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Mardi 24 août 2 24 /08 /Août 17:45

 


- Pour écouter le premier numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le second numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le troisième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le quatrième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le cinquième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le sixième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le septième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.

 

Merci à nos amis de GayClic.com...

Par GayClic.com - Publié dans : HISTOIRE DE L'HOMOSEXUALITÉ
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Mardi 24 août 2 24 /08 /Août 17:23

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JE T'AIME PAREIL :

MARJOLAINE ET HARRY SONT LES INVITÉS DE TÊTU.COM

 

par Fabien Jannic, de Têtu.com...

 

 

INTERVIEW. [Avant le dernier numéro] de leur émission de radio consacrée à l'homosexualité, sur France Inter cet été, Harry Eliézer et Marjolaine Koch livrent leurs impressions.


Marjolaine Koch et Harry Eliézer en plein enregistrement. Les photos
illustrant cet article sont de Daniel Conrad, lui-même invité de l'émission.


Si vous n'avez pas encore écouté Je t’aime pareil, il vous reste [une] semaine – et les podcasts de toutes les émissions précédentes – pour le faire. L'émission estivale de France Inter aborde sans tabou et sans clichés l’homosexualité, chaque samedi soir depuis le début de l'été. TÊTU avait déjà interviewé Harry Eliézer et Marjolaine Koch en juin, alors que l'émission n'avait pas encore démarré (lire notre article). Un mois et demi plus tard, les deux animateurs font un premier bilan.


TÊTU : Heureux de l'accueil réservé à « Je t'aime pareil » ?
Marjolaine Koch :
On est très contents. La quasi totalité totalité des retours que l’on a eu sont positifs. C’est vrai qu'avant que l’émission ne démarre, on a eu quelques critiques. Dont une sur le fait que les animateurs n’étaient pas homosexuels. Je pense que l’on a montré que l’on peut parler du sujet sans être directement impliqué, puisque que l'on n'entend plus du tout ça maintenant.
Harry Eliézer :
Et puis c’est peut être aussi un apprentissage de l’ouverture pour certains. (Rires) Si on veut qu’une majorité de gens soient ouverts, certains homos devraient également s’ouvrir un peu plus aux hétéros.


 

TÊTU : Marjolaine, en juin dernier vous confiez vouloir présenter cette émission parce que vous aviez pris conscience de ne connaître la communauté homosexuelle qu'en surface. Vous pensez avoir appris des choses ?
M.K. :
Oui, énormément. Par exemple, je me suis rendu compte qu’il y a en France une tolérance bien pensante. Il faut dire que l’on est ouvert, mais on voit vite que les mots qui sont utilisés sont ceux de la fermeture. La tolérance n’est pas forcément le droit à l’indifférence que demandent les homosexuels. Il y a un champ lexical qui pourrait faire croire à une ouverture des gens que l’on interroge, mais en creusant un peu on se rend compte que certaines personnes sont en fait très fermées. Ceci dit, quand on a fait l’émission sur le mariage on s’est rendu compte que les réactions sont plutôt encourageantes, au contraire sur l’homoparentalité, il y a encore du travail. Enfin, présenter cette émission à deux nous à permis de réfléchir. On a des regards très complémentaires.


TÊTU : Et vous Harry ?
H.E. :
Je ne pense pas que l’on puisse ressortir intact d’un tel sujet. On apprend forcément des choses sur les autres, mais aussi sur soi-même. Je me suis rendu compte que la plupart des homos que je côtoie restent très discret sur leur vie privée. Par exemple, un ami m’a envoyé hier un message pour m'annoncer qu’il était gay, alors que ça fait un bon bout de temps que l’on bosse ensemble. Je ne pensais pas qu’aujourd’hui il pouvait être aussi difficile de dire « je suis homo ». Grâce a cette émission j’ai réalisé qu'en tant qu’antillais, je partageais pas mal de choses avec la communauté homo. J’ai le sentiment que les minorités en France partagent les mêmes façons d’être ostracisées. 


 

TÊTU : Autre chose que vous avez appris ?
H.E. :
Il y a le fait que dans une communauté qui vit déjà un ostracisme, on observe d’autres petites exclusions. Par exemple la lesbophobie dans le monde homosexuel. L’émission m’a aussi poussé à me poser des questions, de savoir si j’avais dans mon discours des mots qui pourraient blesser. Il y des propos qui sont intégrés dans l’inconscient collectif, que l’on a tous, et pendant l’émission je me suis rendu compte qu’ils pouvaient facilement blesser.

M.K : J’ajouterai que l’on a essayé de montrer la diversité des parcours. Pour un homosexuel le chemin vers l'acceptation peut être parsemé de moments très douloureux. C’est à nous de faire en sorte que les homos n'aient pas un chemin de croix à traverser avant de pouvoir vivre comme ils sont.


 

Je t'aime pareil, tous les samedis de 21h05 à 22h jusqu'à fin août, sur France Inter.


La dernière de la saison, le 28 août, traitera du sport. Émissions passées disponibles sur le site de France Inter ou en podcast sur iTunes.


Remerciements à Daniel Conrad - lestoilesroses.net.

 

 

Cet article est reproduit avec l'amicale autorisation de Paul Parant et Têtu.com.

Merci à Fabien Jannic.

Pour voir toutes les photos de l'enregistrement de l'émission avec Daniel Conrad


Par Fabien Jannic (Têtu.com) - Publié dans : HISTOIRE DE L'HOMOSEXUALITÉ
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Lundi 23 août 1 23 /08 /Août 11:44
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Fiche technique :

Avec Al Pacino, Karen Allen, Paul Sorvino, Richard Cox, Powers Boothe, Joe Spinell, Ed O’Neill, James Remar, William Russ, Mike Starr, Leo Burmester, Larry Atlas, James Hayden, Steve Inwood et Arnaldo Santana. Réalisation : William Friedkin. Scénario : William Friedkin, d’après l’œuvre de Gerald Walker. Directeur de la photographie : James A. Contner. Monteur ! Bud S. Smith & M. Scott Smith. Compositeur : Jack Nitzsche.
Durée : 100 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

CRUISING: Movie Trailer. Watch more top selected videos about: Movie Trailers, Paul Sorvino


Résumé :
La police new-yorkaise enquête sur deux meurtres d'homosexuels appartenant à la tendance sado-masochiste, qu'elle pense être dus au même tueur. Le capitaine David Edelson, chargé de l'affaire, propose à un jeune policier en uniforme, Steve Burns - qui possède les caractéristiques physiques des victimes - d'infiltrer la communauté gay. Comme il ambitionne de devenir "enquêteur", Steve, voyant la possibilité d'une rapide promotion, accepte, en dépit du danger qu'il encourt.

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Installé dans un appartement de Greenwich Village, Steve fréquente toutes les nuits les lieux de rendez-vous homosexuels : bars, discothèques, boîtes de nuit, jardins publics.
L'assassin, habillé d'un blouson de cuir à pièces métalliques cliquetantes, porteur d'une casquette de motocycliste et le visage dissimulé derrière des lunettes de soleil, frappe par deux fois encore...

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L’avis d’Olivier Nicklaus :
Al Pacino en insider de la communauté gay à moustache new-yorkaise circa 80. Le flic straight y perd ses repères.

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Voilà le film qui fit hurler la communauté gay américaine à l'homophobie à la fin des années 70. Voyons ça de plus près. L'intrigue ? Un jeune flic (Al Pacino, excellent) se fait passer pour un gay-cuir-SM pour enquêter sur une série de meurtres d'homosexuels dans la scène hard de Greenwich Village. Ce qui frappe d'abord, c'est le réalisme documentaire (une constante dans l'œuvre de Friedkin) sur les rituels homos SM de l'époque : ne manque pas la moindre casquette, la moindre moustache, le moindre cockring... Il faut voir les figurants sniffer du poppers, se fister à qui mieux mieux (hors champ), sans parler de la scène pédagogique sur la couleur de bandana à porter selon son trip (uro, scato, etc)... Et encore ne s'agit-il là que du folklore.

