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Mercredi 8 mars 3 08 /03 /Mars 08:37

Fiche technique :
Avec Julianne Moore, Dennis Quaid, Dennis Haysbert, Patricia Clarkson, Viola Davis, James R
ebhorn, Brette Henritze et Michael Gaston. Réalisé par Todd Haynes. Scénario de Todd Haynes. Directeur de la photographie : Edward Lachman. Compositeur : Elmer Berstein.
Durée : 107 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Dans l'Amérique provinciale des années cinquante, Cathy Whitaker est une femme au foyer exemplaire, une mère attentive, une épouse dévouée. Son sourire éclatant figure souvent dans les colonnes du journal local.
Cathy sourit toujours. Même quand son mariage s'effondre, même quand ses amies l'abandonnent. Quand l'amitié qui la lie à son jardinier provoquera un scandale, elle sera forcée, derrière son sourire, d'affronter la réalité.

L'avis de Mérovingien02 :
Le générique commence : musique rétro, pour ne pas dire ringarde, avec des violons mélodramatiques. Couleurs automnales, un rien saturées avec des vieilles voitures avançant tranquillement au milieu d'une rue où les figurants semblent sapés comme s'ils jouaient dans un film des années 50. Le générique apparaît, kitch à mort avec ses lettres en ruban bleu. Mais attendez voir... c'est un film des années 50 ça, non ? Tiens, ben non, y a Julianne Moore dedans ! Mais c'est quoi ce bordel, alors ??
Ce bordel, c'est Loin du Paradis, un film de Todd Haynes sorti en 2002. Le réalisateur n'a pas cherché à faire un simple film sur les années 50 mais a épousé le style visuel du cinéma de l'époque en livrant rien de moins que le film des années 50 qui n'aurait pas pu sortir dans les années 50. Un exercice de style donc, qui trouve son inspiration dans les œuvres de Douglas Sirk, cinéaste a qui l'on doit Le Secret Magnifique ou encore Mirage de Vie. Les mélodrames de Sirk, Todd Haynes les adore visiblement, au point de transformer son œuvre en authentique hommage rétro (jusqu'à faire porter au jardinier la même chemise que Ro
ck Hudson dans Tout ce que le Ciel Permet) . Il a ainsi bâti un scénario sur le même modèle que ceux de l'époque. Son héroïne est une femme typique de la société de l'époque vivant dans un univers lisse et un rien factice et qui se trouve confrontée à des problèmes sociaux. Le décors est classique (une jolie petite banlieue WASP), le groupe de personnage clairement établi (une jolie petite famille avec la mère au foyer, les enfants bien élevés et le papa qui va au boulot) et les valeurs de l'époque totalement respectées (les domestiques noirs méprisés). Nous sommes en 1957 et Cathy Whitaker est une femme heureuse et aimable qui fait la couverture du journal. Épouse comblée, mère modèle, citoyenne engagée, elle est l'incarnation de la réussite. Souriante, vivant dans un petit monde parfait où chaque chose est à sa place, elle sera pourtant contrainte de quitter son petit paradis. Le titre du film n'a pas menti : il apparaît sur de jolies images en précisant que nous sommes loin du paradis. Et la façade proprette de dévoiler peu à peu un monde froid et intolérant.
Car dans cette époque soi disant merveilleuse, on aimait enfermer tout le monde dans une case. Cathy est associée au salon dans lequel elle organise des réceptions et des réunions entre voisines (elle en revient constamment au canapé), Sybil est toujours dans la cuisine, Raymond est dans le jardin... Chacun a une zone délimitée de laquelle il ne doit pas s'échapper au risque de briser les règles du code de conduite en société. Frank ne doit pas entrer dans le bar homo sous peine de reconnaître qu'il l'est, Raymond ne doit pas entrer dans un lieu réservé aux blancs sinon il est montré du doigt, même chose pour Cathy qui ne semble pas à sa place dans le bar noir...
C'est en transgressant les barrières que chacun peut découvrir la vérité mais c'est aussi en se confrontant à d'autres mœurs qu'on est rejeté de son propre milieu social. En franchissant la porte du bureau de son mari, l'héroïne découvrira l'homosexualité et son univers si plat va s'effondrer, les cadrages devenant à cet instant précis de travers, comme un navire prenant l'eau. En acceptant d'accompagner Raymond en public, Cathy sera montrée du doigt par tout le voisinage qui ne comprend pas qu'elle puisse être amie avec un homme de couleur. La situation inverse sera également valable puisque la petite fille de Raymond sera agressée en guise de punition. Les trois principaux protagonistes vivent dans la frustration car la société n'accepte pas la différence. Frank ne peut afficher son homosexualité qui est considérée comme une maladie, Raymond ne peut vivre tout à fait normalement car les blancs ne comprennent pas qu'un noir puisse aussi aimer les mêmes choses qu'eux (en l'occurrence ici : l'art) et Cathy est conspuée parce qu'elle est tout simplement attachée amoureusement à un homme d'une échelle sociale et d'une couleur différente que la sienne.
En réalisant son film à l'ancienne, avec un montage tranquille (fondu enchaîné lent, peu de coupures) et des couleurs flamboyantes, Todd Haynes nous rappelle que ce qui était tabou il y a un demi siècle l'est malheureusement encore un peu aujourd'hui. Les sujets de société que sont la discrimination raciale et l'homosexualité sont introduits dans le film de manière distante, comme on n'osait pas accepter les différences. Lorsque Cathy discute des séances de psychanalyse avec son mari, celui-ci est filmé dans un miroir, sa femme lui tournant le dos. Lorsque Cathy voit Raymond dans le jardin, c'est uniquement par la fenêtre du salon. Et lorsqu'elle ira le saluer par la suite elle franchira le seuil de la porte alors que la journaliste témoin de la scène observera tout cela à distance, derrière une vitre. Loin du Paradis traite donc de la prison sociale et du conformisme de la société qui nous enferme dans des cases, telle cette Cathy qui, pour avoir renoncé à l'amour pour rassurer ses amies, sera filmée de l'extérieur de la maison, avec des barreaux aux fenêtres l'emprisonnant dans sa bourgeoisie.
Todd Haynes ne laisse guère d'espoir à ses protagonistes. Le choix des éclairages est assez révélateur car ceux-ci baignent l'ensemble du métrage dans des teintes automnales déprimantes, avec des bourrasques faisant voler les feuilles mortes en permanence. D'une certaine façon, les protagonistes sont déjà condamnés à la solitude avant même d'entreprendre quoi que ce soit. Et lorsqu'ils affronteront leurs sentiments et verront la vérité en face, ce sera toujours en se cachant dans l'ombre (les discussions nocturnes entre Karl et Cathy dans le salon). Chacun se masque derrière des apparences trompeuses, le plus bel exemple étant le sourire lumineux et trompeur qu'affiche Julianne Moore d'un bout à l'autre du récit avant de pleurer dans sa chambre, loin des regards.
Au delà de la mise en scène simple et délicate, le réalisateur décuple l'émotion de l'histoire grâce aux interprétations subtiles de ses trois principaux interprètes : Julianne Moore retrouve la grâce de Jane Wyman, Dennis Quaid brille par sa fragilité en homme n'étant pas reconnu comme tel et Dennis Hayberg confirme tout le bien qu'on pensait de lui depuis 24 Heures Chrono. En dénonçant tous les préjugés quels qu'ils soient, Todd Haynes livre un joli mélo féministe fleurant bon la naphtaline et le charme désuet des œuvres de Douglas Sirk. Intemporel, tout simplement.

