Avec Linda Henry, Glen Berry, Scott Neal, Ben Daniels, Steven M. Martin, Meera Syal, Andrew Fraser, John Savage, Julie Smith, Jeillo Edwards,
Anna Karen, Garry Cooper, Daniel Bowers, Martin Walsh et Tameka Empson. Réalisé par Hettie MacDonald. Scénario : Jonathan Harvey. Directeur de la photographie : Chris Seager. Musique
originale : John Altman. Durée : 90 mn. Disponible en VO, VF et VOST.
Résumé :
Au sud de Londres, dans la cité de Thamesmead en plein été, trois adolescents se morfondent. Jamie est rejeté par ses camarades de classe et sèche les cours, Ste se fait battre par son père
alcoolique et son frère. Leah, renvoyée du lycée, vit dans le monde de la musique de Mama Cass. Sandra, la mère de Jamie, battante, généreuse et enjouée, essaie de comprendre son fils et se bat
pour obtenir une promotion.
Elle essaie de maintenir sa relation avec son amant baba cool Tony. Un soir, Sandra ramène Ste couvert de bleus chez elle. Ste trouve à partir de là de plus en plus en souvent refuge chez eux, où
il partage la chambre de Jamie. Les deux garçons se confient l'un à l'autre et leur amitié se transforme en sentiment amoureux.
L'avis deJean Yves:
Adapté de la pièce de Jonathan Harvey, ce film révèle fraîcheur et spontanéité. A découvrir absolument sans être gay pour autant... Ce film a beaucoup de charme et d’émotion sans jamais tomber
dans le pathos. C’est une histoire simple, gentille, attendrissante qui parle de la puissance de l’amour avec une vivacité et des couleurs inhabituelles d'autant plus que l'action se situe dans
une banlieue ouvrière londonienne. Elle prend sa source dans une foi en l’esprit humain.
Beautiful Thing défend la tolérance et la différence avec du charme et de l'humour tout en évitant de tomber dans les stéréotypes homosexuels. Par
exemple, la scène où la mère de Jamie, initialement honteuse de révéler la « chose » à sa meilleure amie, lui fait savoir que son fils est homosexuel en lui disant seulement : « Tu
sais, je ne serai jamais grand-mère ». Bien que les choses semblent ne jamais vraiment vouloir s'améliorer pour les héros du film, on peut tout de même prévoir le happy end final du film :
conclusion prévisible car après tout, n'est-ce pas un conte de fées qui nous est montré là ?
On a reproché à la réalisatrice sa vision un peu idéaliste du coming-out des deux garçons, surtout la scène finale où ils dansent un slow devant les habitants médusés de la cité. Hettie MacDonald
défend son parti pris. Elle a voulu faire un film sans prétention, aux antipodes de La cage aux folles. Elle a doublement réussi son pari, en réalisant un très beau film qui a rencontré
un succès en France, où il est pourtant difficile de sortir un long métrage sur l'homosexualité qui ne soit pas Pédale douce ou Gazon maudit.
L'avis de Daniel C. Hall :
Comment parler d’un film qui m’a, à ce point, ému ? Pour tout dire, à chaque fois que je le revois, je pleure. Comme a pleuré mon amoureux, quand nous avons regardé ce film ensemble lors de
nos premiers jours de liaison, il y a quelques années de cela. Peut-être parce que mon histoire personnelle ressemble beaucoup à celle-ci et que certaines scènes m’ont ramené quelques (heu... de
nombreuses...) années en arrière.
Ma première amourette, mon premier baiser, ma première nuit, mon premier petit ami. Mon amoureux pour la vie (mon coeur, mon chéri, mon homme...) en a tiré aussi quelques souvenirs de son passé,
malgré la différence de culture, de religion et de manière de vivre sa prise de conscience identitaire. Nous avons pleuré sur notre passé, avec nostalgie, tendresse mais aussi soulagement.
Car depuis nous avons entamé un véritable voyage vers le bonheur à deux. Et il faut bien reconnaître que nos souvenirs sont un peu idéalisés et enjolivés. Avons-nous à ce point oublié la
souffrance, les doutes, la peur, les premières disputes, les premières hontes, la première rupture ?
Je n’ai rien à rajouter aux commentaires de Jean Yves, sinon l’envie de confirmer que ce film est à conseiller à tous : jeunes, gays, hétéros... Ma mère, il y a quelques mois, l’a regardé en ma
compagnie et s’est reconnue dans cette mère anglaise. Mais elle a surtout entrevu une parcelle de mon passé. Avec sérénité et bonheur.
Beautiful Thing est un remède contre la morosité, la bêtise et la caricature. Ne passez pas à côté de ce rayon de soleil. Et n’oubliez pas de danser un slow avec votre ami, comme j'aime
toujours (mais rarement) danser avec mon chéri…
Pour plus d'information :
Noah aurait-il enfin un vague petit minuscule rikiki soupçon au sujet d'Amira ? C'est pas comme s'il y avait des tonnes d'indices... Ce
garçon a beau être très joli à regarder, il n'est pas toujours ultra perspicace. Pendant ce temps, le colonel débarque sans crier gare. Mais heureusement, pas au moment où nos deux tourtereaux
se roulent une pelle... Ne manquez pas le prochain épisode : Luke et Noah... s'embrassent encore. Si, si !