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Concernant la sexualité gay hard proprement dite, on ne peut pas dire que Friedkin se pince le nez. Au contraire, on le sent fasciné, et il nous confirmait lui-même à l'occasion d’une rétrospective à la Cinémathèque qu'il avait dû couper un quart d'heure de scènes de sexe pour éviter le classement X du film. Le scénario a l'intelligence de mettre le spectateur dans les traces du flic straight. Et c'est là que le reproche d'homophobie tombe complètement car ce flic se révèle totalement troublé par ce qu'il découvre, au point de délaisser sa compagne, et de se liver à des jeux SM avec l'un des suspects. Surtout, Friedkin est fidèle à son grand thème, le Mal, et à ses yeux, le mal en question n'est ni l'homosexualité, ni même le sadomasochisme, mais plutôt la pulsion meurtrière. Mais là encore, il ne se pose pas en moraliste. Il montre au contraire toute la force d'attraction de la violence poussée à son paroxysme : l'assassinat.

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L’avis de Marie Bigorie et Benoît Smith :
Dans les années soixante-dix, William Friedkin atteint la consécration commerciale avec deux films majeurs de la décennie : French Connection et L’Exorciste, deux œuvres couvertes d’Oscars. Cinéaste un brin provocateur, grand admirateur d’Henri-Georges Clouzot dont il apprécie la capacité à jouer avec les nerfs du spectateur, c’est précisément avec l’échec public de son remake du Salaire de la peur, Le Convoi de la peur réalisé en 1977, qu’il perd une bonne part de son aura à Hollywood. Peut-être désireux de « se refaire » à la faveur d’un nouveau sujet à haute teneur en soufre, il affute à nouveau son ar(t)me et use de son sens très acéré de la provocation en 1980, en réalisant Cruising (La Chasse), film à l’époque très controversé.

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Le cinéaste éprouve là non seulement la capacité de résistance du spectateur, mais surtout celle de la MPAA, l’équivalent de la Commission de censure aux Etats-Unis. Al Pacino, jeune flic ambitieux au regard trouble, traque un serial killer et plonge dans le milieu des bars « cuirs » de la communauté gay de New York. Amputé, censuré, boycotté par une partie des activistes gays lors du tournage puis à l’occasion de ses multiples sorties, Cruising est aujourd’hui bien plus qu’une simple curiosité : malgré ses défauts, le film contient en lui toutes les obsessions chères au cinéaste.

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Génèse et mise en pièces
Dans un livre d’entretiens accordés à Gilles Boulenger, le cinéaste conte la genèse d’un de ses films les plus contestés, Cruising. À l’origine, ce sont les articles rédigés par l’éditorialiste Arthur Bell dans l’hebdomadaire culturel new-yorkais The Village Voice qui intriguent Friedkin et l’incitent à réaliser un polar ayant pour toile de fond les clubs sado-masochistes de Manhattan. Bell, journaliste et activiste gay, décrit dans ses colonnes l’atmosphère de bars « cuirs » célèbres, lieux underground fréquentés par une partie de la communauté gay de la ville. Certaines disparitions de personnes fréquentant ces bars, relatées par la presse de l’époque et restées irrésolues, achèvent d’attiser la curiosité du cinéaste.

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L’idée de Friedkin est donc - à l’instar de son travail sur French Connection - de mettre en scène un polar, une pure fiction, à partir d’un arrière-plan réel : le milieu des bars « cuirs » est dès lors posé comme toile de fond, et traité de manière quasi documentaire. En juillet 1979 débute le tournage très houleux de Cruising. Sous l’égide d’Arthur Bell, une partie de la communauté gay de New York s’enflamme et boycotte le tournage, sifflant au moment des prises de vue et usant de miroirs réfléchissants pour saper le travail du chef-opérateur James Contner. Pour couronner le tout, les relations entre le réalisateur et sa vedette Al Pacino ne sont guère au beau fixe : Pacino renie le film peu après sa sortie et Friedkin l’estime, très sévèrement, comme « une erreur de casting flagrante »... Le film terminé, Friedkin et son producteur Jerry Weintraub se rendent chez le Président de la MPAA, Richard Heffner, et présentent un premier montage. « C’est le pire navet qu’il m’ait été jamais donné de voir » s’exclame le Président de la Commission de censure. Le réalisateur et son producteur tentent de contrer ces premières réactions à chaud et surtout d’éviter un fameux X (l’interdiction aux moins de 18 ans) pour trouver un courageux distributeur susceptible de sortir le film en salles.

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La copie du film reste près de quarante jours aux mains de la Commission et Friedkin passe autant de journées à couper et remonter son œuvre - une scène de fist-fucking filmée dans son intégralité est notamment supprimée. Au final, Cruising sort une première fois le 15 février 1980 avec un R (interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés, le R avait également été imposé à la sortie de L’Exorciste) puis une seconde fois le 2 juin dans une nouvelle version amputée. Entre temps, General Cinema, circuit d’exploitation équivalent à celui d’UGC, retire Cruising de l’affiche. « Le film aurait-il été bien plus provocateur (...) sans les coupes effectuées ? Il m’est impossible d’être affirmatif. » À un sens inné de la provocation, Friedkin ajoute une pointe d’ambigüité.

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Jouer à se faire peur
Bien qu’aujourd’hui la « malédiction » Cruising doive être relativisée – la genèse de la fabrication et de la sortie du film faisant, il est vrai, un peu figure d’argument marketing -, la violence pulsionnelle présente au cœur de la mise en scène et la manière dont Friedkin traite le surgissement du refoulé chez ses personnages méritent qu’on s’y attarde. C’est sans doute le traitement de l’ambigüité - qu’on pourrait rapprocher du travail d’un Sidney Lumet dans The Offence -, cette façon de ne jamais porter un jugement moral tranché sur ses personnages (« les personnages qui m’intéressent agissent sans code moral établi ») ajouté à un travail du suspense qui font de ce film une œuvre cinématographique à proprement parler et non un polar lambda pour programme télévisuel. Car il y a un peu de Hitchcock chez Friedkin. La brutalité du meurtre, dans un premier temps filmé de manière très réaliste, est peu à peu ritualisée jusqu’à devenir un élément purement graphique, que n’aurait pas renié non plus un De Palma : l’ombre, projetée sur l’écran, du couteau qui s’abat lors de la scène de meurtre dans la salle de cinéma porno n’est pas sans rappeler Psychose.

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Dans cette scène, les taches de sang sur l’écran, comme des traces de peinture sur une toile, donnent un aspect dématérialisé et désincarné au meurtre. La pulsion, le viscéral atteignent une dimension purement plastique et abstraite. La sauvagerie de l’acte est métamorphosée : la pulsion est transmutée en rite. Cruising est-il pour autant un film religieux ? Ce qui semble intéresser Friedkin ici est compris déjà dans le titre original : Cruising. C’est l’action de voyager, de partir en croisière, avec l’idée du passage d’un point A à un point B ; c’est également, mais dans un autre sens, l’idée de « drague ». Notion de traversée illustrée par les deux plans inaugural et final dont le second fait écho au premier : deux plans d’ensemble d’une même eau trouble qui sépare les deux rives de l’Hudson, renvoyant à l’espace « franchi » par Pacino qui constitue l’essentiel du drame et de la trame quasi circulaire de l’œuvre. L’eau glauque est l’espace vacant d’une violence refoulée, où tout peut arriver, d’où peuvent ressurgir des corps démembrés et dans laquelle se projette nécessairement l’angoisse du spectateur.