Pour plus d’informations :
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Par Mérovingien02 - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 8 mars 3 08 /03 /Mars 00:00

Danger - Q.A.F
Vidéo envoyée par exhibicion
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 7 mars 2 07 /03 /Mars 14:02
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mardi 7 mars 2 07 /03 /Mars 09:03

Gay Cowboy Highlights Oscar Night
Vidéo envoyée par susiebright
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 7 mars 2 07 /03 /Mars 08:45

Fiche technique :
Avec Michael Maniatis, Dionyssis Xanthos, Katerina Helmi, Vassilis Tsaglos, George Bartis, Eleni Kourkoula et Maria Alkeou. Réalisé par George Katakouzinos. Scénario : George Katakouzinos.  Directeur de la photographie : Tassos Alexakis. Compositeur : Stamatis Spanoudakis.
Durée : 120 mn. Disponible en VO et VOST.

L'avis de Jean Yves :
L'histoire vraie d'un jeune homosexuel qui, pressé par son amant de se travestir pour se prostituer, ne peut supporter le poids de la violence et de la frustration qui empoisonne son existence.
Violence et irrationalité de la passion amoureuse
La passion d'Anguelos pour Mihalis – où la sérénité est totalement absente – est avant tout le lieu privilégié de la souffrance, de la blessure intime, de la faille qui fait plonger l'être tout entier dans le gouffre de sa solitude : sa lucidité – tout autant que sa déraison – le mène au cauchemar, et ce cauchemar devient source d'existence.
L'absence de sérénité apparaît aussi dans le cadre de vie du jeune Anguelos : milieu très populaire de la banlieue d'Athènes, ambiance familiale insupportable, besoin effréné de tendresse, d'amour, de passion. Besoin de donner sans réserve, besoin de se donner corps et âme. Anguelos (Michael Maniatis) est impliqué dans une quête impossible, impossible parce que disproportionnée : l'homme qu'il aime et en qui il a placé toute sa foi dans un abandon quasiment religieux ne peut donner plus que ce dont il est capable : comme Mihalis (Dionyssis Xanthos) est un « traître », un médiocre, un raté, il ne peut donner que de la trahison et de la médiocrité : en cela, ce film ressemble étrangement à la passion d'Henri pour Jean dans L'homme blessé de Patrice Chéreau.

Ces valeurs négatives deviennent grandes et pathétiques, parce qu'il y a l'amour, ce ciment ravageur, qui les transforme et les sanctifie. C'est ce « miracle » qui fait peur, car le véritable visage de l'amour échappe ainsi aux barrières, aux garde-fous patiemment construits par la raison pour créer un semblant de sécurité. La passion amoureuse révèle une fois encore son pouvoir indéfini d'irrationalité et de subversion.
La force physique de Mihalis est un facteur supplémentaire de fascination sur Anguelos : Katakouzinos a utilisé (comme Chéreau d'ailleurs) le décor d'une fête foraine où Mihalis exhibe la force de son coup de poing sur un punching-ball.
Mihalis évolue dans un milieu interlope et trempe dans des affaires de prostitution. À la fin, Anguelos l'égorge dans son sommeil : le meurtre de Mihalis participant de la punition, du ressentiment, de l'illustration émouvante et mélodramatique d'un fait divers authentique.
Personnellement, je n'ai pas ressenti que ce meurtre participe à une métaphore ni qu'il s'inscrive dans une vérité des tréfonds de l'âme humaine qui dépasserait une simple histoire d'homosexualité : ce qui fait que ce film n'a pas réussi à me transmettre des émotions intenses.

