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Samedi 10 juillet 6 10 /07 /Juil 10:00

 

L'auteur :
L'auteur de polar, Joseph Hansen est mort le 24 novembre 2004 en Californie à l’âge de 81 ans.
Hansen avait ouvert la voie au polar gay dans les années 70 en créant Dave Brandstetter, un ancien agent d’assurances homo, qui, de ce fait, se retrouvait à mener des enquêtes où l’homosexualité est le sujet ou la toile de fond.
Ce faisant, ses romans donnaient à voir l’homosexualité côté faits divers (les meurtres, les viols, etc.) mais aussi au quotidien et dans toutes ses dimensions (scènes d’amour, coming-out, affirmation, découverte du sida, etc.).
Bien que gay, Joseph Hansen avait épousé Jane Bancroft avec laquelle il avait eu un enfant.

L'avis de Jean Yves :
– 1978 : THE MAN EVERYBODY WAS AFRAID OF / LES MOUETTES VOLENT BAS (Folio)
À La Caleta, pas loin de Los Angeles, le Chef de la police Ben Orton est une figure, celle de l'Ordre et de la Loi. Quand il meurt, le crâne fracassé par un pot de fleurs, le coupable semble évident : c'est un activiste homo qui n'a pas supporté qu'Orton refuse ses pétitions en faveur des droits des homos. Dave Brandstetter entre alors en scène, pour mener une enquête diligentée par son employeur, Medallion Life, assureur auprès duquel le défunt avait souscrit une police d'assurance-vie. Et Dave trouve que les choses ne sont pas si claires.
Le chef de police d'une petite ville a été tué. Aimé par certains (rares), haï par d'autres, il voulait garder sa ville propre (c'est-à-dire pas d'homos, de drogués, d'hippies, de films pornos...) ; il voulait préserver l'ordre, la famille, et imposait la peur à toute une population. Un homme, Cliff Kerlee, est accusé de ce meurtre car, fait accablant, il avait professé des menaces de mort contre ce flic au cours d'une manifestation retransmise à la télé.
Comme on le voit, nous sommes en plein scénario classique de série noire. Ce qui l'est moins, c'est que les principaux personnages de ce livre, dont certains n'ont rien à voir avec le scénario, sont homosexuels, à commencer par l'enquêteur et l'accusé ; et on l'apprend dès les premières pages.
On a l'impression que le scénario policier d'ailleurs est mal mené, et que en fait il sert de prétexte à décrire les homosexuels, leurs luttes, leurs questions, leurs vies. Ce qui est une nouveauté dans le genre du polar, c'est la présence d'homos militants avec toutes les nuances possibles, au point que l'on croirait parfois reconnaître le mouvement français. Ainsi Nowell est obsédé par la respectabilité, agacé par les « folles » faisant irruption à l'assemblée où il essayait de se faire reconnaître, bref, on se croirait à un ancien congrès d’« Arcadie » ! Un autre, Harv, essaie de regrouper les homos sur la ville, rêve d'un mini San Francisco. Un autre, l'accusé, faisant pétitions, manifs, se bat pour que les pédés vivent comme ils l'entendent. Et puis il y a aussi plein d'autres pédés, moins décrits mais tous sensibilisés à leur condition d'homosexuels. Les lesbiennes sont elles complètement absentes, même lors des manifestations où pourtant elles devaient être. De même les femmes ne sont guère présentes ; au moins, elles ne sont pas utilisées comme objet sexuel (comme dans la plupart des polars).
L'intérêt de l'auteur va, cela est évident, vers les pédés, vers ce fait social qu'est la lutte des homosexuels.
L'intrigue en fait importe peu et il est émouvant de lire une « Série noire » mettant en scène des homosexuels avec naturel et sans caricature.
– 1970 : FADE OUT / LE POIDS DU MONDE (Editions du Masque)

Le Poids du monde est la version intégrale du roman paru en 1970 dans la coll. Série noire sous le titre Un Blond évaporé. Dave Brandstettler vient de perdre son compagnon Rod, mort d'un cancer après vingt ans d'histoire d'amour. Il se remet à travailler pour essayer de faire son deuil. Son job d'enquêteur d'assurances l'amène sur la disparition sans corps retrouvé de Fox Olson un homme bien connu et aimé de tous dans sa ville de Pima.
– 1993 : LIVING UPSTAIRS / EN HAUT DES MARCHES (Rivages Noir)
Nathan Reed vit avec Hoyt Stubblefield depuis quelques semaines. La condition que Hoyt a posée à l'emménagement de Nathan chez lui est que ce dernier ne l'interroge pas sur ses absences répétées. Nathan, confiant en l'homme qu'il aime, a accepté mais est tout de même curieux et suit un matin son amant car il ne lui semblait pas très en forme ces derniers jours. Il découvre que celui-ci se rend à l'enterrement d'une femme, militante communiste. Quelques temps plus tard, un agent du FBI rend visite à Nathan et évoque les activités communistes de Hoyt; or nous sommes en pleine Seconde Guerre Mondiale et il ne fait pas bon être communiste aux Etats-Unis à ce moment-là.
– 1984 : NIGHTWORK / LES RAVAGES DE LA NUIT (Folio)
Dave Brandstetter enquête pour une compagnie d'assurance sur la mort prétendument accidentelle d'un chauffeur de poids lourd. C'est en fait l'explosion du camion qui a propulsé l'engin dans un canyon. Pourquoi ? Et que transportait ce camionneur en plein coeur de la nuit ? Difficile de le savoir car les pistes sont brouillées et apparemment, les enjeux sont importants...

Pour plus d'informations :
Bibliographie

Par Jean Yves - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Samedi 10 juillet 6 10 /07 /Juil 00:00

 

L'avis de Jean Yves :
En dehors de la stricte harmonie antithétique des deux sexes, la culture musulmane ne propose aucune autre forme de réalisation du désir. Des rapports qui n'uniraient pas l'homme et la femme sont considérés comme dénaturants, brisant l'architectonique cosmique telle que la propose l'Islam.
« L'homosexualité (Liwât) fait l'objet de la condamnation la plus vive. Elle est assimilée au zinâ (1) et on préconise d'appliquer à ceux qui s'y livrent les châtiments les plus horribles ».
Le Liwât finit même par désigner toutes les formes de perversion sexuelle et parasexuelle. Néanmoins, la pédérastie bloque en Islam toute les perversions et constitue en quelque sorte la turpitude des turpitudes.
La perception de l'homosexualité par l'Islam, telle que nous la rapporte Abdelwahab Boudhiba, est une conception où émaillent les œuvres érotologiques de traits poétiques à la gloire de l'éphèbe, nécessairement imberbe et dont la séduction est toujours comparée à celle exercée par la femme : « L'imberbe est comme une femme », écrivait textuellement Quanâwi (1310).
La seule vue de jolis garçons passe, selon les traités du fiqh pour « troublante et terriblement tentatrice ». Pour la littérature classique, Bouhdiba cite le Maghrébin Ahmad Ibn Youssef at Tifaschî (XIIIe siècle) qui n'aborde l'homosexualité que par le biais des « jouvenceaux » ou des « hermaphrodites ». A propos de Mohammed Çâdiq Hassan Khan, Boudhiba écrit : « L'auteur nous donne de précieuses indications historiques sur l'homosexualité de son époque. Acculturation grecque d'abord, elle est devenue turco-persanne avant d'être intégrée aux sociétés arabo-musulmanes alors que l'érotisme homosexuel restera toujours ignoré en Inde ». C'est bien la Grèce originelle qui transparaît dans cette expression homosexuelle essentiellement pédérastique, qui ne tolère nulle part le désir et l'amour entre hommes. La puberté reste la période tremplin qui détourne le mâle des autres hommes.
« La puberté, c'est le moment où la sexualité vient à l'ordre du jour, où l'on prend congé du monde féminin, où, devenu homme, on est requis de se comporter comme les hommes. ».
L'homme doit dès lors mettre en valeur sa pilosité et le fétichisme du poil est mis à l'honneur... pour les femmes seulement. « La barbe et la moustache sont pour l'homme ce que les tresses de cheveux sont pour les femmes » (Les mille et une nuits). Bouhdiba nous dit que « la barbe jouit d'une place toute privilégiée. Elle est en effet le symbole de la virilité (...) Elle est destinée à attirer le regard ». Mais l'auteur ne peut citer aucun passage traitant de l'érotisme du poil dans une optique homosexuelle.
La partie la plus intéressante du livre semble bien être la réflexion finale sur les perspectives offertes par l'Islam. L'auteur note que le monde musulman est frappé par une crise de la sexualité avec les velléités d'émancipation des femmes et par une crise des croyances traditionnelles.
« A une jeunesse déçue, désemparée (...), l'Islam actuel ne semble pas encore apporter la bonne parole. Et ce, faute d'avoir mis suffisamment à contribution, comme l'ont fait le christianisme et le judaïsme, l'apport enrichissant et novateur des sciences humaines, de la linguistique, de l'histoire, de la psychanalyse, de la sociologie... L'islamologie s'avère actuellement incapable de fournir une nourriture spirituelle adéquate. »
Le livre de A. Bouhdiba est une somme passionnante d'érudition et de réflexion sur l'érotologie musulmane et les enjeux que provoque le choc des conceptions traditionnelles avec les impératifs plus souplement pragmatiques des sociétés modernes.
J'ai mis volontairement l'accent sur l'homosexualité, mais cet ouvrage renferme bien d'autres aspects. A lire absolument.

