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, Henry Victoire, Didier Roth-Bettoni
et
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Mais aussi, depuis, Cyril Legann,
Gérard Coudougnan (Livres), Voisin Blogueur,
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Mardi 28 août 2 28 /08 /Août 02:27
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Mardi 28 août 2 28 /08 /Août 00:00


Fiche technique :

Avec Michel Piccoli, Pierre Malet, Gilda Von Weitershausen, Heinz Weiss, Andreas von Studnitz, Käte Jaenicke, Emily Reuer et Richard Lauffen. Réalisation : Étienne Périer. Scénario : Dominique Fabre et Étienne Périer, d'après le roman de Stefan Zweig. Directeur de la photographie : Jean Charvein.
Durée : 90 mn. Disponible en VF.



Résumé :
Roland, qui mène à Berlin une vie de débauché, décide à la suite d’une conversation avec son père, de partir pour une petite ville universitaire de province. À peine arrivé, il éprouve une véritable fascination pour son professeur. Celle-ci lui donne une joie intense qu’elle reste cachée, mais, inexorablement, la relation évolue jusqu’au scandale...
La confusion des sentiments naît de la rencontre de ces deux êtres, qui en dépassant la frontière de l’amitié, vont se retrouver sur un terrain inconnu entre l’enfer et le paradis.

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L'avis de Jean Yves :
À la fin du film, Michel Piccoli prend le tendre visage de Pierre Malet dans ses mains et l'embrasse sur la bouche. Si je donne à cette image, une valeur de symbole, l'intérêt profond du film est ailleurs. Étienne Périer a adapté le roman de Stefan Zweig : La confusion des sentiments.
C'est un roman grave, le récit d'une passion. Roland, le jeune étudiant découvre un sentiment exceptionnel pour son professeur de philologie anglaise mais il ne peut pas l'enregistrer comme attirance amoureuse. Admiration, croit-il, que cette totale dépendance où il s'enferme. L'intérêt du film est là, du côté de l'élève qui ne peut envisager – comment intégrer cette perspective dans le cadre conventionnel de l'existence du professeur ? – la vie cachée, homosexuelle, de l'homme qu'il vénère. Robert, le professeur, marié, ne peut que remplacer le père lointain. Pourtant des instants étranges et d'inhabituels comportements déroutent le disciple, qui se croit parfois haï.

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La confusion naît de la distance qui les sépare au niveau de la connaissance du désir (cruelle mais nette chez le professeur, hors du conscient chez l'étudiant) et de l'intimité qui les unit.
La mise en scène oppose parfaitement le monde de la lumière, quand ils se retrouvent pour terminer le livre sur Shakespeare que Robert écrit, et le monde trouble de la nuit quand le professeur est harcelé par le corps de Roland.
La plus grande partie du film est réalisée en décors intérieurs, à la mesure de cette tragédie racinienne. Bureau calfeutré, préservé des agressions sociales par autant de livres et d'œuvres d'art ; le dialogue de la passion y prend les apparences de l'amitié. Chambres du possible plaisir, celle rudimentaire de l'étudiant, celle anonyme de l'hôtel. Dans ces lieux libérés éclate la chair dorée de l'adolescent, moments aigus, comme palpables quand nous convoitons la nudité de Pierre Malet avec les yeux du professeur vieillissant.
Les scènes d'extérieur, rares, viennent en contrepoint, champs et rivière, une échappée où Roland rencontre la femme et jamais le mari ; campagne lumineuse comme une jeunesse stéréotypée, qu'il oublie, pour se perdre dans l'interrogation d'un homme au mystère trop lourd.

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Le désarroi du jeune garçon est admirablement rendu par Étienne Périer : gageure difficile car, à la fin du film, c'est Roland qui devient victime, elle renverse les conventions.
Michel Piccoli est extraordinaire. Raide et élégant dans le bureau où sa séduction s'affermit, il dépérit, humble, courbé, vulnérable, derrière les portes, grattant le mince obstacle qui le sépare de la magnificence charnelle du jeune homme.
La rigueur de la mise en scène, moins vibrante que celle de Visconti dans la Mort à Venise, s'adapte néanmoins minutieusement à cette histoire d'amour. Roland et Robert représentent, dans leur commune fragilité, l'évidence d'un autre amour, absolu, mais tout aussi fatidique.

Pour plus d’informations :

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 27 août 1 27 /08 /Août 14:51

 

DSCF1430.JPG Casablanca by night en flou artistique (c) Zanzi


Ceci est une parodie de la chronique de M’sieu Daniel, pour narrer avec mon style à moi que j’ai mon bref et récent séjour à Casablanca.