Le réalisateur n'a pas à mené à terme le voyage ambigu où le spectateur aurait pu s'interroger : celui au pays de ses démons car ce sont eux qui dérangent le plus.
Pour plus d’informations :

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 6 mars 1 06 /03 /Mars 09:32

Vandamme est l'homosexualité...
Vidéo envoyée par Ramses21
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Dimanche 5 mars 7 05 /03 /Mars 00:00

Fiche technique :
Avec Charles berling, Mehdi Dehbi, Alexis Loret, Abbec Zahmani, Julia Maraval, Clotilde de Bayser, Ouassani Embarek, Lofti Abdelli, Fathi Heddaoui et Hichem Rostom. Réalisé par Abdelkrim Bahloul. Scénario de Abdelkrim Bahloul, Charlotte Guigue et Jean-Pierre Peroncel-Hugoz. Directeur de la photographie : Charlie Van Damme.
Durée : 85 mn. Disponible en VF.

Résumé :
Ce film tourne autour de la figure de Jean Sénac, poète pied-noir qui après l’indépendance de l’Algérie, a choisi d’y rester. Dans tout le pays, un large public écoute alors son émission radiophonique « Poésie sur tous les fronts ». Tout se passe bien les premières années. Puis le nouveau régime va le stigmatiser, le persécuter pour sa différence parce qu’il est d’origine française, catholique, et en plus homosexuel, dans un pays qui s'appuie sur l’Islam. Sa rencontre avec deux étudiants Hamid et Belkacem, dont la pièce vient d’être refusée par le Festival de Théâtre Algérien, car écrite en français sera l'occasion de suivre son combat pour amener le peuple algérien à la conscience de sa propre identité jusqu'à son assassinat en 1973.
L'avis de Jean Yves :
Ce film au scénario fictionnel (les deux étudiants sont inventés) conserve une majorité de faits réels et n'est jamais caricatural.
Le réalisateur, Abdelkrim Bahloul, a eu la bonne idée de ne jamais exagérer la diabolisation du poète, excellemment joué par Charles Berling. Au contraire, il s'attache à seulement montrer la suite de ses désillusions face aux tracasseries imposées par le régime. A aucun moment, on ne voit les ordres donnés par le pouvoir pour contrer le poète : cette répression, qui semble venir de nulle part, impalpable, exacerbe la cruauté qui lui est faite.
Le réalisateur a très bien intégré la poésie de Jean Sénac. Elle est même le moteur nullement artificiel du film puisque chaque passage permet d'insister sur sa vision humaniste. Ce qui rend le film plutôt optimiste.
Jean Sénac est l'emblème de celui qui devient étranger dans son propre pays (sa famille était pourtant là depuis cinq générations et il s’est battu au sein du F.L.N pour l’indépendance). Le film montre à plusieurs reprises la césure qui peut exister entre un peuple et son régime : la gêne du concierge à qui on a ordonné de ne plus donner au poète les clés du studio de radio où il travaille d'habitude ; l’embarras du public face à Sénac quand ce dernier doit justifier son amour des garçons. On sent bien avec cette scène comment le régime a pu utiliser l'homosexualité de Sénac pour le discréditer aux yeux de ses auditeurs.
Un film qui parle tout à la fois d'espoir et de la difficulté d’un pays à vivre avec sa diversité. Le titre Le soleil assassiné résume bien cette dualité.

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Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Samedi 4 mars 6 04 /03 /Mars 00:00