(1) Zinâ : antithèse de dieu, paganisme exprime la rupture avec la communauté musulmane.
Pour plus d'informations :
Publié chez Editions PUF, Collection « Quadrige-Essais Débats » (2004)
 
Que dit le Coran de l'homosexualité ? par Claude Courouve
Homosexualité et Islam, Bab Al Hourria : site des gays arabes

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Vendredi 9 juillet 5 09 /07 /Juil 00:00

 

L'avis de Bibliomonde :
Ce qui reste  (Gallimard, 2003)
Chocolat chaud  (Gallimard, 1998)
Plusieurs vies  (Gallimard, 1996 - Folio, 1998)
L'Enfant ébloui  (Gallimard, 1995 - Folio 1999)
Rachid O. est un jeune écrivain marocain parmi les plus prometteurs.
Né en 1970, après des études à Marrakech, il séjourne à Paris. En 2000, il a été accueilli comme pensionnaire de la Villa Médicis gérée par la Fondation de France à Rome. Le Maroc qu’il raconte dans ses romans est celui de l’homosexualité décrite de la façon la plus candide.
« L'auteur aborde, frontalement et sans fioritures, sa « gaytitude » de Marocain, musulman énamouré, dès l'âge de seize ans, d'un coopérant français âgé de quarante ans et père de deux enfants. Le père de l'auteur sait tout, mais ne pose pas de questions. De rencontre en rencontre, Rachid O. découvre et l'écrit et le corps. Il faudra peut-être attendre quelques années pour soupçonner l'impact d'un tel aveu, qui a valeur ethnologique (…) » (Maati Kaabal, le Monde diplomatique, avril 1999).
« Pour résumer mon adolescence, j’aimais aimer les garçons et lire des livres. Je suis arrivé à écrire, mais d’abord je voulais venir en France où, par pur hasard, j’ai fait deux livres autobiographiques, d’abord L’enfant ébloui, puis Plusieurs vies, à travers lesquels je suis revenu à la nostalgie de mon enfance et tout ce qui l’entourait. Ces deux textes ont été une passerelle entre moi et la France, ils m’ont donné un nouvel équilibre entre la France et le Maroc pour un meilleur glissement dans mon intégration. Aujourd’hui, je ne suis plus moi dans Chocolat chaud, l’imaginaire de ce roman me semble plus réel. Je n’ai plus envie de parler de moi maintenant. » (extrait d’un article de Rachid O. pour le Magazine littéraire, avril 1999)
« Rachid O. appartient, curieusement, plus à la famille d’Hervé Guibert qu’à celle des écrivains marocains, même si son apparition a changé quelque chose de fondamental dans la conscience que les auteurs et les lecteurs de son pays, et du Maghreb en général, avaient de la sexualité. Des gestes, des sentiments, des événements furent écrits par lui, qui ne l’avaient jamais été par un écrivain maghrébin. Non pas qu’on ait ignoré que l’homosexualité masculine et la prostitution, plus ou moins littérale, (c’est-à-dire avec ou sans argent), aient été pratiquées au Maghreb – ce serait un comble ! -, mais certaines choses n’étaient jamais écrites.
La brutalité douce, l’intelligence, la sensibilité de Rachid O. ont permit que la littérature s’empare calmement, précisément, de certaines réalités sexuelles et sociales, à travers le filtre d’un individu lucide, sentimental qui a un rapport naturellement poétique avec le monde et qui joue de l’écriture avec une liberté n’interdisant pas pour autant la rigueur de pensée. » (extrait d’un article de René de Ceccatty, Le Monde, avril 2003)
(reproduit avec l’aimable autorisation de Bibliomonde).

Pour plus d'informations :
Les quatre livres sont publiés aux Editions Gallimard et certains en poche chez Folio. 
Interview de Rachid O.

Par Bibliomonde - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Vendredi 9 juillet 5 09 /07 /Juil 00:00

 
L'auteur :
L'auteur de polar, Joseph Hansen est mort le 24 novembre 2004 en Californie à l’âge de 81 ans.
Hansen avait ouvert la voie au polar gay dans les années 70 en créant Dave Brandstetter, un ancien agent d’assurances homo, qui, de ce fait, se retrouvait à mener des enquêtes où l’homosexualité est le sujet ou la toile de fond.
Ce faisant, ses romans donnaient à voir l’homosexualité côté faits divers (les meurtres, les viols, etc.) mais aussi au quotidien et dans toutes ses dimensions (scènes d’amour, coming-out, affirmation, découverte du sida, etc.).
Bien que gay, Joseph Hansen avait épousé Jane Bancroft avec laquelle il avait eu un enfant.
L'avis de Jean Yves :
Une parabole sur le sida et un pied dans l'ennui.
Dans le souci d'une identification totale, si vous rêvez d'un roman homosexuel tous azimuts, c'est ce roman qu'il vous faut. L'auteur est homosexuel, les victimes sont homosexuelles, le meurtrier présumé est homosexuel (mais pas le vrai !), les meubles sont… non, pas les meubles, ils sont impeccables, de bon goût… Car le détective, Dave Brandstetter, a tout pour plaire : courageux, discret, généreux, attentif aux femmes, digne ; il est bien sous tous les rapports (ne doit-il pas être mieux que les hétéros qu'il rencontre incidemment ?) Oui, c'est un héros et il ne craint ni la bagarre, ni les coups, il sait se servir de ses muscles, de son intelligence.
Dave est dans un sacré merdier : des crimes sont commis. Les victimes : des homosexuels, et pas n'importe quels homosexuels, des gays (nous sommes aux USA, l'avais-je oublié ?) atteints du sida.
Mon problème, c'est que quand je lis un polar (j'en lis assez peu au demeurant), tout gay que je suis, j'aime bien m'échapper de la morale, de la générosité. J'aime bien les codes, les rites du polar : des mecs machos en diable, des traîtres et des traîtresses, des vamps chaloupées et des héros pressés qui les basculent sur des divans moelleux dans des sites de rêve, et des lieux noirs, du sang, de la violence, parce qu’un polar pour moi, ce n'est pas forcément un sujet de réflexion, c'est un lieu imaginaire où se défoulent toutes les zones d'ombre que la société m'interdit d'exprimer.
Alors me voici coincé car ce polar m'a ennuyé. Totalement. Mais voilà, qu'un polar montre des hommes atteints du sida, et je me sens coupable de critiquer un bouquin aux si bonnes intentions. Je n'ai plus qu'à attendre les commentaires d'insultes...
Il y a des thèmes graves, si graves... Pour autant, peut-on s'en servir dans l'intrigue de ce qui est, par excellence, une lecture de divertissement ?
Pour plus d'informations :
Publié chez Rivages/Noir (1988)

Bibliographie
Voir la fiche "Quatre polars gay de Joseph Hansen"

Par Jean Yves - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Jeudi 8 juillet 4 08 /07 /Juil 11:27

caricature.jpg

Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mercredi 7 juillet 3 07 /07 /Juil 09:50


La Musardine, 750 pages, 34,90 €

 

Une critique de Bernard Alapetite


Il y a quelques temps, à propos d’un calamiteux ouvrage, j’écrivais que l’on attendait le livre de référence sur l’homosexualité au cinéma. Et bien je suis heureux de vous annoncer que je le tiens entre les mains. C’est L’Homosexualité au cinéma de Didier Roth-Bettoni. Un véritable livre de référence que je crains bien d’user rapidement à force de le consulter.

Didier Roth-Bettoni déroule avec élégance l’histoire du cinéma en pointant tout ce qu’elle recèle de gay et de lesbien. Nourrissant de ses prodigieuses connaissances une pertinente réflexion sur la représentation des gays dans les différentes cinématographies du monde, ne négligeant aucune contrée, des premières images animées à aujourd’hui.

Ce qui épate le plus, c’est la faculté qu’à Didier Roth-Bettoni de débusquer un personnage gay dans des films qui ne le sont pas du tout, comme par exemple dans La Métamorphose des cloportes ou La Belle américaine. Il faut saluer l’exploit du critique qui va jusqu’à voir Embraye bidasse ça fume, Ces flics étranges venus d’ailleurs ou encore Drôle de zèbre de... Guy Lux pour y dénicher le pédé qui s’y cachait. Tous mes respects à l’artiste. Voilà qui prouve bien que tout bon essayiste est un tant soit peu masochiste.

On pourra remarquer aussi dans la plongée dans le cinéma français des années 60 et 70 que l’auteur est un esprit libre et ne suit pas le diktat des laudateurs sectaires de la nouvelle vague, par exemple en reconnaissant toutes les qualités aux Amitiés particulières du honni Delannoy.
L’auteur pousse la probité, lorsqu’il n’a pas vu un film, ce qui est rare, d’abord de le signaler puis à citer un confrère pour nous donner un aperçu de l’œuvre.

Le livre au fil des pages se présente comme une formidable caverne d’Ali Baba, faisant découvrir à son lecteur, en quelques lignes souvent très suggestives, une quantité de films dont il aura, probablement pour un bon nombre, jamais entendu parler, par exemple en ce qui me concerne L’Homme de désir de Dominique Delouche. Mais surtout ce livre donne envie de découvrir et de revoir de nombreux films, ce qui devrait être l’un des buts de tout livre sur le cinéma.

Je vous conseille un jeu, celui de faire la liste des films que vous ne connaissiez pas et dont Didier Roth-Bettoni vous donne l’envie de connaître. Vous aurez ainsi moult espérances de bonheur que vous pourrez combler petit à petit lors de descentes dans les magasins de vidéo et DVD en France et de par le monde. Cela sera très profitable pour votre connaissance du cinéma mais beaucoup moins pour votre compte en banque.