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Ce drame équivoque du chasseur chassé - l’enquêteur devenant l’appât - est effrayant au sens propre de ce qui provoque l’effroi, parce que toute l’ambigüité chère à Friedkin tente de s’inscrire dans une rythmique propre au suspense, c’est-à-dire dans « la dilatation d’un présent pris entre les deux possibilités contraires d’un futur imminent ». La séquence du premier meurtre paraît comme dilatée, la lenteur des gestes des personnages avant la scène de meurtre proprement dite, celle des mouvements de caméra comme ce long panoramique serré qui part du cadran du réveil et va jusqu’au corps de la future victime participent à l’orchestration préparatoire du crime. Elle contribue également au suspense, à cette coexistence angoissante de deux contraires car le spectateur pressent le moment fatidique sans connaître l’identité de l’assassin : on ne sait si l’homme en question porte le masque d’un simple amateur de sado-masochisme c’est-à-dire s’il est dans un pur rituel de simulation de la blessure ou s’il se trouve dans la posture irrationnelle d’un tueur psychopathe. On ne sait pas encore si l’acte de blesser, l’acte de faire mal va être réel ou simulé. Et la terreur du spectateur naît de ce choc entre le réel et le simulé, car il est évident qu’il y a eu, au préalable, comme un consentement de la victime à participer à ce petit jeu de massacre. En ce sens, c’est dans ces instants d’une brièveté paradoxale car foncièrement dilatés que Friedkin interroge la question de la mise en scène. Ainsi, le spectateur d’un film de suspense « est victime de sa propre fascination », « il en ressent une indisposition viscérale dont le caractère douloureux lui procure, par sa durée même, une impression de plaisir ».

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Un héros incertain
Toujours dans ce contexte de flottement moral permanent, Cruising permet également à Friedkin de travailler une figure qui lui est familière : la moralité douteuse des forces de la loi, déjà présente dans les méthodes musclées du Gene Hackman de French Connection, et que le cinéaste traitera de nouveau en 1985 dans un de ses meilleurs films : Police Fédérale, Los Angeles avec William Petersen. Ici en particulier, Friedkin conjugue, assez brutalement, la remise en cause de la confiance inspirée par le bras armé de la justice avec celle de la virilité supposée de ses éléments majoritairement mâles. On côtoie très vite ce double ébranlement des certitudes, avec l’apparition de ces deux policiers corrompus qui tirent avantage en nature de travestis qu’ils harcèlent. Mais sur un plan plus individuel et plus intime, c’est évidemment le personnage central porté par Al Pacino qui focalise ces mises en doute. Si le choix de cet acteur, sept ans après ses lauriers de Serpico, pour incarner de nouveau un flic infiltré est bien sûr tout sauf une coïncidence, le contraste entre les deux interprétations est frappant. Voilà deux personnages de policiers opiniâtres et dédiés à leur travail, mais de manière très différente. Chez Lumet, Serpico est un croisé accroché à un idéal de justice, au prix de son intimité. Chez Friedkin, en revanche, les motivations de Steve Burns sont moins aisément définissables. Dès la scène où il accepte sa mission - sa première apparition, sans exposition préalable -, son attitude montre un partage entre une ambition presque obligatoire - devenir inspecteur - et une position en retrait, une forme de résignation face à une tâche qu’il n’a pas choisi et qui ne semble pas l’affecter plus que ça, ce qui étonne au vu de la nature de l’affaire qui lui est confiée. Il ne se livre jamais, n’existe guère que par ses conversations et observations sous couverture, et par les quelques moments de répit qu’il s’accorde chez sa compagne.

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Ce sont ces parts insaisissables de sa personnalité qui prennent une dimension nouvelle à la faveur de son travail d’immersion fragilisant dans un milieu marginal. Malgré ses quelques efforts pour se raccrocher à la virilité qu’il croit sienne (scène d’amour quasi mécanique avec sa compagne), Burns, forcé de laisser derrière lui les règles de son métier jusqu’à perdre la connexion avec celui-ci (seul trait d’humour du film : il est refoulé d’une soirée costumée gay parce qu’il ne porte pas d’uniforme de policier...), ne garde de sa pratique de flic que l’attitude du chasseur traquant sa proie, tandis qu’il moule sa personnalité dans les vêtements et les échanges verbaux du milieu où il est infiltré, tout en restant à la marge même de celui-ci en refusant les rapports intimes. Loin de ses base, mais en vérité lié nulle part, définitivement marginal et livré à lui-même, son rapprochement du tueur le fragilise au point qu’on s’interroge (un peu comme pour la victime de la première scène de meurtre) sur la part de ce qui est simulé et de ce qui est révélé dans son attitude. Ces questions travaillent au trouble émanant de l’affrontement final avec le tueur, lequel tient en une assez longue suite de séquences où le comportement des antagonistes se situe quelque part entre la parade amoureuse et le numéro de tauromachie, avec estocade à la clef.

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La fin de l’enquête de Burns ne signifie pas pour autant sa délivrance, au contraire. Elle amène en vérité une conclusion d’une rare noirceur, puisqu’au lieu de signifier qu’un mal de la société a été traité, elle ne fait finalement que conjuguer à la continuité du mal à l’œuvre depuis les premiers plans, la corruption de ce qui était encore intact, et achève de mettre à terre les certitudes sur la justice faite dans cette affaire. Continuité dans le retour d’images et de figures du début : eaux troubles de l’Hudson, ombres inquiétantes errant de bar en bar, flics corrompus. Corruption dans ce que le héros hanté par son voyage traîne après lui : une autre mort - dont la violence se conjugue terriblement avec celle du tueur en série - et cet accoutrement de cuir noir qu’il ramène chez lui, comme une marque dont il n’a pas la force de se débarrasser. Censément vainqueur, Burns reste en réalité atteint par les comportements marginaux qu’il a côtoyés, et souillé par la violence qu’il a cherché à empêcher.

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Conclusion
Cruising a vieilli, incontestablement. Sa vision un rien dépassée des communautés homosexuelles à travers ses choix de représentation - artistes intellos de Greenwich Village ou amoureux du cuir noir - et son goût pour la provocation par l’exhibition d’excentricités exotiques propres à choquer le bourgeois - ces longs panoramiques sur les bassins trépidants des habitués des bars gays - incitent évidemment à relativiser sa portée au-delà de son parfum de scandale et de son témoignage d’une actualité lointaine. Ce film de genre nourri à la transgression continue néanmoins de marquer comme témoignage d’une singulière personnalité de cinéaste dont il constitue une nouvelle rampe de lancement pour le travail à venir, avec son héros incertain et ses valeurs ébranlées. Si William Friedkin aime sans doute un peu trop à cultiver une image d’amateur de soufre dansant sur le fil de la morale, il ne s’en montre pas moins agité de vraies préoccupations récurrentes de forme et de fond qu’on ne peut résumer à une simple formule, et qui révèlent, jusque dans sa manière pulsionnelle de marcher dans les pas de ses références de cinéma, une sensibilité qui fait le prix de son œuvre.

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L’avis de Shangols :
À force de fouiller, j'ai fini par tomber sur un bon film de William Friedkin. Cruising est une merveille d'audace, aussi bien dans le traitement de son sujet que dans son strict scénario, vénéneux comme c'est pas permis, d'une ambiguité larvée qui sidère au vu de son année de production. Qui, aujourd'hui, serait capable d'un tel regard sur le monde interlope des gays tendance cuir-SM, et quel star américaine aurait l'audace qu'a eue Pacino pour endosser ce personnage retors ? On ne s'étonne pas de l'aspect maudit de ce film, qui déclenchât en son temps les foudres des homophobes et des ligues de vertu : tout y est pour faire un vrai brulôt.