Fiche technique :
Avec Adam Chubbu
ck, James Ransome, Tiffany Limos, Stephen Jasso, James Bullard, Shanie Calahan, Eddie Daniels, Bill Fagerbakke et Patricia Place. Réalisé par Larry Clark et Edward Lachman. Scénario de Harmony Korine. Directeurs de la photographie : Larry Clark et Edward Lachman. Compositeur : Matt Clark.
Durée : 95 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Un tableau provocant d'adolescents américains de classe moyenne qui trompent leur ennui avec du sexe, de la violence et de la perversion à Visalia, une petite ville de Californie. Leurs parents sont pour la plupart médiocres, aveugles, méprisants et alcooliques.
L'avis de Jean Yves :
La solitude ne se mesure pas à l'étalon des kilomètres de l'éloignement. La communion se nourrit parfois d'une distance vivante, alors qu'une immense solitude est sécrétée par une proximité étouffante... Ken Park, le film de Larry Clark, évoque en des termes très crus la trajectoire perdue d'adolescents cherchant leur chemin en emmêlant leurs corps. Leurs parents eux-mêmes sont dans la confusion, et n'ont de plus pressé que d'abolir la distance avec les jeunes en se mélangeant à eux en sexualité, car ils sont dans l'impossibilité d'accepter le décalage temporel entre les générations. L'un de ces adolescents - Ken Park - en arrive à se suicider, mettant ainsi en acte le vœu de mort dirigé inconsciemment envers lui par ses géniteurs qui ne l'ont pas vraiment voulu vivant. Autant alors terminer le « travail » qui n'a pas été jusqu'au bout effectué. Extrêmement seuls, désolés, oubliés, ces adolescents prisonniers du corps des adultes nous donnent l'image du désert de l'abandon. La distance n'a rien à voir avec la géographie, et le désert s'impose parfois dans la bousculade de l'indifférenciation, comme une prison intérieure sans remise de peine.
L'avis de G.F. :
Comment filmer la morosité, la bêtise, la laideur, l’ennui, l’alcoolisme, la monotonie, les rues à angles droit, bref, une certaine Californie, sans intrigue et sans histoire, juste comme ça, par tableaux et motifs ?
En filmant comme Larry Clark.
La Californie dépeinte ici est loin des utopies d’Edgar Morin en 1969 ou, plus prosaïquement, de Julien Clerc dans sa jeunesse. La Californie, ce n’est rien d’autre qu’une banlieue gigantesque couverte de ce que l’on nomme ici des lotissements et nourrie de ce que l’on appelle là-bas (à tout bout de champs) des « communautés ». On y ajoute du soleil et des palmiers, des seins en silicones et puis voilà.
A travers les vies de gamins paumés, on découvre l’envers du décor, le revers de la médaille. Larry Clark nous conte l’histoire de plusieurs adolescents, déjà trop adultes mais encore bien trop jeunes pour leurs petites vies ratées. Quant aux adultes, leurs portraits en ratés dérangent perpétuellement. Leur incapacité à agir, l’inceste qui rôde, toutes ces images tendent à montrer leur incapacité à être adulte, tout comme les adolescents semblent incapables de le devenir, navigant constamment entre l’enfance et un âge d’irresponsable...
Si Larry Clark souligne parfois trop le trait, en particulier à travers quelques scènes porno dont on se passerait volontiers de détails, si ce n’est pour les malaises provoqués, on se retrouve face à des images (la photographie est magnifique), des acteurs (tellement eux-mêmes qu’on frôle le reportage) et une réflexion en filigrane : l’ennui, quand on a tout, c’est sans doute l’absence réelle de désir. Ça va de soi, mais ça va mieux en le disant.
Si le film a fait scandale pourtant, c’est sans doute plus par hyper-réalisme que par pornographie avérée. Il fait partie de ces films qu’on oublie mal, peut-être aussi parce qu’il dépeint ce qui risque de nous arriver aussi....

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Par Jean Yves et G.F. - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Samedi 4 mars 6 04 /03 /Mars 00:00

Fiche technique :
Avec Gael Garcia Bernal, Javier Camara, Fele Martinez, Daniel Gimenez Cacho et Lluis Homar. Réalisé par Pedro Almodovar. Scénario de Pedro Almodovar. Directeur de la photographie : José Luis Alcaine. Compositeur : Alberto Iglesias.
Durée : 110 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
En 1980, à Madrid. Enrique Goded (Fele Martìnez), sémillant metteur en scène de 27 ans, cherche une histoire pour son nouveau film. Le sort lui amène un visiteur muni d’un remarquable scénario écrit sous forme d'une nouvelle « La visite ». L’inconnu, par ailleurs fort à son goût, n’est autre qu’Ignacio Rodriguez (Gael Garcia Bernal), son ami d’enfance au collège des jésuites, mais aussi son premier amour. Le destin lie à nouveau les deux garçons par une sorte de providence divine, mais Enrique, intrigué par cet Ignacio qu’il ne reconnaît pas vraiment, va peu à peu s’apercevoir que la réalité de leurs retrouvailles est beaucoup moins idyllique qu’il n’y parait.
L'avis de Jean Yves :
Un film sur les effets d'une éducation sans ridiculiser le sujet. Un film qui traite de la transsexualité et de la pédophilie sans verser dans le voyeurisme et/ou le larmoyant. Un film qui fait passer des sentiments tout en dissertant sur le cinéma. Réalité, fantasme et fiction se mêlent allègrement dans cette histoire tantôt vécue par Ignacio et Enrique, tantôt rêvée, écrite par le premier, ou filmée par le second. Un intelligent écheveau où s'enroulent les souvenirs d'enfance, avec ces fameux « films dans le film » dont Pedro Almodóvar a le secret.
Il ne faut en aucun cas rater le générique de début qui donne une clef pour procéder à la lecture du film : des lambeaux d'affiches et de photos anciennes sont arrachés afin de découvrir chaque fois qu'il y a un dessous. On réalise alors que l'on va avoir affaire à un scénario à la structure narrative et filmique complexe. Avec ses nombreuses mises en abîmes et l'éclatement de ses temporalités, ce film donne le vertige : récit dans le récit à l'intérieur duquel s'inscrira une troisième histoire plus ancienne.
Autre élément à saisir : trois personnages importants ont une personnalité double : Juan se fait d'emblée passer pour Ignacio, son frère, mais tient à se faire appeler Angel. Son frère, Ignacio, est devenu « une » autre sous le nom de Zahara. Le père Manolo, autrefois prêtre et enseignant au collège d'Ignacio, est devenu monsieur Berenguer, marié et père de famille. Seul Enrique, jeune réalisateur, assume totalement son identité, unique, et son homosexualité. Enrique va être ballotté dans le jeu du « Qui est qui ? », entraînant lui-même et le spectateur dans une fiction qu'il tourne et qui devient un film dans le film.
La duplicité est ce qui caractérise le mieux le personnage d'Angel qui a tout de la femme fatale. Froid, calculateur, immoral, le sexe représente pour lui un moyen d'arriver à ses fins. Ce troublant imposteur est-il ange ou démon ? Le mystère qui l'entoure participe de son pouvoir érotique sur son entourage. Notamment avec M. Berenguer avec qui il formera un couple d'amants criminels.
Le père Manolo aime Ignacio qui aime Enrique qui va aimer plus tard le frère d'Ignacio : Angel. Et au final, le prêtre, devenu entre temps éditeur, aimera ce dernier. On a là un étrange jeu de translations entre les personnages. Ce qui me fait penser aux « lignes » qui saturent l'écran et qui sont un élément récurrent du film : la scène où Ignacio enfant se fend le crâne est emblématique ; un mince filet de sang s'écoule sur son visage, le partageant en deux (l'image à l'écran se déchire à ce moment là). Cette coupure va alors sans cesse contaminer intimement toute l'existence des personnages.
Ces « lignes » qui saturent l'écran sont aussi une métaphore de la césure où vivent les personnages et où sont plongés les spectateurs. Métaphore du trouble des identités des personnages mais aussi métaphore du mensonge découvert juste au milieu du film et qui fait découvrir au spectateur qu'il s'est trompé : ce qui avait été perçu jusque là comme un retour dans le passé, initié par la lecture de la nouvelle « La visite », était en fait une mise en scène mentale, entre fantasme et réalité, projection des désirs d'Enrique pour son acteur, une représentation annonçant l'œuvre qu'il réalisera ultérieurement.
C'est encore dans les « lignes » du portail « se découpant » que le mot PASSION en lettres géantes, envahit l'écran à la fin du film. Il exprime peut-être la « confession » du cinéaste qui envisage son œuvre comme un espace cathartique. Ce mot recèle sans doute aussi la part intime de La Mauvaise éducation, prétendument bonne au sein d'un établissement catholique où interdits religieux et sociaux et sexualité s'opposent, tourmentant le prêtre pédophile et les adolescents en quête d'identité.