Autre jeu, je le reconnais un peu vain, celui de dresser une autre liste beaucoup plus courte, tant cet essai tend vers l’exhaustivité, des œuvres oubliées par notre forçat de la critique. Il faut toutefois rappeler que le livre embrasse tous les genres cinématographiques et que s’il privilégie le long-métrage de fiction, il n’en oublie pas pour autant les documentaires, la fiction télévisée, le court-métrage pas plus que le cinéma expérimental. À l’aune de mes modestes connaissances, j’ai réussi à trouver quelques manques : en ce qui concerne l’Amérique, j’ai noté l’absence surprenante de Victor Salva et de son très beau Rites of passage ,sans oublier ses deux Jeepers Creepers aussi horrifiques qu’homo-érotiques et surtout le quasi silence sur des séries comme Oz, Six Feet Under, Queer as folk qui, grâce à leur audience sans commune mesure avec la presque totalité des films dont il est question dans cet ouvrage, ont bouleversé la perception des gays par le grand public ; je m’étonne aussi, mais c’était déjà le cas dans Celluloïd Closet, de l’absence du film de Vicente Minelli Celui par qui le scandale arrive dont le personnage du fils est la future Sissi type ; le cinéma gay allemand se voit amputé d’une de ses plus belles réussites, la biographie de la famille Mann, Die Manns : Ein Jahrhundertroman (Thomas Mann et les siens) dans laquelle l’homosexualité est omniprésente et où on découvre l’épisode de la vie de Thomas Mann qui donnera naissance à Mort à Venise et de la romance entre deux adolescents issus d’univers opposés qu’est David au pays des merveilles. Pour l’Espagne, l’auteur a oublié le court-métrage sexy et virtuose Backroom de Guillem Morales. En ce qui concerne la France sont ignorés Le Garçon d’orage, les films de Philippe Sisbane et... Comme un frère ! Le fait que l’auteur ait fait l’impasse, la seule de cette magistrale étude, sur le cinéma d’animation nous prive pour le Japon de ses lumières sur le yaoi animé (le yaoi animé, souvent issu de mangas yaois, est un dessin animé dont les personnages sont gays, et certains sont pornographiques).


Didier Roth-Bettoni

Si d’emblée dans son avant-propos Didier Roth-Bettoni a l’honnêteté de nous dire : « S’agit-il d’un livre militant ? Dans une certaine mesure, puisqu’il est question de corriger une injustice vis-à-vis des homosexuels... Il s’agit tout autant d’un ouvrage cinéphile proposant une relecture de l’histoire du cinéma sous un angle différent où l’homosexualité (des auteurs, des acteurs, des personnages, des sujets, des spectateurs, etc.) aurait le premier rôle... », il n’en reste pas moins que cette posture et le fait que son auteur soit un français, qui plus est un français issu à la fois du sérail cinéphile et de celui du militantisme gay, lui fait trouver souvent un film homophobe lorsqu’un personnage homosexuel n’a pas un rôle positif, attitude politiquement correcte, bien que l’auteur ne cesse de se défendre de ce travers tout au long du volume.

Cette francitude ne lui fait pas néanmoins centrer son ouvrage sur son pays, comme c’était le cas pour le précédent ouvrage sur le sujet L’Homosexualité dans le cinéma français d’Alain Brassart. Le seul livre auquel on peut comparer cette somme, est Image in the dark (sous-titré An Encyclopédia of Gay and Lesbian Film and Video, pas moins !) de Raymond Murray, en anglais et datant de 1994. Cependant, il ne parvient pas complètement à s’extraire des tics et défauts bien spécifiques à la critique française dont le principal est une certaine morgue, quelque peu condescendante, envers le cinéma américain et en particulier à l’encontre du cinéma non hollywoodien souvent qualifié de communautaire, avec la charge négative que cela comporte dans la bouche d’un français. On voit ainsi sourdre insidieusement, probablement au corps défendant de Didier Roth-Bettoni, un certain anti-américanisme, stigmate presque obligatoire de tout intellectuel français de gauche (forcément de gauche, je suis bien conscient du pléonasme).

Parfois l’allégeance au diktat de la critique (surtout pour la période qu’il nomme de « la visibilité », qu’il fait commencer en 1980 et poursuivre jusqu’à nos jours, alors qu’il montre une grande liberté de jugement pour les périodes antérieures) lui fait surévaluer les œuvres de cinéastes qui ont le « ticket d’entrée » comme le dit son confrère, le très lucide Michel Ciment, comme Asia Argento avec son très médiocre Livre de Jérémy, Larry Clark et celles de Gus van Sant en particulier le raté Last days, alors qu’il expédie en quelques mots le très estimable Gypsy 83 de Todd Stephens et que le très beau The Journey of Jared Price – aussi romantique qu’inventif dans sa construction – est seulement cité.
Sans parler de son admiration béate, à l’unisson de presque toute la profession, devant cette supercherie pour snobs qu’est Tarnation. En revanche, on voit avec plaisir qu’il met à sa vraie place des cinéastes comme Todd Haynes avec Velvet Goldmine et John Cameron Mitchell avec Shortbus, c’est-à-dire tout en haut, ce dont bien peu de critiques se sont aperçus.

En ce qui concerne la production récente française Didier Roth-Bettoni est un bien trop gentil garçon, ce que j’ai pu vérifier l’ayant rencontré pour une longue interview qui s’est muée en un exposé magistral dans lequel il balaya tout le spectre du cinéma gay. Cette rencontre donna le film intitulé Un Siècle de cinéma gay qui se trouve en bonus sur le DVD To play or to die chez Eklipse, une excellente introduction et un bon complément à ce passionnant essai.
Sa gentillesse, et peut-être le désir de ne pas se fâcher avec des gens avec lesquels il entretient un commerce fréquent, l’amène parfois à de coupables indulgences comme de traiter le désolant Rome désolé de début d’un exigeant voyage artistique ou les navrantes fictions de Rémi Lange de farces incorrectes et réjouissantes... En revanche, il fait preuve d’une belle liberté en mettant en avant la qualité des films de François Ozon, ce qui n’est pas monnaie courante chez ses confrères.

Si l’on peut être en désaccord avec les opinions de Roth-Bettoni sur tel film ou la place qu’il accorde à tel autre, on ne peut que louer cette subjectivité assumée et étayée qui fait que l’ouvrage dépasse la nomenclature de films gays qu’il aurait pu être si son auteur avait eu moins de personnalité et de passion.

Un essai c’est aussi un style et l’on ne peut qu’admirer la fluidité de celui de Didier Roth-Bettoni dans cette promenade dans le cinéma à travers le temps et l’espace.
Un tel livre serait d’une utilisation bien mal aisée s’il était édité sans sérieux. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas. L’éditeur a pris soin d’aérer le texte, scindé en de très nombreux chapitres. Il lui a donné de larges marges dans lesquelles viennent s’insérer les notes. De petites vignettes photographiques, se rapportant aux films cités, viennent égayer la lecture. Pour faciliter la consultation, on trouve en fin de volume deux index : l’un répertoriant les 5 000 films ; l’autre de 3 000 personnalités apparaissant dans les différents développements. S’y ajoute une précieuse chronologie et une liste de 100 films emblématiques accompagnés de leur pitch.
Cet ouvrage me paraît indispensable à tous ceux qui s’intéressent à l’homosexualité et au cinéma, donc à tous les visiteurs de ce blog. Ce gros et élégant volume de 750 pages est une mine de renseignements où vous ne cesserez pas de puiser.

Par Bernard Alapetite - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Mercredi 7 juillet 3 07 /07 /Juil 06:27

Critique de Bernard Alapetite

Dans le numéro de mars 2007 de Positif, Matthieu Darras s’indignait à juste titre du pillage sur Internet des revues de cinéma par certains sites. Il stigmatise en particulier « Allociné », ce qui ne dédouane pas nombre de blogs (Les Toiles Roses et ses contributeurs étant une des rares et glorieuses exceptions). Bien des signatures de cette excellente revue sont issues de l’université et à la lecture de L’Homosexualité dans le cinéma français, pondu par un universitaire, Alain Brassart, chargé de cours à l’université de Lille III, je constate que la pratique du copier/coller est entrée dans les mœurs universitaires.

Il n’est rien de dire qu’un livre sur le sujet était attendu par la population cinéphile (surtout quand celle-ci tapiolise), le dernier ouvrage et le seul, en langue française, traitant de l’homosexualité au cinéma étant L’Homosexualité à l’écran de Bertrand Philibert (ed. Henri Veyrier, épuisé) datant de 1984. La déception est à la mesure de l’attente.

Déjà l’intitulé de l’ouvrage m’avait mis en garde. Je ne voyais pas la pertinence d’aborder ce thème en ne considérant que la seule cinématographie française… sauf si l’on démontre dans un préambule qu’il y a une particularité dans le traitement du sujet dans ce cinéma. Ce qui n’est pas fait dans cet essai, tout simplement parce que ce n’est pas le cas. La représentation des gays dans le cinéma en France, comme ailleurs, est presque toujours le reflet de leur position dans la société au moment où est tourné le film qui les met en scène. Une telle exclusive est donc destinée à réduire le champ de l’étude. Certes qui trop embrasse mal étreint, mais une telle posture exclut toutes comparaisons avec la représentation des gays à l’écran à la même période dans d’autres pays. Si je persiste à dire que la critique ne se borne pas à la comparaison, comme on le voit trop souvent, s’en priver ramène celle-ci à la seule analyse. Est-ce pour cette raison que dans le cas présent, quand elle existe – rarement, elle est particulièrement « capilotractée » ! Quand ensuite, on écarte les œuvres télévisuelles, les courts-métrages et surtout le cinéma expérimental (premier cinéma à avoir fait une place à l’homosexualité, même si le cinéma français n’a pas eu son Kenneth Anger), force est de constater qu’il ne reste plus grand chose. À la lecture de l’ouvrage, on comprend vite que tant de restrictions n’ont qu’une seule raison d’être : la méconnaissance de la plus grande partie des films dont, même en restant dans le domaine français, l’auteur devrait traiter. Il est bon de rappeler cette évidence : pour écrire sur le cinéma, il est indispensable de voir beaucoup de films...

