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, Henry Victoire, Didier Roth-Bettoni
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Gérard Coudougnan (Livres), Voisin Blogueur,
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Jann Halexander, Tom Peeping
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Sir Francisco, Laurent Fialaix
et Hugo Rozenberg.

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Un grand merci à Francis Moury,
Olivier Nicklaus et à
Yann Gonzalez.
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Mercredi 26 mars 3 26 /03 /Mars 11:07
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mercredi 26 mars 3 26 /03 /Mars 09:31
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Fiche technique :
Avec Jean-Marc Barr, Flavio Albanese, Roberto Citran, Thomas Kretschmann et Massimo Dapporto. Réalisation : Massimo Spano. Scénario : Claudio Lizza & Massimo Spano. Directeur de la photographie : Bruno Cascio. Compositeur : Pino Donaggio.
Durée : 106 mn. Disponible en VO et VF.

Extrait du film,
cliquez ici.

Résumé :
Saro débute son service militaire à 20 ans dans les troupes aéroportées. Naïf et insouciant, il s’amuse de tout, surtout avec son ami le sergent Gianni, que l’on devine attiré par lui. Mais un soir, leur soirée tourne au cauchemar. Alors que Gianni l’emmène découvrir l’envers du décor, là où il arrondit ses fin de mois : un quartier sordide où il fait le tapin. Choqué, Saro s’enfuit et monte dans la voiture d’un inconnu, pensant qu’il le ramènerait chez lui. Seulement, l’individu avait évidemment autre chose en tête, et il n’était pas seul. Ils vont violer le jeune soldat après l’avoir durement frappé. Le complice et violeur à l’arrière n’est autre que l’officier supérieur de Saro : son capitaine, Roatta.
Saro engage une bataille juridique que Roatta, fort de son grade, considère comme gagnée d’avance. Et les belles institutions militaires le défendent en effet sans états d’âme…

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L'avis de Kriss :
Avec l’image de Yossi & Jagger en tête, je m’apprêtais à voir une nouvelle belle histoire d’amour entre deux soldats, certes dramatique, mais pas aussi sordide que ce que le réalisateur nous propose ici.
Aborder la prostitution et le viol est toujours un sujet complexe ; Roatta et son complice sont présentés ici comme des monstres (l’un sadique envers son régiment, et violent avec sa future femme ; l’autre alcoolique, violent avec sa famille, escroc et magouilleur) comme si l’acte de viol n’était pas suffisant en lui-même et qu’il fallait surenchérir. L’acte en lui-même ne devient alors qu’un parmi d’autres et perd de sa portée dans l’intrigue du film.
Cependant, au delà l’acte, il s’agit ici de nous montrer les effets pervers de "La Grande Muette", on préfère croire en l’innocence du capitaine que les propos de Saro, de crainte de porter atteinte à l’image militaire. Les pressions subies par Gianni pour ne pas corroborer les faits relatés par son ami illustrent bien la volonté de l’armée de garder en son sein tout secret qui pourrait salir sa réputation.
Bien sûr, nous sommes dans un film, certes dramatique, donc tout se terminera bien, la justice sera faite, d’une manière ou d’une autre. Mais dans la réalité, combien d’histoires de ce genre n’ont pas quitté les murs des casernes ? Ce film n’est pas un grand film, mais il nous rappelle que nous devons avoir une vigilance de tous les instants…

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L'avis de Christel Taillibert :
Avec Mon capitaine, un homme d'honneur, le cinéma italien apporte lui aussi sa contribution à la vague de films consacrés à l'homosexualité qui déferlent sur nos écrans avec plus ou moins de bonheur. Cette tentative n'est malheureusement pas des plus heureuses et ne contribue certainement pas à lutter contre les préjugés qui circulent encore en la matière. C'est en effet un tableau particulièrement sordide et malsain que nous trace Massimo Spano dans ce film. L'histoire est celle de Saro, un jeune homme qui, pour effectuer son service militaire, a choisi d'incorporer une unité d'élite : le Bataillon des troupes aéroportées. Celui-ci se lie d'amitié avec son sergent, Gianni, lequel ne cache pas son attirance pour les hommes en général, et pour le jeune garçon en particulier. Le drame survient lorsque Saro se fait violer par le Capitaine de son régiment, Roatta (Jean-Marc Barr), qui terrorise le régiment tout entier de ses brimades sadiques. Saro décide alors de braver la loi du silence que semble lui imposer le statut intouchable de son tortionnaire, ce qui sera pour lui une véritable traversée du désert.

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Cette intrigue qui aurait pu donner lieu à une analyse des conflits qui opposent l'individu au respect de la hiérarchie est malheureusement traitée par Massimo Spano de façon proprement imbuvable. C'est tout d'abord d'une complaisance un peu trop insistante pour les images de filles à moitié nues, de travestis et transexuels, jusqu'aux scènes de sexe filmées avec une lourdeur inégalée. C'est ensuite une série de portraits stéréotypés totalement irrecevables : pas de confusion des rôles possible dans ce film, la frontière qui sépare les bons des méchants est marquée au feutre rouge... Entre le Capitaine Roatta, pervers cynique qui profite de son pouvoir pour abuser des jeunes appelés et son acolyte qui frappe sa femme et ruine l'entreprise familiale pour mieux laisser cours à ses pulsions homosexuelles et pédophiles, difficile de croire en ces réincarnations de Satan sur terre...
Les tentatives de justification de la pratique homosexuelle dans l'armée en rapport avec l'héritage de la tradition spartiate fait proprement pitié et contribue encore à éloigner ce film de la réalité de l'homosexualité. Somme toute, et pour faire dans l'euphémisme, ces personnages tracés à gros coups de crayon n'ont plus grand chose d'humain qui puisse susciter l'intérêt du spectateur pour leur histoire. La caricature caractérise ce film jusqu'à la scène finale où le Capitaine Roatta se suicide en plein tribunal, alors que la justice s'apprête à le condamner...
Pour plus d'informations :
Par kriss & Christel Taillibert - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 26 mars 3 26 /03 /Mars 09:06
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Lundi 24 mars 1 24 /03 /Mars 01:00
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Fiche technique :

Avec Gonzalo Heredia, Diego Trerotola, Gregory Dayton, Moro Anghileri, Rafael Ferro, Dario Tripicchio, Susana Varela, Roman Chaploski et Jana Bokova. Réalisé par Edgardo Cozarinsky. Scénario : Edgardo Cozarinsky. Directeur de la photographie : Javier Miguelez. Compositeur : Carlos Franzetti.
Durée : 80 mn. Disponible en VO et VOST.


Résumé :
Buenos Aires, la nuit.
Victor, à peine sorti de l’adolescence, déambule dans les rues de son quartier.
Protégé par un inspecteur de police, il partage son temps entre le racolage, la drague dans les saunas de luxe et les soirées privées. Sa soif de découvertes et d'expériences le conduit à côtoyer la lisière des deux mondes.


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L’avis du
Dr Orloff :
Cette note sera plus courte qu’à l’accoutumée car je vous confesse humblement que je n’ai strictement rien à dire de ce film. Rares sont les films dont je me souvienne si peu après 24 heures (même pas !) de digestion. Et comme je ne connais aucun des autres films de l’argentin Cozarinsky, je ne peux même pas me raccrocher aux filets de sécurité que les critiques emploient dans ces moments-là (thèmes récurrents, parenté avec les œuvres précédentes…)


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Buenos-Aires, en ce début de 21e siècle. Un jeune homme erre dans la nuit, vend de la drogue pour subsister et parfois même son corps. La caméra de Cozarinsky suit ses traces à travers ce monde interlope et nocturne et dresse un tableau assez réaliste des bas-fonds et de la pauvreté de cette grande métropole. À la mi-parcours, le réalisme cède un peu ses droits à la fable : notre prostitué est témoin d’une tentative de meurtre et voit resurgir des êtres de son passé. Des scènes semblent se répéter (ô Borges !) et former des boucles…


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La seule idée qui me soit venue en découvrant ce film, c’est qu’à l’instar du très médiocre Dancing, Ronde de nuit et son tournage en DV ne fait mine d’emprunter le chemin du fantastique que pour masquer sa vraie nature : un naturalisme sordide et étriqué.

