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Mercredi 5 mars 3 05 /03 /Mars 00:00


Fiche technique :

Avec Java, André Reybaz et Lucien Senemaud. Réalisé par Jean Genet. Scénario : Jean Genet. Directeur de la photographie : Jacques Natteau.
Durée : 25 mn. Disponible en VF.



Résumé :
Dans une prison, l'amour d'un prisonnier pour un autre.

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L'avis de Jean Yves :
Enfermés dans leurs cellules, deux prisonniers communiquent à l'aide d'un trou creusé dans le mur, sous l'œil du gardien qui les observe par le judas.
Un chant d’amour est le seul film écrit et réalisé par Jean Genet, interdit en France durant 25 ans. En dehors d'une version soigneusement expurgée de ses séquences anatomiques, montrée à quelques happy few en 1954 par Henri Langlois à la Cinémathèque, personne en France, n'avait pu voir Un chant d'amour tel qu'il a été conçu. Il y a eu quelques rares projections (à New York en 1964, à Londres en 1971, tardivement à Paris) qui ont toutes été des scandales publics.


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Pour la petite histoire, il faut savoir que c'est Nico Papatakis (à l'époque, propriétaire d'un cabaret à Saint Germain des Prés) et réalisateur, en 1991, des Équilibristes, qui a produit ce brûlot génial.
Ce chef-d'œuvre en noir et blanc de moins d'une demi-heure est muet. Comme si Genet le poète y donnait la parole aux seules images. Il n'a sacrifié à aucune autocensure.


Un chant d'amour n'a pas pris une ride : la chaussette percée, et l'ongle noir que s'arrache le taulard ; la paille dans le trou de la muraille où passe la fumée de cigarette d'une cellule à l'autre ; la main tendue vers la grappe de lilas, le maton qui jouit en plaçant son révolver dans la bouche d'un prisonnier, les braguettes lourdes, les toisons, les verges qui se branlent...
Tout l'imaginaire de Genet est là, intact.
Un incunable gay à voir ou revoir.

Jean Genet: UN CHANT D'AMOUR


L’avis de Luc Lagier :
La genèse d’Un Chant d’amour remonte à l’année 1944 et à la rencontre entre Jean Genet et Nico Papatakis. À cette époque, Nico Papatakis est le propriétaire de "La Rose rouge", un célèbre cabaret de Saint-Germain des Prés. Jean Genet multiplie quant à lui les séjours en prison pour vols, falsification de papiers, désertion ou vagabondages. C’est d’ailleurs en prison que Jean Genet écrit ses premiers textes : Le Condamné à mort, Notre-Dame-des-fleurs ou Miracle de la rose. En 1944, Jean Genet et Nico Papatakis décident donc de mettre en chantier un film qu’ils qualifient eux-mêmes « d’érotique » : Un Chant d’amour, prévu tout d’abord sur une durée d’une heure, en 16 mm, muet et en noir et blanc.

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Papatakis en sera le producteur, Genet le scénariste, le réalisateur et le monteur. Le film est tourné en 1950, du mois d’avril au mois de juin. Le décor de la prison est construit au premier étage du cabaret de Papatakis alors que les extérieurs sont filmés dans la forêt de Milly, au sud de Paris. Nico Papatakis et Jean Genet décident de ne pas distribuer le film de manière officielle mais plutôt de faire circuler des copies dans des réseaux privés. C’est en 1954 que la première projection publique d’Un Chant d’amour a lieu.

Jean Genet: UN CHANT D'AMOUR


Elle est organisée à la Cinémathèque française par Henri Langlois mais la copie est tronquée de tous les plans ouvertement sexuels. En 1964, Nico Papatakis vend des copies du film à la Filmmaker’s Cooperative de New York, laquelle organise des projections qui se termineront par des descentes de police, ce qui vaudra d’ailleurs à Jonas Mekas, le programmateur de ces séances, quelques jours d’emprisonnement pour avoir voulu « salir l’Amérique ».

Jean Genet: UN CHANT D'AMOUR


En 1975, soit 25 ans après sa réalisation, Nico Papatakis décide de présenter Un Chant d’amour à la commission du Prix à la qualité du Centre national de la cinématographie. Le film obtient une récompense de 9 millions d’anciens francs. En total désaccord, Jean Genet envoie alors une lettre à Michel Guy, le ministre de la culture de l’époque, et refuse de manière catégorique une telle récompense. Jugeant son film d’après ses propres termes comme « l’esquisse d’une esquisse », il ne veut pas le voir officiellement commercialisé et menace même Papatakis de poursuites judiciaires.

AISSELLE / ARMPIT


Après Un Chant d’amour, Jean Genet développera de nombreux autres projets cinématographiques, il écrira par exemple quelques scénarios comme Le Bagne au milieu des années 50 ou Le Bleu de l’œil dans les années 70, sans qu’aucun ne voit finalement le jour. Jean Genet s’éteindra en 1986. Un chant d’amour constitue donc l’unique film de l’écrivain.
Pour plus d'informations :

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 4 mars 2 04 /03 /Mars 01:51

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Fiche technique :
Avec Rebekah Kochan, Scott Lunsford, Jim Verraros, Jillian Nusbaum, Ryan Carnes, Natalie Burge, Adrienne Pearson, Jillian Nusbaum, Christopher Michaels, Emily Brooke Hands, Billy Shepard et Maurice Grossman. Réalisation : O. Allan Brocka. Images : Keith J. Duggan. Montage : Phillip J. Bartell. Musique originale: Dominik Hauser.
Durée : 85 mn. Disponible en VO et VOST.