Le cinéma d’avant 197O est expédié en quelques pages qui ne sont visiblement que le recyclage poussif d’un cours médiocre sur Marcel Carné. Dans ce chapitre, j’ai tout de même appris au passage que Grémillon était bisexuel mais pour tout dire, je ne vois pas que cette information puisse modifier mon regard sur un chef-d’œuvre comme Remorques... Il est surprenant pour cette époque de ne rien trouver sur des acteurs comme Jean Tissier ou Jean Parédès, qui jouèrent de façon récurrente des homosexuels tout au long de leur carrière et il est surtout dommage de lire une bourde comme l’homophobie de Robert Brasillach. Si l’on peut reprocher bien des choses à l’écrivain, que son engagement pro-nazi mena devant un peloton d’exécution en 1945, il est ridicule de traiter d’homophobe cet homosexuel dont le penchant transparaît en filigrane de toute son œuvre (mais faut-il encore l’avoir lue !). L’amalgame avec Laubreaux, qui lui était bien homophobe et qui servit de modèle à Truffaut pour son Daxiat du Dernier métro, est absurde. Bien peu de choses également sur « le cinéma d’hommes » d’un Jean-Pierre Melville dont l’homosexualité me parait beaucoup plus prégnante dans l’œuvre que dans celle de Grémillon.

Mais la lacune la plus criante est l’escamotage de tout le cinéma gay des années 70, pas un mot sur Philippe Vallois, sur Gérard Blain, sur Lionel Soukaz… à la place, nous avons droit à une étude comparative assez oiseuse de la charge homosexuelle latente de Delon et de Belmondo. Heureusement que probablement ces pages n’arriveront pas sous les yeux de ce dernier car la lecture pourrait lui provoquer une attaque fatale. Cette ébouriffante analyse des carrières croisées de Belmondo et Delon, vu du coté gay plus qu’aux habituels ouvrages de cinéphiles, m’évoque le Roger Peyrefitte des années 60 qui voyait dans chaque homme, un tant soi peu connu, un homosexuel dissimulé.

Quant au cinéma gay contemporain, nous avons droit à un autre recyclage de cours, cette fois sur Téchiné, qui n’apprendra rien au cinéphile moyen et à quelques considérations guère plus pertinentes sur Ducastel et Martineau, affublés du concept d’homosexualité tranquille… Toutefois les pages sur Drôle de Félix et Crustacés et coquillages sont assez intéressantes et de loin les meilleures du volume.

Ce système de réutilisation des restes laisse de côté les films uniques dans une filmographie, pas de trace du Ciel de Paris de Bena, des Amoureux de Corsini ou de La Confusion des genres d’Ilan Duran Cohen... On n’en finirait pas d’énumérer les manques.

Comble pour ce qui se présente comme un essai, on n’y trouvera ni thèse ni jugement de valeur, mise à part une détestation d’Ozon dont la particularité serait « la froideur stérile » : avis qui aurait pour le moins demandé un développement que l’on ne trouvera pas. En revanche, on y découvre plusieurs pages aussi peu pertinentes qu’elles sont mal écrites sur la misogynie d’après Brassart des cinéastes gays. Ozon s’y retrouve en première ligne en compagnie de Chéreau et de Lifshitz, considéré brièvement que sous cet angle. C’est la seule thèse que j’ai découvert dans ce livre et elle me parait totalement erronée…

Après ce triste fond, voyons la forme. Et là, on n’est pas loin de crier au scandale. Le livre se résume, pour les films cités, à une revue de presse des articles parus lors de leur sortie en salle. Peut-être est-il nécessaire de rappeler à monsieur le professeur que l’on n’écrit pas avec de la colle et des ciseaux... Ceci dit, on comprend mieux l’utilisation de ces instruments lorsqu’on lit les rares phrases qui ne sont pas des emprunts. Je ne résiste pas au plaisir de vous donner un exemple : « Cette mutation du monde prostitutionnel est révélatrice de l’évolution des goûts de la clientèle : les manques ressentis par certains hommes n’ayant pas assimilé l’évolution des rapports sociaux de sexe vont entraîner une attitude défensive à l’égard des femmes et une réévaluation des fantasmes masculin. »

S’il y a quelque chose à sauver dans ce livre, c’est le regard novateur que l’auteur porte sur la place de l’homosexuel dans le cinéma populaire. Paradoxalement, Brassart semble plus à l’aise avec ce type de films qu’avec le cinéma d’auteur pour lequel il parait avoir une acrimonie rance et un peu honteuse.

Assez surprenant pour un universitaire, l’ouvrage est émaillé d’erreurs, comme ces « cuirs » : homonyme pour éponyme, comique pour comics (le comique américain Flash Gordon ! Sacré clown va !)… Et des erreurs de détail sur la vie courante : Minute n’a jamais été un quotidien mais un hebdomadaire, Jean-Luc Roméro n’a jamais été député (il le voudrait bien, le pauvre), ou beaucoup plus gênant : la constante confusion entre malade du sida et séropositif. Sans parler d’incongruités comme de traiter pour un film tourné en 1998, Antoine de Caunes… de jeune garçon.

Cet essai brille surtout par la méconnaissance de son auteur du sujet qu’il est sensé traiter. Il est patent que même pour les cinéastes cités, Brassart n’a pas vu l’intégralité de leur filmographie. Il ne semble connaître de Lifshitz que Presque rien et n’avoir pas vu de Ducastel et Martineau Ma vraie vie à Rouen, tout comme il ignore Le Temps qui reste d’Ozon.

À ces manques et erreurs, on peut ajouter une aberration de construction qui relègue le chapitre le plus valable, celui sur l’amitié virile, en fin de volume. Il faut aussi signaler la malhonnêteté de faire figurer dans l’annexe filmographie, des films qui ne sont même pas mentionnés comme Les Amis de Gérard Blain, par exemple. Mais encore plus fort, choisir comme couverture l’affiche de L’Homme de sa vie alors qu’il n’en est pas question une seule fois dans l’ouvrage !

Vous avez compris que je vous conseille d’économiser les 23 € que coûte ce bouquin et de continuer à lire Les Toiles Roses, tout en espérant que bientôt paraisse en français un livre digne de ce nom sur le cinéma gay.

Par Bernard Alapetite - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Mardi 6 juillet 2 06 /07 /Juil 11:26

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Robin Tyler (à gauche) et son épouse (après leur mariage en Californie)

 

« Si l’homosexualité est une maladie, on devrait pouvoir appeler au bureau et dire : “Bonjour, je ne peux pas venir travailler aujourd’hui, je suis toujours homo”. » [variante :] « Si l'homosexualité est une maladie, alors prenez un congé maladie tout de suite ! » Robin Tyler, comique lesbienne de Californie (1984).

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 5 juillet 1 05 /07 /Juil 17:47

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Lundi 5 juillet 1 05 /07 /Juil 17:02



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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Dimanche 4 juillet 7 04 /07 /Juil 11:49
  
Visuel : (c) GayClic

Damian : de l'art, ou un gros cochon ?
Rencontrez Luke & Noah à Paris le 10 juillet 2010 (et par la même occasion, venez aussi me dire bonjour).
Informations sur : www.mgcevents.com
[ATWT appartient à TeleNext Media et CBS]



Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Dimanche 4 juillet 7 04 /07 /Juil 11:45

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Les vidéos sont (c)
Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Dimanche 4 juillet 7 04 /07 /Juil 11:18
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Gay comme mon nom ne l'indique pas, et juif comme mon nom ne l'indique pas non plus, je suis tombé tout petit dans une marmite de BD (BD, pas PD !). Depuis, j'ai noirci des milliers de pages de personnages plus ou moins étranges. Depuis cinq ans, je suis chroniqueur du site Unificationfrance.com auquel je livre chaque semaine un dessin. Concerné par la cause LGBT, c'est avec plaisir que j'ai rejoint l'équipe de Les Toiles Roses, blog auquel je participerai avec mes « p’tits miquets ».

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Au service des queers...

 

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Ainsi parlait Zarozenbergheustra (11)...


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Big One

refuge7.jpg Faites un don pour nos jeunes du Refuge !

Voir toutes les rencontres

TO BE CONTINUED...
Par Hugo Rozenberg - Publié dans : DESSINS : Rencontres de tous les types
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Samedi 3 juillet 6 03 /07 /Juil 12:16


Trois mères juives d’enfant homosexuel parlent sur une plage de leur rejeton.

La première annonce :

— Moi, mon fils m'aime tellement qu'il m’offre tous les albums de Dana International et tous les films d’Eytan Fox !

La seconde déclare :

— Moi, c'est mieux, mon fils est venu chez moi la semaine dernière, il m'aime tellement qu'il m'a renouvelé toute ma garde-robe

La troisième ne dit rien et sourit. Alors les deux autres se tournent vers elle et lui demandent :

— Et toi ?

— Moi, c'est encore mieux… Mon fils à moi... et bien il va trois fois par semaine chez un monsieur qu'il paye très très cher et il ne lui parle que de moi tout le temps !

 

[Note du Big Boss Daniel Conrad Hall : C’est une histoire "spéciale dédicace" pour mon frangin Hugo Rozenberg !]


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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Vendredi 2 juillet 5 02 /07 /Juil 16:35

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Fiche technique :

Avec Yannick Renier, Léa Seydoux, Nicole Garcia, Théo Frilet, Pierre Perrier, Micheline Presle, Gérard Watkins. Réalisation : Sébastien Lifshitz. Scénario : Vincent Poymiro,Stéphane Bouquet et Sébastien Lifshitz. Image : Claire Mathon. Montage : Stéphanie Mahet. Musique : Marie Modiano, John Parish, Jocelyn Pook.

Durée : 90 mn. Disponible en VF.

