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Lundi 24 septembre 1 24 /09 /Sep 08:40
Par Daniel C. Hall - Publié dans : HISTOIRE DE L'HOMOSEXUALITÉ
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Dimanche 23 septembre 7 23 /09 /Sep 09:31


episode-14.jpg Cliquez sur l'image pour voir l'épisode


La bannière et la vidéo sont (c)
Films entre potes
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Laurent himself.
Un grand merci à l'équipe de G !
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : G ! et FOUP
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Samedi 22 septembre 6 22 /09 /Sep 10:13
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Au bar ou à la maison ? est (c) Virgil Renée Créations. Tous droits de diffusion sont réservés.
Les bannières, logos et vidéos sont déposés et (c) Virgil Renée Créations.
La diffusion de la série sur Les Toiles Roses a été autorisée par Virgil himself. Qu'il en soit remercié.
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : Au bar ou à la maison ?
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Vendredi 21 septembre 5 21 /09 /Sep 08:30
  

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Fiche technique :

Avec Damir Badmaeu, Lubov Tolkalina, Evgeny Koryakovsky, Victor Shevidov, Valentina Mankhadykova, Anatoly Mankhadykov, Yuri Askarov et Irina Grineva. Réalisé par Olga Stolpovskaya et Dmitry Troitsky. Scénario de Olga Stolpovskaya. Directeur de la photographie : Alexandr Simonov. Compositeur : Richardas Norvila.
Durée : 83 mn. Disponible en VO et VOST.

 


Résumé :
Comédie d’amour sur la vie des jeunes gens à Moscou aujourd’hui. Vera, qui travaille comme speakerine à la télévision, fait la connaissance de Timofey, un jeune homme séduisant, employé dans une agence publicitaire. Elle tombe amoureuse de lui et par chance, ses sentiments sont payés de retour. Timofey est lui aussi amoureux de Vera. Ils ont beaucoup de points communs : ils touchent tous deux un salaire de misère, ils travaillent comme des bêtes et ils sont stressés.

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En ce qui concerne le stress, leur liaison a un effet optimal sur Vera et Timofey. Rien d’étonnant à ce que leur amour réciproque devienne de jour en jour plus fort. Et puis vient le jour où ils fêtent le premier anniversaire de leur rencontre. Heureuse et de bonne humeur, Vera rentre à la maison pour y trouver Timofey au lit avec Uloomji, un jeune Kalmouk. À partir de là, le contrôle de la suite des événements semble totalement échapper à nos deux héros …

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L'avis de Jean Yves :
Il ne faut surtout pas s’attendre, en découvrant Je t’aime toi, à voir un film militant. Le premier film gay russe est tout sauf cela puisque ses réalisateurs ont voulu avant tout signer une comédie mode et moderne, rapide et un peu clinquante, propre à séduire le grand public hétéro comme les homos, bref les spectateurs les plus occidentalisés des villes à qui elle tend un miroir très aimable : son petit succès dans la quinzaine de villes où le film est sorti prouve qu’ils ont d’ailleurs touché leur cible.

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Deux des héros de ce triangle amoureux inédit, la très jolie Vera et le fringant Timofey, font partie de cette élite de nouveaux riches sans complexe vivant des médias et habitant de beaux appartements dans de beaux quartiers d’un Moscou qui pourrait être New York ou Paris (avec ses fêtes pédés, sa tolérance chic, ses fringues élégantes…). Ils tombent vite amoureux l’un de l’autre, bien qu’il lui ait parlé de son homosexualité.

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Et voilà que surgit la troisième pointe du trio, la plus originale, la plus intrigante, la plus novatrice : Uloomji, jeune Kalmouk (la seule peuplade bouddhiste de la fédération russe) débarqué de sa province lointaine pour travailler au zoo. Uloomji est un naïf qui a toujours vécu à l’écart de la modernité : son effarement face aux distributeurs de billets dit assez à quel point Moscou n’est pas la Russie profonde ! Sûr, dès leur première rencontre (un accident…), de ce qu’il éprouve pour Timofey, Uloomji ne va jamais hésiter dans son amour : et même les manœuvres de sa famille qui le fait interner n’y changeront rien.

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Toute la force du film tient dans l’obstination têtue et lumineuse de ce personnage sans complexes, sans freins moraux, sans préjugés, pour qui l’amour ne se discute pas. Il est la lueur d’espoir de ce conte de fées qui se termine, comme de bien entendu, autour d’un berceau sur lequel sont penchés les trois parents du nouveau né.
Oui, il y a une scène gay en Russie. Enfin, à Moscou plutôt, et dans quelques grands centres urbains. Car pour ce qui est de l’immensité de l’ex-empire soviétique, c’est peu dire que l’homosexualité n’y est pas à la mode et que l’homophobie primaire y a pignon sur rue. Le cas de la capitale est donc à part…

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L’héritage communiste pèse lourdement sur la société russe et la répression dont furent victimes les homosexuels a laissé des traces : stigmatisés par la propagande, passibles de lourdes peines de prison, considérés comme des malades mentaux ou comme des symptômes de la décadence occidentale, il leur a fallu attendre la fin des années 80 avec la "perestroïka" puis la fin du régime soviétique pour voir le carcan législatif se desserrer. Mais la loi n’est pas tout, loin de là, et ce sont surtout les mentalités qu’il s’agit désormais de faire évoluer… C’est un des buts que ce sont fixés Olga Stolpovskaya et Dimitry Troitsky, les réalisateurs de Je t’aime toi dont le prochain projet porte sur un couple de femmes dans l’URSS des années 70. « Bien sûr, Je t’aime toi est le premier film gay russe mais, au-delà de ça, c’est d’abord le portrait d’une société complexe, celui d’une nouvelle société en pleine transformation où, avec de nombreuses contradictions, tout est en évolution : le travail, la consommation, les mœurs, le désir. »

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Ils n’ont pas tort, en tout cas si on en croit des sondages qui montrent, à propos des homosexuels, des progrès notables quant à leur acceptation : là où, en 1989, 33 % des Russes disaient qu’il fallait « les liquider », 30 % « les isoler » et 6 % « les soigner » (seuls 10 % proposant de « les laisser vivre en paix »), ils sont désormais 41 % à considérer les homos comme « plus ou moins normaux » et le total de ceux qui préconisent de les isoler ou de les soigner est tombé à 48 % ! On est certes toujours très loin du compte mais il semble qu’il ne faille plus totalement désespérer du pays de Vladimir Poutine.