Résumé :

Gwen (Emily Brooke Hands) n'aime que les garçons homos, et surtout tenter de les convertir en hétéros. Caleb (Scott Lunsford) a flashé sur elle, mais elle ne l'a pas remarqué. Son colocataire, l’astucieux et gay Kyle (Jim Verraros), échafaude un plan pour que Gwen tombe dans les bras de Caleb ; pour cela il doit prétendre être gay.

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Mais Caleb est si convainquant dans son rôle d'homo que Gwen abandonne toute idée de conversion et décide que Caleb serait le compagnon parfait pour son propre colocataire gay, Marc (Ryan Carnes), l'objet des désirs de Kyle...

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L’avis de Bernard Alapetite :
Eating out est le film idéal pour une fin de week-end, de quoi vous mettre du baume au cœur pour affronter la reprise du lundi matin, alimenter vos rêves nocturnes, ne pas trop solliciter vos neurones et vous procurer un endormissement paisible.

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Nous sommes en présence de la réactualisation américaine et gay du marivaudage. Tant sur le fond que sur la forme car le scénario pourrait facilement être transposé sur une scène, à condition que les acteurs acceptent quelques prouesses sexuelles en live, qui ici restent malheureusement hors champ.

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Nous apercevons néanmoins l’anatomie complète coté face des deux héros mais malheureusement rien côté pile ! Il faut louer la sobriété du jeu des acteurs, mis à part celui de Rebekah Kochan, Tiffany, la pouffe de service qui semble échappée d’un opus de John Waters et que l’on retrouve avec Emily Brooke Hands dans Eating out 2 contrairement à leurs autres petits camarades, chose rare dans les comédies gays américaines qui s’imposent de plus en plus comme un genre à part entière.

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Il y a du Wilde, mais un Wilde très cru, dans les dialogues bien écrits et souvent drôles. La scène la plus hilarante du film relève pourtant du comique de situation, quand Gwen, par l'intermédiaire du téléphone, guide Caleb dans sa première expérience sexuelle gay.

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L’un des principaux intérêts du film est la présence dans l’un des rôles principaux de l’affolant Ryan Carnes que l’on avait déjà remarqué dans l’éphémère emploi de Justin, ami de cœur et de lit du fils Van de Kamp dans Desperate Housewives. Il est dommage que son compère brun ne soit pas tout à fait à la hauteur de sa perfection plastique.

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Eating out, en français « manger dehors », a commencé comme sorte d'une plaisanterie. À l'Institut de Californie des arts, l’élève Brocka, dans sa classe de screenwriting, devait écrire un scénario chaque semestre ; son précédent exercice, très personnel ayant connu peu de succès, il décide d’en écrire un plus léger et plus sexe. À sa grande surprise, c’est celui-ci qui lui apporte la reconnaissance.

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Quand Michael J. Shoel d'Ariztical l’approche, recherchant un scénario alliant humour et sexe, Eating out lui revient à l'esprit... Le film a été tourné avec un budget minuscule en dix jours !

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Depuis ce premier film, O. Allan Brocka a donné une fausse suite à Eating out, Eating out Sloppy Seconds, qu’il a scénarisé mais la réalisation est due à Phillip J. Bartell, par ailleurs monteur d’Eating out 2 et de Boy culture.

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Mais surtout, il a réalisé le réussi Boy culture dans lequel on retrouve en bonne copine Emily Brooke Hands. Ses deux films cumulent déjà plus d’une trentaine de prix, alors qu’Eating out 2 s’est également vu récompensé.

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Un OVNI de la comédie américaine qui ne répond heureusement pas aux codes hollywoodiens, ni aux bonnes mœurs américaines.

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Pour plus d’informations :

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Extraits

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Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 3 mars 1 03 /03 /Mars 10:12

Un représentant d'Amnesty International, Karim Khemiri, français d'origine tunisienne et le chanteur réalisateur franco-gabonais Jann Halexander s'expriment avec la journaliste Valérie Heurtel sur l'homophobie, l'homosexualité, les lois en Afrique. Emission diffusée le 24 février sur France Ô...
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Lundi 3 mars 1 03 /03 /Mars 09:30


« Même si nous avons parcouru un long chemin depuis les émeutes de Stonewall en 1969, nous avons encore beaucoup de travail à faire. Trop souvent, la question des droits LGBT est exploitée par ceux qui cherchent à nous diviser. Mais au fond, cette question est de savoir qui nous sommes en tant qu'américains. Il s'agit de savoir si cette nation va être à la hauteur de sa promesse fondatrice d'égalité en traitant tous les citoyens avec dignité et respect. »
Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Dimanche 2 mars 7 02 /03 /Mars 00:22