1ère nuit (du vendredi 10 au samedi 11 août)

J’ai bousculé mes habitudes pour goûter aux joies (croyais-je… quel naïf !) de l’incognito en voyageant low-cost avec la plèbe. Quelle erreur ! Je suis parti de l’aéroport du roi Charles avec une compagnie quelconque au nom débile : Jet4You. Le seul jet for you (and me) que je pratique, c’est l’éjaculation. Premier ennui technique dans la « zone stérile » ou une énooooorme grosse belge très laide a commencé à m’asticoter quand ma petite valise rouge (made in USSR), que j’emmenais en cabine, a fait du bruit en passant au contrôle. Le collègue de la grosse vache, un type au demeurant pas moche, m’a emmené dans une espèce de « cabine d’essayage » pour une fouille au corps. L’idiot n’en a même pas profité pour me faire passer un moment agréable. Ensuite la grosse a demandé si elle pouvait ouvrir ma valise. J’ai accepté. Nouvelle erreur ! J’aurais dû répondre à cette loutre jamais baisée que les conventions de Vienne lui interdisent de me faire subir le traitement des gens du commun. Je suis une Altesse Intergalactique !!! Cette bougresse a vidé ma trousse de toilette de presque tous ses éléments : parfum Kenzo (cadeau de ma belle-sœur, snif…), huiles et crèmes solaires, etc., jusqu’au tube de dentifrice. Tout ça à cause de ces maudits terroristes qui trouvent le moyen de transporter des matières dangereuses dans les objets les plus anodins ! Après ce vol qualifié de mes effets personnels, vint le vol proprement dit dans un misérable Boeing 737 – bon pour la casse – qui pouvait faire craindre le pire. Et le pire est arrivé : une intolérable douleur à l’approche de l’atterrissage, qui a commencé dans l’oreille pour se répandre dans la mâchoire puis dans le crâne. Je n’avais pas connu un tel calvaire depuis le siècle dernier !

1er jour (samedi 11 août)

Ma sœur adoptive m’emmène à la plage. Nous allons à Mohammedia, station balnéaire des Marocains qui font du tourisme au Maroc. Dans l’appartement, je retrouve ses filles. Peu de garçons dans les parages, ma sœur n’a eu que des filles. Mon bébé Mayman est un petiot de 3 ans qu’elle a adopté à la marocaine. Heureusement, il y a là son neveu qui a beaucoup changé en un an, il arbore une coupe punk (c’est revenu à la mode ce truc ?). Il y a aussi un autre garçon de son âge (16-17 ans) : c’est le fils de la bonne. Mmmm… il a l’air bon le fils de la bonne. Les garçons m’emmènent à la plage et là j’ai de nouveau 17 ans (normal, ces chéris adorables m’ont donné dix ans de moins ! ils sont mimiiiiiiiiis). Le sable est brûlant au soleil de midi, et il faut négocier pour obtenir un parasol. Ma blanche peau rougirait de honte sous les rayons d’Amon-Râ. Principe de précaution : je me baigne en t-shirt. Après la pause déjeuner, retour à la playa vers 4 heures de l’après-midi. J’accepte de me défaire enfin de mon t-shirt et les garçons m’obligent à jouer dans l’eau avec eux. C’est une course-poursuite à trois qui tourne au jeu nautique limite homo-érotique. Le neveu a l’idée curieuse de vouloir ôter son maillot de bain au fils de la bonne… avec mon aide. Je maintiens la victime à moitié consentante pendant qu’elle se débat, ce qui donne lieu à des attouchements au bon endroit. Après la blancheur de ses fesses contrastant avec le bronzage, j’ai eu la vue plongeante sur son kiki mis à l’air, battu par les vagues de la marée basse. Un millier de bronzeurs et de surfeurs font semblant de ne rien voir. C’est viril, c’est maghrébin, ce n’est rien. Ce sont trois ados qui s’amusent dans l’eau…

2e nuit (du samedi 11 au dimanche 12 août)

Retour à Casablanca. Nuit calme et paisible dans la chambre de la fille aînée qui est partie à Marrakech avec une amie française. C’est vraiment l’auberge espagnole chez ma sœurette.

2e jour (dimanche 12 août)

Réveil en douceur. Les bonnes (elles sont 3) s’affairent dans la cuisine. Nous partons en famille déjeuner à l’extérieur. J’attends M., un ami de Fès qui a promis de m’emmener en ballade dans le Moyen Atlas. Chouette, je vais pouvoir passer deux jours loin du gynécée. Pas de bol : il m’annonce que le trekking est annulé pour cause de rupture de canalisation dans le village. Je ne peux pas échapper à la malédiction du harem. Ma sœur est inquiète : un homme de plus dans le sérail, c’est un loup dans la bergerie. Je la rassure, je tiendrai M. en laisse. Ma sœur a-t-elle trop regardé la série préférée de ses filles qui passait sur M6 l’an dernier ?

