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Mais aussi, depuis, Cyril Legann,
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Un grand merci à Francis Moury,
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Mercredi 11 juin 3 11 /06 /Juin 00:27
Blogué par nos amis que GayClic.com :


À l’occasion du 4e Tournoi b.yourself du Paris Foot Gay et du Paris Saint-Germain qui s'est déroulé dimanche 8 juin 2008, la Ligue de Football Professionnel a signé la Charte contre l'Homophobie dans le Football, faisant ainsi de la France le quatrième pays européen à reconnaître et à s'engager contre cette discrimination. Voici un extrait du 19/20 diffusé ce soir-là sur France 3 Paris Île-de-France, avec notamment un reportage consacré au club Paris Foot Gay.


Par GayClic.com - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mardi 10 juin 2 10 /06 /Juin 12:55
Nous attendons avec impatience vos commentaires sur ce premier objet :




Photo : © D. R. - Sauf mention contraire, toutes les photos publiées sur lestoilesroses.com sont protégées par les lois sur le copyright et appartiennent à leurs auteurs ou ayants droits respectifs. Si vous êtes propriétaire d'une photo publiée dans un article et que vous souhaitez exercer vos droits d'auteur, merci de
nous contacter afin que nous puissions traiter votre demande.
Par Henry Victoire
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Mardi 10 juin 2 10 /06 /Juin 09:06

La Pologne est secouée depuis plusieurs semaines par une affaire de mère lesbienne, à qui la garde de sa fillette de 4 ans a été enlevée. Stefan Niesiołowski, porte-parole de la Plate-forme civique (PO, parti libéral au pouvoir) au parlement, a déclaré ce mois-ci à la télévision :
« La Cour n'a pas cédé à la pression de cette communauté homosexuelle si agressive, qui a fait une scène sur cette affaire comme a son habitude
. L'intérêt de l'enfant doit être le plus important. Il est inacceptable que cette petite ait deux mères ou deux pères. S'ils [les homosexuels] veulent vivrent ensemble très bien, mais éloignons leurs enfants du mal »
[Les familles homoparentales sont]
«anormales. (…) Je refuse d'adhérer à cela et je me battrai contre cette grave pathologie que constitue un couple de lesbiennes avec un enfant. » Il a ensuite conclu en déclarant qu'il soutiendrait une loi visant à éloigner les enfants des homosexuels « si ceux-ci amènent un autre homosexuel dans la famille et que la maison où vit l'enfant devenait un endroit de dépravation continue. »

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 10 juin 2 10 /06 /Juin 08:42
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Lundi 9 juin 1 09 /06 /Juin 12:50
Par Daniel C. Hall (merci à Laurent d'Embruns) - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Lundi 9 juin 1 09 /06 /Juin 11:22



TOUT EST DANS LES CHAUSSURES...

 

Un billet d'humeur d'Isabelle B. Price, d'Univers-L
 



Cet après-midi, entre deux orages et alors qu'un rayon de soleil perçait les nuages, ma mère m'a confiée après une éprouvante conversation sur la mort et la famille que deux de ses amies avaient des filles lesbiennes. Après avoir bien pleuré en nous livrant sur les précédents sujets, je ne pensais pas que cette révélation me ferait autant rire. Ce n'est pas tant l'« aveu » qui m'a fait rire que la manière dont ma mère me l'a présenté.

Elle a commencé par quelque chose du genre : « Isabelle, il faut que je te dises que deux de mes amies m'ont fait jurer sur la tête de Dieu de ne dire à personne que leurs filles sont lesbiennes. » Déjà, je tiens à dire que je n'ai jamais juré sur la « tête de Dieu » et que cette expression, courante d'après ma mère, date de son enfance. Ensuite, j'ai pensé que deux amies avec une fille lesbienne plus ma mère, ça fait un sacré nombre d'homosexuelles dans cette petite ville. Heureusement que je l'ai quittée (la ville, pas ma mère !).

J'ai demandé à ma mère si elle leur avait répondu qu'elle aussi avait une fille lesbienne mais qu'elle avait le droit de le dire. Ma mère m'a alors regardé comme si cette idée ne l'avait jamais effleurée (j'adore ma maman) et m'a tout simplement avouée que non, elle n'y avait pas pensé.

Elle a poursuivi en disant que l'une le vivait très mal et que la seconde l'avait plutôt bien accepté. La fille de cette dernière a une nouvelle « amie », comme la baptisent ma mère et son amie inconnue. Un jour, cette jeune femme, qui doit avoir à peu près mon âge je suppose, a demandé à sa mère si elle voulait les accompagner et faire les magasins avec elles pour acheter des chaussures.

Ma mère a très bien imité son amie, ravie de faire du shopping avec sa fille. En même temps, elle fait exactement cette tête-là quand moi, je le lui demande. Je subodore que c'est une particularité génétique des mamans que d'aimer faire les magasins pendant des heures et que la mienne n'est définitivement pas une exception.