Pour plus d’informations :
Bande annonce
Site du film

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Vendredi 3 mars 5 03 /03 /Mars 08:14

Expulsion de Taoufik :
l'Inter-LGBT dénonce
une administration aveugle

Taoufik, le jeune marocain en couple avec Etienne depuis 18 mois, et pacsé depuis le 25 mars, a été emmené hier matin par les policiers pour être expulsé vers le Maroc.


La préfecture de la Côte d'or avait demandé son expulsion le 22 février dernier. Cette décision était pourtant en contradiction avec la circulaire du ministère de l'Intérieur du 30 octobre 2004, qui prévoit qu'un étranger pacsé avec un français obtienne un titre de séjour dès lors qu'il peut justifier d'un an de vie commune avec son compagnon.

C'est la deuxième fois qu'en France, depuis la création du PaCS, un pacsé est expulsé. Le 10 janvier dernier c'était Robson, un brésilien pacsé avec un Français, qui s'est vu contraint de prendre l'avion vers son pays d'origine.

L'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans dénonce "avec la plus grande fermeté une administration qui, dans ces deux cas très récents, a refusé d'appliquer de simples dispositions ministérielles. Ces préfectures se mettent en violation de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui garantit à tous-tes le droit à une vie privée et familiale, quelle que soit son orientation sexuelle ".

L’Inter demande au Ministère de l'Intérieur de tenir ses engagements et "de tout faire pour que Robson et Taoufik puissent revenir en France, dans les délais plus brefs, et qu'ils puissent être régularisés".

L'Inter-LGBT réaffirme son opposition à un projet de loi sur l'immigration et le séjour qui, selon elle, "porte atteinte au droit à la vie et familiale. Elle demande en outre que le PaCS ouvre un vrai droit au séjour, et, bien sûr, l'égalité entre tous les couples par l'ouverture du mariage aux couples de même sexe".

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Jeudi 2 mars 4 02 /03 /Mars 13:25

Do You Take It?
Vidéo envoyée par kirby1
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Jeudi 2 mars 4 02 /03 /Mars 09:37

Fiche technique :
Avec Saskia Reeves, Amanda Plummer, Kathy Jamieson et Lisa Jane Riley. Réalisé par Michael Winterbottom. Scénario : Frank Cottrell Boyce.  Directeur de la photographie : Seamus McGarvey.
Durée : 85 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Eunice, une femme visiblement dangereuse, passe sa vie à arpenter les autoroutes du nord de l'Angleterre à la recherche d'Edith, la seule qui lui ait jamais témoigné de l'amour. Dans une station-service, elle rencontre Miriam, qui quitte tout pour la suivre, même si elle devine très vite qu'Eunice est une meurtrière.
L'avis de Philippe Serve :
Eu and Mi

