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Samedi 2 octobre 6 02 /10 /Oct 07:54

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Fiche technique :

Avec Guy Marchand, Françoise Fabian, Sabrina Seyvecou, Yannick Renier, François Négret, Catherine Mouchet, Sandrine Dumas, Pierre-Loup Rajot. Réalisation : Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Scénario : Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Image : Matthieu Poirot-Delpech. Montage : Mathilde Muyard.

Durée : 97 mn. Disponible en VF.

 

 

Résumé :

Nous sommes à la fin de l'année 1999. Une belle maison de campagne, environnée d'une forêt, sera le décor unique à l'intrigue. Depuis plus de cinquante ans Frédérick (Guy Marchand), 77 ans, plante des arbres dans cette forêt et depuis plus de cinquante ans, Frédérick vit dans le mensonge. Au retour de l'enterrement de Charles (Pierre-Loup Rajot), son fils aîné, auquel ostensiblement il n'a pas assisté, la famille se réunit dans la gentilhommière. Il y a Guillaume, le fils cadet (François Négret) et sa femme Elisabeth (Sandrine Dumas), Françoise (Catherine Mouchet), veuve du fils aîné Charles, ainsi que sa fille Delphine (Sabrina Seyvecou), accompagnée de son petit ami Rémi (Yannick Renier). Frédérick décide de leur révéler la véritable raison pour laquelle il fut déporté par les nazis alors qu'il habitait en Alsace. Il était homosexuel et a mené toutes ces années une double vie, tout en étant profondément attaché à sa femme (Françoise Fabian). Seuls sa femme et son fils aîné savaient la vérité sur son histoire.


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L'avis de Bernard Alapetite :

Je suis fidèle à Ducastel et Martineau comme on est fidèle à un vieil amant ou une vieille maitresse, d'abord par respect. Voilà deux cinéastes éminemment respectables, c'est sans doute le principal défaut de leur cinéma, comme on le dirait d'un tennisman qui ne joue jamais « petit bras ». Ils empoignent des sujets plus gros qu'eux, cherchent des angles d'attaque inédits, promènent leurs thèmes de comédies musicales en mélos, concoctent des castings toujours excitants, n'hésitant pas à mêler professionnels chevronnés et amateurs. Au final cela ne donne pas des films entièrement réussis, mis à part leur premier, Jeanne et le garçon formidable, leur coup d'essai est jusqu'à ce jour leur coup de maître, mais que l'on est toujours content d'avoir vu. Il en va de même avec L'Arbre et la forêt. Après avoir avec Nés en 68 balayé quarante ans d'histoire de France avec pour pivot la libération sexuelle, cette fois c'est la déportation des homosexuels qu'ils mettent au centre de leur film. La géniale idée est d'aborder le sujet par un biais minimaliste et très borné, la réunion de famille. L'Arbre et la forêt est un huis-clos qui se résume à la confession de Frédérick et aux réactions des différents membres de sa famille devant la révélation qu'il leur fait. La science consommée du cinéma de Ducastel et Martineau réussit à rendre fluide et cinématographique ce qui n'aurait pu être que du théâtre filmé, en fractionnant la confession de Frédérick, en la distillant tout au long du film. Si du point de vue du filmage le procédé est totalement convaincant, il l'est beaucoup moins en ce qui concerne le scénario. Il n'est en effet pas très crédible que Frédérick vide son sac par épisodes et en différents tête-à-tête avec les membres de la maisonnée…


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Je pense que je ne peux aller plus loin dans l'analyse du film sans parler de Guy Marchand qui fait là une composition mémorable tout en retenue et en subtilité. Guy Marchand est de ces acteurs dont on redécouvre périodiquement le talent, alors que cela devrait être une évidence depuis longtemps, que l'on se souvienne du salaud mirlitonesque de Coup de torchon, du veule adjoint de Garde à vue ou encore du père amorti de Dans Paris de Christophe Honoré... Peut-être pâtit-il d'être dans l'esprit d'une grande partie du public une sorte de macho égrillard au sourire en coin, alors qu'il peut être tout autre chose. Olivier Ducastel évoque le choix du comédien pour le rôle de Frédérick : « En regardant Guy Marchand dans le film de Christophe Honoré, nous nous sommes dit qu'il serait un formidable Frédérick. Et une chose amusante, c'était que pour écrire le personnage de Frédérick, nous nous sommes pas mal inspirés de Jean-Louis Trintignant, auquel nous avons aussi pensé offrir le rôle sans trop y croire non plus étant donné qu'il avait dit qu'il ne ferait plus de film. Mais en engageant Guy Marchand nous avions oublié un petit détail de sa filmographie, il avait joué dans Le Maître nageur, un film de Jean-Louis Trintignant justement. »


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C'est dans ce choix à contre-emploi que l'on mesure combien les membres du tandem sont des pros du casting, maestros du contrepied. Il faut également dans ce registre souligner la bonne idée d'employer le toujours bon Yannick Renier dans un registre lisse et solaire, alors que jusqu'à présent on ne l'a connu qu'interprétant des personnages sombres et tourmentés. Le duo ne rechigne pas parfois néanmoins à aller vers l'évidence, comme de faire incarner un personnage d'alcoolique raté à François Negret quand on sait que cet ancien espoir du cinéma français a ruiné sa carrière à grand coup de rasades de whisky. On l'avait quitté il y a 20 ans en adolescent rebelle, on le retrouve émacié par l'alcool. Certains humains sont séchés par l'alcool comme les harengs par le sel ! Le casting peut être un métier cruel... Le couple formé par Guy Marchand et Françoise Fabian est si crédible qu'on les croirait ensemble à la ville. Et puis quel plaisir de retrouver Catherine Mouchet, en vieille petite fille aussi formidable que dans Pigalle.


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Puisque j'en suis aux acteurs, force est de constater qu'ils sont tous bien distribués et que leur qualité est le grand atout du film, d'autant qu'ils réussissent à donner de l'épaisseur à des personnages qui en manquent un peu sur le papier.

Quitte, comme c'est encore le cas dans ce film français, à jouer le naturalisme, faudrait-il aller au bout de cette démarche et doter les personnages d'un métier… Une fois de plus l'argent dans cette famille semble tomber du ciel et ces gens, si l'on excepte Frédérick qui subsiste grâce à la sylviculture, s'ils ont des loisirs ne semblent pas subir de contraintes sociales. Alors que Ducastel et Martineau sont fort habiles pour inscrire leur film dans une temporalité précise (la menace de la grande tempête de 1999 plane sur le film), et suggérer les opinions politiques de Frédérick (enfin un homosexuel de droite, voilà qui est bien contraire à la doxa communautariste), on s'étonne qu'encore une fois ils ne parviennent pas à doter leurs personnages d'une surface sociale crédible. Je pense qu'il y a un petit manque de travail sur le scénario. Il eut été bon également de supprimer les trois courtes scènes dans lesquelles le fantôme du fils défunt apparaît. Elles enlèvent au film du mystère sans pour autant lui apporter un surcroît de densité.


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De densité le personnage de Marianne n'en manque pas et fait apparaître une figure neuve dans le cinéma français. Elle nous dit que l'amour peut se dissocier du sexe. On peut penser que Frédérick et elle ont une vie sexuelle ténue, mais pourtant ils nourrissent l'un pour l'autre un amour très fort. C'est Marianne qui a choisit Frédérick, puis a continué de vivre avec lui et de l'aimer en connaissant la vérité sur ses goûts sexuels. Françoise Fabian, avec son talent et son expérience, sait exprimer toute la richesse du personnage de Marianne qui culmine dans la remarquable scène dans laquelle elle se confie à sa belle-fille, interprétée par la toujours parfaite Catherine Mouchet.

Dans Drôle de Félix, puis dans Ma vraie vie à Rouen, Ducastel et Martineau avaient démontré leur talent de cinéastes paysagistes. Ils le confirment avec les belles images de forêt sur musique wagnérienne de L'Arbre et la forêt. La photographie est signée Matthieu Poirot-Delpech, qui a travaillé sur tous les films du duo Ducastel-Martineau.


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Alors que Jeanne et le garçon formidable était un modèle de légèreté sur un sujet on ne peut plus grave, la mort par le sida, cette fois encore comme dans Nés en 68, Ducastel et Martineau n'ont pas su faire taire les militants qui sommeillent, jamais profondément, en eux. Le sujet de L'Arbre et la forêt est assez fort, il pouvait se passer d'une poussée d'activisme et de didactisme qui ne fait qu'alourdir le propos.