Ladite amie de ma mère, heureuse, a donc décidé d'accompagner sa fille et son « amie », mais a alors ajouté une réplique magnifique du genre : « Le haut ça va, le pantalon ça passe encore, mais il est hors de question que tu achètes des chaussures de lesbiennes. » Mon fou rire a débuté à cette réplique. L'amie de ma mère a continué à s'enfoncer en disant : « Je ne parle pas d'acheter des chaussures pointues ou des chaussures à talons mais quelque chose d'un peu plus féminin. »

J'imagine très bien la fille de cette femme regarder ses pieds l'air incrédule en disant : « Pourquoi, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu n'aimes pas ? » C'est systématiquement ce que je réplique à ma mère quand elle me dit que je suis bien habillée, ce qui arrive un peu plus souvent depuis quelques années que je fais des efforts, mais que mes chaussures sont une horreur.

J'ai beau tout essayer et dire ce que je veux, on en revient toujours à cette question existentialiste des chaussures. Alors j'avoue, j'ai des goûts musicaux de chiottes, j'apprends tout juste à m'habiller correctement mais il est hors de question que je change de chaussures et que je choisisse des pompes qui ne me correspondent pas et où je suis mal à l'aise. Ce qui fait que je continue à mettre d'imposantes baskets (je chausse tout de même du 41) ou de « gros godillots » comme les nomment ma mère, à savoir des chaussures montantes d'allure… je le reconnais, un brin masculin et militaire.

Mais là, ô miracle, j'ai découvert que je ne suis pas la seule. Je ne suis pas unique. Je ne suis pas exceptionnelle. Et au moins une autre fille à travers le monde, enfin à travers la France pour réduire le champ d'investigation, se farcit les mêmes réflexions. Merci ! Merci beaucoup à toi, parfaite inconnue de parvenir comme moi à survivre à ce genre de réflexions. Ça me réchauffe le cœur de découvrir que je ne suis plus seule.


 Isabelle B. Price

Par Isabelle B. Price - Publié dans : ET LES FILLES, ALORS ?
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Lundi 9 juin 1 09 /06 /Juin 10:14
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Lundi 9 juin 1 09 /06 /Juin 09:24


IV - 1919/1939 : Des années vraiment folles

Après la Première Guerre mondiale, une douce parenthèse, avec, pour déesse, la chanteuse Suzy Solidor. Période brutalement balayée par l’Occupation.

Après quatre ans de guerre, le besoin de s’étourdir est dans tous les esprits. Paris va ainsi connaître les Années folles, qui pour les homosexuels resteront synonymes d’une relative liberté et de réjouissances débridées, comme le fameux bal de Magic-City. Les lesbiennes aussi profitent de l’embellie : le rôle joué par les femmes pendant le conflit a favorisé un mouvement d’émancipation qui explose au même moment. Il est alimenté en 1922 par la publication du roman de mœurs de Victor Margueritte, La Garçonne, et par les grands couturiers – Chanel en tête – qui dessinent une silhouette androgyne. En 1923, triomphe au Casino de Paris Barbette, un transformiste qui ne révèle sa véritable identité qu’au salut final. Le Bœuf sur le toit passera à la postérité comme le lieu sans doute le plus emblématique de cette période « faste ». Fondé en 1921 par Louis Moysès, rue Boissy-d’Anglas (8e), ce bar-dancing mondain devient vite le rendez-vous de l’avant-garde et de tous les homosexuels élégants de Paris. On y croise des poètes, des musiciens, des peintres, des éditeurs et les écrivains les plus en vue. Après avoir déménagé en 1925 rue de Penthièvre (8e), le Bœuf sur le toit accueille certaines chanteuses ouvertement lesbiennes (Dora Stroeva s’accompagnant à la guitare, la fascinante Yvonne George et la truculente Jane Stick). On trouve aussi, place Blanche (9e), le restaurant Chez Palmyre, fréquenté avant la Grande Guerre par les lesbiennes, qui devient en 1919 le Liberty’s Bar. Dirigé par le danseur Bob Giguet et le transformiste Jean d’Albret, spécialiste des répliques drôles et parfois cruelles, l’endroit plutôt sélect sera surnommé « Chez Bob et Jean ». Au-delà de ce cercle restreint destiné à une clientèle chic, il existe aussi toute une panoplie d’établissements discrètement contrôlés par la brigade mondaine : des restaurants (près de la gare de Lyon), des brasseries et des bars « mondains » (entre Pigalle et Blanche), des bars interlopes (dans le quartier de la Bastille, vers les portes Saint-Denis et Saint-Martin, près des Halles et à Montmartre). Ces derniers sont aussi des nids de drogue et de prostitution, tout comme le premier cabaret de travestis à Montmartre : La Petite Chaumière, rue Berthe, au pied du Sacré-Cœur. Dans cette boîte minuscule tenue par « Monsieur Tagada », les travestis dansent entre eux et se produisent dans de petits ballets. Parmi les habitués du lieu, un jeune homme nommé Zigouigoui apostrophe les invités avec esprit. Quelques bals musettes sont aussi concernés, comme le Bal de la Montagne-Sainte-Geneviève, au 46 de la rue du même nom, surnommé le « bal des lopes ». On y voit chaque fin de semaine une majorité d’homos et de lesbiennes de toutes les classes sociales, menés par la Grande Paulette, vedette du lieu. À la Bastille, il existe des bals au public mélangé, comme Les Trois Colonnes, rue de Lappe, fréquentés par des voyous qui font danser des éphèbes en casquette et foulards multicolores.

