façon du petit Caliméro. Après trois longues années de privations et d'exil, il avait tant envie de replonger dans l'ambiance germanopratine. Si je vais chez BHL, pensa-t-il, Daniel va me faire une scène et maudire « le microcosme parisiano-parisianiste » ! Il poussa un profond soupir, prit sa plus belle plume, et envoya au philosophe la plus émouvante lettre de regrets qui ait été écrite depuis que George Sand, le cœur brisé, refusa poliment d'épouser Alfred de Musset (1).


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© D.C.H. - Zanzi avec douze annuaires et sept coussins pour arriver au niveau du volant.


Aux commandes d'une voiture de louage, Zanzi prit la route de la Lorraine. Ils vont me voir arriver avec mes grands sabots ! Ha ha... Il traversa les Ardennes belges, le minuscule Luxembourg, et revint en France, dans une région sinistrée où les villes portent des noms en -ange. « Putange, quel curieux nom tout de même ! Mais aucune ville ne s'appelle Vidange. » Et l'esprit de Zanzi se remit à vagabonder en des lieux que la morale réprouve et que la décence m'interdit d'évoquer plus explicitement.

À quelques lieues de l'arrivée, une alerte à la bombe [authentique ! Note de Daniel Conrad] provoqua un ralentissement sur l'autoroute. Parvenu à destination, Zanzi eut à peine le temps de sortir de sa voiture qu'un ours en peluche humain lui sauta dessus, comme un toutou qui fait la fête à son maître.

— Ma micropuce ! Mon Minipouss ! Mon Zanzichou démissionnaire !

— Daniel ! Mon nounours ! Mon gros patapouf [authentique ! Note de Daniel Conrad] ! Tu m'étouffes.

Puis Zanzi tomba dans les bras de Mme Conrad Hall Mère, qui avait eu l'extrême délicatesse de lui peindre un portrait vraiment ressemblant de sa douce toutoune Nicia.


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© D.C.H. - Zanzi drague Mère Conrad Hall pour tenter de devenir le beau-père de Daniel.

 

Zanzi était chez lui. En famille. Il eut même l'honneur d'être présenté à la Grand-mère de Daniel (2).


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© D.C.H. - Zanzi drague Grand-mère Conrad Hall pour tenter de devenir le beau-grand-père de Daniel.

 

Une exquise sensation de sécurité et d'amour l'enveloppait. Il se dit qu'il avait eu raison de décliner l'invitation de Dombasle. Fusèrent des rires, jaillirent des larmes, des larmes de joie. Daniel semblait avoir l'air plus jeune que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, quand était-ce déjà ? Oh ! si loin que ça. Une fraction de seconde pour méditer sur l'implacable course du temps.


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L'heure vespérale sonna celle de l'apéritif, et pour Zanzi la dégustation d'un cocktail nouveau : champagne et mirabelle ! Presque aussi efficace que le GHB, mais il s'agissait de préparer le corps à affronter le repas. En entrée : une quiche lorraine, en plat : une choucroute alsacienne, saucisse Saint-Andrieux (3), le tout arrosé au Riesling et au Gewürztramminer. Zanzi prit trois kilos rien qu'en voyant arriver les assiettes. Pour digérer ces agapes pantagruéliques, Daniel lui proposa de mater un film de cul. Mais Daniel est un être délicat, tout en finesse. Aussi n'a-t-il dans sa vidéothèque aucun Cadinot ni autre classique du genre. C'est ainsi que Zanzi regarda sa première comédie musicale érotique [authentique ! Note de Daniel Conrad]...


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© D.C.H. - Zanzi et son ancêtre reprennent le Château de Lunéville.

 

L'excitation provoqua un grand dérèglement dans la maison. Pour commencer, Internet tomba en panne. Les Toiles Roses allaient-elles être privées de la mise à jour du weekend ? Privé d'ordinateur, Daniel estima qu'il valait mieux encore jouer les guides touristiques. C'est ainsi qu'il laissa Zanzi l'entraîner dans une église. Après-nous, n'était-il pas encore tout récemment un vice-nonce ? Daniel ne put s'empêcher de se laisser pénétrer, malgré lui et à l'insu de son plein gré, par la profondeur et l'immensité du recueillement. Une heure de plus, et il aurait pris le chemin de Damas !

C'est celui de Nancy que prit la famille Conrad Hall, pour régaler les papilles de Zanzi avec une andouillette, non loin de la maison où, prétend une plaque, fut exposé le corps de Charles le Téméraire en 1477. Il ne devait pas en rester grand chose, songea Zanzi, les loups l'avaient dévoré à moitié. Mais c'était bien une faim de loup qu'en cet instant il ressentait, malgré l'énorme dîner de la veille ! Daniel avala un gigantesque plateau de fromages qui lui donna un orgasme gustatif. « C'est étrange, constata Madame Conrad Hall, d'habitude Daniel n'est pas comme ça. » Effet magique Zanzi ? La journée, très ensoleillée sous un ciel d'azur alors qu'il pleuvait partout ailleurs, promettait d'être chaude.


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© Zanzi / Le plateau de fromages de Daniel Conrad Hall.

 

La promenade digestive les conduisit inévitablement place Stanislas, du nom d'un roi de Pologne, détrôné par un rival et que Louis XV fit duc de Lorraine, seuls faits que retint la postérité qui oublia trop vite que le roi-duc Stanislas fut avant tout le génial inventeur du cornet de glace, dont on peut savourer les versions modernes dans les salles de cinéma (4). Zanzi fut invité à visiter l'hôtel de ville et, se présentant au balcon, salua une foule en délire venue l'acclamer. Il lui fallut se déguiser pour sortir du palais sans être assailli par la population, avide de le toucher et de s'arracher ses vêtements comme autant de divines reliques.


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© D.C.H. - Zanzi, Place Stanislas à Nancy, salue le peuple qui veut le guillotiner.

 

La fuite les conduisit dans la Pépinière, dont le zoo constitue le refuge idéal. Hélas, même dans cet ersatz de paradis perdu, Zanzi ne pouvait passer inaperçu. Ses vibrations sensuelles agacèrent rapidement les animaux, en particulier les macaques de Bornéo qui se livrèrent aussitôt, devant des enfants plein de curiosité et leurs parents médusés, à des attouchements d'une incroyable vulgarité.


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© Zanzi


L'un des macaques souleva la queue d'un autre et se mit à lui lécher le cul, tandis que deux mètres plus loin, un autre couple simiesque s'adonnait sans la moindre gêne aux plaisirs de la fellation [authentique ! Note de Daniel Conrad].


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© Zanzi


Choqués de découvrir plus roués qu'eux, les paons firent la moue. Et tandis que les brebis s'agitaient en bêlant des propos incohérents, les parents désarçonnés par les questions embarrassantes de leurs enfants tentaient d'emmener leur progéniture loin de ces surprenantes bacchanales. Et Zanzi, amusé, se demanda si au même moment, un fameux philosophe besognait sa Dombasle avec autant d'entrain...


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© D.C.H. - Zanzi et son célèbre truc de la turlutte de la flûte...

 

(1) La lettre s'est perdue et n'a jamais été retrouvée. Il se murmure cependant dans le microcosme parisiano-parisianiste du Louvre des Antiquaires qu'un descendant de Frédéric Chopin, atteint d'Alzheimer et de Parkinson, serait en sa possession...

(2) La mère de la mère du fils caché de Robert Conrad !

(3) Avec du bon jujus à la strasbourgeoise...

(4) Parce que Stanislas lèche un ski...