La force de L'Arbre et la forêt est qu'il parvient à évoquer la déportation comme dans Shoah  de Claude Lanzmann sans aucune image de reconstitution, mais uniquement par le biais de la parole de Frédérick. Jacques Martineau s’'explique sur ce choix : « Le film a toujours reposé sur ce principe. Il était clair pour nous qu'il n'y aurait aucun flashback ni de reconstitution historique, nous avons toujours été dans le témoignage présent ou plutôt dans le non témoignage. En insistant sur un seul témoignage intime, nous soulignions que la déportation pour raison d'homosexualité pendant la guerre n'avait jamais été clairement évoquée. On est face à un mur de silence sur le sujet. Le film n'est pas là pour mettre le public face à ce fait historique, pas pour ouvrir une page d'Histoire mais pour se poser la question de la raison de ce silence pesant. Nous abordons cela en observant le comportement d'une famille en particulier. Il y a évidemment des facteurs historiques à ce silence mais surtout des facteurs sociaux. Cette page historique s'ouvre par l'entremise du secret familial. Nous avons en effet mis un peu plus longtemps à développer ce projet, mais ce long développement nous a permis de nous concentrer davantage sur le domaine de l'intime, du cercle familial. »


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Le projet de Ducastel et Martineau de faire un film sur la déportation homosexuelle, thème qui apparaît fugitivement à la fin de leur précédent film, était ancien. Olivier Ducastel raconte la genèse de L'Arbre et la forêt : « Il y a eu deux facteurs qui expliquent le délai qu'il a fallu pour que le film voit le jour. Le premier était le sujet même du film, un sujet délicat qui s'est imposé à nous dès que Crustacés et coquillages fut terminé. On avait eu une première mouture du scénario assez rapidement mais le projet a mis du temps à évoluer et a connu différents producteurs. Le second facteur est arrivé lorsque le film était en production, prêt à tourner. Au même moment, deux producteurs nous ont demandés de reprendre un projet au pied levé pour la chaîne Arte, une fiction en deux parties sur laquelle ils étaient en développement depuis très longtemps. La réalisatrice pressentie venait de jeter l'éponge. Ce projet, c'était Nés en 68. En se concertant avec Philippe Santos, le producteur de L'Arbre et la forêt, il nous a dit que ce n'était pas possible de décliner une telle offre de double fiction. Cela nous permettait aussi d'avoir plus de temps pour affiner le montage financier du film. »

Ducastel et Martineau se sont inspirés pour écrire leur scénario du témoignage de Pierre Seel, seul triangle rose français à avoir parlé de sa déportation en tant qu'homosexuel.

Le film a été sélectionné au Festival de Berlin 2010 et a reçu le Prix Jean Vigo en 2009. Il bénéficie d'une superbe affiche signée Pierre Le Tan.

Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 30 septembre 4 30 /09 /Sep 15:12

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Sur NRJ12, ce soir à 17h30, début de la diffusion des saisons 3, 4 et 5 de "Physique ou chimie"...

 

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LES NEWS ROSES
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Jeudi 30 septembre 4 30 /09 /Sep 13:19

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Fiche technique :

Avec Colin Firth, Julianne Moore, Nicholas Hoult, Matthew Goode, Jon Kortajarena, Paulette Lamori, Ryan Simpkins, Ginnifer Goodwin, Teddy Sears et Paul Butler. Réalisation : Tom Ford. Scénario : David Scearce et Tom Ford, d'après le livre de Christopher Isherwood. Image : Eduard Grau. Montage : Joan Sobel. Compositeur : Abel Korzeniowski et Shigeru Umebayashi.

Durée : 100 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

 

 

Résumé :

Los Angeles, 1962. Depuis qu’il a perdu son compagnon Jim dans un accident, George Falconer, professeur d’université Britannique, se sent incapable d’envisager l’avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie la belle Charley, elle-même confrontée à ses propres interrogations sur son futur, George ne peut imaginer qu’une série d’évènements vont l’amener à décider qu’il y a peut-être une vie après Jim.


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L’avis de Frédéric Mignard :

Le styliste Tom Ford devient réalisateur. Le résultat est un drame personnel virtuose, avec Colin Firth et Julianne Moore.


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Adaptation sans modestie du roman de Christopher Irshwood, Un homme au singulier, A single man est un film de styliste, celui de Tom Ford, célèbre pour son travail novateur au sein du groupe Gucci. Le couturier playboy signe ici sa première œuvre en tant que réalisateur. Avec un regard privilégiant le papier glacé, il pare son essai d’une photographie exceptionnelle, entre jeu de couleurs, reflets subtils et poses avantageuses. Il habille son récit de quelques gueules dignes de couvertures de magazine, notamment dans les seconds rôles, et situe son action dans quelques prestigieux pavillons américains qui ne déplairaient pas à Franck Lloyd Wright. Jusqu’aux vêtements, conçus par la styliste de Madonna, Arianne Philips, tout est d’une beauté fulgurante, d’une classe décadente à l’imagerie hallucinée.


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Tous ces éléments de l’artifice auraient pu considérablement desservir le travail de Tom Ford. Pourtant, au-delà d’une simple extension de son univers personnel, sa démarche artistique se justifie peu à peu. Attisant une émotion qui se noue à la gorge, elle creuse les artères de la dépression. Cette dernière s’exprime à travers le sentiment de solitude accablant d’un professeur d’université érudit, depuis la mort de son compagnon.


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L’homosexuel vieillissant dans une Amérique puritaine, à peine anobli aux yeux de la société par son statut de prestige, a perdu le goût de l’amour et de la vie. La perte de sa moitié, magnifiquement recomposée de manière onirique en début de métrage, est systématiquement contrastée par le monde qui l’entoure. À cette perte de la passion, s’appose celle de la jeunesse, de son entrain d’autrefois, ce qui entame considérablement son désir de survie et le mène à la préparation minutieuse de son propre suicide.


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Décrivant un monde qui se régénère automatiquement en beauté, où le moche, comme la mort, est socialement oublié par tous (sauf par l’amant esseulé et les autres post quadras qui vivent dans l’ombre), où la jeunesse, à la fraicheur insolente d’une éternelle publicité, reprend systématiquement le dessus, attisant les désirs, les frustrations, la mélancolie et les regrets de ceux qui ont dépassé cette étape, Tom Ford esquisse un univers cruel, s’intéressant surtout aux parias ou has-been de cette société d’apparat.


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À côté du personnage littéraire de George Falconer en route pour la mort, incarné par l’impérial Colin Firth (prix d’interprétation à Venise et nominé à l’Oscar pour ce rôle), l’on trouve sa voisine et meilleure amie depuis des décennies, jouée par Julianne Moore, tout aussi impressionnante. Ancienne beauté royale, abîmée par les aléas de son existence et l’alcool, cette femme pathétique, en quête d’une nouvelle dignité, qui pourtant ne cesse de se fourvoyer toujours un peu plus, est dévorée par sa propre solitude. Le temps d’une soirée, les deux êtres se rapprochent et se désirent devant la caméra de Tom Ford. Lui a décidé de cesser le combat quand elle essaie vainement de s’accrocher à quelques espoirs en revenant davantage au passé qu’au futur (elle essaie notamment de raviver la flamme qu’elle a pu faire briller en lui un soir de leur jeunesse).


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Heureusement, dans ce sentiment de dépression généralisée, où l’homme pense ne plus pouvoir aimer ou être aimé, quelques moments colorés viennent le ramener progressivement à la vie. Des rencontres imprévues, un échange avec l’un de ses étudiants qui s’élève, fort heureusement, bien au-delà de l’académisme du Cercle des poètes disparus... Le réalisateur, dont on sent l’implication personnelle dans le cheminement psychologique du personnage principal, réserve de sublimes moments de cinéma, notamment dans les décors (une scène en technicolor avec en fond une toile gigantesque de Hitchcock). Son sens mélangé de l’habillage de l’image et de la dramatisation intimiste nourrit des instants d’émotions intenses. Le créateur de mode prouve ainsi que la beauté peut générer au cinéma autre chose que l’ennui poli face à des archétypes a priori superficiels.


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À l’instar d’un Wong Kar Wai pour In the mood for love (dont on retrouve le compositeur, Shigeru Umebayashi, au générique), Ford transcende l’univers clinquant de son propre microcosme professionnel pour s’insinuer au plus près de la douleur humaine, celle, universelle, de la prise de conscience de sa propre mortalité. Peut-on en ressortir autrement que bouleversé ?


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L’avis de Voisin blogueur :

Conditions de visionnage : vu en projection presse. Ce qui m’a poussé à bien me tenir et à ne pas gémir à la vision du défilé de beaux mecs qui se présentait à l’écran.


