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Blog LGBT du rédac' chef :
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Mardi 29 juin 2 29 /06 /Juin 10:55

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« Nous continuons à faire confiance à Nicolas Sarkozy et au gouvernement pour mener à bien les réformes dont la France a besoin, au premier rang desquelles l’indispensable retour à l’équilibre des finances publiques. (…) Concernant les sujets spécifiquement LBGT, nous ne pouvons aujourd’hui que constater un grand décalage entre les revendications du mouvement gay dans son ensemble ‒ et de GayLib en particulier ‒ et les positions de l’UMP. (…) Si de nombreuses avancées permettent de penser que le gouvernement ne se désintéresse pas des questions LGBT, les deux grandes réformes qu’il s’était engagé à faire sont aujourd’hui au point mort. (…) À l’heure où toute l’Europe accorde le mariage civil à tous les couples, où le gouvernement conservateur britannique fraichement élu consacre un véritable programme d’inclusion pour les gays lesbiennes et trans, notre famille politique semble incapable de se saisir de ces sujets et fait du sur place. (…) Notre soutien ne peut se manifester que dans l’exigence et le respect de la parole donnée. » Emmanuel Blanc, le président de GayLib, association qui a défilé le 26 juin 2010 à Paris sous ses propres et seules couleurs et leur char n’était pas financé par l’UMP et n’en portait pas le logo.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 28 juin 1 28 /06 /Juin 17:45


Deux gays s’envoient en l’air dans un bain moussant.

Soudain l’un d’entre eux pète un coup. Une magnifique bulle arc-en-ciel remonte à la surface et flotte peu après dans la salle de bains. Alors l’autre, ravi, souffle dessus ; l’envoie à droite et à gauche, en haut et en bas pendant quelques minutes… Alors celui qui a pété, excédé, lui demande :

- Oh chéri, arrête un peu de jouer avec le gosse !

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Lundi 28 juin 1 28 /06 /Juin 17:30


Un géant et un nain sont dans une pissotière.

Le nain n’arrête pas de cligner des yeux en regardant le géant.

Ce dernier commence à avoir des doutes et lui demande soudain s’il est homosexuel.

Le nain lui répond : « Non, je ne crois pas, mais ça me gicle dans la figure ! »
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Par Daniel C. Hall - Publié dans : LA BLAGUE POURRIE DU JOUR
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Lundi 28 juin 1 28 /06 /Juin 10:55

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Jean-Louis Garac vit à Nice et est passionné par la littérature et la poésie, l'art et le cinéma. Il aime également écrire sur des sujets divers des « billets d'humeur ». Il possède une maîtrise de lettres modernes et son sujet de mémoire a été consacré à Colette. Il tient un blog personnel d’une excellente qualité et participe au fonctionnement de plusieurs associations. Jean-Louis, qui n’est pas responsable du titre de sa chronique (c’est un mauvais jeu de mots, spécialité du chef Daniel C. Hall), entre avec classe dans la grande famille du blog Les Toiles Roses

 

05.

L'HOMME (Y COMPRIS GAY)

EST UN HOMOPHOBE POUR

L'HOMME !

 

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L’homme (y compris gay) est un homophobe pour l’homme, nous le constatons hélas tous les jours et notamment lors de certaines manifestations en faveur des libertés LGBT, où cette haine stupide sort son sinistre nez, et nous pouvons le constater aussi tous les jours à l'intérieur même du monde gay !

Il est vrai que l’homme d’aujourd’hui, surtout dans nos sociétés occidentales encore douillettes (mais plus pour très longtemps), semble oublier le monde incertain et féroce dans lequel il vit. Il surfe avec des milliers de faux amis sur Facebook, Viadeo et Twitter, dans le monde gnangnan, mercantiliste et futile, qu’il a créé à coup de logiciels, de processeurs, d’images en 3D et de milliers de cartes à puce !

Ainsi vont nos contemporains, la tête dans l’écran comme l’autruche dans son trou, montrant au reste de l’humanité, au propre comme au figuré, leur immense et égotiste derrière…

N’oublions pas, quitte à briser notre monde de « bisounours », que « L’homme est un loup pour l’homme » ! Beaucoup, justement, veulent passer sous silence ce constat ancestral, préférant bredouiller la complainte d’une humanité foncièrement bonne en marche vers une société meilleure, alors que sous d’autres latitudes on se le rappelle tous les jours de gré ou de force…

Certes cela n’est pas nouveau et depuis Thomas Hobbes certains en ont pris conscience ! On aurait pu écrire aussi, renouvelant l’image de notre philosophe, vu les horreurs de la seconde guerre mondiale et du cortège des atrocités qui n’ont guère cessé depuis : que « L’homme est une hyène pour l’homme » ou que « L’homme est un requin pour l’homme » ! Je me demande d’ailleurs si le bestiaire connu est suffisant pour illustrer les abysses de la démence humaine ?

Aujourd’hui, malgré une chape de chamallows, de guimauve virtuelle, et de « tout le monde il est beau et couche avec tout le monde », on ne peut pas effacer cette forme de cruauté inhérente aux hommes, cruauté qui exprime au fond une haine farouche de l’autre et qui cherche depuis toujours à détruire, à déchirer, et à porter atteinte à nos « chers » voisins : un frère, le type du pavillon d’en face, un collègue de bureau, tel étranger, tel groupe, telle nation !


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Cette haine peut venir de deux branches distinctes : l’une la jalousie, (rappelez-vous la motivation de Caïn dans le premier meurtre mythique rapporté par La Bible et en littérature notamment dans The Paradise Lost, où Milton en fait le moteur essentiel de la chute de Lucifer), l’autre naissant du rejet et de l’exécration parce que la personne visée devient insupportable pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle fait.

La jalousie me paraît un ressentiment si profond qu’il semble difficile de la contourner ou de la maîtriser ; que peut en effet le raisonnement contre cette part d’ombre qui grandit si vite en nous et prend racine dans l’image égoïste et orgueilleuse que nous avons de nous-mêmes ?

Jalousie et haine sont un carburant toujours à la mode pour les cerveaux qui marchent avec cette énergie noire. Le mal a aussi son ying et son yang en circuit fermé !

Dans le monde gay, nous en payons toujours un lourd tribu, car l’homophobie est loin de s’épuiser : ouï-dire au travail, rumeur dans la famille, dans une cité, un quartier, un immeuble etc.

Les homophobes veulent traquer les gays comme naguère les nazis ceux qu’ils jugeaient inférieurs. Ils s’habillent de tous les préjugés possibles et n’hésitent pas à réciter un credo aussi niais que scientifiquement faux (le fameux : contre nature), s’en remettant à une lecture erronée des textes bibliques ou autres.

L’homophobie n’est pas simplement un rejet, elle est aussi une forme intolérable d’immiscion dans la vie privée, accompagnée de jugements avec application immédiate d’une « peine » décidée par des meneurs version caïds de la petite cause ! On y retrouve par exemple le « viol éducatif » pour les lesbiennes et le passage à tabac pour les gays, voire tournante parfois, et dans le pire des cas le meurtre !

Graffiti, lettre anonyme, agression téléphonique, insultes en public, rires et quolibets du groupe, harcèlements, tout peut se transformer ainsi en cyclone dévastateur, et la plupart du temps cela aboutit à un départ forcé des victimes, pour un autre quartier ou pour le cimetière.

Bien sûr, selon les lieux, les villes, la situation peut changer radicalement mais dans notre société il vaut toujours mieux être riche et célèbre que pauvre et anonyme, car les quartiers populaires semblent les plus sensibles à cette intrusion homophobe.

L’homophobie chez les bourges tient en effet plutôt de la confidence de salon et des traits d’esprit qu’on échange à table ; très rares sont ceux qui doivent déménager de leur 200 m2 dans le Marais ou dans le 16ème, ou faire mouiller leur yacht dans un autre port…


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Mais il y a aussi une dernière forme d’homophobie, très dérangeante celle-là, et dont on parle très peu, celle des gays vis-à-vis d’autres gays ! Comme si le vers était dans le fruit…

Là aussi, n’en déplaise à tous les « aveugles » du monde gay qui veulent croire à leur rêve, on rencontre des vexations, des moqueries, du mépris, de la mise à l’écart…. Cette sinistre « farandole » ou spectre (pour la couleur arc-en-ciel) est largement répandue et cette société « rose », qui perd son éducation comme les vieux monuments leurs peintures, multiplie les êtres arrogants et prétentieux, sans foi ni loi, qui ne jugent et ne voient qu’à travers le prisme étroit de leur univers de pacotille.

Beaucoup d’entre nous, sans le savoir ni le soupçonner, portent ainsi une « étiquette » comme un triste poisson d’avril, donnée si humainement et élégamment par une partie de la « communauté » (je ne sais pas si le mot est juste) ou un même clan !

Les gays entre eux sont souvent redoutables, j’en donne pour meilleur exemple les fins de non recevoir sur le Net, qui tombent comme de violents couperets, dans l’espace soi-disant convivial réservé aux « rencontres »… Après quelques interrogations sur des pratiques minables constatées sur un site Internet, un webmaster m’a conseillé récemment d’aller prendre un vrai bol d’air dans le monde réel… C’est vous dire…


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Ainsi, les gays, qui pleurent les premiers sur eux-mêmes et protestent dès le moindre mot de travers qui les dérange, pratiquent eux-aussi, dans les vestiges de leur communauté ou les ruines de leur ghetto, de sacrées « mises à mort » et de beaux ostracismes. Tout cela ne présage rien de bon pour l’avenir, car dans ce cas de figure il n’y en a plus !

Comme image, je retiendrai la célèbre formule en fin d’annonce : « Out les vieux, les folles, les gros etc. ». Image qui est devenue au fil des ans et des différents supports un best-seller du mépris trivial des rencontres homoérotiques et la devise d’un monde sans humanité ni rayonnement dont l’écho ondule sans fin !