Luke se montre d'un égoïsme hallucinant (pensez ! Etre jaloux de l'épouse de son mec anciennement hétéro), Lucinda d'un humour sidérant
(le pot de fleurs), Noah d'un aveuglement affligeant, Amira d'une duplicité louche et Holden toujours de bon conseil.
Ne manquez pas le prochain épisode : Luke et Noah... s'embrassent. Si, si !
2e partie
Répondez au sondage :
Voulez-vous voir une scène d'amour entre Luke et Noah ? http://www.soaptownusa.com/cbspolls.html
J'espère que vous voterez tous "Definitely!"
On apprend dans cet épisode que le colonel Mayer adore faire la cuisine ! Ben voyons. Ça correspond tout à fait à l'image de maîtresse de
maison qu'on avait de lui... Et puis, surtout, Luke et Noah, n'attirez pas l'attention en allant ensemble à la prison... Car bien évidemment PERSONNE ne sait que le colonel est aussi en taule
pour avoir voulu assassiner le jules de son fils (Il a été jugé, d'ailleurs ? Mystère).
Heureusement, les petits câlins de nos deux héros compensent un peu ce scénario décidément très... cohérent.
La vidéo de mon couple d'amoureux préférés,Kriss et Kael,à qui je souhaite une longue vie de bonheur et d'amour... et un bébé (je croise les doigts pour vous !). Je vous embrasse très fort tous les deux !
[Daniel]
Aussi loin que remonte l'Histoire de l'humanité, les hommes entre eux et les femmes entre elles ont eu des rapports sexuels et amoureux.
En tout lieu et en tout temps, on a vécu et pratiqué "l'homosexualité".
Cependant, il s'agit d'emblée de souligner que ce terme, généralement utilisé aujourd'hui pour qualifier les rapports entre deux personnes de même sexe, ne saurait être appliqué sans
circonspection et sans préciser qu'il englobe une grande variété de relations qu'il s'agit toujours de redéfinir selon les différentes époques et civilisations.
Le Dieu Amon embrassant le roi Ramsès II, 1290-1224 av. J.-C.
Il n'est pas aisé de projeter l'amour entre personnes de même sexe dans le passé. Les sources, victimes des censeurs religieux et
politiques à travers les âges, ne tombent pas sous la main. Deux approches historiques sont en concurrence : d'une part, la vision "constructionniste", qui si elle ne nie pas l'existence de
personnes attirées par les membres de leur sexe dans le passé, postule que "l'homosexualité" étant un concept élaboré seulement à la fin du XIXe siècle, il était impossible de se construire
une "identité homosexuelle" avant cette période. Ce n'est donc pas une même homosexualité qui traverse l'Histoire de manière inchangée : les mots pour la cerner, qui évoluent au gré des
époques, racontent également l'histoire de l'homosexualité elle-même. Il s'agit de remettre cette pratique dans le contexte culturel de son époque, et non de projeter arbitrairement un
concept moderne dans le passé. D'autre part, la vision "essentialiste", qui affirme également que les homosexuels ont toujours existé, mais qu'il leur était possible de se construire une
identité autour de leur orientation sexuelle, malgré l'absence du vocable "homosexuel". Cette querelle doctrinale n'est pas d'une importance capitale. Les deux constructions théoriques se
rejoignent somme toute sur l'essentiel : les hommes qui aiment les hommes et les femmes qui aiment les femmes ont toujours existé et continueront d'exister.
Homme et jeune garçon, vers 420 av. J.-C.
Hadrien (76-138 av. J.-C.)
Il faut préciser aussi que cette étude se penche exclusivement sur l'amour entre hommes, et passe la plupart du temps sous silence
l'histoire de l'amour entre femmes, caractérisée elle par une carence plus grande encore au niveau des sources et par une trajectoire historique sensiblement différente.
Au terme "homosexualité", ce concept adopté par la médecine à la fin du XIXe siècle somme toute bien infortuné, a été préféré "amour entre hommes", dans l'espoir de recentrer le débat
d'abord sur l'amour avant la sexualité, et de se démarquer des définitions juridiques et médicales qui, même si elles sont devenues incontournables, circonscrivent malheureusement le
phénomène de manière prépondérante et biaisée.
Ce travail se propose de retracer l'histoire de l'amour entre hommes en Europe sous l'angle juridique, médical, social et culturel depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, avec en toile de
fond le poids d'un double héritage : la culture gréco-romaine et la morale judéo-chrétienne. Si les paragraphes qui ouvrent l'étude se contentent de survoler les premiers siècles, un accent
particulier est mis sur l'époque qui débute à la Révolution française pour finir à la montée du nazisme dans les années 1930 et la Deuxième Guerre mondiale.