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Los Angeles, 1962. George (Colin Firth), professeur d’université britannique, doit faire face à un terrible drame : son compagnon Jim (Matthew Goode) a trouvé la mort dans un accident de voiture. Après seize années de bonheur passées ensemble, George redevient un homme célibataire, foudroyé par le chagrin et la solitude. Son amie Charlotte (Julianne Moore, parfaite en fille à pédés, glamour et désillusionnée) a beau être là pour lui, il ne voit plus la vie qu’en noir. C’est décidé : il va se suicider. Il organise soigneusement sa dernière journée : il écrit des lettres, dit à sa bonne qu’elle est merveilleuse, range son bureau, achète des balles pour son flingue, va donner son dernier cours à l’université et compte voir sa meilleure amie Charlotte le soir. Mais le hasard va un peu bousculer ses plans et à l’infinie tristesse qui l’habite vont s’opposer des rencontres de hasards, des instants rares…


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On ne nous aurait pas dit que Tom Ford était couturier qu’on l’aurait deviné. A single man sera probablement un des films les plus élégants, les plus soignés de 2010. Photographie léchée à l’extrême, mise en scène sensuelle et qui abuse des ralentis, garde robe à se damner : le réalisateur apporte un soin tout particulier à chacun de ses plans, semble en constante recherche de beauté. Le résultat est bluffant, nous donne la sensation de déambuler dans un étrange rêve où à tous les coins de rue un beau mec, tout droit sorti d’une couverture de Vogue, pourrait nous demander une cigarette. Défunt compagnon aux allures de gendre idéal, jeune étudiant minet supra méché et imberbe, latino bad boy : le moins qu’on puisse dire, c’est que George plait à de très beaux garçons. Tom Ford les filme avec envie, sans complexes. Et on a ainsi l’impression d’assister à l’éloge de la beauté masculine. Même Colin Firth a le torse imberbe, ferme, saillant : rien, non rien de rien n’est laissé au hasard. Avis aux garçons sensibles et aux filles : A single man est LA grande occasion de se rincer l’œil au ciné.


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Alors oui, tout est magnifique au point que ça en devient surréaliste. Et Tom Ford ne craint pas de tomber dans le piège de la pose, il s’y engouffre avec jubilation. Cela pourra donner un côté artificiel voire superficiel au projet. Des premiers aux seconds rôles, tout le monde semble sorti d’un défilé de mode et évolue dans des décors de rêve. A single man pourra alors agacer, pouvant apparaitre comme snob ou prétentieux (tout est extrêmement premier degré et la bande originale raffinée mais très appuyée vient enfoncer le clou). En tout cas, force est de constater que pour un premier long, le cinéaste témoigne d’une maitrise tout bonnement hallucinante. Et quand on gratte un peu le très épais vernis, on trouve bel et bien des émotions, une sensibilité, un regard.


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George a beau vivre dans un monde de toute beauté, de perfection, il a perdu celui qu’il aimait et ne s’en remet pas. Tout le film est un cheminement vers la mort, on baigne dans une ambiance singulière, où tout est sensuel, où tout tourne au ralenti, où des détails anodins deviennent soudainement des apparitions qui pourraient bien être les dernières images d’une vie. C’est un voyage cinématographique très plaisant qui nous est proposé, malgré la beauté un peu glacée de l’ensemble. Un peu de modestie ne ferait sans doute pas de mal à Tom Ford mais après tout, quand on est doué comme lui, pourquoi se priver de le montrer ?

Pour plus d’informations :

Par Frédéric Mignard et Voisin blogueur - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 30 septembre 4 30 /09 /Sep 11:32

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© D. R.

 

« Il est difficile dans le petit monde du sport, surtout si l'on est jeune de faire son coming out sans en avoir des retombées négatives. Le syndrome des vestiaires c'est une réalité. La meilleure des preuves : il y a très peu de sportifs professionnels qui osent révéler leur homosexualité. Moi, cela ne me gêne pas, si mon exemple peut être un espoir pour tous ces jeunes qui souffrent en silence, qui se renferment sur eux-mêmes, qui trop souvent se suicident. Parce qu'ils n'ont personne à qui se confier. (…) [à propos des Gay Games] J'ai découvert cette compétition sur Internet. J'ai tout de suite voulu y participer... [à propos de son club qui a financé son voyage] Le Racing Club Nantais n'est pas un club concerné par les gays, ce qu'il a fait, m'a conforté, démontré que j'étais intégré. Surtout que moi pour progresser j'ai besoin du groupe. Ce groupe, je l'ai trouvé au RC Nantes, mais aussi aux Gay Games... [à propos de ses parents] Ils ne savent pas que je suis homosexuel. Je ne pense pas que le moment soit venu de leur dire... » Teddy Francisot, 23 ans, athlète et sociétaire du Racing Club Nantais et double médaillé d’or aux « Gay games » de Cologne, interview pour Ouest France, 30 septembre 2010.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mercredi 29 septembre 3 29 /09 /Sep 11:32

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« Même si nous n’entendons pas éluder notre responsabilité, engagée par les propos de l’un des nôtres  [Karim Fall, alias Lefa], nous ne pouvons accepter qu’ait été ajoutées à des paroles réellement prononcées des formules imaginaires, destinées à les aggraver et à donner l’apparence trompeuse d’un discours construit. Il n’a par exemple jamais été question au cours de l’interview d’« une déviance qui n’est pas tolérable », et la retranscription complète de la réponse aurait fait apparaître une position beaucoup plus nuancée que celle qui a été publiée.

Restent des paroles irréfléchies, dont l’ensemble des membres de Sexion d’Assaut tient à s’excuser auprès de ceux qui en ont été blessés ou choqués. Ces excuses, certains pourraient être tentés de les regarder comme un aveu de faiblesse, une lâcheté, un manquement à l’obligation de virilité qu’exigerait notre appartenance musicale. Nous considérons au contraire comme une invitation au courage la remise en cause et la réflexion déclenchées par cette polémique. Nous sommes conscients de la responsabilité que nous confèrent notre notoriété soudaine et l’adhésion d’un public élargi. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas voulu réagir collectivement sans prendre le temps d’en discuter sérieusement entre nous, les yeux dans les yeux.

En réalité, si chacun veut bien y regarder de plus près, les propos qui nous sont reprochés, tenus sans haine mais avec une grande légèreté et une ignorance certaine de ce sujet, participent d’une homophobie ambiante, souvent inconsciente d’elle-même, qui traverse tous les milieux sociaux et s’exprime quotidiennement à travers le pays dans les cours d’école, les entreprises, les enceintes sportives, sur la voie publique, et jusque dans les assemblées parlementaires.

Il n’y a pas sur cette question, d’un côté, une France civilisée et vertueuse et, de l’autre, les barbares, mais une réalité qui concerne la société dans son ensemble.

Oui, c’est vrai, nous avons, comme l’immense majorité de nos concitoyens, grandi dans un schéma de pensée hétérosexuel et tranquillement machiste, insensible voire réfractaire à la diversité des orientations sexuelles. Nous avons repris à notre compte, sans distance critique, un discours, un regard, des attitudes, des non-dits tout aussi présents dans les cités que dans les beaux quartiers.

Mais nous ne voulons pas que cet épisode se limite à l’écriture d’une chronique supplémentaire dans le feuilleton très ancien du refus de la différence. Nous souhaitons au contraire qu’il soit l’occasion, pour nous et pour tous, de poser notre regard sur ce que nous ne voulions pas voir, d’écouter celles et ceux que nous ne voulions pas entendre et de nouer avec eux un dialogue jusqu’alors inexistant. » Communiqué de presse du reste du groupe Sexion d’Assaut, 28 septembre 2010.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 28 septembre 2 28 /09 /Sep 17:30
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Gay comme mon nom ne l'indique pas, et juif comme mon nom ne l'indique pas non plus, je suis tombé tout petit dans une marmite de BD (BD, pas PD !). Depuis, j'ai noirci des milliers de pages de personnages plus ou moins étranges. Depuis cinq ans, je suis chroniqueur du site Unificationfrance.com auquel je livre chaque semaine un dessin. Concerné par la cause LGBT, c'est avec plaisir que j'ai rejoint l'équipe de Les Toiles Roses, blog auquel je participerai avec mes « p’tits miquets ».