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Le courage, il est d'abord dans le regard de Friedkin sur cette communauté nocturne et trouble, qui se sodomise sans vergogne dans des boîtes cradouilles, obéissant à des règles complexes hyper-documentées (tu mets un bandana jaune dans la poche gauche de ton pantalon, fais gaffe à tes fesses). Sans aucune morale bien-pensante, avec une façon simple de laisser tourner la bobine face à ces scènes frontalement abordées, le gars réussit un portrait très juste de cet univers, ne cédant jamais au pittoresque, à l'anecdote, au jugement de valeur. Rarement un hétéro (et même un homo) aura réussi à toucher avec autant de sincérité et d'honnêteté la profondeur du monde gay. Les plans sont simples, droits, ne cachant rien, aussi bien dans les scènes de meurtre (très violentes, proches d'un Carpenter) que dans la simple description des clubs. Et pourtant, pas de dégoût, pas de parti pris : juste l'enregistrement d'un fait, filmé parfois avec une quasi-tendresse du regard. Les personnages interlopes de Cruising sont montrés avec une sincérité totale, et ne sont jamais enfermés dans leur folklore. Le ridicule de certaines situations (les gars ressemblent bien souvent à des Village People) est endossé avec sérieux et "intérêt". Friedkin fait tranquillement la preuve que filmer des gens qui s'enculent sans dire que c'est mal, c'était possible en 1980.

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Sur un contexte aussi sensiblement regardé, la trame n'a plus grand-chose à faire pour compléter un film déjà parfait. Et pourtant, Friedkin ose pousser sa tolérance au maximum, en faisant de Pacino un personnage très complexe. Si dans un premier temps, il prend la place du spectateur, simple témoin occulaire des actes qui le dépassent, il devient au fur et à mesure du film de plus en plus actif, de plus en plus impliqué par son enquête, jusqu'à un final d'un courage total. Dommage que l'acteur en fasse un peu trop dans sa volonté de se dédouaner des actions qu'on lui impose, surjouant la virilité hétéro avec trop de lâcheté (c'est le gars de Scarface, quand même, merde). Il gâche ainsi le rôle qui aurait pu être le sommet de sa carrière. Mais il reste quand même quelque chose de ce courage imposé par Friedkin : malgré le visible mal à l'aise de son interprète, le réalisateur parvient à lui faire faire des choses impensables chez n'importe quel acteur célèbre. Le film qui avait commencé comme un simple polar se change alors en plaidoyer, et Friedkin va résolument au bout de son idée. Sacrifiant les scènes avec Karen Allen, qui l'intéressent peu, oubliant pratiquement sa trame policière, il préfère s'attarder sur les rapports entre homos, et sur l'embringuement de Pacino dans ce monde. Chapeau bas. Le film est souvent proche d'un De Palma grand cru, dans cette thématique pointue du regard, dans cette ambiguité entre regardant et regardé. Et il y a même quelques idées surréalistes (un flic à poil qui vient tabasser un témoin au sein du commissariat) qui finissent de placer Cruising dans le haut du panier des films sulfureux. Grande réussite.

Pour plus d'informations :

Par Olivier Nicklaus, Marie Bigorie & Benoît Smith, Shangols - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 23 août 1 23 /08 /Août 11:34

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« Oui, je suis homo. Au début, je me suis caché. Une copine me servait d'alibi. Mais, en arrivant à Strasbourg [en 1981], je suis tombé amoureux et j'en ai eu marre de mentir. (…) Le foot est un milieu où l'on n'aime guère ceux qui sortent des clous. Mais j'ai 52 ans, je suis heureux, et il est peut-être temps de parler… » Olivier Rouyer, ancien footballeur attaquant de l'AS Nancy Lorraine et de l'équipe de France, désormais commentateur sur Canal+, L’Équipe magazine, 16 février 2010.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Dimanche 22 août 7 22 /08 /Août 12:32
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Dimanche 22 août 7 22 /08 /Août 12:13


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Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 22 août 7 22 /08 /Août 12:05

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c)
Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 21 août 6 21 /08 /Août 11:48
banniererozen.jpg hugo.jpg


Gay comme mon nom ne l'indique pas, et juif comme mon nom ne l'indique pas non plus, je suis tombé tout petit dans une marmite de BD (BD, pas PD !). Depuis, j'ai noirci des milliers de pages de personnages plus ou moins étranges. Depuis cinq ans, je suis chroniqueur du site Unificationfrance.com auquel je livre chaque semaine un dessin. Concerné par la cause LGBT, c'est avec plaisir que j'ai rejoint l'équipe de Les Toiles Roses, blog auquel je participerai avec mes « p’tits miquets ».

  mitterrand.jpg

 Ainsi parlait Zarozenbergheustra (13)...

 

masturbation.jpg

Ainsi parlait Zarozenbergheustra (14)...


planetedemerde.jpg

Il faut sauver le soldat Ebrahim Hamidi (1)

nationalite.jpgIl faut sauver le soldat Ebrahim Hamidi (2)

Voir toutes les rencontres

TO BE CONTINUED...
Par Hugo Rozenberg - Publié dans : DESSINS : Rencontres de tous les types
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Vendredi 20 août 5 20 /08 /Août 13:38

gay_banner7.jpg

  (Traduction :) Ce chien aime les pédés !


 

 Merci à Matoo !

Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Vendredi 20 août 5 20 /08 /Août 11:18

OneLife1.jpg

Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Jeudi 19 août 4 19 /08 /Août 11:43

siteVDM.png    vdm

 

Florilège des meilleurs contributions drôles

de l’excellent, formidable et incontournable site

Vie de merde (VDM).

(les pseudos des contributeurs sont entre parenthèses)

 


Aujourd'hui, mon copain, ne parvenant toujours pas à révéler son homosexualité à ses parents, a préféré me présenter comme son dealer plutôt que comme son mec. VDM (Bading)

 

Aujourd'hui, je décide d'avouer mon homosexualité à mon père. J'embrasse mon copain aux cheveux longs devant eux. Mon père lance "discrètement" à ma mère : "Oh, il a enfin une copine..." Ma mère, au courant, éclate de rire. VDM (Gilbert)

 

Aujourd'hui, conversation mère/fils sur mon homosexualité récemment révélée. "Et dire que tu as toujours eu horreur des suppositoires..." Traumatisé. VDM (Droop)

 

Aujourd'hui, mon copain m'a envoyé un texto : "J'ai envie de te faire l'amour. C'est inconvenant ?" Quand le prof attrape mon portable, le lit devant la promo et révèle par la même occasion au même auditoire mon homosexualité, oui, c'est inconvenant. VDM (Miaouss)

 

Aujourd'hui, folle amoureuse de mon meilleur ami, je lui confie que je suis amoureuse d'un garçon mais je ne sais pas comment lui dire. Il devient rouge... Il m'avoue qu'il est dans le même cas, me révèle son homosexualité et l'amour qu'il ressent pour mon frère. VDM (Miss13)

 

Aujourd'hui, je regarde un clip de Queen avec ma fille de dix ans. Elle sait que Freddie Mercury est mort du sida. Elle me questionne, ne comprenant pas comment les homosexuels peuvent l'attraper. Après des explications interminables, la petite hurle : "Aah, mais oui, ils s'enculent, en fait !" VDM (Onenapprendaleco)

 

Aujourd'hui, je peux me vanter d'être le sosie d'une personnalité connue. "Han, mais t'es l'homosexuel dans 'Plus belle la vie' !", dixit un inconnu dans la rue. VDM (Sosiedemerde)

 

Aujourd'hui, j'ai avoué à mon père que j'étais lesbienne. Il m'a seulement répondu : "Par choix ou parce qu'aucun mec ne veut de toi ?" VDM (L-3)

 

Aujourd'hui, pour la deuxième fois, ma sœur a réussi à convaincre ma copine qu'elle était lesbienne et que son amour pour moi n'était qu'une attirance. Du coup, ma copine est devenue ma belle-sœur. VDM (brother_of_a_beep)

 

Aujourd'hui, je croise une fille ultra charmante qui allume sa clope. Je l'intercepte et lui dis : "On vous a déjà dit qu'une femme qui fume et sent le tabac est tout sauf sexy ?" Elle me répond : "On vous a déjà dit qu'une lesbienne se fout de l'avis d'un homme ?" VDM (AlienFX)

 

Aujourd'hui, alors que je tiens ma copine par la taille, un type nous aborde dans la rue, bombant le torse : "Dites donc, les lesbiennes, est-ce que ça vous brancherait de..." (là, il s'arrête). J'interprète ça comme la prise de conscience que je suis un mec. VDM (Androgyne)

 

Aujourd'hui, je suis lesbienne et ma chérie a décidé de pimenter notre vie sexuelle. Je me retrouve donc avec elle au lit et découvre ma "surprise". Elle s'était teint les poils pubiens en rose, pour faire une "barbe à papa". VDM (Malouloute!)

