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Samedi 24 mai 6 24 /05 /Mai 00:40

Visuel : (c) GayClic

Le colonel fait reparler de lui... et Amira s'intéresse à l'homosexualité. Ben voyons.
[ATWT appartient à PGP et CBS]


Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 24 mai 6 24 /05 /Mai 00:36

Visuel : (c) GayClic

Impatient de faire découvrir à Amira les merveilleux Etats-Unis de Bush, Noah lui fait visiter l'unique banc d'Oakdale, tandis que Luke a comme une impression de déjà-vu... ou de déjà-entendu : "Y'a quelqu'un qui Maddie"...
[ATWT appartient à PGP et CBS]


Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Vendredi 23 mai 5 23 /05 /Mai 09:52


[ATWT appartient à PGP]
Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Vendredi 23 mai 5 23 /05 /Mai 02:19



Fiche technique :
Avec Philippe Noiret, Rupert Everett, Valeria Golino, Nicola Farron, Roberto Herlitzka. Réalisation : Giuliano Montaldo. Scénario : Nicola Badalucco. Directeur de la photographie : Armando Nannuzzi. Monteur : Alfredo Muschietti. Compositeur : Ennio Morricone.
Durée : 103 mn. Disponible en VO et VF.

Résumé :
1938 : un respectable médecin de Ferrare est insensiblement amené à se suicider pour son amitié dite coupable pour un jeune homme d'origine juive. Ce que l'on appelle la bonne société, cruelle, hypocrite et timorée, sera l'instigatrice de ce geste subversif. Ce film est adapté d'un roman de Giorgio Bassani, originaire de Ferrare, qui s'inspira pour cette réflexion sur la solitude d'un fait réel.



L’avis de Jean Yves :
Italie, 1936. Le docteur Fadigati tombe amoureux d'un boxeur. Scandale dans la bonne société de sa ville, Ferrare. David, un jeune Juif, comprend que le destin du docteur rejoint celui de sa race. Bientôt, Mussolini fera déporter les juifs et les homosexuels.
Riccione, une petite ville balnéaire de l'Italie en 1936. Dans les jardins d'un luxueux hôtel, une bande de jeunes gens plutôt aisés discutent d'un grand jeu d'équipe auquel ils vont participer. Au fond du jardin apparaît soudain une superbe Alfa Roméo rouge vif, conduite par un garçon beau comme un dieu grec.


Les Lunettes d'or Image 2 sur 12


La voiture stoppe. Le garçon descend, aussitôt fêté par les jeunes filles de la bande, devant lesquelles il parade un moment. Il y a du soleil, la mer est bleue, toute proche. On pourrait croire que l'ambiance est à la détente, à la joie de vivre... Pourtant, parmi les jeunes gens, il en est un qui est resté sombre. C'est David (Rupert Everett), le narrateur des Lunettes d'or. Une nouvelle de Giorgio Bassani qui date de 1958, que Giuliano Montaldo a adaptée pour le cinéma.


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Dans les salons de l'hôtel, derrière les rideaux de la fenêtre, un homme d'une cinquantaine d'années (Philippe Noiret) regarde la scène avec nostalgie. C'est lui qui a offert cette voiture au beau Deliliers (Nicolas Farron). Sur son visage, on peut lire tout le désenchantement, toute la tristesse des gens qui savent qu'on ne les aimera jamais vraiment pour eux-mêmes. Cet homme, c'est le docteur Fadigati. Il est installé à Ferrare, où il jouit de la meilleure réputation. Intelligent, fin, cultivé, amateur de belles lettres et d'opéra, une seule question plane sur son passage : pourquoi ne s'est-il jamais marié ? Pourquoi voit-on parfois scintiller ses célèbres lunettes montures dorées dans l'obscurité de certains endroits louches ?


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Et un jour, la vérité éclate : Fadigati est homosexuel. Dans le train qu'il prend chaque jour pour Bologne, il doit alors faire face aux réflexions à double sens d'une bande de jeunes qui font le trajet avec lui. Parmi eux, David, jeune juif de Ferrare. Et Deliliers, un boxeur ambitieux dont la beauté fait des ravages dans toute la région. Quelques mois plus tard, Fadigati provoque un véritable scandale : le beau Deliliers, a compris tout le parti qu'il pourrait tirer d'une liaison avec ce riche docteur. Il est devenu son amant. Les deux hommes, en vacances à Riccione, s'affichent publiquement sur la plage et à l'hôtel. Pour tous les Ferrarais en villégiature dans le coin, ils deviennent les "tourtereaux". La fin de l'histoire sera tristement classique. Deliliers dépouillera son protecteur de sa fortune, et Fadigati perdra sa clientèle. Il se retrouvera seul et pauvre, dans un petit appartement, et finira par se suicider en se jetant dans le Pô.