Hélas, les homophobes ne sont pas seulement hors les murs, ils rôdent sous le charmant visage de nos frères, et c’est le plus difficile à comprendre et à accepter !


Lire les autres chroniques de Jean-Louis Garac

Par Jean-Louis Garac - Publié dans : LA GARAC'ADEMY
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Dimanche 27 juin 7 27 /06 /Juin 12:10

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LA FIERTÉ DE MARCHER

par  Jean-Paul Tapie

 

Jean-Paul Tapie est un écrivain français, auteur d'une dizaine de romans et nouvelles. Il a aussi publié sous le pseudonyme de Zaïn Gadol des romans érotiques. Fasciné par les thèmes de la virilité et de l'homosexualité, Jean-Paul Tapie décline dans ses œuvres ses désirs et ses contradictions.

Né à Bordeaux dans une famille de la petite bourgeoisie, il grandit ensuite en Vendée, à La Roche-sur-Yon. Une adolescence difficile lui laissera à jamais un souvenir amer de cette ville et de cette région. Après des études de journalisme, il part en Israël où il passe un an dans un kibboutz. Il y apprend non seulement l'hébreu, mais aussi que l'on peut être heureux en acceptant d'être ce que l'on est. La parution de son premier roman, Dolce Roma, en 1974, marque le début de son acceptation de son homosexualité et de son épanouissement personnel. Pendant les années qui suivent, déçu par l'échec de son premier, puis de son deuxième roman (Le bal des soupirs, 1982), il se consacre très intensément à la recherche du plaisir et à l'exploration de ses fantasmes. Ce n'est qu'en 1996 qu'il écrit son troisième roman, Le désir du cannibale. A partir de là, il va écrire et publier au moins un livre par an, toujours avec le même insuccès, à l'exception de Dix petits phoques en 1998. Il se décrit lui-même comme un auteur de "worst sellers". En 2000, il part s'installer à la Réunion, où il vit toujours. Il décrit cette installation comme « la plus grande connerie de sa vie », mais affirme ne pas regretter de l'avoir faite. En dehors de la littérature et du plaisir, il a consacré une grande partie de sa vie au sport : ski nautique, parachutisme, course à pied, course de montagne, escalade, randonnée, musculation.

 

 

Hier, c'était la Gay Pride. C'était aussi l'anniversaire de ma meilleure amie et j'en profite de le lui re-souhaiter (bisous, Marie !).

Je n'ai jamais caché l'agacement que provoque en moi la Gay Pride, ravivé à bon escient par la lecture d'un article de blog dans lequel l'auteur s'emploie à justifier cette manifestation aux yeux d'un ami sceptique en lui rappelant toutes les agressions homophobes dans le monde, et notamment dans les pays de l'Est. Au bout de trois lignes, j'avais envie de dire à l'auteur : si c'est pour cette raison que tu marches, chéri, au lieu de marcher boulevard Voltaire, va parcourir la Perspective Nevski ou Vaclaské Namesty. Va te faire caillasser à Varsovie ou à Moscou. Je me demande quel est le pourcentage de "marcheurs" qui ont conscience de le faire pour lutter contre la violence homophobe, ou même simplement pour les droits des homosexuels (mariage, adoption). J'y ai participé plusieurs fois (quand je militais à Aides, qui nous demandait de venir y faire de la visibilité) et j'ai vu davantage une foule de teufeurs qu'une horde de militants revendicatifs. Franchement, les gays ont-ils besoin d'une fausse bonne raison pour faire la fête ? Qu'on baptise cela la Gay Parade et je viendrai y faire un tour. Peut-être même m'exhiberai-je nu sur un char, avec une plume dans le cul ‒ jusqu'à ce qu'on me lapide !

Mais bon, au fond, ça ne me dérange pas plus que ça que les gays marchent dans Paris. Mais qu'ils le fassent pour défendre leurs droits et non pour affirmer leur fierté. Il n'y a rien de plus con que la fierté d'être ce que l'on est sans jamais avoir décidé de l'être, ou sans avoir pu ne l'être plus si cela ne nous plait pas. C'est comme la fierté d'être Français chère à Besson et Sarko. Fierté mon cul ! Les seuls Français qui peuvent se dire fiers de l'être sont ceux qui le sont devenus par choix, autrement dit des étrangers de naissance. Une minorité qui se dit fière de ce qu'elle est autorise la majorité opposée à le dire aussi ‒ et quand les majorités commencent à proclamer leur fierté d'être ce qu'elles sont, on sait comment ça se termine !

Moi, ma seule fierté, c'est la fierté de marcher, d'avoir marché, d'avoir parcouru des milliers de kilomètres à pied sous toutes les latitudes, partout dans le monde, sous le soleil ou sous la pluie, à midi ou à minuit, il y a tout c'que vous voulez…

 


Reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur (27 juin 2010)

Première publication : http://jeanpaul-tapie.com/

Par Jean-Paul Tapie - Publié dans : LIBRE PAROLE
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Dimanche 27 juin 7 27 /06 /Juin 11:49

libre-parole

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Comptine à l'adresse des gays qui n'aiment pas la Gaypride.

Une histoire de baston !

  

par  Jan Le Bris de Kerne 

 


Jan Le Bris de Kerne a 32 ans, vit et travaille à Paris. Tzigane de l'audiovisuel, il a travaillé comme journaliste, chroniqueur, blogueur, communicant, etc. Gitan et aventurier par nature, au-delà de sa vie professionnelle de jour, il a été très actif dans la presse magazine gay et a participé au lancement de Pink TV. Aujourd'hui, il publie dans PREF Magazine en kiosques une chronique appelée « Vodka Pimenta » ! Il tient aussi le blog Jan de Kerne dans le Lisbonne gay.

 


Je fus passablement courroucé lorsqu’il advint qu’un de mes amis m’énonçât avec le toupet habituel des gens qui profèrent des absurdités, qu’il jugeait la Gaypride, ou Marche des Fiertés, inutile voire contreproductive, tant celle-ci était provocante et désormais commerciale. Cet ami égaré prétendait que par ces temps si paisibles pour les homosexuels à Paris, cette manifestation parmi les plus nombreuses de France, avait perdu tout intérêt. J’en fus révulsé. Mais plutôt que m’asseoir et pleurer, j’entrepris de monter au front et de lui offrir un « update » fort nécessaire. Voici ce que je lui dis ce jour-là.


Rassemblement après les émeutes de Stonewall  

 

Mon cher ami, commençais-je, la Marche des Fierté même si on l’a perdu de vue, est somme toute une histoire de baston. De castagne. Et si l’on y trouve autant de plumes plantée ou l’on sait c’est parce que sans répit, les hordes homophobes ont de tout temps trouvé amusant d’y voler. Dans ces plumes. La Gaypride c’est une claque bouddhique. Une réponse ferme, colorée et visible, mais non violente, à la somme d’agressions que les homosexuels subissent sous toutes les formes. C’est vrai qu’on n’y brûle ni ne casse rien. Faudrait-il le souhaiter pour que l’une des manifestations les plus importante du pays passe du statut « d’amusante » à celui de « okay, okay, on a compris, on va voter des lois pour vous calmer » ? En tout cas à ce jour, la Marche des Fiertés reste notre crochet du droit à la tibétaine, en réponse aux haines et aux violences que nous rencontrons souvent.

Oui, la Gaypride était une affaire de castagne et quelques pays pas trop lointains nous en donnait l’illustration chaque année : en Russie, n’était-elle pas prohibée, commentaires injurieux du Maire de Moscou et de Petersbourg brochant sur le tout ? Les homosexuels russes, et de différents pays de l’Est, prenant leurs couilles à deux mains n’aillaient-ils pas au devant des skinheads-matraques-cailloux-œufs dans d’épiques bagarres sous l’œil distrait des policiers ? Quand eux-mêmes ne prenaient pas part au désastre… Il fallait rappeler au souvenir de mon ami que si l’on était 700.000 à Paris à danser de char en char, à quelques centaines de kilomètres, c’était de tout petits groupes de gays presque kamikazes qui jouaient leur vie pour hurler dans leur pays : « oui, nous existons, oui nous voulons aimer et vivre comme vous ! »

La baston, c’est mythe fondateur de toutes les Marches des Fiertés du monde.

Devant l’air hébété de mon ami, je sentis qu’il fallait que je développasse. Ignorant ! bramais-je. Stonewall en juin 1969, rue Christopher Street à New York, ça ne te dit rien ? À l’époque le simple rassemblement dans un bar d’homosexuels était interdit. Mais lassées des descentes de police et exaspérées par un Nième contrôle et l’arrestation menottée d’une copine travestie, des folles hystériques se jetèrent, glapissantes, sur les policiers et le fourgon, déclenchant ainsi trois jours d’émeutes sanglantes à New York. Ce fut l’acte fondateur de la conscience politique gay et la Marche des Fiertés fut désormais la célébration de l’anniversaire des émeutes du Stonewall.

Les homosexuels avaient alors répondu à la violence par la violence, se faisant du même coup entendre de manière spectaculaire. Mon ami tirait une tronche oblique, manière particulière qu’il avait de me signifier qu’il n’était pas encore convaincu de l’utilité aujourd’hui d’une telle manifestation. Tremblant de fureur, je brandis alors mon Iphone, cliquotais frénétiquement, claviotais comme un possédé et lui mis sous le nez plusieurs articles de presse évoquant pour cette seule année, une montagne de guet-apens à Paris où des homosexuels comme lui et moi, en plein Marais se faisaient casser la gueule par des dizaines de sauvageons haineux. Je lui montrais les tortures abominables en province, les meurtres (brûlé vif dans sa voiture, crâne éclaté au marteau, couple enterré vivant, roué de coup, etc.), sans compter les milliers de cas de harcèlement au travail, en famille, à l’école.