Ce petit monde est chapeauté par quelques figures de proue, personnages dont l’excentricité est tolérée, voire appréciée. Ainsi Charpini, un fantaisiste aux dons vocaux exceptionnels, qui forme avec le pianiste et ténor Antoine Brancato un duo irrésistible. Ils parodient les grands airs du répertoire lyrique en les ponctuant de reparties cinglantes ou cocasses. Charpini et Brancato chantent au Liberty’s ainsi qu’au Bosphore, cabaret élégant du 18 rue Thérèse, près de l’Opéra, qui sera bientôt rebaptisé Chez Charpini. L’autre grande figure du Paris homo de l’époque est O’dett (alias René Gil), qui a débuté au Liberty’s. En 1934, il prend la direction du cabaret Le Fiacre, 46, rue Notre-Dame-de-Lorette, une boîte qui fera sa réputation de camelot et de farceur. Se déguisant en vieille châtelaine, O’dett invective la clientèle entre deux chansons désopilantes et sa boîte reçoit la visite de nombreuses vedettes. Il ouvre ensuite La Noce, place Pigalle, qui deviendra en 1938 le cabaret-dancing Chez O’dett.

Sorte d’enseigne du mouvement lesbien, Suzy Solidor (1906-1983) a quitté sa Bretagne natale au début des années 20 pour devenir mannequin à Paris (cliquez sur son portrait). Sirène aux cheveux de lin coupés court, servant de modèle à tous les grands peintres contemporains, elle se lance dans la chanson et ouvre fin 1932 un cabaret au 12 rue Sainte-Anne, près du Palais-Royal, qu’elle baptise La Vie parisienne. Entourée d’un essaim de jeunes femmes élégantes et parfois androgynes, Suzy accueille le Tout-Paris dans une ambiance luxueuse. D’autres chanteuses lesbiennes ou bi suivront son exemple en ouvrant leur propre cabaret. Ainsi naît fin 1938 Chez Agnès Capri, rue Molière, voisine de la rue Sainte-Anne, qui attire une clientèle homo des deux sexes et devient la plaque tournante de l’intelligentsia parisienne, à commencer par Jacques Prévert. Outre quelques salons de thé attitrés et deux librairies spécialisées de la rue de l’Odéon, certaines lesbiennes fréquentent aussi Le Monocle, cabaret plus discret du boulevard Edgar-Quinet, sans vedette et réservé aux garçonnes. Elles y dansent en couple sous l’œil de la patronne, une maîtresse femme surnommée « Lulu de Montparnasse ». Cette visibilité acquise par les homosexuel(le)s durant les Années folles sera brutalement balayée par l’Occupation.


V - Pendant l’occupation : sexuellement coupables

La clandestinité sexuelle, c’est souvent à l’abri des vespasiennes. Fréquentées aussi par les soldats allemands.


Dans son roman Pompes funèbres, Jean Genet évoque le souvenir de la « Drôle de revue » donnée en janvier 1940 au music-hall l’ABC, où O’dett faisait une imitation de Hitler en folle. Six mois plus tard, la drôle de guerre s’achève par la signature de l’armistice. Paris est occupé, mais la vie continue. Music-halls et cabarets reprennent leurs activités devant un public où se mêlent soldats et officiers allemands. Si les folles ont toujours droit de cité dans le Paris bei Nacht, c’est que les homosexuel(le)s n’intéressent pas directement l’occupant. La pression morale vient davantage des orateurs français favorables au « redressement national », et qui ne jurent que par la famille. Le mouvement zazou, caractérisé par son apologie de l’exubérance, des vêtements précieux en dépit du rigorisme ambiant et son aversion pour l’ordre nouveau, devient une forme d’exutoire pour certains jeunes homos. On les rencontre surtout dans le quartier Latin et sur les Champs-Elysées, près de l’Étoile. Alors que la danse est interdite, des bals clandestins sont organisés au rythme du swing. Bien que le climat ne s’y prête guère (surveillance policière, indicateurs et mesures de rétorsion font partie du quotidien), la drague continue, elle aussi, et notamment dans les vespasiennes. Certains cherchent à consommer sur place ; d’autres, plus prudents, préfèrent fixer des rendez-vous. Aujourd’hui président de l’association Les Gais Retraités, Jacques Lemonnier avait 18 ans en 1941. Il se souvient: « J’ai fait de belles rencontres dans les pissotières. On y faisait d’ailleurs toutes sortes de rencontres. J’ai même couché avec des gars de Doriot. Et beaucoup d’Allemands homos draguaient à la "tasse" du Palais-Royal et dans celles du bas des Champs-Elysées… » Mais cette drague en extérieur n’est pas sans risques. La police française fait parfois des rafles dans les pissotières. Les gars pris en flagrant délit doivent payer une amende et peuvent faire quelques mois de prison. Lorsqu’ils en sortent, on les envoie le plus souvent comme travailleurs « libres » en Allemagne. Leur dossier porte la mention « homosexuel » et on leur réserve les travaux manuels les plus durs. Le fichage va bon train… Le climat s’assombrit davantage avec l’adoption, le 6 août 1942, d’une loi de répression homophobe, la première depuis l’Ancien Régime. Désormais, les homos doivent se faire le plus discrets possible.


SOURCES : France Culture, Le Nouvel Observateur...

Jean Yves


Lire la première partie.