 

 

TO BE CONTINUED...
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Lundi 22 novembre 1 22 /11 /Nov 15:38

 


(6.14)

par Zanzi

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© D. R. Freaks de Tod Browning
(de gauche à droite : Zanzi, sa belle-sœur et son frère)


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Zanzi quitta la nonciature, traînant dans son sillage le maître d'hôtel du Potiron, à qui la nouvelle fut si odieuse qu'elle lui donna la chiasse. Le cul rivé à la fosse d'aisance pendant trois interminables journées, le nonce perdit cinq kilos qu'il ne tarda pas à retrouver en engloutissant des tonnes de pâtés lors de la foire annuelle des dames patronnesses de la paroisse. Sans un regard derrière lui, Zanzi s'embarqua pour la France où sa famille l'attendait avec impatience. Son petit frère était sur le point de se marier.

Rien n'est plus étranger à Zanzi qu'un mariage, tant il est persuadé qu'il ne tiendra jamais le premier rôle en une semblable cérémonie. Cependant, il allait être le premier témoin du marié, et diantre ! il n'allait pas laisser passer cette occasion qui, quant à elle, ne se reproduirait sans doute pas. Zanzi fit le décompte du nombre de mariages auxquels il a assisté depuis sa majorité. Voyons... deux copines de l'école maternelle, quatre cousins et cousines, une amie du lycée, un ami de mon frère, cela fait huit chez les hétéros, et un mariage homo à Bruxelles, au cours duquel j'ai failli me tuer en voiture sur l'avenue Louise, songea-t-il, en se disant que ce dernier exemple n'avait rien d'un heureux présage. Cela fait neuf. Mon vrai-faux mariage à Las Vegas ne compte pas. Avec celui de mon frère, cela fera dix. Même pas un demi-mariage par an ! Voilà pour les statistiques qui ne jouent pas en ma faveur, si tant est qu'un mariage soit, selon la légende, une occasion idéale de rencontrer l'âme sœur, pensa-t-il en soupirant.

L'heure était aux réjouissances. La reine-mère attendait le grand jour depuis si longtemps ! Et elle allait y tenir le rôle de la marieuse, à sa plus grande joie. Les préparatifs allaient bon train, le plus grand souci de chacun étant d'arborer une toilette seyante. Zanzi souriait, il savait que ce mariage ne serait pas comme les autres. Pour commencer, sa belle-sœur ne ressemblerait pas à une meringue, contrairement aux autres épousées qui se croient obligées de se déguiser en princesse pour avoir l'air de vivre un conte de fées. Ma belle-sœur est une vraie princesse, se dit Zanzi, elle n'a pas besoin de recourir à ce genre d'artifice. Ensuite, les mariés avaient décidé d'innover en choisissant de ne pas recevoir au Château, mais dans une taverne ! C'est tout mon frère, ça, c'est son côté flibustier...

La cérémonie proprement dite fut sobre, teintée d'une légère pointe d'émotion, ainsi que d'une touche d'humour qui ne retranchait rien à la solennité de l'instant. D'une plume énergique, Zanzi zébra le registre d'un grand Z qui semblait s'élancer à l'assaut de l'acte d'état civil. Voyons, ce n'était que cela ? C'est si facile ! Il en fut presque déçu. Fin de l'acte 1. L'acte 2 se jouera plus tard. Le grand tralala, la bénédiction de l'évêque lisant le message de félicitations du pape, les grandes orgues dans la cathédrale, les carrosses, tout ça, ce sera pour 2012. Après les élections et un peu avant la fin du monde...

Zanzi était content. Pour une fois, personne ne commit l'impair de lui demander quand viendrait son tour. « Jamais » n'est pas une réponse satisfaisante pour qui pose la question. Et Zanzi n'aime pas mentir. Un voile de tristesse recouvrit ses yeux quadricolores lorsque son esprit se mit à vagabonder et à se raconter des histoires qui ne pouvaient arriver. Une belle histoire d'amour, un vrai conte de fées... Balivernes ! Cela n'existe que dans les livres pour enfants. La réalité est différente. Je ne veux pas y penser maintenant, j'y réfléchirai demain, dit-il en paraphrasant Scarlett O'Hara. Puis il reprit un verre de rhum de contrebande. Cette taverne est une pure merveille, on se croirait dans Moonfleet !

Le lendemain de noces fut un jour ordinaire. Tiens, le pays n'est pas en grève ? Suis-je bête, c'est dimanche ! Et Zanzi rit de sa bonne blague. Il décida de s'attaquer à la pile de courrier qui attendait depuis des mois. Facture, facture, facture... Le facteur n'est-il bon qu'à apporter des factures ? Pas étonnant qu'Olivier Besancenot fasse de la politique à côté ! Publicité pour un livre de recettes aphrodisiaques, ou la bague de Ré de Danielle Gilbert, facture... Tiens, une lettre de Paris.

« Mademoiselle Arielle Dombasle et Monsieur Bernard-Henri Lévy vous prient de leur faire l'honneur... »

Une invitation ! Un événement mondain ! Zanzi sentit poindre l'excitation. Il décacheta l'enveloppe suivante, postée de Nancy, et lut : « Monsieur Daniel Conrad Hall... » Une invitation ! Fichtre, ma vie sociale reprend du poil de la bite ! exulta-t-il. Oh non... pas le même jour que la soirée chez BHL ! Nôôôn...

 

 

TO BE CONTINUED...
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Dimanche 21 novembre 7 21 /11 /Nov 15:00


La bannière et la vidéo sont (c)
Syred Pictures
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 21 novembre 7 21 /11 /Nov 14:54

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c) Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 20 novembre 6 20 /11 /Nov 16:50

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Onu : Les LGBT rayés de la résolution qui condamne les exécutions arbitraires

Par Paul Parant - samedi 20 novembre 2010.

Sous la pression de deux pays - le Maroc et le Mali - les Nations-Unies ont supprimé la référence explicite aux homosexuels de la résolution condamnant les exécutions arbitraires. Le Centre LGBT de Paris appelle à « un réveil laïc des institutions ».


Les Nations-Unies ont voté, le 12 novembre,pour exclure la référence explicite à l'orientation sexuelle dans un texte appelant tous les pays à protéger la vie des individus. Et ce, sous la pression de deux pays: le Maroc et le Mali.

La résolution, proposée par la Commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale des Nations-Unies, a pour but de dénoncer et d'enquêter sur les exécutions extra-judiciaires arbitraires, motivées par la haine et la discrimination. Une première mouture du texte mentionnait « les préférences sexuelles » parmi les motifs de discrimination. Mais un amendement, présenté par ces deux pays africains, supprimait cette mention explicite (voir ci-dessous). Il a été adopté par 79 voix contre 70, avec l'appui de la majorité des pays africains et arabes, et a été approuvé par l'Assemblée générale de l'Onu par 165 voix en faveur et dix abstentions.

 

 

Cette résolution est votée par l'Assemblée générale des Nations-Unies tous les deux ans. Depuis dix ans, elle comprenait une référence à l'orientation sexuelle. La Finlande, la France et la Suisse ont regretté la disparition de cette formulation.


Appel à « un réveil laïc des institutions »


« C'est un jour de honte dans l'histoire de l'Onu » a commenté l'activiste anglais Peter Tatchell. C'est une « évolution dangereuse et inquiétante » selon l'organisation IGLHRC, qui « élimine la reconnaissance de la vulnérabilité particulière rencontrée par les lesbiennes, gays, personnes bisexuelles et transgenres. Une reconnaissance cruciale au moment où 76 pays à travers le monde criminalisent l'homosexualité, cinq considèrent que c'est un crime capital, et des pays comme l'Ouganda envisagent d'ajouter la peine de mort à leurs lois criminalisant l'homosexualité », a-t-il ajouté.