3e nuit (du dimanche 12 au lundi 13 août)

Nuit de canicule. Il fait 40° dans la chambre. Sont-ce les effluves du whisky de Daniel qui parviennent jusqu’à moi, ou s’agit-il de la présence de M. ? Anyway, le thermomètre a explosé deux fois.

3e jour (lundi 13 août)

M. fait ses bagages pour retourner au bled. Nous allons faire des courses et manger une pizza (c’est original). Je l’emmène à la gare routière et rentre en ville où je vais me promener au Kissariat. Je salue les commerçants qui reconnaissent « le prince Selim » (c’est mon nom au Maroc). Amdullah ! Comme les sultans ottomans, j’aime me promener dans les souks à la rencontre des vrais gens. Le soir, projection d’une vidéo familiale dans le salon d’apparat. C’est plein de youyous et de falbalas. Je suis dans un harem, je vous le rappelle.

4e nuit (du lundi 13 au mardi 14 août)

J’ai manqué dormir à la belle étoile. La fille aînée de ma sœur et son amie sont déjà revenues de Marrakech. Heureusement, je suis dans un pays civilisé où l’homme a encore la préséance sur les femmes. Celles-ci s’en vont docilement dormir dans le salon. Amdullah !

4e jour (mardi 14 août)

Je peux enfin m’échapper au café du coin pour faire une pipe parfumée à la pomme. Croyez-moi sur parole, rien ne vaut une bonne pipe en ce bas monde.

5e nuit (du mardi 14 au mercredi 15 août)

Nuit agitée par des rêves idiots. J’ai envie de faire exploser le thermomètre mais il ne fait plus aussi chaud que la veille de la veille avec Zanzi.

5e jour (mercredi 15 août)

Road-movie jusqu’au hammam avec le neveu de ma sœur. Il me prend en croupe sur son scooter, sans casque ni aucune protection, et surfe entre les véhicules qui rendent la circulation à Casablanca si folklorique. Ma mère crèverait d’une attaque de trouille si elles nous voyaient en ce moment. Au hammam, j’ai droit au masseur mignon et bien foutu. Sous son caleçon, je devine une belle bite côté face et côté pile, un beau petit cul serré et bien ferme. Le bougre bride sa sensualité et a hâte de terminer le massage pour s’en aller décompresser sur sa litière. Quand il se relève, il ne peut dissimuler une belle érection. Quel gâchis ! Le soir, je vais à la pâtisserie faire des folies pour offrir un goûter royal à mes hôtes. Biscuits aux amandes et à la fleur d’oranger obligatoires. Ces dames ont de quoi grossir pour une semaine.

6e nuit (du mercredi 15 au jeudi 16 août)

Je me pose une question existentielle : est-ce que je ronfle ?

6e jour (jeudi 16 août)

Premier levé. Ma sœur m’envoie faire les courses pour le petit déjeuner. Est-ce le jour de congé de la bonne ? J’en profite pour m’acheter une chemise repérée la veille dans une boutique de prêt-à-porter. Les heures filent à toute allure et déjà il nous faut aller à l’aéroport. Mayman pleure de me voir partir. Mon petit garçon n’a que trois ans. Je reviendrai l’an prochain pour la grande fête de sa circoncision, incha Allah !



Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.
 
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Lundi 27 août 1 27 /08 /Août 02:23
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Lundi 27 août 1 27 /08 /Août 00:00


Fiche technique :

Avec Yaniss Lespert, Pierre Mignard, Rodolphe Pauly, Jérémie Lippmann, Marie Bunel, Dominic Gould. Réalisation : Christophe Honoré. Scénario : Christophe Honoré, Diastème. Image : Rémy Chevrin. Musique : Alexandre Beaupin.
Durée : 90 mn. Disponible en VF.



Résumé :

Marcel est un enfant de 11 ans. Un soir, il entend un secret : son frère Léo a contracté le virus du sida. Marcel est le plus jeune d’une fratrie de quatre, ils ont toujours été proches, heureux, complices. Ce drame soudain vient jeter une ombre au sein de cette famille unie. Les parents ont imposé ce secret pour protéger Marcel, pour se protéger eux aussi, faire comme si tout était normal. Mais il n’en est rien, la tension est palpable, et Marcel se rebelle contre le non-dit, il ne veut pas être écarté de son frère même dans le drame.