K. M. Kertbeny (1824-1882), inventeur du mot "homosexualité"
Dans un premier chapitre, il est brièvement fait état des relations entre hommes dans les sociétés pré-chrétiennes, notamment dans la
Grèce et la Rome antiques. La deuxième partie retrace la montée du christianisme et le début des persécutions pendant le Moyen-Âge. Puis, dans un troisième chapitre, nous examinons les
périodes de la Renaissance et de la Réforme protestante pour arriver au Siècle des Lumières avec l'apparition de la morale bourgeoise. Quatrièmement, c'est le monde moderne du XIXe siècle
qui est passé en revue, avec notamment un panorama de la répression pénale des relations sexuelles entre hommes et la narration des parcours de deux pionniers du mouvement de libération
homophile moderne, Heinrich Hössli et Karl Heinrich Ulrichs, ainsi que le destin infortuné du Roi Louis II de Bavière, symbole à bien des égards des vues de l'époque sur l'amour entre
hommes. Dans le chapitre V, il est exposé comment la médecine, et en particulier la science nouvelle de la psychiatrie, a apposé le label "d'homosexuel" sur les personnes ayant des rapports
intimes avec des membres de leur sexe, et ce avec une double tendance : alors qu'en Allemagne, sous l'impulsion de Magnus Hirschfeld, se constitue le premier mouvement socio-politique de
libération homosexuelle, en Autriche-Hongrie s'affirme la tendance à la catégorisation pathologique, notamment sous l'influence de Richard von Krafft-Ebing et de Sigmund Freud et sa cohorte
de disciples. Il est ensuite fait état, dans le sixième chapitre, de plusieurs scandales de moe urs qui ont durablement marqué l'opinion publique au début du siècle passé, notamment le
procès d'Oscar Wilde en Angleterre et l'affaire Eulenburg en Allemagne, avant de survoler, dans une septième partie, la production artistique et le parcours de certains artistes amoureux
des garçons jusqu'au début de la Première Guerre mondiale. Dans une huitième partie, sont évoqués les premiers succès de l'émancipation homosexuelle, notamment dans la République de Weimar
des années 1920, avant que la montée du national-socialisme lui fasse subir un revers brutal, et que débute la persécution des hommes aimant les hommes. Le dernier chapitre de cette étude,
qui, il faut le préciser, émane de la plume d'un non-historien qui ne saurait prétendre analyser l'Histoire avec le regard d'un académicien chevronné, analyse sommairement la période du
retour du conservatisme de l'après-guerre jusqu'aux Gay Pride et à la reconnaissance légale de ce début de XXIe siècle.
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Dans les camps de concentration nazis, les détenus homosexuels portaient le triangle rose sur leurs uniformes de prisonniers
Dans les chapitres qui suivent sont exposées quelques voix du passé, connues et inconnues, qui ont à leur manière écrit un pan de
l'histoire d'une certaine forme d'amour; retracés les parcours de quelques visionnaires, de fabuleux artistes, de médecins et de rois, d'une poignée d'opportunistes, d'un sac plein de
malheureux et de coupables, d'une dizaine de vilipendés, de plusieurs innovateurs, et enfin de certains charlatans. Je laisse le soin au lecteur de juger quelle étiquette il apposera sur
les noms cités lors cette traversée de siècles. Quelles que soient ces personnes, elles sont à la source de nos vues sur la question aujourd'hui encore.
Magnus Hirschfeld (1868-1935) psychiatre et sexologue, activiste gay allemand
NOTA BENE: les ouvrages utilisés pour ce travail sont répertoriés dans la bibliographie
Ce travail est l'oeuvre de Stéphane Riethauser. Il sera publié en 10 parties sur le blog Les
Toiles Roses avec son autorisation. Qu'il en soit chaleureusement remercié. Stéphane est joignable sur le site de lambda
éducation.
"InTurn" est un programme de télé-réalité du style "Star Academy" dans lequel de jeunes acteurs et actrices sont en compétition pour gagner un rôle dans "As The World Turns". Ils doivent
interpréter plusieurs scènes et leurs prestations sont jugées. Bientôt sur Les Toiles Roses, ils devront rejouer le 1er baiser de Luke et Noah en présence de Van Hansis et Jake
Silbermann...
L'émission n'étant diffusée que sur Internet, on peut espérer moins de retenue dans les bisous...
[ATWT et InTurn3 appartiennent à PGP et CBS]
Fiche technique : AvecAvec Alexis Arquette, Jill St John, Julie
Brown, Larry Sullivan, Ray Baker, Sirena Irwin, Steve Braun et David Mixner.Réalisation : Miles Swain. Scénario : Miles Swain. Image : Charles Barbee & Scott Kevan. Musique : Steven Chesne.
Durée : 95 mn. Disponible en VO et VOST.
Résumé : Alan (Larry Sullivan) est un jeune journaliste débutant, républicain et conservateur. Il travaille à son premier livre, un
traité sur les aspects négatifs de l'homosexualité. Il garde la sienne soigneusement cachée. Pour se documenter, il parcourt la Californie en interviewant des gays. Tommy, blond et très sexy
(Steve Braun), est avocat et surtout un militant gay doté d’un solide sens de l'humour.
Les deux jeunes hommes se rencontrent lors d'une fête en 1973. Bien malgré lui, Alan finit par succomber au charme de Tommy.