En France, le Centre LGBT de Paris-Ile de France ne sera pas le seul à considérer le retrait explicite de la référence à l’orientation sexuelle comme scandaleux et particulièrement préoccupant. « A l’évidence, il s’agit de donner des gages aux intégrismes religieux. (…) Les évangélistes américains ont bien travaillé, ne parvenant à leurs fins dans leur propre pays, ils ont fait de l’Afrique un laboratoire de haine à l’encontre des homosexuels et des lesbiennes. » L'association « en appelle à un réveil laïc des institutions françaises, européennes et mondiales. Il est temps d’agir vite et fort et de tenter de renverser cette situation avant qu’il ne soit trop tard. »

 

© Paul Parant et Têtu.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Samedi 20 novembre 6 20 /11 /Nov 12:11

histoiregelly

 

Histoire de l’homosexualité :

01. De l’Ancien Régime à nos jours

 

JULIEN GELLY

 Émission Ce n’est que de l’amour n°2 (16/11/10)

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Julien Gelly n’a que 22 ans et brille (autant que son désormais fameux sourire ravageur) en Master d’Histoire Contemporaine à Nancy. Si jeune et pourtant très engagé, il est conseiller municipal de Le-Bouchon-sur-Saulx dans la Meuse, vice-président et secrétaire de l’association Équinoxe 54 et chroniqueur de l’émission Ce n’est que de l’amour sur RCN. Ce sont ses chroniques que nous publions dans leur intégralité dans cette nouvelle rubrique.

 

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Daniel Conrad : Peux-tu commencer par nous dire un mot de l’homosexualité en France sous l’Ancien Régime (jusque 1789) ?

Julien Gelly : Sous l’Ancien Régime, donc du temps de la monarchie, les mentalités sont profondément imprégnées par la religion catholique qui considère les relations homosexuelles comme un véritable crime religieux, une perversion de la nature créée par Dieu. Au XVIIIe siècle encore, des personnes reconnues coupables d’homosexualité sont torturées voire exécutées (cas d’un religieux condamné au bûcher en 1783).

 

Nous avons l’image du Code Napoléon qui au début du XIXe siècle vient dépénaliser l’homosexualité. Celle-ci va-t-elle pour autant être mieux acceptée ?

En effet, avec la Révolution française et l’établissement de nouvelles normes juridiques, le Code pénal de 1791 dépénalise l’homosexualité, ce sur quoi le Code pénal de 1810 établi sous le règne de Napoléon Ier, ne reviendra pas. Cela va d’ailleurs influencer d’autres législations européennes. Pour autant, on aurait tort de considérer qu’elle est acceptée.

La dépénalisation n’est pas synonyme d’une pleine liberté et encore moins d’une pleine égalité, notamment sur un plan juridique, et les personnes coupables d’homophobie ne peuvent pas être inquiétées par la justice. L’homosexualité n’est pas punie en tant que telle pénalement, mais elle est réprouvée tout au long du XIXe siècle par la mentalité bourgeoise. C’est au cours de ce siècle que le mot « homosexualité » apparaît (probablement en 1869), siècle connu pour le développement de la médecine qui la juge comme une maladie mentale.


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Que signifie le terme « triangles roses » utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale ?

La prochaine étape importante nous amène à la défaite de la France face à l’Allemagne nazie et au gouvernement de Philippe Pétain qui sur le modèle du IIIe Reich, fait voter en août 1942 une loi qui pénalise à nouveau l’homosexualité. Les peines encourues vont de 6 mois à 3 ans de prison. Dans la réalité, les homosexuels sont envoyés vers les camps de concentration allemands grâce à la collaboration entre la police française et la Gestapo. On les appelle les « triangles roses », de la couleur du petit triangle qu’ils portaient sur leurs uniformes de prisonniers dans les camps. En Europe, on estime que 10 000 homosexuels sont déportés dont peut-être 40% survivront à la rigueur des camps.

Cette pénalisation n’est pas remise en cause à la fin de la guerre, ce qui empêche les homosexuels de se voir reconnaître en tant que déportés au même titre que les juifs notamment et ainsi, de réclamer justice.

 

Que se passe-t-il d’un point de vue législatif pour les homosexuels avant la nouvelle dépénalisation de l’homosexualité par François Mitterrand ?

La IVe République franchit un pas supplémentaire vers la répression de l’homosexualité en passant de sa pénalisation à sa qualification en tant que « fléau social ». Elle est considérée comme circonstance aggravante en matière d’outrage à la pudeur (amendement Mirguet, 25 novembre 1960).

En 1968, la France adopte officiellement la classification des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la Santé, liste dans laquelle figure l’homosexualité.

Dans ce contexte, la police tente de réaliser des fichages des homosexuels.


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Je viens de le dire, François Mitterrand, premier président de gauche de la Ve République, est notamment connu pour avoir dépénalisé l’homosexualité après son arrivée au pouvoir. Peux-on nous en dresser un rapide historique ?

Après la première Gay pride indépendante en France en 1977, celle d’avril 1981 réunit 10 000 manifestants. La gauche emmenée par François Mitterrand s’empare de la question de l’homosexualité et promet sa dépénalisation en cas de victoire. Avec la victoire socialiste le fichage est interdit en juin 1981. L’année suivante, sous l’impulsion du ministre de la Justice, Robert Badinter, l’homosexualité est dépénalisée (le 27 juillet 1982, après deux votes négatifs du Sénat à majoritairement à droite). C’est la fin d’une discrimination pénale et légale.


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L’autre épisode connu en matière d’histoire de l’homosexualité, c’est bien celui du Pacs

Dans les années 90, après les années SIDA et le renouveau militant lié à ce fléau, la revendication d’une reconnaissance des couples homosexuels s’accentue, ce qui est lié à la volonté de transmission légale des biens.

En 1997 suite aux élections législatives anticipées, la gauche arrive au pouvoir. Depuis quelques années, des militants, des intellectuels, des associations, des partis de gauche et d’anciens ministres (Martine Aubry, Élisabeth Guigou, Michel Rocard) prennent position pour la reconnaissance du couple homosexuel.

Un texte baptisé Pacs commence à être débattu en 1998. La droite s’y oppose de façon virulente et parfois violente. Elle est d’ailleurs sont soutenue par l’Eglise catholique qui qualifie cette loi de « dangereuse et inutile ». La députée UDF Christine Boutin se fait remarquer par ses prises de position et l’épisode où elle brandit sa Bible dans l’Assemblée nationale au cours d’un argumentaire de cinq heures contre le Pacs (elle déclare : « Une société qui mettrait sur le même plan l’homosexualité et l’hétérosexualité travaillerait à sa propre disparition »). Philippe de Villiers, député souverainiste, et elle prédisent la destruction de la société et de la famille si cette loi est votée. Roselyne Bachelot est la seule à droite à défendre la loi. Même le président de la République, Jacques Chirac, y est défavorable. La gauche est mise en minorité lors du vote le 9 octobre 1998 et le 17 octobre, 2 000 personnes défilent à Paris pour défendre le Pacs. Le 31 janvier 1999, plus de 100 000 personnes manifestent à Paris à l’appel de l’alliance RPR-UDF-DL et de Génération anti-Pacs au nom de la défense de la famille. Le Sénat dominé par la droite s’oppose au texte deux fois avant qu’il ne soit finalement adopté le 13 octobre 1999.


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Quelle est la position de la droite face à l’homosexualité depuis son retour au pouvoir en 2002 ?

Contrairement aux craintes et à ce que certains députés avaient annoncé, la droite au pouvoir ne revient pas sur le Pacs. L’opinion publique s’est faite plus tolérante et deux textes de lois viennent même renforcer la lutte contre l’homophobie.

— En mars 2003, l’homophobie est considérée comme circonstance aggravante lors de crimes liés à l’homophobie ou l’orientation sentimentale et sexuelle.