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L'avis de
Jean Yves :
C’est l’histoire d’un enfant, Marcel, qui allait faire la bise à ses parents avant de se coucher, mais il s’arrête dans les escaliers et entend un secret. Ce secret on a pu le découvrir dans Tout contre Léo livre pour la jeunesse écrit par Christophe Honoré et édité par « L’Ecole des Loisirs », puis M6, pour sa collection « Carnet d’Ado » a demandé à l’écrivain de mettre en image son roman. Les enfants ont pu lire le livre, mais les téléspectateurs français n’ont pas encore eu le loisir de voir ce très beau téléfilm - qui a pourtant été adoubé par tous les festivals où il est passé, et qui est aujourd’hui sorti en DVD dans de nombreux pays (USA, Allemagne, Espagne…) - à cause d’une scène jugée trop osée entre deux hommes, que le réalisateur a refusé de couper à la demande de M6.

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« C’est très énervant de voir que l’homosexualité à la télévision passe s’il n’y a pas d’homosexualité. Dès qu’on veut parler du désir, du corps, et de cette sensualité un peu différente, les gens se crispent et pensent – comme M6 – que c’est susceptible de choquer les gens. » Christophe Honoré.

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Pourtant ce téléfilm n’a rien de polémique. Il relate l’histoire de Léo, 20 ans, il est beau, il a trois frères, il est gay, ses parents l’aiment. Mais Léo apprend qu’il est séropo, et comme c’est grave on ne dit rien à son plus jeune frère, Marcel (11 ans) pour le protéger. On ne sait pas qu’il a tout entendu, et devant ce non-dit, Marcel se rebelle contre l’attitude des adultes. Ce film âpre et émouvant traite de la place de la maladie au sein d’une famille unie, une famille qui doit se préparer à l’inacceptable, faire face à la violence de la mort qui semble si injuste lorsqu’elle touche un jeune de 20 ans. Le sujet est abordé avec justesse. Il évoque les maladresses, les émotions, les élans du cœur autant que la douleur, avec un humour et un style désinvolte toujours pudique.

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Tout contre Léo touche au cœur car ni démagogique, ni mélodramatique, cette histoire demeure avant tout profondément humaine. Christophe Honoré dit ne pas avoir d’imagination et que tout lui vient de sa vie, de la vie des gens qui l’entourent, ainsi que de l’observation. Cette vérité du quotidien, la finesse du regard porté sur cette famille donnent une grande force au film, elle met à nu le spectateur qui ne peut que se laisser porter par l’émotion. Peut-être aussi que la beauté du film réside dans le fait qu’il ait été écrit pour quelqu’un, et que dans ce cas il n’y a pas de faux semblants possibles. « J’avais cette histoire, je voulais dire à quelqu’un qui était en train de mourir de cette maladie-là que je n’arrivais pas à l’aider, et cette personne-là je voulais lui dire ça, que j’étais là. »

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Une des gageures de Tout contre Léo est le portrait que Christophe Honoré donne de Marcel, le plus jeune frère, il y excelle particulièrement à décrire le monde d’un enfant tel qu’il est réellement, un univers débarrassé des poncifs habituels, un enfant avec ses interrogations, son parler vrai et sa franchise qui se heurte au monde des adultes. Il est des drames que les enfants ne peuvent ni ne veulent ignorer. Marcel ne veut pas être séparé de son frère par un mensonge, même si c’est pour son bien. Ce film est la première réalisation de Christophe Honoré, avant 17 fois Cécile Cassard, et déjà on trouve tout le talent de mise en scène qu’on lui connaît. Une réalisation inventive mais sobre qui réussit par une suite de tableaux de la vie quotidienne à rendre captivant ce sujet délicat. Christophe Honoré n’a pas peur des silences, ni des temps morts. Il ne cherche pas à dire l’indicible, il le montre. L’image en demi-teinte, comme une bougie qui vacille, parle d’elle même, à cela une économie des dialogues afin de se concentrer sur une contemplation poétique, étrange et sombre qui touche par instants au sublime.

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L’avis de Polo :
Que dire de ce film si ce n’est qu’il est magnifique. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître que réussit l’écrivain Christophe Honoré puisqu’il s’agit de son premier film avant la réalisation de deux autres drames : Dix-sept fois Cécile Cassard et Ma mère. À noter qu’il travailla également avec Gaël Morel sur le scénario de son film Le Clan.

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Jamais larmoyant, ce film grave explore d’une façon juste et sans fausse note les réactions d’une famille unie face à un drame qui les touche. Christophe Honoré explore avec pudeur les sentiments et les réactions d’un père, d’une mère ou d’un frère face à la maladie frappant un jeune de 20 ans à peine.
Aucune fausse note également du côté des acteurs, il faut néanmoins souligner la justesse du jeu de Yannis Lespert dans le rôle pourtant pas si simple de Marcel, le plus jeune frère qui fait passer les émotions de manière formidable.
La réussite de ce film tient principalement au fait qu’il évoque deux sujets tels que l’homosexualité et la maladie sans aucun tabou mais avec tout de même beaucoup de pudeur, loin de certains mélodrames comme on a déjà pu en voir. C’est ce qui fait son originalité et qu’on en tire une bonne leçon de vie tellement on se sent proche de cette fratrie.