Visuel : (c) GayClic

Les uns se quittent, les autres se retrouvent... On dirait du Lelouch.
[ATWT appartient à PGP et CBS]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Dimanche 2 mars 7 02 /03 /Mars 00:19

Visuel : (c) GayClic

2e PARTIE
[ATWT appartient à CBS et PGP]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 1 mars 6 01 /03 /Mars 00:16

Visuel : (c) GayClic

CET EPISODE EST EN 2 PARTIES
Tout le monde s'engueule et seule Lucinda (la mère de Lily) semble au-dessus de la mêlée... Oui, je sais, ça n'avance pas, il ne se passe pas grand-chose, mais je n'y suis pour rien ! Patience : les retrouvailles approchent...
[ATWT appartient à PGP et CBS]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 1 mars 6 01 /03 /Mars 00:13

Visuel : (c) GayClic

2e partie
[ATWT appartient à PGP et CBS]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Vendredi 29 février 5 29 /02 /Fév 09:32


Fiche technique :

Avec Avec David Winter, Scott Larcher, Katharina Schutz et Hannes Thannheiser. Réalisation : Moritz Seibert. Scénario : Moritz Seibert. Directeur de la photographie : Markus Hansen. Montage : Sue Nichols. Musique : Andreas Koebner.
Durée : 102 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

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Résumé :

1996, en Allemagne, Michael, 15 ans, un ado blond, bien ancré dans son époque, walkman et jeux vidéos, est le rejeton d’une famille éclatée, mais aisée : père chef de pub à New York, terre promise pour le garçon, et mère médecin à l’hôpital local, à proximité de Stuttgart. Michael, déstabilisé par la séparation de ses parents, est un élève médiocre au bord de la petite délinquance. Un jour, au début des vacances scolaires d’été, le garçon « emprunte » la BMW de sa mère pour emmener copains et copines en virée. La voiture est bientôt prise en chasse par la police pour excès de vitesse. Elle est rattrapée à cause d’une charrette anachronique qui lui barre la route. Sur ce curieux véhicule est juché David, un garçon brun de l’âge de Michael, accoutré d’un costume bizarre constitué d’une chemise blanche et d’un pantalon noir. Il va pieds nus. Les regards des deux adolescents se croisent. C’est le coup de foudre.

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David fait partie d’une secte chrétienne : les jacobites, qui comme les amishs, refusent toute modernité, électricité, machines... La communauté de David est une branche de la secte qui, venant du Canada, tente de s’implanter dans cette région d’Allemagne. Le garçon subit une discipline très stricte, tout contact avec des personnes n’appartenant pas aux jacobites lui est interdit, comme toute visite à la ville proche ; ainsi il ignore tout du monde moderne.

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Depuis l’apparition fortuite de ce curieux adolescent, Michael n’a plus qu’une idée en tête : le revoir… par curiosité, par désir ? Michael épie donc la communauté et découvre vite que David, en cachette des siens, a pour habitude d’aller nager dans le lac, près des fermes de la secte. C’est sa seule joie dans son austère vie. Michael parvient à apprivoiser le farouche David. Une tendre amitié naît entre les deux garçons, qui se transforme bientôt en amour exclusif.

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Michael devient le mentor de son ami, de moins en moins jacobite, lui faisant découvrir le pays des merveilles qu’est le monde extérieur David. Michael achète à son ami (avec la carte de crédit de sa mère !) une paire de Sneakers. David est éberlué de ce cadeau...  La mère de Michael doit partir une semaine pour des raisons professionnelles. La maison appartient donc au garçon qui, aussitôt, invite son ami à venir chez lui. David quitte son groupe, peut-être sans idée de retour possible...

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L’avis de
Bernard Alapetite :
Rarement une passion amoureuse entre deux garçons aura été aussi bien décrite. Elle n’est pas sans rappeler celle qui unissait les deux adolescents dans Une Histoire simple de Jacques Duron. Dans David au pays des merveilles, il est question d’amour, pas de sexe. Si les corps peu habillés de Michael et David sont souvent en contact, ce sont pour des chahuts, des baignades ou pour le tendre abandon d’une tête sur une épaule. Les gestes d’amour se limiteront à un baiser sur la commissure d’une lèvre et à un doigt caressant une joue. Mais il passe plus d’amour dans ces gestes que dans bien des copulations. L’attirance physique des deux garçons l’un pour l’autre est palpable. Le sexe n’est pourtant pas nié par la réalisation. On assiste à la découverte par David, troublé, du corps nu de son ami, lui qui n’avait jamais vu que la nudité de son propre corps, et à celle de la masturbation et du corps des filles, devant lequel il a une curieuse réaction.

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Cette histoire est aussi celle de la confrontation de deux mondes, celui de l’aujourd’hui de Michael que tout oppose à l’hier rêvé de David. Le suspense du film réside dans le fait de savoir si David choisira l’Allemagne d’aujourd’hui et son ami Michael, en sachant que tout retour dans sa communauté lui sera alors interdit, ou s’il ira retrouver sa famille au sein de cette prison hors du temps que sont les jacobites qui ont décidé de s’en retourner au Canada, n’ayant pu s’adapter à ce coin d’Allemagne, trop proche du « monde ».