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   Je ne suis pas... mais... (1)

 

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 Je ne suis pas... mais... (2)


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    Je ne suis pas... mais... (3)

Voir toutes les rencontres

TO BE CONTINUED...
Par Hugo Rozenberg - Publié dans : DESSINS : Rencontres de tous les types
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Mardi 28 septembre 2 28 /09 /Sep 00:00
 
L’auteur :
Tatiana Potard est née le 10 novembre 1972. Après avoir passé son enfance et son adolescence en Picardie, le cœur léger et le bagage mince, elle décide de quitter sa province pour conquérir le gay Paris. Elle découvre alors le milieu de la nuit, où les rires et les paillettes font danser les absences. Elle collabore depuis à la rédaction de divers magazines et sites LGBT. Avec Sex Addict, son premier roman, elle nous plonge sans détour dans l’univers festif et déluré des jeunes lesbiennes.
L'avis de Matoo :
Tatiana Potard, célèbre blogueuse lesbienne devant l’Éternel, m’a dédicacé son bébé la dernière fois au Blue Book. Il s’agit d’un petit roman sans prétention, et qui ne va pas révolutionner la littérature. Mais il a deux qualités : il m’a bien fait rire, et il m’a appris plein de choses sur le sexe entre les filles.
Si vous pensez que deux filles dans un lit s’emmerdent, alors lisez ce bouquin et vous serez convaincus du contraire. « Oh là là ! » Comment elle se lâche la Tatiana dans les descriptions, c’est terrible. Elle n’hésite pas à faire le récit circonstancié de plans cul et on en voit de toutes les couleurs. Un peu de crudité, et parfois un brin trash, mais toujours cet humour et cette ironie dont elle nimbe les choses. Et on a droit à un éventail de pratiques carrément indécentes et follement décadentes auxquelles je ne peux qu’adhérer.
Là où je n’ai pas été super emballé c’est finalement dans le choix narratif du blog. L’auteur (et narratrice) se met dans la peau d’une blogueuse et le roman est écrit comme l’agrégation des articles du blog de l’héroïne, Alex. Cette dernière a trente balais, mais agit plutôt comme une maraisienne de 22 ans. Et le ton des posts va avec, alors que je pense qu’un roman, à la forme plus classique, aurait été mieux tourné. On suit les tribulations amoureuses, amicales et professionnelles de cette goudou survoltée tout au long de son blog qui lui sert d’exutoire. Et en gros, elle sort avec ses potes dans le milieu gay, elle picole, fait la teuf, baise des nanas, parfois tombe amoureuse, et a de temps en temps des chagrins d’amour. Rien que de très classique et de très bloguesque donc !
J’y retrouve un peu les accents et la vigueur de Transports parisiens qui avait bien défrayé la chronique à l’époque, ainsi que la familière peinture de la vie dans le Marais que je connais bien. Du coup, entre cette atmosphère et la manière dont elle parle de sexe, sans complexe et sans ambages, je pense que le bouquin pourrait trouver un écho très positif chez de jeunes goudous. Il n’existe pas beaucoup de livres dans ce genre qui montrent des homos si bien dans leurs baskets, à la simple quête de fun, d’amitié ou d’une petite amie.
Le mieux est encore d’en goûter quelques passages comme celui-ci où l’héroïne décode des petites annonces, qui m’ont bien fait rire.
« Jeune femme 42 ans cherche âme sœur cadre supérieure aimant le jardinage, la poterie et le cyclotourisme. Fumeuse, alcoolique, droguée, bi et psychotique s’abstenir. Passez votre chemin ! »
Explication de texte façon Alex :
« Jeune femme 42 ans » : Sans déc’, y’a rien qui vous choque là ?
« Âme sœur cadre supérieure » : Je cherche une femme cultivée et pétée de thunes. Si tu es en profession libérale, que tu es jeune, féministe et surtout très belle, tu m’intéresses…
« Aimant le jardinage, la poterie et le cyclotourisme » : Ma chérie, viens à moi ! Racines de topinambours au déjeuner tu suceras et chèvres angoras dans le Larzac tu élèveras. Beaucoup de thé tu boiras, en macramé tu excelleras, dix chats dans la cuisine tu auras et Barbara en boucle tu écouteras…
« Fumeuse, alcoolique, droguée, bi et psychotique s’abstenir » : Ah oui, alors là, ça va devenir compliqué ! À mon avis, il faudrait au moins s’être fait un bon shoot , avoir vidé une bouteille de vodka, s’être enfumé la tête à coups de paquets de clopes, s’être tapé une bonne queue dans une backroom et être sous régulateur de l’humeur depuis au moins deux ans pour avoir envie de te répondre, darling !
Allez courage, jeune femme de 42 ans, l’espoir fait vivre. Caresses aux chèvres ! »
Et dans le genre trashy et assez hallucinant, ce genre de morceau d’anthologie ! Bon mais souvent, ce sont des descriptions un peu plus sexuellement délectables.
« Une fois, ça m’est arrivé ce genre de plan avec une nana que j’avais draguée au festival de films goudous Cinéfemme. Après la projection de la séance porno, on est allé chez elle et, au moment où je m’apprêtais à la butiner, j’ai senti un truc sur ma langue. Au début, je pensais que c’était une minuscule boulette de morceau de PQ qui était restée logée entre deux lèvres (Oh ça va hein ! Ça nous est arrivé à toutes au moins une fois). Eh bien non ! C’était la ficelle de son tampon. Je vous jure, j’ai failli vomir direct ! »
Et même, ces envolées lyriques assez fascinantes (pour moi) m’ont vraiment scotché.
« J’aime le sexe des femmes, tous les sexes. Ceux qui mouillent trop et t’éclaboussent de miel, les arides qui demandent toute ton application, les béants prêts à t’avaler tout entière, les recroquevillés qui se meurent de peur, les épilés façon ticket de métro ou lisses comme une peau de bébé, et les afros qui te laissent trois poils sur la langue après chacun de tes assauts.
J’aime le cul des femmes, tous les culs. Les rondouillards et les voluptueux que tu bouffes comme un fruit bien juteux. Les musclés aussi durs que la pierre que tu jalouses secrètement et que tu contemples comme un poster Pirelli sur la vitre d’une cabine de routier. Les bronzés 365 jours par an, grillés à coups de carte de fidélité dans le Point Sunshine du Marais ou au contraire, les blancs comme des culs, déjà plus normaux. Et que dire du fripé sous le poids des années ou encore du puceau qui sursaute au passage d’une langue ou d’un doigt en quête d’absolu.
J’aime les seins des femmes, tous les seins. Les poires, les melons, les pastèques, les cerises, les noisettes, les tétons rosés, rouges et les écarlates prêts à exploser. Ceux que tu lèches tendrement et que tu as peur de blesser, ceux que tu pinces et que tu étires jusqu’à les déformer, ceux que tu malaxes comme une pâte de boulanger, ceux que tu embrasses et ceux devant lesquels tu t’agenouilles respectueusement comme devant une icône. »
Et encore il manque l’orgasme, les peaux et les cheveux des femmes à découvrir avec autant de passion et de verve. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé mais je reconnais que ce bouquin peut vraiment plaire à certains, et surtout à certaines. En tout cas, sooooo refreshing !
Pour plus d'informations :
Par Matoo - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Lundi 27 septembre 1 27 /09 /Sep 17:24
Par Daniel C. Hall - Publié dans : HISTOIRE DE L'HOMOSEXUALITÉ
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Dimanche 26 septembre 7 26 /09 /Sep 11:36

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Relisez l'interview de notre ami Halim Corto sur Les Toiles Roses

 

 

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LES NEWS ROSES
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Dimanche 26 septembre 7 26 /09 /Sep 11:30


La bannière et la vidéo sont (c)
Syred Pictures
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de Maykel himself.
Un grand merci à l'équipe de Rien de 9 !
Par Maykel - Publié dans : WEBSERIE : RIEN DE 9
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Dimanche 26 septembre 7 26 /09 /Sep 11:21

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c) Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Samedi 25 septembre 6 25 /09 /Sep 12:37


17 RECETTES DE COMING-OUT RÉUSSIS POUR LES GAYS ET LESBIENNES...

 

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Méthode de l'amour du prochain : 

Maman, Papa, je voulais vous dire que je vous aime. Et vous, vous m'aimez non ? Tel que je suis ? Oui ! Je suis soulagé. Mon homosexualité ne vous posera donc aucun problème… 

 

Méthode de la double négation : 

Papa, je ne peux pas affirmer avec une totale certitude que je ne suis pas homosexuel(le). 

 

Méthode de la surenchère : 

Maman (ou Papa), je suis bisexuel(le). (Attendre dix minutes) Euh, à la réflexion, je suis plus homosexuel(le) que bisexuel(le)… 

 

Méthode dite « du noyé dans la masse » :  

Maman, je sais pas si t'es au courant, mais j'ai croisé Corinne à la poste qui m'a dit que Marcel venait de rompre avec Sandra parce qu'elle avait prétendu avoir couché avec Bertrand. Quelle connerie, tout le monde sait qu'il est hospitalisé pour son foie depuis le début du mois d'octobre. Bernard a vendu sa vieille Fiat à un(e) étudiant(e) qui est en fait en TD avec moi et je suis homosexuel(le) et Martine (ou Philippe) vient de quitter Philippe (ou Martine) parce qu'elle (il) ne voulait pas de relation à distance maintenant qu'il (elle) part six mois en stage au Japon, c'est triste, mais bon, c'est la vie. T'en penses quoi ? 

 

Méthode de l'horreur médicale : 

Maman, Papa, j'ai fait un scanner. Les médecins m'ont dit que j'ai une tumeur maligne. (Attendre…) Mais non, en fait, je suis juste homosexuel(le). 

 

Méthode de la devinette analogique :

Maman, Papa, à votre avis, qu'est-ce que Rupert Everett, Martina Navratilova, Elton John, Amélie Mauresmo, Laurent Ruquier et moi avons en commun ?