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On ne peut s’empêcher de se mettre à la place du petit Marcel et on se rappelle, si on les avait oublié, des valeurs importantes telles que l’amour et la solidarité. On a envie de dire à nos proches qu’on les aime, qu’ils comptent pour nous, ces petites choses si importantes mais qu’on ne dit jamais lorsque tout va bien, ces petites choses auxquelles on pense lorsque le temps nous est compté.

Pour plus d’informations :
Site de Christophe Honoré

Par Jean Yves & Polo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Dimanche 26 août 7 26 /08 /Août 02:17
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Dimanche 26 août 7 26 /08 /Août 00:15




La bannière et la vidéo sont (c)
Films entre potes
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Laurent himself.
Un grand merci à l'équipe de G !
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : G ! et FOUP
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Samedi 25 août 6 25 /08 /Août 02:13
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Vendredi 24 août 5 24 /08 /Août 02:09
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Jeudi 23 août 4 23 /08 /Août 11:12

 

DSCF1214.JPG (c) Zanzi


Logiquement, un déménagement se prépare longtemps à l’avance. Malheureusement, je suis l’homme de la dernière minute. Il faut penser à tant de choses et s’efforcer de ne rien oublier que cela en devient flippant. Cette fois, il ne s’agit pas d’un faux départ comme en 2002 lorsque je suis parti travailler en Belgique. Cette fois, je ne reviendrai jamais. En tout cas, jamais dans cet appartement que je quitte.

Mercredi 8 août, le ciel de Paris était en larmes pour mon dernier jour de présence. J’ai horreur qu’il pleuve quand des gens viennent chez moi, c’est salissant. Le temps était à peine meilleur deux jours auparavant lorsque certains effets personnels furent ramenés de province, et échangés avec d’autres qui ne devaient pas partir outre-Atlantique. Lundi 6, c’était ma dernière vraie soirée de liberté à Paris. Entre le désœuvrement total et des loisirs plus classiques, j’ai opté pour une séance de ciné au Pathé Wepler, où je suis allé voir Ratatouille. Ce film d’animation est un vrai bijou et je m’en suis délecté… sur fond de nostalgie. L’action se déroule à Paris. Si je voulais forcer la dose, j’irais voir aussi 2 Days in Paris de Julie Delpy, mais il ne faut pas exagérer. J’ai déjà le dvd collector de Paris je t’aime et c’est bien suffisant.

Paris je t’aime. Paris, je te quitte. Tout doit disparaître et les visages familiers s’en vont aussi. Comme un signe supplémentaire de ce changement, ma boulangère préférée a pris sa retraite le 2 août. Dans trois ans, viendra le tour de la gardienne de mon immeuble. Trois ans : soit la durée moyenne de ma mission au Canada. Ce même 2 août, je lui ai fait mes adieux avant qu’elle parte en vacances au Portugal. Ce même jour, je quittai mes fonctions au bureau de Paris.

Mardi 7, j’ai couru comme un dératé pour finir les derniers cartons. Le come-back de ma mère venue jouer les inspectrices des travaux pas finis n’a rien arrangé à mon speed (1). Mercredi matin, les déménageurs étaient à l’heure, même un peu trop. Un grand alsacien dégingandé et édenté, aux cheveux noirs, et un allemand blond aux yeux bleu, plutôt potable celui-là.

Il y a toujours des abrutis qui se garent mal et là où il ne faut pas. Je me suis donc transformé en agent de la circulation, poteau de déviation, engueulant ces connards d’automobilistes parisiens qui feraient mieux de se branler plus souvent au lieu de s’acharner comme des malades sur le klaxon. J’ai même houspillé la blonde pervenche qui stationnait aux abords de ma rue dans une bagnole estampillée PPP (2). En mode total parano, je croyais qu’elle venait me chercher des noises. Bordel ! J’avais une autorisation de la PUP (3), merde ! Rien que d’y repenser, ça m’énerve.

Sous la drache, j’aurais pu attraper la crève, mais le Noni aidant il n’en fut rien, heureusement. Laissant les casques à pointe faire leur boulot, je suis allé reporter le matériel de la télévision par câble. Les commerciaux au téléphone sont des imbéciles. Ils m’ont promené loin en ville alors qu’une boutique à 300 mètres de chez moi pouvait récupérer le matos. Franchement, je ne suis pas fâché de partir de cette ville de m***.