 

Aujourd'hui, j'ai enfin annoncé à ma mère que je suis lesbienne. La seule chose qu'elle ait réussi à me dire, c'est : "Ça ne m'étonne pas, ton premier mot c'était 'doigt'." VDM (jmerongelesongles)

 

Aujourd'hui, ma mère a encore entonné son couplet sur "l'homosexualité c'est contre nature, ça ne devrait pas exister, les homos sont anormaux". Elle ignore que je suis lesbienne. VDM (Plouf)

 

Aujourd'hui, je regarde un film avec une amie dans ma chambre. Ma mère entre et ressort immédiatement en s'excusant. Je l'ai entendue dire à mon père : "Chéri, rassure-toi, notre fils n'est pas gay." VDM (Anonyme homme)

 

Aujourd'hui, mon meilleur ami m'avoue qu'il est gay et qu'il a des sentiments pour moi. Je lui demande comment je dois le prendre. Sa réponse ? "Par derrière." VDM (Demachy)

 

Aujourd'hui, je me suis retrouvé au lit avec trois amies à moitié nues qui ont subitement décidé qu'elles me trouvaient très excitant. Dans ma situation, n'importe quel mec se serait cru au paradis ! Je suis gay et j'ai dû me planquer sous ma couette toute la nuit pour ne pas me faire violer. VDM (Robindesbois)

 

Aujourd'hui, mes parents ont appris que j'étais gay à cause de mon chien, qui s'est gentiment ramené à table avec un DVD X dans la gueule. VDM (Slevin01)

 

Aujourd'hui, lorsque j'ai annoncé à ma mère que j'étais gay, elle a juste lancé, avec son air de petite bourgeoise coincée, un "Bien", avant de tomber dans les pommes. VDM (MDRR)

 

Aujourd'hui, je suis face à un dilemme : soit je garde pour moi le fait que j'ai vu la photo de mon prof de maths sur un site de rencontres gay, soit j'explique à toute la classe ce que je faisais sur un site de rencontres gay. VDM (Jigsaw)

 

Aujourd'hui, je trie mes films. Je tombe sur la boîte d'un porno gay que j'avais acheté et l'ouvre pour découvrir, à l'intérieur, Matrix Reloaded. J'ai prêté Matrix Reloaded à un pote il y a quelques jours. Du moins je croyais, mais là, j'ai comme un doute. VDM (Boulet)

 

Aujourd'hui, et comme tous les soirs, mon chat se place derrière la fenêtre de la salle de bain pour m'observer au moment où je sors de la douche. Il reste le temps que je me sèche. Dès que je passe un boxer, il s'en va. J'ai un chat gay et voyeur. VDM (Ben)

 

Aujourd'hui, une très jolie fille vient me demander mon numéro. Ravi, je lui donne avec un grand sourire et lui dis que je suis joignable à toute heure. Je la vois rejoindre son groupe d'amis. Mon numéro était pour son copain gay, qui m'a fait signe d'un geste timide de la main. VDM (Musamalia)

 

Aujourd'hui, je commence l'apprentissage au poste "frites" chez Mcdo. Le manager qui était gay me montre comment faire. Je regarde et à mon tour, je fais un gros tas de frites. Fier de moi, je lui montre en gueulant : "T'as vu ? C'est pas des frites de pédé ça !" VDM (Elparasito)

 

Aujourd'hui, j'apprends que je suis muté à 500kms. Je ne sais pas comment annoncer la nouvelle à mes parents qui viennent de déménager pour se rapprocher de moi. Je me lance : "Papa, Maman, j'ai une nouvelle délicate à vous annoncer" Ma mère me coupe : "J'en étais sûre que t'étais gay". VDM (Alain)

 

Aujourd'hui mon frère est entré dans ma chambre sans toquer alors je me masturbais devant une vidéo gay. Il a bloqué et est parti sans rien dire, il ne savait pas que j'étais gay. Dur comme coming out. VDM (pop)

 

Aujourd'hui j'ai trouvé des sites pornos gay dans l'historique d'Internet Explorer. Je vis seul avec mon père. VDM (Behemoth)

 

Aujourd'hui, à un repas de famille, mon oncle bourré dit à ma mère : "J'espère que ton fils ne fera pas avocat car c'est 50 % alcoolique, 50 % pédé !" Cela fait 15 jours que je lui ai annoncé ma volonté de tenter le barreau, j'ai un verre à la main et je n'ai toujours pas fait mon coming-out. VDM (Jimmy)

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Mercredi 18 août 3 18 /08 /Août 15:28

 


(6.10)

par Damien D.


http://www.gayclic.com/img_blog/ricky_martin_plage.jpg


PREVIOUSLY ON ZANZI AND THE CITY : cliquer ici.

 

Le soleil brillait fort dans le ciel de l’Est canadien, dardant ses rayons sur les corps alanguis qui paressaient, lascivement étendus sur la longue plage de sable blond. Des silhouettes jeunes et élancées s’ébattaient dans les vagues de l’Atlantique, tandis que d’autres, d’aussi belles proportions, jouaient qui au frisbee, qui au ballon, sous l’œil tantôt bienveillant tantôt indifférent des personnes d’un âge plus mûr qui buvaient une bière en faisant des mots croisés ou en lisant le dernier roman à la mode tout en se faisant brûler la peau déjà bien tannée par l’astre suprême.

Au milieu de cette foule où il pouvait dénombrer des « bombasses » par dizaines, Zanzi marchait sur la grève, ses chevilles caressées par le mouvement des vagues venant mourir à ses pieds. Son regard paradisiaque aux couleurs de l’eau des mangroves de Zanzibar se perdait jusqu’aux limites de l’horizon, quand il ne se posait pas sur un Bernard-l’hermite soucieux de se cacher au fond de son coquillage. Ses pensées emmêlées dans les fils inextricables de son esprit débridé ne différaient guère de celles de l’été précédent, lorsqu’il se surprit à rêvasser à « la vie normale des gens normaux » en croisant ces couples qui venaient, avec leurs jeunes enfants, profiter des plaisirs simples de la plage au temps des vacances. C’est alors qu’il se souvint de son étrange été 2009, durant lequel il se trouva embringué dans une curieuse histoire de vrai-faux mariage avec une irlandaise mythomane et schizophrène qui voulait lui donner des jumeaux, fiction virtuelle aux frontières du réel et de la légende déformée par les siècles et les narrations qu’en feront les ménestrels.

Zanzi se souvint aussi qu’il tenta de se divertir de ce road-movie internautique et rocambolesque par le biais d’une romance tout aussi virtuelle avec un ténébreux séminariste, dont la brune barbe virile cachait des désirs féminins pour les personnes de son sexe. Encore un baratineur menant une double voire triple vie, écartelé entre ses trop nombreux personnages et égaré dans les méandres de ses propres délires. Étrange saison estivale aux amours folles et improbables, irréalistes et irréalisables, l’immense océan protégeant Zanzi d’une promiscuité dangereuse avec ces créatures déraisonnables.