 

 

Résumé :

C’est l’été, Sam (27 ans) file tout droit vers le sud au volant de sa Ford. Avec lui, un frère et une sœur rencontrés au hasard de la route : Mathieu et Léa. Léa est belle, pulpeuse et archi féminine. Elle aime beaucoup les hommes, Mathieu aussi. Partis pour un long voyage, loin des autoroutes, en direction de l’Espagne, ils vont apprendre à se connaître, s’affronter, s’aimer. Mais Sam a un secret, une ancienne blessure qui l’isole chaque jour un peu plus. Séparé de sa mère depuis l’enfance, ce voyage n’a qu’un seul but : la retrouver.


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L’avis de Frédéric Mignard :

Par le réalisateur de Presque rien et Wild side, un road-movie atteint de jeunisme qui dérape souvent pour ne retrouver sa route que dans sa dernière partie.

Cinq ans après Wild Side, Sébastien Lifshitz, également auteur de Presque rien (2000) et de La traversée (2001) revient au cinéma. Ces longues années d’absence ne confèrent pas plus de maturité au regard du cinéaste, qui se lance dans un road-movie épris de jeunesse, d’insouciance et de révolte à l’égard de la figure maternelle, mais sans la perspicacité de Téchiné ou des Miller, père & fils, dans le récent Je suis heureux que ma mère soit vivante auquel on pense ici beaucoup.

Deux beaux mecs et une jeune femme farouche secrètement enceinte longent les côtes en direction de l’Espagne, dans la voiture d’un inconnu. Lui, la trentaine entamée, silencieux et ténébreux, est forcément magnétique aux yeux du trio de jeunes auto-stoppeurs. La liberté de la route et de l’anonymat aidant, ils vont découvrir leurs corps. Se mettre à nu ou au contraire se murer davantage dans leurs névroses. Se chercher et se trouver. Provoquer l’autre pour réussir à percer ses secrets.

Le point de départ de l’aventure est un trauma de môme. Celui du conducteur du véhicule aux mystères indicibles, dont on perçoit la tragédie par flashbacks, insérés maladroitement. Drôle d’idée que de confronter sa blessure vive aux sempiternels codes homo-érotiques et sensuels. À trop dénuder les corps de ses personnages, sans réelle légitimité, si ce n’est celle de célébrer leur beauté juvénile avec tendresse et générosité, le cinéaste s’écarte souvent de son chemin. Parti pour infiltrer la complexité des douleurs mentales d’un homme brisé dès la petite enfance, Lifshitz ponctue son métrage d’étapes digressives, qui, dans un autre contexte, auraient peut-être pu charmer, mais ici elles desservent un propos qui ne gagne en valeur que dans la dernière partie du métrage, avec notamment l’intervention du personnage de Nicole Garcia, remarquable en femme dépressive sur la voie de la rédemption.


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L’avis de Voisin blogueur :

C’est l’été et Sam (Yannick Renier) a décidé de partir sur la route. Direction l’Espagne pour retrouver sa mère, fraichement sortie de l’hôpital psychiatrique où elle séjournait depuis 20 ans. Avec lui dans la voiture : Léa (Léa Seydoux) et son frère Mathieu (Théo Frilet). La première vient d’apprendre qu’elle est enceinte et ne sait pas si elle va garder le bébé, elle s’ennuie constamment et passe sa vie à fuir. Le second suit Sam comme un petit chien, espérant qu’un jour il daignera répondre à ses avances. Se joint au voyage le joli Jérémie (Pierre Perrier), rencontre de hasard de Léa qui compte bien faire succomber la belle. Alors que les kilomètres défilent entre délires insouciants et prises de tête, les fantômes du passé reviennent hanter Sam. Sa confrontation à venir avec sa mère le rend inquiet. Une mère qui a fait de son enfance un cauchemar. Une enfance marquée par la mort tragique et l’absence de son père. Au milieu des vagues et des fêtes, nos jeunes trouveront-ils l’amour sur leur route ?

Début de film explosif avec un générique sexy et ravageur : Léa Seydoux danse comme une tigresse devant un Yannick Renier perplexe. « Toujours rien ? » lui demande-t-elle. Non. Le personnage de Sam n’est pas très démonstratif, c’est le moins que l’on puisse dire. Un garçon solitaire, même quand il est avec les autres, renfermé sur lui-même, incapable de témoigner le moindre signe d’affection. Le gentil Mathieu le cherche, l’attend, mais rien. Progressivement des flashbacks nous montrent Sam enfant, nous montrent ce qui l’a amené à devenir ce qu’il est, un être incapable de composer avec l’amour des autres, fuyant. Le problème vient de la mère, une relation difficile, complexe, comme c’est souvent le cas dans le cinéma de Sébastien Lifshitz (les mamans de Presque Rien et Wild Side étaient sur le point de mourir, ici maman est folle). Privé d’une enfance normale, Sam se cherche encore et espère peut-être se trouver sur la route. Il a un frère, ils ne sont plus très proches. Sans s’en rendre compte, Sam a finalement trouvé une famille de substitution avec ses amis de passage, Léa et Mathieu, tout aussi largués que lui.


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Plein sud est une véritable invitation au voyage, 1h30 passée entre les routes et les arrêts. Un spectacle de toute beauté, des plans aérés, qui laissent la nature s’exprimer et refléter les états d’âmes vaporeux des protagonistes. Il y a tout le métrage durant une ambiance de vacances, le soleil qui tape sur les têtes, les vagues qui invitent à la baignade mais qui laissent aussi présager la fougue et la fugacité des sentiments, qui rappellent les difficiles souvenirs. Par un montage habile, le réalisateur dessine progressivement les contours d’un garçon abimé par le passé, qui avance sans bien regarder devant lui, peine à s’ouvrir au monde et aux autres. Au devant de sa voiture, Sam a le regard inflexible, il ne s’autorise rien. Si on avait déjà pu admirer la beauté plastique et les talents d’interprétation de Yannick Renier auparavant, Lifshitz lui offre ici indéniablement son plus beau rôle, d’une sensibilité assez inouïe.

Sam garde avec lui un flingue, le flingue avec lequel son père s’est un jour mis une balle dans la tête. Un objet qui représente à la fois les stigmates d’un passé insupportable et qui, en même temps, est la dernière chose qu’il lui reste de cet homme qu’il aura au final peu connu. On pourrait vite dire que le gaillard se tire lui-même une balle dans le pied, qu’il refuse de tourner la page même si son voyage est bien entendu porteur de l’espoir de faire la paix avec lui-même. Si Yannick Renier porte le film en grande partie, il est entouré de jeunes comédiens aux partitions diablement séduisantes. Théo Frilet joue parfaitement l’amoureux transi et l’ébauche de relation entre les deux garçons aura de quoi susciter de vives émotions. Quant à Léa Seydoux, elle est juste parfaite en bimbo malgré elle, refusant de croire à l’amour pour se donner une carrure mais flanchant peu à peu au contact d’une romance de vacances qui pourrait qui sait se muer en quelque chose de bien plus profond. À la fois drame familial pudique et tranche de vie sur une jeunesse en errance, Plein sud regorge de chaleur, de beauté, de moments futiles et de questions propres à un âge sensible. Comme le dit si bien la magnifique chanson de Lesley Duncan , “Love Song, que l’on trouve au centre du film : « The words i have to say well may be simple but they’re true / Love is the opening door, love is what we came here for (…), love is the key we must turn ». On n’aurait pas dit mieux pour ce road-movie sensuel et habité qui caresse nos yeux et notre âme par sa belle et touchante simplicité.


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L’avis de Bernard Alapetite :

Voilà un film pour lequel je suis parti avec les meilleurs a priori. Tout d'abord il est signé Sébastien Lifshitz, un cinéaste dont tous les films précédents, même s'ils n'étaient pas exempts de défauts, ont retenu mon attention tant par leur fond que par leur forme aux savantes déconstructions. Mais c'est surtout l'alléchant casting qui m'y a fait courir à la première séance. Lifshitz a eu l'excellente idée de confier le rôle pivot de Plein sud à Yannick Renier qui me semble être un des acteurs trentenaires français (en fait il est belge) les plus talentueux et malheureusement les plus sous-employés. Il était formidable dans Nés en 68 et très bien aussi dans Un Élève libre, deux films qui (à mon avis) n'ont pas eu les échos qu'ils méritaient. On retrouvera bientôt Yannick Renier, au printemps prochain, dans le nouvel opus de Ducastel et Martineau, L'Arbre et la forêt.

Lifshitz argumente avec beaucoup de pertinence pourquoi il a choisi cet acteur : « La première fois que j’ai vu Yannick Renier, il m’a tout de suite fait penser à un acteur américain. Par son charisme, son physique, son corps très sec, son regard affirmé et très perçant, il me faisait un peu penser à Clint Eastwood jeune, notamment dans les films de Sergio Leone. Pour moi, Yannick possède ce genre de physique-là. D’ailleurs durant le tournage, je lui ai demandé d’avoir très peu d’expressions : son visage se présente vraiment comme un masque. Les très rares expressions qu’il a dans le film sont là pour lui donner une présence physique directe, brutale, sans psychologie. Je voulais que, par sa froideur et sa mise à distance, le présent du personnage fasse contre-point avec son passé, où on le voit dans des situations chargées d’affects et d’émotions. D’où un effet de collage qui fonctionne dans la confrontation du passé avec le présent, et qui peut rappeler certaines attitudes de cow-boy. »

On poursuit par deux des acteurs les plus craquants de leur génération. D'abord Pierre Perrier qui réussit à être bon dans un film aussi mauvais que Chacun sa nuit et surtout Théo Frilet. J'avais admiré autant le jeu que la plastique de ce garçon, les deux sans défaut, lorsque je l'avais découvert dans Nés en 68. Lifshitz explique son choix des deux autres garçons : « Théo Frilet, avec son côté "petit prince", sa gueule d'ange, incarnait immédiatement la part romantique de son personnage. Pierre Perrier, c'est le garçon terrien, charpenté, le surfeur. Ils sont tous une sorte de cliché de la jeunesse d'aujourd'hui. Mais petit à petit, il se dégage de ces "figures" quelque chose de plus profond. »

On continue par Léa Seydoux qui était lumineuse dans La Belle personne et qui ici, en Lolita de Prisunic, est d'une sensualité ravageuse qui m'évoque celle de Brigitte Bardot dans ses premiers rôles.