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Drame de l'homosexualité, penserez-vous. Le déclin du bon docteur ferrarais sur fond d'images estivales va-t-il ressembler à la marche vers la mort d'un certain Aschenbach, poursuivant l'image de la beauté dans les ruelles de Venise ? Je n'ai pas vu ce film ainsi. Plus qu'un film sur l'homosexualité, Les Lunettes d'or, c'est la rencontre de deux solitudes. Celle de Fadigati, et celle de David, le narrateur.
Nous sommes en 1936, au sein de la communauté juive de Ferrare. David est très jeune, mais il a compris que des événements graves se préparent. Les premières lois raciales vont être votées en Italie. Beaucoup de Juifs de Ferrare se font encore des illusions sur Mussolini. On pense qu'il ne suivra pas Hitler jusqu'au bout. Pourtant, on commence déjà à arrêter des professeurs parce qu'ils sont juifs... À la fin du film, David se retrouve abandonné par sa maîtresse Nora (Valeria Golino), qui se convertit au catholicisme par peur du racisme. C'est le moment où Fadigati est abandonné par Deliliers. Malgré leur différence d'âge, les deux hommes se rencontrent un instant...


Les Lunettes d'or Image 7 sur 12

Philippe Noiret dans le rôle du docteur Fadigati incarne un homosexuel "banalisé", à peine un peu trop soigné, sans manières efféminées.
On voit aussi poindre un autre personnage important de l’œuvre : la ville de Ferrare. Bassini est l'écrivain de Ferrare. Presque toutes ses nouvelles font le portrait de ces petits provinciaux conformistes, ligotés par la peur du scandale, et dont l'irresponsabilité amènera les fascistes au pouvoir. Ferrare où on n'échappe pas au regard des autres, Ferrare et sa communauté juive. Autre douloureux chapitre de cette période.
Pour incarner David, l'étudiant juif qui jette un regard inquiet sur les événements, Giuliano Montaldo a choisi Rupert Everett : son rôle est plutôt passif. Il ne fait rien. Il sert surtout à faire réagir les personnages. Un rôle où tout est intérieur.

 

Les Lunettes d'or - Philippe Noiret Image 4 sur 12

Le personnage de Deliliers a été légèrement modifié par rapport à la nouvelle de Bassani. Dans le livre, il est très cynique. Dans le film, on sent à plusieurs reprises qu'il estime vraiment Fadigati. Comme s'il se cherchait un père. C'est un peu un exhibitionniste. Il veut ressembler aux riches, avec une belle voiture, être le plus élégant de Ferrare. Il a une revanche à prendre. C'est peut-être pour ça qu'il fait de la boxe.
Les personnages de Bassani ont bien existé. Parfois, ils ont plusieurs modèles. Le vrai Fadigati ne s'est pas suicidé. Il a été assassiné par des partisans parce qu'il était tombé amoureux d'un jeune fasciste.


Les Lunettes d'or Image 5 sur 12

Dans le livre de Bassani, il y a encore un autre personnage important, la signora Lavezzoli (jouée par Stefania Sandrelli). C'est une femme stupide et écervelée qui, par ses propos, symbolise bien le manque de clairvoyance de la bourgeoisie ferraraise.
Ce film nous montre qu'à un moment de l'histoire, la destinée d'un homosexuel a pu coïncider avec celle de toute la communauté juive, condamnée à disparaître par une société "bien-pensante".
Pour plus d’informations :

Par Jeran Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 22 mai 4 22 /05 /Mai 00:33

« Que les hétéros se contentent de nous reproduire ! »

« Il y a des homosexuelles sur la scène mais il y en a aussi dans la salle. Si nous montons sur scène, c'est parce que nous n'avons plus honte de nous. On nous a enfermées dans le silence, on nous a insultées parce que nous refusons de nous soumettre à la loi des phallocrates et des hétéroflics. Nous sommes fondamentalement subversives. Nous sommes homosexuelles par choix de jouissance. Notre jouissance n'est ni une masturbation à deux, ni un infantilisme psychosexuel, ni une caricature des rapports hommes-femmes. Nous sommes créatures de jouissance en dehors de toute norme. Nous sommes lesbiennes, et nous sommes heureuses de l'être. »

Les Gouines Rouges, in Gulliver n°1, novembre 1972.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Jeudi 22 mai 4 22 /05 /Mai 00:31

« Les rapports militants, ras le cul ! Les discussions sur la révolution russe en 1905 et les petits opuscules de Lénine, c'est l'Université ! Ce que nous voulons, c'est la transformation totale de la vie. On ne fait la révolution que si on la vit en permanence, quotidiennement. Nous ne sommes pas des révolutionnaires sociaux, nous sommes des révolutionnaires de l'instant présent.
Nous ferons les prochaines barricades en robe du soir. »
Marlène (Alain) 20 ans, étudiant, in Gulliver n°1, novembre 1972.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Jeudi 22 mai 4 22 /05 /Mai 00:28

« Ce que nous voulons, c'est poser, dans le contexte d'une remise en cause de la société, le problème de la sexualité. Nous ne sommes pas un syndicat d'homosexuels, nous nous adressons aux gens qui ont conscience des problèmes de la société et veulent la transformer.
On peut poser le problème de la sexualité en tant que telle mais il faut savoir que la sexualité est relative à une situation historique et le rôle attribué aux différents sexes transformable.
Les hétérosexuels nous imposent une perception névrotique de notre sexualité et, en fait, ils oppriment notre hétérosexualité.
À la limite, nous pouvons cultiver l'homosexualité que nous assumons comme une provocation mais je ne la considère plus que comme un point de départ. Nous refusons de cautionner une approche uniquement sexuelle. »
René, 22 ans, étudiant,
in Gulliver n°1, novembre 1972.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Jeudi 22 mai 4 22 /05 /Mai 00:25