Ce jour-là, sur le rivage, les souvenirs le submergèrent comme la mer inondant les douves d’un château de sable sur la plage. Il regarda les gens qui l’entouraient sans le voir : voulait-il vraiment être comme eux ? Sous la façade luisante du bonheur paisible qu’il pouvait lire sur leurs visages épanouis, n’y avait-il pas aussi d’autres solitudes, d’autres drames cachés, des non-dits masqués par la joie éphémère que procure un après-midi estival ?

Il songea alors que lorsqu’il se promenait seul au milieu des groupes d’amis, des couples et des familles qui peuplaient la plage en été, ce qui lui manquait le plus, c’était une présence. Une main tenant la sienne, des yeux plongeant dans son regard, un autre cœur battant contre sa poitrine, et le plaisir de partager la contemplation d’un coucher de soleil avec quelqu’un que l’on aime, ou avec qui l’on se sent bien, tout simplement, sans qu’il soit besoin d’employer de grands mots. Et ce tendre crépuscule serait suivi d’une nuit étoilée, bercée par le rythme naturel de l’eau. Et cette nuit où ils n’auraient pour seul lit que le sable sous leurs corps enlacés, et pour seul drap que la voûte céleste et le firmament au-dessus de leurs visages apaisés, serait suivie d’une aube nouvelle qui les ferait s’émerveiller comme des enfants devant le miracle renouvelé de la vie qui renaît avec le jour.

Un tel prodige n’arrivera peut-être jamais, pensait Zanzi. Il savait qu’il ne pourrait passer sa vie à l’attendre, ce moment dans le temps où lui serait enfin donné de savourer en tendre compagnie les heures trop rapides d’une félicité à deux. Il savait aussi que s’il voulait se donner les moyens d’être heureux malgré tout, il lui faudrait accepter, dès à présent, de se dépouiller de ses rêves pour épouser la réalité et apprendre à l’aimer. Cela supposait, médita-t-il, d’avoir envie de ce qu’il avait plutôt que de chercher ce qu’il n’avait pas, et par conséquent, de passer d’une solitude subie à une solitude choisie.

En s’éloignant le long de la grève, Zanzi savait déjà qu’il reviendrait se promener sur ce littoral qui était désormais le sien et, fût-il ou non accompagné, qu’il y sourirait.

 

(*) Pour une durée indéterminée, Zanzi a décidé de ne plus écrire ses aventures. Cependant il est suivi dans tous ses déplacements par Damien D. qui, à partir de cet épisode, rédigera les billets de « Zanzi and the City ».

 

 

TO BE CONTINUED...
Par Damien D. - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mercredi 18 août 3 18 /08 /Août 15:12

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Fiche technique :

Avec Maïk Darah, Jann Halexander et Sandro Bassonnato. Réalisation : Jann Halexander et Jeff Bonnenfant. Scénario : Jann Halexander. Compositeur : Jann Halexander.

Durée : 50 minutes. Disponible en VF. 

 

 

Résumé :

Le résumé de notre film « Une dernière nuit au Mans [les gens de couleur n'ont rien d'extraordinaire] » se veut simple : Marianne, veuve aisée, artiste à ses heures, vit au Mans, avec son neveu, Antoine. Elle tombe amoureuse de François, professeur de mathématiques… qui tombe amoureux d’Antoine…

Jeff et moi voulions montrer aussi un visage de la petite bourgeoisie française d'origine antillaise (ou africaine, ça dépend) que l'on peut retrouver un peu partout en France, notamment dans le grand Ouest et dans la région bordelaise. Un fait sociologique malheureusement peu étudié. Marianne et son neveu vivent dans un petit appartement mais ont une résidence secondaire (qu'on pourrait imaginer dans les Alpes Mancelles). Marianne, campée par mon amie complice Maïk Darah est la bourgeoise française par excellence : boit du vin, mange des rillettes et aime son pays en rappelant qu'il est la terre d'Alexandre Dumas. Elle a aussi cette façon bien française de collectionner les amours. Avec le personnage de François, interprété par Sandro Bassonnato, nous avons intégré la non-hétérosexualité, aussi normale que l'hétérosexualité. En parler, le montrer, le filmer, tout en sensualité mais le montrer. J'avoue que la musique de Chopin sur la scène d'amour entre Antoine et François fut bienvenue.

Si notre film devait avoir un message, puisque paraît-il, il en faut, ce serait celui-ci : ne pas avoir peur d'aimer, quelque soient les circonstances et les conséquences.


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L’avis de Pascal Françaix (BBJane Hudson) :

Créateur polymorphe et compulsif (auteur, compositeur de chansons qu’il interprète, scénariste, réalisateur, acteur de films distribués directement en DVD), Jann Halexander est un homme de dichotomies. Celles qu’induisent le métissage et la bisexualité sont les plus évidentes et récurrentes dans son œuvre musicale et filmique. Mais il en est une autre qui, pour être moins explicite, infuse son univers de façon tout aussi prégnante : la tension entre le réalisme et l’irrationnel la fidélité au premier, correspondant à un souci d’objectivité morale et d’ancrage dans son époque ; la tentation du second, témoignant à la fois d’un élan transcendant et d’une attirance du gouffre. Dans le domaine musical, sa fascination pour le mythe du vampire lui a inspiré un spectacle (Confessions d’un vampire sud-africain), et une chanson (Déclaration d’amour à un vampire) ; son premier scénario pour Rémi Lange (Statross le Magnifique [2006]), et ses deux réalisations précédentes (J’aimerais, j’aimerais [2007] et surtout Occident [2008]) témoignent de son goût pour l’insolite (le caractère fantomatique de ses personnages), jusque dans ses déclinaisons horrifiques (le finale d’Occident). Jann Halexander s’avère de plus être un fin connaisseur de cinéma fantastique, et un grand amateur de « séries Z » psychotroniques (pour l’anecdote, il voue un véritable culte à Troll 2 [Claudio Fragasso, 1990]). Dans le même temps, il est un observateur sagace de son temps, en pleine phase avec le réel malgré les aversions qu’il lui inspire.


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Son troisième et dernier film, Une dernière nuit au Mans (coréalisé par Jeff Bonnenfant), semble vouloir résoudre cette dichotomie en optant pour un sujet résolument réaliste (la liaison d’un jeune homme avec l’amant de sa tante) et un traitement en adéquation. Aucune échappée vers l’incongru, aucune déviation sur les sentiers de l’étrange : dialogues, cadrages, mise en scène, tout relève d’un « cinéma-vérité » presque ascétique à force de quotidienneté. Les échanges d’Antoine et de sa tante Marianne, dans la cuisine au petit déjeuner, ou autour d’un pot de rillettes et d’un verre de vin ; leur promenade insouciante et bucolique dans la campagne mancelle, sont des exemples étonnants (pour qui connaît les précédents films de Jann Halexander) d’une recherche de naturel confinant au prosaïsme (nous sommes loin de la scène éberluante des retrouvailles de la mère et du fils d’Occident, donnant lieu à un plan fixe et muet d’une minute.) J’avoue que cette approche m’est d’abord apparue frustrante et restrictive : elle donne au film une tonalité très Strip-Tease (l’émission de télévision belge diffusée par France 3), le regard corrosif en moins, puisque le vidéaste s’interdit toute distanciation et filme ses personnages au ras de leur quotidien, dans leur indolence bourgeoise un brin désabusée (il déclare avoir voulu rendre compte d’un état de la bourgeoisie française d’origine africaine ou antillaise).