Je sentis bien à ce moment, que mon ami commençait à revenir à la raison. Mais l’on n’y était pas encore tout à fait. Je compris qu’à ce stade, je devais jouer la carte de l’emportement lyrique, ce que j’entrepris donc. Le rouge me monta aux joues lorsque je m’exclamais, la bave aux lèvres, qu’au sein même de la Marche des Fiertés, des casseurs trop heureux de pouvoir venir se déchaîner contre des homosexuels, venaient donner libre cours à leur rage criminelle. Lors de l’avant-dernière gaypride, on avait par exemple assisté à ce spectacle effarant de grappes de jeunes fonçant dans la foule des marcheurs, frappant, poussant, bousculant, tandis que les CRS s’ébranlaient à leur tour pour empêcher de nuire ces agresseurs. C’était dire à quel point on faisait peu de cas des homosexuels pour qu’à Paris aujourd’hui, on puise oser sans retenue aucune, venir se battre contre eux, au milieux d’eux, et aux yeux de tout le monde.

Devant tant de brutalité physique et morale, résignés aussi à ne pas voir cette année 2010 venir l’égalité des droits tant espérée depuis des siècles, les organisateurs de la Marche des Fiertés s’étaient donc mis d’accord sur un mot d’ordre qui nous plongeait de nouveau dans les heures les plus noires de notre histoire : « Violences, discriminations : assez ! Liberté, égalité : partout et toujours ! » Toisant mon amis dans le blanc de son œil vitreux, j’ajoutais que si l’on en était revenu là, alors que le Président de la République en campagne promettait le « presque mariage » et autres confiseries, alors que le Portugal catholique et tradi était le 6ème pays d’Europe à légaliser le mariage homosexuel, si l’on en était revenu à devoir à nouveau faire front contre la stupide violence physique et la discrimination, et bien c’était aussi grâce à la contribution molle de gays pas corporates comme lui, qui avec leur mine aigre marquaient contre leur camp, laissant les homophobes agir et jugeant que leur répondre avec notre Marche était ringard.

Puis, cédant à l’émotion, ingrédient indispensable de tout bon plaidoyer, je lui racontais comment la foule, presque un million d’hommes et de femmes, se couchait par terre, à même le sol, en silence pendant une minute en mémoire des morts du Sida, une autre de nos guerres. A l’appel de ce qu’Act Up avait appelé un « Die In » (mourir sur place). Ce silence épais, chargé de sens, tout le monde se taisant à l’unisson, allongé en communion avec nos morts. Soixante longues secondes. Puis le son puissant de la sirène traversant la couche d’air, déchirant le calme, la foule se relevant parfois les yeux rougis par l’émotion, les chars réarmant la musique techno et les cris des homos pour chasser la tristesse et marcher de plus belle.

Piqué au vif, mon ami se redressa, fier à nouveau d’être gay, il couru louer un costume de centurion romain, mignonne petite jupe rouge, et se déclara prêt à devenir le nouveau martyr de la cause gay sur le champ de bataille parisien. Il fallait croire que les homos n’étaient pas les plus mauvais à la guerre, puisqu’outre les quelques grands noms célèbres de vénérables et authentiques maréchaux homosexuels (Lyautey, Galliéni, de Lattre de Tassigny), même dans la prude amérique, le président Obama travaillait à abroger la loi « don’t ask don’t tell » interdisant aux gays de servir dans l’armée. Les américains s’étaient en effet rendu compte qu’ils risquaient de se priver de leurs meilleurs éléments y compris chez les plus hauts gradés. On allait enfin laisser en paix faire la guerre, les tatas belliqueuses. Oui la gaypride c’était vraiment une histoire de baston. Mon ami et moi, heureux, nous levâmes d’une détente en direction de la Marche, fiévreux et enthousiastes, livrer une autre guerre à la bêtise crasse de l’humanité.

 

Reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur (26 juin 2010)

Première publication : http://www.novo-ideo.org

Par Jan Le Bris de Kerne - Publié dans : LIBRE PAROLE
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Samedi 26 juin 6 26 /06 /Juin 11:19
  
Visuel : (c) GayClic

Luke et Noah désormais en meilleure qualité vidéo !
Rencontrez Luke & Noah à Paris le 10 juillet 2010 (et par la même occasion, venez aussi me dire bonjour).
Informations sur : www.mgcevents.com
[ATWT appartient à TeleNext Media et CBS]




Par Jag1366 - Publié dans : SERIE : AS THE WORLD TURNS (AINSI VA LE MONDE)
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Samedi 26 juin 6 26 /06 /Juin 11:07

http://4.bp.blogspot.com/_SNWhINHHc3Q/SqBFx2GWzEI/AAAAAAAABC4/ex5p-8SlUSY/s400/LOGOPYSCAP.jpg


Les vidéos sont (c)
Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Vendredi 25 juin 5 25 /06 /Juin 17:54



 

Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 

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Meurtre d'un gigolo, Mehmet Murat Somer, trad. de Gökmen Yilmaz, Éditions du Masque, 2009, 346 p. – 18 €.

 

Mort d'un gigolo... à Istanbul. Trans turque en détective chic & choc…

Il y a des livres que vous rencontrez par hasard, par ouï-dire... qui vous font penser que vous avez eu ce jour-là un sacré coup de chance. Meurtre d'un gigolo appartient, dans le genre polar, à cette catégorie de titres que vous avez le devoir de conseiller à certains de vos amis. Vous savez immédiatement à qui il va plaire.

Le héros de celui-ci est un transsexuel turc qui est amené à livrer une enquête suite à la mort suspecte d'un conducteur de minibus aux appâts et aux charmes faisant des ravages dans la jet-set stambouliote du début des années 2000. Le narrateur joue avec le style Agatha Christie et envoie enquêter, selon les circonstances, Miss Poirot ou Hercule Marple.

Ce personnage fera plaisir aux fans d'Audrey Hepburn : quand il s'habille en femme, c'est à elle qu'il aime s'identifier et lit dans les regards des hommes une intensité et une chaleur qui la font vibrer et qu'elle sait admirablement faire partager. Le T de LGBT trouve ici un talentueux porte-parole, doublé d'un excellent constructeur d'intrigue policière. La force de Mehmet Murat Somer est de bâtir un récit où la transsexualité du narrateur est un atout premier, dont il sait jouer avec finesse et sans faux-semblants : l'humain qui navigue entre les deux genres est une nature sensible, intelligente et remarquablement organisée. En plus de ses talents de hacker, cette princesse sait, le moment venu, s'offrir des « repos du guerrier » dans les bras de jeunes gens amateurs d'exotisme sexuel.

N'usant jamais de grosses ficelles entre virilité et féminité (1), on se retrouve ici sur une frontière mouvante et fluide, sur laquelle on a plaisir à flâner au rythme donné par Mehmet Murat Somer.

Istanbul est aussi un élément clé de cette énigme. Ceux qui l'ont fréquenté en retrouveront l'ambiance brute d'une mégalopole où Atatürk, le voile des femmes et le chant des muezzins sont les éléments d'une modernité originale, à cheval sur deux cultures et deux continents. Entre les milieux interlopes des bas quartiers et les yali des milliardaires, la boîte de nuit spécialisée dans les spectacles transformistes de l'ami(e) Pompon, le monde des hackers et celui des business(wo)men, on est amené à traverser le Bosphore pour tenter de résoudre cette énigme intercontinentale. Un jeune homme au membre « siffredien » a été assassiné...

La solution ? Donnée dans une confrontation où une trans musulmane joue sa Christie !

 

(1) Comme dans le triste Cherry Darling de Serge Delhay.

 

Plus d’informations :

Fiche biographique et bibliographique de l'auteur.

 

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Meurtres sur le Palatin : Une enquête de Kaeso le prétorien, Christina Rodriguez, Editions du Masque, 2009, 323 p., 13 x 20,5 ‒ 16 €

 

Meurtres sur le Palatin de Christina Rodriguez… Serial killer sans romantisme, mais avec sex-appeal !

Un bon polar dans la Rome impériale, cela vous tente, au moment ou l'on va nous servir d'autres festivités, bien sages, en direct du Vatican ?

Nous sommes sous Tibère. Caligula est un jeune homme proche du héros, Kaeso. Des bordels à filles et à garçons aux riches demeures patriciennes en passant par les « élevages » de gladiateurs, cet enquêteur singulier, accompagné d'un léopard, recherche l'auteur de meurtres sauvagement perpétrés.

Ceux qui ont vu Satyricon pourront s'aider des images de Fellini pour planter le décor. L'intrigue est riche, foisonnante de chair, d'or et de sang. De beautés aussi : féminines et masculines. Et pas de contresens historiques sur les mœurs de l'époque : sans être un lupanar homo, les hommes aimant leurs semblables ont leur place dans le récit. On va même suivre d'assez près un superbe handigay et ses conquêtes !

Un éphèbe qui fait tourner bien des têtes est au centre de tous les regards : est-il partie prenante dans ces meurtres où le prédateur laisse un signe mystérieux, un droit de passage pour franchir le Styx, dans la bouche de ceux qu'il torture ?

Une plongée dépaysante dans un monde qui nourrit beaucoup de nos fantasmes, avec pour guide, une romancière qui sait exciter tous nos sens en menant notre imagination et notre réflexion dans des ruelles tortueuses où l'on vend de la chair humaine pour le plaisir des spectateurs avides de sang, comme pour ceux qui achètent les étreintes dans le satin comme dans la fange.

On ressort tout ébouriffé de ces aventures avec l'envie de caresser Io... ou Apollonius ! Attention : ils n'appartiennent pas à la même espèce...

 

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HOMO-GHETTO : Gays et lesbiennes dans les cités : les clandestins de la République, Franck CHAUMONT, Le cherche-midi : Documents, 2009, 197 p. ‒ 15 €

 

Handicap social dans la France d'aujourd'hui...

Voici un livre dont l'introduction rappellera beaucoup de choses à tous ceux qui, sur Handigay, Les Toiles Roses ou sur des sites plus « généralistes » tentent d'organiser des rendez-vous. Entre les timides, les mythos, les fantasmeurs, les branleurs du clavier et les interlocuteurs sincères et capables d'aller au bout de la démarche, c'est-à-dire la rencontre, il y a des heures de clavardage, des rendez-vous manqués, des lapins et autres impolitesses.