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Ce film a la grâce. Car chacun de ses défauts, et ils sont nombreux, ne font paradoxalement qu’augmenter son charme. Les maladresses sont à l’unisson de celles des deux garçons que l’on voit inventer des gestes d’amour – en rupture de modèle – sur leurs corps, souvent peu vêtus mais jamais exhibés.

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Les invraisemblances scénaristiques comme cette communauté autarcique vivant près de ce lac des premiers âges à quelques coups de pédale du centre de la grande ville ou comme l’univers familial stéréotypé de Michael ne font que renforcer le miraculeux récit, n’isolant que mieux l’histoire d’amour des deux garçons sur fond de conventions sur laquelle elle ne fait que prendre plus de relief...

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Curieusement Moritz Seibert, dont David au pays des merveilles est le seul long métrage à ce jour, est à l’aise pour camper la communauté jacobite, qui rappelle beaucoup celle des amishs de Witness. En quelques scènes, il nous fait découvrir ces naufragés du temps, alors qu’il peine à peindre la banalité bourgeoise de l’Allemagne d’aujourd’hui. Si la réalisation ne brille pas par son invention, elle est remarquablement soutenue par une interprétation sans faille, jusqu’à la moindre silhouette. Les deux adolescents sont remarquables.
Un film rare qui réussit à peindre l’amour entre deux garçons à l’âge de tous les possibles.
Une VHS en VO. existe en Allemagne.

Pour plus d’informations :
***

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 28 février 4 28 /02 /Fév 12:27
Blogué par nos amis de GayClic.com :


Les ONG Human Rights Watch (HRW) et l'Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) lancent une pétition internationale pour la suppression de l'article 489 du code pénal marocain et demandent la libération des six personnes condamnées à la prison en raison de cette loi.

Il faut savoir que l'article 489 condamne de six mois à trois ans de prison et à une amende de 200 à 1.000 dirhams (18 à 90 euros) toute personne convaincue d'avoir commis un acte d'homosexualité.

En décembre, la justice marocaine avait condamné à des peines allant de quatre à dix mois de prison six prévenus poursuivis pour homosexualité à la suite d'une fête privée en novembre à Ksar El Kébir (nord) qualifiée par la presse de "mariage gay".

Si vous souhaitez signer cette pétition : www.hrw.org.
Par GayClic - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Jeudi 28 février 4 28 /02 /Fév 10:02

(4.14)



L’année où mon père naquit (deux jours avant Charlton Heston), le cinéma était encore muet. Cette année-là (qui n’est pas l’année 1962), en France, Alexandre Millerand tente d’instaurer un régime présidentiel (il a échoué). En Angleterre, le prince Albert, duc d’York (futur George VI) est encore en lune de miel avec son épouse, la future Reine Mère. En URSS, Lénine n’a plus que trois mois à vivre. À Istanbul, Abdülmecid II, dernier Calife de l’islam, contemple mélancoliquement le Bosphore depuis le palais de Dolmabaçe. Aux États-Unis, les gangsters s’enrichissent grâce à la lucrative économie souterraine née de la Prohibition. En Ethiopie, le ras Tafari Makonnen, dont le titre et le nom donneront naissance à un style de coiffure très populaire à la Jamaïque, n’est encore que l’héritier de l’impératrice Zaoditou. De même, au Japon, Hirohito ne règne pas encore. La Société des Nations tente de faire de la cacophonie internationale un concert harmonieux (elle n’y parviendra jamais). Dans l’Allemagne vaincue, Hitler est envoyé en prison où il va rédiger Mein Kampf. Le révolutionnaire Mexicain Pancho Villa est assassiné. Et Walt Disney n’a pas encore créé Mickey Mouse.


C’est dire si mon père n’est pas né de la dernière pluie. Curieusement, l’expression s’applique à quelqu’un que l’on dit bien informé de quelque chose. Ici, je fais volontairement un jeu de mots par antiphrase car il me semble que c’est tout le contraire.


Je ne me souviens plus si j’ai déjà dit dans ces colonnes que je n’ai jamais fait de « coming-out ». La raison est fort simple : je ne me vois pas aborder un sujet aussi sensible en étant célibataire. Cela reviendrait à accréditer la thèse selon laquelle un homosexuel est un être instable, pas sérieux, etc. Personne ne demande à un jeune homme célibataire qui est attiré par les femmes de clamer un jour à la table dominicale qu’il est hétéro. Et pourtant, s’il le faisait, combien de parents penseraient alors : « Ouf, mon fils est normal. Simplement il n’a pas encore rencontré la femme de sa vie » ? Posez-vous la question, ou mieux, posez-la aux parents qui ont des enfants dont le célibat se prolonge… À l’inverse, lorsqu’un homo sans compagnon révèle son « orientation sexuelle », la réaction n’est pas la même. Il est déjà difficile de passer pour un anormal (au sens où, est considéré comme normal celui qui adopte le comportement de la majorité), sans qu’il faille rajouter une louche aux idées reçues.