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Les multiples embûches rencontrées par les auteurs de Je t’aime toi viennent rappeler cette situation. « Pour le financement, nous avons cherché des fonds pendant quatre ans, discuté avec un nombre inimaginable de producteurs et avons été beaucoup critiqués. Finalement, cela nous a aidés. Nous voulions absolument tourner ce film alors nous en sommes devenus les producteurs. Nous voulons d’ailleurs remercier les distributeurs venus de partout — et notamment tout le personnel de Media Luna entrecroisement et Antiprod en France — qui nous ont aidé à mener à bien ce projet. Le film n’aurait pas vu le jour sans l’aide et le soutien de nos amis. » Mais l’argent n’est pas tout, et une fois les 300 000 dollars réunis, les difficultés étaient loin d’être terminées. « Quel cauchemar de trouver un jeune acteur russe prêt à jouer un rôle bisexuel ! Et ce fut encore plus dur de trouver une personne d’origine asiatique pour interpréter un personnage gay. »

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La vraie spécificité de Je t’aime toi est en effet de ne pas se cantonner aux nouveaux riches occidentalisés des grandes villes pour qui la sexualité n’est pas vraiment un problème mais bien d’introduire un personnage homo venu d’une province reculée de la Russie et de le confronter tant à son désir qu’à l’homophobie ambiante, celle de sa famille notamment. En cela, cette comédie de mœurs est un sacré pas en avant.

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L’avis de Francis Lamberg :
Uloomji, un jeune péquenot Kalmouk, débarque à Moscou. Pour lui, tout droit venu de sa Russie profonde, la capitale est pleine d'exotisme et d'embûches. En explorant la grande ville et en découvrant ses us, il a la révélation de son homosexualité. Timofei, un yuppie moscovite aux dents longues qui travaille dans la publicité, rencontre Vera, une célèbre présentatrice du JT. Ils tombent amoureux l'un de l'autre… Timofei est complètement intégré au nouveau système russe post-communiste et néo-libéral, dont le but premier est de faire de l'argent.
Vera est très absorbée et prise par son travail. Elle souffre d'une boulimie alimentaire très sexuellement orientée.
Un jour, Uloomji entre accidentellement (au sens premier) dans la vie de Timofei. Le Kalmouk mal dégrossi et sans manières (au propre et au figuré) va bouleverser les certitudes et les sentiments du golden boy. Cette rencontre va provoquer maints questionnements des uns et des autres sur leurs vies et leurs envies. Un triangle amoureux va se former tant bien que mal, et finira par se consolider. Je t'aime toi est le premier film russe à parler ouvertement d'homosexualité.

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Les réalisateurs admettent avoir procédé à une certaine auto-censure afin que le film puisse toucher un large public. La plupart des faits sont réels mais romancés. Ils ont été inspirés d'une histoire semblable qui est advenue à Olga Stolpovskaya, la scénariste et co-metteuse en scène.
Quasiment chaque séquence de ce film est propulsée par une mise en scène parfois surprenante mais toujours à propos. Tous les acteurs sont admirables. Damir Badmaev, le jeune avocat sino-russe qui interprète le Kalmouk est épatant de naturel et de sauvagerie contenue, qui se lâche quand il le faut. La fascination réciproque et connotée sexuellement que se portent Uloomji et Timofei est exploitée avec maestria dans le scénario, et avec inventivité dans la réalisation. Le jeune Kalmouk, avec ses airs et ses actes de jeune chien fou, incarne, l'âme de la vieille Russie, rurale et périphérique… malgré le fait qu'il soit homo. Chose que la vieille Russie n'est pas prête à admettre, nous en avons plus que confirmation par les temps qui courent. L'innocence voire la puérilité de Uloomji, la pureté des sentiments de Timofei, Vera et Uloomji, donnent à voir une homosexualité déculpabilisée et naturelle. Ce film russe qui aborde ouvertement et positivement la bisexualité et l'homosexualité est à mes yeux un film plus courageux, plus essentiel et même plus universel que Brokeback Mountain !

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Extrait :
- J'ai entendu crier !
- C'est mon ami, il a fait un cauchemar.
- Je l'ai entendu crier des mots d'amour.
- Il a fait un cauchemar qui parlait d'amour.
Pour plus d’informations :
Par Jean Yves & Francis Lamberg - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Vendredi 21 septembre 5 21 /09 /Sep 08:05
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Jeudi 20 septembre 4 20 /09 /Sep 08:19
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Mercredi 19 septembre 3 19 /09 /Sep 11:33
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Fiche technique :

Avec Dimitris Katalifos, Vassilis Diamandopoulos, Mayia Lyberopoulou, Giorgos Moskidis, Mirto Alikaki, Alexandros Koukos, Joulia Souglakou, Lakis Lazopoulos et Alexis Damianos. Réalisation : Iannis Smaragdis. Scénario : Iannis Smaragdis, Dimitris Nollas, Dimitris Katalifos & Stelios Rogakos. Images : Nikos Samragdis. Décors : Damianos Zarifis. Montage : Yannis Tsitsopoulos. Musique : Vangelis.
Durée : 85 mn. Disponible en VO et VOST anglais.



Résumé :
Sur son lit de mort, à l’occasion de la visite inopportune d’un jeune écrivain qui prépare un livre sur lui, le poète Constantin Cavafy se souvient. Tandis que son visiteur lui lit des extraits de son ouvrage, le vieil homme se laisse aller à ses souvenirs. Il se rappelle de son cheminement, de son évolution jusqu'à atteindre les plus hautes sphères de l'expression poétique. Ses songes lui font revivre des bribes de sa vie à Alexandrie, sa découverte précoce de son homosexualité, ses voyages en Grèce et à Constantinople qui lui ont permis d'approcher la sensualité des cultures antiques et de mener une vie tout en passions et pulsions érotiques.