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Mille fois, nous les avons vu ces étreintes entre hommes dans des décors glauques ! Mille fois cet éternel ballet des prostitué(e)s minables, des enfants des rues et des trafics de drogue dans des chiottes publiques. Cozarinsky reste à la surface des choses, se montre incapable de donner un peu de chair à ces silhouettes ectoplasmiques auxquelles le spectateur aura bien du mal à s’attacher. C’est du naturalisme creux, sans la moindre idée de mise en scène ni vision, qui pense pouvoir porter un regard sur le monde en se contentant de laisser tourner la caméra.


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Sur la fin, le côté un brin fantasmagorique produit deux ou trois jolis plans éthérés mais qui ne suffiront pas à nous secouer de la torpeur qui nous tombe dessus dès les premières minutes.
Aucun intérêt !

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L'avis de
Patrick Antoine :
Ce n'est pas un film, ce n'est pas un documentaire, ce n'est rien. Ça commence la nuit, ça s'achève au petit matin. Entre les deux, les tribulations d'un jeune homme dans Buenos Aires, mi-dealer mi-prostitué, ses errances sur le trottoir, au sauna, dans une soirée privée, ses rencontres nocturnes, tout et rien, même un cours de taï-chi-chuan dans la rue. Quand le générique de fin apparaît on ne sait pas si on est surpris que ce soit la fin ou si on est soulagé que ce soit enfin fini.

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L’avis de Niklas :
À Buenos Aires, la virée nocturne de Victor jeune prostitué qui vend aussi de la drogue et qui se sent un petit peu suivi...


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After Hours à Buenos Aires par Edgardo Cozarinsky.
Ok, j'avoue, quand j'ai vu la bande annonce lundi dernier, j'ai eu un léger revival Happy Togetheresque. « Quoi un film de pd, qui se passe à Buenos Aires ? La nuit en plus ? Que j'ai même pas besoin de payer une place MK2 puisque c'est diffusé chez UGC ? et dont le héros a tout pour plaire à mes petits yeux de cinéphage maladif pour cause de chômage passager ? Mais il faut aller voir ça, et surtout y aller tout seul, en juif, ne le partager avec personne ! Gnark ! »
Alors voilà, on suit le parcours de Victor, jeune Gabriel Garcia Bernal local, beau gosse ténébreux, petit frappe qui tapine, sniffe, et fait le tour des saunas de la capitale Argentine. J'attise bien l'intérêt ?

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Et pourtant, le personnage principal reste tout de même la ville dont le réalisateur fait un portrait nocturne très autocritique. Les virées de notre jeune héros finissent par lasser un peu, et ce scénario qui ouvre plusieurs pistes tout au long de cette heure et demie devient lui même assez vague et ne suscite pas l'engouement.


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On survole tel ou tel sujet, et le spectateur que je suis passe à côté du film sans vraiment y rentrer. C'est la dérive quoi. La photo est belle et les acteurs (pas que pour leurs physiques) sauvent le film de ce qui aurait put n'être finalement qu'un film froid et glauque. Il n'y a pas de quoi crier au génie, on y trouve quand même l'oeil aviser de l'argentin pour filmer la misère, mais malheureusement le côté documentaire qu'il donne par moment à son film se mêle difficilement à la fiction.


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J'en suis ressorti pas vraiment emballé de ce film pas indispensable mais qui laisse tout de même augurer un bel avenir à son réalisateur. Et puis y'a le tango aussi... ahhh le tango... je vais peut être y retourner tiens, je ne devais pas être en bonne disposition, c'est pas possible...
Pour plus d’informations :

Par Dr Orloff, Patrick Antoine et Niklas - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 24 mars 1 24 /03 /Mars 00:44


Fiche technique :
Avec : Ian D Clark, Marcel Sabourin, Aubert Pallascio, Jason Cadieux, Danny Gilmore, Matthew Ferguson, Brent Carver, Rémy Girard, Robert Lalonde, Gary Farmer, Alexander Chapman, John Dunn-hill, Paul-patrice Charbonneau, Michel Marc Bouchard, Khanh Hua, Benoît Lagrandeur, Pierre Leblanc, Jean Lévesque, Antoine Jobin, Alain Gendreau, Simon Simpson, Eddy Rios, Martin Stone. Réalisateur : John Greyson. Scénario : Michel-Marc Bouchard, d'après sa propre pièce. Montage : André Corriveau. Photo : Daniel John. Musique : Mychael Danna. Directeur artistique : Marie-Carole de Beaumont.
Durée : 95 mn. Disponible en V0 et VOST.

 



Résumé
:
Québec, 1952, un évêque, monseigneur Bilodeau (Marcel Sabourin) est envoyé dans une prison afin de confesser un ancien camarade de collège, Simon Doucet (Aubert Pallascio), prisonnier et malade. Il a été condamné à perpétuité, il y a quarante ans pour un meurtre. Mais le prisonnier ne se confesse pas. Avec la complicité de ses codétenus, Simon Doucet parvient à séquestrer l'évêque dans la chapelle, où il l'oblige à regarder une pièce jouée par les prisonniers dans laquelle ils reproduisent des événements vieux de quarante ans.
Elle lui raconte l'éveil et les premières expériences homosexuelles de trois adolescents en 1912. Dès qu'il entend les noms des trois garçons: Vallier de Tilly (Danny Gilmore), Jean Bilodeau et Simon Doucet (Jason Cadieux), l'évêque reconnaît sa propre histoire et comprend que sa vie est en danger. À cette époque, au collège catholique de Roberval, Simon jouait une pièce évoquant le martyre de Saint-Sébastien dans une représentation scolaire avec son ami Vallier, dont il était éperdument amoureux. Vallier est le fils d'une excentrique comtesse française (Brent Carver) exilée dans ces lointaines contrées dans l’attente d’une hypothétique restauration de la monarchie dans son pays, seule condition pour qu’ elle puisse daigner y revenir... Bilodeau, qui essayait vainement de convaincre Simon d'aller au séminaire, était le spectateur jaloux des deux acteurs amoureux. Bilodeau, lui-même amoureux de Simon, brise leur union en provoquant un incendie qui cause la mort de Vallier. Même s'il se dit innocent, c'est Simon que la justice condamne...
Lilies noue un inextricable réseau d'intrigues, d'alliances, de trahisons et de jalousies, qui mettront à jour un secret vieux de 40 ans.

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L’avis de
Bernard Alapetite :
Peu de films nécessitent autant de patience. On met longtemps à se laisser envoûter par ses superbes images et pour entrer dans la complexité du dispositif narratif, mais rares sont ceux qui offrent une si belle  récompense aux pugnaces et aux patients. Bientôt l’émotion finira par les submerger.
Baroque et bouleversant, romantique et rigoureux, Lilies joue sur plusieurs registres, et gagne en chacun d'eux. On y trouvera aussi bien une brûlante histoire d'amour qu’une remarquable métaphore sur la création. Ce qui aurait pu n'être qu'un Roméo et Juliette gay, devient, grâce à l'intelligence du scénario de Bouchard et à la mise en scène inspirée de John Greyson une histoire, universelle et intemporelle, sur l'amour fou, le prix du secret et l'art de la dissimulation.