DSCF1317.JPG (c) Zanzi


Je soupçonne la société de déménagement d’avoir gonflé la facture après que j’eus commis l’imprudence de dire que mon employeur prenait les frais à sa charge. C’est vrai jusqu’à un certain point. Le fait est que ces usuriers ont fait exploser mon budget. Résultat : 7 000 euros dans les lattes. Pour ce prix-là, ils ont intérêt à faire un travail impeccable. Et pour ce prix-là, ces salauds de déménageurs m’ont volé mes lunettes de soleil Emporio Armani !

Tout doit disparaître, et tout a disparu… ou presque. Maintenant, c’est à mon tour.


(1) Depuis, elle me gave d’anxiolytiques et nous nous sommes gravement disputés au point que j’ai hâte de la quitter pour ne plus jamais la revoir.
(2) Préfecture de Police de Paris.
(3) Police Urbaine de Proximité.


Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.
 
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Jeudi 23 août 4 23 /08 /Août 09:35
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Jeudi 23 août 4 23 /08 /Août 00:00


Fiche technique :
Avec Johan Libéreau, Salomé Stevenin, Florence Thomassin, Jean-Philippe Ecoffey, Aurélien Recoing, Claire Nebout, Pierre Perrier et Denis Flagoux. Réalisé par Anthony Cordier. Scénario de Anthony Cordier. Compositeur : Nicolas Lemercier. Directeur de la photographie : Nicolas Gaurin.
Durée : 102 mn. Disponible en VF.


 



Résumé :
A 17 ans, Mickael est capitaine de l'équipe de judo et prépare le bac. Tout irait bien si sa famille n'avait pas des problèmes d'argent chroniques. Et surtout s'il n'était pas étrangement tenté de partager sa petite amie, Vanessa, avec Clément, nouvellement débarqué, dont le père est devenu le sponsor de l'équipe.

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L'avis d’Oli :
Mickaël est en terminale, judoka et d'une famille sans le sou. Il est bien avec sa copine, Vanessa. Et puis fait la connaissance de Clément, le fils du gros entrepreneur local, et son nouveau remplaçant au judo. Tout va bien. Mais cette amitié se transformera en une certaine connivence, un triolisme façon 2+1, que Michaël ne va pas tarder à ressentir en 1+2. Système ternaire en « profiteur-liant-jaloux ». Antony Cordier, le réalisateur, va essayer de nous montrer à l'écran le ressenti de chacun, du jaloux en particulier.

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L'idée de départ est intéressante. Tout système ternaire est déséquilibré, nous vivons nos sentiments dans un espace à deux dimensions (soi, attirance de soi pour l'autre, attirance de l'autre pour soi), qui empêche, sauf heureux hasard, une stabilité à long terme d'une relation à trois, encore davantage si le troisième élément est perturbatif d'un équilibre antérieur. Les interactions des deux premiers avec le troisième seront inégales, et pour celui qui se sentira refoulé, les sentiments négatifs apparaîtront : jalousie, colère, envie de tout foutre en l'air. Une volonté de rupture, parfois soumise à une subjectivité trop déconnectée de la réalité. Et c'est encore plus facile quand le bac approche et quand la famille a ses problèmes.

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Idée intéressante, donc. Mais alors la réalisation n'est pas du tout à la hauteur. On vogue de clichés (une scène du dentifrice pathétique et superflue) en maladresses (mettre des produits de beauté haut de gamme dans la salle de bain d'une famille pauvre), le rythme est irrégulier, souvent lent, souvent chiant. Dès la première demi-heure, on sent que ça ne prendra pas. L'acteur principal, Johan Libéreau, manque de conviction, Salomé Stevenin s'en sortira bien mieux. La musique est imposante et pénible. Les personnages secondaires sont mal définis (sauf le père de Mickaël, seul personnage intéressant), tellement de flou dans un film qui manque déjà pas mal d'ambition.

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Alors certains voudront le voir pour une scène de triolisme qui ferait passer le dimanche soir sur M6 pour le Journal du Hard, d'autres aimeront voir les scènes de nudité sous la douche. Mais il est à craindre que la plupart se feront bien chier, comme moi.

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L’avis de Romain Le Vern :
Douches froides, c'est l'histoire d'un trio d'adolescents.
C'est également l'histoire de parents pauvres face à des parents riches. On y explore les problèmes cruciaux des jeunes gens de 17 ans : Comment supporter une mère qui coupe l'électricité à la maison pendant deux semaines ? Qui est le plus fort du judoka ou du karateka ? Peut-on reprocher à son père de trop picoler ? Comment perdre huit kilos en six semaines ? Comment faire sortir le reste d'un tube de dentifrice vide ? Y a-t-il vraiment des gens qui désirent les catastrophes ? Comment aller à l'hôtel faire l'amour à trois ?