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L’avis de Bernard Alapetite :

Cavafy
se veut plus une évocation qu’une biopic du poète grec d’Alexandrie (1863-1933). Lorsque le film commence, Cavafy est sur son lit de mort, en flash-back de belles images évoquent son évolution poétique, ses voyages en Grèce et à Constantinople où il découvre la sensualité du monde antique, mais aussi sa vie médiocre de petit fonctionnaire. Mais c’est surtout l’homosexualité, vécue douloureusement, du poète qui a intéressé le réalisateur. Si bien que sa vie ne semble être qu’un long parcours peuplé d’éphèbes velus, plus sortis des tableaux de Tsarouchis (pour mieux comprendre, faites un tour sur ce superbe site) que des œuvres du poète présentées ici comme les visions fugitives d’un milord dédaigneux et blasé.

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Pour sans doute éviter de faire prononcer à l’écrivain des propos triviaux, Smaragdis en a fait un personnage aphone en raison du cancer de la gorge qui le mine. Il n’existe ainsi que par le regard qu’il pose autour de lui et les désirs qui s’y expriment. Cet artifice de mise en scène contraint Dimitris Katalifos, qui joue le rôle titre, à forcer ses mimiques, jouant comme au temps du muet, le transformant en un hébété silencieux et grimaçant. Ce qui est d’autant plus gênant que l’acteur est très laid, certes le vrai Cavafy n’était pas un adonis (on possède de nombreuses photos de lui) mais il était tout de même moins moche que Dimitris Katalifos. Cette erreur de casting compromet tout le film à l’ambition estimable.

Le film est remarquablement photographié, avec un goût du baroque qui rappelle l’Anglais Derek Jarman ; le réalisateur mélange bribes de mémoire et fantasmes, malheureusement ces belles images aux couleurs chaudes sont nappées de la trop présente musique sirupeuse de Vangelis.

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Le réalisateur rend bien la complexité du personnage de ce petit fonctionnaire qui, comme son homologue portugais Fernando Pessoa, a vécu une vie apparemment rangée. Durant plus de trente ans, il a rempli chaque jour sa tâche d'employé au ministère de l'Irrigation. Cet homme à l'allure de courtier levantin était, par ailleurs, un client assidu des bordels de garçons. Ce dernier aspect de sa personnalité n’est pas oublié par le cinéaste. Vis à vis de son œuvre, son attitude était proche de celle de E. M. Forster qui n’a voulu faire paraître Maurice (magnifiquement adapté au cinéma par James Ivory) qu’après sa mort. E. M. Forster a tracé ce portrait du poète grec : « Un gentleman grec en chapeau de paille, debout, dans une position légèrement oblique par rapport au reste de l’univers. »

Napoléon Lapathiotis, autre poète grec homosexuel, a bénéficié en 1985 d’une biopic, Meteor kai skia, de Takis Spetsiotis.

Le film traduit bien l'expression lyrique de son amour pour les jeunes gens, étrangère à toute fausse pudeur, qui transgresse le puritanisme de son époque mais qui demeure pour Cavafy, tout au long de sa vie, un facteur de désarroi auquel s’ajoute l’amertume de sa sensation d’être déclassé socialement.

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Lors de sa sortie, curieusement le critique de Télérama se demandait pourquoi Cavafy est considéré comme le plus grand poète grec moderne ! Pour s’en convaincre, il suffit pourtant de lire et de relire Présentation critique de Constantin Cavafy suivie d’une traduction de ses poèmes par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras aux éditions Gallimard (1958).

Voici un court poème extrait de ce livre qui me parait, plus que ma prose, évocateur de l’art du poète et du cinéaste qui a essayé de le ressusciter :


Désirs

« Les désirs qui passèrent sans être accomplis, sans avoir obtenu une des nuits du plaisir ou un de ses lumineux matins, ressemblent à de beaux cadavres qui n’ont pas connu la vieillesse, et qu’on a déposés en pleurant dans un magnifique mausolée, avec au front des roses et aux pieds des jasmins. »

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D’autres traductions des poèmes de Cavafy existent comme celles de George Papoutakis aux Belles Lettres ; parfois, elles offrent quelques poèmes supplémentaires à ceux présentés par Marguerite Yourcenar. L’intégrale de l’œuvre de l’écrivain est difficile à établir car il n’a publié de son vivant ses textes que dans des revues. Dans Poèmes anciens ou retrouvés aux éditions Seghers (1978), traduit par Gilles Ortlieb et Pierre Leyris, on peut lire celui-ci qui pourrait avoir été écrit hier :


Tel

« Sur cette photographie obscène qu’on vendait

à la sauvette dans la rue (pour que la police n’y voie goutte)

sur ce cliché pornographique

comment a pu venir pareil visage de rêve ;

comment, toi, es-tu venu là ?

Qui sait quelle vie abjecte et crapuleuse tu dois mener,
dans quel sordide entourage tu devais être
quand tu as pris la pose pour qu’on te photographie,
qui sait quelle âme de bas étage tu dois avoir.
Mais avec tout cela et pire encore, pour moi tu restes
le visage de rêve, la figure
façonnée en offrande à l’amour grec –
tel tu restes pour moi, tel te dit mon poème.
 »

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Iannis Smaragdis est né en Crète en 1946. Il étudie la mise en scène et les sciences de la communication à Paris. Il enseigne pendant de longues années le cinéma et les sciences de la communication dans des écoles de cinéma et des universités grecques. Auteur d'un essai, il réalise son premier long métrage en 1975 Cellule zéro, suivent Bonne nuit, monsieur Alexandre (1981) , Le Chant du retour (1983) et Cavafy (1996).