Par Jean Yves - Publié dans : HISTOIRE DE L'HOMOSEXUALITÉ
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Dimanche 8 juin 7 08 /06 /Juin 00:36

Visuel : (c) GayClic

N'essayez pas de comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette autre intrigue de ATWT, c'est assez compliqué... Je ne vous en ai gardé que la substantifique moelle (lukienne). Sachez juste que le jeune Parker a tiré sur (et tué ?) Sam, le chanteur marionnettiste de l'épisode du jour de l'an. Inculpé de meurtre, il passe en procès et tout le clan Snyder est là... y compris ses dernières "recrues", Noah et Amira.
[ATWT appartient à PGP et CBS]


Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Dimanche 8 juin 7 08 /06 /Juin 00:33

Visuel : (c) GayClic

Luke est donc désormais amoureux d'un homme marié à une sans-papier et dont le père est psychopathe et la mère était maquerelle. Mais que fait la police ?
Deux intrigues dont vous ne connaîtrez pas ici le fin mot interviennent dans les épisodes en cours : Margo se fait menacer par un fou (encore un) et Parker (fils de Jack, cousin de Holden) est accusé du meurtre de l'amant de sa mère (prochain épisode). Pour info, on a déjà aperçu Jack à Thanksgiving et l'amant marionnettiste (je n'invente rien) au jour de l'an (c'est lui qui chantait). Quelle famille !
[ATWT appartient à PGP et CBS]


Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 7 juin 6 07 /06 /Juin 00:30

Visuel : (c) GayClic

Serment de mariage, bénédicité, tradition musulmane, promotion du mariage homo... Bienvenue à Oakdale ! 
[ATWT appartient à PGP et CBS]


Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 7 juin 6 07 /06 /Juin 00:27

Visuel : (c) GayClic

Emma surfe, Noah sèche, Luke plonge, Amira rayonne, Aaron coule, Lily flotte... C'est l'amour à la plage ou quoi ?
[ATWT appartient à PGP et CBS]


Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Vendredi 6 juin 5 06 /06 /Juin 11:42


Fiche technique :
Avec Jun Hee Lee, Raymond Ma, Julia Nickson-Soul, Kevin Kleinberg et Jerry Hernandez. Réalisation : Quentin Lee. Scénario : Quentin Lee. Images : James Yuan. Montage : Christine Kim. Musique originale : Steven Pramoto.
Durée : 88 mn. Disponible en VO et VOST.




Résumé :
Ethan (Jun Hee Lee), un jeune étudiant américain d’origine chinoise, aide son père (Raymond Ma), prospère commerçant, à sa boutique. Un soir, ils sont braqués par un jeune homme que le père tue de sang-froid. Après cette scène fondatrice du film, on apprend que le garçon et son frère vivent mal le remariage, après le décès de leur mère, du père avec une femme ayant elle-même un fils de leur âge. Ethan est gay, en cachette des siens, ce que découvre sa belle-mère (Julia Nickson-Soul) à cause d’une revue porno gay mal dissimulée. Elle s’empresse, perfide, de la montrer au père qui chasse immédiatement son fils de la maison.



Le garçon n’a guère alors d’autres solutions que de se prostituer pour subsister. Dès son arrivée sur le trottoir, un mignon dealer de son âge, Remigio, tombe amoureux de lui. Il offre à Ethan, en tout bien tout honneur, de partager son modeste logis. Malgré leur intimité, Ethan, trop blessé par la vie, reste replié sur lui-même. Un jour, Ethan apprend par son frère que les siens seront absents de la maison familiale pour Thanksgiving. Par vengeance, accompagné de Remigio, il décide de la cambrioler. Mais ses habitants rentreront plus tôt que prévu...


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L’avis de Bernard Alapetite :
À la lecture du résumé, vous aurez compris que l’originalité n’est pas l’atout majeur des prémices du scénario de L’Enfer d’Ethan. En revanche, Quentin Lee propose un film très juste où chaque phrase du dialogue sonne vrai. Il réussit, chose très difficile et rare, surtout dans le cinéma gay, le mélange des genres que sont le drame familial, la romance gay et le film de suspense.



L’Enfer d’Ethan contient habilement une histoire dans l’histoire. Celle de la façon dont un père chinois traditionnel rejette son fils gay. Quand le film commence, Ethan Mao, 18 ans, est conscient du fait qu'il est homosexuel, mais son père – tenant d’une éducation stricte – l’ignore. Sarah, sa belle-mère narcissique, s'intéresse peu à Ethan et à son frère, leur préférant son fils Josh (Kevin Kleinberg) qu’elle a eu d’un premier lit. Lorsque Sarah découvre un magazine porno gay dans la chambre d’Ethan et le donne à son mari, elle prévoit et espère qu'il la débarrassera de son beau-fils qu'elle déteste. Ce qui ne manque pas d’arriver.



Tout cela est rapidement mené sans pathos ni lourdeur. Ce conflit prestement exposé introduit ce qui est le cœur du film, la confrontation entre Ethan, accompagné de Remigio, et sa famille, dans un huis clos toujours dynamisé par de longs plans séquences qui suivent les protagonistes dans les différentes pièces de la villa, rompant ainsi la monotonie qui aurait pu gagner le film, tout en conservant un suspense tendu jusqu’au coup de théâtre final qui propose une fin ouverte, avec une alternative surprenante. À la toute dernière minute, Quentin Lee nous rappelle qu’il est friand de contraintes scénaristiques.