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Le nœud du drame, la représentation du Martyre de saint Sébastien nous ramène à l’âge d’or des collèges classiques, où l’on montait régulièrement des pièces du répertoire et où les rôles de femmes étaient tenus par des garçons. Parabole du film, le Martyre de saint Sébastien métaphorise l’amour. Le scénario, qui passe du récit de prison au drame historique, offre une structure de mise en abîme : l’évêque est spectateur de sa vie qui est transformée en une pièce de théâtre alors que le déclenchement du drame qui bouleversa son existence était justement la représentation d’une pièce ; le tout est filmé et vu in fine par nous, les spectateurs d’aujourd’hui. Cette construction en strates, l'histoire à l'intérieur d'histoires, du scénario de Michel-Marc Bouchard, dramaturge célèbre au Québec qui a adapté sa propre pièce Les feluettes , convient parfaitement à la propre démarche du réalisateur, grand amateur de dispositifs gigognes et d’aller et retour entre le passé et le présent.

Ecran Rose, le cin�-zine gay de vos nuits blanches
Petit aparté linguistique qui me parait indispensable. Le sous-titre du film, Feluette, vient d’une déformation de l’adjectif fluet, aujourd’hui en joual (langue majoritairement parlée au Québec), il a acquis une connotation péjorative pour désigner les homosexuels.
Le film évoque une situation historique peu perceptible pour un non québécois : la continuité entre le Québec du début du XXe siècle et celui des années 50, toujours étouffé par l’obscurantisme catholique, alors que le règne de Maurice Duplessis ne soulevait pas encore suffisamment de contestation pour être renversé.


Pour la première fois avec Lilies, John Greyson ne filmait pas un de ses scénarios. Il a réussi à adapter pour l'écran une pièce qui reposait davantage sur l'évocation que sur l'illustration, sans pour autant la trahir ou diluer sa charge romantique. Il a décloisonné le huis clos d'origine en le transposant dans un lieu géographique imaginaire dans lequel des hommes, codétenus du héros, tiennent tous les rôles. Un artifice qui se fait vite oublier pour orienter les spectateurs vers l'essentiel du récit axé sur les jeux de miroirs et les faux-semblants. Greyson a privilégié les images au symbolisme appuyé, en harmonie avec la photographie aux tons chauds.

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Jouant sur le réalisme, le symbolisme et l'onirisme, ce film superbe, qui allie la magie du cinéma à celle du théâtre, montre à quel point la vérité se cache derrière des masques.
Si l’on veut trouver une filiation cinématographique à Lilies, c’est dans les œuvres les plus baroques de Fellini comme E la nave va, Amarcord ou Casanova qu’on la trouvera.
La réalisation très soignée a visiblement bénéficié de gros moyens. Daniel John, chef opérateur d’un autre très beau film gay, Handing garden, virtuose du clair-obscur, a du regarder longuement les œuvres du Caravage avant d’empoigner sa caméra. Il a bien fait, il en reste quelque chose dans ses magnifiques images où néanmoins parfois, il lui arrive de perdre le point ! D’autres séquences comme celle de la mort de la mère en forêt ou encore celle de la torride scène d’amour entre les deux garçons dans la baignoire sont directement inspirées de la peinture pré-raphaélite. La photographie possède une beauté visuelle qui donne une profondeur au sentiment de perte, d'espoir et de colère qui anime toute l'œuvre de Greyson.

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Nous sommes continuellement surpris par ces scènes où la toile peinte d’une représentation de patronage se transforme soudain en un cossu décor victorien tout droit sorti d’un film de James Ivory ou bien en une rue d’un village canadien du début du XXe siècle. L’inventivité du montage fait constamment douter le spectateur de l’époque qu’il découvre sur l’écran. Le lieu, même, est remis en question par le fait que les acteurs s’expriment en anglais alors que l’action est clairement située chez les canadiens français, licence habituelle au cinéma mais d’autant plus perturbante cette fois que certains comédiens parlent l’anglais avec un fort accent français.


La direction d'acteurs est irréprochable. Brent Carver campe une aristocrate déchue avec beaucoup de finesse. Quant aux deux acteurs jouant les adolescents amoureux, non seulement ils sont bons, comme toute la distribution, mais ils sont aussi sublimes. Pour une fois, de manière pas trop subliminale, on peut admirer les fesses de Danny Gilmore qui nous offre leur succulent pommé, mis en valeur par la délicate cambrure des reins. L’un des plus beaux fessiers qu’il m’ait été donné de pouvoir admirer au cinéma !
Greyson convoque également la littérature. On peut voir dans le film une réminiscence de Genet dans son homo-érotisme élégiaque de la prison. Film culte dans les pays anglo-saxons Lilies n’a bizarrement jamais été distribué en France. Il a été récompensé par le prix "Génie du meilleur film", "Meilleur film 1997" au Festival du film international gay et lesbien de San Francisco, et le prix du "meilleur film canadien" au Festival des Films du Monde de Montréal.

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Cette flamboyante adaptation de la pièce Les Feluettes, de Michel-Marc Bouchard, Lilies de John Greyson prouve avec éclat que le théâtre d'auteur a sa place au cinéma.
Les éditions Home screen ont édité un dvd en Belgique avec des sous-titres français mais sans le moindre supplément.
Pour plus d’informations :
Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Dimanche 23 mars 7 23 /03 /Mars 01:25

Visuel : (c) GayClic

Un petit épisode de transition, l'occasion de faire connaissance avec la famille Snyder... Meg, la soeur de Holden, Emma, sa mère, Jack et Brad, ses cousins... Luke et Noah font un peu de la figuration, encore traumatisés par le colonel. Mais sont-y pas mignons à la fin ?
[ATWT appartient à PGP et CBS, je suis l'auteur des sous-titres]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 22 mars 6 22 /03 /Mars 00:59

Visuel : (c) GayClic

L'amour fait véritablement des miracles dans "As The World Turns". La preuve ! Cette fois, l'intrigue tient vraiment debout...

A savoir, pour comprendre la réflexion de Luke au commandant : l'armée américaine refuse toute personne qui se déclare homosexuelle.
Elle pratique la politique du "Don't ask, dont tell". Autrement dit mieux vaut cacher son homosexualité si on veut entrer (et rester) dans l'armée. [ATWT appartient à CBS et PGP/Je suis l'auteur des sous-titres].

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Vendredi 21 mars 5 21 /03 /Mars 08:48


Fiche technique :
Avec Dencil Williams, Matthew Baidoo, Guy Burgess, Akim Mogaji, James Dublin, John Wilson, Harry Donaldson et Ben Ellison. Réalisé par Isaac Julien.
Durée : 55 mn. Disponible en VO et VOST.


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Résumé :
Looking for Langston est une fresque onirique, en noir et blanc, de la Harlem Renaissance, une fête explosive, où des hommes noirs s'enivrent de plaisirs. L'un rêve d'un Adonis et le retrouve à ses côtés au réveil. Son histoire est ponctuée par les voix des poètes Langston Hughes, James Baldwin, dans un hymne visuel à la liberté des gays noirs au cœur du Harlem des années vingt, pris entre les barrières de la société blanche et la peur d’être rejetés par leur race.
L'avis de
Jean Yves :
Hymne visuel à la liberté des gays noirs pris entre les barrières de la société blanche et la peur d’être rejetés par leurs compatriotes.


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Dans ce court métrage, on retrouve Langston Hughes, artiste noir des années 30-40 à l'époque de la renaissance du jazz et du blues à Harlem.


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Plastiquement aussi parfait que les acteurs qui y jouent, en noir et blanc style Mapplethorpe, le film célèbre le désir homosexuel dans le lieu mythique reconstitué de la seule boîte de nuit où les Blancs pouvaient rencontrer les Noirs.


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Violence sensuelle, amour des corps, onirisme à fleur de peau, beauté des poèmes de Langston Hughes, de James Baldwin et, en prime, une apparition de Jimmy Somerville en ange très sexué :
Looking For Langston est une petite merveille.
Pour plus d’informations :

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Vendredi 21 mars 5 21 /03 /Mars 00:00
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Fiche technique :

Avec Riyad Echahi, Zakariya Gouram, Sihem Benamoune, Mustapha Khaddar, Mehdi Jouhar, Roschdy El Glaoui, Farid Tali et Karim Tarek. Avec la participation d'Abdellah Taïa. Réalisé par Rémi Lange.
Durée : 74 mn. Disponible en VF.
 