Je passe sur Nicole Garcia toujours aussi tête à claques mais parfaite dans son rôle de mère borderline, pour en arriver à Micheline Presle qui enchanta jadis ma pré-adolescence dans Les Saintes chéries vers 1965…

Et bien malgré ce casting, pour moi de rêve, qui fait qu'également tous les petits rôles sont parfaitement interprétés, Plein sud est un film raté.

Le plus curieux est que je ne lui vois pas de défauts rédhibitoires et je peine à cerner ce ratage.

L'image est constamment belle et Claire Mathon se hisse au niveau d'Agnès Godard à qui l'on devait les superbe vues de Wild Side, le précédent film du réalisateur, c'est tout dire.

Dans Plein sud les couleurs sont souvent pimpantes, format scope, couleurs saturées. Plus encore qu'à son habitude, Lifshitz s'y montre grand paysagiste. Quelle science du repérage pour nous donner des décors à la fois beaux et inattendus !

J'avancerais que le relatif échec du film (j'ai pris tout de même beaucoup de plaisir à le voir et ses personnages lacunaires habiteront longtemps mon esprit, à tel point que j'aimerais demander au cinéaste de nous donner un Plein sud 2 pour en savoir un peu plus sur eux) tient à son hétérogénéité que le type du film, le road-movie, ne parvient pas à unifier. Lifshitz n'est pas parvenu à fondre son film solaire dans ses obsessions coutumières. Le collage entre une américanité revendiquée, par le type même du film, le road-movie, mais aussi par le choix des acteurs, qui paraissent assez peu français, et l'aspect social de l'histoire ne fonctionne pas. Ce dernier aspect n'est qu’ébauché. Plein sud est encore un film français dans lequel on ne travaille pas, dans lequel les personnages n'ont aucun ancrage professionnel. Ce souci social ainsi que la tragédie familiale vécue par Sam sont d'ailleurs en complet antagonisme avec les personnages stéréotypés du scénario.


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Ses propos sont révélateurs des deux pôles qui écartèlent le film : « J'avais besoin probablement d'aller vers quelque chose de plus lumineux… J'avais envie de filmer une jeunesse brute, magnifiée, érotisée, insolente, presque agressive. Mes personnages n'ont peur de rien, ce ne sont pas des figures réfléchies qui dissertent sur leur situation. Ils sont tous dans la spontanéité. Ils n'ont de flamboyant et de positif que la beauté et le corps. Je voulais absolument montrer que Sam était dans l'obsession du passé, qu'il ne sortait pas de son roman familial. Le film tente de raconter le voyage intérieur d'un jeune homme prisonnier de son histoire, mais qui a la chance de rencontrer des gens susceptibles de l'extraire de cet espace temps très noir dans lequel il est enfermé. Ce sont des questions qui m'ont toujours intéressé : comment on compose l'origine avec l'adolescence, l'enfance, ce qui nous précède. Le passé est comme un fantôme. Sam se souvient, et il se souvient que des choses dures. C'est comme une note incessante qui assène une douleur, une souffrance, une colère. Et c'est effectivement toujours la même note. Je tenais à ce martèlement. » Ce qui est merveilleux avec un cinéaste aussi intelligent et cultivé que Sébastien Lifshitz, c'est qu'après ses déclarations il n'y a plus grand chose à ajouter puisqu'il a dit tout ce qui était important à dire sur son film et a même involontairement pointé ses faiblesses.

« Ils n'ont de flamboyant et de positif que la beauté et le corps » nous dit Lifshitz et c'est un des problèmes de son film qui est de nous proposer des personnages, mis à part celui de Sam, sans épaisseur du fait qu'il n'en dit rien au spectateur. Lifshitz est probablement victime d'avoir voulu prendre le contrepied des films où tout est expliqué et surligné. Mais à vouloir manier en virtuose l'ellipse et faire une totale confiance aux spectateurs, le cinéaste les laisse en déshérence. D'autant que son montage est parfois maladroit, un comble pour cet as de la déconstruction signifiante comme il l'a montré dans Presque rien. Ainsi si l'on arrive à reconstruire le parcours de Sam à son départ vers l'Espagne, en quête de sa mère à force de nombreux flashbacks, on ne sait rien des autres protagonistes qui sont autant de pages blanches tendues aux fantasmes du spectateur ‒ une maladresse, ou est-ce voulu ? ‒ trouble ce dernier. Dans un des flashbacks, on voit deux adolescents, un garçon et une fille, seuls dans une maison bourgeoise avec une femme, que l'on subodore être leur mère. À un moment, les deux jeunes s'isolent dans la chambre du garçon. La fille, pour faciliter l'endormissement du garçon, lui propose de le branler. Le garçon, après avoir hésité, décline l'offre (à ma grande déception). Dans leur échange, on comprend que la fille n'est pas tout à fait la sœur du garçon. À cet instant du film, j'ai pensé que les deux protagonistes que l'on venait de voir étaient Léa et Mathieu quelques années auparavant. J'ai alors élaboré un scénario dans lequel Mathieu avait couché avec sa sœur et l'avait mis enceinte. La première scène du film nous apprend que cette fille, que nous ne connaissons pas encore, est dans les premières semaines de sa grossesse. Et damned, dans le flashback suivant, on s'aperçoit que le garçon qui batifolait avec sa sœur était en réalité Sam. Je ne suis pas sûr qu'un tel risque de confusion soit bénéfique pour le film.

Jusqu'à Plein sud, Lifshitz s'était montré un maître dans le filmage des relations sexuelles, en particulier dans Wild Side et dans Presque rien, rien de semblable ici, où il ne montre pas la même audace dans le rendu des corps à corps que ce soit homosexuel entre Sam et Mathieu ou hétérosexuel entre Jérémie et Léa.

Né en 1968, Sébastien Lifshitz est un enfant attiré par le dessin, il s'oriente d'abord vers le monde de l'art contemporain : après un passage à l'École du Louvre et à la Sorbonne en Histoire de l'art, il travaille auprès du conservateur Bernard Blistène au Centre Pompidou. Il réalise en 1993 son premier court métrage, Il faut que je l'aime, et signe deux ans plus tard un documentaire sur Claire Denis dans le cadre de la collection « Cinéastes de notre temps ». Il sera l'assistant de celle-ci sur Nénette et Boni.

Comme la réalisatrice de Beau travail, Sébastien Lifshitz est moins intéressé par les dialogues que par la représentation des corps, comme en témoigne son moyen métrage très remarqué, Les Corps ouverts, Prix Jean Vigo 1996. Ce portrait d'un ado en plein questionnement révèle le regretté Yasmine Belmadi, acteur-fétiche du cinéaste, disparu en 2009. Belmadi joue le rôle principal des Terres froides, téléfilm qui mêle lutte des classes et sexualité, tourné pour la série d'Arte « Gauche-Droite ». Après cette fiction hivernale, Lifschitz réalise l'estival Presque rien (2000), son premier long métrage de cinéma, une histoire d'amour tendre et douloureuse entre deux garçons. Il change de registre, tout en restant dans le domaine de l'intime, avec le documentaire La Traversée (2001) : il y filme son ami scénariste Stéphane Bouquet, parti aux États-Unis à la recherche de son père. Lifshitz revient à la fiction en 2003 avec Wild Side, qui évoque les relations unissant une transsexuelle, un émigré russe et un prostitué arabe. Cette œuvre discrètement audacieuse est une nouvelle réflexion sur l'identité, tout comme Plein sud (2009).

Avec Plein sud, Lifshitz est fidèle aux thèmes forts de ses films précédents. Il nous en donne ici une version américanisée et relativement plus optimiste qu'à son habitude. Le réalisateur procède ici à une relecture, presque à une continuation des intrigues qu'il nous a déjà proposées. Plein sud, film sensuel contient des thématiques et motifs présents dans ses précédents films : l' homosexualité, dans tous ses films, la quête de ses origines, le road-movie comme dans La Traversée, amours de vacances comme dans Presque rien, l'envahissement du passé dans le présent, la destruction d'une famille, comme dans Les Corps ouverts ou Wild Side, le ménage à trois et la marginalité comme dans Wild Side, les relations difficiles et complexes d'un garçon avec sa mère, comme c’est souvent le cas dans le cinéma de Sébastien Lifshitz.

Pour plus d’informations :

Par Frédéric Mignard, Voisin blogueur et Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 1 juillet 4 01 /07 /Juil 17:21

chaudronpotter

 

21.

MES ÉPHÉMÉRIDES DE JUILLET

Papy Potter


Papy Potter est né en pleine folie hippie de parents qui ne l'étaient pas. Depuis lors, il vit au milieu de ses arbres avec son adorable pirate des trains, tout au bord d'un marais nommé « du ru d'amour ». À quelques kilomètres de là, s'étend une vaste forêt où il travaille. Dans le chaudron rose, comme il est devenu vieux (il a presque 40 ans) et que Moudulard a fermé ses portes depuis longtemps, il glose sur le lien sulfureux et amoureux liant les gays aux diverses spiritualités du monde.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Voici venu le beau mois de juillet et les éphémérides de votre Papy Potter préféré.