Ne vous laissez pas abuser par le générique de début sur (gros) plans en noir et blanc de Saskia Reeves et sur fond de ritournelle acidulée et estampillée « early 60's » (le "Walkin' Back to Happiness " d'Helen Shapiro). Le film qui va suivre ne fait pas dans la gentille bluette…
Nous sommes de nos jours dans le nord de l'Angleterre, du côté de Bla
ckpool, station balnéaire, là où la classe ouvrière du pays se rue dès les vacances. Mais en dehors de ces périodes, la région flirte plus du côté de la désespérance que des réjouissances…
« Regarde qui est là. Regarde… C'est moi. Me voici. » Chevelure courte et rousse, taillée à la serpe, Eunice (Amanda Plummer) arpente le bitume d'une autoroute en répétant ces phrases en boucle. Voilà. De la première séquence à la deuxième, le ton a changé. On va voir ce qu'on va voir…
Eunice entre, fébrile, dans une station-service, prétend chercher un disque, un chanson d'amour, non, « sur l'amour », précise-t-elle, et une certaine Judith, peut-être la vendeuse ?… Non… Quelques instants plus tard, celle-ci gît au sol dans une mare de sang. Que s'est-il passé ?
Eunice, elle, boit un café ailleurs tandis que Gloria Gaynor chante "I Will Survive " (pré-Mondial 98)…
Et la voici repartie, une nouvelle station, le même baratin. Ici, la vendeuse se nomme Miriam (Saskia Reeves). On la retrouve à la séquence suivante telle qu'au générique, en noir et blanc, s'adressant à la caméra, elle parle d'Eunice dont, dit-elle, « on savait instantanément si elle était gaie ou en colère ». Cette scène de confidences sera utilisée, tronçonnée, comme inserts et fil rouge du film.
Miriam et Eunice… Autrement dit Mi (Me = Moi) et Eu (prononcez You = Toi)… Moi et toi…
Mi affiche une naïveté désarmante et porte un appareil auditif à l'oreille gauche… Eu a le corps couvert de tatouages (17) et bardé de chaînes qui lui entrent et lui sortent de la peau… Elle ne croit qu'en une chose: le châtiment. Surtout envers elle-même. D'où les chaînes et toujours plus de meurtres censés provoquer la punition. Qui ne vient pas. « Dieu m'a oubliée. Je tue des gens et il ne se passe rien. Il pourrait me châtier ou m'asservir. Mais non… rien. Je fais ce que je veux. Il ne me voit pas. »
« Dieu est mort… »
Eunice, la tueuse en série lesbienne, séduit et entraîne Mi avec elle dans une sorte de Thelma et Louise british. Mi ne veut que l'aider à « être une meilleure personne » sans jamais la juger car  persuadée « qu'on ne peut avoir le bien sans le mal ». Elle est décidée à la suivre partout, jusqu'au bout… « Pour me rendre bonne ? Je te pervertirai avant », la prévient Eu… Et effectivement… Lorsque le moment surgit, Eu lui lâche « Bienvenue en enfer »

Butterfly Kiss  est le quatrième long métrage du réalisateur anglais Michael Winterbottom, né en 1961 à "Four Thousand Holes in" Blackburn, Lancashire (les fans des Beatles comprendront…). Son premier succès. En deux ans, il réalise quatre films, pas moins, tous très remarqués ! Après celui-ci ce sera Go Now (95), Jude (96) et Welcome to Sarajevo (97), s'affirmant comme l'un des cinéastes les plus prometteurs de son pays…
Avec Butterfly Kiss, il réussit un excellent film, très éloigné des habituels portraits de « serial killers ». Il s'appuie pour cela sur une mise en scène dépouillée, elliptique (on ne voit quasiment rien des meurtres), et se sert à merveille d'une excellente bande-son : musique originale de John Harle, mais surtout excellente utilisation de morceaux pop avec notamment quatre morceaux des Cranberries. La séquence finale sur fond de "No More Argue" est particulièrement réussie.
Mais le film ne serait sans doute pas ce qu'il est sans ses deux interprètes… Saskia Reeves s'était déjà faite remarquée en étant l'Antonia de Antonia et Jane de Beeban Kidron (91). Elle interprète avec beaucoup de subtilité le rôle de Mi et j'ai particulièrement apprécié sa performance dans les séquences noir et blanc où elle évoque Eunice… Cette dernière est incarnée par Amanda Plummer (dont il est difficile de croire qu'elle avait déjà 38 ans à l'époque tant elle semble juvénile). Fille du grand acteur anglais Christopher Plummer, Amanda n'était pas passée inaperçue dans des films comme Fisher King de Terry Gilliam ou Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Ici, plus que jamais, sa performance mérite le détour. La diction rauque, fortement marquée de l'accent du nord de l'Angleterre, les yeux incroyablement fiévreux et expressifs, c'est elle et elle seule qui imprime tout son rythme au film et fait de Eunice un personnage fascinant car échappant à toute grille classique d'analyse…

Pour plus d’informations :

Par Philippe Serve - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 1 mars 3 01 /03 /Mars 14:09

Top Gun Brokeback Squad
Vidéo envoyée par guim
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mercredi 1 mars 3 01 /03 /Mars 13:38

Fiche technique :
Avec Parker Posey, Don McKellar, Sarah Polley, Jane Leeves, Brent Carver et Olympia Dukakis. Réalisé par Thom Fitzgerald. Scénario : Thom Fitzgerald, Steven Hillyer et Tim Marba
ck. Directeur de la photographie : Tom Harting. Compositeur : Christopher Beck.
Durée : 114 mn. Disponible en VO et VOST.