Les deux hommes vivent heureux ensemble pendant quatre ans, jusqu’au jour de la parution du livre d'Alan. Tommy, dégoûté, par ce qu’il y découvre quitte alors Alan. Mais le destin n'en a pas
fini avec eux...
L’avis deBernard Alapetite: Sur la longue route de la vie, tout peut arriver ! C’est la première leçon de cette production pleine d’émotion, aux moyens
modestes, mais ambitieuse. TheTrip nous raconte onze années de passion entre deux hommes, une romance où s'entrecroisent politique, sexe, humour, farce et tragédie. Un tel
film nous fait prendre conscience combien peu sont ceux qui réussissent à mêler aux péripéties d’une vie, les grands et les petits événements de l’histoire qui parfois bouleversent ces
destinées individuelles et qui, toujours, sont le décor dans lequel nos existences cahotent. TheTrip c’est un peu un Forrest Gump gay.
Miles Swain nous offre dix ans de l’histoire de l’Amérique vue du coté gay avec une légèreté remarquable grâce surtout aux dialogues aussi brillants que drôles, en particulier dans les dix
premières minutes. Le réalisateur fait commencer son œuvre dans la pure comédie de texte pour la continuer dans l’émotion. Un film qui, comme souvent la vie, est un rire qui vire aux
larmes.
Nous revisitons ce monde des années 70 et 80, période qui a vu tout changer pour les homosexuels, par d’habiles inserts de bandes d’actualité dans la narration. On y croise des grandes
figures de la scène gay américaine d’alors, comme Anita Bryant, la pasionaria de la croisade contre les homosexuels, Harvey Milk le premier politicien gay américain... qui finit
assassiné. Swain nous donne sans en avoir l’air une leçon d’histoire, sans pédantisme et sans jamais perdre de vue son fil conducteur, la love story de ses deux amoureux hétéroclites. Tout
cela est tissé avec beaucoup de tact et de sensibilité.
Elle a été longue cette histoire de la libération des gays, toujours inachevée, beaucoup d’entre nous ne la connaisse pas ou ont voulu l’oublier trop vite. Pourtant que de combats, que de
coups, que de douleur et puis quand cela paraissait presque gagné, il y eut cette maladie que presque tous n’ont pas voulu voir. Pour bon nombre, ils ont été écrasés par ce rocher de Sisyphe
qui a dévalé presque en bas de la pente alors qu’ils avaient eu tant de mal à le hisser. Mais d’autres ont poursuivi l’effort, et le rocher de la liberté, poussé par une foule de héros
anonymes, s’est mis à remonter la pente. C’est d’un de ces tournants du chemin escarpé que nous contemplons ce beau film, TheTrip, qui nous fait nous souvenir que la route
a été dure et quelques fois belle.
Sur un ton primesautier Swain, dont on attend avec impatience la deuxième réalisation, ne nous parle pas moins de choses aussi graves que la vérité que l’on se doit à soi même, de la
fidélité, de la trahison, de la mémoire, du sida, de la difficulté de mettre en accord le public et le privé...
Il tendra pour certains anciens le miroir où ils verront leur jeunesse. On s’aperçoit combien l’idéal masculin, représenté ici par Tommy, a changé. Il est à parier qu’aujourd’hui, un garçon
lui ressemblant avec ce corps longiligne aux forme douces et tendres, ce beau visage à la douceur presque enfantine, encadré de longs cheveux blonds, que cette silhouette boticellienne, ne
susciterait guère l’engouement qu’elle pouvait provoquer vers 1975. C’est jusqu’à l’incarnation de nos désirs que la route aura modifiée...
Si vous êtes né vers 1950, TheTrip aurait pu être votre histoire... de l’autre côté de l’Atlantique. Cinéaste français, généralement de bien peu d’imagination, il serait
très facile d’adapter ce beau scénario à notre contrée. Alan se nommerait François. Il militerait en loden vert chez les jeunes giscardiens tandis que Tommy s’appellerait Patrick et serait un
activiste du FHAR...
Swain aurait pu écrire des dialogues brillantissimes, nous donner un travelling la vie gay nourri par un vrai travail de recherches, nous offrir une reconstitution de ces années enfuies sans
une erreur, réinterprétées par un vrai œil de cinéaste comme il le fait, mais rien de ceci serait opérant s’il n’avait pas eu le talent de faire incarner ses deux héros par des comédiens
exceptionnels dont on comprend mal la modeste notoriété. Larry Sullivan et Steve Braun, comme Alan et Tommy, provoquent une alchimie qui habite l'écran dès qu'ils y apparaissent ensemble. On
sent un vrai amour et un grand respect des acteurs pour les personnages qu’ils jouent. C'est ce duo qui fait fonctionner le film parfaitement.
Il est amusant de noter qu’une partie de The Trip a été tournée à Falcon Air, la dernière maison de Rudolphe Valentino qui fut occupée ensuite par Gloria Swanson.