 

Méthode de la réincarnation :

Papa, tu comprends, c'est mon âme qui veut ça, après plusieurs existences d'hétérosexuel(le), j'ai la chance de pouvoir vivre pleinement les relations entre personnes du même sexe dans cette vie-là...

 

Méthode culinaire :

[Version lesbienne] : Maman, je t'ai déjà dit que je préfère les huîtres aux carottes ? Tu me suis là ?

[Version gay cinéphile (Spartacus)] : Maman, je t’ai déjà dit que je préfère les escargots aux huîtres ? Tu me suis là ?

 

Méthode des travaux pratiques :

[Version lesbienne] : Papa, si je commence à rouler des patins à Julie devant toi, le message sera-t-il assez clair ?

[Version gay] : Maman, si je commence à rouler des patins à François devant toi, le message sera-t-il assez clair ?

 

Méthode culpabilisante de l'inné :

Je suis homosexuel(le) ! Je suis né(e) comme ça et vous voudriez, vous MES parents, que je vive une existence entière de déni de ma véritable personnalité ?

 

Méthode culpabilisante de l'acquis :

Je suis homosexuel(le) ! Apparemment, c'est le contexte familial et social qui prédispose à l'homosexualité et c'est à MOI que vous voulez en chier une pendule à 13 coups ?

 

Méthode dite de « la déduction religio-fallacieuse » :

Le Seigneur proscrit les actes contre-nature. Hors, c'est dans ma nature que de préférer les personnes de mon sexe. Et vous voudriez que je m'adonne à des actes impurs contre ma volonté et celle de notre Créateur ? Il l'assume, je peux bien moi aussi !

 

Méthode de l'anti-Mars-Vénus :

[Version lesbienne] : Tu vois Maman, t'arrêtes pas de me répéter que les hommes sont des chieurs et des bons à rien. Ben moi j'ai trouvé la solution...

[Version gay] : Tu vois Papa, t'arrêtes pas de me répéter que les femmes sont des chieuses et des bonnes à rien. Ben moi j'ai trouvé la solution...

 

Méthode du syllogisme :

Les homosexuel(le)s sont des hommes/femmes. Je suis un(e) homme/femme, donc je suis homosexuel(le).

 

Méthode statistique :

Maman, Papa, il y a 10 % de gays et de lesbiennes dans la population. Mes neuf cousins et cousines sont tou(te)s marié(e)s. Fallait bien que je rentre dans la statistique, non ?

 

Méthode du développement durable :

Je n'aurai jamais d'enfant qui, à son tour, contribuerait à la destruction lente et inexorable de notre belle planète. Je fais un geste pour l'humanité…

 

Méthode de l'écœurement sélectif :

[Version lesbienne] : Papa, après maintes expériences, je suis arrivée à la conclusion que je préférais le goût des chattes à celui des bites… Et toi, tu préfères quoi ?

[Version gay] : Maman, après maintes expériences, je suis arrivé à la conclusion que je préférais le goût des bites à celui des chattes… Et toi, tu préfères quoi ?

 

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Vendredi 24 septembre 5 24 /09 /Sep 18:55

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« T'as froid dans le dos quand un travelo te dit “vas-y viens”. Car tu sais que l'homme ne naît pas gay mais qu'il le devient » Sexion d'Assaut dans le morceau « A 30% » sur l'album L'écrasement de tête, distribué par le label Because (écouter).

« Bien trop de gays qui s'aiment et en plus se marient » dans « Vous aussi » par Maître Gims du même groupe (écouter).

« Toujours anti-homos » par Adams dans Rescapé (écouter)…

 

Lire l'article complet de nos amis de Têtu.com (merci à Paul Parant)

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Vendredi 24 septembre 5 24 /09 /Sep 18:13

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Il y a quelques mois, le groupe Sexion d'homo, emmené par l'humoriste Kevin Razy, a sorti une parodie du titre « Désolé » de Sexion d'Assaut. Enchaînant les clichés, cette vidéo a, selon ses auteurs, pour but de casser les préjugés et ouvrir les esprits. On est d'accord !

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Vendredi 24 septembre 5 24 /09 /Sep 17:30

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Par la voix de Lorianne Dimosi (contactée par Les Toiles Roses), responsable de la communication de Sexion d’Assaut chez Sony Music, nous apprenons que : « Lefa [le membre du groupe responsable de ces propos homophobes] a dérapé, il ne le pensait pas du tout. (…) Sony Music n’a rien à dire, c’est une affaire personnelle, nous sommes la maison de disque et nous n’intervenons jamais officiellement quant aux dires de nos artistes. (…) Je vous mets en copie le communiqué de presse du tourneur du groupe et de Lefa (qui a tenu ces propos injurieux) envoyé à toutes les salles de la tournée. » (24/09/2010).

 

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Lefa © D. R.

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

(envoyé à Les Toiles Roses)

 

Paris le 24 septembre 2010

 

Lefa du groupe Sexion d’Assaut et Eric Bellamy, leur producteur de spectacle, ont souhaité s’exprimer de manière commune suite aux propos tenus par le groupe dans le magazine « International Hip Hop ».

 

Eric Bellamy : « Si je défends par principe la liberté d’expression des artistes, ce que je continuerai à faire, je ne peux accepter personnellement certains propos qui vont à l’encontre de mon éthique personnelle. Suite aux propos de Lefa, nous avons eu plusieurs discussions avec le groupe pour clarifier les choses et décider si les conditions étaient requises pour faire la tournée ou non. Je suis aujourd’hui serein sur l’état d’esprit du groupe et je ferai la tournée ».

 

LEFA : « Je me suis exprimé lors d’une interview, pour le lancement de l’album, sur l’homosexualité, ce qui a déclenché depuis plusieurs semaines beaucoup de réactions de la part de la maison de disques, de notre tourneur, et en interne dans le groupe… Les propos, que je reconnais avoir tenus, ne sont effectivement pas acceptables et je tiens avant tout à m’en excuser auprès des gens que j’aurais pu blesser.

Je me suis rendu compte en vérifiant la signification du mot « homophobie » que j’avais sorti une connerie plus grosse que moi. C’est vrai que j’ai grandi dans l’ignorance de ce que ce terme signifie vraiment. Mais ni moi ni le groupe ne sommes homophobes. L’homosexualité est quelque chose qui est très loin de nous, qui avons grandi dans un milieu macho, et on utilise des mots qui s’y rapportent à tout bout de champ, sans forcément tous les maitriser.

Le groupe a eu beaucoup de succès très vite, et c’est vrai que nous prenons conscience que nos paroles ont désormais un retentissement important, c’est la raison pour laquelle je voulais revenir là-dessus et clarifier les choses. »

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Vendredi 24 septembre 5 24 /09 /Sep 16:58

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© Sony Music

 

« Je crois qu'il est grand temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse les morts, retrouvés sur le périphérique » rappe Maître Gims, membre de Sexion d'Assaut, dans On t'a humilié (écouter).

« Lointaine est l'époque où les homos se maquaient en scred. Maintenant, se galochent en ville avec des sappes arc-en-ciel. 
Mais vas-y bouge, vas-y bouge. 
Toutes ces pratiques ne sont pas saines, Nos corps ne seront qu'un tas de cendres, la mort ne sera qu'une passerelle. » lance Maska, membre de Sexion d'Assaut dans Cessez le feu (écouter).


Lire l'article complet sur l'affaire de Têtu.com.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Vendredi 24 septembre 5 24 /09 /Sep 15:34

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Jean-Louis Garac vit à Nice et est passionné par la littérature et la poésie, l'art et le cinéma. Il aime également écrire sur des sujets divers des « billets d'humeur ». Il possède une maîtrise de lettres modernes et son sujet de mémoire a été consacré à Colette. Il tient un blog personnel d’une excellente qualité et participe au fonctionnement de plusieurs associations. Jean-Louis, qui n’est pas responsable du titre de sa chronique (c’est un mauvais jeu de mots, spécialité du chef Daniel C. Hall), entre avec classe dans la grande famille du blog Les Toiles Roses

 

07.

LE CORPS MASCULIN

BLASON DE LIBERTÉ  !

 

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Notre littérature a peu célébré le corps masculin, à part quelques auteurs, connus uniquement d’un public gay et perdus dans leur tour d’ivoire, nous ne sommes guère riches en ce domaine.

De plus, les textes grecs et latins se sont lentement dissous dans un oubli regrettable ! Nous avons encore quelques poèmes de Straton de Sardes par exemple et peu de choses à côté ; c’est qu’il en va des textes comme des monuments humains : ici une colonne, un chapiteau, une entrée sans murs, là un morceau de phrase, une allusion mystérieuse, quelques vers tombés d’une fresque épique à tout jamais perdue !

Il me semble qu’il y avait là, dans cette antiquité quasi mythique, une richesse inouïe en matière de célébration du corps, déjà par la merveilleuse statuaire de ces siècles de marbre, encore avec les rares peintures qui nous restent, et surtout par les délicates représentations sur les multiples vases, poteries et orfèvreries de l’époque !