— En 2004, suite à l’agression de Sébastien Nouchet, l’homophobie est criminalisée et défendue par une nouvelle institution chargée de lutter contre les discriminations : la Haute autorité de lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE).

— En 2007 enfin, le Pacs est réformé, notamment en matière successorale. Le partenaire défunt peut depuis faire bénéficier au partenaire survivant de leur logement commun.

Toutefois, la droite française refuse encore à ce jour une reconnaissance pleine et entière du couple homosexuel d’un point de vue légal, par l’ouverture au mariage donc, et plus encore en matière de parentalité (adoption et procréation médicalement assistée) alors que ces droits sont déjà accordés dans de nombreux pays dans le monde (mariage : Pays-Bas, Belgique, Canada, Afrique du sud, Norvège, Suède, Portugal, Islande, Argentine et certains Etats des Etats-Unis). Cette opposition parfois encore aujourd’hui sujette à des expressions à relents homophobes est d’autant plus à considérer que dans l’Union européenne, des députés d’extrême droite au discours franchement haineux envers les homosexuels sont présents dans 18 des 27 pays qui la compose. En Espagne où les couples homosexuels peuvent accéder au mariage depuis 2005 et à l’adoption au même titre que les couples hétérosexuels grâce au gouvernement au socialiste José Louis Zapatero, la droite annonce qu’elle reviendra sur ces acquis si elle accède au pouvoir.

Par Julien Gelly - Publié dans : CE N'EST QUE DE L'AMOUR
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Vendredi 19 novembre 5 19 /11 /Nov 16:48

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Numéro de septembre 2010 :

 

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Mercredi 17 novembre 3 17 /11 /Nov 15:22


SI UN JOUR JE DEVAIS ME MARIER...

 

Un billet d'humeur d'Isabelle B. Price, d'Univers-L

 

Ellen_DeGeneres_et_Portia_de_Rossi_mariage_4.jpg (c) D. R.

 

 

Hier, Helena Peabody et moi étions en train de travailler sur nos recueils de données. Alors que je notais le nom de jeune fille et le nom de femme mariée de l’une des patientes, j’ai lancé avec une platitude de trottoir de rue : « J’aimerais bien changer de nom si je me marie un jour. » Connaissant mon orientation sexuelle, le commun des mortels aurait très justement ignoré la remarque. Mais Helena ne fait pas partie du commun des mortels. Elle m’a demandé très gentiment pourquoi. Et là mes amis nous nous sommes engagées dans une conversation de vingt minutes qui ne nous a pas fait avancer côté travail. Par contre, elle m’aura permis de verbaliser pour la première fois ma position sur cette épineuse question.

Tout naturellement Helena m’a interrogée pour connaître les raisons qui me poussent à vouloir me marier un jour. Pour vous expliquer en quelques mots, Helena ne s’appelle pas Helena Peabody pour rien. Elle a connu son premier mari à 16 ans, l’a épousé, a eu un enfant avec lui. Puis elle a divorcé, rencontré un autre homme qu’elle a épousé et avec lequel elle a eu un autre enfant. Autant dire qu’après l’échec de son premier mariage, elle ne pensait pas se remarier un jour. Ce n’est pas pour rien qu’elle avait éclaté de rire en pensant à une blague quand son mari actuel lui avait demandé de l’épouser. Elle a divorcé et a souffert du regard que la société posait sur elle à ce moment-là. Sa vision du mariage est donc forcément très différente de la mienne.

Moi j’ai des exemples de mariages réussis et d’autres totalement ratés autour de moi. Mais si je ne devais en retenir que deux, je retiendrais le mariage de mes parents qui sont toujours ensemble et amoureux après 29 ans et celui de ma tante et de mon oncle qui habitent dans un trou perdu à une heure de Paris. Parce qu’ils se sont trouvés. Ils sont forts seuls mais ils sont invincibles à deux. Et ça, une fois que vous l’avez vu, vous ne pouvez pas l’oublier.

Je n’avais jamais vraiment songé à ce que représentait le mariage pour moi, ni pourquoi j’étais pour. Je savais que j’étais pour, pour la simple raison que c’est un droit pour chaque citoyen et citoyenne, et que c’est de la discrimination que d’empêcher un couple de même sexe de s’unir. Comme à une autre époque, il était discriminatoire d’empêcher les noirs et les blancs de se marier entre eux. En clair, cette discrimination justifie en elle-même que je me batte pour obtenir les mêmes droits que mes deux frères.

Mais cela n’explique pas pourquoi j’aimerais me marier un jour. J’ai regardé Helena droit dans les yeux en réfléchissant et j’ai tenté de lui expliquer toute l’importance de ce symbole. Tout ce que revêt un tel engagement au niveau de la société et de la famille. Je lui ai démontré que pour moi, un mariage c’était un engagement devant toute la famille et le monde entier. Une manière de montrer contre vents et marées que tu as choisi cette personne pour être ta compagne pour le reste de ta vie et qu’elle va intégrer la famille, qu’ils soient d’accord ou non. En fait, c’est plus un moyen de montrer à mes racines, à ces personnes qui partagent des souvenirs et un patrimoine commun avec moi, que j’aime cette personne et que je l’ai choisie pour fonder ma propre famille, qui va elle aussi appartenir à notre grande famille.

Helena a très bien compris mon point de vue mais elle n’allait pas me laisser gagner si facilement. Elle m’a demandé en quoi c’était utile que tout le monde sache que j’étais mariée. Je lui ai gentiment expliqué que quand tu es mariée, tu n’es plus seul, tu es une unité propre, une famille et que donc la société te considère différemment. Et puis qu’à ce moment-là tu appartiens d’une certaine manière à cette personne. Elle a tiqué sur le mot appartenir… Et moi aussi après l’avoir dit. Pas appartenir dans ce sens-là. Appartenir dans le sens où nos vies sont indubitablement liées, quoi que l’on fasse, on le fait en sachant que l’autre est là et que cela va avoir des répercussions sur elle.

Bien évidemment, Helena m’a fait remarquer que si j’avais besoin de le montrer à tout le monde, je ne quitterai pas mon alliance et que je serai dans le paraître. Elle m’a fait grimacer. Je n’avais pas réfléchi à cela. Non, je me moque de l’alliance, pour moi elle n’a pas d’importance. Que tu la mettes ou que tu ne la mettes pas, le principal c’est la symbolique du mariage. Un symbole admis par tous, même s’il a perdu de son prestige depuis plusieurs années. Parce que le « j’ai épousé cette femme », il sonne fort. C’est un message d’engagement.

Helena m’a fait remarquer que pour elle le mariage n’était plus cet engagement qu’il était il y a 10 ans. Quand elle a divorcé, il a perdu cet aspect-là. Par contre, elle considère qu’un enfant engage beaucoup plus. J’ai confirmé. Un enfant, tu le fais, tu l’assumes toute ta vie. Des fois je me demande si mes parents n’en ont d’ailleurs pas ras-le-bol de m’assumer. En clair, j’étais totalement d’accord. Et c’est là où je me suis rendu compte que j’avais été hyper formatée et que j’avais totalement intégré le schéma hétéro. Pour moi, l’engagement du mariage, entraîne ensuite, un palier au-dessus, l’engagement pour fonder sa famille. Mais c’est dans cet ordre-là. C’est parce que deux personnes se sont unies qu’elles ont créé leur propre cellule familiale qu’elles ont ensuite des enfants.

Je ne condamne pas les gens qui ne se marient pas. Je ne condamne pas les gens qui font des enfants tout seul. Je ne condamne personne. J’ai juste réalisé de manière très surprenante que j’avais la même vision étriquée que ma grand-mère sur le sujet. Et ça c’est assez déstabilisant. J’essaie d’être un poil « révolutionnaire » (à ma manière) et je réalise que j’ai en fait des principes très archaïques.