Le dvd contient en bonus des scènes coupées et un petit making of sympathique. Ces louanges ne doivent pas dissimuler que la réalisation n’est pas particulièrement inventive, que certains personnages de second plan
sont à la fois insuffisamment développés et trop caricaturaux et que le choix de tirer les situations vers la comédie parait quelques fois un peu forcé, mais ce ne sont que vétilles face à
l’émotion qui nous étreint devant ce film. Pour plus d’informations :
Billet (reproduit en l'état sans correction de ma part) du
blogLe Bal des Dégueulassesau sujet de la Gay Pride parisienne 2008. Les commentaires sur ce blog
courageux et polémique ont été désactivés. L'auteur est injoignable. C'est pour cela que je le publie sans autorisation et attends, éventuellement, un message de son auteur (courageusement
anonyme). Lisez ce billet et conseillez-lui de se documenter [sur ce blog ou ailleurs] sur les émeutes de Stonewall (40 ans l'année prochaine
!). Pour le reste, je ne ferai pas d'autres commentaires. Ceux qui me connaissent savent que je me retiens.
« La gay pride me pose quand-même un problème. Il y a une énigme de la gay pride. La revendication homosexuelle, si je la résume au maximum, c'est le droit à la normalité. Les gays manifestent pour exprimer qu'ils
sont tout pareils. Que l'homosexualité est un comportement et un mode de vie qui n'a absolument rien de particulier, qu'il n'y a rien à justifier ou à défendre. Tout commentaire ou toute
réflexion sur l'homosexualité comme objet séparé est donc empreint d'homophobie. Et si c'est pour la dénigrer et souligner son caractère délétère pour l'individu ou la société, ce n'est même plus
une opinion mais un délit. Eh bien, admettons. Posons cette revendication comme légitime, d'emblée. Quand on
franchit ce seuil on entre dans quelque chose de beaucoup plus problématique. Pourquoi la manifestation censée démontrer par A+B (sans mots ni arguments, juste avec du bruit et de la bonne humeur - total affranchissement
du logocentrisme hétéropatriarcal des êtres humains encore ancrés dans la réalité) l'absolue normalité de l'homosexualité (valant interdiction de pensée critique à son sujet sur le
territoire de la République) se traduit concrètement par un festival de trash, de provocation, de nudité suggestive, de tenues SM, de blasphèmes exclusivement anticatholiques? Concrètement, est-ce qu'une autre catégorie de la population a besoin d'abroger les articles du code pénal concernant l'attentat à la pudeur
une fois par an, dans un somptueux carnaval de bodybuilders huilés à moitiés nus*, pour se convaincre de l'absolue normalité du comportement
qui la définit? N'y a t il pas là comme une sorte de grandiose contradiction? A force de faire l'éducation de la jeunesse à la tolérance avec des images de ce qui semble être le défilé promotionnel d'un sex-shop, kitch et
de mauvais goût, n'y a t il pas là comme une cause de préjugés assez virulente? Pour être clair : quelle manifestation, en France, donne plus de clichés sur l'homosexualité que la Gay Pride elle-même? Quelle manifestation
arrive mieux à nous faire comprendre que la communauté gay vit dans un ghetto et qu'elle est un autre radical par rapport au beauf? Si la Gay Pride est censée lutter contre l'homophobie, alors autant jetter de l'essence sur les feux avec les lances à incendie des pompiers...
parce que ça revient strictement au même...
* les rumeurs parlent d'actes sexuels sur la voie publique. Même si c'est vrai, ce n'est que la
cerise sur le gâteau quand on voit les images que consentent à diffuser les médias dominants. Pour paraître comme étant similaire à l'homme de la rue, c'est raté, quoiqu'il
arrive. »
[Pour plus d'information, lirela présentation de
ce blogueurqui met en relief la pauvreté consternante de ce billet, mais aussi une inculture notoire
et... Bon, je m'arrête là ! (Note de Daniel C. Hall)]
[Ajout 2 : Lire aussi cebillet
infâmeintitulé "Totalitarisme de la tolérance" (notez aussi, au passage, le titre de la rubrique :
"IVème Reich Progressiste").]
Avec Silvana Mangano, Terence Stamp, Massimo Girotti, Anne Wiazemsky et Laura Betti. Réalisation : Pier Paolo Pasolini. Scénario :
Pier Paolo Pasolini. Directeur de la photographie : Giuseppe Ruzzolini. Compositeur : Ennio Morricone.Durée : 100 mn.
Disponible en VO, VOST et VF.
Résumé :
Un jeune homme d'une étrange beauté s'introduit dans une famille bourgeoise. Le père, la mère, le fils et la fille succombent à son charme. Son
départ impromptu ébranle tous les membres de la famille.
Cet obscur objet, le désir. Le sulfureux Pasolini écrit et porte à l'écran en 1968, l'année emblématique des révoltes estudiantines et sociales, Théorème, une
œuvre délibérément anticonformiste et provocatrice. Pour la petite histoire, le film fait scandale au festival de Cannes mais reçoit le prix de l'Office catholique international du cinéma.
Ulcérés, les conservateurs bien pensants accusent l'œuvre de « pornographie » (ce qui aujourd'hui paraîtrait sans doute aberrant) et L'Osservatore romano désavouera l'O.C.I.C. Il est
vrai qu'à y regarder de plus près, le film s'attaque férocement aux valeurs traditionnelles de la bourgeoisie, la religion la première.