Et puis les siècles nous ont assommés de leur monotonie, de leurs fades mythes chrétiens, de leurs chapelets de chapelles dédiées à tous les martyres embrochés par la folie humaine ! À la Nature, aux exploits, aux conquêtes, on a préféré les croyances, les superstitions, les dérives métaphysiques... Le corps nu s’est retrouvé habillé, torturé, renié, détruit, oublié sous la pluie des prières comme derrière le rideau d’une cascade sans fin !

Retrouver le corps c’est déjà se retrouver soi-même ! Là encore notre triste monde chute dans de nouvelles convulsions : comment être et se nier, comment annoncer sa présence et la dérober à tous, comment se cacher dans les plis d’un autre univers... Les chats aiment bien se mettre dans des cartons et observer l’espace autour d’eux, il faut croire qu’il doit exister des « chats » humains, la malice et le goût du jeu en moins !

La femme nue, déesse mère, a été célébrée de tous temps, on a toutefois toujours idéalisé son corps, stylisé son sexe, et révélé une perfection presque immatérielle : nous avions « l’idée » de la femme comme les tribus d’Afrique concevait des masques d’animaux en suggérant leur « esprit ».

Certes, on doit à de courageux artistes le privilège d’avoir osé montrer des carnations éloignées des tons ivoires éthérés traditionnels, des poses naturelles et sans concession, des sexes réellement féminins et une vie palpable qui appelait autant l’attention que les caresses et le besoin d’amour !

L’homme a été un peu oublié dans tout cela, d’abord parce que la sexualité et les rôles imposés dans le monde chrétien faisait de lui quelque chose de très sérieux : un père de famille à l’image de Dieu le Père, portant le Droit et la Responsabilité et pendant très longtemps tous les droits et toutes les responsabilités...

On ne batifole donc pas avec des corps où s’inscrivent en résumé les desseins de Dieu et de son Histoire ! La bagatelle devenait sujet de poètes et de troubadours autour du corps de la femme (déjà porteuse du pêché originel) : amour courtois (courtois certes mais amour qui peut le dire ?), blason du corps féminin servant d’aiguillon à l’imagination et à la rivalité de tous les plumitifs, relayés par tous les courtisans en quête d’émulations viriles et d’actions à réaliser à la fois par imitation et pour échapper à l’ennui de leur vie. On parlait donc du corps mais en prenant le prétexte du corps de la femme, inaccessible objet de tous les désirs travestis.

La « Laure » de Pétrarque et la « Béatrice » de Dante, deux femmes à peine entrevues et qui devinrent les « phares » de toute leur vie, sont les images mythiques et symboliques du Moyen Âge, rejoignant dans un monde presque parfait et hors du temps les chevaliers de la table ronde et les autres légendes de ces siècles.

Inaccessible point de convergence et à la fois point de rencontre pour tous ceux qui relevaient les mêmes défis en finissant par aimer les mêmes cibles ; ce que nous connaissons encore aujourd’hui à travers les personnalités mises en lumière par les médias.

Que d’oubli dans tout cela et que de temps perdu pour l’homme comme pour la femme, chaque fois vus ou non vus, compris ou laissés dans l’ombre, analysés ou englués dans un rôle, dépeints ou ignorés pour ce qu’ils n’étaient pas ! Il y a donc une urgence à nous réapproprier ce corps masculin et féminin et jamais la conjonction de coordination « et » n’a eu autant d’importance car c’est un « et » qui fond, éclaire, mélange, renvoie, capte et révèle.

Dans notre monde en crise perpétuelle : monétaire, naturelle, sociétale, guerrière, identitaire etc., de nombreux artistes à travers le prisme de leur sensibilité ont déjà commencé ce travail de reconquête du corps, essentiel à l’épanouissement de chacun car il est la clef d’une forme de délivrance devant les cadenas mentaux que nos sociétés produisent. Cependant, ce n’est peut-être pas encore suffisant tellement ces « réflexes » sont restés gravés profondément dans notre inconscient. Le monde gay a tenté à sa façon une approche du corps qui demeure trop souvent sans génie et sans émotion autre que celle très conformiste aussi du « jeunisme ».

Ces réflexes, malgré les scandales et les horreurs d’un récent passé et le sang même de la Liberté offert par des millions d’humains, dictent encore des pudeurs et des interdits religieux, des attitudes stéréotypées et animales dans la distribution des rôles entre « mâles » et « femelles » puisque la vision est réductrice, des incapacités donc à se concevoir comme Homme ou Femme au delà d’un schéma simpliste, le tout couronné d’une absence de culture et de connaissance.

Les Dieux, qui étaient d’abord les plaisirs de la vie, en abandonnant le monde ont abandonné les hommes, et ces derniers, tels des titans prisonniers, retombent toujours au même stade n’ayant compris ni le sens de la vie, ni le sens de la nature, ni leur propre personne qui n’a jamais été pour la plupart qu’une molle argile livrée au plus fort prêt à la modeler.

Peut-être faut-il laisser simplement la parole aux poètes, capables de dire en mots simples ce renouveau du corps, de nos corps ensevelis sous la poussière des siècles et rouillés par tous les a priori de la machine infernale humaine.

 

J’aime les teints dorés ou bien couleur de miel

Ou de neige... Les beaux yeux bruns, les beaux yeux clairs.

Mais je préfère à tout, pareil au sombre ciel,

D’étincelants yeux noirs pleins d’ombre et pleins d’éclair. 

 

Yourcenar, La Couronne et la Lyre, Straton de Sardes, aux éditions Gallimard.

 

(...) Leurs yeux francs et matois crépitent de malice

Cordiale et des mots naïvement rusés

Partent non sans un gai juron qui les épice

De leur bouche bien fraîche aux solides baisers ;

Leur pine vigoureuse et leurs fesses joyeuses

Réjouissent la nuit et ma queue et mon cul ;

Sous la lampe et le petit jour, leurs chairs joyeuses

Ressuscitent mon désir las, jamais vaincu.

Cuisses, âmes, mains, tout mon être pêle-mêle,

Mémoire, pieds, cœur, dos et l’oreille et le nez

Et la fressure, tout gueule une ritournelle,

Et trépigne un chahut dans leurs bras forcenés. (...)

 

Verlaine, Hombres, Mille et tre, aux éditions H&O.

 

« La lèvre retroussée de Pétrole, la ligne si fraîche de sa mâchoire, ses yeux très légèrement obliques, toujours un peu clignés et dont l’iris du bleu pervenche était marqué de deux points sombres, tout ce visage enfin, je ne pouvais le contempler sans un incompréhensible déchirement, un sentiment de paradis perdu. »

 

Herbart, L’Âge d’or, éditions Le Promeneur.

 

Lire les autres chroniques de Jean-Louis Garac

Par Jean-Louis Garac - Publié dans : LA GARAC'ADEMY
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Vendredi 24 septembre 5 24 /09 /Sep 10:47

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© Sony Music

 

« Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu'on est homophobe à cent pour cent et qu'on l'assume. Mais on nous a fait beaucoup de réflexions et on s'est dit qu'il était mieux de ne plus trop en parler parce que ça pouvait nous porter préjudice. (...) Imagine, il y a même des gays qui viennent nous voir ! On ne peut donc pas dire ouvertement que pour nous, le fait d'être homosexuel est une déviance qui n'est pas tolérable. (…) C'est un phénomène de mode qui nous dépasse et on ne comprend absolument pas que le mariage gay et l'adoption par des gays soient acceptés par certains pays ! (...) Mais on est des gens très tolérants, on est croyants et même Dieu a envoyé un prophète chez des gays pour les rappeler à l'Islam et leur pardonner leurs pêchés. (...) Pour les autres religions, on ne les attaque pas parce qu'on respecte quand même un minimum les autres et qu'on ne peut pas les forcer à être dans le vrai et musulmans comme nous. » Sexion d'Assaut, dans une interview accordée au magazine International Hip Hop (numéro 10 - en kiosque depuis début juin 2010)

 

[Edit 17:09] Il semble que seul un membre du groupe, Lefa, soit responsable de ces propos scandaleux et effrayants. Sony Music vient de nous contacter...

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mercredi 22 septembre 3 22 /09 /Sep 15:09

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« Le vrai problème, c'est le soldat hétérosexuel qui hait le soldat gay. (…) Il faut renvoyer les homophobes chez eux ! (…) Si vous n'êtes pas assez brave pour vous battre sans préjugés, rentrez à la maison ! Ce n'est pas normal que ceux qui entretiennent de la haine envers les gays aient le droit de se battre pour leur pays. Il faut renvoyer ces soldats qui ont une mauvaise influence sur la cohésion de leur unité. (…) Les soldats (homophobes) se battent pour certaines égalités mais pas celle des gays. Pourtant notre constitution n'est pas une cafétéria où l'on choisit de défendre certains droits ! Le principe d'égalité est non-négociable. » Lady Gaga, lundi 20 septembre 2010, à un meeting dans le Maine pour demander la réforme de « Don't ask, don't tell », et qui propose de faire voter une nouvelle loi « If you don't like it, go home » (si vous ne supportez pas [l'homosexualité], rentrez chez vous).

