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FILMS : Les Toiles Roses


Fiche technique :
Avec Victor Lanoux, Anny Duperey, Valérie Mairesse, Xavier Deluc, Michel Galabru, Roland Blanche et Jacques Noblot. Réalisé par Yanni
ck Bellon. Scénario de Rémy Waterhouse et Yannick Bellon. Directeur de la photographie : Dominique Le Rigoleur et Houshang Baherlou.
Durée : 100 mn. Disponible en VF.

Résumé :
À la suite d'un crime, les hasards de l'enquête amènent le commissaire principal Michel Varta à faire la connaissance d'un jeune musicien, Bernard. L'attrait qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et la liaison qui s'ensuit, seront compromis le jour où Bernard sera directement impliqué dans un meurtre.
L'avis de Jean Yves :
Le commissaire principal Michel Verta (Victor Lanoux) est un notable respecté, autant en raison de l'image conventionnelle et calme donnée par sa vie de famille qu'en raison de sa compétence professionnelle. C'est un chef obéi de ses subalternes et un fonctionnaire bien noté par ses supérieurs. Verta, on le sait dès la première scène du film, a pu cependant préserver un jardin secret : derrière la façade du bon époux et père de famille, derrière l'hétérosexuel bien calé dans son fauteuil d'honorabilité, il y a l'homme qui vit, comme il le peut, sa véritable nature, refoulée par les exigences de l'ordre social. Pour tout dire, ce cher commissaire ne peut résister de temps à autre à la tentation de s'envoyer en l'air avec un garçon.
À la suite du meurtre d'un vieux pédé trafiquant de drogue (Michel Galabru), le commissaire principal Verta mène une enquête au cours de laquelle Bernard (Xavier Deluc), jeune sportif et musicien dont le témoignage est peut-être important, lui tape dans l'œil et le séduit.
Cette soudaine passion de Verta, qui se contentait jusqu'ici de simples aventures charnelles, va effectivement bouleverser le cours des événements... Mais au bout du compte, la morale bourgeoise, qui n'est fondée que sur l'apparence, sera sauve. Le commissaire restera un notable respecté, et c'est bien entendu le jeune homme qui fera les frais de l'histoire.
Yanni
ck Bellon a réussi dans l'ensemble un film très juste et très sensible. J'ai pourtant eu « peur » au cours du premier quart d'heure : Michel Galabru y véhicule des relents de Cage aux folles, un travesti fait un play-back sur une chanson de Dalida… Mais en nous montrant ces clichés caricaturaux (donc rassurants), Yannick Bellon donne plus de force à ses deux personnages principaux, dont l'un exerce un « métier d'homme » et l'autre pratique un sport « viril » (soit dit en passant, Xavier Deluc est ici un excellent comédien mais manque un peu d'étoffe pour jouer les rugbymen) : jamais ils ne sont ridicules, jamais ils n'entrent dans le schéma réducteur qui permet à la majorité des bien-pensants de se sentir en sécurité dans leur « normalité ».
La cinéaste a également bien évoqué la façon dont la société, avec la meilleure conscience du monde, renvoie au fond du même panier toutes les marginalités : pédés, petits truands, proxénètes et dealers.
J'ai beaucoup aimé le jeu de Victor Lanoux qui fait une étonnante composition, et la scène de séduction réciproque avec Xavier Deluc, où les jeux de regards sont filmés avec une subtile intelligence, est un grand moment d'émotion.

Pour plus d’informations :


Fiche technique :
Avec Julianne Moore, Dennis Quaid, Dennis Haysbert, Patricia Clarkson, Viola Davis, James R
ebhorn, Brette Henritze et Michael Gaston. Réalisé par Todd Haynes. Scénario de Todd Haynes. Directeur de la photographie : Edward Lachman. Compositeur : Elmer Berstein.
Durée : 107 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Dans l'Amérique provinciale des années cinquante, Cathy Whitaker est une femme au foyer exemplaire, une mère attentive, une épouse dévouée. Son sourire éclatant figure souvent dans les colonnes du journal local.
Cathy sourit toujours. Même quand son mariage s'effondre, même quand ses amies l'abandonnent. Quand l'amitié qui la lie à son jardinier provoquera un scandale, elle sera forcée, derrière son sourire, d'affronter la réalité.

L'avis de Jean Yves :
L’ENFER, C’EST LES AUTRES. Todd Haynes transcende le genre du mélodrame en y plaquant des thèmes explosifs comme la haine raciale ou l'homosexualité. Mais, dans le décor provincial de l'Amérique profonde des années 50, c'est surtout de la condition de la femme qu'il nous parle, avec une maîtrise époustouflante. Le sourire de Cathy Whitaker (Julianne Moore) est tellement éclatant qu'on l'imagine bien illustrant une réclame pour l’électroménager. C'est presque le cas d'ailleurs puisqu'elle apparaît tantôt sur une affiche pour l'entreprise de son mari (Dennis Quaid), tantôt dans les colonnes du journal local. Épouse exemplaire, mère attentive, voisine prévenante, elle est de tous les vernissages, de toutes les soirées mondaines ou caritatives. Dans cet univers feutré, les enfants sont propres et obéissants, et le chèque du laitier est rangé dans le tiroir. Et puis un jour, le sourire se fige. Confrontée aux tabous, puis exposée aux médisances, Cathy est brutalement en prise avec une toute autre réalité. Prête à mener la bataille, elle réalisera bien vite que celle-là aussi lui échappe.
Si Todd Haynes parvient à faire naître une telle intensité dramatique, c'est parce qu'il a joué le jeu jusqu'au bout, en nous livrant un mélodrame dénué d'ironie. Reprenant toutes les conventions stylistiques du genre, il atteint une justesse remarquable, tant dans la peinture sociale que dans l'émotion. Ce qui distingue le film des mélodrames hollywoodiens des années 50, ce sont les sujets abordés ici, provocants et riches. Homosexualité et racisme semblent complètement décalés dans cette vision édulcorée de la société américaine, la vision de Cathy en réalité. C'est justement là toute la subtilité du film. L'ensemble de la distribution est remarquable, mais Julianne Moore crève l'écran. Tour à tour glamour et bouleversante, elle se fond, avec évidence, dans l'atmosphère surannée du mélo. Sa voix, parfaitement modulée au début du film, se brise progressivement pour finir dans un sanglot. Elle donne un ton résolument féministe au récit, tant il nous paraît intolérable de la voir sacrifier sa vie pour des hommes qui ne pensent, eux, qu'à leur propre bonheur. Le rose éclatant des robes vire alors au sombre et les illusions de Cathy au cauchemar.