Le point de départ est simple : un individu (que l'on ne nommera jamais et dont on ignore tout) sème le trouble dans une famille bourgeoise de
Lombardie. Une trame dont s'inspireront d'ailleurs, plus de trente ans, après Takashi Miike pour son Visitor Q ou François Ozon pour Sitcom. Ici, l'inconnu au charme ravageur et
aux postures hautement suggestives s'appliquera à séduire tour à tour la bonne, le fils, la mère, la fille et le père de cette charmante petite maisonnée qui n'avait jamais connu une telle
effervescence.À cette première partie, fulgurante et envoûtante, sensuelle mais jamais vulgaire, succède une seconde partie nettement
plus intellectualisée et un peu plus laborieuse où l'on suit la déchéance de chacun des membres de cette famille.
Tous seront bouleversés par le départ de l'intrus, qui leur aura servi de révélateur dans leur existence jusqu'alors vaine et futile. Ils vont alors réagir violemment et individuellement pour
essayer de supporter la perte de cet ange, figure quasi christique, qui les laisse face à leurs propres angoisses métaphysiques.
Dans le rôle de cet Adonis qui n'aura quasiment aucun dialogue dans le film, le fascinant Terence Stamp impose sa présence et son charisme avec talent et naturel. Silvana Mangano, bien loin du
Riz amer qui l'a révélé, est magnifique en femme tourmentée.
La fable est, comme il est indiqué dans le préambule, éminemment politique puisque la famille bourgeoise est éclatée, ses failles nous sont apparues et aucune rédemption ne semble survenir pour
eux, tandis que la bonne, figure prolétaire symbolique, trouvera une issue certes tragique mais quelque part apaisante.
Même si il peut apparaître comme déséquilibré et abscons (car plein de références littéraires et bibliques à décoder), Théorème n'en reste pas moins un film marquant et
passionnant.
Etla Francedans tout
cela, me direz-vous ?La France… Et bien, elle est trop occupée à se
moquer du puritanisme américain et de la censure omniprésente outre-atlantique pour oser ne serait-ce que créer une série nouvelle au concept innovant. Chez nous les séries se nomment
P.J.,Avocats et Associés, Léa Parker, Sous le Soleil et l’idée même d’un personnage lesbien récurrent n’est pas envisageable. La représentation homosexuelle
sur le petit écran passe en France par la diffusion de séries étrangères. À ce titre, The L-Word et Queer As Folk font les beaux jours de Canal +.
La France n’ose pas aborder l’homosexualité de manière régulière. Elle préfère traiter ce sujet durant 90 minutes, la durée moyenne d’un
téléfilm. Et des téléfilms intéressants, nous en produisons. À ce titre, Un Amour de Femme diffusé sur M6 en2001 aséduit le public français et étranger. Jeanne (Hélène Fillières) est une femme mariée et mère d’un petit garçon qui rencontre un jour Marie
(Raffaëla Anderson), une danseuse, dont elle tombe amoureuse. Confrontée à un choix, elle privilégie l’amour aux apparences.
Produit la même année, Clara cet été-là est un téléfilm destiné aux adolescents. Centré sur la vie de Clara (Selma Brook), il nous
fait découvrir son questionnement sur sa sexualité durant un été, dans un camp de vacances. Clara cherche à savoir qui elle est et qui elle aime, couche avec un garçon avant de succomber au
charme de Sonia (Salomé Stevenin), une lesbienne sûre d’elle et indépendante.
Deux autres téléfilms plus revendicateurs et ancrés dans la société actuelle abordent la question de l’homoparentalité. Des Parents pas
comme lesautres, diffusé en 2002 sur M6 (encore elle), présente la vie d’Olympe, une adolescente amoureuse d’un garçon. Un début simple et connu, malheureusement compliqué par
l’histoire familiale complexe et non assumée des parents de la jeune fille. Enfant d’un gay fier et d’une lesbienne honteuse, Olympe (Louise Monot) fait tout pour briser la loi du silence qui
règne dans sa famille.
Dans la même veine, Tous les papas ne font pas pipi debout aborde la question de l’homoparentalité. Sorti quelques années plus tôt, en
1998 sur France 2, ce téléfilm présente un couple de femmes qui s’aiment, Dan (Natacha Lindinger) et Zoé (Carole Richert). Elles élèvent ensemble leur fils, Simon (Corentin Mardaga), porté par
Zoé. Mais du haut de ses dix ans le jeune garçon cherche à connaître ses origines et souhaite rencontrer ce père qui lui manque tant. Avec pudeur et sensibilité, Tous les papas ne font pas
pipi debout offre le portrait touchant de deux femmes amoureuses perdues parce que l’enfant qu’elles ont désiré plus que tout les rejette. Une histoire forte et bouleversante.
En février 2007, France 2 (l’autre chaîne adepte des téléfilms gays) diffusait le très beau téléfilmLa Surprise. Marion(Mireille
Perrier), une femme de quarante ans qui s’ennuie auprès de son mari, décide un jour de divorcer. Après cette séparation que sa fille ne comprend pas, elle rencontre une jeune
femme dont elle tombe amoureuse. Succès critique et publique, cette très belle histoire d’amour remporte le prix du Public au Festival de Luchon en 2006.