Cavafy de Iannis Smaragdis est une évocation lyrique de la vie du grand poète grec. C’est admirablement tourné par la caméra exceptionnelle de Nikos Smaragdis dans les décors superbes de Damianos Zarifis sur un rythme un peu trop indolent.
Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 19 septembre 3 19 /09 /Sep 09:35
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Mardi 18 septembre 2 18 /09 /Sep 10:19
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Les humeurs mensuelles de Bernard Alapetite


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Il y a bien longtemps que j’ai découvert le travail de Pierre et Gilles exposé sur des cimaises ; ce fut lors de leur deuxième exposition personnelle, en novembre 1986, à la galerie Samia Saouma. J’ai inexplicablement raté la première, en 1983, à la galerie Texbraun que pourtant je connaissais pour y avoir découvert Bruce Weber. Chez Samia Saouma, ce n’était pas vraiment somptueux et j’avais eu du mal à trouver la galerie bien cachée dans les parages de la Samaritaine. Que de chemin ils ont parcouru pour parvenir jusqu’à la galerie nationale du Jeu de paume où sous le titre double je, on peut admirer la rétrospective de leur œuvre, jusqu’ au 23 septembre.

Gays et vivant en couple, ces deux artistes ont toujours présenté, sans ostentation mais fermement, leur travail comme le fruit de leur amour, né en 1976 d’un coup de foudre à la fête donnée par Kenzo pour l'inauguration de sa boutique parisienne de la Place des victoires. Ils n’ont eu de cesse ensuite que de surtout magnifier l’homosexualité, rarement de manière évidente, sinon dans la plupart de leurs autoportraits communs ou dans une pièce comme Romance de 1985, mais souvent de façon indirecte par la sensualité de leurs photos peintes qui transforment leurs modèles en icônes désirables mais toujours tenues à distance du spectateur par la mise en scène référencée, étonnamment inventive, de leurs images.

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Il ne faudrait pas oublier que l’œuvre de Pierre et Gilles a eu une fonction, si ce n’est subversive, du moins provocatrice. C’était avant le coming out, avant que les gays ne deviennent une communauté et un pouvoir économique. Les images de Pierre et Gilles bousculent les tabous de la société sous des airs légers : couleurs saturées et pimpantes (surtout à leurs débuts, aujourd’hui la palette s’est obscurcie), étoiles, poissons, fleurs... Une naïveté et une insouciance assumée pour mieux aller à l'essentiel.


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L’essentiel... pourtant plus haut j’évoquais la galerie Texbraun, un beau lieu qui fut malheureusement éphémère en raison du décès prématuré, causé par le sida, de ses deux créateurs, et je ne vois aucune allusion au sida dans toute la production de Pierre et Gilles, alors que d’une part, ils n’ont pas hésité à embrasser de grands thèmes tragiques comme la déportation des homosexuels par les nazis avec Le Triangle rose ou la guerre en Irak avec Iraq war ; d’autre part, il est indéniable que cette kyrielle d’images est aussi une traversée, certes par des chemins de traverse, de l’histoire et de la sensibilité gay de ces trente dernières années ; enfin, on sait que Pierre et Gilles, par leur participation et leurs dons d’œuvres lors de ventes au bénéfice d’associations aidant les malades, sont tout sauf insensibles au fléau… il n’en reste pas moins que cette absence devrait interroger le visiteur...

Je ne suis pas sûr que beaucoup de ceux qui vont aller voir double je 1976-2007, la somptueuse rétrospective du Jeu de paume où l’on peut voir plus de 130 pièces sélectionnées parmi les plus incontournables sur les 700 environ que compte leur production, dont pour la première fois, tous leurs autoportraits depuis 1977, aient conscience de la diversité de l’œuvre.  Elle se vérifie pourtant à chaque tableau. Alors que l’on sait que la libido, et la libido homo spécifiquement, me semble-t-il, se fixe sur un type particulier de physique et ceci parfois dans les moindres détails de celui-ci, par la diversité anatomique des modèles choisis par nos deux admirateurs de jeunes corps mâles. Ils nous en offrent un éventail quasi exhaustif : bruns, blonds, noirs, jaunes, bronzés, pâles, fins, musclés, fessus, imberbes, barbus, circoncis ou non... rien ne manque dans ce grand magasin de la beauté éphébique qu’est l’œuvre de Pierre et Gilles. Mais ce serait un crime contre l’intelligence de la réduire à cela. Les femmes ne manquent pas, en majestés ou lascives, ingénues ou salopes... Mais ces corps iconifiés (jamais l’expression icône gay ne s’applique mieux qu’aux mises en écrin que sont les images dans lesquelles ces diaboliques duettistes font subir souvent des cures de jouvence et des liftings miraculeux à nos stars qu’aucun de nos docteurs Mabuse de la chirurgie esthétique n’oserait imaginer) dessine le panthéon des trente dernières années du gay parisien moyen. Les tableaux sont d’abord une mise en situation, une mise en scène autour de la personne à iconifier. Une mise en scène que l’on a vu se complexifier au fil du temps.

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Ils puisent leur inspiration aussi bien dans les mythes gréco-romains, même les moins célèbres comme cette légende d’Arion qui nous vaut une de leurs plus belles réalisations de 2007, que dans le fond biblique, l’Histoire de France, la vie des saints ou leurs voyages quand ce n’est pas le fronton de l’Olympia. Si la culture populaire, qu’elle vienne d’Europe ou d’Asie, est à l’origine de nombreuses œuvres, ils revisitent aussi la culture classique comme le montre la série de la mort d’Abel, inspirée par la sculpture d’Emile Feugère des Forts que l’on peut voir au musée d’Orsay (une confrontation entre les deux œuvres y a été organisée au printemps dernier).