Loin du paradis n'est pas simplement un pastiche ou un hommage, c'est un grand mélodrame. Todd Haynes dresse un portrait subtil de la société, tout en nous emportant dans un flot d'émotion.
Pour plus d’informations :
Bande annonce


Fiche technique :
Avec Mel Brooks, Anne Bancroft, Tim Matheson, Charles Durning, Christopher Llyod, José Ferrer et Henry Brandon. Réalisé par Alan Johnson. Scénario de Ronny Graham, Thomas Meehan et Ernst Lubitsch. Directeur de la photographie : Gerald Hirschfeld. Compositeur : John Morris, Mel Brooks et Ronny Graham.
Durée : 107 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

L'avis de Jean Yves :
Un film où le parti pris du burlesque n'occulte pas la gravité. Inspiré de la comédie sur la Résistance polonaise réalisé en 1942 par Ernst Lubitsch, To be or not to be est d'un bout à l'autre imprégné de la présence envahissante et tentaculaire de Mel Brooks.
En août 1939, tandis que les troupes d'Hitler font tache d'huile sur la carte de l'Europe, et que la Pologne est à la veille de la guerre, Frederich Bronski (Mel Brooks) dirige à Varsovie un spectacle qui jouit d'un immense succès. Son registre : la danse, la chanson et le rire, excepté un extrait d'Hamlet que Bronski s'obstine à déclamer comme un tragédien et qu'il assassine chaque soir avec le même aveuglement de cabotin, sûr d'être génial. Depuis deux soirs, il est pourtant moins mauvais que d'habitude, car il a constaté, scandalisé, qu'un spectateur osait quitter la salle pendant la fameuse tirade « To be or not to be » : la fureur lui insuffle quelques accents de sincérité qui masquent son insupportable affectation. Le spectateur est le lieutenant Sobinski (Tim Matheson). Bronski court rejoindre sa femme Anna (Anne Bancroft, décédée en juin 2005, elle fut aussi l'épouse de Mel Brooks) dans sa loge : la star, victime de la mesquinerie et de la mégalomanie de son mari, a une prédilection pour les beaux garçons, tout comme son habilleur Sacha (James Haake) qui lui sert aussi de complice et de confident.
Mais la Pologne est envahie, la Gestapo réquisitionne le luxueux appartement des Bronski qui se réfugient chez Sacha, pendant que dans les sous-sols du théâtre se cachent la troupe et une famille juive. Sobinski rejoint Londres où il découvre qu'un des meneurs de la Résistance, le professeur Siletski (José Ferrer) est un traître acquis à l'idéologie nazie.
Le film va alors mêler tout ensemble l'amour et la jalousie, la peur et les actes de courage, la lucidité et l'inconscience, le rire et l'émotion, sur fond d'histoire d'espionnage qui, à l'issue d'une suite de gags, débouche sur un monumental pied de nez à Hitler.
Retour de Sobinski à Varsovie aux trousses de Siletski qu'il a mission de supprimer, installation du couple Bronski et de leur chien Mutki dans le minuscule appartement de l'habilleur Sacha, transformations de Bronski en officier nazi, en Siletski et, pour finir, en Hitler lui-même, spectacle de la troupe devant une salle remplie de soldats allemands et le Führer (le vrai !) venu se distraire à Varsovie, fuite de toute l'équipe de Bronski dans le propre avion privé d'Hitler et cap sur l'Angleterre, ce ne sont que les repères autour desquels fusent les situations comiques, trop nombreuses pour être toutes évoquées.
Hitler et le nazisme sont ridiculisés au dernier degré sans que cela interfère un seul instant avec l'aspect tragique que revêtent les événements. Jamais le comique ne vient affaiblir la réalité des souffrances et du drame vécu par la Pologne d'une part, et par les minorités juive et... homosexuelle d'autre part. Le film est d'une rigoureuse honnêteté sur ces deux points, comme en témoignent certaines répliques que j'ai relevées dans la bouche de Mel Brooks :
« Tout le monde nous piétine, la Pologne sera-t-elle éternellement le paillasson de l'Europe ? »
« Sans juifs, sans pédés, sans gitans, il n'y a pas de théâtre ! ».
La chasse aux pédés est d'ailleurs étroitement associée à la chasse aux juifs tout au long de To be or not to be. Sacha, l'habilleur d'Anna, est une « folle » caricaturale, efféminée et servile, qui saura cependant se montrer courageux et héroïque lorsque, grâce à son sang-froid, « elle » sauvera la fuite de la troupe et de la famille juive un instant compromise par une grand-mère paniquée.
On a un serrement de cœur quand Anna est arrêtée et doit se rendre dans les bureaux de la Gestapo ; on en a un autre quand Sacha fixe sur son manteau l'horrible triangle rose, puis quand il accourt éperdu auprès d'Anna : « Cache-moi, ils raflent tous les homosexuels ! », et quand finalement on vient le chercher jusque sur la scène où Anna a tenté de maquiller sa grande carcasse (le subterfuge de Sacha en danseuse est bien vite dévoilé).
Mel Brooks, évidemment, est au centre des effets burlesques. Dans l'affaire d'espionnage, il est d'abord totalement « largué », ne comprend rien à ce qui arrive, fait preuve de courage par pur cabotinage et par pure mégalomanie, par amour pour son personnage et pour la performance. Il ne prendra conscience des véritables enjeux qu'une fois embarqué dans son processus de mystification, qu'il sera contraint de réussir pour survivre. La façon dont il se joue de l'officier allemand Erhardt (Charles Durning), grosse bedaine abrutie par la hiérarchie totalitaire, offre des moments de franche hilarité. C'est l'illustration comique et moderne du vieux combat du peuple hébreu contre les envahisseurs philistins, avec la victoire de David contre Goliath et tout son contenu symbolique.

Pour plus d’informations :

Secrets de tournage



Fiche technique :
Avec Takeshi Kitano, Shinji Takeda, Tadanobu Asano, Koji Matoba, Ryuhei Matsuda et Tommy’s Masa. Réalisé par Nagisa Oshima.
Durée : 100 mn. Disponible en VO et VOST.

Résumé :
Kyoto, printemps 1865. Au temple Nishi-Honganji, la milice du Shinsengumi sélectionne de nouvelles recrues en présence du commandant Isami Kondo et du capitaine Toshizo Hijikata. Les candidats doivent affronter le meilleur guerrier de la milice, Soji Okita. Ce jour-là, deux hommes se détachent du lot et intègrent la milice: Hyozo Tashiro, samouraï de rang inférieur originaire du clan Kurume, et Sozaburo Kano, jeune homme dont la beauté envoûtante attire tous les regards. Tashiro s'éprend immédiatement de Kano.
L'avis de Steph (Cinéasie) :
Tabou est un film étonnant qui traite de l'homosexualité sur fond de samouraï. C'est dans une école de samouraïs que l'on retrouve en Kimono le grand Takeshi Kitano dans un second rôle exemplaire. En maître d'oeuvre et en guerrier accompli, l'homme remarque le conflit dans le regard de certains élèves. Un nouvel arrivant dans l'école, Nishi-Honganji doué dans l'art du sabre, va se faire remarquer d'une part pour ses qualités de samouraï et d'autre part pour son physique attirant. À partir de là, Sozaburo Kano, personnage innocent cherchant aussi sa tendance sera la proie d'autres personnages expérimentés et jaloux. Toute l'histoire va alors se dérouler autour des comportements de certains samouraïs qui vont tomber successivement amoureux de ce jeune homme. L'auteur a voulu montrer une des facettes de la vie de ces guerriers d'autrefois.
Une des très grandes qualités de ce film est la retranscription, le réalisme et le rendu de l'atmosphère et de l'ambiance de l'époque. Pour ceux qui connaissent KENGO, l'esprit ZEN et guerrier des samouraïs, est bien présent. Précisons que même si ce film traite de l'homosexualité, il n'en reste pas moins un film sur la vie des samouraïs. On pourra apprécier plusieurs séquences où les combats incisifs montrent bien la violence et la maîtrise de ces guerriers.
De ce côté-là, il n'y a rien à dire. Les chorégraphies sont vraiment très réalistes.
Pendant 1h40, nous sommes plongés dans les jours et les nuits des ces guerriers japonais.
Ce film, nous vous le conseillons pour son réalisme et son histoire atypique. Il fallait en effet oser traiter le sujet de l'homosexualité au sein d'une école de samouraïs, la représentation même de la virilité des guerriers.