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Le sous-titre d’Une dernière nuit au Mans fait office d’avertissement : le propos est ici axé sur la démonstration d’une banalité en l’occurrence, ceux des « gens de couleur » qui n’ont « rien d’extraordinaire ». On sait ce que ces revendications d’homologie qu’elles émanent de minorité ou d’ethnies recèlent d’ambiguïté : le déni répété d’une singularité résulte bien souvent d’une conscience trop aiguë de sa différence, et produit généralement l’effet inverse de celui escompté. Artiste marginal et anticonformiste, qui se définit lui-même comme « underground », Jann Halexander s’applique, contre toute attente, à jouer la carte du naturalisme, et n’y réussit guère : à bien y regarder, c’est cet échec, ou plus exactement les failles que son film recèle, qui en font à la fois le charme et l’intérêt. Chassez l’artifice par la porte d’entrée, et il s’immiscera par celle de service…

Ainsi, c’est la première fois que l’on rencontre le Camp dans le cinéma d’Halexander, avec le personnage de la tante Marianne, qui soliloque en s’alcoolisant à une table de bar, les épaules couvertes par un boa de plumes ; une autre scène nous la montre effondrée devant son miroir alors qu’elle se maquille « moment Camp » classique et iconique. L’un de ses discours adressés à la caméra, où elle évoque son statut de femme de couleur dans un pays où la tolérance et l’acceptation tardent à s’affirmer, accuse son irrémédiable singularité bien plus que son espoir d’intégration ce n’est plus Marianne que nous voyons, mais une artiste parlant à son public, avec un certain maniérisme…

Fort peu naturaliste est également le jeu de Jann Halexander, dont la nonchalance très élaborée et la résignation sarcastique nous rappellent à nouveau son personnage de Statross. On peut citer encore la scène d’amour entre Antoine et François sur les accords lyriques de Chopin, qui vient soudainement rompre le traitement en creux de leur relation, présentée jusqu’ici avec une grande économie d’effets et de sentiments.


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Qu’un jeune homme ait une liaison avec l’amant de sa tante n’a donc rien d’extraordinaire, selon Jann Halexander ; tout comme d’être noir, d’être gay, voire de nourrir des sentiments incestueux (plusieurs scènes du film suggèrent que la seule harmonie amoureuse possible ne peut s’épanouir qu’entre Marianne et Antoine). Étrange et difficile démarche que de donner à voir la banalité avec tant d’insistance ; singulier défi, qui ne va pas sans paradoxe sans cette intime contradiction qui est peut-être au cœur de l’univers d’Halexander.

Signalons, pour conclure, qu’Une Dernière nuit au Mans est le premier de ses films où un personnage féminin trouve une place aussi conséquente ; comme il le précise dans l’interview-bonus du DVD, c’est de propos délibéré qu’il voulut rompre avec le contexte essentiellement masculin de ses précédents films, et se confronter à la psychologie féminine. La vision qu’il en offre au travers de Marianne est typiquement homosexuelle : elle est une figure maternante et sécurisante, dont la sexualité est à la fois sublimée par un halo Camp, et inhibée par la crainte du vieillissement et par l’infidélité de son amant. Cette image de femme-femme séduisante mais blessée, sexuellement désincarnée sauf d’être ramenée dans le giron rassurant des amours familiales/œdipiennes, n’échappe pas totalement au profil de l’icône-diva gay, mais en offre une déclinaison très attachante, en grande partie grâce à l’interprétation de Maïk Darah, comédienne subtile qui sait ne pas abuser de ses atouts (un visage expressif où l’espièglerie le dispute à la candeur, une voix profonde et mobile, une authentique présence physique), et les nuancer au service d’un rôle qui pouvait appeler les excès. Pour sa découverte, et pour l’intégrité et la ténacité de son auteur, l’un des rares réalisateurs authentiquement indépendants du paysage français, ces cinquante minutes au Mans méritent amplement le voyage.

Pour plus d’informations :

Par Pascal Françaix - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 17 août 2 17 /08 /Août 18:41

NOTRE AMI, SEUL FOOTBALLEUR HOMOSEXUEL, YOANN LEMAIRE :

INJURIÉ ET MENACÉ DE MORT PAR UN DIRIGEANT DU F.C. CHOOZ !

 

par Audrey Banegas, amie journaliste de Yagg.com

 

yoann-lemaire-coming-out.jpg

 

Les ennuis continuent pour Yoann Lemaire, ce footballeur amateur qui se bat depuis plusieurs années pour briser le tabou de l’homosexualité dans le foot et faire accepter sa sexualité dans son petit club des Ardennes, le FC Chooz. En effet, le 24 juillet dernier, l’un des dirigeants de ce club l’a insulté et menacé sur le mur Facebook d’un autre joueur du club.

Rappel des faits. Dès juin 2009, un joueur, Renaud Charpentier, avait à plusieurs reprises eu un comportement homophobe – insultes, arrachage du logo « Carton rouge à l’homophobie » sur les maillots du club… – que le club refusait alors de sanctionner. Face aux pressions et aux insultes, fatigué d’être traité de « sale pédé », Yoann Lemaire raccrochait les crampons et abandonnait sa passion. En novembre dernier, l’association Paris Foot Gay s’insurgeait contre l’attitude du FC Chooz qui avait pourtant été le premier club de football à signer la Charte contre l’homophobie en septembre 2007. Fin 2009, Yoann Lemaire témoignait dans un livre émouvant Je suis le seul joueur de foot homo, enfin j’étais… (Éditions Texte Gais) et racontait dans une interview à Yagg son combat mais aussi sa résignation.

 

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« JE VAIS TE DÉFONCÉ TA GUEULE… TARLOUZE… PERVERS… PÉDOPHILE… »


En mars 2010, Paris Foot Gay interpellait la Fédération française de football (FFF) et son président Jean-Pierre Escalettes sur cette affaire, lui rappelant ses engagements. Un mois plus tard, la FFF promettait enfin qu’elle enquêterait sur « les comportements homophobes au sein du FC Chooz ». Depuis, plus rien, jusqu’au 24 juillet dernier où Yoann Lemaire découvre sur le mur Facebook d’un de ses anciens co-équipiers un « plus de tarlouze à Chooz », lancé par l’un des dirigeants du club. Il choisit d’y répondre et s’en suit une pluie d’insultes homophobes et de menaces de la part de ce dirigeant :

En voici un extrait :
« Vient grosse pute (…) je vais te défoncé ta gueule surtout pas ton cul. Je suis pressé vient à CHOOZ, ce soir 30 rue du tilleul. Et ya plus de licence pour les tarlouzes de ton genre (…) pervers ta gueule tu ressemble a dutrou et pas à un homo, tu es un homo d’azile, aller va écrire un autre book. Tu peux venir avec canal plus de toute façon (…) Si je serai homo tu me dégouterai sérieux, je ne saurai pas d’enculé. Aller, j’ai autre chose à faire que de parrer à un dégénéré de la tête au cul ».

Et de continuer : « Vient grosse pute prend un casque (…) Tu es pédophilie que homo (…) En asile connard, tu devrais être. (…) Par un pédophile, oui mon pote je rigole pas moi, vient ce soir je te saigne comme une truie (…) sache que moi c’est pas des menaces, tu verras ta grosse gueule, moi, j’irai en tôle mais toi tu ne reconnaîtra plus ta gueule de ton cul aller dégage pervers. (…) les homos de ta sorte je ne veux plus en entendre parler. (…) Je viendrai te trouver petite merde! (…) tu ressembles à rien mais si je mets mes mains sur ta tronche même la chirurgie esthétique ne pourra plus rien pour toi (…) ».

« Voilà imprime pour ton avocat (…) Vient pas me pourrir la vire retourne dans ton monde (…) l’autre gay y va pleuré maintenant, va sur un forum de gay, laisse les hommes ensemble (…) Maintenant si tu veux régler ça d’homme à gay vient au bicross de CHOOZ? Là pas de caméra pas de té…moin pour écrire un livre ou alors ferme ta gueule tu as choisi ta vie celle de te faire mettre alors assume. Et va te faire fouttre. La prochaine licence que tu auras à CHOOZ se sera comme POM POM GIRLS, je dis bien peu ».