 

1er juillet : Athéna, Aphrodite et Artémis sont les trois déesses auxquelles les lesbiennes s’identifient le plus.

2 juillet : Catalina de Erauso naquit en 1592 et mourut en 1650. On la connaît sous le nom de « nonne soldat ». En effet, après avoir quitté le couvent, c’est sous des vêtements d’homme qu’elle devient une véritable guerrière. Elle prit de nombreuses identités masculines différentes. Elle repoussa de nombreuses demandes en mariage avec des femmes mais semble avoir présenté une vraie attirance pour elles. Condamnée à mort pour ses multiples duels, elle vécut dans de nombreux pays, exerça divers métiers et retourna même au couvent où elle fut autorisée à porter des vêtements masculins. Sa vie d’errance se termina en Nouvelle Espagne. Pourquoi l’exil, toujours, pour ces gens ?

3 juillet : Tezcalipoca est un dieu aztèque, muni d’une obsidienne dans laquelle il peut voir l’avenir. Il est invoqué pour guérir les maladies mortelles et est lui-même un voyageur de l’ombre, une divinité des carrefours. En tant que tel, il lui arrive de porter des vêtements de femme et d’avoir des rapports avec des hommes. Ses prêtres laissaient pousser leurs cheveux qu’ils peignaient de sang. Ils couvraient leur corps de substances psychédéliques, comme le tabac ou des champignons hallucinogènes, se teintaient de noir de la tête aux pieds et se perçaient la peau en divers endroits.

4 juillet : Kauxuma Nupika est une guerrière chamane du XIXème siècle, connue pour ses faits de guerre et ses actes de guérisseuse. Elle épousa un homme qui la répudia après un an. Elle revint dans sa tribu et annonça qu’elle avait été transformée en homme et était devenue « deux esprits ». C’est là qu’elle commença sa vie chamanique. Elle eut plusieurs amantes et épousa une d’elles. Elle fut assassinée et on raconte que ses pouvoirs de guérison étaient tels que ses blessures se cicatrisaient toutes seules. De sorte qu’il fallut lui arracher le cœur pour la tuer.

5 juillet : Naissance de Jean Cocteau en 1889.

6 juillet : Alexandrie fut fondée par Alexandre le Grand qui fut un homosexuel notoire. Elle est liée à l’homo-sensualité dans l’imagerie populaire d’alors. La prostitution masculine y était très pratiquée.

7 juillet : L’antique divinité égyptienne Amon est considérée comme hermaphrodite par nature, vu qu’il est dit de lui : « Je rencontrai ma main et versai ma semence dans ma bouche pour donner naissance à Shu et Tefnut », ce qui est clairement une référence à la masturbation et au sexe oral.

8 juillet : La couleur verte est fréquemment associée à l’homosexualité. C’est la couleur des « mignons », des « galbinati » ou homosexuels efféminés romains. Cette couleur fut reprise par Oscar Wilde comme symbole de l’homo-érotisme et par des groupements homosexuels français du XIXème siècle.

9 juillet : Dans certaines régions de Chine, le crapaud était lié à l’homosexualité. On raconte ainsi l’histoire d’un homme qui, après avoir eu des rapports avec un autre homme, tomba enceint et accoucha d’un crapaud.

10 juillet : Naissance de Marcel Proust en 1861. Bien sûr, le thème de l’homosexualité est plutôt crypté dans la Recherche du temps perdu. Elle est plus présente cependant dans le tome 4 : Sodome et Gommorhe. Peut-être faudrait-il que je le lise, celui-là ?

11 juillet : Le lotus est synonyme de sensualité et de spiritualité, de naissance et d’immortalité. Sa partie féminine est la fleur, on voit sa tige comme la partie masculine, ce qui en fait un symbole androgyne.

12 juillet : Le griffon est un lion ailé, symbole de griffondor, la célèbre maison scolaire de Poudlard (Harry Potter). Comme beaucoup d’animaux hybrides, le griffon est symbole d’homosexualité en ce sens où il incarne la fougue du lion et aussi son indépendance.

13 juillet : Wakdjunkaga est un personnage de la mythologie nord-américaine Winnebago. Créature farceuse, il change fréquemment de sexe. C’est déguisé en femme qu’il épousa un fils de chef à qui il donna trois enfants. On dit qu’il lui arrive de perdre sa vulve de la même manière qu’il porte son pénis dans une boîte. Il est associé à la chasse, la pêche et l’agriculture.

14 juillet : Les Xian (ou Hsien) sont des créatures féériques masculines chinoises qui séduisent parfois des jeunes hommes avec lesquels il leur arrive de rester de nombreuses années avant que le seigneur de féérie ne le découvre et ne les rappelle. À quoi ressemblent-ils ?

15 juillet : Il est souvent fait référence à Castor et Pollux quand on parle d’homosexualité. En réalité, ils sont frères. Quand Castor meurt dans un combat, Pollux décide de partager son immortalité avec lui. Ils passent donc six mois par an dans l’Olympe et six mois dans les enfers. Ils illustrent donc davantage le lien éternel entre frères jumeaux, qui n’est pas sans rappeler celui d’un amour homosexuel en effet.

16 juillet : Les shi niang sont des chamans chinois mêlant féminité et masculinité dans leur habillement. On dit d’eux qu’ils sont à la fois éveillés et endormis, c’est-à-dire entre deux mondes. Ils sont impliqués dans les célébrations du dieu canin Pan Hu et du dieu serpent Ta Wang Shen.

17 juillet : C’est en fait le 18 juillet 1300 que Gherardo Segarelli fut brûlé pour hérésie. Ce moine vivant dans la pauvreté et l’austérité fut accusé pour ses mœurs sexuelles. Ainsi est-il dit dans son procès verbal : « Demander si un homme peut toucher une femme qui ne soit pas son épouse et une femme puisse toucher un homme qui ne soit pas son mari et se palper mutuellement sur les zones impudiques en s'étendant nu et que cela puisse être fait sans l'ombre du péché… répondit que oui, un homme et une femme même n'étant pas unis par le mariage, et un homme avec un homme et une femme avec une femme peuvent se palper et se toucher mutuellement sur les zones impudiques. Il dit que cela peut advenir sans l'ombre d'un péché à condition qu'il y ait intention de parvenir à la perfection… Il ne pensait pas que de tels « tâtements » impudiques et charnels fussent coupables, au contraire ils pouvaient être faits sans péché chez un homme parfait. »

18 juillet : C’est aussi le 18 juillet, en 1610 cette fois, que meurt le Caravage. L’homo-érotisme de son œuvre n’a cessé d’être discuté. Son homosexualité fait encore l’objet aujourd’hui de controverses. Il semble néanmoins qu’il fut, à l’époque, impliqué dans diverses affaires de mœurs. Auxquelles un tempérament bagarreur n’est vraisemblablement pas étranger. Quel tableau de lui vous interpelle-t-il ?

19 juillet : Sainte Wilgefortis est fêtée le 20 juillet. Elle vécut au Moyen Age. Fille du roi du Portugal, elle ne désirait pas se marier mais au contraire entrer au couvent. Son père, souhaitant la marier au roi de Sicile, refusa. Elle pria alors pour être secourue. Le Christ l’aida en l’affublant de la barbe d’un vieil homme. Furieux, son père la força à aller à l’autel malgré tout. Quand le futur mari découvrit sa femme, il poussa un cri d’effroi et s’enfuit. La jeune femme fut alors crucifiée sur ordre de son propre père. Pourquoi le travestissement dérange-t-il tant ?

20 juillet : Mort de Sergueï Pardjanov en 1993. Ce cinéaste, d’origine arménienne, fut emprisonné sous le régime soviétique dans les années 70 pour cinq années de travaux forcés pour homosexualité et commerce d’art illicite.

21 juillet : Naissance en – 356 avant JC d’Alexandre le Grand. Il a été fait grand étalage de l’homosexualité de ce grand conquérant. Comme les mœurs étaient assez libres à l’époque, on peut raisonnablement penser qu’il était aussi bisexuel que n’importe lequel de ses compatriotes…

22 juillet : Xochipili est une divinité aztèque, nommé « le prince des fleurs ». Il est le patron des homosexuels et des transgenres. Il était célébré pendant des fêtes particulièrement fleuries. S’il n’était pas honoré correctement, il pouvait se venger en infligeant aux fidèles maladies vénériennes et hémorroïdes (nommés fleurs d’anus)

23 juillet : Prakriti purusha est le terme générique utilisé par les indous pour désigner les personnes bisexuelles ou attirées par des individus de leur sexe.

24 juillet : Saint Boris a vécu au Xème siècle de notre ère. Il fut assassiné avec son frère Gleb par leur autre frère Svyatopolk. Tous trois étaient fils du tsar Vladimir de Kiev. La raison de cet assassinat est que ce frère désirait posséder l’héritage à lui seul et les méprisait pour s’être convertis au Christianisme. Quoiqu’il en soit, Boris était amoureux de Georges le hongrois à qui il avait offert un collier en or parce qu’il l’aimait au-delà de toute raison. À la mort de Boris, Georges se serait précipité sur lui, souhaitant mourir plutôt que d’avoir à vivre sans lui. Boris est le saint patron de la ville de Moscou.

25 juillet : Osiris était invoqué dans des charmes amoureux lesbiens.

26 juillet : Le hula est une danse traditionnelle hawaïenne jouée par les femmes et les homosexuels que les gens de l’île appellent Mahu. Mais qu’ai-je fait de mon hula hoop ?

27 juillet : Dans la Rome antique, le corbeau désignait les homosexuels actifs. À la fin du XXème siècle, il symbolisait par contre les lesbiennes parce que les corbeaux vivent en couple (sic). Chez certaines tribus amérindiennes, le corbeau a le pouvoir de devenir femme. Il transforme alors ses testicules en cloche et son pénis en étui à aiguilles utilisées pour la conception de vêtements.