Pour plus d’informations :


Fiche technique :
Avec Ben Smail, Jean Carmet, Kader Boukhanef, Albert Delpy, Albert Klein, Hélène Duc et Daniel Schad. Réalisé par Mehdi Charef. Scénario de Mehdi Charef
Durée : 90 mn. Disponible en VF.

Résumé :
Le lot quotidien de Samir, immigré clandestin, c'est les « boulots » précaires, la faim, le froid et la peur de la police. Le rêve de Mona, vieux travesti en décrépitude, est l'opération qui lui permettra de changer de sexe. Samir et Mona vont se rencontrer, s'allier pour survivre jusqu'au meurtre ! « Mona et Samir sont deux êtres qui sont exclus du monde parce qu'ils ne pensent pas comme nous. Ils sont exclus parce que les gens pensent qu'ils ne peuvent pas leur apporter quelque chose. Leur rêve est différent des nôtres. »
L'avis de Jean Yves :
Perruquée, maquillée, talons hauts et tout le tralala, c'est Miss Mona sur son trottoir. Un travelo sur le retour, incarné par Jean Carmet dans le film de Mehdi Charef.
Miss Mona n'est pas heureuse. Malgré son « amour » pour Marilyn Monroe, elle vit une cinquantaine douloureuse, dans une peau qui n'est pas la sienne. Sa passion pour le jeune travailleur immigré clandestin Samir (Ben Smaïl) va provoquer son destin.
Son appétit de vivre nous emporte dans les bas-fonds d'une capitale glauque et nauséabonde, où la corruption et la prostitution, le vol et la mort, sont les seules armes de combat. Un monde peuplé d'homosexuels et d'immigrés, marginalisés à l'extrême, d'une douleur noire, difficilement supportable.
Medhi Charef, le réalisateur se préoccupe des exclus, « les extra-terrestres » comme « ils disent », parce que la loi n'est pas faite pour eux.
L'originalité du scénario, c'est la rencontre des deux protagonistes, qui apparemment, bien qu'exclus, ne sont pourtant pas branchés sur la même longueur d'ondes. L'immigré clandestin a besoin de papiers et, pour ce faire, accepte la proposition de Mona, la prostitution masculine, bien qu'il ne soit pas homosexuel, et que son problème est de pouvoir assumer sa virilité. Quant à Mona, elle n'a de cesse d'économiser suffisamment pour s'offrir l'opération qui lui donnera le sexe qu'elle a choisi.
La trame du film est simple, le texte limité, tout se joue sur les attitudes et les mouvements. La caméra déambule dans les zones chaudes et insoupçonnées d'une capitale en rut, où le sexe se vend bien. Parallèlement à nos deux héros, Charef introduit un troisième personnage conducteur de métro, errant désespérément à la recherche du partenaire idéal qui saura lui donner du plaisir.
Un film grave et douloureux, donc. A bien des égards, "Miss Mona" peut être comparé à L'Homme blessé, dans une version plus cosmopolite.
J'ajoute, pour terminer, que Jean Carmet est prodigieux, c'est un de ses plus beaux rôles. Ne manquez pas la scène où il parodie Marilyn Monroe dans Sept Ans de réflexion, en robe blanche et perruque blonde sur une plaque d'aération…

Pour plus d’informations :


Fiche technique :
Avec Robert Downey Jr, Val Kilmer, Michelle Monaghan, Corbin Bernsen, Deanna Dozier, Dash Mihok, Larry Miller, Ro
ckmond Dunbar, Shannyn Sossamon, Angela Lindvall, Indio Falconner Downey et Ariel Winter. Réalisé par Shane Black. Scénario de Shane Black et Brett Halliday. Directeur de la photographie : Michael Barrett. Compositeur : John Ottman.
Durée : 102 mn. Actuellement en salles en VO et VF.

Résumé :
Harry Lockhart, voleur en fuite, se retrouve accidentellement au beau milieu d'un casting de polar Hollywoodien. Afin de préparer au mieux son rôle, il fait équipe avec un détective privé sans foi ni loi et une comédienne en herbe. Ils finiront par se retrouver impliqués dans une réelle et mystérieuse affaire de meurtre.
L'avis d’Alex et Greg :
D'ACCORD - PAR ALEX
Que voilà un film curieux débarqué d'on ne sait où, à la fois classique et inattendu. Classique car le film reprend des thèmes chers aux films noirs américains des années 40 ou aux romans policiers de Raymond Chandler : on y parle meurtre, corruption et fausseté des apparences. Inattendu car le style est totalement original : l'ensemble n'est pas lisse ni homogène, comme fait de collages qui font s'alterner les ambiances et le ton du film. Violent, ce film est pourtant jubilatoire de par son humour parfois décalé : c'est une collection de situations cocasses, de répliques cinglantes qui font très souvent sourire et parfois franchement rire. Les acteurs sont excellents : Robert Downey, anti-héros malchanceux mais sympathique, Val Kilmer en détective gay aux méthodes un peu brusques et Michelle Monaghan dans le rôle de la blonde pas si blonde. Une fois que le décor est planté, l'intrigue se déroule à un rythme très (trop?) rapide qui ne laisse pas d'autre choix au spectateur que de se laisser emporter. Ce qui m'a plu aussi dans ce film, c'est qu'il ne se prend pas au sérieux. La voix off qui revient régulièrement apporte de la légèreté et de la distance vis à vis de l'histoire, parfois de manière vraiment très drôle... Un bémol inhabituel avec moi : ce film mériterait peut-être d'être vu en VF car la VO est vraiment ardue!
PAS D'ACCORD... DU TOUT - PAR GREG
C'est l'arnaque ! Présenté comme une parodie du film policier américain classique, KKBB a force de coupures d'actions par une voix off inutile (bien que se voulant drôle) et de répliques cinglantes presque drôles (mais souvent inutiles), on s'ennuie... Le film passe, vous en met plein la vue, les dialogues fusent, l'intrigue évolue autour d'un cadavre, puis deux, puis on perd le fil et finalement tant pis, on a tellement mal aux yeux et aux oreilles qu'on ne pense qu'à la délivrance : sortir de la salle. Robert Downey devient vite agaçant à faire ses grimaces, ne parlons pas de Val Kilmer, tellement bouffi qu'il a du mal à devenir expressif, la fille : je passe... l'histoire : un imbroglio, le souvenir de ce film quarante-huit heures plus tard : une perte de temps de deux heures de ma jeune vie !
(Le petit truc en plus : être à coté de mon chéri qui aime bien, dans la salle :  c'est horripilant !!!!!!)