Forcément on a dévié sur les enfants. Forcément on a discuté du fait que la France n’était pas prête d’autoriser le mariage gay. Forcément on a parlé du Pacs et de l’absence totale de symbole qu’il véhicule. Forcément on a parlé des pays dans lesquels je devrais immigrer si je voulais avoir le droit de me marier. Forcément un sujet en a entraîné un autre. Ce que j’aime avec Helena c’est qu’elle m’écoute parler tout en comprenant mon point de vue. Elle m’a laissée faire face à mes propres incohérences, découvrir mes propres réserves. En clair, elle m’a relancée pour que je précise ma pensée sans jamais me juger. Elle a encore râlé que la France était en retard quand je lui ai cité le nombre de pays où le mariage entre personnes du même sexe était légal. Elle n’en revenait tout simplement pas. J’adore, quand je lui parle, des fois, j’ai presque l’impression d’être intelligente.

On a terminé notre discussion et nous sommes retournées à nos dossiers. Je m’étais replongée dans celui que je traitais quand Helena m’a demandé : « Et si elle veut prendre ton nom de famille à toi ? » Je l’ai regardée en la maudissant. J’aime l’idée de pouvoir changer de nom et de devenir, en quelque sorte, une autre personne sans pour autant renier mes racines. J’aime l’idée d’appartenir à une autre famille, d’être dépositaire d’une autre histoire que la mienne. Je l’ai regardée en la maudissant et je lui ai dit : « Tu penses vraiment qu’elle voudra s’appeler Price et avoir droit à toutes les blagues possibles et imaginables sur Leader Price et le reste ?! » Et là, Helena dans toute sa splendeur a rétorqué : « Ben si elle s’appelle Salope ou Connasse, t’auras toujours envie de changer de nom ? »

Je la déteste quand elle fait ça. Elle ressemble à mon père…


Isabelle B. Price (août 2010)

 

Lire les autres chroniques d'Isabelle 

Par Isabelle B. Price - Publié dans : ET LES FILLES, ALORS ?
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Mardi 16 novembre 2 16 /11 /Nov 15:29

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JEAN-PAUL TAPIE

Interviewé par Tapie Jean-Paul

« Il est évident qu’avec une telle adolescence, je n’allais pas écrire des romans d’amour à la Guillaume Musso ! »

 

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Après avoir longuement hésité, j’ai finalement accepté de me donner une interview. Je me suis reçu chez moi, c’était plus pratique. Je me suis proposé quelque chose à boire. Comme je savais que je n’avais rien dans le frigo, je me suis demandé de l’eau. Je ne l’ai pas bue, elle venait du robinet. Je me suis dit que ça commençait mal.

Je me suis trouvé vieilli, l’air fatigué, un peu amer. Je me suis demandé si j’allais bien. J’ai esquivé en me répondant : « Oui, oui, ça va ! » Je n’ai pas trop aimé le ton sur lequel je me suis répondu, mais j’ai décidé de passer outre et j’ai attaqué bille en tête avec ma première question.

 

Moi : — Jean-Paul Tapie, on vous reproche souvent de prendre pour héros des garçons jeunes, beaux et musclés. Est-ce parce que vous êtes vous-même vieux, plutôt moche, et apparemment plus très en forme ?

Jean-Paul Tapie : — Je vous trouve dur avec moi, mais tout n’est pas faux dans votre remarque. Je ne suis plus très jeune, c’est vrai. Je suis né en 1949 et je suis mort en 2005, ou 2006, par là. Ce qui explique, d’une part, l’état physique un peu délabré dans lequel je me trouve, et d’autre part, ce goût, sans doute immodéré, pour les beaux garçons athlétiques qui abondent au fil de mes récits. Mais je me permets de signaler que je ne suis pas le seul à les aimer, heureusement.


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© D. R.

 

— Les sujets les plus récurrents de vos premiers livres trouvent-ils une explication dans le fait que vous avez été profondément malheureux de vous découvrir homosexuel, et que vous n’avez jamais tout à fait surmonté le chagrin de l’être ?

— C’est vrai, l’homosexualité a été, au cours de mon adolescence, une terrible souffrance. J’étais très efféminé – encore plus qu’aujourd’hui – et mes condisciples ne m’ont pas raté. Mon nom incitait à la moquerie : « Tapie Tapette ! » Une véritable aubaine pour ces enfants de salauds. Moi, j’y ai vu un signe de malédiction puisque mon nom lui-même encourageait l’injure et participait de mon tourment. Il est évident qu’avec une telle adolescence, je n’allais pas écrire des romans d’amour à la Guillaume Musso !

 

— Vous croyez franchement que vos chagrins d’adolescent intéressent beaucoup de monde ?

— D’abord, je dirai que me lit qui veut. Ensuite, j’ai cherché, à travers ces livres, à répondre aux questions que je m’étais posées, et que d’autres, en même temps que moi et après moi, du moins je l’imaginais, se posaient aussi. J’avais cherché en vain les réponses dans des livres qui n’existaient pas, ou que je n’avais pas su trouver, alors j’ai voulu en faire partager quelques-unes que j’avais élaborées moi-même. Je pensais pouvoir ainsi aider les autres. Si j’en crois les lettres, aujourd’hui les mails que m’envoient certains lecteurs, j’y suis parfois parvenu, et c’est malgré tout une satisfaction quand, comme moi, on a des tirages assez démoralisants.


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— Si l’on considère l’ensemble de votre œuvre… Excusez-moi, mais j’ai du mal à prononcer sans avoir envie de rire une expression aussi pompeuse… Disons que, si l’on considère vos différents romans, on constate qu’ils abordent toute une série de thèmes dans un désordre un peu déconcertant. Les deux premiers, Dolce Roma et Le bal des soupirs, tournent un peu autour du pot, si j’ose dire, alors que le troisième, Le désir du cannibale, prend enfin le taureau par les cornes.

— Entre le deuxième et le troisième, quatorze ans se sont écoulés.

 

— Pardonnez-moi de vous dire cela, mais la qualité littéraire de votre troisième ouvrage ne justifie pas un aussi long intervalle pour l’écrire…

— Je n’ai pas beaucoup écrit durant cette période. J’ai beaucoup voyagé, beaucoup fait de sport, beaucoup dansé et beaucoup baisé. D’une certaine manière, j’accumulais de la matière pour plus tard. C’est mon côté proustien. Le seul.


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— Votre quatrième livre, Dix petits phoques, est une pochade difficile à situer…

— Je l’ai écrit pour me distraire, sans y croire vraiment, et comme souvent dans ces cas-là, c’est celui de mes romans qui s’est le plus vendu.


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— Votre cinquième livre, Le fils de Jean, publié chez Gallimard, je le rappelle, aborde un thème plus personnel et aussi plus provocateur : l’amour et le désir d’un fils pour son père – encore une fois, un homme très beau, très musclé, gna gna gna… Évidemment, la première question qui s’impose, c’est : dans quelle mesure ce roman est-il autobiographique ?