Résumé :
Matt Shapiro est mort. New York compte une victime de plus du SIDA. Mais un de ses amis a appelé les urgences. L'assistante du procureur Nicole Devivo doit interroger tous les témoins pour clore l'enquête. L'étrange attitude des proches et de la famille de Matt, à propos des circonstances du décès, sème le doute chez Nicole. Est-il mort du SIDA ? S'est-il suicidé ? Quelqu'un l'a-t-il aidé ?
L’avis de Tati :
Il y a bien longtemps que je ne m’étais pas pris une telle claque ! The Event est un film absolument bouleversant.
Il nous conte l’histoire de Matt, un gay atteint par le VIH. Après maints essais thérapeutiques, son médecin lui annonce qu’il se retrouve en plein échappement. Il décide alors qu’il ne veut plus subir de dégradations physiques. Matt ne souhaite pas que la maladie puisse l’amener jusqu’à un état végétatif et veut continuer à reconnaître ses proches. C’est alors qu’il fait le choix de réunir ses amis et sa famille à l’occasion d’une grande fête durant laquelle il tirera sa révérence.
C’est un film qui traite intelligemment et brillamment le sujet de l’euthanasie, du droit à mourir dignement et surtout, de l’amour au-delà de tous les… maux.
Si l’on fait l’impasse sur les vingt dernières minutes du film, The Event est un film très drôle car les amis du protagoniste sont hauts en couleur (pédés, gouines, trans, trav, drags, et même... hétéros !).
Par contre, pour la fin, prévoyez votre boîte de mouchoirs. C’est véritablement et terriblement éprouvant…
L'avis de Christian Collin :

Donner la mort par amour. Nick doit enquêter sur une série de suicides de sidéens, tous patients du même médecin. Il s'attarde au cas de Matt et se fait peu à peu une idée précise du drame de ces malades. L'euthanasie, ce douloureux et controversé thème de société est traité par deux films, Mar adentro et The Event. Tous deux aboutissent aux mêmes conclusions, après s'être attardés longuement sur les obstacles légaux à l'interruption sollicitée de la vie. La fin de The Event est bouleversante et déborde d'un amour auquel il est difficile de ne pas être sensible. La mort y est apportée comme un cadeau d'un élan collectif d'affection et la charge émotionnelle qui submerge les scènes finales a une force rare.
Pour plus d’informations :

Par Tatiana Potard - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 1 mars 3 01 /03 /Mars 10:46

Fiche technique :
Avec Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Teles, Célia Catalifo, Lou Castel, Alex Descas, Marcelo Novais Teles, Olivier Torres et Fred Ulysse. Réalisé par Bertrand Bonello. Scénario de Bertrand Bonello. Directeur de la photographie : Josée Deshaies.
Durée : 115 mn. Disponible en VF.

L'avis de Petit Ian :
Si Tiresia n'est pas le meilleur film de cet automne [l’article a été écrit à la sortie du film, note de Daniel] , il est de loin le plus original. Face à la beauté formelle de Ken Park et d'Elephant, une splendeur d'outre-tombe apparaît comme un autre manifeste du 7e art. Ce projet franco-canadien est l'un des plus troublants poèmes qu'ait produit le cinéma. Voilà sept nuits que la chanson de Tiresia illustre mes rêves et, à l'heure où j'écris ces mots, Navajo Dream de Venus tourne sur ma platine. Dans cet extrait de Vertigone (un magnifique album dont la couverture représente un homme nu comme empêché par une force invisible d'accéder à la surface de l'eau sombre dans laquelle il est immergé), Marc A. Huyghens évoque la soumission d'un être à une population. Poursuivi par une femme armée, le héros perd peu à peu son humanité jusqu'à devenir chat, mais répète obstinément "Everything's ok". Dans l'œuvre de Bertrand Bonello, transposition à la fois actuelle et intemporelle du mythe de Tirésias, une prostituée brésilienne (Tiresia) est captive d'un poète (Terranova) qui ne possède pas les hormones dont elle a besoin pour rester femme. D'abord hystérique, Tiresia consent progressivement à aimer, ou feindre d'aimer, son geôlier. Cependant, le caractère mâle regagnant ce corps enchaîné répugne le poète, qui lui crève les yeux et l'abandonne au bord d'une rivière. Redevenu homme, Tiresia est pris sous la protection d'une fille muette, développe des capacités divinatrices et suscite notamment l'intérêt d'un prêtre.
Découpé en deux parties (Tiresia femme, jouée par Clara Choveaux ; Tiresia homme, par Thiago Telès), le film exploite comme moyen de transition, mais aussi d'ouverture, l'image d'un volcan en éruption. Tiresia est née des entrailles de la terre, a été tour à tour femme et homme [1], et est passée de l'une à l'autre par un état intermédiaire, qui est aussi celui de son origine : créature. Toute l'œuvre est tiraillée entre des thèses ennemies, le mythe (Tiresia créature) et la réalité (Tiresia trans), le profane (l'oracle) et le sacré (le père François), la femme (Clara Choveaux) et l'homme (Thiago Telès), la cécité (Tiresia aveugle) et la voyance (Tiresia devin), le démon (Laurent Lucas bourreau) et le saint (Laurent Lucas prêtre). Difficile de savoir si cela est le fruit du hasard, mais déconcertant est le doublé de toutes les initiales : B (Bertrand Bonello), C (Clara Choveaux, Célia Catalifo), L (Laurent Lucas), T (Thiago Telès, Tiresia/Terranova)... que faut-il décrypter ?! En duel ou en duo, Tiresia est organisé sur un mode binaire et pourtant ni manichéen ni rationnel. L'exemple le plus intéressant n'est d'ailleurs pas donné expressément : d'abord méfiant, le père François se laisse ensuite convaincre par les dons de l'oracle, mais ce changement s'opère de façon latente, tout comme Tiresia femme peut affirmer sa virilité plus ou moins secrète en un rien de temps (lorsqu'on la prive de ses hormones).
Pas de poésie sans esthétique. Il y a dans Tiresia de magnifiques plans, longs et contemplatifs, sur une éruption volcanique, sur les prostituées du bois de Boulogne, sur la toilette du corps féminin-masculin de Tiresia, sur une scène d'amour à trois répétée deux fois (l'homme, la femme, le trans, des seins, des fesses, l'érection d'une verge imposante : la caméra caresse la peau, la lisse, la lèche), sur l'agonie de Tiresia (ses yeux crevés, ensanglantés, éclairés par intermittence, c'est-à-dire lorsque la voiture en croise une autre ou passe sous un lampadaire, et sa voix qui hurle, puis s'affaisse : une terrible séquence), sur la découverte de cette dépouille par Anna au bord d'une rivière (arbres morts, eaux troubles, ciel gris : une froideur qui plairait à Tim Burton)... Une bande-son éclectique (Beethoven, Albin de la Simone, Alberto Iglesias [2], la fameuse complainte de Tiresia...) accompagne ces images en profondeur, rappelant que le cinéma est un autre monde et plongeant le spectateur dans son obscurité (la première heure se déroule de nuit et la plupart du temps à huis clos, la deuxième de jour mais Tiresia est désormais aveugle). « Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige... », écrit Baudelaire dans Les Fleurs du mal [3]. C'est l'image qu'il nous reste de Tiresia, une beauté ensanglantée contemplée par un étrange poète.