Des représentations lesbiennes pas si frileuses qu’on voudrait bien le croire mais relativement récentes. Pourquoi la France a-t-elle autant
tardé pour aborder la question de l’homosexualité dans ses fictions ? On a beau se moquer des lobbyings de pression catholiques américains, il n’en reste pas moins que ce pays a commencé
beaucoup plus tôt que nous. Comment justifier un tel décalage ?
Je pense que le principal frein à la visibilité homosexuelle en France concerne la question de la différence. Notre pays s’est construit sur
trois grands principes : la liberté, l’égalité et la fraternité. En contradiction, notre télévision, pour plaire au plus grand nombre, a longtemps reflété une société blanche, jeune,
catholique et conservatrice. L’apparition des personnages noirs et métis récurrents n’est pas si lointaine que cela.
Or l’homosexualité est beaucoup plus inquiétante pour la société « normale », solidaire et unie, que la diversité ethnique. Elle
propose un type de vie alternatif qui, à lui seul, met en péril cette idée de communauté nationale homogène. Représenter cette population à l’écran serait reconnaître son existence et, en allant
plus loin, lui donner une certaine légitimité.
Et cette idée, les fictions françaises commencent juste à la comprendre. C’est ainsi que depuis quelques années, depuis le début des années
2000 seulement, se mettent en place des personnages lesbiens secondaires dans des téléfilms connus et plébiscités.
Lieutenant Charlotte Marszewski (Alice Béat)
La série-téléfilm Commissaire Moulin est la première à avoir pris le risque en faisant du lieutenant Charlotte Marszewski (Alice
Béat), l’une des collègues de Moulin (Yves Rénier), une lesbienne. Lorsque le personnage apparaît, comme tous les seconds rôles, il n’est pas question de sa vie privée, de sa famille ou de sa vie
sexuelle. Seul le héros, Moulin, a le droit à une vie hors du commissariat. Mais petit à petit, Charlotte prend de l’importance jusqu’à ce qu’elle déclare à Moulin être homosexuelle et amoureuse
d’une collège, flic comme elle mais membre d’une autre brigade. Le coming-out est fait en douceur comme celui de Kerry Weaver (Urgences). C’est un personnage jusqu’à présent hétéro qui
devient homo. Le public l’aime déjà alors le risque est minimisé. Moulin, en père protecteur, répond à Charlotte de taire cette information parce que les lesbiennes ne sont pas encore bien
acceptées dans la police. Charlotte suit cette consigne après avoir eu droit à un tout petit baiser durant cet épisode. Baiser qui permet au suspect de se sauver et vaut à la jeune femme les
remontrances de son patron. Depuis, Charlotte n’a plus de petite amie et sa sexualité reste inexistante et taboue.
Cécile Perrier (Vanessa Guedj)
Il en est de même pour Cécile Perrier (Vanessa Guedj) baptisée Bimbo dans la série Diane, Femme Flic. Elle est lesbienne, tous ses
collègues sont au courant. L’information est connue et à ce titre, elle s’amuse beaucoup à l’arrivée de son nouveau collègue, Micky. Durant un épisode entier, elle fait croire à tout le
commissariat qu’ils sont ensemble alors qu’elle est homo. Micky est mal à l’aise et cherche à se défendre jusqu’à ce qu’il découvre la réalité et en rit. Malheureusement, ensuite, silence radio.
Aucune autre mention de la sexualité de Bimbo, aucune petite amie. Rien. Pire même. Durant l’un des derniers épisodes « Ange Déchu » diffusé le 13 avril 2006, Bimbo se contente de
déclarer à la question de son patron : « Vous croyez que vous donnez une bonne image de la police, vous ? », « Moi, je suis le quota
femme. Intouchable. » Ce à quoi son collègue Micky rajoute « Moi, le quota beur. Intouchable. » Et le quota gay, ils
connaissent ?
Lauren Valmont (Isabelle Renauld)
Brigade spéciale, un autre téléfilm « feuilletonesque » a bien
tenté de proposer un personnage principal homosexuel en la personne de Lauren Valmont (Isabelle Renauld). Commandant de la Brigade spéciale et profileur, Lauren est lesbienne et se contente de le
confier naturellement à sa collègue Claire (Delphine Rollin) durant l’épisode « Enfance Volée ». Elle s’est endormie en voiture alors que Claire conduit et se réveille à peine
lorsqu’elle déclare : « Tu vois, c’est pour ça que je conduis pas. Je m’endors toujours en voiture. Avec Barbara c’était pareil. » Claire demande qui est
Barbara et Lauren spécifie qu’il s’agit de son ex. Deux phrases dans un épisode qui représentent beaucoup pour le public lesbien, mais passeront totalement inaperçues. Sauf pour la comédienne
Isabelle Renauld qui se défendra dans toutes ses interviews d’être homosexuelle. Des fois que l’on fasse l’amalgame entre une actrice et une profiler lesbienne et commandant de
police !