— Il ne l’est pas. Il s’agit d’autofiction et non d’autobiographie. Je n’ai pas empoisonné ma mère avec de la mort aux rats, même si j’en ai souvent caressé le projet, et je n’ai pas tenté de violer mon père. Simplement, plus jeune, j’étais très attiré par lui, et j’ai constaté avec l’âge que cette obsession ne s’était pas complètement effacée. Je dois à mon père de m’avoir inoculé, définitivement semble-t-il, le goût des hommes virils et musclés, souvent poilus, parfois bien montés. Pas forcément beaux, mais toujours athlétiques et toujours très masculins. Les judokas, les rugbymen…

 

— Les footballeurs…

— Non, j’ai précisé : virils et masculins. Donc, pas les footballeurs… Mon goût pour une certaine catégorie d’hommes s’est forgé au contact de mon père, dans les vestiaires du club de judo et sur les plages girondines de l’océan. J’avais douze ans. Je n’ai pas changé de goût depuis lors. Peut-être que s’il avait été coiffeur pour hommes ou tailleur pour dames, je me serais fait une autre image de la virilité. Mais elle n’aurait pas été moins caricaturale que celle que l’on me reproche d’illustrer. Pour moi, le gay qui vit dans le Marais, parle de son mec en disant « mon mari » et fait la queue devant le Cox, c’est aussi une caricature. Il y a trente ans, la caricature homo, c’était la folle. Trente ans plus tard, c’est l’ahtlétasse, moitié athlète moitié pétasse. En fait, on est toujours la caricature homo d’un autre homo. Ce n’est certainement pas ce dont les gays peuvent être le plus fiers.


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— Vous publiez alors un livre assez étrange, Le garçon qui voulait être juif. Pourquoi cet amalgame entre juif et homosexuel qui semble avoir choqué certains juifs ?

— Il me semblait qu’il y avait une identité d’épreuve entre les uns et les autres, le fait d’être rejeté a priori par des gens qui ne vous soupçonnent pas d’être différent. Bien des juifs, comme bien des homos, ont fait l’expérience d’entendre quelqu’un cracher sur ce qu’ils sont sans deviner qu’ils le sont, parce que la différence ne saute pas aux yeux. Sauf que, depuis la shoah, être juif est une différence devenue acceptable dont les juifs ne se cachent plus. Arthur, le héros du livre, se fait passer pour juif parce qu’il n’ose pas revendiquer une différence qu’il considère alors comme moins acceptable.


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— Vous écrivez ensuite le roman que vous considérez comme le plus autobiographique, Un goûter d’anniversaire.

— C’est pour écrire ce roman que je me suis mis un jour à écrire, oui.

 

— Quand on considère le résultat, on se dit que ce n’était peut-être pas la peine…

— Merci !... Le seul problème, c’est que, poussé par le directeur littéraire de l’éditeur, j’ai dû changer la fin initialement prévue, et je n’aime pas celle qu’il m’a suggérée. Alors, il y a quelques années, j’ai réécrit cette histoire, sous un autre angle. Le roman doit paraître prochainement, sous le titre Ils m’appelaient Fanchette.


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— On est positivement impatient de le lire !... Mais assez ri ! Vous publiez, à cette époque, un roman, L’arbre du voyageur, dont le héros est hétérosexuel. Là, on n’est plus dans l’autofiction du tout. J’oserai presque dire qu’on est dans la science-fiction !

— L’année précédente, j’avais remporté ce qui est à ce jour mon seul prix littéraire…


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— Quoi ? Un seul ? On se pince…

— J’avais participé à un concours de nouvelles, le Prix de l’Océan Indien, et je l’ai remporté avec une nouvelle intitulée Putain de Roche Écrite ! Elle racontait l’histoire d’un garçon d’une trentaine d’années, atteint du sida, qui décide de participer au Grand Raid de la Réunion, une course à pied de 130 kilomètres à travers toute l’île. C’est le seul de mes livres qui aborde franchement le problème du sida.

 

— Une méchante langue pourrait qualifier cette nouvelle de dommage collatéral de la maladie… Passons. Pourquoi évoquer le sida cette fois seulement ?

— Parce que la chance a voulu, et veut toujours que je sois séronégatif. Malgré mon volontariat à Aides pendant quelques années, je ne me sens pas le droit d’aborder ce problème que tant d’autres vivent dans leur chair. Un peu comme avec la Shoah. Je pense qu’il y a des drames dont seuls peuvent parler, et ont le droit de parler, ceux qui les vivent, ou les ont vécus.


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— C’est tout à votre honneur… Après le père, la mère. Vous publiez Un goût de cendres, un roman que d’aucuns ont jugé morbide.

— Il s’agit de l’histoire d’un garçon qui n’aime pas sa mère, qui ne lui a jamais pardonné son silence à propos de son homosexualité et qui se venge d’elle, après sa mort, en disposant de ses cendres de cent façons différentes, notamment en les mangeant… Je précise, avant que vous ne me posiez la question, que ma mère a été inhumée, et non incinérée.


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— Vient ensuite un livre étrange, Le chasseur d’antilopes. La confession d’un homophobe très violent qui casse du pédé pour se distraire.

— J’ai voulu me mettre dans la peau d’un homophobe, car je pense qu’on se comprend mieux en tentant de comprendre les motivations de l’ennemi.

 

— On vous a reproché une certaine complaisance vis-à-vis du personnage central…

— Ce n’est sans doute pas faux. Je suis fasciné par les hétéros, et les homos, parfois, me dérangent, m’agacent même, voire m’exaspèrent. J’ai pu me laisser aller en décrivant le personnage de Fabien Meyer. J’ai assez bien connu l’adjudant Pierre Chanal qui a été mon instructeur quand je faisais du parachutisme sportif à Mourmelon. Sa personnalité m’a interpellé, c’est sûr. Il avait le profil idéal du casseur de pédés, mais aussi le profil idéal du pédé à problèmes qui fait payer aux autres ce qu’il considère comme son vice. Ce qui n’est pas le cas du héros de mon livre. Sa motivation – si on peut parler de motivation – est autre.

 

— Ce livre est le dernier – du moins on l’espère ! – inspiré de votre propre expérience. Après cela, vous publiez le premier tome de Dolko, L’odyssée de l’esclave. Mais avant d’en parler, j’aimerais que vous nous disiez un mot de Zaïn Gadol.

— Zaïn Gadol est le pseudonyme sous lequel j’ai publié quelques romans à caractère érotique…


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— Il serait plus juste de dire pornographique !

— Si vous voulez. Je n’ai pas de problème avec ça. La pornographie est un style littéraire comme un autre.


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— Tout dépend de celui qui l’écrit !... Pourquoi un pseudo ? Vous pensiez que votre célébrité était telle qu’elle risquait de souffrir de livres aussi crus ?

— Mon éditeur le pensait, c’est lui qui m’a suggéré de prendre un pseudo.


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— Pourquoi Zaïn Gadol ?

— J’ai dit à mon éditeur que Zaïn Gadol était l’anagramme du nom de ma grand-mère, Zaïna Gold. En fait, il a eu la surprise de le découvrir plus tard au Salon du livre en voyant un couple d’israéliens s’esclaffer devant la couverture : Zaïn Gadol, en hébreu, signifie grosse queue !


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— On reconnait là votre humour proverbial… Revenons plutôt à Dolko. D’où vous est venue cette idée d’écrire une telle saga ?

— J’avais toujours rêvé d’écrire un roman de cape et d’épée. J’ai découvert la littérature avec Dumas père. Je voulais écrire les aventures hors du commun d’un personnage plus grand que nature, bigger than life, comme disent les Américains. J’ai commencé Dolko sans trop savoir où j’allais, et très vite je me suis rendu compte que je tenais tous les éléments de la saga que je rêvais d’écrire depuis tout petit…


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— On écrase une larme et on poursuit : là encore, plein de garçons musclés, beaux, virils, dotés de membres exceptionnels… Ce n’est pas un peu trop ?

— Écoutez, si vous rêvez de lire les aventures d’un gay moche, mal foutu avec une petite bite, je peux vous suggérer quelques titres…


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— Non, merci, on les connaît tous !... Revenons à Dolko… Pourquoi un héros aussi obsédé par le sexe, qui saute sur tout ce qui bouge ?