Pour plus d’informations :
Site officiel du film
Bande annonce


Fiche technique :
Avec Marlène Jobert, Gérard Klein, Wade
ck Stanczak, Vittorio Mezzogiorno, Pinkas Braun, Hanns Zischler, Dominique Besnehard, Jean Rougerie et Patrick Raynal. Réalisé par Gérard Vergez. Scénario de Daniel Boulanger et Gérard Vergez, d’après l’œuvre de Jean Giono. Directeur de la photographie : André Diot. Compositeur : Michel Portal.
Durée : 100 mn. Disponible en VF.

Résumé :
En 1911, Marie Castaing, exilée polonaise, exerce la profession de médecin en Bourgogne. Elle fait la connaissance de deux cavaliers, Jason et son frère cadet Ange. Lorsque la guerre éclate, Jason est envoyé sur le front oriental. Il est bientôt rejoint par Marie, qui a perdu son époux et devient sa maîtresse.
L'avis de Jean Yves :
Au village, tout le monde connaît Jason (Gérard Klein), un colosse taciturne, preux cavalier, qui n'hésite pas, chaque été à affronter les meilleurs lutteurs de cavalerie, bandant ses muscles et repartant toujours vainqueur sous les yeux ébahis du public, et à la plus grande joie de son frère cadet (Wadeck Stanczak), prénommé Ange.
Ce dernier rêve du jour où il pourra se montrer aussi fort que son aîné ; l'amour fraternel qui le lie à Jason se transformera – malheureusement – en rivalité.
Les deux frères se portent, au début, un amour réciproque, à la limite de l'ambigu : Jason ne déclare-t-il pas à son cadet : « Mon Ange, je te veux tout entier. » Même l'arrivée d'une femme ne semble pouvoir entacher leur complicité : « Le mariage ? Pas de danger, je suis content avec toi. »
Et pourtant, le sexe féminin se trouve merveilleusement représenté par Marie (Marlène Jobert), exilée polonaise, épouse d'un commandant de garnison. Nos deux héros, au gré de leurs fantasques démonstrations équestres, se lieront avec cette infirmière, âme dévouée aux déshérités.
Hélas, le 2 août 1914, la guerre éclate et le tocsin résonne dans toute la France. Les troupes embarquent par convois entiers et Jason se voit réquisitionné. Mais avant de revêtir l'uniforme, il emmène Ange chez le photographe afin d'emporter un souvenir. Ce n'est pas un portrait qu'il désire mais le torse bombé de son jeune frère : « Montre-leur comme tu es beau ! » Les photos du bellâtre seront enfouies au fond d'un petit coffret qu'il pourra ouvrir dans les moments de nostalgie…
Sur le front oriental, les troupes anglaises et françaises se heurtent à l'armée turque qui tient avec l'Allemagne le détroit des Dardanelles. Une tentative alliée se solde par un massacre dont seuls réchappent Jason et un officier français, d'origine serbe, le lieutenant Gorian (Vittorio Mezzogiorno). Marie, après le décès de son époux, s'est engagée comme médecin militaire. Ange l'aide en qualité de chauffeur, cherchant comme un amant désespéré et abandonné des nouvelles de son aîné, en s'adressant à tous les soldats blessés qui reviennent du front.
Une lettre de Jason, laissant percevoir une tendresse cachée pour Marie, les décidera à partir à sa recherche jusqu'à Salonique. Amour, amitié, les retrouvailles sont saluées par des débordements affectifs…
Gérard Vergez renoue ici avec le film d'aventures, de guerre et d'amour.
J'avoue que je suis sensible à ce désir asexué et délicieusement ambigu, cette délectation de la caméra qui lèche les corps des deux frères en lutte. C'est beau parce que c'est tendre et viril, tout à la fois.

Les cavaliers de l'orage repose également sur les prestations exceptionnelles des acteurs : Marlène Jobert qui joue là un de ses plus beaux rôles, méconnaissable ; Gérard Klein, qui a dû subir un entraînement intensif pendant un an : course, équitation, et lutte pour faire face aux six combats du scénario ; et Wadeck Stanczak « l’ange » qui montre ici une remarquable présence.
Pour plus d’informations :


Fiche technique :
Avec Rod Steiger, John Philip Law, Ludmila Mikaël, Frank Latimore, Elliot Sullivan, Ronald Rubin, Philip Roye, Jerry Brouer et Memphis Slim. Réalisé par John Flynn. Scénario de Dennis Murphy. Directeur de la photographie : Henri Persin. Compositeur : Michel Magne.
Durée : 108 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

L'avis de Jean Yves :
Cet excellent film n'a jusqu'à présent, à ma connaissance, jamais bénéficié d'une programmation à la télévision, bien que réalisé en 1968. Il a par contre été diffusé en K7 vidéo. Il traite d'un sujet ô combien fantasmatique : l'homosexualité dans l'armée. Le Sergent, à travers l'itinéraire d'un homme déchu, reprend ce thème et l'exploite avec finesse.
Affecté en 1952 dans une compagnie cantonnée en France, le sergent chef américain Albert Callan (Rod Steiger) a décidé de reprendre en main le camp où les hommes négligeaient la discipline. Homme de poigne, autoritaire, inflexible, son attention est attirée par le jeune et beau soldat Tom Swanson (John Philip Law) qui contraste avec ses camarades par l'excellence de sa tenue et par sa conduite. Callan propose à Tom de travailler dans son bureau, il s'agit en fait d'un ordre et le jeune homme s'exécute. Tout se passe très bien jusqu'au jour où le sergent retient Tom après les heures normales de service afin de l'empêcher d'aller retrouver Solange (Ludmila Mikael), une jeune française habitant la ville voisine. Tom devient le « compagnon » de toutes les sorties de Callan. Et alors qu'une amitié particulière commence à s'installer, Solange tente de récupérer son fiancé…
En réalité, le sergent Callan refoule l'attraction qu'il ressent pour les hommes. Malgré l'attitude « virile » qu'il a essayée de renvoyer jusque là en jouant le rôle d'un héros de guerre, depuis la rencontre avec le soldat Swanson quelque chose s'est brisé en lui. Pour lutter contre son attirance envers Swanson, Callan va la transformer en agressivité verbale et en punitions injustifiées. Ignorant tout cela, Swanson en vient progressivement à détester son supérieur…

Pour plus d’informations :


Fiche technique :
Avec Jean-Marc Barr, Philippe Duquesne, Ophélie Winter, Frédéric Bouraly, Raquel Welch, Didier Cauchy, Dominic Keating, Philippe Berberon et Jean-Pierre Kalfon. Réalisé par Jérôme Cornuau. Scénaristes : Guy-Pierre Bennet, Franc Caggiano et Mary Logan. Producteur : Philippe Rousselet. Directeur de la photographie : Jean-Claude Thibault.
Durée : 82 mn. Disponible en VF.
Résumé (dos du dvd) :

Marc est une sorte d'adolescent attardé, qui vogue de galère en galère et de fille en fille. Lisa, businesswoman sous le coup d'une déception amoureuse, ne veut plus entendre parler des hommes.
Marc et Lisa ont un point commun : un couple d'amis homosexuels, Alex et Victor.
Pour dépanner Marc, Victor accepte de l'héberger, mais la cohabitation avec Alex est difficile. Les trois amis mettent alors au point un stratagème : faire passer Marc pour un homosexuel et l'installer chez Lisa...
Il y a des femmes qui changent un homme ! Un film quelque part entre Tootsie, La Cage aux folles et Pédale Douce, une comédie menée à 100 à l'heure dans le cadre idyllique des plages californiennes.