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Autant de figures du patrimoine culturel qu’ils détournent, recyclent avec malice pour le plaisir de nos yeux, tout en délivrant indirectement un message politique. Ce dernier passe mieux lorsqu’il est crypté à l’aune des mythes comme dans David et Jonathan que lorsqu’il est directement asséné comme dans Vive la France. Pierre et Gilles sous des dehors légers parlent aussi du monde qui les entoure. Ils ne sont pas imperméables à la triste actualité : guerres, pollution, misère... Leurs images pimpantes délivrent des messages de tolérance mais avec moins de hargne que Gilbert et George avec qui ils ont bien des points communs, à commencer par l’utilisation conjointe de la peinture et de la photographie.

Le rituel opératoire est immuable. Pierre photographie. Puis Gilles peint, retouche l’image. Chaque tableau est préparé avec minutie comme ils l’expliquent : « C'est du sur-mesure. On construit l'idée sur un modèle que l'on a envie de photographier. On commence toujours par de petits dessins. On décide de la coiffure, du stylisme, puis on construit le décor et on met au point l'éclairage. Le jour de la prise de vue, tout est prêt. On passe souvent un très bon après-midi. La photo faite, Gilles peint dessus. Pourquoi ? Parce que la peinture équilibre les choses et les idéalise aussi. » Après que leur envie de travailler sur une personne se soit cristallisée. Gilles fait un dessin qui sera la base de discussion pour la création des décors, des costumes et du maquillage. La photographie est réalisée à l'atelier, où le modèle vient poser au milieu du décor ; elle donne lieu à un tirage unique, qui est ensuite peint. L'œuvre n'est vraiment achevée qu'après création d'un encadrement spécifique, conçu par les artistes comme une extension de l'image. Depuis peu, les clichés sont numérisés et retouchés par couches successives de peinture et de glacis afin d’atteindre, par un surcroît de réalité, l’image parfaite. Enfin, elle est imprimée sur toile. La technologie numérique permet paradoxalement aux artistes de s’approcher plus encore de cette tradition picturale classique, à laquelle l’œuvre est si fortement attachée qui doit beaucoup aussi à la grande tradition des retouches enjolivantes, hier du studio Harcourt et aujourd’hui toujours en vigueur dans les studios photographiques des pays d’Orient, en particulier l’Inde, où le couple a souvent voyagé. Les deux artistes utilisent de plus en plus, pour la mise en valeur de leurs modèles qui, célébres ou inconnus, ne font qu’endosser un rôle, le leur ou un autre, toutes sortes d’objets extraits du caravansérail pour bibelots qui leur sert de nid qui, lorsque j’eus le privilège d’y être introduit m’évoqua la demeure extravagante de Pierre Loti à Rochefort, par la prodigieuse accumulation d’images et d’objets dévorant la moindre place disponible de ce vaste espace. Il est amusant de repérer les accessoires qui musardent d’image en image.

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J’ai par deux fois été invité à me rendre dans la thébaïde colorée des maîtres. À chaque fois j’y fus annoncé par le jappement joyeux de deux chiens, puis accueilli par le sourire de mes hôtes. Pendant qu’ils me guidaient vers une grande pièce où nous attendait le café convivial, j’eus la surprise d’être survolé par un petit perroquet vert en qui je reconnus l’oiseau juché sur l’épaule d’Etienne Daho sur la pochette de l’un de ses premiers disques.


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Ces visites avaient pour but de leur demander de bien vouloir créer une image dont la reproduction servirait de visuel pour la jaquette du DVD d’un film que je produisais. En ce qui concerne la captation de Vie et mort de Pier Paolo Pasolini, ils furent d’emblée favorables à retravailler avec Salim Kechiouche qu’ils avaient déjà photographié autour du film de François Ozon,Les Amants criminels. On peut ainsi voir dans l’exposition les tableaux qui s’y rattachent, Les Amants criminels, Alice et Luc, Le renard et Said, ces deux dernières avec Salim.

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Néanmoins, avant de prendre une décision, ils voulurent voir la pièce qui serait le support de leur travail. On voit là tout le sérieux et la vigilance des deux artistes. Conquis par le texte et le jeu des acteurs, ils firent la photo espérée pour laquelle je ne donnai aucune indication et que je ne suis pas peu fier de voir exposer au Jeu de paume, étant à l’origine d’une telle réussite.

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J’eus moins de chance avec ma deuxième requête. Reçu avec autant d’amabilité, j’étais cette fois accompagné par Benoît Delière que je venais de diriger dans Comme un frère. Je leur demandai de faire une image balnéaire, à leur convenance, du garçon. Ils posèrent de nombreuses questions à Benoît puis le firent se déshabiller pour jauger sa plastique. Je leur fis parvenir ensuite le premier bout à bout du film. Malheureusement l’image rêvée ne se fit pas, mais cette démarche me confirma avec quel soin ils envisageaient un travail, tenant à connaître la personne qu’ils auraient à mettre en scène et ne se préoccupant pas seulement que de son physique.

J’eus d’autres expériences professionnelles avec Pierre et Gilles qui furent également riches d’enseignements. Lorsque j’acquis les droits pour l’édition en DVD de l’émouvant documentaire Paragraphe 175, il me sembla évident que le Triangle rose de Pierre et Gilles n’en pouvait être que la jaquette. Ils furent très heureux de ma proposition et l’affaire fut faite. Lors de la parution du DVD, le distributeur pour la France auquel j’avais acheté les droits vidéo me téléphona, furieux, me disant qu’il était inadmissible d’avoir accolé à un tel film une image aussi racoleuse !!! Par cette réaction, on peut mesurer que l’œuvre de Pierre et Gilles continue à déranger dans bien des milieux. Et s’ils sont parmi les artistes français les plus cotés et aussi les plus populaires, ils sont loin de faire l’unanimité dans le milieu de l’art, non seulement par l’homo-érotisme qui se dégage de leur production mais aussi du fait que leur travail se rapporte aussi bien à la photographie qu’à la peinture (Gilbert et George connaissent les mêmes problèmes). Il n’y a qu’à voir le peu de tableaux de Pierre et Gilles achetés par les instances nationales de l’art, que ce soit les musées ou les FRAC. L’honneur français est sauvé par les acquisitions privées, en particulier par celles de François Pinault que Pierre et Gilles ont portraituré en Capitaine Nemo, qui comme pour Rebeyrolle se montre plus perspicace que l’État.