« Quand le F.H.A.R. n'existait pas, pour beaucoup d'entre nous, c'était la solitude, I'isolement, la culpabilité. Avant le F.H.A.R., je ne pouvais pas appartenir à un groupe politique, aucun ne donnait sa place à la sexualité et ne m'aurait accepté. Ce qu'apporte le F.H.A.R., c'est la faculté de lutter sans compromis pour la révolution, sans mettre de côté sa sexualité, sans renier ce qu'on est. Une des grandes forces du F.H.A.R., c'est qu'il mobilise des gens qui n'ont pas besoin de faire un effort intellectuel pour savoir pourquoi ils se battent. Tous les groupements de gauche ont besoin de quelques ouvriers, pour se battre pour eux ! Nous, nous n'avons pas besoin d'aller chercher un homosexuel, nous sommes tous homosexuels, nous sommes tous prolétaires !
Nous sommes les prolétaires de la sexualité... »
Rémi, 25 ans, employé,
in Gulliver n°1, novembre 1972.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Jeudi 22 mai 4 22 /05 /Mai 00:24

« L'homosexualité n'ayant pas d'autre raison d'être que le désir, elle est la négation vivante des fausses valeurs, des institutions sacro-saintes et de tous les rôles. Elle est la négation absolue du monde tel qu'il est. »

« Lesbiennes et pédés, arrêtons de raser les murs. Sortons des boîtes et des ghettos ! »

« C'est l'hétérosexualité qui nous alimente et nous produit. Mais en nous constituant politiquement, nous créons nos propres forces. Mais que les hétérosexuels se contentent de nous produire ! Nous nous éduquerons nous-mêmes et nous éduquerons leurs enfants qui seront comme nous !»

Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire, in Gulliver n°1, novembre 1972.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mercredi 21 mai 3 21 /05 /Mai 09:04


www.rememberlarry.com

Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Mercredi 21 mai 3 21 /05 /Mai 00:07

 

Fiche technique :
Avec Dirk Bogarde, Silvana Mangano, Bjorn Andresen et Marisa Berenson. Réalisé par Luchino Visconti. Scénario de Luchino Visconti et Nicola Badalucco. Directeur de la photographie : Pasqualino De Santis.
Durée : 131 mn. Disponible en VO, VOST et VF.



Résumé :
Juste avant la première guerre mondiale, un musicien allemand, Gustav von Aschenbach, se rend à Venise. En villégiature à l'hôtel des Bains, il y croise un jeune adolescent polonais, Tadzio, dont la beauté le fascine immédiatement. Leur relation demeure distante, uniquement réglée par le jeu des regards échangés. Mais la beauté de Tadzio trouble le musicien, qui voit peu à peu ses certitudes morales et esthétiques, et son existence toute entière, remises en question par le désir qu'il ressent. Il tente de fuir ce désir en quittant Venise, mais un événement fortuit lui sert de prétexte pour revenir à son hôtel. Il demeure à Venise, malgré l'épidémie de choléra qui y sévit. Il s'abandonne à la contemplation du jeune homme, tente de nier sa vieillesse et d'oublier la fièvre. Il meurt sur la plage presque désertée de l'hôtel, le regard tourné vers Tadzio.



L'avis de Jean Yves :
C'est en voyant pour la première fois Mort à Venise, que j'ai compris :
– que j'étais mortel, ma jeunesse aussi,
– que l'amour est une « vacherie »,
– que ce n'est pas un fossé qui sépare les générations, mais cette fascination, si bien exprimée, d'abord par Thomas Mann, ensuite par Luchino Visconti, de la vieillesse pour des âges plus tendres.
Ce n'est pas la beauté du jeune Tadzio, si bien incarnée par Björn Andresen, qui me trouble quand je revois les images viscontiennes pour la enième fois, mais bien plus ce regard lancinant, exaspéré du vieux compositeur, le génial Gustav von Aschenbach – Dirk Bogarde – qui ne peut, de sa contemplation passionnée, réussir à inventer la communication dont il aurait tant besoin.



Ce n'est pas un vieillard draguant un biquet que je vois, mais un spécialiste du beau – tout créateur ne l'est-il pas à sa façon ? – mis en échec par le mystère de cette perfection éphémère qu'est l'adolescence.
Quoi de plus inachevé que l'immaturité gracile d'un jouvenceau, et de plus inaccessible ?
Là où l'art s'appuie sur l'inspiration jugulée par des règles et une discipline de tous les instants, la nature inspire à certaines formes une miraculeuse harmonie. Un miracle voué à la destruction par le temps.
Et c'est cette fragilité de la jeunesse qui nous la fait voir sous un jour si désirable. Mort à Venise en liant dans une même étreinte du regard les ravages de l'amour et ceux de la mort nous indique une étrange et dangereuse morale : nous mourons de ce que nous aimons.
Est-ce du choléra ou de ce visage trop longtemps contemplé, à la limite de l'insoutenable, que meurt le héros ? Du poison qui coule dans nos veines, ou dans nos vies, nous nous nourrissons.
Comment échapper au feu quand on ne peut s'empêcher d'aimer si fort la lumière ?