Je suis donc parti du principe que je n’avais rien à dire, et que l’évidence sauterait aux yeux de chacun. Un homme beau et intelligent qui ne présente jamais de charmante (ni de laide) demoiselle à ses parents ne peut que faire partie de ces êtres à part que leur sens esthétique conduit à aimer leurs semblables (j’adore quand je fais des phrases joliment tournées). Il y a quelques années, j’ai eu avec ma mère une conversation à mots couverts du voile de la pudeur sur ce sujet délicat. Elle en ressortie persuadée que je suis bisexuel. Conviction que partagent notre voyante qui me voit un jour marié et père de trois enfants, et Daniel qui pense que je suis un hétéro refoulé. Le fait est que j’ai commencé ma carrière sentimentale de façon très classique. Mes petites copines de l’école primaire, Nathalie (de 6 à 9 ans) et Odile (de 9 à 11 ans), peuvent en témoigner. Nathalie a même raconté à son mari que j’avais été son amour d’enfance. Alors, n’importe qui peut se dire que si le train a déraillé quelque part, il suffit d’un peu de travail pour le remettre sur la bonne voie. Mais revenons-en au sujet.


S’agissant de la perception de mon père, un homme un peu distrait et souvent « dans la lune », qui s’est créé un univers familier et routinier bien à lui, je m’en suis ouvert un jour à mon frère. Curieusement, le père de la sublime Eva me confia alors que notre distingué géniteur « n’était pas né de la dernière pluie » et que, sous la trompeuse apparence d’homme distrait et inattentif, il était parfaitement au courant de ma situation. Dont acte. Jusqu’à cette conversation que nous eûmes il y a deux semaines lors de mon séjour dans la maison familiale. Comme il s’inquiétait (ce qui lui arrive assez souvent) de savoir si j’étais heureux, je lui fis une réponse de normand des plus évasives, mais qui laissait néanmoins transparaître le poids que représente la solitude. Il me dit alors :
— Il faudrait que tu trouves une femme.


Pour être tout à fait précis, ce n’est pas la première fois qu’il me sort cette platitude, mais je crois que c’est la première fois depuis que mon frère avait levé mes doutes sur son entendement. Autrefois, je lui répondais :
— De ménage.

Cette fois-ci, je suis resté interloqué mais, sans rien laisser paraître, j’ai haussé les épaules sans rien dire. Mon père a continué :
— Regarde, moi, par exemple…


Allusion au fait que je ne suis pas un cas désespéré puisque lui-même s’est marié à l’aube de ses 45 ans. C’est oublier que le mariage de mes parents n’a rien de romantique, et que tous deux ont fait ce qu’il convient d’appeler « une fin ». Certes, ils ne sont pas les seuls dans ce cas de figure, et l’on trouve d’autres exemples dans la famille ; mais ils représentent exactement le contraire de mon idéal conjugal. Par conséquent, que mon père prenne sa propre histoire en exemple pour me remonter le moral témoigne d’une méconnaissance totale de ma sensibilité et de ma personnalité. Je ne peux pas dire que cet échange quelque peu surréaliste m’ait fait retourner dans un placard qu’au fond je n’ai jamais quitté. Mais il m’a rappelé que, si les secrets et les non-dits sont source de confusion et d’incompréhension, il n’est pas non plus aisé d’aborder certains sujets avec un octogénaire qui n’est pas forcément prêt à entendre certaines vérités. Je croyais pourtant que le fait que mon cousin Canadien (neveu et filleul de mon père) ait enfin levé le voile sur sa vie privée (mais lui vit une relation de couple stable) m’aiderait subséquemment à franchir le pas, le moment venu. Je constate qu’il n’en est rien. D’autres que moi auraient répondu du tac au tac :
— Papa, arrête ton char, ne me dis pas que tu ignores encore que je suis homo.



Je n’ai pas eu ce courage. Je ne l’aurais peut-être jamais, en tout cas, pas tant qu’il n’y aura personne à mes côtés. D’autres pourront toujours m’opposer que j’aurais pu le faire à 18 ans. Mais c’était impossible. Non seulement lorsque j’avais 18 ans la chose n’était pas évidente (car j’étais « amoureux » de Sylvie depuis deux ans même si je ressentais un trouble certain pour mes petits camarades de même sexe, en particulier dans les vestiaires avant et après les cours d’EPS), mais en plus la société (et ma mère, avec une vision janséniste en blanc et noir du bien et du mal et de la notion du péché) n’était pas aussi évoluée qu’elle l’est actuellement. Et quand bien même des progrès ont été accomplis, il est toujours difficile pour des adolescents de se regarder tels qu’ils sont ou croient être, et d’affronter le regard de leur proche famille. Tout le monde n’a pas une maman comme Diane Keaton dans la comédie Esprit de famille (à un moment elle déclare qu’elle aurait aimé que tous ses enfants soient gays, mais un seul garçon lui a fait ce plaisir).