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Douches froides, premier long-métrage d’Anthony Cordier, porte bien son titre. C'est un film déroutant parce qu’il ne répond à aucun critère auquel on serait tenté de le réduire. Déjà, il ne s’agit pas d’une simple radiographie d’ados d’aujourd’hui mais un film sur les différences sociales. Des différences (trop) clairement martelées entre d’un côté les riches qui écoutent Mozart et de l’autre, les prolos qui économisent l’électricité. Infime part de tous un tas de clivages manichéens déclinés de façon très caricaturale dans ce film qui aimerait sans doute lorgner vers le cinéma de Claude Miller mais ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes.

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Loin de céder à la frivolité, Antony Cordier instille de fausses zones d’ombre, de faux sous-entendus, de fausses ambiguïtés... Et n’enregistre finalement pas grand-chose du côté du tohu-bohu intérieur et de l’ambiguïté sexuelle. Ce qui est gênant dans Douches Froides, c’est que le réalisateur prétend donner un souffle neuf à la chronique ado alors qu'il n'aboutit qu'à l'effet inverse. La caractérisation démonstrative de ses personnages a vite fait de couler dans le plomb tout espoir de cinéma. Malgré des acteurs très justes (surtout le couple Florent Thomassin - Jean-Philippe Ecoffey), une accumulation pesante de saynètes maladroites... Dans le même registre, il n'est pas interdit de préférer La vie ne me fait pas peur, de Noémie Lvovsky. Ou alors de revoir Les Amants criminels, conte de fées sur l’homosexualité refoulée et même – encore mieux – Y tu mama Tambien, vrai film d’ado moins guindé et plus bandant.
Pour plus d’informations :
Par Oli et Romain Le Vern - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 22 août 3 22 /08 /Août 15:15
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mercredi 22 août 3 22 /08 /Août 09:39
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Mardi 21 août 2 21 /08 /Août 09:29


Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Lundi 20 août 1 20 /08 /Août 10:25
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Lundi 20 août 1 20 /08 /Août 00:00


Fiche technique :

Avec Ariane Ascaride, Jonathan Zaccai, Jimmy Tavares, Hélène Surgere, Lucas Bonnifait, Nicolas Pontois, Frédéric Sendon, Marcelle Lamy, Frédéric Voldman, Aliette Colas, Hanako Bron, Camille Dumalanede et Magali Hervieu. Réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Scénario de Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Directeurs de la photographie : Matthieu Poirot-Delpech et Pierre Milon. Musique : Philippe Miller.
Durée : 97 mn. Disponible en VF.

 



Résumé (dos du dvd) :

Pour filmer ses entraînements de patinage artistique, la grand-mère d’Etienne lui offre un caméscope. L’adolescent se met alors à enregistrer sa vie quotidienne avec ses amis et sa mère, à Rouen, sans voyeurisme, par jeu et pour se constituer des souvenirs. S’il s’intéresse de près à un de ses professeurs, c’est, croit-il, parce qu’il serait un compagnon idéal pour sa mère. La relation qui s’installe entre eux lui donne rapidement raison, mais lui fait aussi découvrir que son propre désir était plus ambigu qu’il ne le croyait.

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L’avis de Shangols :
Ma vraie Vie à Rouen
me réconcilie franchement avec les Martineau/Ducastel, après l'expérience éprouvante de Crustacés et Coquillages (j'ai vu leurs films dans le désordre). Celui-ci est un film franchement intéressant, au niveau purement formel en tout cas.
Un jeune gars, patineur de haut niveau, ado soucieux des mêmes choses que les autres ados (les copains, l'amour, le sexe, le beau-père, la maman...), se voit offrir une caméra vidéo, et tente de filmer sa vie, dans son quotidien le plus banal aussi bien que dans ses drames et ses doutes. Par ce dispositif très simple, tout le film étant tourné par cette caméra légère, les réalisateurs réussissent parfaitement à montrer un cinéaste en train de se faire. Les images montrées, de mieux en mieux maîtrisées, cadrées, intéressantes, au fur et à mesure du film, donnent une nette impression que, en même temps que Etienne raconte sa vie, il trouve les moyens esthétiques de la raconter. On assiste donc à toute une « naissance » du cinéma, des plans heurtés et accidentels du début aux très jolis cadres sensibles de la fin.