Résumé :
Karim, qui se dit hétéro et étudiant en sociologie, cherche, parmi les jeunes d'origine maghrébine, des gays prêts à témoigner devant sa petite caméra. Il rencontre Farid, steward décomplexé, qui est prêt à répondre à ses questions et plus si affinités. Au fur et à mesure de l'enquête, le comportement de Karim se révéle paradoxal : il vit avec sa copine, tout en s'initiant auprès de son nouvel ami.

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L'avis de Fred Goutier :

L'image “http://www.pinkapple.ch/2005/programm/images/films/99.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. TA3.jpg

Un jour, Karim fait la connaissance de Farid, un steward au regard et au sourire désarmant ! Ce dernier n’hésite pas à le draguer et Karim, non sans résistance, tombe peu à peu sous le charme.


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Rémi Lange déjà réalisateur du cultissime film Omelette nous revient avec son premier film non autobiographique. Un docu-fiction alliant habilement reportage façon cinéma-vérité, que l’on pourrait apparenter au Dogma de Lars Von Trier, et love story romantico-kitsch.

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Une mise en scène cohérente et toujours juste, soutenue par une bande son parfaite pour un film militant mais pas didactique pour un sou ! Soulignons encore la performance des acteurs non professionnels qui jouent essentiellement en impro ce qui, malgré certaines hésitations, accentue le côté spontané du film et rend les personnages attendrissants.

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Le DVD présente au menu des bonus, un making of passionnant et drôle de quarante-neuf minutes sur les coulisses du film, des scènes coupées, l’interview de Mohamed, jeune gay algérien réfugié en France. Une biographie illustrée et très complète de Remi Lange ainsi qu’une galerie photos complètent cette belle édition.

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L’avis de AO :
Tourné avec peu de moyens (une caméra DV), Tarik el Hob met en scène, pour la première fois, des personnages gay beur sous un autre angle que d'objet sexuel ou de la frapppe de banlieue. Dans ce film, imparfait mais très attachant, Rémi Lange suit le parcours affectif et amoureux de Farid et Karim, de Paris à Marseille, entre fiction et réalité. Au départ, ce film devait s'intituler Les noces beur beur.

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Joué essentiellement en impro, mi-fiction, mi-doc, il aborde avec justesse les thèmes de l’homosexualité et de l’Islam. De la difficulté à s'accepter et à aimer.

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Les deux interprètes ont été découverts aux
soirées BBB, et ont bravé le tabou de leur homosexualité en donnant chair à l'écran à un amour d'autant plus touchant que cela n'a jamais été abordé au cinéma.
Pour plus d’informations :
Par Fred Goutier - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 20 mars 4 20 /03 /Mars 11:11
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Fiche technique :

Avec Maurice Cora Arama, Emilie Cordelier, Gérard Courant, Olivier Drouaut, Christophe Frèrejacques, Karine Frèrejacques, Marteen Hamstra, Jean-No, Maurice Julien, Françoise Lange, Jacques Lange, Rémi Lange, Thérèse Lange, Antoine Parlebas, Edmée Longhi, Guillemette Martin, Louis Maurice et Joseph Morder. Réalisation : Rémi Lange. Scénario Rémi Lange. Musique : Servanne Guittier.
Durée : 80 mn. Disponible en VF.




Résumé :
Un jour, Rémi, un jeune homme fatigué d'écrire et de réécrire un scénario, commence un journal filmé. Avec une vieille caméra Super-8, il enregistre ses parents, ses proches, un ami séropositif... Peut-être parce qu'il ne se passe rien d'extraordinaire, il décide d'annoncer successivement à chacun des membres de sa famille son secret, caméra au poing : l'existence d'Antoine, le garçon qui partage sa vie depuis déjà quelques années, le « squelette de son placard ». Mais attention, un squelette extrait de son placard peut en cacher un autre !

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L’avis d’
Olivier Nicklaus :
En filmant en Super 8 son journal intime, Rémi Lange constate qu'on ne fait pas d'Omelette sans casser d'œufs.

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L'œil sensible notera un léger tremblement du cadre au moment où Rémi Lange filme sa mère à bout de bras. Un tremblement qui témoigne de la douleur qui revient en boomerang dans Omelette. Le jeune homme a entamé un journal intime en Super 8 à l'instar d'un de ses maîtres, Joseph Morder. Mais il trouve qu'« il ne se passe rien ». Il décide alors de provoquer les événements en intégrant au récit un vieux projet : révéler à chacun des membres de sa famille qu'il préfère les garçons, en prenant comme cheval de Troie la relation avec son ami Antoine.

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Le courage nécessaire à l'aveu se mêle donc à la lâcheté voire la cruauté de la présence de la caméra. Inconsciemment ou pas, il sait que l'enregistrement, donc un public éventuel, devrait engager ses interlocuteurs à bien réagir. C'est, croit-on, ce qui se passe lorsque sa mère, au lieu de s'effondrer en larmes, lui pose des questions apparemment pleines de bon sens : « Tu crois que ça va durer toute ta vie ? », « Tu n'aimerais pas avoir des enfants ? »... Et puis, elle finit par balancer qu'elle soupçonne le père de Rémi d'être lui-même homosexuel. C'est là que le tremblement de la caméra est particulièrement perceptible. Rémi Lange doit encaisser à son tour une révélation imprévue. Le pétard a enfanté une bombe. Et la déflagration enrichit la dramaturgie du film : tous vont se repasser la vérité, si douloureuse, comme un mistigri.

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Lange est donc pris au piège qu'il a lui-même tendu. Il avait voulu se servir de sa vie pour nourrir son art, comme par exemple Sophie Calle dans No sex last night. Mais la vie ne se laisse pas endiguer aussi facilement, elle met l'artiste à l'épreuve. Désormais, la seule façon de s'en sortir pour Rémi Lange, c'est le cinéma. Avec un risque majeur : tourner un reality-show à la TF1. Lange le contourne en transgressant les codes du journal filmé, en construisant Omelette comme un film narratif classique, vérifiant le mot de Jean Genet (en substance) : « Pour dire des choses si singulières, je ne pouvais utiliser qu'un langage connu par mes tortionnaires. » Le film contient même un vrai suspens. Le Super 8 à l'image sale conditionne aussi le fond puisque, en Super 8, chaque bobine ne dure que trois minutes, ce qui provoque concision et urgence. Le tournage s'apparente alors à un acte chirurgical, chronométré, où le bistouri est remplacé par la vérité. Là où l'art corporel de Gina Pane dans les années 70 ouvrait avec des lames de rasoir le corps aliéné par les tabous de la société, le dispositif de Rémi Lange ne libère pas de sang mais des flux de conscience. Certes, ce Jeu de la vérité est particulièrement dangereux, surtout devant une caméra (Chantal Goya s'en souvient). D'où le malaise qui gagne à la vision du film. Mais d'où aussi le prix de ce plaidoyer pour la vérité, pour sa proclamation malgré les tabous et les scléroses.

Pour plus d’informations :

Par Olivier Nicklaus - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 20 mars 4 20 /03 /Mars 00:00


Fiche technique :

Avec Jean-Hugues Anglade, Vittorio Mezzogiorno, Roland Bertin, Lisa Kreuzer, Hammou Graia, Gérard Desarthe, Armin Mueller-Stahl, Claude Berri et Gérard Depardieu. Réalisé par Patrice Chéreau. Scénario de Patrice Chéreau et Hervé Guibert. Directeur de la photographie : Rénato Berta. Compositeur : Fiorenzo Carpi.
Durée : 109 mn. Disponible en VF.