L'avis de Daniel C. Hall :

Les références cinématographiques invoquées par la maison de production laissaient craindre le pire. L’affiche aussi. Détrompez-vous, cela va bien au-delà ! Du reste, il est vrai qu’avec un scénariste du nom de Bennet, il ne fallait pas s’attendre à un miracle. Raquel Welch, sortie de la naphtaline, avait besoin d’argent pour un nouveau lifting, Jean-Marc Barr (que j’aime bien d’habitude) devait payer ses impôts, Ophélie Winter lasse de massacrer les oreilles des djeuns’ (si, si, elle chante ! Enfin, on se comprend…) avait décidé de passer la vitesse supérieure pour s’attaquer (au bulldozer) au cinéma. Bref, ce machin débile est ce que nous appelons dans notre jargon technique et abscons de critique professionnel, une sombre merde. Une feuille de cigarette se révèle plus épaisse que le scénario (ça fait vraiment mal de devoir écrire scénario), et dire qu’ils s’y sont mis à trois ! Je rêve. Et l’idée de l’hétéro qui se fait passer pour un homo afin de draguer une fille, quel génie ! Les tâcherons qui ont pondu ça ont encore de la farine sous le nez, non ? Comme il faut s’y attendre, dans Folle d’elle, on se moque des tapettes, sans jamais rire avec les gays. Même les beaufs n’oseraient plus (bon, oubliez ce que je viens d’écrire, si ils oseraient !). C’est la fête des poignets froufroutants, des lèvres bisouillantes, des croupions frétillants, de la gambette affolante, de la follitude humiliante, de l’homophobie galopante… Tout cela filmé comme un mauvais clip de M6, sans talent, sans envie, mais avec de gros moyens. Pour faire court et intellectuel, Folle d’elle est au cinéma et à l’homosexualité ce que Mon curé chez les nudistes est à la philosophie et à la religion, c’est dire ! Ça swingue comme un wagon de choucroute, c’est drôle comme un abcès dentaire, c’est fin comme du gros sel. Franchement, y a des coups de pelle qui se perdent ! Enfin, juste retour des choses, ce navet a fait un bide total en salle. Il y a donc une justice en ce bas monde. Retour aux mites pour la Welch, aux oubliettes pour la Winter, au bon cinéma pour la Barr ! Voilà enfin un film qui vaut le détour, mais un grand très grand détour, et que l’on défend, avec force et joie, de voir à ses amis.


Fiche technique :
Avec Joe Dallesandro, Geraldine Smith, Patti d’Arbanville-Quinn et Candy Darling. Réalisé par Paul Morrissey. Scénario de Paul Morrissey
Durée : 105 mn. Disponible en VO et VOST.

Résumé :
A New-York, Joe, un marginal, se prostitue pour subvenir aux besoins de sa famille, tandis que Geraldine, sa compagne, mène une vie parallèle avec une autre femme se prénommant Patti.
L'avis de Jean Yves :
New York. Vingt-quatre heures de la vie de Joe Dallesandro qui se prostitue pour subvenir à ses besoins, à ceux de son enfant, et de sa femme Géraldine, qu’il partage avec une autre femme, Patti.
Ce film a été réalisé par Paul Morrissey et produit par Andy Warhol, le maître du pop art, qui en assura aussi la photographie. Paul Morrissey deviendra par la suite son conseiller spirituel et fera découvrir au grand public le « pape de l'underground ».
Le film débute par un célèbre plan très « warholien », caméra fixe pendant plusieurs minutes sur le visage endormi de Joe (Warhol n'a-t-il pas filmé un homme en train de dormir pendant six heures avec le même plan fixe ?) Ce film montre des scènes quotidiennes et quasi-répétitives : le réveil de Joe, la conversation avec son épouse, le déjeuner avec le bébé, la préparation pour aller faire le trottoir, seul moyen de survie du couple, dans un ordre chronologique et routinier.
Vêtu d'un costume on ne peut plus érotique pour l'époque (tee-shirt noir moulant sous une chemise blanche ouverte, jean et baskets), Joe arbore un look beach boy [à mettre en rapport avec la date de création 1968, alors que le film ne sera découvert en Europe qu'en 1973].
Rencontre avec plusieurs types de clients sur fond de 42e rue : le premier, banal, qui désire le revoir ; le second qui lui donne un cours d'histoire de l'Art tout en le photographiant – dans des poses antiques inspirées des fresques de la Chapelle Sixtine – moyennant cent dollars. Retour au tapin, quelques réflexions entre prostitués sur les tarifs et spécialités de chacun. Détour chez un groupe de transsexuels, et retour au foyer pour rejoindre sa femme et sa copine. Même plan fixe final sur le visage de Joe, exténué, se préparant après un sommeil réparateur à reprendre le même chemin le lendemain. Répétition et fatalité.

Flesh est le film d'un beau gars marginal, à qui la splendeur de son physique permet d'échapper aux navrantes contraintes du travail. Flesh, c'est du cinéma direct. La qualité de l'image filmée n'était sûrement pas le souci du réalisateur. Comme si la seule chose qui comptait, c'était que les gens filmés soient beaux. Plus exactement fascinants, par une mise en exergue de l'excentricité ainsi que de tout ce qui sortait de l'ordinaire. « Beauté » des marginaux pour la seule raison qu'ils vivent en marge. Beauté des personnages accrue par l'existence qu'ils mènent. Avec des dialogues en toute liberté, l'improvisation étant un des principes majeurs de la « Factory » de Warhol.
Ainsi, une journée de Joe Dallesandro prend l'allure d'une aventure picaresque. Dans Flesh, le sexe est la grande affaire, sur fond bruissant de dollars. Pour la bonne raison que Joe ne compte que sur le sien pour en récolter. Avec un brin d'humour, qui n'est pas encore aussi noir qu'il le sera dans Trash (1970) ou dans Heat (1972).
Bien sûr, certaines considérations sur le couple et le sexe peuvent paraître démodées. Mai 68 pointait seulement.

Pour plus d’informations :
Site officiel de Joe Dallesandro


Fiche technique :
Avec Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France, Kelly Reilly, Kevin Bishop, Aïssa Maïga, Olivier Saladin, Zinedine Soualem et Gary Love. Réalisé par Cédric Klapisch. Scénario de Cédric Klapisch. Compositeur : Loïc Dury et laurent Levesque.
Durée : 125 mn. Disponible en dvd dans les prochains mois.