L’avis de Clémentine :
Adaptation austère et contemplative de la grandiose nouvelle « La Mort à Venise » de Thomas Mann, Mort à Venise (Prix du 25ème Anniversaire du Festival de Cannes) figure bien souvent comme le testament de Luchino Visconti puisqu'il laisse transparaître toutes les obsessions et préoccupations, développées de façon très aboutie, de ce cinéaste, véritable artiste de génie, personnage de fascination et de scandale pour ses mœurs et son goût raffiné de la décadence. Mort à Venise, incompris par certains à son époque (... et actuellement toujours), a d'ailleurs été l'objet d'une polémique pour la soi-disant pédophilie qu'il expose.



Certes l'histoire laisse suggérer un peu cet aspect-là du film mais les réflexions que mettent en place Mort à Venise balaye rapidement cette idée. Paradoxalement, même s'il s'agit d'une adaptation cinématographique, Mort à Venise est quelque peu autobiographique ou du moins en fait un film très personnel car Mort à Venise place la figure de l'artiste comme l'élément central du film, autour duquel gravite plusieurs thèmes en relation avec l'Art ainsi que la Beauté, la fuite du Temps et la Mort qui rattrape le personnage principal, Aschenbach tout comme il semble rattraper Visconti qui mourra cinq ans après la réalisation de son chef-d'œuvre ultime et absolu.



Visconti y fait l'évocation intérieure de l'artiste dans son mal-être, du créateur en manque d'inspiration, plus particulièrement ici d'un musicien d'âge mûr déprimé qui souffre encore de la mort de sa femme et dont la sexualité va se troubler. Un système de flashs-back permet d'amener le spectateur en dehors de Venise pour jouer sur un double point de vue confrontant Aschenbach et l'un de ses amis Alfried. Tous deux, dans des conversations intellectuelles, en viennent à parler de création artistique et de Beauté. Contrairement à son ami Alfried qui affirme que la Beauté surgit à l'improviste et qu'elle n'est en aucun cas le fruit d'un travail, selon Aschenbach, la Beauté ne peut être que issue du travail de l'imagination de l'artiste et qu'elle naît de ses seules facultés spirituelles. Mais son voyage à Venise va être la ville d'une double rencontre, tout d'abord celle de la Beauté, c'est-à-dire la rencontre de Tadzio, jeune adolescent polonais d'une beauté androgyne qui va le foudroyer. On se souvient de la première apparition du jeune adolescent. Lui, seul, entourée de femmes, avec ses cheveux longs, d'abord confondu à celui d'une femme, son visage attire immédiatement l'attention d'Aschenbach. Cette façon de rendre ce personnage désirable est exprimée par un zoom. Très récurrent chez Visconti (particulièrement dans Mort à Venise et Les Damnés), ce choix esthétique qui ne gâche en aucun cas l'impact visuel cherche à exprimer la caresse du regard sur l'objet du désir.



Tadzio est jeune et beau. Cet Apollon gracieux est même presque une sorte de fantasme cliché puisque d'abord habillé d'un uniforme d'écolier ou de marin puis enfin d'un maillot de bain qui moule toutes ses formes. On pourrait voir en Tadzio, une double incarnation : Tadzio, représentation de la jeunesse (du film), est l'incarnation de la Beauté elle-même incarnation de la jeunesse. Contrairement à Tadzio, Aschenbach, lui vieillit et évolue dans cette Venise moribonde et prend enfin conscience, après la rencontre du jeune adolescent, du temps qui passe. Après cette prise de conscience et cherchant à plaire à Tadzio, il veut se donner l'illusion d'être jeune et beau par des artifices : il se coiffe et se maquille. En effet, depuis la mort de sa femme, un vide affectif semble s'être crée autour du musicien et, depuis, son travail en tant que compositeur devint de plus en plus médiocre. La seule façon qui parviendrait à satisfaire Aschenbach sur deux plans (affectif et spirituel) est donc d'aimer et de se faire aimer en retour par Tadzio qui, en deux temps, pourrait d'abord remplir cette absence d'affection puis enfin être la muse d'inspiration d'Aschenbach pour son Art. C'est cette beauté, cette jeunesse qui lui permettrait de se « renouveler » à nouveau, de se compléter et donc de créer, avec, une sorte d'osmose. Malheureusement, le musicien qui cherchait à tendre vers un idéal et une perfection intérieure, est quasiment déjà mort. Du moins, il agonise. Il se rend sur la plage et observe Tadzio, depuis sa chaise longue, irremplaçable dans une harmonie et meurt enfin dans son impureté et sa vieillesse, incapable de rejoindre un tel spectacle.



Mais durant tout le long du film, Tadzio était un objet de désir inaccessible, une image de la perfection et un idéal de Beauté. Une relation s'était certes instaurée entre Aschenbach et Tadzio mais il ne s'agissait là que d'une relation à distance qui se basait sur un jeu de regard. Comprenant que le jeune adolescent n'est pas insensible aux regards insistants du musicien, ce dernier ne cesse de contempler le bel adolescent tout comme Visconti observe les évolutions et mouvements des personnages. Tadzio, lui, s'en aperçoit et se met à rentrer dans ce jeu et lui offre des regards et sourires lors de rencontres. Et c'est cette impureté des sentiments ainsi que l'impuissance, l'incapacité à créer la Beauté même, la fuite du Temps et donc la Mort qui approche qui sont à l'origine de l'angoisse d'Aschenbach qui s'avance toujours de plus en plus vers la Mort, sans cesse, omniprésente, même dans le titre du film et qui est donc attendue mais qui n'est sûrement pas une surprise pour le spectateur. Je parlais plus haut d'une double rencontre, d'abord celle avec la Beauté mais il y a par après et en même temps, bien entendu, celle avec la Mort et c'est là-dedans que réside tout l'intérêt du film, dans la longue et lente agonie du personnage.