Résumé :
Un père distant, une mère saoûlante par ses bavardages insipides et une soeur envahissante. À 18 ans, Henri les supporte mal. Et lorsqu'à la fin de juillet toute la famille part à la gare conduire sa soeur qui s'en va en vacances, il est comme d'habitude dans son monde, en décalage. Ainsi, pendant la longue attente qui précède le départ du train - sa mère trop prévoyante a calculé très large - erre-t-il dans cette gare, univers surprenant peuplé d'individus étranges. Suivi par un homme d'âge mûr au regard insistant - Bosmans -, Henri se retrouve par hasard dans les toilettes. Où un individu - c'est Jean - est en train d'en tabasser un autre. Violence brutale. Et irruption chez Henri d'une attirance instinctive et irrémédiable pour Jean qui l'embrasse avec passion. Le jeune homme est bouleversé. A partir de cet instant, il passe la plupart de ses nuits à rechercher Jean. En suivant Bosmans, qui, il le sait, connaît Jean, il finit par le retrouver au hasard de la gare.

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Jean l'emmène chez Elisabeth avec laquelle il vit. Du moins de temps en temps. Car Jean est un personnage insaisissable. Henri, poussé par Jean, essaie de se prostituer. Mais il n'arrive pas à franchir le pas. Et Jean a disparu; Henri reprend sa quête passionnelle. En étant plus exigeant à chaque fois qu'il retrouve Jean (chez Bosmans par exemple), plus désireux de partager quelque chose avec lui. Il se laisse ainsi entraîner dans un cambriolage dont Jean lui colle toute la responsabilité avant de s'évanouir une fois encore. Henri, alors, fait un ultime parcours de place en place, chez Bosmans, chez Elisabeth, chez ses parents. Sans succès. Solitude, perpétuelle solitude. Dans une boîte de nuit, il retrouve Jean abruti de drogue. Henri le sent enfin tout à lui, mais il n'est qu'un corps inerte. Alors, il décide que personne d'autre ne l'aura jamais plus...

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L’avis d’
Olivier Nicklaus :
Une passion homosexuelle filmée comme une descente aux enfers. Co-écrit par Hervé Guibert et Patrice Chéreau, un film noir, lyrique, théâtral.
Adolescent au milieu des années 80, on guettait fébrilement la diffusion de ce film à la télé. Et on le regardait en cachette, religieusement, comptant sur lui pour faire la lumière sur les zones troubles d'un désir qui n'osait encore s'avouer homosexuel. À sa sortie, quelques années plus tôt, L'Homme blessé avait en effet été médiatisé autour de l'image d'un violent baiser entre Jean-Hugues Anglade et Vittorio Mezzogiorno, et sur le folklore « à la Jean Genet » des amours souterraines : halls de gare, pissotières, boîtes interlopes... En le revoyant aujourd'hui, on constate que l'homosexualité n'est ici qu'un contexte, un climat, un décor. Chéreau filme d'abord la passion dans son universalité et dans tous les sens du terme, y compris christique. L'Homme blessé est surtout un récit d'initiation qui verra un adolescent entravé par le mal de vivre se libérer : au début du film, Anglade ouvre la fenêtre de l'appartement petit-bourgeois de ses parents dans lequel il étouffe, et dit « Il faut que je sorte » comme on dirait « Il faut que je m'en sorte. » C'est également un film sur la représentation du désir : la fellation que prodigue Mezzogiorno à Anglade pour le compte de Roland Bertin, le médecin en mal d'émotions fortes, est filmée de manière à ce que le spectateur comprenne qu'il s'agit d'une simulation. Chéreau vient du théâtre et n'a pas peur de réaliser un film théâtral. D'ailleurs, Jean-Hugues Anglade – la révélation du film – avait 27 ans lorsqu'il tourna ce rôle d'ado, mais la caméra de Chéreau sait filmer son visage catatonique et son corps blême de façon à ce qu'il incarne définitivement le mal de vivre de l'adolescence.


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L'avis de Neil :
Même si c'est déjà la troisième réalisation de Patrice Chéreau, lui-même considère L'homme blessé comme sa vraie naissance au cinéma. Il faut dire qu'il s'est beaucoup investi dans le projet, commençant l'écriture du scénario dès 1977 avec l'écrivain Hervé Guibert. Il reconnaît d'ailleurs se retrouver beaucoup dans cet adolescent qui se cherche « même si je n'ai pas vécu la moitié de ce qui arrive au personnage » (dixit Chéreau).
Et heureusement pour lui en même temps. Le parcours d'Henri est pas franchement drôle faut dire. Fuyant comme la peste une ambiance familiale complètement sclérosée, ce jeune homme plein de fougue a besoin de quelque chose : oui mais quoi ? Partir en vacances, bof. C'est ainsi qu'il va être irrésistiblement attiré par la faune un peu bizarroïde qui traîne dans la gare du Nord et on commence alors une plongée dans les bas-fonds de cette gare. Si le film prend aux tripes, c'est par sa violence radicale et son refus de toute concession : glauque à souhait, il décrit sans pathos mais non sans passion (c'est du Chéreau quand même) la relation d'attirance et de répulsion mutuelle qui unit Henri et Jean, sorte d'initiateur mi ange mi démon aux fréquentations interlopes.

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Une des qualités du film est de ne pas insister lourdement, même si c'est un des sujets essantiels du film, sur le caractère homosexuel de la relation entre ces deux là : ce qui intéresse avant tout Patrice Chéreau est le trouble que ressent le personnage principal et sa fureur de vie toute juvénile. C'est à Jean-Hugues Anglade que revient le lourd rôle d'incarner ce quasi double cinématographique du réalisateur. Il est saisissant de naturel, réussissant à montrer très justement les faiblesses et le désarroi du personnage. Pour un premier grand rôle c'est épatant, d'autant que vu son âge à l'époque (28 ans) il n'était pas forcément évident qu'il soit convaincant dans la peau d'un adolescent. À noter les seconds rôles très justes de Roland Bertin et du couple Annick Alane/Armin Müller-Stahl en parents dépassés par les événements. Vivement critiqué lors de sa projection à Cannes, L'homme blessé est certes sulfureux mais ne se réduit pas à ce qualificatif trop simpliste : Chéreau y pose déjà les jalons de sa filmographie future, faite de passion et de larmes, de bruit et de fureur.

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L'avis de Jean Yves :
Ce film raconte l'histoire d'une passion adolescente : Henri (Jean-Hugues Anglade), adolescent, s'ennuie. Lors d'un passage à la gare, il rencontre Jean (Vittorio Mezzogiorno) un homosexuel qui le pousse à commettre un acte de violence sur un homme plus âgé. Immédiatement, Henri éprouve une immense passion pour Jean et décide de le suivre dans son univers interlope. La passion naïve d'Henri vient butter contre le cynisme de Jean.
Film initiatique sur un jeune homme de 18 ans qui découvre un monde trouble et sans pitié, en même temps que son homosexualité. Pour la première fois dans l’hexagone (1983), une histoire homosexuelle est représentée explicitement, sans fard. Et quelle histoire ? Quelle homosexualité ? Celle de l’errance et de la dérive, celle des étreintes fugaces au détour d’un urinoir, des regards appuyés dans les halls de gare, celle que l’on trouve, en littérature, dans les romans de Jean Genet.

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L'homme blessé provoqua quelques émois à Cannes. Le scénario (récompensé par un César en 1984) est le fruit d'une collaboration étendue sur six années avec Hervé Guibert. Patrice Chéreau y a projeté, dit-il, le sentiment d'une homosexualité non réalisée qui lui est très proche.
Dans ce film, si l’acte homosexuel est figuré [deux hommes se désirent en un regard, se dévorent, s’étreignent... nus, ils se contemplent avec fascination, avec attirance] le cadre cinématographique, tributaire du contexte social de l'époque, ne permet quand même pas encore la représentation de la jouissance, et encore moins celle du bonheur. L'interprétation de Jean Hugues Anglade est exceptionnelle, de même que celle du formidable Vittorio Mezzogiorno, grave à souhait. Patrice Chéreau plonge sans pathos les spectateurs dans cette relation tumultueuse crue mais non vulgaire. Un film qui prend au ventre et au cœur, à voir ou à revoir : fort et puissant !