Maintenant, peut-être que Daniel a raison, peut-être que la voyante a raison, je n’en sais rien. Peut-être que tout le monde a tort. Peut-être que je fais partie de ces gens qui resteront seuls jusqu’à la fin de leurs jours. J’ignore où me conduit mon cheminement tourmenté. Je sais seulement que n’ai pas envie de suivre l’exemple de mes prédécesseurs et de faire une fin, je n’ai pas envie de décider d’être avec quelqu’un simplement parce qu’un jour je me dirais que c’est ma dernière chance d’être en couple. Et par dessus tout, je ne veux pas que, de son côté, cette hypothétique personne pense la même chose ! Même si, curieusement, cela produit des unions durables… J’ai juste envie d’être amoureux et d’être aimé de la personne aimée. Je veux sentir mon cœur battre contre son cœur, et que nous prenions plaisir à nous endormir et à nous réveiller dans les bras l’un de l’autre. C’est tout.


Lire le précédent épisode, cliquez ici.

 

Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mercredi 27 février 3 27 /02 /Fév 04:23
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 26 février 2 26 /02 /Fév 14:16
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Lundi 25 février 1 25 /02 /Fév 00:00
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Fiche technique :

Avec Hampus Björ
ck, Nicolai Cleve Broch, Ewa Fröling, Helge Jordal, Rebecka Hemse, Lena Olander et Emil Lindroth. Réalisé par Svend Wam. Scénario de Hansi Mandoki, d’après le roman de Per Knutsen.
Durée : 88 mn. Disponible en VOST.



Résumé :
Sebastian est l'un de ces films rares qui décrivent l'homosexualité non pas comme une malédiction mais comme un bonheur ! Sebastian a 17 ans et découvre qu'il aime les garçons et plus particulièrement son copain Rulf. Un soir, quand ses parents sont absents, il invite Rulf chez lui...

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Ce film bannit l'extraordinaire et c'est justement pour cela qu'il est extraordinaire. À l'opposé des archétypes de l'adolescent gay, introverti et mal dans sa peau, Sebastian est beau, sportif, lumineux...

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«  Plus de la moitié des collégiens et lycéens de Norvège ont déjà pu assister à la projection de ce film. Il est des pays où l'éducation sexuelle et l'apprentissage de la tolérance sont réellement pris au sérieux ! » Ex-Aequo

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L'avis de Francis Lamberg (La lucarne) :

Quelque part dans une banlieue proche d'Oslo, Sebastian, 17 ans, pense découvrir que peut-être bien qu'il aime les garçons et en particulier son meilleur ami, le beau et souriant Rulf. Ce questionnement et cette situation ne traumatisent pas Sebastian outre mesure.

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Tout au plus, éprouve-t-il quelques difficultés à traduire vers l'extérieur (Rulf l'objet de son affection, ses amis et ses parents) son ressenti intérieur.

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Ce film, qui dédramatise et banalise l'homosexualité, a été diffusé dans les écoles norvégiennes dans le cadre du cours d'éducation sexuelle.

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Un beau grain d'image, de beaux brins d'acteurs, cette petite mièvrerie d'exotisme scandinave provoque rapidement l'intérêt, tant les protagonistes suscitent l'attachement.

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Ce film de 1995, avec son air eighties qui fait déjà tellement vieillot et son scénario prévisible, pallie par les sincérités de la mise en scène et de l'interprétation, les facilités et les insuffisances de l'intrigue.

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Le pathos inutile est très naturellement évacué, et l'homosexualité apparaît comme une éventualité, qui comme une autre, peut survenir à l'adolescence. Simplement !

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Et le spectateur de se dire que le questionnement intérieur, en voix off, de Sebastian pour convenu qu'il paraisse, n'en sonne pas moins comme du vécu.

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Extraits : « Maman regrette ce petit garçon qu'elle pouvait comprendre si facilement. », « Je devrais être gay simplement parce que j'ai embrassé mon meilleur ami ? »

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Pour plus d’informations :

Par Francis Lamberg (La Lucarne) - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Dimanche 24 février 7 24 /02 /Fév 00:51

Visuel : (c) GayClic

CET ÉPISODE EST EN DEUX PARTIES
Alors que Luke déprime à l'hôpital, Noah déprime hors de l'hôpital... C'est malin.
[ATWT appartient à PGP et CBS]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Dimanche 24 février 7 24 /02 /Fév 00:48

Visuel : (c) GayClic

Luke est à l'hôpital, Noah en plein désarroi, et le colonel court toujours...
[ATWT appartient à CBS et PGP]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 23 février 6 23 /02 /Fév 00:45

Visuel : (c) GayClic

Luke est à l'hôpital, Noah en plein désarroi, et le colonel court toujours...
[ATWT appartient à CBS et PGP]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 23 février 6 23 /02 /Fév 00:42

Visuel : (c) GayClic
(8/10/2007)
Holden et Lily arriveront-ils à temps pour empêcher le colonel de commettre l'irréparable ?
[ATWT appartient à PGP et CBS]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Vendredi 22 février 5 22 /02 /Fév 14:27

Selon Shlomo Benizri, un député israélien religieux orthodoxe, les responsables de la vague de tremblements de terre qui ont secoué le pays ces derniers mois sont les homosexuels. « Dieu a dit qu'il agiterait le monde pour vous réveiller si vous agitez vos parties génitales là où vous n'êtes pas sensés le faire », a-t-il expliqué.