— Je dirais plutôt : enfin un héros romanesque, au sens le plus classique du terme, homo et content de l’être !... C’était mon ambition avec Dolko, créer un héros de saga, comme D’Artagnan, Tintin ou Zorro. J’en avais un peu marre de tous ces super héros hétérosexuels ou asexués. J’ai voulu en créer un qui aime les garçons et à qui cela ne pose aucun problème existentiel. Dolko est un homme libre dans un monde où très peu d’hommes le sont. Il est moderne dans l’approche de ses rapports avec autrui et avec lui-même. Il a quelque chose d’intemporel. J’aimerais pouvoir dire : d’immortel.


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— Vous ne croyez tout de même pas que Dolko vous survivra !

— Si je meurs dans une semaine ou deux, il lui reste une chance !... Sérieusement, je ne crois pas à la postérité de la littérature gay. Les seuls romans gays qui survivront seront ceux, s’il y en a, qui appartiennent d’abord au patrimoine de la littérature générale. Les mœurs évoluent très vite, trop vite pour qu’un roman gay ne se démode pas en quelques années. Qui peut lire aujourd’hui, sans sourire, Les amitiés particulières ? Quand j’avais vingt ans, j’ai entendu un oncle me dire à l’issue d’une discussion politique orageuse : « L’opinion de tapettes dans ton genre, on n’en a rien à foutre ! » Et à la même époque, mon beau-frère affirmait que « les pédés, il fallait tous les fusiller ! » On le voit, je l’ai échappé belle… Personne n’oserait aujourd’hui proférer des choses pareilles. Et c’était il y a quarante ans seulement.

 

— Donc, tous vos romans sont promis à l’oubli… C’est une bonne nouvelle pour les générations futures !

— Les seuls qui ont une chance de survivre, ce sont justement ces livres que je qualifie de porn’érotiques, comme Dolko ou Amaury. L’érotisme et la pornographie, ne se démoderont jamais. La honte d’être homo est en voie de disparaître et l’homophobie n’en a plus pour longtemps, du moins publiquement.

 

— Cette bifurcation dans votre inspiration n’a pas été du goût de tout le monde…

— Non, certains intellectuels gays – qu’on me pardonne cet oxymore – m’ont reproché de céder aux sirènes commerciales. J’aurais bien aimé qu’ils aient raison mais, même si Dolko a été un succès, et continue de l’être, c’est un succès modeste, comme d’ailleurs la plupart des romans gays. J’aime rappeler cette phrase de Dustan : « Je suis un best seller gay et je tire à 4000 exemplaires ! »


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— Malgré cette demi-déception, vous avez persévéré, puisque, après les autres tomes de Dolko, vous publiez le premier tome d’une nouvelle saga, Amaury ou les chemins de Paris.

— Il s’agit cette fois d’une histoire en trois tomes qui se déroule à l’époque de la Quatrième Croisade et de la prise de Constantinople par les Croisés. Les héros s’appellent Amaury et Bertrand. Le deuxième tome, Bertrand ou les chemins de la Terre Sainte, doit paraître l’an prochain.

 

— Toujours chez H&O ?

— Toujours chez H&O. J’ai eu l’occasion d’essayer un autre éditeur gay et je n’ai eu aucune raison de m’en féliciter. H&O me suit depuis Dix petits phoques, ce qui prouve à la fois leur confiance et leur optimisme !


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— C’est quand même moins flatteur que Gallimard ou Grasset, non ?

— En apparence, seulement. Mon passage chez Gallimard est aussi mon expérience la plus décevante dans le monde de l’édition. Qu’on le veuille ou non, il existe un problème relationnel délicat entre homosexualité et édition. En fait, un roman ouvertement gay a du mal à convaincre au-delà de la clientèle homosexuelle. C’est le même problème que pour un acteur qui fait son coming out : il ne parvient plus à convaincre le public dans un rôle d’hétérosexuel. Je n’ai pas besoin de vous dire à qui je pense.

 

— Vous vous plaignez souvent du manque d’écho que vous soulevez dans la presse gay…

— C’est exact. En quinze ans, j’ai publié une douzaine d’ouvrages strictement gays. J’ai eu droit, dans Têtu, en tout et pour tout, à une interview pour la sortie du Fils de Jean. Et encore l’intervieweur a réussi le tour de force de ne même pas parler du livre. Ses préoccupations étaient ailleurs, comme le prouve sa dernière question : « Vous avez l’air obsédé par les gros sexes ? »… Ce qui est d’un intérêt captivant pour un éventuel lecteur, il faut bien l’admettre. Après ça, j’ai eu droit à une interview sur le site tetu.com au sujet de la saga Dolko, mais elle n’a pas été jugée digne d’être publiée dans les colonnes du magazine, entre le énième article sur Mylène Farmer et une enquête sur : « Les gays bronzent-ils mieux que les hétéros ? »


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— Vous semblez considérer comme allant de soi qu’un magazine gay soutienne un écrivain gay…

— Exactement. Je pense que quand on ose parler de communauté, d’esprit communautaire, il doit y avoir un soutien automatique. Je n’ai jamais demandé à Têtu ou Sensitif ou à PREFmag d’encenser des romans qu’ils n’appréciaient pas, mais les passer systématiquement sous silence, oui, je trouve cela injuste, et même immérité. Je ne suis pas un grand écrivain, c’est entendu, mais quand même pas si mauvais que ça non plus ! Au moins, Gay Pied m’avait toujours soutenu.

 

— Peut-être que si vous vous montriez moins critique au sujet de manifestations comme la Gay Pride ou les Gay Games, vous seriez plus populaire auprès de ces élites gays – pardonnez-moi aussi cet oxymore !

— Vous avez sans doute raison. Mais je ne vois aucune raison d’être fier de mon homosexualité, puisqu’elle n’est pas un choix, mais une simple spécificité que j’ai finalement décidé d’assumer, non sans difficulté. Ou alors, autant être fier de mesurer 1m84, ou d’avoir les yeux verts, ou d’être blanc. Ou encore d’être hétéro. Or, quand les majorités commencent à être fières d’être ce qu’elles sont, on sait comment ça finit… Quant aux Gays Games, je les rejette au nom de l’olympisme, qui est une valeur universelle refusant les différences raciales, religieuses, sexuelles ou autres. Et aussi au nom du refus de l’homophobie, car il faut être homophobe pour penser que les gays ne peuvent remporter des compétitions sportives qu’en concourant entre eux, et non à égalité avec des hétéros. Que je sache, Greg Louganis ou Matthew Mitcham ont gagné leurs médailles d’or à la loyale. J’aime trop le sport pour le pratiquer avec une étiquette dans le dos.

 

— Il est certain qu’avec de telles explications, vous allez vous rallier un grand nombre de supporters !... Vous êtes aigri depuis toujours, ou c’est quelque chose de plutôt récent ?

— Je crois que c’est depuis l’adolescence ! Comme un imbécile, j’ai cru que parce que j’avais souffert d’être ce que j’étais, je m’étais acquitté d’arrhes importantes sur le bonheur à venir. Je me suis trompé. Mais finalement, j’aime bien ma colère. Elle permet de conserver une certaine lucidité. Par instants, elle est quand même un peu pénible à vivre, à commencer pour moi.


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Dans votre blog, vous faites souvent allusion à votre prochain suicide. Êtes-vous de ceux qui préfèrent en parler que de passer aux actes ?

— Je le crains, oui. Mais vous savez, il ne faut jamais désespérer. Ma fin est peut-être plus proche que vous ne semblez le croire…

 

— Eh bien, nous terminerons sur cette note d’espoir !

 

 

[Ajouts 19h00 de Daniel Conrad Hall :]

Plusieurs lecteurs et membres du groupe Facebook de Les Toiles Roses me signalent qu'une interview de Jean-Paul concernant Dix petits phoques est disponible en cliquant sur ce lien.