Pour plus d’informations :

Par Olivier Nicklaus, Neil & Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 18 mars 2 18 /03 /Mars 15:30
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Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mardi 18 mars 2 18 /03 /Mars 13:21
« L'EXCLUSION FAIT PERDRE

GayLib prend acte avec satisfaction et amertume du résultat des élections municipales à Tourcoing.
Satisfaction car les électeurs ont massivement rejeté un candidat condamné par la justice de son pays pour injures homophobes. Ils ont manifesté par un vote sans appel leur refus de voir élire un individu qui se place lui-même en dehors des règles de la République.
Amertume de constater que notre famille politique, porteuse des valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité, s’est doublement trompée. Elle s’est trompée en investissant un candidat qui ne respecte pas les valeurs de la République. Elle s’est aussi trompée en croyant qu’un tel candidat pourrait lui apporter la victoire à Tourcoing et dans la métropole Lilloise. A l’inverse, cette investiture a servi de repoussoir bien au-delà de Tourcoing : à Lille, mais aussi dans de nombreuses villes où ce contre-exemple a été largement utilisé par nos adversaires.
La victoire ne viendra jamais en reniant ce en quoi nous croyons et qui motive notre engagement politique : le combat pour les droits de l’Homme. Bien au contraire, nous savons maintenant que l’exclusion fait perdre les élections, et que les propos jugés homophobes éjectent ceux qui les profèrent hors du débat républicain. »

Communiqué de presse de
GayLib, l'association des gays de l'UMP à propos de la défaite de Christian Vanneste.
Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 18 mars 2 18 /03 /Mars 13:03

« Certains prétendent défendre l’homosexualité. Proust, Gide, Oscar Wilde doivent se retourner dans leur tombe devant tant de bétises (sic ! Note de Daniel C. Hall) et d’intolérance.
Dois-je rappeler à ces jocrisses la cinglante affirmation d’Oscar Wilde, ce génie : “Si Adam avait été homosexuel, nul ne serait là pour le dire”. C’est exactement ce que j’ai dit et la raison pour laquelle des magistrats si dignes de ce qu’est devenue (hélas) la justice de notre pays, ont cru devoir me condamner.
Oscar Wilde aussi en son temps avait été condamné pour des raisons inverses. Dans les deux cas, c’est bétise et intolérance.
» Christian Vanneste, 16 janvier 2008, sur son blog.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 18 mars 2 18 /03 /Mars 08:38

 

Fiche technique :
Avec James Duval, Debi Mazar, Rachel True, Chiara Mastroianni, Nathan Bexton, Kathleen Roberston, Christina Applegate, Ryan Phillippe et Heather Graham. Réalisé par Gregg Araki. Scénario : Gregg Araki. Directeur de la photographie : Arturo Smith.
Durée : 82 mn. Disponible en VO, VOST et VF.



Résumé :

L'histoire d'un voyage en apnée dans la journée banale d'un adolescent de Los Angeles âgé de dix-huit ans, Dark Smith, hanté par la fin du monde et la quête de l'amour pur.


L’avis d'Olivier Nicklaus :
Dernier volet de la trilogie consacrée par Gregg Araki à "l'apocalypse adolescente", Nowhere passe au Karcher MTV le quotidien teenage californien.

Circa
95, à l'heure où Larry Clark passe de la photo au cinéma en faisant de Kids la pierre inaugurale de son autel filmique à l'adolescence américaine white trash, sort en France The Doom Generation, d'un dénommé Gregg Araki, deuxième volet d'une trilogie baptisée en toute décomplexion Teen Apocalypse, et dont ce Nowhere est le point final. Historiquement, Araki est donc l'un de ces cinéastes qui ont rendu à l'adolescence perdue sa place centrale parmi les thèmes fétiches du cinéma américain indépendant. Mix hardcore de zapping MTV (des couleurs criardes sursaturées jusqu'à la bande originale sans aucun déchet : Radiohead, Chemical Brothers, Massive Attack, et notre super chouchou Two of Hearts de Stacey Q), de teenage movie déluré (obsession de la baise, de la fête, de la musique et de "qui a les ecstas ?"), de la littérature de Dennis Cooper ou de Bret Easton Ellis (zéro problème d'argent, et beaucoup de garçons n'ayant qu'une idée en tête : bouffer des culs, encore et encore, que ce soit celui de filles ou de garçons, peu importe), de sitcoms à la Beverly Hills (on disserte pendant des heures sur qui va sortir avec qui, ou si Untel va m'inviter ou pas à sa fête, en se repeignant les ongles), d'hypnose télévangéliste, de série B avec monstre tirant sur tout ce qui bouge, de viol hardcore, etc.


A l'arrivée, on pourrait craindre la bouillie immangeable. Or, non, Araki garde son cap. Il filme des adolescents qui ont traversé le miroir coctalien de leurs fantasmes, si bien qu'on ne sait jamais si on est dans leur réalité ou leur imaginaire. Et c'est très bien comme ça.



L’avis de Matoo :
Il fallait absolument que je parle de ce film, j’y pense depuis que j’ai évoqué Mysterious skin, qui a déjà presque deux ans. C’est un film de 1997 (putain dix ans !!), et ceci explique sans doute en partie pourquoi ce film est si important pour moi. Bah ouais, j’avais 21 ans quand je l’ai vu, et il incarnait avec une perfection redoutable tout ce que j’avais dans la tête. Je me souviens qu’il avait été taxé par la critique « d’épisode de Beverly Hills sous acide », ce qui correspond formellement assez bien à la réalité. Mais il y a plus à mon avis qu’un simple pastiche.
J’avais déjà été conquis par le savoir-faire incroyable du réalisateur pour son précédent film, Doom generation, où l’on pouvait déjà loucher sur son (bel) acteur fétiche : James Duval. Ce film était dingue et superbe, un road-movie plus que déjanté qui vitriolait déjà allègrement la société américaine. On retrouve son talent de cinéaste pour Nowhere, et notamment dans la manière sensuelle et photographique avec laquelle il filme les corps et les visages de ses comédien(ne)s.

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Nowhere se passe à Los Angeles, et on suit les tribulations d’une bande de lycéens californiens « standards ». Il y a notamment Dark, adolescent taciturne et arty, qui sort avec Mel, une superbe black bisexuelle et insatiable. Dark va vivre quelques événements forts et décalés qui vont lui faire remettre en question ses credo et son sens de la réalité. Il rencontre notamment Montgomery qui va bien le troubler, tandis qu’en présence d’un étrange lézard géant extraterrestre, tout semble se détraquer autour de lui.
Le film ressemble bien à un épisode de Beverly Hills car il en possède quelques attributs esthétiques, et Araki se plait surtout à récupérer tous les codes des soaps et de notre univers consumériste actuel (enfin, celui de l’époque car le film est déjà extrêmement daté). Le film pullule de personnages secondaires plus ou moins liés les uns aux autres (petits copains, frères, sœurs, amis, potes de classe etc.), et il déroule toute une série d’intrigues qui mettent en place l’ambiance générale.
En outre, le casting est exemplaire avec des comédiens ou comédiennes qui n’étaient pas forcément très connus à l’époque, ou d’autres qui ont accepté de jouer dans des rôles quasi-parodiques. C’est comme cela qu’on trouve pêle-mêle : Chiara Mastroianni, Kathleen Robertson (qui joue dans Hollywoodland), Christina Applegate, Ryan Phillippe, Heather Graham, Mena Suvari, Denise Richards, Jaason Simmons (une pauvre star d’Alerte à Malibu), Charlotte Rae (mais si Madame Garett dans Arnold et Willy !) et tout de même dans le rôle des trois pétasses à un arrêt de bus : Rose McGowan, Traci Lords (célèbre actrice de porno US des années 90) et Shannen Doherty.