Par Zanzi - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Vendredi 22 février 5 22 /02 /Fév 01:59

 

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Les humeurs apériodiques de Bernard Alapetite



Remarque préalable : toutes les images de cette chronique sont cliquables pour être agrandies.


 

young_gedney_smallGale William Gedney (1932-1989), Bill Gedney (comme l'appelaient ses amis) est un artiste remarquable qui n'a pourtant jamais obtenu une large reconnaissance de son vivant. Au cours des dernières années, son travail a acquis une certaine notoriété. Cette recrudescence d'intérêt pour Gedney a coïncidé avec l’importante exposition qui lui fut consacrée au Musée d’Art Moderne de San-Francisco en 2000, ainsi qu’avec la publication d'un livre de ses photographies, “What Was True : The Photographs and Notebooks of William Gedney”, édité par Margaret Sartor, et la mise en ligne de ses archives qui ont été déposées en 1999 à la Duke University's Special Collections Library. Il reste néanmoins complètement ignoré en France. La plupart de son travail n'était connu de son vivant que de ses proches et amis, et de certains de ses collègues photographes. Grâce au phénoménal site de l'université Duke, un grand nombre de photographies et d'écrits de William Gedney sont disponibles à tous sur le web.

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William Gedney n’a travaillé qu’en noir et blanc et est toujours resté fidèle au format 24 x 36. On peut ranger son travail dans le genre photographique du réalisme social. S’il s’est toujours intéressé aux humbles, il n’y a jamais de misérabilisme dans ses clichés. S’il est incontestablement gay, il est un des meilleurs mémorialistes du combat pour l’identité gay, jamais le sexuel dans ses photos a la primauté sur l’humain. Jamais non plus émerge directement dans son travail sa propre sexualité ou sa vie privée.

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Gedney est né en 1932 à Albany, dans l’état de New York. De 1951 à 1955, il fréquente l'Université de Pratt à Brooklyn où il a lui-même été professeur jusqu’à sa mort, tout en demandant régulièrement la suspension de son enseignement pour réaliser ses travaux personnels. Avant d'enseigner, il a travaillé brièvement pour Condé Nast Publications, puis Time, Inc. Il quitte à chaque fois son emploi lorsqu’il a économisé suffisamment d'argent pour se consacrer à son travail personnel.

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À partir de 1957, il entame une série de photographies du pont de Brooklyn. Il en commence aussi une autre intitulée The Farm, sur ses grands-parents et leur exploitation laitière de Norton Hill dans l’état de New York.

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En 1964, il voyage à l'est du Kentucky à Blue Diamond Mining Camp à Leatherwood, où il rencontre la famille Boyd Couch. Il reste avec la famille et il les photographie durant deux semaines. Puis il rencontre Willie Cornett, un mineur qui a été récemment renvoyé de son travail. Ils passent onze jours à vivre avec la famille Cornett pour les photographier. Il se noue un lien profond entre le photographe et Willie, Vivian et leurs douze enfants. Ils resteront en contact par le biais de la correspondance au cours des années suivantes. Gedney retournera de nouveau les photographier en 1972. Cette série s’inscrit dans la lignée de celles des photographes sociaux de la grande dépression qui parcouraient le pays pour en ramener les images de la détresse de la population américaine à l’administration Roosevelt.

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L'austère mais discrètement sensuel Gedney, dans ses photographies du Kentucky, traque le geste intime, saisit dans la vie quotidienne d’une famille pauvre l'élégance involontaire des gestes dans le labeur quotidien. Il est fasciné par la beauté fruste des jeunes hommes occupés perpétuellement à remettre en état de vieilles guimbardes. On sent que le photographe est amoureux aussi bien de ces hommes que de leurs mécaniques.

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En 1966, Gedney reçoit le Guggenheim Fellowship. Il lui est décerné grâce à une recommandation de Walker Evans. Ce prix lui permet de travailler sur une série de photographies de scènes de nuit des rues de San Francisco, images éclairées uniquement par l’éclairage urbain. Gedney choisit de photographier les maisons traditionnelles de la ville, dans des rues où l’humain est absent, seulement représenté par son automobile. Ces scènes sont étrangement animée par des ombres et de la publicité...

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Parallèlement à ce travail, il photographie un petit groupe de jeunes hippies, hommes et femmes vivant en communauté dans des appartements vétustes qu’ils squattent. Il est le premier à fixer sur la pellicule ce mode de vie avant la ruée médiatique. Dans un de ses cahiers, il spécule au sujet des motivations de ceux qui participent à ce mouvement de contre-culture, sur les raisons de leur style de vie, de leur nonchalance et du rejet des valeurs traditionnelles. Vingt-deux de ses photographies de hippies de San Francisco ont été inclues dans son exposition au Musée d'Art Moderne de New York (décembre 1968 à mars 1969). Plus tard en 1969, Gedney a réalisé une maquette pour une éventuelle publication d’un livre de ses photographies de San Francisco, l'intitulant Un moment de la jeunesse. Dans ses cahiers, il  écrit longuement au sujet de ses méthodes pour choisir et ordonnancer les images de cette maquette. Mais le livre ne sera jamais édité.