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mercredi 22 septembre 3 22 /09 /Sep 11:06

par  BBJane Hudson

 

 

THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW (Jim SHARMAN, 1975)

Scénario : Jim SHARMAN, Richard O'BRIEN. Directeur de la photographie : Peter SUSCHITSKY. Musique : Richard O'BRIEN. Montage : Graeme CLIFFORD. Avec Tim CURRY, Barry BOSTWICK, Susan SARANDON, Richard O'BRIEN, Patricia QUINN, Charles GRAY...

Film culte par excellence, The Rocky Horror Picture Show généra un phénomène atypique et rarement signalé : il est l'un des seuls films conçus majoritairement par des gays et dans une optique gay, à s'être acquis le statut culte au sein d'une autre communauté : celle des fantasticophiles – souvent réfractaires aux thématiques homosexuelles ostensibles. Ironie de la chose : les fans de fantastique et de science-fiction qui le vénèrent pour ses multiples références à leurs genres favoris, font assez peu de cas -- lorsqu'ils ne l'ignorent pas totalement -- du plaidoyer bisexuel, voire transsexuel, que le film développe avec une ferveur tonitruante ! À croire que l'imagerie Camp est ici d'une telle exubérance qu'elle atteint à une sorte d'abstraction, dans laquelle se dissout le message sexuel et politique du film.
Le rituel des séances nocturnes où les fans se rendent déguisés en leurs personnages préférés est scrupuleusement observé pour Rocky Horror (en France, le Studio Galande le perpétue depuis plus de trente ans), contrairement à la majorité des autres cult movies. Ainsi des spectateurs hétéros enfilent-ils sans rechigner le bustier, les bas résilles et les chaussures à hauts talons de Frank-N-Furter, le Gentil Travesti de Transsexuel, en Transylvanie, assouvissant le vieux goût masculin du travestissement « pour de rire ».
La comédie musicale de Richard O'Brien ayant été l'un des grands succès de la scène londonienne en 1973, les producteurs Lou Adler et Michael White de la Twentieth Century Fox croyaient jouer sur du velours en la portant à l'écran. Contre tout espoir, les entrées s'avérèrent insatisfaisantes, et il fallut plusieurs années et l'élaboration de son statut « culte » pour que le film engrange des bénéfices. Le public théâtral était sans doute mieux disposé que les cinéphiles envers cette histoire extravagante où l'outrance domine de bout en bout. Les représentations mimétiques ayant lieu dans la salle durant les projections semblent confirmer combien l'œuvre est étroitement liée au domaine scénique : devenue spectacle filmé, elle engendre à son tour du spectacle vivant.


L'intrigue, entrecoupée de numéros musicaux, nous est racontée par un criminologue (Charles Gray), depuis son luxueux bureau. Brad Majors et Janet Weiss (Barry Bostwick et Susan Sarandon) vont annoncer leur union prochaine à leur professeur de science, Everett V. Scott (Jonathan Adams), dans la classe de qui ils se rencontrèrent. Un pneu de leur voiture éclate en chemin, et le couple se réfugie dans le château de Frank-N-Furter (Tim Curry), un émule de Frankenstein doublé d'une flamboyante drag queen. La demeure est peuplée par une foule d'excentriques que Furter a conviés pour assister à la « naissance » de sa créature, Rocky (Peter Hinwood), un musculeux éphèbe en slip doré, destiné à lui servir d'objet sexuel. Au cours de la nuit, Furter force le lit de Janet en se faisant passer pour Brad, puis celui de Brad en se faisant passer pour Janet, initiant l'une à l'infidélité et l'autre à l'homosexualité. Pendant ce temps, le domestique Riff Raff (Richard O'Brien) malmène Rocky, qui rompt ses chaînes et se réfugie dans le laboratoire. Survient alors le professeur Scott, à la recherche de son neveu Eddie (Meat Loaf), un ancien amant de Furter, qui l'a cryogénisé. À l'issue de multiples péripéties, nous apprenons que les habitants du château sont des extra-terrestres dont Furter est le chef. Accusé d'avoir échoué dans sa mission sur Terre en raison de son style de vie dissolu, celui-ci est tué par Riff-Raff, de même que Rocky. Brad, Janet, et le professeur Scott parviennent à s'enfuir avant que le château -- qui dissimile un vaisseau spatial -- ne décolle pour regagner la planète Transsexuel, dans la galaxie de Transylvanie.


Le film est dominé par la personnalité extravertie et charismatique de Frank-N-Furter, apôtre de l'amour libre sans distinction de sexe, à la libido exacerbée. Le crédo énoncé dans l'une de ses chansons, « Don't dream it, be it » (« Ne le rêve pas, sois-le »), eut un profond impact sur le public gay qui put y voir une incitation au coming out et à la revendication de sa différence. Pour les cinéphiles en général (et les fantasticophiles en particulier, souvent mis au ban de la cinéphilie officielle, et stimulés par le caractère ultra-référentiel du film), cette profession de foi constitue également un encouragement à vivre leur passion et à l'exprimer au grand jour. Le lien opéré par le film entre gays et amateurs de fantastique est transparent, et corroboré par la popularité de cette chanson auprès des uns comme des autres.
Défi vivant à la pudibonderie comme aux règles culturelles et sociales, Frank-N-Furter devint naturellement le champion des deux causes, icône gay et symbole d'une cinéphilie déviante. Quelques commentateurs ont néanmoins pointé certaines ambiguïtés du personnage ; ainsi Gaylyn Studlar estime-t-elle qu'il « récupère les promesses révolutionnaires de l'hédonisme homosexuel à travers les politiques sexuelles d'agression masculine ». (cf. Midnight S/excess, cult configuration of feminity and the perverse, in "In the Eye of the Beholder : critical perspectives in popular films and television", 1997, Popular Press) « En dépit de son accoutrement féminin et de ses manières extravagantes, Frank reste une figure de travesti à laquelle les mâles peuvent s'identifier sans danger. "Maître" dans son château, Frank affirme sa masculinité par la séduction et la destruction. Quand ses serviteurs lui désobéissent, il sort un fouet. Quand son ancien amant, Eddie, jaillit en hurlant d'une immense chambre froide, Frank l'accommode en repas. » De même ses rapports avec Brad et Janet, qu'il séduit tour à tour, sont-ils marqués, selon notre auteure, par une attitude dominante qui permet à Furter d'échapper au danger que la transformation de genre recèle aux yeux de la société, à savoir le risque que « la pluralité de la perversion puisse rendre le mâle passif, non phallique, et vraiment "féminisé" ». En d'autres termes, Frank-N-Furter, sous ses dehors de grande folle, serait un modèle de machisme, ce qui peut expliquer l'adoubement de ce film de tonalité gay par un public a priori réservé envers des œuvres ainsi connotées.

Frank-N-Furter (Tim Curry)


Phallocrate ou non, Frank-N-Furter n'en est pas moins un parangon de Camp, jusque dans l'expression de sa masculinité. Il arbore fièrement son tatouage, aime faire saillir ses biceps autant que bomber sa croupe, exerce son autorité avec le même plaisir qu'il s'abandonne aux bras de sa créature. Chez lui, tout n'est que jeu, exhibition et artifice, notions prévalentes dans sa façon de régenter son entourage. Chacun de ses actes exprime un goût immodéré de la mise en scène : sa première apparition dans une cape noire draculéenne est digne d'une rock star ; il orchestre la création de Rocky comme un show devant l'assemblée des Transylvains ; il s'inspire de Shakespeare en faisant manger Eddie par ses convives à leur insu, comme dans le repas cannibale de « Titus Andronicus » ; enfin, ayant momentanément changé ses adversaires en statues, il règle soigneusement le numéro musical qu'il leur fera exécuter en travestis sur la scène de théâtre du château. Comme le docteur Phibes et Edward Lionheart, les esthètes queers et justiciers incarnés par Vincent Price au début de la décennie, Frank-N-Furter fait de sa vie un spectacle permanent, s'inscrivant ainsi dans une longue lignée de héros décadents dont l'esprit et les sens ne sauraient se satisfaire d'un quotidien par trop émoussé.