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J’ai adoré ce film à l’époque car c’était un OVNI complètement taré, mais où je retrouvais en substance toute ma « culture » de l’époque. Et puis ça avait beau être flippant, décalé et « noir », ça n’était pas non plus un film pessimiste ou négatif. En plus, il y avait de l’amour, du désir, du sexe, de la romance, de l’amitié, et toute une bande de jeunes qui cherchaient à trouver leurs propres codes ou valeurs, et à profiter de leurs vertes et insouciantes années. C’est aussi un film qui d’un plan à l’autre, passe du rire aux larmes, de la débilité superficielle à l’angoisse adolescente, et parfois au suicide, à la drogue, au sexe en tant que récréation amoureuse, et puis en tant que marchandise ou punition. Quand je le regarde aujourd’hui, je l’aime toujours autant, car il est toujours aussi chelou, toujours aussi incroyablement fucked-up. Et à présent que le décalage temporel le laisse ainsi comme une œuvre en « suspend », elle n’en prend que plus d’importance et de beauté. Ce film a indéniablement marqué cette fin de millénaire pour moi.

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L'avis de Mérovingien02 :
DU CUL ! DU CUL ! DU CUL !
Alors c'est l'histoire d'un groupe de jeunes qui baisent. Beaucoup. Tout le temps. Ha non. Quand ils ont rien de mieux à foutre, ils se shootent à l'ecstasy et se font saigner. Et puis comme le monde se barre en couille, de drôles d'extraterrestres qu'on jurerait sortis tout droit d'un épisode de Power Rangers viennent dire bonjour et exploser la cage thoracique des adolescents. Nous sommes nulle part (le Nowhere du titre), sans point d'ancrage à la réalité, sans destination.
Après Totally F***ed Up et Doom Generation, le réalisateur gay branchos de Mysterious skin boucle sa trilogie de la Jeunesse Apocalyptique. Dans un déluge de trash et d'esthétique léchée underground. Le générique donne le coup d'envoi. Musique planante, lumière blanche. On se croirait au Paradis. Sauf que non, la caméra effectue une descente pour dévoiler en vérité une douche dans laquelle un mec se masturbe frénétiquement pendant que les noms des acteurs flottent un peu partout, comme s'il échappait déjà à toute gravité pour valser sans aucun repère ni logique. Bienvenue dans le néant de cette jeunesse dépravée. Une jeunesse infernale qui semblent condamnée par ses propres pulsions et sa propre identité. Le héros s'appelle Dark Smith, un autre personnage Lucifer...

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Le décor immaculé de la douche, si beau et si lyrique sera vite explosé dans notre rétine par les imagines fantasmatiques de Dark. Des rêves érotiques dans des lumières fluo agressives. Le montage s'accélère pour renforcer l'excitation de la masturbation... Mais l'éjaculation n'aura pas lieu. Nowhere est un film sur l'insatisfaction, la frustration. Tout comme le héros aimerait tomber amoureux d'une bla
ck qui l'enverra paître.

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Autour de Dark gravite une multitude de figures anecdotiques motivées par la seule idée de baiser et de s'éclater. Ils vivent tous dans un monde qu'ils ne comprennent pas. Si cette narration déstructurée empêche l'attachement et révèle une certaine vacuité globale du film, elle permet de renforcer l'aspect provoc’ du métrage en jouant clairement sur un refus des bonnes valeurs. Dès le départ, le personnage principal se sèchera avec une serviette aux couleurs du drapeau américain, d'ailleurs issue de la fin de Doom Generation. Tout un symbole. Si Gregg Araki commet l'erreur de ne jamais chercher à justifier les actes de ses figures interchangeables, il place ses pantins après la démonstration. Ses personnages ne viennent pas avant le message, c'est le message qui guide les personnages. En substance, Nowhere rassemble les thèmes chers du réalisateur. Le sexe, l'amour et la mort. Le sexe ? Il est là, cru, bestial. La sexualité des personnages est totalement libérée et Araki se donne un plaisir à détourner certains clichés. La sexualité des héros n'est pas clairement définie, le motard viril aime se faire fesser et le tombeur romantique est un pervers ultra violent. Le sexe peut-il être lié à l'amour ? L'exploration de ses fantasmes n'est-elle pas simplement un moyen de se sentir vivant dans un monde complètement déconnecté ? Le sexe est en permanence lié à la mort dans le film. Entre un peroxydé qui se fait arracher les piercings des tétons, un couple libéré où l'homme fait saigner sa meuf par un cunnilingus barbare ou encore la fille violée qui finit par se suicider, on se dit que le sexe n'est qu'une manière de se libérer de nos pires pulsions et de tourner le dos aux valeurs intégristes qui régissent le pays.

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Il suffira de voir l'image pervertie du héros d'Alerte à Malibu (Jaason Simmons dans son propre rôle), beau mec bien sous tous rapport qui se révèle être une brute épaisse. Les personnages du film ont au moins le mérite d'aller au bout de leur délires. Ce sont des extraterrestres, au sens propre (voir le dénouement décapant) qui ne se sentent même pas capables de croire en Dieu. Quand Montgomery disparaît, la croix qu'il porte à son cou est le seul élément à lui qui reste. Et quand deux des jeunes se sentent mal face à leur pêché, ils ne trouvent de réconfort que devant un poste de télévision où un taré leur vend Dieu comme une marchandise avec un Paradis idiot semblable à l'image que s'en font les petits beaufs texans. Dans un monde sans Dieu, la violence a le droit de cité. Qu’elle soit sexuelle ou bien gratuite (le démontage de gueule à la canette). Quelle solution reste-t-il pour survivre ? La vraie foi de ces jeunes, c'est la drogue. À la place de l'hostie, on prend de l'ecstasy pour communier. La drogue libère et permet de se bâtir son propre monde, au moins pour quelques heures. Nowhere est un film surréaliste qui ne prend finalement pied dans aucune réalité (ce qui grippe finalement pas mal la thèse défendue par Araki sur le monde extérieur. Dommage). Les décors balancent entre esthétique métal, kitch (la salle de bain des filles au début) ou encore goth. Un hallucinogène. Araki décrit lui-même son film comme un Beverly Hills sous acide. Creux, mais psychédélique. Il est d'ailleurs à noter que le casting comporte bon nombre d'acteurs alors peu (pas) connus à l'époque qui sont depuis devenu des stars de teens movies idiots : Ryan Philippe, Denise Richards, Heather Graham... Surprenant.

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Au milieu de cette surenchère de trips nihilistes au possible, que reste-t-il à Dark pour continuer à vivre ? Peut être l'Espoir ? Entre trois orgasmes et deux giclées de sang, Dark ne verra-t-il pas le mot Espoir apparaître ? Et si l'Espoir, c'était l'amour ? L'amour réciproque avoué dans la seule séquence calme du film, celle du lit à la fin (qui sera vite salopée par un peu de gore trash) marque-t-il une forme de rédemption et d'apaisement ? Le dénouement ultime, et le cri à la fin du générique auraient plutôt tendance à enfoncer le clou du No Hope. L'amour serait-il le nulle part du titre ? Ne nous évoque-t-on pas l'Apocalypse à plusieurs reprises ? La prise de pouvoir des extraterrestres marque-t-elle au contraire la prise de pouvoir des marginaux ?
Quoiqu'il en soit, Nowhere est un drôle d'objet souvent bancal mais relativement attachant, sa courte durée (à peine 1 heure 15) évitant heureusement l'indigestion. Quelle solution y a-t-il à un monde à la dérive ? D'avantage de dérives encore ? Ou bien fuir ? « I'm outta here ! », comme dirait le cafard géant de la fin.