Pour Franck Chaumont, il ne s'agissait pas de faire « un plan » mais de recueillir des témoignages sur le vécu de l'homosexualité dans les banlieues de la République Française à la fin de la première décennie du XXIe siècle.

Il a gardé douze profils de garçons et de filles qui racontent leur quotidien, leur jeu de cache-cache pervers, cruel et avec si peu de repos dans un univers hostile. Il faut lire ces confessions, ces récits incroyables de dureté et d'absence de repères.

Pédé ou gouine : la honte !

Dans une architecture déglinguée où seul l'esprit de bande permet de se donner un semblant d'identité, où tout n'est que rapports de force et de pseudo-esprit de groupe, malheur à la brebis qui s'égarerait dans les voies d'une orientation sexuelle anormale. La norme c'est un homme et une femme, et pas de chabada, même si c'est dans une tournante, c'est comme ça. Les parents l'ont dit, les frères et sœurs confirmé et ils ont l'appui des imams et des textes religieux auxquels on ne connaît rien mais qui racontent bien cette histoire de Loth, Sodome et Gomorrhe vues côté Coran.

Prendre un appartement en collocation ? Tout simplement impossible, tant la « convivialité » et le regard des autres sont invasifs.

Et les autres ? Leur aide n'est pas de toute première qualité. Si aux soirées BBB (Black, Blanc, Beur) il y a bien des Gaulois ayant le goût de l'exotisme, quel intérêt y a-t-il à être d'abord considéré comme objet de fantasmes en fonction de tel ou tel critère physique ou comportemental, ressassé depuis tant d'années ? Ces Devotees de l'Arabe ou du Black bien membré et actif sont humainement aussi passionnants et enrichissants que ceux qui courent après les amputés ou qui veulent à tout prix s'envoyer en l'air avec un handi sur le Küschall R33…

Franck Chaumont se livre ensuite à un bref et efficace état des lieux en analysant le contexte social et culturel de cette situation. « La République à deux vitesses » est le titre de ce constat qui devrait faire avancer les choses en leur donnant une visibilité jusqu'ici jamais atteinte.

 

Plus d’informations :

Interview de l'auteur dans Le Nouvel Observateur du 24 septembre 2009,

Kelma, le site ethnique des beurs de la banlieue parisienne,

Soutien aux gays et lesbiennes des banlieues au sein d'un groupe FaceBook.

 

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Des amants, Daniel ARSAND, Stock, 2008, 174 p., 15 €.

 

Amour naissant et finissant sous le règne de Louis XIII…

Puisque le XVIIe siècle semble être une mine pour écrivains sensibles aux amours masculines du début du XXIe, reconnaissons à chacun une solide personnalité : Gimet et Puzin ont été commentés ici, chez leurs éditeurs spécialisés.

Chez Stock, Daniel Arsand, en 174 pages et cent chapitres, nous entraîne sans artifices ni fioritures, avec une écriture taillée à la serpe, au cœur d'un couple d'hommes au destin fatal.

L'auteur est un alchimiste de la langue, qui sait mettre au service d'un idéal d'amour absolu une plume affûtée sur diverses pierres philosophales et trempée dans une encre aux pouvoirs surnaturels dont Sébastien le paysan a le secret. Son amant, Balthazar de Créon, de noble famille, est prêt à tout affronter pour vivre ce sentiment absolu et évident. Inutile de le comparer à l'amour entre un homme et une femme, nous sommes ici dans une autre dimension, que chacun vit avec ses repères : Sébastien qui jouit du corps des autres garçons et le jeune seigneur à la passion exclusive et dévorante, que les accusations de la cour n'effraient pas.

Sodomie et alchimie : tels seront bien sûr les chefs d'accusation de la « justice » de Louis XIII contre ces bardaches sorciers.

Il y a dans ce roman qui se lit d'un trait beaucoup plus que ce qui est annoncé dans le commentaire de la quatrième de couverture :

« Des amantsest un magnifique chant d'amour et d'humanité. À travers l'histoire incandescente de Balthazar et Sébastien, il dénonce l'intolérance de la société d'hier et d'aujourd'hui. »

Amour éclatant, passion, injustice, mort, deuil, amours discrètes et dissimulations fatales, Daniel Arsand éclaire avec force et lucidité quelques belles âmes et dénonce avec une discrète lucidité l'implacabilité de la bêtise et la cruauté qui leur font face.

Une écriture minimaliste, « janséniste » qui transporte avec douceur mais sans ménagements sur des territoires d'un intérêt intemporel.


Note de Daniel C. Hall : Si les éditeurs ou les auteurs (auto-édités ou non) souhaitent envoyer un service de presse à Gérard en vue d’une critique sur ce blog, merci de prendre contact avec le chef Daniel C. Hall qui vous communiquera ses coordonnées : lestoilesroses@hotmail.fr.



TO BE CONTINUED…

Par Gérard Coudougnan - Publié dans : LA BIBLIOTHEQUE ROSE
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Vendredi 25 juin 5 25 /06 /Juin 07:22

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par Daniel Conrad Hall

 Rédacteur en chef de LES TOILES ROSES

en duo avec  GÉRARD COUDOUGNAN

 

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Elisabeth Thorens-Gaud, Adolescents homosexuels :

Des préjugés à l'acceptation : Aide aux parents, conseils aux enseignants, soutien aux jeunes,

Lausanne, Favre, 2009, 183 p. ‒ 18 €

 

Nous avons ici longuement évoqué les jeunes rejetés de chez eux, expulsés par leur parents pour cause d'homosexualité : notre engagement aux côtés du Refuge (1) est l'une de nos fiertés et nous avons eu la satisfaction d'apprendre par Nicolas Noguier et Frédéric Gal que plusieurs chèques leur étaient parvenus suite à nos articles.

L'un des points de départ de ce mouvement fut le livre de Jean-Marie Périer, Casse-toi ! (2). Le plus fréquent des reproches faits à ce coup de gueule, à ce cri du cœur du photographe est son refus d'engager un dialogue avec les parents, refus qu'il assume totalement et sur lequel il a eu l'occasion d'argumenter depuis la publication de son livre.

Moins médiatique (trois fois hélas !), Elisabeth Thorens-Gaud est plus bien plus efficace et pédagogue que Jean-Marie Périer. Ses longs sous-titres décrivent parfaitement son propos qui viennent apporter un complément idéal aux drames décrits dans Casse-toi. Voire un guide qui permet de mieux comprendre toute la problématique du rejet des jeunes LGBT.

Cette formidable enseignante s'est sentie interpellée par des adolescents en souffrance parmi ses élèves. Suite à leur coming out en classe, elle a rencontré leurs parents et réuni une impressionnante documentation sur les moyens de faire face à diverses situations, non seulement dans son pays (la Suisse) mais aussi dans l'ensemble du monde francophone (France, Canada, Belgique). Il en résulte un remarquable livre (un guide presque parfait qui n’a aucun équivalent en langue française) que l'on peut lire d'une seule traite, avec des points de vue différents sur une même situation : quand l'ado parle, des encadrés donnent l'avis parental et réciproquement. On peut également garder cet ouvrage près de soi pour en exploiter les pistes de réflexions. Si l'on est enseignant, on y trouvera les plus récentes et les plus complètes références aux textes officiels, accompagnées du vécu d'une enseignante qui partage une précieuse expérience. Si l'on est parent, on y trouvera le témoignage d'autres parents ainsi que de sérieuses sources de CONTACT (3). Les ados pourront aussi voir que leurs questionnements, leurs doutes, leurs affirmations et leur parole revêt un écho profond et multiforme sur leur entourage.

Lentement, calmement, avec la pédagogie qui sied à une enseignante sachant se mettre en phase avec ses différents publics, Elisabeth Thorens-Gaud réussira à toucher chacun des publics concernés, tout en informant des conséquences sur le ressenti et le vécu des autres.

Sans en faire de trop, nous recommandons ce livre à tous les parents, les enseignants et les élèves concernés par le sujet. C’est une réussite incontestable !

Voici l'un des rares livres que l'on souhaiterait voir dans toute bibliothèque municipale, dans tout C.D.I de collège et lycée et dans le plus de familles possibles. L’appel est lancé au Ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel !

Merci madame pour ce travail intelligent, sensible et pédagogique, mais aussi pour votre investissement dans cette lutte pour l’acceptation…

 

(1) cf notre dossier spécial http://www.lestoilesroses.net/categorie-11317559.html

(2) http://www.lestoilesroses.net/article-dossier-special-le-refuge-7-zoom-interview-jean-marie-perier-casse-toi-creve-mon-fils-je-ne-veux-pas-de-pede-dans-ma-vie--44246824.html

(3) http://www.asso-contact.org/

 

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ELISABETH THORENS-GAUD :

«  Je trouve en effet incroyable, qu’aujourd’hui, en 2010, on ne parle pas d’homosexualité à l’école. »

 

 

Les Toiles Roses : Bonjour Elisabeth, et merci de nous accorder un temps qui doit être précieux. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Elisabeth Thorens-Gaud : Bonjour, Gérard et Daniel. J’enseigne l’histoire et la géographie dans un collège de suisse romande.

Après des études de Lettres à l’Université de Genève, j’ai vécu à Boston pendant 5 ans pour étudier le Management à Harvard. C’est aussi là-bas qu’avec mon mari nous avons construit notre famille. À cette époque, j’ai rencontré des amies lesbiennes qui m’ont éduquée et informée sur la réalité homosexuelle. En effet, la crèche dans laquelle j’avais inscrit mes enfants accueillait autant de familles homoparentales que de familles hétéroparentales.