Alfried : « La Beauté naît, selon toi, de tes seules facultés spirituelles ? »
Aschenbach : « Nieras-tu que le Génie de l'Artiste puisse la créer ? »
Alfried : « Oui, c'est le pouvoir que je lui dénie. »
Aschenbach : « D'après toi notre labeur d'artiste... »
Alfried : « Ton labeur ! La Beauté fruit du labeur ! Quelle illusion ! Non ! La Beauté jaillit d'un éclair et ne doit rien aux cogitations de l'artiste ni à sa présomption ! »

C'est sur l'image tragique du cadavre transporté que se clôt le testament de Luchino Visconti, ce lent voyage initiatique vers la Mort et le Désir, cette méditation magistrale sur la Beauté, la création artistique, le créateur, le Temps et la Mort. Et c'est avec une lenteur d'une beauté glaciale que filme Visconti une Venise morte et pourrissante, avec une grande intelligence dans la mise en scène que le cinéaste parvient à exprimer le désarroi, l'angoisse et les troubles de son protagoniste, incarné par un Dirk Bogarde au sommet de son Art. La 5ème Symphonie de Gustav Mahler ne fait qu'amplifier la dimension tragique qu'émane du film et contribue largement à amplifier l'intensité émotionnelle de Mort à Venise. Le trouble s'instaure dès les premières secondes de film et les sons de la 5ème Symphonie, et se renforce à l'apparition foudroyante de l'ange Björn Andresen qui irradie de sa beauté. D'une mélancolie désenchantée, tout subjugue le spectateur dans la maîtrise parfaite et extraordinaire du film.


Sur un tempo très lent, Visconti nous conduit au cœur d'interrogations fondamentales qui se posent à tout artiste au sujet de la création et de la Beauté mais aussi à toute personne au sujet de l'amour, de la fuite du temps, de la Mort et de la vieillesse. Ce rythme très lent qui en déroutera plus d'un permet de mieux nous plonger au coeur de la réflexion faite sur la Beauté et jeunesse éphémère et sur le pouvoir de l'Art à affronter le Temps. La perfection est touchée et il s'agit alors peut-être bien de l'un des meilleurs films qui soit.

Pour plus d’informations :

 

Par Jean Yves et Clémentine - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 21 mai 3 21 /05 /Mai 00:00

Le 17 mai 2008, lors de la Journée mondiale contre l’homophobie, Rama Yade a déclaré que « le principe d'une initiative européenne appelant à la dépénalisation universelle de l'homosexualité, (…) serait portée devant l'Assemblée Générale des Nations unies » durant la présidence française de l'UE, au second semestre 2008.

La secrétaire d'État « a annoncé aux associations que le gouvernement français reconnaissait désormais officiellement cette Journée internationale contre l'homophobie ».

Elle s'est également « engagée à évoquer les cas d'homophobie constatés lors de ses déplacements à l'étranger », selon un communiqué de ses services.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 09:22
FluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluoFluo
Les humeurs apériodiques de Bernard Alapetite



Remarque préalable : toutes les images de cette chronique sont cliquables pour être agrandies.


 

Pallant3


John Minton, né en 1917 près de Cambridge, est un peintre qui a abordé aussi bien le portrait que le paysage avec une prédilection à ses débuts pour les sites urbains et industriels. Il a pratiqué l'huile et l'aquarelle. Mais il fut aussi un illustrateur, un graphiste et un concepteur de décors de théâtre. Il est par ailleurs membre de la célèbre famille des céramistes et porcelainiers Minton et aussi un talentueux musicien de jazz !
Il a fait ses études à St John's Wood School of Art entre 1935 et 1938, lorsqu’elle était dirigée par P.F. Millard et Kenneth Martin. Entre 1938 et 1939, il s'est rendu en France, où il a partagé un atelier à Paris avec le peintre et écrivain Michael Ayrton. Lors du déclenchement de la guerre, Minton se déclare objecteur de conscience. Mais rapidement, il change d’avis et rejoint le Corps des Pioneer. Il est démobilisé en 1943 et ne se consacre à partir de cette date qu’à son art.
Minton, au début, axe son travail sur le paysage urbain. Pour ses repérages, il découvre au cours de ses escapades nocturnes autour de Londres une activité homosexuelle vécue dans la clandestinité.
On peut remarquer la démarche très anglaise de cette attirance de la bourgeoisie (le père de Minton est avocat) pour la classe ouvrière qu’il serait réducteur de circonscrire à la seule problématique sexuelle. Ce mouvement est perpétué aujourd’hui par les grands cinéastes britanniques.

7274En collaboration avec Ayrton, il a conçu les décors et les costumes en 1941 pour le Macbeth de John Gielgud. De 1943 à 1946, Minton partage un atelier avec les « deux Robert », Colquhoun et MacBryde, au 77 Bedford Gardens. Dans le même bâtiment, habitaient alors le peintre Jankel Adler et le génial écrivain John Wyndham, auteur entre autres de La Guerre des Triffides et Les Coucous de Midwich. John Minton, entre 1946 et 1952, partage une maison avec Keith Vaughan. Il connaît un succès rapide et devient une “figure” de Soho. Au début des années 50, il était devenu en angleterre le plus admiré et influent illustrateur de son temps.