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Etienne tente tout ce qui fait le cinéma : caméra emportée sur son vélo, caméra cachée, image par image, gros plans, travellings, raccords subtils, décadrages, regards caméra, et surtout mise en scène progressive de son monde (il fait « jouer » sa mère, filme son copain en train de dire du Corneille, traque ses souvenirs d'enfance par la seule magie du plan...). Le journal intime et maladroit de l'adolescence devient un plaidoyer de plus en plus adulte sur la différence et le monde moderne (une manifestation anti-Le Pen réelle, de longs plans d'ouvriers qui déchargent des camions, etc.), jusqu'au coming-out final : tout cela n'a servi qu'à dévoiler l'homosexualité du filmeur. Ce qui est montré est mis parfaitement en parallèle avec la façon dont on le montre. Bien vu : Martineau et Ducastel ont compris que le cinéma montre non pas le filmé, mais le filmeur. Les quelques scènes où un autre personnage attrape la caméra d'Etienne sont révélatrices : il n'est pas acteur, il est metteur en scène de sa vie, et sa caméra-stylo ne sert qu'à filmer son intimité la plus profonde.
Le film rappelle souvent le superbe Ten de Kiarostami, par cette tentative, vaine bien sûr, d'effacer le réel metteur en scène pour laisser le champ libre à la caméra seule. On sent que c'est effectivement le jeune acteur qui filme la plupart des scènes (on voit son ombre se profiler sur le paysage). Mais le film arrive à se retourner complètement, par une mise en abîme subtile et intelligente : petit à petit, les deux réalisateurs reviennent à l'attaque. C'est bien Ducastel/Martineau qui filment Etienne qui filme sa vie.
Alors bien sûr, le scénario du film est un peu trop écrit pour être sincèrement crédible, trop pensé pour donner vraiment cette impression de direct. Bien sûr, les acteurs sont bien souvent mauvais (Hélène Surgère surtout, qui a du mal à trouver le naturel de la chose), mis à part Ascaride, très émouvante. Bien sûr, cette métamorphose de l'ado en homo assumé est un peu cousue de fil blanc. Mais Ma vraie Vie à Rouen reste une très belle expérience formelle, quelque chose entre un bel hommage au cinéma et une expérimentation contemporaine. Chapeau bas.

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L'avis de Mat :
Ma vraie vie à Rouen est un film hybride, une première, une expérimentation de part le choix de la réalisation. La caméra des réalisateurs se confond en effet avec le caméscope offert à Jimmy Tavares qui joue Etienne dans le film. Un concept original que les deux réalisateurs français vont utiliser de bout en bout de leur film. Celui-ci commence donc avec la mise en marche du caméscope, clos une scène prématurément avec l’arrêt du caméscope, saute une période à cause d’une réparation nécessaire au caméscope, bref Etienne est LE réalisateur de ce film, c’est lui qui détient la caméra, c’est lui qui montre aux spectateurs ce qu’il a envie de montrer... jamais dans l’histoire du cinéma on a été aussi loin pour traduire à l’écran la vie d’un personnage. Et donc jamais dans l’histoire du cinéma on a été aussi proche du héros d’un film. Il met en scène sa vie sous nos yeux ébahis !

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Alors bien sûr, le contenu de l’histoire doit nous satisfaire pour adhérer totalement au film. Sur le fond, la partie la plus intéressante est celle où Etienne se cherche en amour. L’homosexualité est l’un des combats mené tambour battant par Ducastel et Martineau. Etienne est un personnage presque autobiographique : Olivier Ducastel ayant passé son enfance à Rouen et Jacques Martineau ayant pratiqué le patinage artistique ! S’inspirant de souvenirs, ils ont construit un ado qui leur ressemble avec un entourage qu’ils ont connu... L’adolescence étant la période de grands chamboulements intérieurs, d’affirmation de soi, de découverte de son corps : tout était bon pour parler de l’amour à cet âge là.
Deuxième engagement pour Ducastel et Martineau : la lutte contre le Front National. Alors que les scènes de réactions à l’élection présidentielle 2002 étaient déjà en boîte, la "surprise" de voir le FN en deuxième position à la suite du premier tour, remet en cause totalement ce qui a déjà été tourné... Appelant en urgence Jimmy Tavares, Ducastel et Martineau (avec Ariane Ascaride, le chef op’ et le preneur de son) s’engouffrent dans les immenses bains de foule venus manifester leur opposition au groupe d’extrême droite. Une vraie manifestation dans un film qui devient engagé, c’est fort et beau à la fois.

Pour plus d’informations :

Par Shangols & Mat - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Dimanche 19 août 7 19 /08 /Août 09:34




La bannière et la vidéo sont (c)
Films entre potes
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Laurent himself.
Un grand merci à l'équipe de G !
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : G ! et FOUP
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Samedi 18 août 6 18 /08 /Août 09:21




La bannière et la vidéo sont (c)
Les Dames de l'Immeuble
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Niko himself.
Un grand merci à toi, Niko !
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : Niko perd les pédales !
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Samedi 18 août 6 18 /08 /Août 09:14




La bannière et la vidéo sont (c)
Les Dames de l'Immeuble
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Niko himself.
Un grand merci à toi, Niko !
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : Niko perd les pédales !
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