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Lors de la réalisation de la captation de la pièce Vincent River, je visualisai immédiatement quel chef-d’œuvre Pierre et Gilles pourraient réaliser à partir de celle-ci. Je m’en ouvris aux protagonistes de la pièce, arguant que si la belle affiche réalisée par le talentueux Vincent Flouret était parfaite pour le théâtre, elle me semblait moins idéale pour un DVD. Devant la levée de boucliers unanime, je fis presto marche arrière. Je pense toujours qu’il y a là matière à merveilles, qu’en pensez-vous Pierre et Gilles ?


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L’exposition bénéficie du lieu exceptionnel du Jeu de paume qui a été récemment rénové. Pierre et Gilles ont pris un soin méticuleux et jubilatoire à nous offrir la meilleure part de leur œuvre qui est indissociable de leur vie et de leur univers quotidien. Ils nous accueillent, dès l’entrée, avec une installation pleine de fleurs artificielles et de boules de Noël dans laquelle ils se sont représentés en cosmonautes. La commissaire de l’exposition, Elena Geuna décrit ainsi le parcours proposé aux visiteurs : « On peut découvrir dans la grande salle du bas une mini rétrospective qui remonte à 1976 avec les premières œuvres pop : des sujets enfantins, les grandes stars, des intérieurs de maisons. L’expo se poursuit avec le thème des corps divins avec les sujets religieux et également la mythologie. La salle centrale du premier étage sera entièrement dédiée aux autoportraits. Une autre thématique très importante qui a démarré dans les années 80 est celle du travail en série : les jolis voyous, la rose et le couteau et bien sûr une évocation du monde de la mer. Ils sont tous les deux nés en bord de mer et ont toujours été fascinés et repoussés par l’ampleur de l’océan. »


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Pierre et Gilles
ont choisi de présenter le fruit de toute leur carrière, non de façon chronologique mais thématique. Réunissant en une salle par exemple leurs autoportraits, pratique qu’ils expliquent ainsi : « Les autoportraits ont jalonné notre travail depuis nos débuts. C'est un rituel qui nous permet de nous dédoubler, comme être face à un miroir ; ils nous reflètent et nous montrent tels que nous sommes. Ce sont aussi des expérimentations, des recherches très personnelles que l'on ne peut réaliser qu'avec nous. »


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Parmi les autoportraits, leur dernier a particulièrement retenu mon attention. Ils se sont représentés chacun en président de la République, un président très made in France pour Gilles alors que Pierre pose en président militaire d’une république bananière à moins que ce ne soit en maréchal soviétique (!?). Malheureusement ces deux tableaux ne figurent pas dans le somptueux catalogue, indispensable pour tous les amoureux de Pierre et Gilles, même si sa présentation (allusion à celui de Cocteau ?) n’est pas sans rappeler celle du Livre blanc (éditions Taschen, 1997, qui serait épuisé), avec une biographie illustrée semblable tout en ne reprenant pas toujours les mêmes images. Il est dommage que ce remarquable ouvrage ne reproduise que trop rarement les tableaux avec leur cadre qui fait partie intégrante de l’œuvre, alors que ces entourages aussi précieux que surprenants figurent dans les derniers catalogues des expositions de leur galerie parisienne, la galerie Jérôme de Noirmont. (Pour donner un exemple de la sophistication de ces entourages, un tableau dans lequel il y a des pâquerettes voit sur son encadrement fleurir une multitude de petites pâquerettes en plastique en une farandole aussi champêtre qu’artificielle qui, paradoxalement, dans le rappel d’un motif annexe de l’œuvre, renforce sa mise à distance avec le spectateur.


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Dans ce bel album, la postface de Paul Ardenne réussit bien à extraire la substantifique moelle de l’œuvre de nos duettistes : « Appréhendée dans la totalité des figures qu'elle met en scène, au-delà de la sphère homosexuelle à laquelle elle ne se contient pas, l'œuvre de Pierre et Gilles fait l'effet surtout d'un condensé d'humanité. Une humanité que l'on va dire familiale, où les individus diffèrent, où les époques diffèrent aussi, où les thématiques également divergent mais où tout pourtant semble réuni. Ce tour de force agrégatif, rançon d'un style homogène indéfiniment reconduit, a pour effet de cimenter la peuplade des corps pierre-et-gilliens, de l'unifier en dépit de ses dépareillements. »

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On s’aperçoit du soin méticuleux qui a présidé à l’élaboration de cette rétrospective (qui a demandé deux ans de préparation) par de nombreux détails succulents, outre les cadres déjà cités, on admirera sur les murs de l’escalier qui mène du rez-de-chaussée de l’exposition au premier étage, les reproductions des dessins de Gilles, inspirés de ceux qu’il fait en amont d’un tableau.

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Tous sont de petites merveilles naïves et émouvantes. Il est amusant de remarquer que ces touchantes esquisses illustrent les pages de garde du catalogue en une mise en page et dans une couleur pastichant celles des albums des années 50 des aventures de Tintin chez Casterman, parfait exemple du recyclage des mythes par Pierre et Gilles.

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Sur la mezzanine, on découvre la seule (malheureusement) installation de l’exposition, un rideau de fraises encadre une Alice pré-pubère ravie de voir commencer à poindre ses seins. Heureusement cette rétrospective n’annonce pas la fin de leur travail. Pierre confiait récemment : « Nos prochains travaux auront pour décor la banlieue. »

Je suis toujours attentif à la population que je côtoie, que ce soit au théâtre, au cinéma ou comme ici lors d’une rétrospective d’artistes. Tout d’abord parce que cette observation peut réserver quelques plaisirs des yeux mais surtout parce que c’est une indication instructive, certes instantanée, de la réception d’une manifestation culturelle. Par rapport aux visiteurs de l’exposition londonienne de Gilbert et George, il y avait au Jeu de paume plus de femmes, de couples hétérosexuels et moins de jeunes, un échantillonnage plus hétérogène et moins pédé.