D'autres, spécialistes de films très chauds, m'ont appris que le jeune homme posant pour les couvertures de la quadrilogie Dolko est Damien Crosse, une star du porno gay US. Je tiens à préciser que l'on prend sept minutes de plaisir (moyenne officielle pour les amateurs de porno [authentique !]) avec un film de Damien alors qu'avec un livre de Jean-Paul, ce sont plusieurs heures. Donc un conseil : lisez... et pas que d'une main... (rires)

Merci pour ces infos.

  

© Jean-Paul Tapie, août 2010, pour Les Toiles Roses.

Tous droits réservés. Reproduction interdite sans l’accord de l’auteur.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Lundi 15 novembre 1 15 /11 /Nov 17:44

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Nos ami(e)s de Yagg.com lance une campagne participative d’infos, de vidéos, de chats et de blogs sur la santé, la sexualité et la visibilité lesbienne, en partenariat avec l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé).

Nous avons souhaité diffuser un message positif et joyeux pour lancer cette campagne. Et pour cela, nous avons pu compter sur l’enthousiasme et l’engagement de femmes qui n’ont pas hésité une seconde pour apparaître dans la vidéo de lancement : Émilie Jouvet, Océane Rose Marie, Louis(e) de Ville, Aurélie Lemanceau (du duo Patricia et Colette), Malika Amaouche, Cécile Lhuillier, Caroline Mécary, Sophie Lichten et Sarah Colin, Oriane Piquer-Louis, et les trois membres du groupe Anatomie Bousculaire:  Cécile, Alice et Anne-Julie. Nous les remercions toutes chaleureusement.


À SUIVRE SUR PLUSIEURS SEMAINES


Pendant plusieurs semaines, vous pourrez vous informer grâce aux vidéos et aux articles mis en ligne, poser vos questions à des expertes sur la santé et la sexualité (IST, gynéco, prise de produits, bien-être), réagir sur les forums et sur le groupe créé sur la communauté.

Cette campagne a été conçue par l’équipe de Yagg avec l’aide précieuse d’expertes, de militantes et de professionnelles d’associations, réunies à plusieurs reprises pour discuter des thèmes que nous allions aborder et des informations importantes à diffuser pour améliorer la santé, le bien-être et la visibilité des femmes lesbiennes. Nous remercions Malika Amaouche, Cécile Chartrain, Coraline Delebarre (Kiosque Infos Sida), Clotilde Genon (Sida Info Service) Cécile Lhuillier et l’association Étudions Gayment pour leur participation.


Comment ça va les filles ?, une vidéo de Yagg avec l’Inpes. Musique : Nicolas Weil. Chef opérateur : Sébastien Dolidon, Assistante réalisatrice : Morgane Thibault. Réalisation : Maxime Donzel.


Rejoignez le groupe Comment ça va les filles ? pour être tenu-e informé-e de l’actu de la campagne.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Lundi 15 novembre 1 15 /11 /Nov 16:59

 


(6.13)

par Zanzi

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PREVIOUSLY ON ZANZI AND THE CITY : cliquer ici.

 

Il arrive aux hommes les plus intelligents d'être touchants de naïveté. Zanzi est de ceux-là. Il ne voit pas le mal qui rôde autour de lui, surtout dans les endroits les plus inattendus pour le rencontrer. C'est ainsi qu'il tomba littéralement des nues en apprenant que la sœur ménagère de la nonciature, celle qui avait nettoyé la moquette tachée par le terreau de la plante renversée un beau soir de juillet, poussée par une curiosité malsaine voire diabolique, s'était introduit dans le bureau du frère portier. Qu'allait donc chercher là cette vestale rendue nerveuse par des années de chasteté ? La vidéo-surveillance ! Et que voyait-on sur ce film ? Zanzi et Mariano, s'embrassant sur le sofa...

La Sœur ménagère n'était pas foncièrement méchante, hélas !, sinon elle aurait fait chanter Zanzi pour trente pièces d'argent ; mais elle avait un défaut encore plus pernicieux : elle était bavarde comme une concierge. Certes, elle n'était pas vraiment fautive, la malheureuse, puisqu'elle était originaire de Lusitanie, ainsi qu'en témoignait une moustache naissante des plus disgracieuse. Cependant elle moucharda auprès de Sœur Marie-Jacqueline, qui faisait office de secrétaire à la comtesse von Blunwald. Celle-ci, aussi commère que la sœur ménagère, se mit à raconter par le menu les soirées privées que donnait l'attachée cultuelle dans son hôtel de la Rue Princesse. D'écho en écho, le bruit parvint jusqu'aux oreilles du nonce, dont le tour de taille avait encore augmenté et qui se cherchait une nouvelle soutane XXL.

Nous n'avons pas encore présenté le nonce. Le père Gérard Manjouÿ, la cinquantaine, est un prélat qui préfère les plaisirs de la table à la célébration du Saint-Sacrifice. Il a, depuis longtemps, rangé son bréviaire pour ne lire que des livres de cuisine ou, mieux encore, le Guide Michelin. Sa plus grande obsession est de conserver son maître d'hôtel, créateur talentueux de mets raffinés dont le nonce se régale plus que trois fois par jour, oubliant ce que faire maigre et le Carême veulent dire. C'est donc ce personnage, sensuel à sa façon, qui s'adonne quotidiennement au péché de gourmandise, qui se mit à pousser des cris d'orfraies en apprenant les frasques, somme toute vénielles, de Zanzi et de Cécilie.

Le nonce, qui ignore encore que les potentats locaux l'ont surnommé « le Potiron », entra dans une rage folle que seul un fricot de poulet, avalé en toute hâte à l'heure du thé, parvint à calmer. Il avait en face de lui un sérieux problème. Apparentée à toutes les familles du Saint Empire romain germanique, ayant un grand-oncle maternel cardinal, Cécilie von Blunwald était la protégée du Saint-Siège et donc, intouchable. De son côté, tout vice-nonce qu'il était, Zanzi semblait, de prime abord, plus vulnérable. Mais « le Potiron » fit des recherches et ne tarda pas à découvrir que Zanzi était un chevalier de l'Ordre du Saint-Sarcophage, ainsi que de l'Ordre pontifical et mystérieux du Sanctuaire, que l'on croyait dissout depuis le XIVe siècle. Appartenir à ces confréries en faisait un homme dangereux. Saisi de vertiges, le Potiron se laissa choir dans son fauteuil, et souffrit d'une terrible indigestion qui lui gâcha son souper.

Le lendemain, la Sœur ménagère fut exilée chez les Inuits, et Sœur Marie-Jacqueline fut priée instamment de se montrer discrète, car on avait encore besoin de ses services. Cécilie reçut une promotion, et fut nommée chargée de mission auprès de l'archevêque. Les hôtes de la Rue Princesse se désolèrent en apprenant la nouvelle, dont elle les consola en donnant une dernière fête, plus somptueuses que toutes les précédentes. Restait le cas Zanzi. Le nonce ne pouvait le renvoyer, sous peine de représailles. L'ombre menaçante du bailli local de l'Ordre du Sanctuaire planait sur les rondeurs de son hypogastre, le faisant redouter d'être livré vivant à la fureur vengeresse d'une centaine de homards carnivores. Il fallait régler l'affaire à l'amiable.

— Le mieux serait que vous démissionniez, souffla le Potiron, soudain hors d'haleine. Cela nous permettrait d'éviter le scandale.

Zanzi n'avait plus envie de jouer. La lassitude l'avait gagné.

— Je n'en ai cure de la nonciature ! lança-t-il comme un défi à la figure du Potiron.

Et, fier de son effet, il tourna les talons... et la page.

 

 

TO BE CONTINUED...
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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