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Par ce scénario linéaire, Quentin Lee prend le contre-pied de Drift, son premier long-métrage à la construction très formelle qui, malheureusement, péchait à la fois par le jeu approximatif de ses acteurs et par son filmage médiocre. Ici, la fluidité de la caméra, presque toujours portée – un peu trop souvent tout de même – fait merveille, aussi bien dans les scènes d’extérieur tournées en vidéo. À ce propos, Quentin Lee aurait dû plus « aérer » son film, notamment les longs plans séquences à l’intérieur de la maison qui sont, eux, filmés en 35mn. Mais on est toujours heureux de constater les progrès d’un cinéaste qui a corrigé les défauts de son précédent film sans perdre son goût pour l’expérimentation.



On a d’emblée de la sympathie pour Ethan et Remigio, grâce aux deux jeunes acteurs très convaincants. Raymond Ma, un vétéran des séries télévisées (Old school, Starsky & Hutch), apporte une véritable épaisseur au rôle du père d'Ethan.


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Le titre français n’est guère heureux : l’original, Ethan Mao, le nom et prénom du héros, convenait parfaitement à la simplicité du film. La clarté dans son architecture sert le réalisateur qui peut y instiller des thèmes annexes, comme les conflits dans les familles d’émigrés – entre les jeunes,influencés par la culture occidentale, et les pères, restés proches de leur morale traditionnelle – ou le problème des mariages dans lesquels un homme mûr croit acheter l’amour de sa jeune femme en lui procurant l’aisance matérielle ; la discrimination raciale que subit une famille d’émigrés installée dans un quartier habité par la classe moyenne... tout cela sans perdre jamais le fil de son histoire.


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L’Enfer d’Ethan a reçu un accueil enthousiaste dans les festivals gays à travers le monde où il a été souvent primé. En revanche, la critique américaine a été beaucoup plus réservée, lui reprochant principalement que les deux tiers du film ressemblent à du théâtre filmé. Une telle allégation montre encore une fois la méconnaissance de la pratique cinématographique de la part de la critique, là-bas comme ici. Quentin Lee déplace continuellement les personnages dans la maison où ils sont séquestrés, les isole souvent par couple et varie les décors et les situations : ce qui serait très difficile au théâtre.



Mais l’impossibilité d’adapter le scénario au théâtre viendrait surtout de la jeunesse des rôles principaux. S’il est possible de faire jouer au cinéma de jeunes acteurs inexpérimentés – et ils le sont le plus souvent, par définition même, comme dans ce film qui pourtant bénéficie d’un filmage inventif mais contraignant pour eux, composé en majorité de plans séquences, dont on peut toujours multiplier les prises –, il serait tout à fait impossible de leur faire jouer sur scène toutes ces situations et leur faire apprendre autant de texte. Une pièce n’est pas autre chose qu’un très long plan séquence de plus d’une heure trente. On comprend bien qu’un tel exploit est hors de portée de la presque totalité des jeunes acteurs. En plus, n’oublions pas l’énorme contrainte de l’aspect physique – dans ce cas, mignon et asiatique – qui pèse sur le casting.


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Les éditeurs de DVD, comme les attaché(e)s de presse, devraient s’apercevoir que c’est parfois un bien mauvais service à rendre au cinéaste que de publier sa note d’intention, quelque soit par ailleurs la qualité de son film. Quand Quentin Lee déclare : « Quand j’étudiais la littérature, les personnages de Thomas Hardy m’ont beaucoup inspiré comme Tess d’Urberville ou Jude l’Obscur. L’étude emphatique de ces personnages sans illusions et défavorisés a laissé en moi un souvenir indélébile. J’étais particulièrement fasciné par l’ironique innocence de Tess, violée à la trentième page, mais qui ensuite poursuit sa vie avec la candeur d’une vierge effarouchée ! L’Enfer d’Ethan est un hommage à Tess avec des clins d’œil à Bonnie & Clide et Roméo & Juliette. » On a beau chercher, ces influences ne sont guère perceptibles dans son œuvre.



Et quand il nous dit que son style est un métissage entre celui de Truffaut, Wong Kar Wai, De Palma et Ozu : on a surtout envie de rétorquer qu’un peu de modestie est souhaitable, aussi talentueux et ambitieux soit-il. On doute tout de même qu’il parvienne jamais à réaliser cette improbable synthèse que je visualise assez mal...
Quentin Lee a lâché la caméra temporairement pour écrire son premier roman, Dress like a boy, vraisemblablement et passablement autobiographique, qui met en scène un jeune gay perturbé autant par son identité asiatique dans un monde occidental que par son homosexualité…

L’Enfer d’Ethan est un film gay paradoxalement original, malgré un point de départ convenu qui sait mêler habilement plusieurs genres cinématographiques. Il est servi par deux acteurs aussi adorables que sympathiques. Il faudrait avoir un cœur de pierre pour n’être pas touché par son dénouement…
Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Vendredi 6 juin 5 06 /06 /Juin 10:11
Par Daniel C. Hall (merci à Romain) - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Jeudi 5 juin 4 05 /06 /Juin 00:04
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 3 juin 2 03 /06 /Juin 00:55

   


(4.21)


(c) D. R.