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La grande qualité de Gedney est de s’immerger littéralement dans l’environnement des sujets qu’il couvre. Il semble entrer presque immédiatement en communion avec eux. Tout en se positionnant à la lisière du groupe qu’il photographie. Il agit en ethnologue intègre, ne se plaçant jamais au centre de son œuvre, laissant respectueusement toute sa place au sujet. Il enregistre la vie des autres avec beaucoup d’humanité et une clarté remarquable.

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En 1968, Gedney a sa première et seule exposition particulière de son vivant. Elle est organisée par John Szarkowski, au Musée d'Art Moderne de New York. Elle met en vedette les série sur le Kentucky et San Francisco.
L’année suivante, il est choisi pour documenter le travail de l'Administration de la sécurité sociale du Kansas, où il fait également des photographies des patients de la Norton State Hospital.

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Son œuvre postérieure est essentiellement axée autour de ses deux longs voyages en Inde à dix ans d'intervalle (financés par le programme Fulbright et national Endowment for the Arts bourses) qui s'est traduite par une série d'images lyriques sur les habitants pauvres des vieux quartiers des villes indiennes. Le premier, qui sera le plus fructueux, dure 14 mois. Il arrive à Delhi puis se rend à Bénarès, où il réalise l’essentiel de ses photos. Pour son deuxième voyage, il consacre quatre mois à photographier Calcutta.

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Assez surprenant par rapport au reste de son œuvre, le photographe, pour lequel la musique a toujours beaucoup compté, a réalisé une grande série sur les compositeurs américains. On y reconnait Henry Weinberg, Gian Carlo Menotti, Leonard Bernstein... 
gedney_pageTrès attaché à son quartier de Brooklyn, Gedney a pris aussi de nombreuses photos de Myrtle Avenue et de ses habitants, la rue où il habitait à Brooklyn jusqu’en 1974, date à laquelle il a emménagé dans un appartement au sous-sol d'une maison de grès que possédaient ses meilleurs amis de l'école d'art, Arnold et Anita Lobel. New York était l'un des sujets préférés de Gedney. Certains de ses clichés évoquent quelque chose de la solitude que l’on voit dans les toiles de Edward Hopper, une influence que reconnaissait le photographe sur ses images urbaines. En 1969, il a commencé une série de photographies à partir de la fenêtre donnant sur la rue de son appartement du 467 Myrtle Avenue (Paul Auster, lui-même habitant de Brooklyn, s'est il souvenu de cette idée de Gedney lorsqu'il a écrit Brooklyn Boogie ?). Dans ses carnets, comme on le voit ci-contre, Gedney consignait bien d’autres choses que des précisions techniques sur les photographies qu’il avait prises, c’est surtout un véritable journal littéraire avec de fréquentes références à des peintres et à des écrivains.

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C’est dès le début des années 50, qu’il commence à écrire des pensées et des observations sur les pages de petits carnets de poche. Plus tard, cette habitude a évolué vers un processus plus formel de décrire, transcrire, et souvent recopier ses anciens carnets de poche pour en faire de plus grands volumes qui sont à eux seuls de véritables livres d’art agrémentés souvent de dessins. Cette pratique est directement liée à son travail à La Pratt où il enseignait l’art du livre et de la reliure.

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Contrairement à ce que pourrait laisser penser ses sujets de prédilection en photographie, Gedney n’avait rien d’un homme fruste et inculte. Il fréquentait les musiciens et était assidu aux expositions de peinture.
Il se rend pour la première fois en Europe en 1974, traversant l’Irlande et l’Angleterre. Il fait aussi deux séjours à Paris durant les étés de 1978 et de 1982. Immédiatement, il perçoit la spécifité du lieu. Il y prend des photos très proches de celles que réalisaient à la même époque Willy Ronis ou Doisneau.

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Au cours des dix dernières années de sa vie, Gedney a relativement peu photographié, sinon la communauté gay new-yorkaise et en particulier la parade annuelle des gays, en juin, qui commémore les émeutes de Stonewall de 1969. Alors que ces images sont les plus festives de son œuvre, celles aussi où les sentiments s’affichent le plus, souvent par le jeu des regards que Gedney sait parfaitement capter, on ne peut regarder ce beau témoignage sur l’histoire des gays sans malaise, un peu comme on regarde les photos d’un shetel polonais de 1930...

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Gedney apprend qu’il est atteint du sida en 1987 et en est décédé le 23 juin 1989 à Staten Island, New York. Il a confié la garde de son travail à ses amis, le photographe Lee Friedlander et son épouse, Maria. Grâce à la méticulosité de l’artiste, il notait tout sur des carnets, l’objet de ses travaux, la date des prises de vue, le numéro de pellicule, la vitesse de l’obturateur et des réglages qu’il a utilisé, on peut suivre aujourd’hui pas à pas sa démarche artistique.

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Par Bernard Alapetite - Publié dans : MERCI BERNARD
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