Parallèlement à mon métier d’enseignante, j’ai toujours exercé une activité dans le domaine de la communication, ma passion. Quand j’étais étudiante à la fac, j’écrivais déjà des piges pour des journaux locaux. Plus tard, j’ai même tenu une chronique dans un quotidien suisse romand dans laquelle je racontais mon quotidien d’enseignante. J’ai aussi travaillé en tant que professionnelle de la communication institutionnelle pendant une période à l’État de Vaud. Ces expériences professionnelles sont extrêmement précieuses car elles m’aident pour développer les activités que j’ai lancées pour sensibiliser les responsables de l’éducation à la nécessité de soutenir les jeunes en questionnement sur leur orientation sexuelle.

Voir aussi le site : http://www.thorens-gaud.com/

 

Pouvez-vous nous rappeler dans quelles conditions une mère de famille, enseignante, a été amenée à travailler sur l’homosexualité et à écrire un guide ?

Sensibilisée très jeune au vertige du suicide par plusieurs drames dans mon entourage, j’ai décidé de consacrer à sa prévention un congé sabbatique. À 48 ans, j’avais fait mon devoir de mère et je m’étais promis de revenir un jour à Boston. J’y suis retournée, avec mon mari lui aussi en congé. Rapidement, mon projet a évolué vers le soutien aux jeunes homos, l’aide aux parents, les conseils aux enseignants. Avec la réalisation d’un vieux rêve, écrire un livre, et la création d’une association http://www.mosaic-info.ch vouée à « lutter contre les préjugés et prévenir le suicide ».

Je trouve en effet incroyable, qu’aujourd’hui, en 2010, on ne parle pas d’homosexualité à l’école. Il règne encore un grand tabou autour de cette réalité. Cela je l’ai réalisé lorsque Vanessa, une de mes élèves, a fait son coming out en classe. C’est à ce moment que j’ai constaté qu’il n’existait souvent aucune ressource dans les établissements scolaires pour soutenir ces jeunes et aider les enseignants. J’ai décidé de pallier ce manque.


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Pourriez-vous nous raconter votre méthode de travail pour rassembler et analyser la documentation existante (livres, voyages) ?

J’ai d’abord compilé la littérature, fait des recherches sur internet, rencontré des professionnels de la santé publique, des personnes travaillant dans des associations LGBT. Surtout, je me suis « mise dans la peau d’une détective », car j’avais besoin de comprendre « comment on se sent » quand on est un élève homosexuel et qu’on est sur les bancs d’école, comment on se sent quand on est parent et qu’on apprend que son enfant est homosexuel. J’ai interviewé des familles et ai croisé les regards des pères, des mères, des enfants, car je trouvais intéressant de voir le décalage qui existait entre les uns et les autres. J’ai interrogé Marina Castaneda, auteure du livre Comprendre l’homosexualité, pour qu’elle apporte son éclairage de spécialiste et thérapeute aux parents. Enfin, j’ai consacré un chapitre au coming out, dans lequel j’ai interrogé Marie Houzeau, directrice du GRIS Montréal, un organisme québécois spécialisé dans les interventions en milieu scolaire, afin qu’elle donne des conseils aux jeunes élèves sur le coming out. J’ai voulu produire un outil pratique pour les jeunes, les parents et les enseignants.

 

Quelle a été la réaction de vos collègues suite à la publication de votre livre ?

La plupart des mes collègues ont très bien reçu cet ouvrage. Plusieurs m’ont dit que suite à sa lecture, ils avaient changé leur regard sur l’homosexualité, et qu’ils avaient pris conscience de l’hétérosexisme.

 

Et celle de vos différentes classes depuis la parution du livre ?

Mes élèves m’ont tous posé beaucoup de questions. Sans avoir l’aval de ma direction, j’ai pris sur moi de répondre à leurs interrogations. Ils ont beaucoup aimé lorsque je leur ai fait la lecture des témoignages de jeunes, et certains ont été très émus. Globalement, les élèves ont très bien accueilli ce livre. J’ai le sentiment que certains élèves ont été soulagés qu’une prof ose aborder ce sujet, car ils sont certainement concernés par cette réalité. Je l’ai constaté à la manière particulière qu’ils ont eue de me serrer la main à la fin du cours.


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Et une autre variante : avez-vous eu des retours des nombreux enseignant(e)s homosexuel(le)s privés de moyens et de liberté ?

J’ai eu des retours de collègues, pas nécessairement dans mon établissement scolaire, qui m’ont dit qu’ils étaient dans le placard et qu’ils le vivaient très difficilement. Je pense que beaucoup craignent les réactions des parents. Il y a un travail d’information gigantesque à effectuer de ce côté là. Il faudrait que nous les enseignants hétérosexuels soyons solidaires de nos collègues homosexuels. Mais il y a encore du chemin à faire… Et la question n’est pas simple : pourquoi un enseignant devrait-il parler de son orientation sexuelle ? Étant hétérosexuelle, je trouve que je suis mal placée pour donner mon avis, car je ne suis pas à la place des personnes concernées.

 

Cette réaction a-t-elle été différente suivant les différents pays dont vous faites état et pour lesquels vous indiquez les ressources disponibles ? Avez-vous l'impression qu'il y a des pays, parmi ceux que vous évoquez, où les ados homos sont mieux pris en considération ?

La ville de Cambridge (quartier de Boston aux États-Unis), est un monde un peu à part. Il semblerait que l’insulte « it’s so gay » (c’est stupide) y est moins proférée, suite à la politique antidiscriminatoire menée par les Écoles de Cambridge. Les élèves homosexuels peuvent compter sur l’appui de groupes de soutien au sein des écoles (les réseaux d’alliés). Comme il existe une loi protégeant les personnes homosexuelles des discriminations, la population en général fait attention de ne pas proférer des insultes et de ne pas avoir de comportements homophobes. Cela ne signifie pas que tout est rose, car dans certaines communautés il règne encore beaucoup d’intolérance, notamment dans les familles d’origine latino, mais le climat d’ouverture à Cambridge est exceptionnel.

De nombreuses familles homoparentales ont élu domicile dans cette commune très ouverte. Le mariage gay y est autorisé ! La préoccupation des autorités scolaires à Cambridge consiste à présent d’informer sur la réalité des personnes transgenres.

 

En France, Le Refuge accueille les moins bien lotis, ceux qui sont rejetés de chez eux : pensez-vous que la situation y soit pire ou tout simplement que les jeunes gays et lesbiennes suisses, canadiens ou belges n'ont pas de recours en cas de rejet total de leur famille ?

En Suisse romande, les jeunes rejetés par leurs familles n’ont pas de structure pouvant les accueillir. À mon avis, mais je parle instinctivement, la situation doit être assez semblable à celle de la France. Je ne peux pas répondre à cette question pour le Canada et la Belgique, je ne connais pas les données.


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Avez-vous eu des retours particulièrement significatifs de la part de jeunes de ces différents pays ?

Les retours que j’ai reçus proviennent principalement de la Suisse romande. Ces retours sont souvent très touchants, et prouvent à quel point ces jeunes ont besoin d’être soutenus. Je suis effarée de voir qu’il existe de nombreux jeunes peu soutenus par leurs familles. Certes, leurs parents ont pris acte de leur homosexualité, mais ensuite ils font comme si cette réalité n’existait pas. Pire, j’ai reçu les témoignages, de garçons principalement, qui m’ont dit avoir été rejetés par leurs familles.

Ce livre est bien accueilli en France également, et je constate que de nombreux jeunes deviennent amis avec le profil Facebook que j’ai créé pour le livre Adolescents homosexuels.

 

Et des parents ?

J’ai reçu de nombreux retours d’amis de parents concernés. Il semblerait que ce livre soit une aide précieuse, car il permet aux parents de renouer un dialogue parfois interrompu au sein des membres d’une même famille. Les parents sont très discrets, ils ne me contactent généralement pas, à moins qu’ils soient actifs dans le milieu associatif. Pourtant la première édition de ce livre est épuisée. Cela signifie que cet ouvrage répond à un manque. J’ai l’impression que les parents ressentent encore beaucoup de peur vis-à-vis du qu’en dira-t-on. Certainement qu’ils préfèrent se procurer ce livre en toute discrétion.

 

Je compte rédiger un article sur une liste de diffusion destinée à mes collègues documentalistes français afin de les inciter à acquérir Adolescents homosexuels. Avez-vous les moyens de savoir si votre livre figure dans les fonds de nombreux CDI ?

J’apprécie votre geste et vous remercie pour votre soutien. Je crois que petit à petit le bouche à oreille fait son travail. Je sais que le site Altersualité, http://www.altersexualite.com/spip.php?article573 géré par Lionel Labosse, a fait un excellent compte-rendu. En Suisse romande, cet ouvrage a été extrêmement bien reçu par les milieux éducatifs. Mais à ma connaissance, il n’est pas encore diffusé officiellement et systématiquement dans les CDI.

La bibliothécaire de mon établissement scolaire l’a recommandé à son réseau, mais il faudrait le faire à grande échelle.

 

Vous accordez une large place au « travail de deuil » que doit effectuer chacune des personnes impliquées dans l'émergence d'une orientation sexuelle de différente de l'hétérosexualité dominante. Sans assimiler l'homosexualité à un handicap, c'est aussi un travail de ce type que doivent faire ceux qui se trouvent face à un handicap acquis. Pourriez-vous pour ceux qui ne pourront pas lire votre livre en résumer les principales étapes ?

Dans la vie, que ce soit au niveau affectif ou professionnel, nous sommes sans cesse confrontés à des changements auxquels nous devons nous adapter. Ces changements sont souvent marqués par une série d’étapes, semblables à celles vécues lorsque nous vivons le deuil d’une personne proche. Ces étapes ont été décrites pour la première fois par Elisabeth Kübler Ross. Elles comprennent notamment des émotions telles que le déni, colère, tristesse, acceptation etc. J’imagine que ces réactions sont également connues des personnes devant faire face à un handicap, car elles doivent faire le deuil de certains projets de vie.