La semaine passée, j’étais d’humeur grognon, sachant que mes obligations professionnelles allaient m’obliger à passer la fin de semaine sur la route, et à parcourir environ 1.500 kilomètres. Dire que pour une fois j’étais disposé à me métamorphoser en homme d’intérieur et d’extérieur, à consacrer davantage de temps aux tâches ménagères, et à la tonte de ma pelouse qui commence à ressembler à un champ de broussailles. Cela attendra. Un Premier ministre, des membres des gouvernements provincial et fédéral, un futur Président international d’un club très sélect et des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale avait la priorité dans mon agenda. Je bougonnais surtout parce que cet emploi du temps sarkozyen me contraignait à me lever de bonne heure vendredi, samedi et dimanche.

Sur la route, j’ai fait attention à ne pas me tromper dans les directions et les sorties. J’aime prendre mon temps mais déteste être en retard quand on m’attend. Politesse des rois, on ne se refait pas. Alors j’ai calculé large pour être sûr d’arriver en avance en comptant les aléas et les inévitables erreurs d’aiguillage. Gouverner, c’est prévoir. Mais pourquoi mets-je tant de lieux communs dans ce paragraphe ?


Sur la route, j’ai regardé le paysage canadien défiler devant mes yeux. La province du Nouveau-Brunswick est couverte de forêts à 85 %. Évidemment, je n’ai pas pris les chemins de la campagne mais l’autoroute transcanadienne qui traverse cet immense espace vert.

Sur la route, j’ai écouté de vieux CD que j’avais pris avec moi pour agrémenter mes trajets. Je me suis même passé la bande originale de la série Beverly Hills 90210 que je n’avais plus mis dans un lecteur depuis des années. Paroles et musiques ont jailli des recoins de ma mémoire pour affleurer à mes lèvres, et j’ai fini par fredonner ces vieux refrains du début des années 90. Sur la route, j’ai laissé les souvenirs refaire surface comme des bouteilles jetées à la mer échouent sur le rivage. Je me suis souvenu qu’à l’époque je craquais complètement pour Jason Priestley, le beau Brandon Walsh, le garçon propre sur lui avec son brushing impeccable qui, avec le recul des années, apparaît totalement ridicule et désuet en 2008. De nos jours, je craquerais plutôt pour Luke Perry alias Dylan Hartley, le rebelle au grand cœur, l’écorché vif qui dissimule tant bien que mal ses secrètes blessures. Je me suis souvenu que j’éprouvais aussi un trouble penchant pour Shannen Doherty, future sorcière de charme.

Sur la route, je n’avais pas eu le temps de lire la presse vendredi matin. Ce n’est donc que samedi après-midi que j’appris à la une de L’Acadie Nouvelle que Luc Bourdon s’était tué jeudi midi, sur la route.

 


Son nom ne me disait absolument rien, mais le fait qu’il fasse les gros titres indiquait qu’il s’agissait de quelqu’un d’important. Les dates m’interpellèrent : 1987-2008. Intrigué, je pris le journal pour savoir ce qui s’était passé jeudi dernier sur la route, dans la péninsule acadienne. Luc Bourdon, joueur de hockey sur glace, l’un des plus grands espoirs de la LNH (Ligue Nationale de Hockey) avait décidé de prendre quatre semaines de vacances dans sa province natale. Comme la plupart de ses amis, il venait d’acheter une moto et d’obtenir son permis. C’est en effectuant une manœuvre stupide en pilotant cet engin qu’il maîtrisait encore mal qu’il heurta de plein fouet, sous les yeux de sa petite amie qui le suivait sur la route – elle au volant de sa voiture –, un semi-remorque venant en sens inverse alors qu’il tentait d’en dépasser un autre. Foudroyé au commencement de la gloire, comme James Dean.

  


J’ai ressenti un pincement au cœur en lisant que cet athlète prometteur était un Verseau du troisième décan, comme moi. Son anniversaire tombe le lendemain du mien. J’appris aussi que c’était une belle âme qui, sans en faire de publicité, visitait les enfants malades dans les hôpitaux pour leur apporter un peu de joie et de soleil. Un grand garçon beau et généreux,  violemment enlevé par la grande faucheuse à l’aube de sa jeune vie pleine de promesses. Intérieurement, j’étais secoué alors que je devais prononcer une allocution dans le cadre d’une remise de prix récompensant les qualités professionnelles et humaines d’un « jeune » récipiendaire de 43 ans. Je n’avais pas préparé de discours, aussi c’est en ayant une pensée pour Luc que, tout en essayant de maîtriser mon émotion, je prononçai les paroles suivantes devant mon auditoire :
— Qu’elle soit brève ou longue, la vie est toujours trop courte. Mais le plus important est qu’elle soit bien remplie. C’est pourquoi vous avez raison de vous rendre mutuellement hommage de votre vivant.

Je me suis senti piètre orateur ce soir-là, cependant mes phrases parfois décousues résonnaient comme un cri du cœur et les gens qui les écoutèrent m’en surent gré. Plus tard, seul dans ma chambre d’hôtel, j’ai fait un retour sur le chemin parcouru sur la route de ma vie. Qu’en ai-je fait, comparé au jeune Luc qui vient de mourir ? Qu’en aurais-je connu, et que n’aurais-je jamais connu si j’étais mort au même âge ? Ma tête devint un champ de réflexions qui se bousculaient comme des auto-tamponneuses à la fête foraine. J’éprouvai un sentiment de culpabilité et de honte à la pensée d’avoir, durant toutes ces années, cédé plus d’une fois au découragement pour des raisons qui m’apparaissaient soudain futiles, et envisagé d’abréger mes jours. Je pris alors la résolution de me souvenir de Luc Bourdon, chaque fois que la lassitude reviendrait éprouver ma résistance, afin de redresser la tête et de pouvoir continuer à avancer sur la route.