Résumé :
Xavier a 30 ans. Il a réalisé son rêve d'enfance, il est devenu écrivain, mais il semble quand même un peu perdu. Il a quelques problèmes avec sa banquière. Il a également des réticences à se fixer avec une fille et enchaîne les aventures amoureuses avec inconséquence. Xavier est contraint de continuer son travail à Londres, puis à Saint-Pétersbourg. Ces nouveaux voyages lui permettront peut-être de réconcilier le travail, l'amour et l'écriture.
L'avis de Matoo :
Le danger lorsqu’on s’attaque au second opus d’un film aussi culte que L’Auberge Espagnole, c’est de décevoir les spectateurs et surtout les aficionados quel que soit le résultat produit. En effet, certains seront désappointés d’une trop grande ressemblance ou d’autres au contraire d’une trop énorme dissemblance. Là, je trouve que Klapisch a tapé dans le mille, en faisant une suite qui récupère tous les personnages, mais qui se détache partiellement des préoccupations du premier film.
Romain Duris est encore, et plus que jamais, la figure de proue du film. Tout tourne autour de ses ennuis et ratiocinations de bobo parisien qui, la mort dans l’âme, s’interroge sans relâche sur ses amours et sa vie professionnelle. Et à l’orée de ses trente ans, ses tergiversations deviennent des angoisses tangibles. Il n’a toujours pas de nana fixe, un boulot d’écrivain qui dégénère en scénariste de téléfilms à deux balles, et puis ses espoirs et fantasmes de post-ado qui se réduisent comme peau de chagrin. Il est dans la juste lignée du personnage de L’Auberge Espagnole avec quelques années de plus, et Duris est vraiment excellent dans le rôle.
On le retrouve aussi avec Cécile de France, lesbienne en furie, toujours aussi belle et butch, ainsi que la plupart des personnages du premier épisode. Certains sont seulement évoqués, d’autres à peine ébauchés, et quelques un participent à cette aventure. Il s’agit avant tout d’un film d’amour, sur la quête amoureuse de Duris, mais aussi de jolis morceaux burlesques comme Klapisch sait les mettre en scène. On a donc toujours ces petites réflexions philosophiques qui émaillent le scénario sur le « quo vadis » de ces jeunes adultes. Forcément, on s’y retrouve ! L’identification est un des facteurs qui fonctionne le plus ici !
J’ai franchement ri pendant les scènes humoristiques, que ce soit lorsque Cécile de France joue la fiancée de Duris pour rassurer le grand-père de ce dernier, ou bien les quiproquos et autres chassés-croisés amoureux entre Xavier, Martine et Wendy. J’ai vraiment passé un bon moment et même si ce n’est pas le film de l’année, je le trouve bourré de qualités et de charmes.

L’avis d’Oli :
Cinq ans après la coloc à Barcelone, Xavier (Romain Duris) est à Paris pour continuer de s'empêtrer avec ses histoires ratées avec les filles, c'est pas mieux pour Martine (Audrey Tautou) ou pour Isabelle (Cécile de France). Et côté boulot, c'est pas le pied non plus, l'écriture de scénarios romantiques pour la télé, c'est pas trop son truc. Bref, ça rame en amour comme ça rame en affaires. Reste le pipeau comme arme ultime pour s'en sortir, ça peut marcher. Et pourquoi pas conduire à Saint-Petersbourg se rendre compte de certaines choses sur l'amour.
Pour un film avec Romain Duris (si vous lisez mes billets ciné sur les films avec Romain Duris, vous savez que je n'aime pas Romain Duris), c'est vraiment un excellent film ! Et donc au final réellement un bon film. Audrey Tautou est vraiment excellente (pun intended), Cécile de France est délicieuse, lesbienne au profil plus complet que dans le premier opus de la saga, et Kelly Reilly est tout comme on voudrait. Les filles en force !
Quelques bourdes au montage (genre l'heure indiquée par la montre de Romain Duris qui recule dans le temps, alors même que c'est à ce moment de l'histoire un élément que le spectateur est susceptible de contrôler). Mais la musique est bonne, la réalisation aussi, le scénario assez touffu, et les rires fréquents. Même Romain Duris m'a fait rire, c'est dire !
Bon, on s'épargnera la réflexion sur l'amour et la roue qui tourne, ce film court un peu trop contre les clichés pour ne pas en rencontrer quelques fois. Ça reste une histoire agréable, des personnages attachants, et on sort de là content, bien que je sois pour l'instant incapable de dire si ce film m'aura marqué.
Donc à voir sans trop hésiter.

Pour plus d’informations :
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Fiche technique :
Avec Gael Garcia Bernal, Javier Camara, Fele Martinez, Daniel Gimenez Cacho et Lluis Homar. Réalisé par Pedro Almodovar. Scénario de Pedro Almodovar. Directeur de la photographie : José Luis Alcaine. Compositeur : Alberto Iglesias.
Durée : 110 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
Résumé :
En 1980, à Madrid. Enrique Goded (Fele Martìnez), sémillant metteur en scène de 27 ans, cherche une histoire pour son nouveau film. Le sort lui amène un visiteur muni d’un remarquable scénario écrit sous forme d'une nouvelle « La visite ». L’inconnu, par ailleurs fort à son goût, n’est autre qu’Ignacio Rodriguez (Gael Garcia Bernal), son ami d’enfance au collège des jésuites, mais aussi son premier amour. Le destin lie à nouveau les deux garçons par une sorte de providence divine, mais Enrique, intrigué par cet Ignacio qu’il ne reconnaît pas vraiment, va peu à peu s’apercevoir que la réalité de leurs retrouvailles est beaucoup moins idyllique qu’il n’y parait.
L'avis de Matoo :
J’attends toujours de pied ferme le dernier Almodóvar car c’est un auteur qui réalise des films dont la première impression est toujours très forte. Il est, à mon avis, le réalisateur qui sait comme personne mettre en situation les passions, surtout amoureuses, et les exacerber jusqu’à un expressionnisme qui frise l’hystérie. Je laisse le titre en espagnol car un Almodóvar ne se voit que dans sa langue originelle. J’ai pourtant bien besoin des sous-titres pour comprendre, mais la langue espagnole avec ses sonorités, son rythme et ses secousses est essentielle à l’authenticité des dialogues. Ce qui fait outrageux ou « joué » doublé, est teinté dans cette langue d’une troublante sincérité et exactitude. Une engueulade revêt alors des violences inimaginables, tandis que la passion amoureuse s’exprime avec toute la fougue d’un tango argentin. Et Almodóvar excelle en cela dans tous ses films.
J’ai aimé ce dernier opus, même si la fin m’a un peu déçu. Finalement, je l’ai trouvé un peu « too much » malgré cette forme toujours aussi parfaite et émouvante. L’histoire déjà m’a rassuré, en effet je m’étais imaginé un sombre récit de curés pédophiles franquistes et de rejetons traumatisés et forcément travelos. En réalité, l’auteur dépeint une de ses intrigues alambiquées où l’amour et la haine se succèdent avec une passion démesurée (comme toutes les passions) et en dehors de toutes les conventions morales. On y évoque l’abus d’un enfant par un prêtre, puis la seconde déchirure qui voit cet enfant privé de son premier amour en la personne d’un autre gamin de l’école. Sur cette ébauche se trame alors un récit plus complexe avec plusieurs mises en abîmes. En effet, l’enfant abusé revient des années plus tard et retrouve son ancien amour qui est devenu réalisateur de films. Il lui propose une nouvelle qu’il a écrite et qui évoque leur passé. Le film met ensuite en image la nouvelle, et on glisse dans une nouvelle version de la réalité. Finalement, la fiction devient tangible, mais les chausse-trappes s’ouvrent jusqu’à la dernière minute.
On retrouve les images habituelles d’Almodóvar qui va même jusqu’à placer son intrigue dans la Movida des années 80. Et bien sûr, tous les mecs sont des travelos en puissance, mais ces travelos ne sont pas toujours des folles, parfois même le contraire. Il y a un truc dingue en tout cas, c’est qu’on ne trouve QUE des mecs dans ce film ! Pas un seul rôle consistant tenu par une femme. Incroyable tout de même !
L’histoire est excellente, la réalisation est parfaite, la manière dont chaque personnage est introduit et le montage placent vraiment le spectateur dans une fébrilité délectable. On sent peu à peu la trame s’épaissir à mesure que l’on découvre les véritables identités, puis la nature réelle de chacun. Et puis les comédiens sont tous impeccables, ils déploient une virtuosité hallucinante dans la palette de rôles qu’ils doivent finalement endosser. Comme toujours, certains dialogues (entre drag notamment) sont croustillants à souhait et très drôles… un peu vulgaire, un peu spirituel…
Ma seule déception vient d’une fin qui multiplie les revirements et finit par donner un peu le vertige. Et c’est tellement complexe qu’il use même des personnages pour raconter littéralement, tant il faudrait des heures de film pour tout faire comprendre de manière implicite. Et du coup, on perd en crédibilité, et la forme ne suffit plus à faire tenir le fond… le maquillage finit par couler, et j’ai perdu patience. Mais c’est un petit bémol pour beaucoup de plaisir en définitive. Et un beau mec de chez beau mec (Gael Garcia Bernal, déjà incroyable dans Amours chiennes) !
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Voir Fiche n°1, l'avis de Jean Yves