Dans un chapitre de mon ouvrage, j’explique que les parents qui apprennent l’homosexualité de leur enfant passent presque tous par un cheminement avant d’accepter pleinement leur enfant homosexuel. Il est important de laisser du temps aux parents pour qu’ils digèrent cette nouvelle, en souhaitant que cette métabolisation ne s’éternise pas, sans quoi, ils risquent de rompre les liens les unissant à leur enfant.

 

Envisagez-vous une suite à ce travail, sachant que les actualités, les projets, les lois et les opinions évoluent de plus en plus vite (et pas forcément dans le meilleur sens) dans les pays en fonction aussi des politiques et des médias ?

Mon livre a été extrêmement bien reçu par les autorités scolaires du Canton de Vaud et de Genève. Je suis encore en discussion avec des responsables, mais en principe je vais pouvoir poursuivre les actions que je suis en train de mettre en place. Les autorités soutiendront notamment le site internet www.mosaic-info.ch que j’ai créé. J’ai reçu également des demandes pour aller donner des formations à des intervenants en milieu scolaire (enseignants, médiateurs, professionnels de la santé etc.) Grande première en suisse romande, je pourrai consacrer une partie de mon temps de travail à m’occuper des questions d’homophobie et de diversité. Mais je le répète, ce n’est pas encore officiel, nous sommes en train de finaliser les termes d’un mandat.


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Quelle a été votre plus grande joie après la publication de ce livre ? Et votre plus grande peine ou frustration ?

Ma plus grande joie a été de constater que mon employeur, l’État de Vaud, m’avait entendue, puisque je l’ai dit ci-dessus, les autorités scolaires ont été sensibles à mon cri d’alarme. Que le travail que j’ai accompli en écrivant ce livre soit reconnu et puisse aboutir sur des actions concrètes me comble de joie.

J’ai été également très émue face aux nombreux témoignages de jeunes que j’ai reçu me disant combien ce livre les avait aidés. Plusieurs familles m’ont également dit qu’en lisant les récits figurant dans cet ouvrage, elles avaient réussi à renouer un dialogue jusqu’alors interrompu.

Les critiques encourageantes sur ce livre me confortent sur l’angle que j’ai adopté. En écrivant ce livre, j’ai essayé de prendre du recul et de donner la parole aux personnes concernées, afin d’éviter l’écueil de la revendication, de l’accusation, de la victimisation. Je pense que cette approche a été judicieuse.

Un de mes regrets ? C’est que les personnes LGBT aient tant de mal à se faire entendre malgré le travail formidable et incroyable effectué depuis des décennies. Je tiens à leur rendre hommage, car je suis consciente qu’aujourd’hui, si mon livre est si bien accueilli par les autorités scolaires des cantons de Vaud et de Genève, c’est parce que les associations LGBT luttent sans relâche depuis des décennies.

 

Quels autres ouvrages recommanderiez-vous aux parents, élèves et enseignants parus depuis la sortie de votre livre ?

Pour les parents, à ma connaissance, il n’existe pas de « guide » similaire paru depuis la sortie de mon livre dans les milieux francophones, qui essaie de soutenir les parents.

Je conseillerais quand même le livre de Jean-Marie Perrier, que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt, car il rapporte des témoignages poignants, même si je trouve Monsieur Perrier un peu dur avec les parents. La majorité des parents n’envoient pas leurs enfants à la rue ! Certes, il faut un peu secouer les parents, mais si on veut qu’ils se mobilisent, il faut faire preuve d’empathie également !

Je recommande vivement un livre très utile et écrit avec beaucoup d’humour qui a été publié par Sylvie Giasson, une québécoise, Vivre avec l’homosexualité de son enfant : Petit guide du coming-out, éd. Bayard, Canada, 2007. Cet ouvrage met en scène une famille fictive, dont le fils fait son coming out.

J’ai beaucoup aimé l’ouvrage de Brahim Naït-Balk, Un Homo dans la cité, Calmann-Lévy, 2009. J’ai rencontré Brahim Naït-Balk récemment lors d’une conférence à Toulouse, et son histoire m’a marquée. Comment peut-on faire subir tant de violences à une personne sous prétexte qu’elle est homosexuelle ? L’histoire Un Homo dans la cité m’interpelle également, car elle m’oblige à m’interroger sur ma vision de l’homosexualité qui est celle « d’une femme blanche occidentale bien pensante ». Il est facile de faire la leçon quand on ignore tout d’une culture. Comment faut-il s’adresser à ces gamins des cités pour qu’ils cessent d’être homophobes ? Comment parler aux parents pour qu’ils soient indulgents avec leurs enfants ? Nous avons eu des échanges intéressants à ce propos avec Brahim Naït-Balk. Comme lui, je crois que l’ignorance est mère de tous les vices.

J’ai lu avec beaucoup d’attention l’ouvrage de Franck Chaumont, Homo Ghetto, le Cherche midi, 2009. À nouveau, ce livre m’a fait réfléchir sur les actions pertinentes à mener pour soutenir les personnes homosexuelles d’origines maghrébines.

Aux adolescents, je recommanderais un ouvrage étant paru en 2000, L’Année de l’orientation, de Lionel Labosse, écrit avec beaucoup de sensibilité, très riche et dense, car il aborde de nombreux thèmes chers aux adolescents : amour, injustice, discrimination, école et surtout, car ce livre met en scène des jeunes en questionnement sur leur orientation sexuelle avec beaucoup de finesse et de justesse.

Aux enseignants je conseille de consulter les ouvrages d’Eric Verdier et Michel Dorais.

Pour finir, je fais un peu de pub pour un autre auteur suisse romand, car j’ai adoré son livre : Pascal Pellegrino, Papa gay, éd. Favre 2009. Un papa homosexuel écrit une lettre à sa fille qui vient de naître. Il fait taire les clichés et les préjugés sur l’homoparentalité.

 

Pouvez-vous nous parler du site mosaic-info.ch que vous soutenez ? Quels sont ses buts et à qui s’adresse-t-il ? Que peut-on y trouver ? Quelle part prenez-vous dans cette aventure et avancée via Internet ?

Avec des collègues et des professionnels de la santé, j’ai créé l’association Mosaic-info pendant le congé sabbatique que mon employeur m’a octroyé. Son but ? Lutter contre les préjugés et prévenir le suicide en informant les parents, les enseignants, les professionnels de la santé et les jeunes sur des sujets de société sensibles liés à toute forme de discrimination, y compris l’homophobie.

Nous préparons aussi des outils d’information à l’attention des parents, des enseignants, des professionnels de la santé et des adolescents.

Notre première campagne d’information s’intitule :

Dites non à l’homophobie à l’école et dans les familles ! Nous avons prévu une campagne d’affiche pour le printemps prochain, pour autant que le budget demandé nous ait été accordé.

Le site internet offre des informations et des liens vers des ressources et lieux d’aide, y compris en France, Belgique et Canada, pour les parents, enseignants et jeunes concernés par l’homosexualité, c’est-à-dire tout le monde ! C’est une plate-forme qui sera très prochainement référencée par les établissements scolaires des cantons de Vaud et de Genève. (Région lémanique)

Les activités de Mosaic-info se développant au delà de mes espérances, il faudra que je trouve rapidement un financement supplémentaire afin d’engager une personne qui puisse m’aider au quotidien pour rédiger des textes, produire du contenu à mettre en ligne et faire des interventions en milieu scolaire, en partenariat avec les associations LGBT.

 

Une petite question personnelle : et si l’un de vos enfants faisait son coming-out ? Y aurait-il une différence entre l’acceptation intellectuelle d’une enseignante et la réaction intime et sentimentale d’une maman ?

Comme je suis dans la norme, je pense que je réagirais comme la plupart des parents, il me faudrait un moment pour digérer, même si intellectuellement je suis acquise à la cause. Comme j’ai plusieurs amies lesbiennes dans mon entourage, j’ai toujours dit à mes enfants que s’ils m’annonçaient qu’ils étaient homosexuels, je les aimerais inconditionnellement. Mais je le répète, ceci est de la théorie, car les sondages le disent, il est toujours plus facile d’accepter l’homosexualité lorsque qu’elle concerne ses amis que lorsqu’elle concerne sa propre famille.

 

Vous rêvez d’un monde meilleur concernant ces problématiques de l’homosexualité et de l’homophobie ? Quel serait celui que vous désireriez ?

Que les personnes homosexuelles puissent être elles-mêmes, qu’elles ne se sentent plus anormales, car nous les hétérosexuels auront intégrés cette réalité comme faisant partie de la diversité. Et surtout, que les gens arrêtent de faire de l’homosexualité une affaire de lit. On devrait plutôt parler d’homosentimentalité, car il s’agit avant tout de relations humaines, d’histoire d’amour. Et c’est bien l’amour qui donne un sens à la vie ! Mais je sais qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir !

J’invite à présent les lecteurs qui désirent en savoir plus à visionner l’émission à laquelle j’ai participé à la TSR (Télévision suisse romande) le 11 mai 2010. Ils y découvriront notamment le témoignage d’Albert, jeune lycéen, avec en bande son les magnifiques paroles d’une chanson composée par le chanteur K, intitulée homosentimental, inspirée par la lecture des témoignages de l’ouvrage Adolescents homosexuels. K prépare un album dans lequel figurera cette chanson pour le mois de septembre 2010.

 

Merci beaucoup Elisabeth pour votre disponibilité et votre remarquable travail.

Merci à vous deux, Gérard et Daniel, pour cette belle interview.

 

Toutes les photos sont © leurs auteurs. Tous droits réservés.