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À cette époque, entre 1950 et 1952, Minton vit ouvertement avec son amant Ricky Stride, un ex-marin bodybuildé. Leur relation est instable et s'est terminée à la suite de bagarres presque journalières. 
De 1943 à 1946, Minton a enseigné à Camberwell School of Art, puis de 1946 à 1948 à l'École centrale et de 1948 à 1956, au Royal College of Art.

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Le peintre a fait un certain nombre de voyages outre-mer, à fin des années 1940 et au début des années 1950. Il se rend en Corse, aux Antilles, à la Jamaïque, puis au Maroc et en Espagne. Ces voyages ont une forte incidence sur son travail et font qu’il diversifie ses sujets et que sa palette s’éclaircit.
Il a été une figure centrale, avec Vaughan et John Craxton, du mouvement néoromantique anglais des années 1940. Remarquable dessinateur, il a réalisé un prodigieux nombre de dessins, d’illustrations et de peintures. Il a fait de nombreuses expositions personnelles. Il participe aussi régulièrement à des expositions de groupes à la RA, RBA et LG. Il a également exposé à New York à partir de 1948. Son œuvre est représentée dans de nombreuses collections publiques, dont celle de la Tate Gallery.

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L’homosexualité de Minton a eu une grande influence sur son travail. L'un de ses principaux thèmes était la figure des jeunes hommes. Comme beaucoup de gays issus de la classe moyenne de sa génération, Minton a été à la recherche d’un mâle idéal. Cette quête se manifeste dans le choix de ses sujets. Il représente une classe ouvrière idéalisée et peint des archétypes de la masculinité triomphante tels que les horses guards ou les matadors.


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Le 12 janvier 1950, Le Listener publie une lettre de Minton qu’il a écrit en réponse à une critique d'une nouvelle biographie d'Oscar Wilde par Herbert Read  dans laquelle le Dr Marie Stopes parle de la sexualité de Wilde et dénigre ses relations avec Lord Alfred Douglas. Outré, Minton souligne l'énorme contribution apportée à la société par des homosexuels et rappelle que la loi qui a fait emprisonné Oscar Wilde est encore en activité. Dans sa lettre, il plaide pour une « une attitude plus saine à l'égard des homosexuels dans la société ».

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Malgré sa production pléthorique, son apparence d'homme énergique et personnage charismatique, il  souffre de dépression et de mélancolie. Vers la fin de sa vie, Minton a commencé à exprimer une obsession de la mort. Il est particulièrement ému par la mort de James Dean. Son dernier tableau, qui est resté inachevé, est inspiré par un accident de voiture qu'il avait vu en Espagne, mais aussi, dit-il à son ami Ruskin Spear, par celui qui a tué James Dean. Il intitule son tableau "Composition : La mort de James Dean", en septembre...

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La popularité croissante de la peinture abstraite au détriment du travail figuratif exacerbe ses problèmes personnels. Il devient de plus en plus dépendant de l'alcool. Il met fin à ses jours en janvier 1957 par une overdose de médicaments.

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La peinture de Minton est très datée 1950 et on peut y voir des convergences aussi bien avec celle de Bernard Buffet, première manière, qu’avec celle de son compatriote Graham Sutherland surtout en ce qui concerne la composition, très sûre, de ses tableaux. En écrivant “daté”, je m’aperçois ce qu’aujourd’hui cette remarque a de ridiculement péjoratif, alors que les œuvres de Rubens, de Rembrandt ou de Poussin, par exemple, sont tout aussi datées (et heureusement), mais presque toujours le spectateur d’aujourd’hui est incapable de discerner les événements et l’air du temps contemporains aux tableaux qui marquent ces peintures, alors que pour le XXe siècle, il est encore en mesure (mais pour combien de temps ?) de lire les influences et les péripéties qui sont en filigrane de la peinture moderne et contemporaine. On voit bien que l’on peut s’attendre dans les décennies à venir à des reclassements drastiques dans la hiérarchie artistique du XXe siècle. Il faut seulement espérer que celles-ci ne se feront pas sur l’ignorance de l’histoire et en particulier sur l’histoire de l’art.

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Minton est malheureusement peut-être aujourd'hui plus connu par le portrait de lui peint en 1952 par Lucian Freud que pour sa propre peinture.

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Minton peint par Julian Freud

France Spalding lui a consacré un ouvrage.
Par Bernard Alapetite - Publié dans : MERCI BERNARD
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Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 00:36
Blogué par nos amis de GayClic.com :


Voici les dates officielles des Gay Pride 2008 françaises :

- le 24 mai à Tours
- le 31 mai à Nantes
- le 7 juin à Lille, Metz, Montpellier
- le 14 juin à Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse
- le 21 juin à Biarritz
- le 28 juin à Paris
- le 5 juillet à Marseille

La date pour la ville de Bordeaux reste à définir.