 





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Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mardi 3 juin 2 03 /06 /Juin 00:15
Par GayClic.com - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Lundi 2 juin 1 02 /06 /Juin 09:43

I - 1580 : le souverain des mignons

La grande mode ? Être frisé et fraisé.

On voyait les « mignons » tout court, comme Grammont, Bellegarde ou Epernon, les « grands mignons », comme Quélus ou Maugiron et Joyeuse, enfin, «l ’archi-mignon ». Henri III s’était entouré d’une cour de jeunes hommes, beaux, intrépides et fringants bretteurs, qui défraya la chronique du temps. C’était moins leurs mœurs qu’on leur reprochait que leur penchant dispendieux.

Le bon peuple de Paris accusait son souverain de dilapider l’argent du royaume en parures et dotations pour ses amants « frisés et fraisés ». Des libelles injurieux s’échangeaient sous le manteau dans les tavernes de la capitale. Le 4 février 1579, alors qu’il visite la foire Saint-Germain (6e), le roi fait jeter en prison des écoliers déguisés avec d’énormes fraises découpées dans du papier, qui l’ont moqué sur son passage. Et les folies continuent. En 1587, 500.000 écus sont prélevés sur les rentes de la ville pour être engloutis en fêtes, bals et colifichets destinés aux chers mignons. Le Parlement de Paris se fendit d’une remontrance au roi pour lui faire valoir qu’en attendant les pauvres crevaient un peu plus de faim… Deux ans plus tard, le moine Jacques Clément l’assassine et les mignons passent aussitôt à la trappe.


II - Le Grand Siècle des tapioles

Dès le XVIIe siècle, le quartier du Marais abritait le "beau vice". Lecture non expurgée des "Historiettes".

Paris, mai 1610. Henri IV est assassiné par Ravaillac alors que son carrosse, ralenti par la foule, piétine rue de la Ferronnerie (1er), devant l’actuel Banana Café. Ça, tout le monde connaît. Bon. Mais il faisait quoi, là, ce brave Henri IV ? Il allait où ? Ça, ça n’est pas dans les manuels d’histoire. Dommage. Parce que l’anecdote est savoureuse. D’après Tallemant des Réaux, il emmenait l’un de ses fils, Vendôme (prénom César), un bâtard (légitimé) qu’il avait eu avec Gabrielle d’Estrées, chez la belle Angélique Paulet, célèbre courtisane de l’époque, dans l’espoir de faire passer audit César, alors âgé de 16 ans, son « ragoût d’Italie » – comprenez, pour le rendre hétéro. Et donc, grâce – ou faute – à Ravaillac, l’affaire loupera si bien que César de Vendôme fut l’une des plus grandes « tapioles » du Grand Siècle (qui en compta pourtant beaucoup), au point que son hôtel (à l’emplacement actuel de la place Vendôme) fut rebaptisé par les mauvaises langues du temps « l’Hôtel de Sodome » (ça tombait bien, ça rimait).

Gédéon Tallemant (1619-1692), dit Tallemant des Réaux, à qui l’on doit cette précieuse précision sur l’assassinat du Vert-Galant, était issu d’une famille de la haute finance protestante. Il passa sa vie à noircir des cahiers où il croquait les grands de son temps, de préférence avec force détails scabreux, dans une suite de portraits qu’il appelait ses « Historiettes » ( ou cliquer sur le livre). La première édition (expurgée!) des « Historiettes » ne vit le jour qu’en… 1834, et fit aussitôt scandale. Pensez ! Louis XIII y était décrit comme un pauvre type sans volonté, jaloux et colérique avec ses… amants, dont le fameux Cinq-Mars. Chez Tallemant, pas d’équivoque : le père de Louis XIV est une tante. A l’écoute de tout ce qui se murmurait dans Paris, Tallemant nous a laissé un portrait sans fard des mœurs du Grand Siècle. Le « beau vice » s’y étale avec une impudeur qui ravale les audaces de la presse trash anglo-saxonne à de la littérature de confessionnal. Boisrobert, vieillissant, se flatte-t-il de s’être «fait mettre deux fois dans le cul par un beau laquais», Tallemant réfute : « Peu de temps après, il eut besoin d’un lavement. L’apothicaire eut assez de peine à faire entrer ce qu’il fallait dans son cul, tant il était étroit. » Comme Tallemant ne s’intéresse qu’aux gens bien nés, tout cela se passe pour l’essentiel dans le Marais (où habitait alors l’aristocratie). Ça nous rappelle quelque chose. Et quand Tallemant, vieux français oblige, écrit que Louis XIII était d’un naturel « assez gay », on se dit que c’est vraiment arrivé demain.

Sous Louis XIV, le cache-cache avec la police des mœurs

Les adeptes de la vie en plein air fréquentaient assidûment les bosquets des Champs-Elysées. Et pas pour y planter des choux.