Frank-N-Furter (Tim Curry) et sa créature, Rocky (Peter Hinwood)


Le couple ingénu et propret formé par Brad et Janet, concentré de niaiserie issu de l'Amérique nixonienne (l'intrigue se déroule durant la nuit qui suit le discours de démission de Nixon), ne personnifie pas seulement l'innocence égarée dans un monde de perversion, mais aussi la confrontation du kitsch au Camp, qui se solde assez rapidement par l'abdication du premier. Le film s'ouvre par une chanson d'amour guillerette et sucrée entonnée par nos jeunes héros, au sortir d'une cérémonie de mariage ; deux personnages (joués par Richard O'Brien et Patricia Quinn, que l'on retrouvera plus tard en tant que domestiques de Furter) tiennent lieu de chœur et reproduisent le célèbre tableau de Grant Wood, « American Gothic ». D'emblée, Brad et Janet sont placés dans la sphère du kitsch, comme Furter sera assimilé au Camp. Son comportement et celui des Transylvains inspireront à Brad une indignation toute verbale, tandis que Janet ne tardera pas, pour sa part, à en goûter la séduction. Leur pétrification et leur travestissement forcé lors du finale consacreront la victoire de Furter sur ces âmes benoites et gourmées. Après sa nuit au château, le couple sémillant des premières séquences se traînera, guenilleux et souillé, sur le sol déserté par le vaisseau spatial. Vision misérable à laquelle font écho les derniers mots du narrateur : « Ils rampent à la surface de la Terre, ces insectes qu'on appelle la race humaine, perdus dans le temps, l'espace et la signification. »



VIDEO :
La bande-annonce :



SHOCK TREATMENT (Jim SHARMAN, 1981)


Scénario : Jim SHARMAN, Richard O'BRIEN. Directeur de la photographie : Mike MOLLY. Musique : Richard O'BRIEN, Richard HARTLEY. Montage : Richard BEDFORD. Avec Jessica HARPER, Cliff DE YOUNG, Richard O'BRIEN, Patricia QUINN, Charles GRAY, Nell CAMPBELL, Barry HUMPHRIES...

Six ans plus tard, le culte entourant The Rocky Horror Picture Show étant solidement établi, ses producteurs décidèrent de lui donner une suite. Convaincus que seuls Jim Sharman et Richard O'Brien (auteur de la comédie musicale originale) pouvaient réactiver l'alchimie du modèle, ils leur confièrent les rênes du projet en leur laissant carte blanche pour l'élaboration du scénario. On peut s'étonner d'une telle démarche : l'échec public initial de Rocky Horror était sans nul doute imputable au tempérament subversif de ses deux auteurs, et sauf de renoncer à cet aspect de leur créativité, ils ne pouvaient qu'accoucher d'un nouvel ovni appelé à faire un nouveau bide.
Le résultat fut Shock Treatment, fausse séquelle n'ayant pas grand-chose à voir avec Rocky Horror, et qui témoigne d'autant d'ambition que d'essoufflement. Aucune continuité n'est établie entre les deux films, sinon par la présence de Brad et Janet, interprétés par d'autres comédiens (Cliff De Young et Jessica Harper) ; et bien que quelques acteurs de Rocky Horror se retrouvent au générique de Shock Treatment (Richard O'Brien, Patricia Quinn, Charles Gray), ils y tiennent des rôles différents, qui plus est dans un contexte très éloigné du modèle.

Cosmo McKinley (Richard O'BRIEN) et Janet (Jessica HARPER)


L'action se situe dans la ville de Denton, convertie en un gigantesque studio de télévision où les habitants se répartissent entre spectateurs et protagonistes des émissions. Brad et Janet, désormais mariés et en crise, participent à un talk show à l'issue duquel Brad, déclaré névrosé, est confié aux soins de Cosmo et Nation McKinley (Richard O'Brien et Patricia Quinn), dont la clinique psychiatrique est le cadre d'une autre émission très populaire. Tandis que son époux, enfermé dans une cage, est abruti par les tranquillisants, Janet est promue pop star par le patron de la chaîne, Farley Flavors (Cliff De Young), qui la convoite. Grisée par le succès, elle se laisse happer par le monde factice des médias, mais recouvre finalement ses esprits lorsque la vraie personnalité de Flavors est révélée : il est le frère jumeau de Brad, jaloux de son bonheur conjugal et résolu à le détruire.


Shock Treatment
se veut avant tout une satire de la télévision, de ses gourous et de ses adeptes. En ce sens, on peut créditer Sharman et O'Brien d'une sagacité visionnaire, puisque leur film annonce d'une bonne dizaine d'années les débordements cathodiques des reality shows et de la Trash TV. De fait, le style de programmes qu'ils décrivent et conspuent nous semble beaucoup moins caricatural aujourd'hui qu'à la sortie du film, dont le surréalisme est devenu notre réalité et perd donc de son impact. Quand Rocky Horror était sous-tendu par un sentiment d'hommage affectueux (à la S.F. et à l'épouvante), Shock Treatment est habité par un esprit de critique sarcastique ; la charge amère et grinçante succède à l'euphorie libératrice, l'humeur est aux grimaces et aux quolibets rageurs, non aux clins d'œil complices. Le personnage de Janet est particulièrement révélateur sur ce point : dans chacun des deux films, la jeune femme connaît un changement de personnalité radical, mais alors qu'il s'agissait dans le premier d'une libération morale et physique, le second montre son ralliement à des valeurs et une éthique avilissantes. Plutôt sympathique dans Rocky Horror, elle est ici franchement déplaisante, comme le sont tous les protagonistes du film, depuis le mégalomane Farley Flavors, magnat du fast food et des médias, jusqu'à Cosmo et Nation McKinley, frère et sœur incestueux, psychiatres d'opérette et acteurs ratés, en passant par Bert Schnick (Barry Humphries), le présentateur cabotin qui simule la cécité pour faire croire à un miracle lorsqu'il recouvre la vue.



Bert Schnick (Barry Humphries) et Cosmo McKinley (Richard O'Brien)


Mais là où Shock Treatment s'éloigne encore plus radicalement de son prédécesseur, c'est dans sa quasi totale absence de Camp, d'autant plus surprenante que plusieurs facteurs se trouvaient réunis pour qu'il s'épanouisse : l'exploration des coulisses du spectacle, le traitement sous forme de comédie musicale, l'outrance des situations et le jeu sur les apparences. C'est que Sharman et O'Brien ont renoncé à introduire deux données essentielles au concept : l'ambiguïté des genres, et le sous-texte gay.
Pour ce qui est de l'esthétique, elle est ici partagée entre la froideur aseptisée de la clinique psychiatrique aux murs capitonnés de blanc, et les décors criards mais déshumanisés du plateau de télévision. Seul le personnage de Bert Schnick, présentateur hystérique et efféminé au maquillage clownesque, met une touche de "follitude" dans un ensemble que l'exagération finit par rendre abstrait. A ce titre, il est l'unique équivalent du Frank-N-Furter de Rocky Horror, mais de façon superficielle et idéologiquement divergente, puisque Bert Schnick se veut le chantre des conventions et de la médiocrité. Ajoutons que le rôle est tenu par Barry Humphries, comédien australien célèbre pour son incarnation de Dame Edna Everage, vieille dame excentrique à l'ego sur-dimensionné, qu'il créa à la fin des années 50 et continue d'interpréter. S'il doit sa popularité à un rôle travesti, Humphries n'en est pas moins solidement hétéro, alors que Tim Curry (l'interprète de Frank-N-Furter), qui apparut rarement en drag, reste l'un des « célibataires irréductibles » de Hollywood. La personnalité des deux comédiens influa de toute évidence sur la tonalité de leurs films respectifs : autant The Rocky Horror Picture Show est irrigué de sensibilité gay et Camp, autant Shock Treatment atténue ces aspects.


Nation McKinley (Patricia Quinn) et Bert Schnick (Barry Humphries)


Une autre source de désappointement tient au manque évident de conviction des transfuges du premier film, particulièrement Richard O'Brien et Patricia Quinn, dont les prestations dans leurs numéros musicaux expriment une pesante lassitude. On peut enfin déplorer des emprunts trop marqués à l'autre film culte référentiel des années 70 : Phantom of the Paradise, l'opéra rock de Brian De Palma (1974). Il semble que les auteurs jugèrent astucieux de reprendre certains ingrédients du film concurrent pour s'assurer un statut culte, à commencer par sa vedette féminine, Jessica Harper. Mais l'emprunt ne se borne pas au casting, puisque le scénario reproduit une partie de la trame liée au personnage joué par Harper chez De Palma : dans Shock Treatment comme dans Phantom of the Paradise, elle est une jeune femme anonyme qu'un mentor catapulte au rang de star ; à cette fin, il n'hésite pas à faire incarcérer le prétendant de la demoiselle, puis projette de la supprimer lorsqu'elle ne lui donne plus satisfaction -- le tout se déroulant dans le milieu du showbiz, avec stars capricieuses, complots de coulisses, et public en délire. On avouera que les similitudes ne sont plus d'ordre anecdotique, mais frôlent le démarquage pur et simple...

VIDEO :
Un petit joyau, la chanson "Lullaby" :

 

Par BBJane Hudson - Publié dans : LA CRYPTE AUX GAYS
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