Fiche technique :
Avec Gérard Darmon, Michèle Laroque, Dany Boon, Jacques Dutronc, Guillaume Cramoisan, Ruben Alves, Dominique Besnehard et Nathalie Corré. Réalisé par Gabriel Aghion. Scénario de Gabriel Aghion, Pierre Palmade, Bertrand Blier et Patri
ck Timsit. Directeur de la photographie : Jean-Marc Fabre. Compositeur : Jean-Claude Petit.
Durée : 90 mn. Disponible en VF.

Résumé :
Loïc et Seb forment un couple de notables installés dans le Marais. Seb est le patron de la boîte de nuit la plus chic et la plus folle du quartier. Loïc va réaliser son rêve : transmettre tout ce qu'il a dans la tête, tout ce qu'il a dans le coeur. Il va être père. C'est lui qui a donné son sperme. Fécondation in vitro.
Leur complice Marie Hagutte leur a fait ce cadeau. Le plus beau des cadeaux qu'on puisse faire à deux homos : un bébé ! Elle est enceinte de trois mois...
Sauf que l'amour remet tout en cause. Marie tombe amoureuse de Charles, un merveilleux inconnu ; un hétéro en tous cas. Et d'ailleurs, il vient dîner demain... Que faire ? Rendre hommage à l'amour et honorer la femme de leur vie ? Ou bien tout faire pour écarter cet homme qui représente le départ de Marie, la perte de leur équilibre à trois et peut-être aussi la perte de l'enfant ?

L'avis d’Oli :
Pour ceux qui hésitaient encore, c'est bon, économisez vos deux heures et faites autre chose pendant ce temps-là. Ce fim, où en gros Michèle Laroque porte le bébé de Gérard Darmon et de Dany Boon, s'empêtre dans un style vaudeville théâtral qui rend très très mal à l'écran (vas y que je te sorte ma réplique, vas y que j'attende la tienne, vas y qu'on laisse le public rire ensuite), sur une histoire sans queue ni tête (ou alors on voulait faire un film concept, mais on ne le présente pas comme une comédie grand public dans ce cas), des caricatures qui ne sont même pas réussies, un manque d'extravagance barbant (sauf une scène de fête dans une cage d'escalier, la scène la plus sympa, la seule qui soit extravagante justement).
Ce film, c'est un peu du chacun pour soi. Dany Boon fait son one man show Dany Boon, idem Gérard Darmon et Michèle Laroque itou. C'est chiant, c'est mal joué, c'est le plus mauvais film de 2004 pour moi.

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Fiche technique :
Avec Jonathan Caouette, Renée LeBlanc, David Sanin Paz, Rosemary Davis et Adolph Davis. Réalisé par Jonathan Caouette.
Durée : 88 mn. Disponible prochainement en dvd en France.

Résumé :
Tarnation élabore une nouvelle écriture du documentaire. Ce long métrage est l'autoportrait de Jonathan Caouette, 31 ans, qui dès l'âge de 11 ans, décide de filmer la chronique chaotique de son enfance dans une famille texane. Avec Tarnation, il nous entraîne dans un tourbillon psychédélique à partir d'instantanés, de films d'amateur Super-8, de messages enregistrés sur répondeur, de journaux intimes vidéo, de ses premiers courts métrages et de bribes de la culture pop des années 80, accompagnés de scènes reconstituées, pour tracer le portrait d'une famille américaine éclatée par de multiples crises mais réunie par la force de l'amour.
L'avis de Matoo :
Imaginez un gamin un peu perturbé qui, dès l’âge de 11 ans, se met à se filmer avec une caméra, à s’enregistrer et à fixer son image et celle de son entourage sur tous les supports. Et c’est vrai que plus les années s’égrainent et plus il est possible de trouver des gens dont l’existence a pu potentiellement être filmée depuis les premières échographie « en live » et pendant toutes les périodes de la vie. Pour le réalisateur-producteur-scénariste-acteur de cette œuvre biographique extraordinaire, c’est une démarche un peu moins banale puisqu’il a trente ans et un an, et qu’il s’est approprié une caméra pour se filmer lui-même tout môme dès 1983.
Il s’agit donc d’un OVNI cinématographique qu’on se prend en pleine poire, et j’y ai été particulièrement sensible. Tout commence par un plan sur ce mec, Jonathan Caouette, une espèce de beau mec avec un air à la Robbie Williams, qui se filme dans un moment de déprime et de crise d’angoisse car sa mère ne va pas bien. On comprend qu’elle souffre d’une maladie psychiatrique assez grave. Le mec de Jonathan lui fait un câlin pour le consoler (ah il est homo ?!), et Jonathan entreprend de raconter son histoire à travers ses images.
On trouve alors un patchwork d’images, de photos, de vidéos, de messages de répondeur, une bande-son d’une foisonnante richesse (très ro
ck) qui forment au final un ensemble extrêmement homogène. Cette œuvre aurait pu être autant dans une expo à Beaubourg qu’à l’UGC tant la recherche artistique sur la forme est extraordinaire. Quand on voit que les producteurs exécutifs sont Gus Van Sant et le brillant John Cameron Mitchell (auteur de mon fétiche : Hedwig and the angry inch), on comprend bien ce qui a pu les motiver dans ce projet. En effet, Tarnation est à la fois un délire queer et fantaisiste mais aussi une fable adolescente à fleur de peau, et un opéra rock dramatique.
L’histoire débute par l’annonce de l’overdose au lithium de sa mère, et donc par là, le récit de l’histoire de Jonathan… celle de la rencontre de ses grands-parents, de la naissance de sa mère et de ses premiers problèmes psychologiques qui ont été « soignés » par électrochocs qui l’ont rendu encore plus malade des années durant. Et puis, vers l’âge de 11 ans, Jonathan commence à se filmer, et comme tous les mômes, il se met à jouer devant ce miroir rémanent, ou bien à shooter sa famille et ainsi conserver des bribes de vie familiale. On perçoit tout de suite la fragilité de l’enfant, et en même temps son talent incroyable (la première « scène » qu’il interprète m’a scotché à mon siège), on ressent son besoin de capturer le réel pour mieux l’apprivoiser.
Le film prend alors une tournure très biographique, puisqu’il raconte son histoire au travers de ses essais de vidéaste amateur, en même temps qu’il raconte en voix off quelques moments de son existence (notamment lorsqu’il a été placé dans des familles d’accueil). L’homosexualité n’y est pas largement évoquée, mais elle tient une part importante malgré tout dans le récit, puisqu’il l’évoque dès l’adolescence en tant qu’élément majeur de son développement.
Mais surtout Jonathan Caouette évoque sa mère et son rapport avec elle. Elle est de plus en plus déphasée et en décalage avec sa personnalité originelle, et cela affecte aussi beaucoup son fils. L’amour (réciproque) qu’il lui voue est un des sentiments qui passent le plus limpidement dans ce film. Il évoque aussi ses propres problèmes psychologiques, entre la maladie de sa mère, ses névroses liées à son éducation et aux épreuves qu’il a traversées, mais aussi une affection psychiatrique réelle. En effet, Jonathan a fumé deux joints à 11 ans avec non seulement de la marijuana, mais aussi une molécule (genre LSD) qui lui a bousillé un peu les méninges, de sorte qu’il vit (et voit) sa vie comme dans un rêve, et est incapable de se concentrer. On comprend alors aussi mieux la manière dont il réalise son film.
J’ai été touché par cette œuvre troublante à plusieurs niveaux. D’abord c’est un récit poignant dans le fond et autant singulier que superbe dans la forme. Et puis, l’homosexualité et la famille névrotique sont forcément des notions qui me parlent. A un moment, il se pose aussi un problème que moi-même j’ai ressassé dans le rapport à la folie. En fait, il se demande s’il va devenir fou, et s’il va lui aussi perdre complètement la boule. Il y a cette angoisse qui l’étreint, comme j’ai cette sourde crainte de devoir aussi un jour faire face à ces démons familiaux qui font que deux tantes, un oncle et mon père sont mabouls.
Jonathan se pose aussi l’intéressante question de son propre travail et de sa démarche, et j’ai trouvé cela particulièrement intelligent et pertinent. Est-ce que c’est complètement dingue de s’être filmé comme cela pendant des années et d’en faire un film ? Ou bien est-ce que c’est au contraire ce qui l’a sauvé de la folie ?
Ce support de ses névroses est-il une catharsis ou une camisole ?
Bon, inutile de dire qu’il faut le voir… Vous comprenez aisément que j’ai adoré. J’y suis allé seul, et ça m’a plongé dans un drôle de cocon tout le dimanche soir. D’ailleurs je suis rentré à pied, et je ne me suis même pas rendu compte du trajet, j’ai avancé comme un zombie sur ce chemin que je connais par cœur. C’est ce même soir que j’ai écouté Vive la fête en boucle. Humm, tiens ce n’était pas innocent ça finalement (mais l’ai-je cru un moment ?).