C’est au début du XVIIIe siècle qu’on voit s’esquisser, à Paris, une « géographie de l’inversion », avec ses lieux de drague et de sociabilité. Celle-ci existait depuis longtemps, mais ce qui est nouveau, c’est qu’on dispose de documents l’attestant. En 1667, Louis XIV a décidé la création à Paris (dont il se méfie depuis la Fronde) d’une lieutenance générale de police. Le lieutenant général a les pleins pouvoirs pour informer le souverain de ce qui se passe dans la capitale. D’où une armée de mouches (indics) travaillant sous ses ordres et qui forment rapidement une véritable police des mœurs dans la capitale. On sait ainsi, grâce aux innombrables rapports, que les homos de l’époque ont leurs cabarets de prédilection, comme Poirier, rue des Etuves-Saint-Honoré (aujourd’hui rue Sauval, 1er), ou le marchand de vin La Marre, rue de la Harpe (6e). Le Faubourg-Saint-Antoine a lui aussi ses « bars gays » : La Tour d’Argent, Faubourg-Saint-Antoine ; La Croix d’Or, rue de la Roquette, ou le Soleil d’Or, rue de Lappe. De nombreuses guinguettes, aux portes de la capitale, sont également fréquentées des homos. Toutefois, la drague extérieure restait encore la plus courante. Les endroits abondaient, comme sur les quais, aux beaux jours, où des groupes de jeunes gens venaient se baigner nus dans la Seine sous le regard intéressé des adultes.

Mais la plaque tournante de la drague parisienne était assurément le jardin des Tuileries. Et pour consommer, il suffisait de traverser la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), pour rejoindre les bosquets du bas des Champs-Elysées. Un siècle plus tard, c’était toujours vrai. L’allée des Veuves, bien connue des lecteurs des Mystères de Paris, bordée de potagers et de guinguettes louches, n’était pas pour les enfants de chœur. Aujourd’hui, elle s’appelle l’avenue Montaigne.


III - La Gay Pride de Cambacérès

Grâce au duc de Parme, archichancelier de l’Empire, le Code Napoléon reste muet sur le chapitre de l’homosexualité.

Depuis leur construction, cinquante ans plus tôt, par le futur Philippe Egalité, les arcades du Palais-Royal n’ont cessé d’être un rendez-vous mondain, intellectuel et sexuel. Quartier général de la prostitution, l’endroit est aussi abondamment fréquenté des chevaliers de la « manchette ». Avec, en prime, sous le Consulat et l’Empire, une attraction proposée gratuitement au bon peuple par le sieur Jean-Jacques Régis de Cambacérès, duc de Parme, archichancelier de l’Empire, altesse sérénissime et grande folle devant l’Eternel. Né en 1753 à Montpellier, fils d’un conseiller à la Cour des Comptes, Cambacérès traversera la Révolution sans perdre la tête. Fin juriste à l’intelligence aiguë, il joue, avec succès, la carte Bonaparte, qui en fait son second consul. Les mœurs du sieur Régis sont déjà connues comme le loup blanc, ce qui inspirera à Talleyrand ce mot splendide, alors qu’il voit un jour passer les trois consuls, Bonaparte, Cambacérès et l’insignifiant Lebrun : « Hic, haec, hoc » (celui-ci, celle-là, ça). Cambacérès emménage alors à l’hôtel d’Elbeuf (démoli en 1838), entre les Tuileries, où réside Bonaparte, et le Palais-Royal. A la belle saison, chaque soir ou presque, l’après-dîner est l’occasion d’un rituel immuable: Cambacérès, en grand apparat (entendez, disparaissant sous les falbalas), part se promener au Palais-Royal, suivi de ses fidèles « secrétaires », à la fonction décorative. Une sorte de Gay Pride avant la lettre et sans les watts. Les provinciaux de passage, ahuris, se poussent du col pour assister à la procession. Avec l’Empire, Cambacérès est élevé à la dignité d’archichancelier. Il déménage au 56 rue Saint-Dominique, aujourd’hui 246 boulevard Saint-Germain (7e), mais n’en continue pas moins ses processions digestives au Palais-Royal. Sous la Restauration, les caricaturistes s’en donneront à cœur joie pour railler le souvenir de celui qui faisait un peu figure de « première dame » de l’Empire. Mais les homos, reconnaissants, devraient lui élever une statue. Grâce à Cambacérès, en effet, le Code civil, dit Code Napoléon, reste muet sur le chapitre de l’homosexualité (et comme on sait, qui ne dit mot consent), ce qui valut à la France, jusqu’à Pétain, d’avoir une des législations les plus tolérantes du monde.

(Sources : France Culture, Le Nouvel Observateur...)

Jean Yves

Par Jean Yves - Publié dans : HISTOIRE DE L'HOMOSEXUALITÉ
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Lundi 2 juin 1 02 /06 /Juin 09:29

« Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination ! » Marcel Proust.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 2 juin 1 02 /06 /Juin 09:26
« Dans la création, la fertilité vient de la complémentarité. L'association des semblables est stérile. Mais la question de l'adoption me perturbe : vaut-il mieux qu'un enfant soit aimé et élevé par deux femmes ou deux hommes ou qu'il grandisse à l'orphelinat ? » Mgr Jean-Michel Di Falco, Le Parisien, 31/10/04.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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