 

Lire les autres Gâteries du Chef
Par Daniel C. Hall et Gérard Coudougnan - Publié dans : LA GÂTERIE DU CHEF
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Jeudi 24 juin 4 24 /06 /Juin 16:59

banniere

Par Daniel C. Hall - Publié dans : ASSOCIATION LE REFUGE
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Mercredi 23 juin 3 23 /06 /Juin 16:38

Fiaccolata2009.JPG

Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mercredi 23 juin 3 23 /06 /Juin 13:32
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mercredi 23 juin 3 23 /06 /Juin 11:34

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Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mardi 22 juin 2 22 /06 /Juin 10:47

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« On a toujours pensé que j'avais couché pour réussir (…) Mais c'est contre mes principes. (…) Laurent est séduisant. En dix ans (déjà !) à ses côtés, j'ai beaucoup appris. Ruquier, c'est mon université à moi ». Steevy Boulay, à propos d’une relation supposée avec Laurent Ruquier, juin 2010.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 22 juin 2 22 /06 /Juin 10:36

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« Les nazis étaient en fait un mouvement gay. (…) Il ne faisait aucun doute que la violence fasciste était en fait une conséquence de l’homosexualité. » in son livre Pink Swastika – Homosexuality in the Nazi Party (1995).

«  (…) Les homosexuels ne s’intéressent pas en réalité aux adultes, [ce sont] de dangereux violeurs d’enfants. (…) [Mon discours est une] bombe nucléaire contre la stratégie gay en Ouganda. (…) J’en sait plus sur l’homosexualité que n’importe qui au monde. ». Scott Lively, président américain de Defend the Family (”Défendons la famille”) et d’Abiding Truth Ministries, une organisation qui a reçu la classification de “Hate group” (goupe haineux) par le Southern Poverty Law Center aux États-Unis, pendant la conférence anti-gay qui s’est tenue à Kampala, capitale de l’Ouganda, du 5 au 7 mars 2010, ayant débouché sur une loi condamnant les homosexuels à la peine de mort. Voir les vidéos de sa conférence (en anglais).

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 21 juin 1 21 /06 /Juin 08:46


Fiche technique :

Avec Jean-Paul Doux, Philippe Vallois, Jean-Lou Duc, Georges Barber, Manolo Gonzales, Alexandre Grecq, Eric Guardagnan, Walter Maney, Patrice Pascal, Yvan Roberto et Nicole Rondy. Réalisé par Philippe Vallois. Scénario : Philippe Vallois.
Durée : 90 mn. Disponible en VF.

 

 
Résumé :

Un jeune cinéaste, Philippe Vallois dans son propre rôle, inspiré par l’amour qu’il porte à un garçon, Johan, décide de le mettre en scène dans un film. Mais Johan est arrêté juste avant le tournage. Le jour du premier clap, il n’est pas au rendez-vous. Il est en prison. Le film se fera quand même.  Sa construction est faite du « tricotage » du film en train de se faire sous nos yeux, avec le film que l’auteur rêvait de faire à la gloire de son « égérie ». Nous sommes constamment entre le réel et la fiction. Le réalisateur recherche à travers d’autres celui qui est absent. Sa quête le conduit dans les milieux homosexuels les plus divers dont on ne peut que constater l’optimisme et l’étonnante vitalité. Il évoque le film qu’ils devaient faire ensemble. Portrait en creux, Johan finit par être recréé par ses amis, ses ennemis, ses remplaçants. Succession de séquences de factures différentes où se mêlent reportages, fictions, spectacle... La dernière scène du film est très réussie : toute l’équipe de tournage se donne rendez-vous devant la prison. Johan va être libéré. Le mot « Fin » apparaît à l’écran avant sa sortie, nous ne verrons jamais Johan…


L’avis de
Bernard Alapetite :
Comme le déclare Philippe Vallois, dans l’introduction du passionnant Secrets de tournages, le supplément de cet indispensable DVD : « Le plus difficile est de se remettre dans l’ambiance de l’époque... » Petits malins des années 2000, damoiseaux à l’esprit fort, cette galette n’est pas pour vous. Mais si au contraire, vous êtes curieux du vécu passé des gays dans ces années lointaines de la Giscardie triomphante, d’après la culpabilité et d’avant le sida, suivez le charmant guide qu’est Philippe Vallois. Vous visiterez l’histoire et les lieux mythiques de la communauté, découvrirez le « pédéland » de 1975, au temps des vespasiennes, du drugstore Saint-Germain-des-Prés et, déjà, du jardin des Tuileries qui avait encore ses bosquets ! Vous vous extasierez sur les costumes d’époque : les pantalons pattes d’éph’ avec poutre apparente, les slips kangourou, les chemises près du corps avec col pelle à tarte, mais  soyez vigilant, car les protagonistes de Johan ne gardent pas longtemps leurs atours exotiques. Pas de chichis, nous ne sommes pas dans un film américain avec nudité frontale, interdite dans Johan, mais ça bandent en noir et blanc et en couleurs, ça s’enculent, ça se roulent des pelles à vous « karchériser » les amygdales, ça se malaxent le fessier avec la dernière vigueur, et même scoop du scoop, vous aurez droit à un fist-fucking des deux poings, avec son direct, une première à ma connaissance (mais elle est loin d’être encyclopédique dans le domaine…) au cinéma, « X » compris. Le trivial n’est pas exclu : vous participerez même à une chasse aux morpions… Enfin, vous assisterez à la confession candide d’un sadique et vous vous apercevrez que Strip-tease (l’émission culte de France3, DVD MK2) n’a rien inventé !
Après cet inventaire non exhaustif de ce que vous trouverez dans Johan, il faut tout de même parler de ce qui ne s’y trouve pas. La grande surprise, c’est de n’y trouver presque aucun écho de l’extrême politisation d’alors, mis à part un court propos sur la situation des homos cubains, influence sans doute de Nestor Alemendros, le grand chef op’ à l’époque du cinéma français, lui-même gay et cubain. Il est alors ami de Philippe Vallois. Donc pas de FHAR, pas de pédés révolutionnaires. Vous dites apolitique, ce qui subodore de droite comme souvent les listes électorales qui se réclament de ce flou ? Pas vraiment, nous ne sommes pas non plus chez les nostalgiques de la gestapette qui sévissait encore en ces temps reculés. C’est d’autant plus surprenant cet apolitisme que la politique, au sens noble du terme, sera loin d’être absente dans d’autres films du cinéaste. Encore une originalité de Philippe Vallois : il s’est politisé quand tout le monde se dépolitisait !
C’est seulement une sorte de journal filmé d’un jeune mec, que sa belle gueule permet de réaliser son rêve : tourner un film. À ce propos, en cette période de grande fracture cinéphilique, pas non plus d’échos de cette moderne bataille d’Hernani. Philippe Vallois, sans le savoir, est le grand précurseur de l’autofiction cinématographique, vingt ans avant Rémi Lange et trente avant Tarnation. Sauf qu’avec lui, c’est heureusement beaucoup plus ludique.
Avec le recul, on s’aperçoit que Johan, avec maintenant son inséparable Secrets de tournages, est le premier volet de la saga autobiographique du cinéaste. Il lui donnera une suite, près de vingt-cinq ans plus tard, dans une tonalité toute différente, avec On dansait sous les bombes, sous-titré « Deuils croisés », où il mêle le deuil de son ami Jean, mort du sida, avec celui de Beyrouth détruite. Le troisième épisode, Le Caméscope est un tombeau, au sens littéraire du terme, surréaliste pour Jean. Si le précédent chapitre était une sorte d’adieu à la vie, celui-ci est un peu le film de la culpabilité d’un ressuscité, du survivant qui se pose cette obsédante question : pourquoi est-il mort et pas moi ? Avec Un Parfum nommé Saïd, chant d’amour au Maroc et aussi à un beau marocain, le cinéaste retrouve l’alacrité qui irriguait tout Johan. Un nouvel épisode est annoncé, Sexus dei ; espérons que ce ne sera pas le dernier. Avec beaucoup d’habileté sous une apparente naïveté, Philippe Vallois avec ces quelques films – parfois maladroits mais toujours novateurs (beaucoup de spectateurs auront découvert avec Johan les poppers) et émouvants – nous aura fait parcourir quarante ans d’amour gay.
Si les films de Philippe Vallois sont entre autres des inestimables témoignages sur l’évolution de la sensibilité gay en France, il est cependant intéressant de noter combien l’itinéraire de  leur auteur est singulier, alternant une grande naïveté (feinte ?), un optimisme revendiqué et la plus grande noirceur. Comment passe-t-on de la légèreté de Johan au tragique de Nous étions un seul homme ? Là est le grand mystère d’un créateur plus profond qu’il ne veut le laisser croire.
Il faut tout de même prévenir le voyageur dans cette œuvre que même s’il fait fi de tout cynisme, il aura tout même parfois le sentiment de voir Sodome et Gomorrhe filmé par le ravi de la crèche. Il faut également préciser que Johan est dans l’esthétique underground de l’époque. C’est-à-dire filmé souvent avec les pieds. Mais l’hétérogénéité de la réalisation nous offre de belles surprises, tel ce magnifique plan où l’un des truchements de Johan se prélasse lascivement sur un canapé art déco sous une grande toile représentant des nus masculins. Il faut tout de même beaucoup d’ingénuité pour suivre le réalisateur quand il nous parle de New York en nous montrant Barbès ! Philippe Vallois nous apprend qu’il sort de l’école Louis Lumière, la pépinière des chefs op’ français. Alors de deux choses l’une : ou notre cinéaste n’a pas appliqué ses cours pour le tournage de Johan ou l’enseignement de la-dite école s’est grandement amélioré depuis trente ans ! Vallois nous prouvera avec Nous étions un seul homme qu’il est capable de faire des « images propres » et même des magnifiques et baroques, en 1991, dans son Nijinski.
Rubrique carnet mondain, on reconnaît, au début du film, Pierre de « Pierre et Gilles » avant leur rencontre.
Laissons le dernier mot à Jean-Louis Bory, grand admirateur de Johan : « Quelles que soient les amours, cette absence entraîne la quête et l’inquiétude. Mais il appartient peut-être aux amours homosexuelles d’ajouter à l’entonnoir tourbillonnant de l’absence : le hors-la-loi qui menace l’amour. Comment lui échapper ? Par la lucidité et la franchise du regard. »

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L’avis de Jean Yves :
Un cinéaste inspiré par l'amour qu'il porte à un garçon, Johan, décide de le mettre en scène dans un film. Mais Johan est en prison. Le film se fera quand même…
Johan aurait dû être l'interprète du film que le narrateur veut tourner : il ne sera que l'Arlésienne du film de Vallois. Il sera sans cesse question de lui, de sa beauté, de ses qualités, mais jamais nous n'aurons le bonheur de le voir apparaître.
Le cinéaste est donc en panne d'interprète, il lui faut trouver un remplaçant. Sa quête le conduit alors dans les milieux homosexuels : amis, ennemis, remplaçants de Johan. Mais après avoir fait le tour du milieu gay qui inclut l'inévitable fille à pédés et la maman compréhensive au discours plein d'intelligence, il devra se résigner à attendre la libération de Johan.
Malgré les conventions aliénantes du ghetto, semble dire Philippe Vallois, le cœur a encore sa place et l'amour de deux êtres peut triompher.
Avec son air de reportage, ou même parfois de cinéma-vérité qui nous fait passer des Tuileries (comme si Vallois rendait un hommage malicieux à ce lieu) au sauna, du sauna aux fantasmes dernier cri, Johan est une histoire d'amour entre un jeune cinéaste et son ami incarcéré.