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À propos de jeunesse, je constate que par rapport à leur rétrospective de 2004 à Séoul, ont disparu des murs les enfants et adolescents asiatiques rieurs qui les égayaient. Concession au politiquement correct ?

Double je offre une promenade dans un imaginaire gay idéal qui surprendra et émerveillera ceux qui ne connaissait que les reproductions du travail de ces deux grands artistes.

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Tous les tableaux sont (c) Pierre et Gilles.
Toutes les photos sont (c) Bernard Alapetite
Par Daniel C. Hall - Publié dans : MERCI BERNARD
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Mardi 18 septembre 2 18 /09 /Sep 01:13
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre le sida
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Lundi 17 septembre 1 17 /09 /Sep 10:03
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Dimanche 16 septembre 7 16 /09 /Sep 09:42




La bannière et la vidéo sont (c)
Films entre potes
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Laurent himself.
Un grand merci à l'équipe de G !
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : G ! et FOUP
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Samedi 15 septembre 6 15 /09 /Sep 09:13




La bannière et la vidéo sont (c)
Les Dames de l'Immeuble
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Niko himself.
Un grand merci à toi, Niko !
Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : Niko perd les pédales !
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Vendredi 14 septembre 5 14 /09 /Sep 13:09

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LES NEWS ROSES
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Vendredi 14 septembre 5 14 /09 /Sep 11:37
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L'animateur de télévision Jacques Martin est décédé vendredi à l'âge de 74 ans à Biarritz, a annoncé France 2 ce matin.
Une figure incontournable du paysage audiovisuel français nous a quitté, lui qui, pendant plus de trente ans, a diverti et éveillé le cœur des Français comme des Belges. Il a été le créateur de plusieurs émissions extrêmement populaires, comme "Le petit rapporteur" ou "Dimanche Martin". Mais c’est surtout en tant qu’animateur de ‘’L'Ecole des fans" sur France 2 qu’on se souviendra de ce touche-à-tout de génie.
Victime d'un accident cérébral au printemps 1998 qui l'avait laissé à moitié paralysé, il avait alors pris sa retraite de la télévision. Il n'y était revenu qu'en 2003, invité par Laurent Ruquier pour un hommage à son ami Jean Yanne décédé une semaine auparavant. Jacques Martin vivait retiré depuis plusieurs années à Biarritz.

Jacques Martin, j'ai grandi avec vous. Avec mes grands-parents et mes parents, vous avez enchanté  ce sacré dimanche après-midi pendant de très nombreuses années. Aujourd'hui, je suis triste, je vous remercie, je pense à vous et à votre famille. Jacques, vous nous quittez sous nos applaudissements...





 

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LES NEWS ROSES
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Vendredi 14 septembre 5 14 /09 /Sep 10:11
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Vendredi 14 septembre 5 14 /09 /Sep 10:03


Fiche technique :

Avec Gary Oldman, Alfred Molina, Vanessa Redgrave, Frances Barber, Janet Dale, Julie Walters, Bert Parnaby, Margaret Tyza
ck, Lindsay Duncan, Steven Mackintosh et James Grant. Réalisé par Stephen Frears. Scénario de Alan Bennett. Directeur de la photographie : Oliver Stapleton. Compositeur : Stanley Myers.
Durée : 105 mn. Disponible en VO, VOST et VF.



L'avis de Jean Yves :
Évocation de la vie du célèbre auteur dramatique anglais Joe Orton, assassiné le 9 août 1967 par son ami et amant Kenneth Halliwell, qui à son tour se donna la mort en avalant une forte dose de barbituriques. C'est en venant identifier les cadavres que l'agent littéraire Peggy Ramsay découvre le journal intime de Joe Orton...
Prick Up Your Ears s'ouvre sur l'issue fatale des amours de Joe Orton et de Kenneth. En commençant par la fin, en se débarrassant d'emblée de la mort, Stephen Frears peut ensuite éviter judicieusement une possible tentation de la tragédie permanente, qui aurait été en absolue contradiction avec la nature même du caractère de Joe.

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Prick Up Your Ears apparaît, en réalité, plutôt comme la chronique dédramatisée d'un fait divers tragique dont la longue genèse a beaucoup plus les accents de la tragi-comédie. Avec raison, Stephen Frears n'a jamais surévalué l'intervention d'un inéluctable destin, même si peu à peu on s'aperçoit que ce couple terrible devait craquer un jour ou l'autre, car le succès de Joe renvoie inévitablement Kenneth à sa propre impuissance, interdit tout partage du succès, donc entame son désir de reconnaissance et hypothèque même jusqu'à son identité soudain rejetée dans l'ombre. À ce titre, le film pourrait être une moitié de tragédie : Kenneth seul ressent ce sentiment de tragique.

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Cette dédramatisation du drame se traduit par un ton souvent très drôle, imprégné de la personnalité énergique, enjouée et jouisseuse de Joe. Tout ce qui est pour Joe occasion de jubiler est une souffrance pour son ami, sans qu'il en mesure d'ailleurs réellement la portée. Ces deux pôles de sensibilité ne cessent de se répondre tout au long du film, et trois scènes en particulier suffisent à illustrer cette situation insoluble :
– celle où Joe drague un homme qu'il suit jusque chez lui et à qui il impose la participation de Kenneth,
– celle de la drague dans la pissotière où Kenneth, traîné là par Joe et emperruqué, est frustré de son plaisir d'une aventure furtive par l'arrivée intempestive des flics (notons au passage comment un lieu présenté souvent sous un aspect sordide peut changer de couleur quand Stephen Frears en fait le décor d'un épisode plus allègre),
– la scène enfin de l'évasion dans un Maroc présenté par Frears comme une gâterie de clichés homos, comme une parodie fantasmatique d'un lieu privilégié de la mythologie gay.
Dans les trois cas, ce qui est vécu par Joe avec spontanéité, optimisme et sens du plaisir provoque toujours chez Kenneth un sentiment de malaise, de frustration, voire de désespoir.