Quant à l'Europride, elle se déroulera à Stockholm du 25 juillet au 3 août 2008.
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 00:05

Fiche technique :

Avec Maria de Medeiros, Antonia Liskova, Steffan Boje, Gisella Burinato, Mounir Ouadi, Vitaliano Trevisan. Réalisation : Marco Simon Puccioni. Scénario : Marco Simon Puccioni & Monica Rametta. Directeur de la photographie : Tarek Ben Abdallah. Musique : Dario Arcidiacono & Cristiano Fracaro.
Durée : 98 mn. En salles en août 2008 en VOST.




Résumé :
Anis, jeune adolescent marocain rêvant d’Europe, réussit à gagner clandestinement l’Italie caché dans le coffre de la voiture de Mara et Anna, un jeune couple d’italiennes de retour de vacances. Les chemins de ce jeune homme et des deux femmes ne cessent alors plus de se mêler. En déboulant dans leur quotidien, Anis devient malgré lui le révélateur des distances qui séparent Anna et Mara.


Riparo
est un drame prenant dans lequel on s’attache tour-à-tour à chaque protagoniste pour mieux s’en détacher quelques instants plus tard. Vous tomberez sous le charme de la lumineuse Maria de Medeiros et de sa justesse. Troublant…


L’avis de Psykokwak :
Anna (Maria de Medeiros) et Mara (Antonia Liskova), deux touristes italiennes achèvent leurs vacances en Tunisie. Sans le savoir, elles embarquent un passager clandestin, tapi dans le coffre de leur voiture. Arrivées en Italie, elles découvrent Anis (Mounir Ouadi) un adolescent deshydraté. Elles se chamaillent un peu quant à la conduite à suivre. Anna, la plus âgée, propose de l’aider tandis que Anna préférerait qu’il se débrouille tout seul. Elles finissent par le fourguer dans un train pour qu’il rejoigne son oncle à Milan. Las, l’oncle introuvable, Anis rapplique à Udine où habitent les deux femmes. Anna, dans sa générosité, lui avait laissé son numéro de téléphone. Son arrivée provoque une fêlure dans leur couple. Anna paraît plus posée, calme, alors que la violence caractérielle de Mara renvoie certainement à une histoire douloureuse.


Anna, femme d’affaire socialement bien installée, peut s’autoriser à accueillir le jeune homme. Elle lui dégotte un petit job au noir dans l’entreprise familiale. Mara, ouvrière et d’origine modeste, connaît les rigueurs de la vie et elle n’a guère envie de jouer les Saint-Bernard. Anis s’installe dans leur villa. Il s’étonne qu’elles n’aient pas de maris, ni d’enfants et qu’elles partagent la même chambre. Il est figé dans des représentations culturelles et sociales ; pendant tout le film, il lui semblera incongru d’imaginer une vie affective entre les deux femmes.


Anna accueille Anis comme un fils de substitution, sa fibre généreuse lui voile la dimension érotique de l’adolescent. Au contraire, Mara – qui a été mariée – perçoit le danger d’abriter (riparare) le jeune homme.
La famille d’Anna accepte du bout des lèvres son choix de vie ; la mère ne manque pas une occasion de manifester une sourde homophobie ; quant au frère qui a embauché Anis, sa bienveillance cache une condescendance bon teint.


Mara accompagne son père en fin de vie qui se révolte face au sentiment d’injustice qu’il ressent. Le décès de son père va curieusement l’amener à répondre favorablement aux avances d’Anis, ce qui déclenche la colère de sa compagne. Anna décide de renvoyer le garçon au moment où l’entreprise familiale licencie des salariés.
Anna conserve un ascendant psychologique et social sur Mara. Elle lui dissimule certains évènements. Elle avait aperçu l’ado recroquevillé sous les bagages et elle avait choisi de ne pas le dénoncer ni aux douaniers, ni à sa conjointe. Elle lui avait donné son numéro de téléphone sans prévenir Mara.


Si le souci de la protéger de ses emportements caractériels part d’un bon sentiment, il contribue néanmoins à maintenir sur elle une emprise infantilisante. Pouvoir qui se conjugue aussi au niveau financier, Mara travaille dans l’entreprise familiale d’Anna et elle échappera à la charrette des licenciements économiques.

On observe l’équivalent avec la situation d’Anis : fragilité due à son statut de clandestin, d’isolement affectif – il se dit orphelin. Pour lui, sa seule raison d’être en Italie est de gagner de l’argent. Mais il demeure en partie assujetti au bon vouloir des deux femmes.

 

Anis tra di noi
évoque Fassbinder (Le Droit du plus fort) par cette lecture qui mêle les sentiments et réalité sociale. L’asservissement des individus par le pouvoir de l’argent. Chaque protagoniste cherche sa voie et son identité. Trouver un refuge peut amener à un asservissement et il est alors nécessaire de sortir de son abri. Riparo  s’ancre dans l’actualité avec les thèmes de l’émigration et de l’homophobie.



On notera que les biographies des acteurs rejoignent celles de leur personnage. Maria de Medeiros, portugaise, a la nationalité française et elle a épousé un catalan. Antonia Liskova, née en Slovaquie (à l’époque Tchécoslovaquie), vit en Italie. Mounir Ouadi, né au Maroc, connaît les vicissitudes du parcours de l’émigration pour l’avoir effectué à l’âge de 14 ans, habite en France.