Pour plus d’informations :

Par Olivier Nicklaus, Matoo et Mérovingien02 - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 17 mars 1 17 /03 /Mars 00:15


Fiche technique :

Avec John Robinson, Normand Fauteux, Diane Heatherington, Richardo Keens-Douglas, Bernard Behrens, Charlotte Boisjoli et Brenda Kamino. Réalisation : John Greyson. Scénario : John Greyson. Images: Miroslaw Barszak. Montage : Miume Jan. Musique : Glenn Schellenberg. Chorégraphie : Susan Mc Kenzie.
Durée : 100 mn. Disponible en VO et VOST.


Résumé :
Richard Burton (John Robinson) est un personnage historique, explorateur et sexologue de l’époque victorienne – le même qui dans le film crypto gay Aux sources du Nil, de Bob Rafelson, organise une exposition sur les grandes épidémies à travers les âges. S’il officie aujourd'hui encore au Muséum d'Histoire naturelle de Toronto, c’est qu’il est tombé dans une source qui offre l’immortalité ! Il révèle l’existence d’un « patient zéro », un steward canadien, premier porteur du virus du sida en Amérique du Nord, qui sera la pièce maîtresse de son exposition…

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Sa brillante démonstration n’est qu’un pamphlet stéréotypé décrivant les homosexuels comme des êtres irresponsables et dangereux… Mais l’esprit du « patient zéro » (Normand Fauteux) est de retour sur Terre afin de se venger d’avoir été aussi lâchement accusé.

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Mais bientôt Burton tombe amoureux du fantôme sexy et ils engagent un combat pour tenter de réhabiliter le « patient zéro ». Leur quête va être parsemée de rencontres extraordinaires, comme le singe vert d'Afrique, le comité d'Act Up, Miss VIH et bien d'autres personnages fantasques, merveilleux mais aussi tellement humains…

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L’avis de Bernard Alapetite :
Le vrai coup de génie de Greyson est d’avoir utilisé pour traiter un thème tragique : la mort annoncée par le sida et l’incurie des pouvoirs publics. Le genre cinématographique le plus léger qui soit : la comédie musicale. Il s’en explique : « Le film a commencé dans ma tête dès 1987, un ami me montra la couverture de California Magazine qui titrait : “L’homme qui apporta le virus en Amérique du Nord”. L’histoire contait qu’un steward franco-canadien homosexuel était responsable du premier cas de sida sur le continent à la fin des années 70. Mais d’autres sources affirmaient que des cas de sida avaient été remarqués dès la fin des années 60. Zéro patience est né de ces contradictions. Il était important que Zéro patience soit une comédie musicale car cela offre une vraie panoplie de possibilités, de contenus et de formes et peut atteindre ainsi le plus large public. »

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Mais on aurait aimé que John Greyson ait autant d’audace dans sa réalisation que dans l’écriture de son scénario. Et de l’audace il en a eu pour, en 1993, écrire ce scénario sur le sida. Un courage que l’on peut mettre en parallèle avec celui qu’eut Ernst Lubitsch, lorsqu’en 1942, il tourna To be or not to be sur la persécution des juifs par les nazis. Si, comme dans le chef-d’œuvre de Lubitsch, il mêle très habilement humour et dénonciation politique, il est par trop timoré dans la mise en images de ses idées. En contrebande, le cinéaste dénonce en vrac : l’inconscience des milieux gays lors de l’émergence de la maladie, l’égoïsme et la lâcheté individuelle de ce petit monde, la rapacité des laboratoires pharmaceutiques, l’hypocrisie des hétérosexuels, l’incapacité des médecins et bien d’autres choses encore… et tout cela en faisant rire.

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John Greyson réussit à marier intimement le militantisme et l’imaginaire. Le vrai sujet de son film est la manipulation, voici ce qu’il en dit : « L’hypothèse du patient zéro a été tellement montée en épingle par les médias, qu’aujourd’hui on la considère comme une évidence. J’ai donc décidé de faire un film sur la "politique des faits douteux" ». Glen Schelling, le compositeur, renchérit : « La question essentielle dans le film est de savoir quel point de vue idéologique se cache derrière de telles hypothèses ? Pourquoi notre culture s’applique-t-elle systématiquement à trouver des origines et des responsables pour tout ? Dans la chanson "Positive", Georges chante : "Je sais, je sais, je sais que je ne sais pas". Et son incertitude s’oppose à "la culture des certitudes" de Burton. Ceci est la principale dialectique du film. (…) Nous ne prétendons pas donner des solutions mais mettre en scène les luttes et les dilemmes autant personnels que politiques. »

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À la lecture de ces déclarations, qui ne sont certes pas mensongères au vu de l’œuvre, on pourrait croire à un film à thèse alors que c’est aussi, et surtout, un film loufoque et iconoclaste dont le morceau de bravoure est un duo chanté entre deux… anus. Mais pourquoi Greyson nous inflige-t-il alors de très vilaines prothèses alors qu’il y a de bien beaux culs canadiens ! On cherche encore la raison, lors de son assez timide exploitation en salles en France en 1995, de l’interdiction aux moins de 12 ans du film car il y a bien peu de corps dénudés et de sexe explicite dans ce film, et bien sûr aucune nudité frontale. L’un des principaux défauts du film est paradoxalement un certain puritanisme, l’autre est la pauvreté des chorégraphies qui n’exploitent pas à fond les savoureuses situations de départ, comme un trio chantant dans un sauna, mais il faut dire que le film a été réalisé avec peu de moyens.

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Si les yeux n’en ont pas toujours pour leur compte, les oreilles seront ravies par la jouissive bande originale. La grande originalité du film est que c’est par les chansons, très mélodieuses, que passe le message politique et philosophique du film dont l’essence est que chacun a la possibilité d’agir sur les choses pour infléchir le cours de sa vie. Ce dynamisme positif fait du bien, surtout sur un tel sujet. Il est toutefois dommage que le cinéaste n’aille pas au bout des pistes qu’il ouvre, comme celle du prologue du film où nous découvrons une salle de classe dans laquelle un garçon d’une dizaine d’années ânonne l’histoire de Shéhérazade. À partir de ce lieu d’évasion qu’est une salle de classe, Greyson invente une histoire parallèle à celle des mille et une nuits encore plus extravagante que son modèle, une histoire pour vaincre à sa manière la pire des morts annoncées (n’oublions pas que nous sommes en 1993) : celle causée par le sida.

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John Greyson, qui est né en 1960 à Toronto, a été tout aussi délirant dans Lily et Urinal mais dans un registre plus noir. Depuis 1984, il a réalisé une quinzaine de films dont le dernier, Proteus, date de 2003. Il a également tourné deux épisodes de la série Queer as folk, version américaine.

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Zero patience est édité en DVD par Optimale, en VO sous-titrée, et malheureusement sans aucun bonus – pas même la bande annonce. De plus la compression n’est pas excellente, surtout au début.
Pour plus d’informations :

 

 

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Dimanche 16 mars 7 16 /03 /Mars 00:25

Visuel : (c) GayClic

Holden sort sa plus belle plume pour Bonnie tandis que Noah montre sa grosse boîte à Luke... Que d'émotions.
ATTENTION : petit bonus à la fin !
[ATWT appartient à CBS et PGP]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Dimanche 16 mars 7 16 /03 /Mars 00:22

Visuel : (c) GayClic

Noah se voit déjà bourlinguer en Europe avec Luke et Lily imagine repartir comme en 14 avec Holden... Ils ont dû louper un épisode.
[ATWT appartient à PGP et CBS; je suis l'auteur des sous-titres]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 15 mars 6 15 /03 /Mars 00:19

Visuel : (c) GayClic

Lily aimerait bien se réconcilier avec Holden, mais ce dernier veut plutôt rabibocher nos deux héros...
[ATWT appartient à PGP et CBS]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 15 mars 6 15 /03 /Mars 00:15

Visuel : (c) GayClic

L'affaire des baisers arrive sur Canal +...

[ATWT appartient à PGP et CBS]

Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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