 

http://i.ytimg.com/vi/XB_d_rfqoZA/0.jpg

 

DÉPÔT DE PLAINTE


Le 11 août dernier, Yoann Lemaire a déposé plainte. Contacté ce matin par Yagg, il explique : « Je porte plainte contre lui pour diffamations, insultes à caractère homophobe et menaces. Dans un premier temps, je ne porte plainte que contre cet homme et on verra comment le club réagit, s’il condamne cela. Et début septembre, s’il n’y a pas de réaction, alors je porterai plainte contre le club. Je suis obligé d’attaquer. D’autant que je me suis inscrit dernièrement, je devais rejouer à Chooz. J’ai fait une demande de licence. Je n’ai pour l’instant même pas obtenu de réponse [le dirigeant du club y fait régulièrement référence dans les menaces laissées sur Facebook, ndlr]. Je ne suis pas de nature à aimer les procédures judiciaires, mais à un moment donné, on ne peut plus accepter tout cela ».

 

http://www.lunion.presse.fr/media/imagecache/article-taille-normale/pqr_photo/2009/12/18/0000399969-0.jpg

 

« ÇA POURRAIT DEVENIR DANGEREUX POUR MOI »

 

« À travers ces messages et ces menaces, il essaye de me faire peur, pour être sûr que je ne revienne pas dans le club. Il me met une grosse pression et il le fait sur internet, sur un site public. Et puis, effectivement, je finis par me dire que si je revenais, ça pourrait devenir dangereux pour moi ».


« LA FFF ET LE MINISTÈRE DES SPORTS ONT LÂCHÉ L’AFFAIRE »


« La FFF et le ministère des Sports se sont occupés de cette affaire et commencé à tenter une conciliation, mais depuis quelques temps, ils ont totalement lâché l’affaire. C’est ce qui rend les dirigeants du club confiants. Ils voient que la FFF ne s’en occupe plus, qu’elle ne s’en occupait qu’au moment où cela faisait du bruit. Ils se disent que c’est fini, que c’est retombé, et qu’ils sont tranquilles. Et la FFF reste fidèle à sa réputation en laissant faire. En faisant d’abord semblant de régler le problème, puis en laissant tout retomber aussitôt après. Depuis le 3 juin, à la FFF, ils ne me répondent même plus. Les actions de la FFF n’étaient finalement que du vent ».

 

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Yoann Lemaire et Matthew Mitcham, le plongeur champion olympique à Pékin...

 

MÉDIATISATION


« Il y a un an, lorsqu’un joueur n’hésitait pas à m’insulter ouvertement devant les caméras de France 3, je pensais que c’était le pompon. Tout cela s’était fait dans l’indifférence totale des dirigeants du club, et des politiques, du maire de la ville par exemple. De toute façon, pour eux, il n’y a pas d’homophobie, même avec la preuve en images, ils refusaient d’appeler cela de l’homophobie, pour eux c’était moi qui l’avait cherché. Je suis sûr qu’ils diront la même chose de ces messages… Et puis, après les différentes télés que j’ai faites, France 3, Canal +, avec la sortie du livre et la médiatisation de cette affaire, la presse locale en a beaucoup parlé, ça n’a fait qu’empirer, qu’amplifier leur attitude, c’est devenu encore plus méchant. Il ne faut pas se leurrer, il n’y a que lorsque la presse en parle que les choses avancent, mais que l’on en parle, en même temps, cela amplifie la haine de l’autre côté ».

« Aujourd’hui, non seulement je me fais insulter et menacer, mais je pense aussi aux jeunes footballeurs gays, aux jeunes sportifs gays, qui doivent avoir la trouille en lisant ces propos, qui doivent se sentir menacés s’ils parlent de leur sexualité ».

 

Article reproduit avec l'amicale autorisation d'Audrey Banegas et de Yagg.com.

Publié aussi avec l'autorisation de Yoann Lemaire.

 

 

Lire l'interview de Yoann par Daniel Conrad Hall.


Par Audrey Banegas (Yagg.com) - Publié dans : LA GÂTERIE DU CHEF
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Mardi 17 août 2 17 /08 /Août 10:44

 

Si vous avez raté samedi la diffusion du septième numéro de Je t'aime pareil, l'émission estivale de France Inter consacrée à l'homosexualité, il n'est pas trop tard... Thème de ce numéro : L'homophobie. GayClic n'ayant pas la possibilité actuellement de vous préparer (comme à son habitude) un montage de l'émission, voici la marche à suivre pour l'écouter. Deux possibilités s'offrent à vous :
1/ Soit en cliquant ici, où vous pourrez télécharger le mp3 de l'émission.
2/ Ou sinon, téléchargez le podcast de l'émission (avec iTunes) en cliquant ici.
- Pour écouter le premier numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le second numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le troisième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le quatrième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le cinquième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.
- Pour écouter le sixième numéro de Je t'aime pareil, cliquez ici.

 

Merci à nos amis de GayClic.com

Par Daniel C. Hall - Publié dans : HISTOIRE DE L'HOMOSEXUALITÉ
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Lundi 16 août 1 16 /08 /Août 11:53

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Fabien Gilot à propos de Camille Lacourt (deux nageurs français) devant les caméras de France 2, août 2010 : « À toutes les filles qui ont craqué sur le sourire de Camille, sachez qu'il est gay. » Réponse de Camille Lacourt : « Je vais prouver le contraire au monde entier ».

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 16 août 1 16 /08 /Août 11:33

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«  (…) L’homophobie, dans le football ou ailleurs, puisqu’elle ne se limite pas au sport, est un problème qui ne devrait même plus en être un ! On parle là d’un souci d’un autre temps, qui aurait dû être réglé depuis belle lurette ! Malheureusement il ne l’est pas, et on ne peut pas attendre qu’il se règle de lui-même, alors il faut aider à faire avancer les mentalités, à faire comprendre aux gens, aussi, que l’on peut tenir des propos homophobes sans le vouloir. (…) Cela dit, regardez la société ; est-il facile aujourd’hui d’admettre qu’on est homosexuel quand on est à l’armée, dans un cadre professionnel, à l’Université ? Il ne me semble pas. C’est donc un vrai problème social qui cause des dégâts immenses, au même titre que le racisme, un combat de longue durée qui doit s’engager et qui prendra du temps. En somme, ll ne faut pas une révolution culturelle, mais presque… » Jean-Louis Triaud, président des Girondins de Bordeaux, interview pour France-Soir, 16/08/2010.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Dimanche 15 août 7 15 /08 /Août 11:48


La bannière et la vidéo sont (c)
Syred Pictures
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 15 août 7 15 /08 /Août 11:42

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c)
Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 14 août 6 14 /08 /Août 06:34
banniererozen.jpg hugo.jpg


Gay comme mon nom ne l'indique pas, et juif comme mon nom ne l'indique pas non plus, je suis tombé tout petit dans une marmite de BD (BD, pas PD !). Depuis, j'ai noirci des milliers de pages de personnages plus ou moins étranges. Depuis cinq ans, je suis chroniqueur du site Unificationfrance.com auquel je livre chaque semaine un dessin. Concerné par la cause LGBT, c'est avec plaisir que j'ai rejoint l'équipe de Les Toiles Roses, blog auquel je participerai avec mes « p’tits miquets ».

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La 7ème compagnie aime la lune : c'est l'anniversaire du chef ! Hein, chef ?

 

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Ainsi parlait Zarozenbergheustra (12)...


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The X-Files : la conspiration s'éclate !

mariage-gay-3-1.jpgMais que fait Dark Vadorzy ?

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TO BE CONTINUED...
Par Daniel C. Hall - Publié dans : DESSINS : Rencontres de tous les types
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