Côté séries, la France accuse un important retard. Prisonnière du format 90 minutes, elle a refusé durant très longtemps de se calquer sur le
système américain qui a plébiscité dès les années 50 le format série de 50 minutes. Accusées d’être une sous culture sans audace ni créativité à la solde du capitalisme américain, les séries ont
très longtemps été décriées par la critique principalement cinéphile.
Seulement, le succès des séries américaines dès la fin des années 90 et le génie de leurs auteurs ont rapidement amené les chaînes à diffuser
ces programmes et à les copier. P.J. n’est qu’une vulgaire copie de NYPD Blue. Son couple lesbien présent dans quelques épisodes sera inintéressant au possible et bourré de
clichés. Amoureuse de sa collègue Nadine Lemercier (Valérie Bagnou-Beido), Tina (Nadège Beausson Diagne) commence par lui offrir des fleurs de manière anonyme. Le temps passe et les jeunes femmes
se rapprochent. Elles passent leurs week-ends ensemble et dorment régulièrement l’une chez l’autre. Enfin… on l’imagine à travers les dialogues. Rien n’est visible, aucun baiser, aucun geste
d’intimité. Finalement, Tina s’avère trop possessive et envahissante. Après une énième crise de jalousie et une mutation, Nadine et rassurée et retourne à sa vie d’hétéro bien rangée.
Plus belle la vie,basée sur les soap opéras américains, a certes proposé
un, puis deux couples gays stables à travers Thomas Lenoir (Laurent Kerusore) et le policier Nicolas Barrel (Alexandre Thibault puis Nicolas Herman) son amant tué en février 2007 remplacé ensuite
par le juge Florian Estève (Franck Borde) mais également une lesbienne folle, Christelle Le Bihac (Valentine Carrette puis Juliette Wiatr). Nièce de Charlotte (Hélène Médigue), l’une des
héroïnes, cette adolescente de 17 ans sera internée en hôpital psychiatrique après avoir poursuivi de ses assiduités Luna, une amie de sa tante et l’avoir harcelée. En 2006, un nouveau couple de
méchants apparaît, il s’agit de Gabriel Mercoeur (Didier Menin) et de sa femme Karine (Nathalie Grandhomme). Ils souhaitent tous les deux s’approprier le domicile de Céline Frémont (Rebecca
Hampton) pour en faire un centre médical. Prêts à tout pour parvenir à leurs fins, ils s’arrangeront pour que Céline soit attirée par Karine qui la drague ouvertement. Alors qu’elles s’apprêtent
à coucher ensemble, la présence de Gabriel retient Céline, qui ne réalise pas encore qu’elle a été manipulée. Heureusement, ce couple pervers aura la fin qu’il mérite et les bons et les justes
gagneront finalement.
La surprise viendra de l’arrivée lors de l’épisode 915 du 14 mars 2008 du personnage de Virginie (Virginie Pauc). Cette jeune femme, chef de
chantier pistonnée par sa petite amie adjointe à la mairie de Marseille, entre par la grande porte à l’entreprise Phénicie. Elle se lie d’amitié avec Céline qui contre toute attente tombera
amoureuse d’elle et décidera d’explorer ses sentiments. Une histoire rafraîchissante, loin des poncifs du genre, qui amène Céline à s’interroger sur les étiquettes et le fait d’être homo ou
hétéro.
Dans un registre similaire, le feuilleton Cinq Sœurs sur France2 atenté d’introduire une romance lesbienne. Diffusé à 18h15 du lundi au vendredi pour concurrencer Plus belle la vie, ce feuilleton est
centré sur la famille Matéi. Autour du père veuf, évoluent cinq filles et bientôt un garçon. Alors que le meilleur ami d’Elise (Charlotte Becquin) est ouvertement gay et ne cache pas qu’il vit
avec un homme qu’il aime, que le frère de Laurent (Denis Cherer), le mari de Bénédicte (Théa Boswell) est un transsexuel, la plus jeune sœur, Emmanuelle (Julia Cecillon), hésite à être lesbienne.
Elle embrassera par trois fois sa meilleure amie, Katia (Esther Comar) une jeune fille marginale et rebelle qui assume son homosexualité avant de réaliser qu’elle l’aime. Elles feront l’amour,
mais incapable d’assumer ce qu’elle ressent et le regard des autres, Manu la laissera partir en Angleterre. Entre temps, 71 épisodes l’auront vu se fourvoyer avec un garçon, dire blanc et penser
noir, jouer au chat et à la souris…
Quand au baiser du téléfilm Le Maître du Zodiaque entre Natacha Lindinger et Claire Keim (alias Eva Trammel et Esther Delaître), il
laissait deviner à tout connaisseur l’identité du tueur. Dans les téléfilms à suspense français, les méchantes continuent à se trahir en embrassant les héroïnes.
Finalement, en France, nous produisons d’excellents téléfilms abordant le thème de l’homosexualité mais il nous reste encore un long chemin à
parcourir pour que nos séries atteignent un jour les niveaux britanniques et américains.
Mais qui donc pourrait emménager dans le cottage pour qu'Amira évite de fourrer sa langue dans la bouche de Noah ? Profitez bien du caractère apaisé de cet épisode, dans le prochain ça repart de plus belle...
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