Ce film datant de 1976 n'a rien perdu de son intérêt : autant par l'originalité de son découpage que par son aspect documentaire sur les changements qui commençaient alors à bouleverser le mode de vie homosexuel en France. Ce qui aujourd'hui est devenu banal même si tout le monde n'y est pas accroché (poppers, gadgets multiples, conformisme d'une nouvelle uniformisation de l'apparence, etc.) était encore à l'époque très marginal.
La petite histoire : À sa sortie, en 1976, Johan faillit être classé X, si le réalisateur n'avait consenti à la coupure de quelques phallus.

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Interview de Philippe Vallois par Hugues Demeusy
(La Lucarne)

HD : Bonjour Philippe, racontes-nous comment est né Johan... ? 

PV : Je viens de Bordeaux et, comme tout bon pédé provincial, j’ai débarqué à Paris en 1968 (!), plein d’ambitions et surtout, celle de réussir dans le cinéma. J’avais eu le concours de l’Ecole Louis Lumière à Vaugirard, et j’en ai donc suivi les cours. J’ai eu la chance d’obtenir une bourse d’un organisme (le GREC), pour réaliser mon premier court-métrage, Elisa répète, fait avec des copains de l’école et avec très peu de moyens. Ce court a été projeté à Avignon, lors du Festival. Là, j’ai rencontré Bernard Lefort, qui venait d’être nommé directeur de l’Opéra. Il est tombé amoureux fou de moi. Ensemble, nous avons beaucoup voyagé et j’ai rencontré grâce à lui des personnages remarquables. Mais je ne voulais pas être un gigolo, j’avais le désir de faire des choses. J’ai commencé à réaliser des portraits filmés de personnalités artistiques pour la Gaumont (notamment Marcel Jouhandeau, Hervé Bazin, Ionesco...). J’ai ensuite conçu avec une bande de potes un premier long-métrage intitulé Les Phalènes, où trois filles enfermées dans un appartement voient entrer des personnes atypiques et font leur connaissance. Il y avait entre autres un superbe travesti, Julia, et un jeune routier dont j’étais amoureux. Ce film a été projeté au cinéma le Seine, à Saint-Germain. Très transgressif dans son propos, le film a été interdit aux moins de 18 ans. Je suis ensuite parti aux Etats-Unis où j'ai découvert une nouvelle vision de la vie gay beaucoup plus libérée, déjà obsédée par le culte du corps. J’ai visité New-York, San-Francisco, Los Angeles... J’ai participé à ma première gay pride. En rentrant à Paris, motivé à fond par cette découverte, j’ai eu très envie de tourner un film sur la vie des homosexuels à Paris, afin de normaliser les choses, et de mettre en lumière ce qui était dans l’ombre. 

HD : En effet, il faut se remettre dans le contexte de l’époque, où il n’y avait eu aucun film traitant de l’homosexualité en France. C’était donc un véritabe défi de réaliser Johan. D’ailleurs, Johan était-il un personnage réel ? 

PV : Absolument, je l’ai croisé dans un restaurant. Il était magnifique, habillé de cuir, en militaire, avec du strass, très "mauvais garçon", mais très sensuel au lit. Je lui ai proposé de faire un film sur lui, et sur notre relation. Il a accepté, mais dans sa folie des grandeurs, il a exigé des décors somptueux... Evidemment, je n’avais pas de budget. Par contre, j’avais rencontré un chef-opérateur, François About, gay lui aussi, prêt à me suivre dans l’aventure. Entre-temps, Johan a été arrêté et mis en prison, à la Santé. C’était l’été... J’ai pris la décision de faire mon film sur Johan, sans Johan. Le tournage a donc démarré sans vrai scénario, avec une équipe technique réduite mais efficace, des assistants "amis" et des "acteurs" non professionnels, castés sur les quais ou ailleurs. Au-delà du personnage de Johan, à moitié fantasmé, notamment son expérience dans la légion, on découvre la vie "gay" des années 70, en mêlant fiction et reportages comme cette drague aux Tuileries. Il y avait aussi beaucoup de scènes de sexe "hard", qui ont été coupées pour éviter le visa de censure. Ma voix "off" raconte l’histoire de cette liaison peu ordinaire. 

HD : Etais-tu conscient, en tournant, que tu faisait à la fois ton coming-out, et que tu réalisais un film "historique", témoignage des années 70 et premier film montrant frontalement l’homosexualité ? 

PV : J’étais inconscient, fougueux et très amoureux. J’ai tourné sans véritable fil conducteur, si ce n’est cette quête de la véritable histoire de Johan, avec les moyens du bord... Mes amis assistants étaient très fiers d’être sur un tournage. En ce qui concerne le coming-out que vous évoquez, il faut se remettre dans le contexte des années 70 où les médias étaient très peu nombreux Ce film devait rester dans un circuit "underground", donc, je me suis surtout laissé porter par mon enthousiasme et mon opiniâtreté... et j’ai fini ce film, alors que Johan était toujours en prison ! Il a été distribué dans quatre salles à Paris et une à Marseille. Il n’a pas vraiment eu de succès car, comble de malchance, il y a eu à ce moment-là une canicule insupportable à Paris. Et à l’époque, les cinés n’étaient pas climatisés. Par contre, je suis fier d’avoir été sélectionné par le Festival de Cannes, où le film a été très bien accueilli ! 

HD : Il y a des scènes emblématiques sur les pissotières, les fameuses "tasses", qui sont de véritables documents d’archives ? 

PV : Oui, mais sur le moment, je filmais ce qui faisait mon quotidien, ce que je voyais et ce qui constituait notre vie marginale.. 

HD : Pourquoi cette association entre les images tournées en noir et blanc qui traduisent le quotidien et ces passages oniriques en couleurs, qui font la singularité de ce film ? 

PV : J’avais quelques rouleaux de pellicules couleurs que j’ai utilisés effectivement pour certaines scènes, mais la distinction n’est pas aussi marquée. C’est avant tout un problème de moyens ! 

HD : J’ai la sensation que, plus qu’un film sur Johan, c’est un film qui parle de vous et de vos rencontres. De l’auto-fiction avant l’heure ? 

PV : Peut-être, mais je n’en ai pas été conscient. Il y a eu beaucoup d’improvisation, de scènes inventées... En tout cas, Johan est le catalyseur de ce film. D’ailleurs, vous avez constaté que Johan est interprété par plusieurs comédiens, qui ne sont jamais aussi beaux que le vrai ! On pénètre un peu dans la propre vie de ces garçons. Et pour finir, c’est moi qui interprète Johan, et j’émets l’hypothèse qu’il est peut-être mon double ! 

HD : Les scènes hard ont été rajoutées dans ce DVD : le film est donc livré dans son intégralité.

PV : Oui ! Pour la petite histoire, juste avant d’éditer le DVD, le CNC a retrouvé au fond d’un tiroir une bobine contenant les scènes coupées il y a 30 ans afin d’éviter la censure... Je les ai donc rajoutées dans le DVD. Formidable, non ?


Pour plus d’informations :

 
Par Bernard Alapetite, Jean Yves & Hugues Demeusy - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Dimanche 20 juin 7 20 /06 /Juin 12:31

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Les vidéos sont (c)
Univers-L.com
Les vidéos présentes et futures sont diffusées avec l'autorisation de
Isabelle B. Price et son équipe.
Par Isabelle B. Price - Publié dans : SERIE : LOS HOMBRES DE PACO
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Dimanche 20 juin 7 20 /06 /Juin 11:40

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New York Times : « On vous a souvent reproché d'écrire des paroles violentes envers les gays dans le passé. Seriez-vous favorable à ce que le mariage gay soit autorisé dans le Michigan, où vous vivez ? »

Eminem : « Je pense que si deux personnes s'aiment, où est le problème ? Je pense que tous les gens devraient avoir la même chance d'être malheureux, s'ils le souhaitent. »

Le rappeur Eminem, en pleine promo pour la sortie de son nouvel album, dans une interview du New York Times, juin 2010. [Merci à nos amis de GayClic.com]

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Samedi 19 juin 6 19 /06 /Juin 12:05
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Gay comme mon nom ne l'indique pas, et juif comme mon nom ne l'indique pas non plus, je suis tombé tout petit dans une marmite de BD (BD, pas PD !). Depuis, j'ai noirci des milliers de pages de personnages plus ou moins étranges. Depuis cinq ans, je suis chroniqueur du site Unificationfrance.com auquel je livre chaque semaine un dessin. Concerné par la cause LGBT, c'est avec plaisir que j'ai rejoint l'équipe de Les Toiles Roses, blog auquel je participerai avec mes « p’tits miquets ».

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Par Hugo Rozenberg - Publié dans : DESSINS : Rencontres de tous les types
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