Riparo (Anis tra di noi) a été présenté en clôture au festival Vues d’en Face de Grenoble.
Pour plus d’informations :
Par Psykokwak - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 00:03
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Lundi 19 mai 1 19 /05 /Mai 20:45

 

Fiche technique :
Avec László Gálffi, Dávid Szabó, Eva Kerekes, Adám Lux, Ilona Nagy, László Sinkó, Sándor Sörös, Sándor Téri, Sándor Tóth et Tamás Végvári. Réalisation : Károly Esztergályos.
Durée : 94 mn. VOST. Sortie DVD prévue en 2008 ou 2009.

 

 

Résumé :
Tibor, la cinquantaine grisonnante, est un homme respecté et respectable de la société hongroise. Écrivain célèbre, marié à une actrice connue, il fait la tournée des librairies pour vendre son dernier roman.
Lors d’une séance de dédicace, il rencontre le jeune Zslot, qui le suit au restaurant puis chez lui. Tibor succombe au charme juvénile du garçon.



Tous deux se lancent alors dans une relation amoureuse non dénuée d’ambiguïtés. L’écrivain ne connaît rien de la vie de son jeune amant. Ce dernier est peut-être sans-logis et prostitué...



Filmé dans les rues de Budapest avec un grain qui effleure les corps et les sentiments, Men in the Nude est un film sur le destin amoureux de deux hommes d’univers et d’âges que tout sépare.



L’avis de Psykokwak :
Tibor (László Gálffi) aborde la cinquantaine. Écrivain reconnu, ses livres actellement peinent à trouver des lecteurs. Un soir dans une grande librairie de Budapest, il est accosté par un beau jeune homme de 19 ans qu’il ramène chez lui.



À peine arrivé, Zsolt (Dávid Szabó) se désape et s’offre à son micheton. Tibor, quelque peu surpris, n’ose pas profiter du joli corps exhibé par l’ange blond.



Par bribes, Zsolt se dévoile en racontant qu’il est ukrainien, que ses parents sont morts à Tchernobyl. Tibor avale plus ou moins le baratin du gigolo. Mais il ne résiste pas à la séduction de cette apparition qui lui évoque si fortement Der Tod in Venedig de son auteur préféré.



Il se laisse glisser dans la peau d’Aschenbach et s’amourache du jeune homme, d’autant que sa femme (Éva Kerekes), une actrice vieillissante, obligée de se produire dans des spectacles en province, trimbale une morosité déprimante.



Il choisit de s’engouffrer dans une aventure risquée pour pimenter une existence devenue assez terne. Embarqué dans cette tocade, il frôle les emmerdes, se fait manipuler par le gigolo jusqu’à ce qu’il comprenne les impasses de la vanité de sa soudaine passion.



Un film magyar altersexuel : voilà une curiosité ! Le cinéma gay hongrois est connu pour s’activer dans le porno avec, reconnaissons-le, un certain talent. J’ai feuilleté le passionnant et documenté ouvrage de référence de Didier Roth-Bettoni, L’Homosexualité au cinéma, et je n’ai trouvé nulle mention de film gay (excepté, bien sûr, la production porno Bel ami…).



Ici, le scénario choisit d’emprunter la voie littéraire avec la référence prononcée à Thomas Mann et rapidement, ça dérape. L’écrivain lit un passage de son auteur fétiche pour souligner la beauté du style pendant qu’il reçoit une gâterie buccale.



On a déjà vu plus subtil, d’autant que la réalisation se veut sérieuse et ne recherche pas la parodie ou le pastiche. C’eut été pour le coup marrant. Non, au contraire, le film va enchaîner les clichés et les lourdeurs. Le prostitué se drogue et Tibor l’accompagne dans ses expériences hallucinogènes.



Zsolt saute tout ce qui bouge : la jeunette, le micheton et même la femme de l’écrivain, qui le temps d’une étreinte imagine rajeunir. Bref ce n’est ni Théorème et encore moins Morte a Venezia, ni même le beau Sunday Bloody Sunday de John Schlesinger. Férfiakt s’égare faute de suivre un scénario cohérent. À trop vouloir montrer on ne voit plus rien, et le titre anglais racoleur ne sauve pas le film. La nudité se résume à quelques torses dénudés et paires de fesse. Zsolt est plutôt choupinou mais cela ne suffit pas à faire un bon film.



Pour souligner le caractère « intellectuel »  du propos, la bande son nous gratifie d’une musique classique (Schubert, Malher bien sûr, Verdi…) agrémentée de rock. En fin de compte j’aurais préféré un vrai porno à la mode magyare !

Pour plus d’informations :

Par Psykokwak - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 19 mai 1 19 /05 /Mai 09:48
L'image “http://blog.doctissimo.fr/php/blog/mode-fashion-attack/images/Sisley2-gay.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Lundi 19 mai 1 19 /05 /Mai 09:40
« Je comprends le désir sincère de nombreux couples homosexuels qui ont souvent vécu leur amour dans l'exclusion de la clandestinité de faire reconnaître celui-ci par la société. » Abbé Pierre.
Par Jean Yves - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Dimanche 18 mai 7 18 /05 /Mai 00:11

Visuel : (c) GayClic

Une étrange jeune femme semble s'intéresser à Noah... Pourquoi ? Et sait-elle que Luke et Noah ne s'embrassent plus depuis 6 mois ?
[ATWT appartient à PGP et CBS]


Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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