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Fiche technique :
Avec Colin Farrell, Angelina Jolie, Val Kilmer, Jared Leto, Anthony Hopkins, Jonathan Rhys-Meyers, Rosario Dawson, Christopher Plummer et Gary Stretch. Réalisé par Oliver Stone. Scénario de Oliver Stone, Christopher Kyle et Laeta Kalogridis. Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto. Musiques de Vangelis.
Durée : 170 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
La vie d'Alexandre le Grand, narrée par Ptolémée : de son enfance à sa mort, des cours d'Aristote aux conquêtes qui firent sa légende, de l'intimité aux champs de bataille. Fils du roi Philippe II, il soumit la Grèce révoltée, fonda Alexandrie, défit les Perses, s'empara de Babylone et atteint l'Indus pour établir à 32 ans l'un des plus grands empires ayant jamais existé.
L'avis de ExCalin :
J’ai vu Alexandre (d’Oliver Stone) au Gaumont Italie : les navets sont toujours plus savoureux sur grand écran. Le film avait reçu beaucoup d’échos préalables dans la presse gay, Stone ayant promis de montrer la bisexualité d’Alexandre. Un barrage de déclarations inverses, faisant état d’une suppression quasi complète de toutes les scènes « litigieuses », suite à des pressions de la Warner, m’ont décidé à aller le voir. Non, les costumes antiques n’y sont pour rien.
Alexandre (Colin Farell, à qui la jupe va plutôt bien (zut, trahi !)), est donc un grand conquérant peroxydé ; la chimie de l’antiquité était décidément plus avancée que ce je croyais. Force est de reconnaître que si son coiffeur est très doué, le reste de son entourage l’est beaucoup moins.
On commence par son père Philippe II, roi borgne de Macédoine, joué par Val Kilmer. Celui-ci montre comme toujours un jeu d’acteur remarquable, qui conduit toutefois à l’interrogation suivante : aurait-il pu être encore moins expressif s’il avait été complètement aveugle ?
Vient ensuite Anthony Hopkins qui campe un Ptolémée vieillissant, narrateur a posteriori de l’histoire, et pharaon d’Égypte. Point de salut non plus dans ce rôle ingrat de vieil homme se remémorant ses aventures passées, et les dictant à ses scribes esclaves.
Mais le clou du spectacle est très certainement Angelina Jolie, qui campe la mère dominatrice et manipulatrice d’Alexandre. Le fait que les deux acteurs aient en fait le même âge n’a pas échappé à Stone, qui use des toutes dernières avancées en matière de maquillage pour la vieillir : 1 cm de mascara = 10 ans. Sa crédibilité est bien heureusement renforcée par son accent grec (en VO tout au moins), à base de « r » roulés, qui ferait mourir d’envie un Lord Écossais.
Seule vraie bonne surprise du casting, Jared Leto, qui incarne avec beaucoup de justesse Héphaistion, l’amant et compagnon d’Alexandre. Leur relation, si elle n’est pas montrée à travers de scènes sexuellement explicites est tout de même parfaitement claire. Plus que bisexuel, Alexandre apparaît avant tout comme homosexuel (en dépit d’un mariage clairement présenté comme étant de convenance). On retiendra l’amusante formule « Alexander was only defeated once, and that was by Hephaistion’s thighs. »
Toute cette amusante galerie de personnage est complétée par une pléthore (une bonne douzaine) de personnages tertiaires, amis d’enfance d’Alexandre ou généraux de son père. Ceux-ci commencent par l’aider avant de s’opposer à lui, et finissent souvent par en mourir. Ce schéma, répétitif à l’extrême, est compliqué par l’abondance de ces personnages qu’on ne peut s’empêcher de mélanger.
Au centre de tout ce petit monde, Alexandre cherche à venger son père de Darius (roi des Perses, responsable présumé de la mort de ce dernier). Cela le conduira tout d’abord à Babylone, puis de fil en aiguille au coeur de l’Orient. Contre l’avis de ses généraux, il décide de pousser ses conquêtes « libératrices » là où personne n’est encore jamais allé. Alternent alors dans le film des scènes de batailles, impressionnantes mais brouillonnes (Alexandre triomphant d’une armée Perse dix fois supérieure à la sienne en nombre en plein coeur d’un désert, cela laisse surtout un souvenir de nuage de sable…), et de longues scènes d’introspection et de doutes (faut-il rentrer ou continuer ?).
Un film à voir pour se faire une idée, mais probablement pour être déçu.

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