28 juillet : Kadesh Barnea est un ancien lieu biblique que certains chercheurs considèrent comme très riche en significations homo-érotico-spirituelles cryptées.

29 juillet : Le rhinocéros lavande était un symbole de la gay pride sur la cote est des USA lors des années 70. On pense qu’il allie féminité et masculinité, la couleur lavande étant sensée le lier aux gays.

30 juillet : Iitjjuaq (gros anus) est sans doute le premier chaman inuit. On lui doit, selon la légende, la découverte de la première amulette, une coquille d’oursin, qu’il employait pour gagner les pires maladies mortelles.

31 juillet : Chariton et Melanippus sont des compagnons légendaires (ou réels ?) impliqués dans une guerre contre le tyran Phalaris. Celui-ci, épaté par leur amour, les aurait relâchés. Apollon aurait dit : « Heureux furent Chariton et Melanippus, qui guident les mortels vers l’amour divin. »


Plongez dans les précédents « Chaudrons roses »

 

TO BE CONTINUED...
Par Papy Potter - Publié dans : LE CHAUDRON ROSE
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Jeudi 1 juillet 4 01 /07 /Juil 12:10

Merci à nos amis de GayClic.com...

Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Mercredi 30 juin 3 30 /06 /Juin 18:26

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par Jean Yves


Comment ces deux abrutis de Laurel et Hardy ont pu échapper aux bistouris de la censure ? Parce que, dans leurs films, ça y va franchement : des mollets poilus aux talons aiguille, des pantalons envoyés en l'air, des nuits blanches transpirées dans le même lit, et même, des envie de faire un bébé ensemble…

Alors, le petit Laurel et le gros Hardy seraient-ils l'archétype même du couple homosexuel clandestin ?
Il faut toutefois faire attention aux clichés bâtis à la truelle ! Facile de dire : « Oliver Hardy, le balaise, le moustachu, celui qui lance les ordres et qui bougonne comme un gros ours, c'est l'homme. Et Stan Laurel, le maigrelet aux épaules en forme de cintre, c'est la femme. » Non, c'est plus subtil que cela.


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La mythologie « Stan-Ollie » commence en 1927, avec le film Putting Pants on Philip. On y découvre les premiers signes d'une sex story latente : Laurel, déguisé en Écossais-jupette, débarque en Amérique et retrouve son oncle Hardy. Un Hardy tout efféminé, quasi manucuré, alors que Laurel, lui, sautille de joie (mouvements de jupette) en rencontrant des bouquets de femmes en pâmoison. Outré comme un pape, affligé par cette mascarade, et sans aucun doute jaloux de ne pas pouvoir garder son neveu pour lui tout seul, Hardy va tout faire pour remplacer le kilt de Laurel par un vrai pantalon de bonhomme. Avec une avalanche de gags : on trouve dans ce film le coup de la bouche d'aération (cf. Marilyn, la robe qui s'envole), particulièrement corsé, puisque Stan, jupette au vent, perd en plus sa petite culotte en éternuant. Ensuite, sous prétexte de mesurer sa longueur de jambe, Hardy abuse d'un Laurel abasourdi et complètement désorienté.
Faut-il voir dans ces rapports un symbolisme sexuel ? Quand Hardy impose le port du pantalon à Laurel pour qu'il passe inaperçu, le désir de possession semble clair. Alors qu'en apparence on pourrait attribuer le rôle de la femme à Laurel, il se révèle – quand sa jupe se soulève et que des femmes s'évanouissent - qu'il est un mâle en pleine possession de ses moyens. Viril, donc, Laurel est une menace pour Hardy, lequel a besoin de s'affirmer par rapport à l'autre pour prouver une supériorité, qui, ratée, l'obligerait à reconnaître sa nature véritable.


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Il faudra attendre Early to Bed [Laurel hérite de son oncle], (1928), pour voir s'orienter avec plus d'évidence les rapports des deux compères. Dans Putting Pants on Philip, Laurel est encore un sacré coureur de jupons. Ici, il devient un être quasi asexué, en tout cas nettement moins attiré par les corsages. Après une scène de ménage à vous faire valdinguer tout le mobilier du château de Versailles, après une lutte gréco-romaine orchestrée par Laurel pour envoyer Hardy au lit, le couple se réconcilie avec une chaleur inusitée. Early to Bed ne symboliserait-il pas le passage de Laurel et Hardy devant monsieur le maire ?

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Le comble de l'allusion homosexuelle est atteint en 1929, avec le célèbre Liberty [Vive la liberté] : évadés du bagne, Laurel et Hardy ont enfilé en vitesse deux, trois vêtements civils. Hélas, ils ont interverti leurs pantalons. Tout au long du film, ils vont tenter de s'échanger leurs culottes, sombrant ainsi dans des situations délicieusement scabreuses.



Si les personnages de femmes sont rares dans l'univers de Laurel et Hardy, c'est qu'ils se placent délibérément sur un terrain où les femmes ne sont guère indispensables. Liberty pousserait ainsi, à l'extrême, l'utopie d'un paradis des hommes seuls. Il offrirait – à celui qui sait lire – le geste irréprochable de l'amour contre nature.

Mais si les deux comiques jouent sur des éléments équivoques de l'intrigue, ne faut-il pas y voir qu'un ressort comique, et non pas un hymne à l'homosexualité ?

Il reste que de nombreux films de Laurel et Hardy offrent des éléments concrets au plaidoyer homosexuel : le curieux attachement indéfectible des deux compères, la misogynie qui se dégage de toutes les comédies matriarcales dont ils furent les interprètes, et, plus concrètement, les nombreuses scènes de lit, les déshabillages intempestifs, les jeux de travesti, les scènes de jalousie et les triangles passionnels dès qu'une femme montre le bout du nez. Ainsi, dans Their First Mistake [Bonnes d'enfants] (1932), Hardy, marié, se voit réprimander par sa femme : « Si tu te promènes encore avec ce Laurel, c'est fini nous deux ! »
Embarrassé, Hardy va quand même se confier à son ami : « Elle prétend que j'ai plus d'affection pour toi que pour elle. », ce à quoi Laurel réplique, ingénument : « Et c'est vrai, n'est-ce pas ? », et Ollie, bougon, enchaîne : « N'entrons pas dans ces détails. » Des détails, on le voit, qui laissent pas mal de sous-entendus. Un peu plus tard, dans le même film, la conversation se poursuit :



Stan : Sais-tu ce qui nous manque pour être heureux ?
Ollie : Quoi ?
Stan : Un bébé dans la maison !
Ollie : Je ne saisis pas le rapport.
Stan : Mais si, de cette façon, l'esprit de ta femme sera occupé ! Et tu pourras sortir avec moi, ça lui sera complètement égal !
Ces sous-entendus se trouvent carrément mis au jour quand la femme de Hardy demande le divorce et fait poursuivre Laurel pour « détournement des sentiments de M. Hardy ». On croit rêver !

Dans Brats [Les bons petits diables] (1930), il est toujours question d'enfants, mais, cette fois-ci, c'est à Laurel et Hardy de jouer les papas-poules. Leurs femmes ayant pris la clé des champs le temps d'une leçon de tir, nos deux compères se transforment en parents pour s'occuper de leurs gamins (des Laurel et Hardy en version miniature). Alors, Laurel et Hardy font-ils vraiment tout pour chasser les femmes de leur vie ? Sans doute, si l'on compte le nombre de films où les épouses trahies, jalouses, ou tout simplement excédées, plaquent le nid conjugal et s'en retournent chez leurs parents.


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En 1929, Stan et Ollie tournent That's My Wife [C'est ma femme]. L'histoire est simple : l'épouse de Hardy, minée par la présence de Laurel, fait ses valises une bonne fois pour toutes. Le même jour, Hardy reçoit une lettre d'un oncle richissime. Celui-ci lui annonce qu'il lui léguera sa fortune à condition que la bonne entente continue à régner dans son ménage. Aucun problème : Laurel saute dans un décolleté, et le tour est joué.
Les deux héros n'hésitent jamais à se glisser dans un fourreau, bas de satin sur les guiboles et colliers de perles sur la poitrine ! Laurel et Hardy : des virtuoses du travesti, des amoureux de la jarretelle, des siphonnés du soutien-gorge… En un mot : deux folles divines !



Dans Twice Two [Les Joies du mariage] (1933), Laurel et Hardy sont tous deux travestis, jouant leur propre personnage et ceux de leurs épouses (Stan version « homme » étant le mari d'Ollie version « femme », et vice versa).
Ce double rapport ne suggère-t-il pas, on ne peut plus directement, l'amour physique qui existe entre eux ?

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 30 juin 3 30 /06 /Juin 17:47

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« Le garçon [Jeremstar] a du culot, mais je ne pensais pas qu'il oserait faire ça. Je n'ai aucun souci avec la nudité, je l'ai déjà dit sur le blog, mais nous sommes à la télé, et il y a des règles imposées par la CSA, et je dois les faire respecter. C'est ce que j'ai fait en lui demandant à plusieurs reprises de se rhabiller et en masquant ses parties intimes. (…)

J'ai pris par réflexe, le premier truc que j'avais sous la main pour cacher son sexe, c'était le CD de Jean Roch. Mais franchement, une carte de visite aurait suffit ! (Rires) » Jean-Marc Morandini sur son blog, après le numéro de Jeremstar (le « Mickaël Vendetta gay » selon lui) sur le plateau de Direct 8, 29 juin 2010. Pour voir notre « Vendetta gay » nu pendant la Gaypride 2010, visionnez la vidéo suivante…



 

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 29 juin 2 29 /06 /Juin 17:05

Cliquez sur l'image (Merci à nos potes de GayClic.com !) pour voir le reportage de la TSR

Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre le sida
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