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Après My Beautiful Laundrette, qui s'attachait à montrer la construction d'un couple homosexuel dans un contexte hostile, Pri
ck Up Your Ears renverse ici les données en montrant la destruction d'un couple séparé par trop d'incompatibilités fondamentales, dans un milieu pourtant, a priori plus libre, et moins en butte au tabou. Manière pour Stephen Frears de boucler, provisoirement, la boucle.
Pour plus d’informations :
Voir des captures d'écran

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 13 septembre 4 13 /09 /Sep 14:09


Cette année, Rosh hashanah (le Nouvel An juif) est célébré les 13 et 14 septembre. Les dix jours suivants qui mènent à la fête de Yom Kippour sont les journées de repentance. Le Yom Kippour, le 22 septembre 2007, est également appelé Jour du Grand Pardon, et probablement la fête la plus importante du calendrier juif.
Bon nouvel an à mes ami(e)s et aux lectrices et lecteurs juifs de ce blog.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LES NEWS ROSES
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Jeudi 13 septembre 4 13 /09 /Sep 09:48
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : WEBSERIE : NOUS TOUS
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Jeudi 13 septembre 4 13 /09 /Sep 00:00


Fiche technique :

Avec Jesdaporn Pholdee, Sahaphap Tor et Ekachai Buranapanit. Réalisé par Yongyooth Thongkonthun.
Durée : 104 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
Résumé :
Môn et Tjoung sont deux excellents joueurs de volley-ball mais aucune formation ne veut d'eux car ils sont gays. Mademoiselle Bi, le nouvel entraîneur, est chargée de former une équipe. Elle choisit Nong, un adjudant gay, Piya, une vedette transsexuelle, et Wit. L'équipe est forte mais les railleries et les provocations dont sont victimes les joueurs sont difficiles à supporter. Le jour de la finale arrive...
L'avis de Matoo :
Ce film est inspiré d’une histoire vraie. J’avoue que j’avais des doutes jusqu’à ce que je voie le générique de fin montrant les véritables protagonistes. La ressemblance est très forte, autant dans les visages ou les postures, ou bien le tortillage du cul.
Donc c’est bien vrai, dans les années 90, une équipe composée de travelos, d’un trans et d’un hétéro, entraînée par une certaine Melle Bi manifestement lesbienne, a gagné le championnat national de Thaïlande. Hallucinant ! Ce film retrace donc cette histoire qui tient du syncrétisme le plus épique entre Shaolin Soccer et Priscilla, folle du désert (rien que ça). Le film est vraiment aussi drôle que Priscilla dans la caricature des protagonistes qui pousse à l’extrême le personnage de folle hurlante et de « créature » hétéroclite, tandis que l’atmosphère et le scénario du tournoi sportif est tout à fait conforme à Shaolin soccer pour l’équipe de loosers qui finit par remporter la rencontre et acquérir une grande popularité.
Mais on ne peut pas dire que c’est tordant de rire, étant donné qu’au bout d’un moment voir des acteurs surjouer les folles hurlantes est un peu fatigant (et notamment à cause de certaines scènes cacophoniques) et ne suffit pas à nous rendre vraiment hilare. En outre, ce film n’est pas non plus un manifeste politique pour plus de tolérance envers les homos et ce, malgré quelques répliques qui explicitent clairement les problèmes d’homophobie dans ce pays. En effet, on ressent les personnages avant tout comme des caricatures vivantes, ce sont des créatures qui finalement sont tellement extrêmes qu’elles ne sont pas considérées dans leur société « comme tout le monde », mais simplement comme des OVNI qu’on tolère, une sorte de folklore. C’est une différence majeure qui dénote des contrastes culturels forts entre la Thaïlande et notre pays. Je fais un peu le rapprochement avec le phénomène des drag-queens en France. En effet, je me souviens il y a quelques années d’émissions qui traitaient de l’émergence du phénomène et j’avais été vraiment interloqué de constater que jamais l’homosexualité des gens n’étaient ne serait-ce qu’évoquée. Il s’agissait là aussi de caricatures vivantes, de « créatures » asexuées qui ne troublaient pas plus que ça la norme puisqu’ils rentraient en fait dans un modèle totalement disjoint de celui du commun des mortels. Et bien, je me dis que c’est un peu la même chose pour ces travelos joueurs de volley-ball dont on parle au féminin pendant tout le film, et qui sont tellement différents qu’on ne peut même plus leur faire le reproche de déroger à des lois qu’ils transgressent rien qu’en « étant ». Donc la notion de tolérance dans ce film est finalement toute relative, et de toute façon, je pense que l’objectif était tout autre. En outre, les acteurs sont tellement efféminés avec maquillage, cheveux longs et attitudes aguicheuses, qu’ils sont clairement identifiés comme étant quasiment des femmes (dont même un transsexuel hyper féminin et qui a un petit copain) et intéressés par des hommes hétéros et même machos qu’ils draguent éhontément. Aussi, le rapport normatif de la femme qui cherche un homme est quasiment respecté. Le film évoque tout de même l’homophobie latente dans la société thaïlandaise, et la tolérance affichée toute relative lorsqu’il s’agit de sortir de son carcan. L’équipe, lorsqu’elle commence à gagner des matches et à se faire connaître, reçoit aussi les foudres de toute une partie de la population.
Le film est donc plutôt léger et kitsch avec des personnages plus hauts en couleur les uns que les autres. Mais l’équipe remporte ses matches et on finit par vouloir les voir remporter le championnat. Et on ne peut pas non plus se prendre la tête des plombes sur la représentation des joueurs et les connotations, parce que c’est une histoire véridique, et qu’après avoir vu quelques extraits avec les vrais personnages, on se dit que ce n’est pas si mal joué que ça. Donc à prendre un peu comme Priscilla, un film kitsch plein de couleurs et de bruits, qui enchante par sa fraîcheur, son ton désinvolte et son humour potache.

Pour plus d’informations :

Anecdotes de tournage

Par Matoo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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