[1] « sa nature est d'être d'abord une femme, puis un homme » (Thiago Telès, TéléCinéObs n°2032)
[2] compositeur pour Almodóvar
[3] Harmonie du soir. On pense également à Une charogne.
Pour plus d’informations :
Bande annonce
Secrets de tournage

Par Petit Ian - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 1 mars 3 01 /03 /Mars 10:38
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 28 février 2 28 /02 /Fév 09:12

Brokeback Mountain Fanvid
Vidéo envoyée par chinadoll88
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mardi 28 février 2 28 /02 /Fév 08:35

Fiche technique :
Avec Jacques Nolot, Patri
ck Ferry. Réalisé par André Techiné. Scénario : Philippe Du Janerand, Jacques Nolot, Laurent Perrout et André Téchiné. Directeur de la photographie : Pascal Marti.
Durée : 48 mn. Disponible en VF.

Résumé :
Jean-Claude, jeune comédien parisien, retourne dans son village natal après dix ans de silence. Il retrouve son frère, marié à une fille du pays, la Matiouette. Les retrouvailles seront difficiles.
L'avis de Jean Yves :
La Matiouette ou le face à face de deux frères
La Matiouette a d'abord été une pièce de théâtre (1) écrite par Jacques Nolot, jouée sur scène en 1981 puis filmée par André Téchiné en 1982.
Un salon de coiffure comme on en fait plus. Une échoppe pièce de musée où croupit un phallocrate bon cru. Venu d'on ne sait où, surgit l'étranger. Un client ?
Non, le frère du coiffeur, de passage au village natal après dix ans d'absence. La surprise passée, s'affrontent alors deux histoires opposées, toutes deux nées du même creuset : la famille. D'un côté l'héritier aveugle de la France silencieuse en butte aux singularités du marginal, de l'autre celui qui est monté à Paris, le suspect.
L'arrivée éclair du frère prodigue ravive les incidents de parcours : gosse, il tricotait, avait des barrettes dans les cheveux, aujourd'hui il porte un foulard de pédé, fume des cigarettes de gonzesse...
Bref il est anormal. De là à penser que...
Au-delà du propos caricatural super phallo qui provoque rires et sourires grinçants, l'essentiel de la « Matiouette » (c'est le surnom de l'épouse du coiffeur) que Jacques Nolot, l'auteur, porte de bout en bout avec une verve contenue, jamais vulgaire, constamment vrai, se trouve dans le non-exprimé, dans le non-dit que suggère sans jamais le nommer, le discours phallo. L'anormal est-il homosexuel, fou, drogué ?

Qu'importe ! Il dérange.
Son salut n'a tenu qu'à son départ forcé et c'est parce qu'il n'était pas comme les autres qu'il a quitté le pays. Le coiffeur, dans les normes, est resté, sans une lueur de révolte, le système sécrétant son propre enfermement.

La Matiouette est le deuxième volet d'une trilogie : le premier volet J'embrasse pas réalisé aussi par André Techiné en 1991 racontait le départ du « héros » adolescent de son village natal. Le troisième volet L'Arrière-pays réalisé par Jacques Nolot en 1997 raconte le second retour du « héros » dans son village après avoir « réussi » à Paris : il n'est plus regardé - comme dans la Matiouette - en anormal du fait de sa réussite sociale, même s'il reste et restera toujours différent.

(1) Editions Actes Sud, Collection Papiers, 1992, ISBN : 2869432461
Pour plus d’informations :

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Lundi 27 février 1 27 /02 /Fév 08:34
Pour la première fois dans l'histoire de ce blog, je me vois contraint d'interdire les commentaires. En effet, un nouveau commentaire tombant sous le coup de la loi (en terme de diffamation ou d'injures) de la part d'un individu se disant proche de Taoufik vient de faire déborder le vase. [Daniel, le 2 mars, 17 heures]

Comme pour Robson et Philippe, Les Toiles Roses s’associent au combat de Taoufik et Etienne.
Voici le résumé de Philippe qui était à Lyon, vendredi, pour soutenir Taoufik :

Ce soir, je suis de nouveau sous le coup d'un choc terrible, après la deuxième mésaventure en moins de 6 semaines, qui tend à renforcer l'idée de l'acharnement bien « présumé » des Préfectures vis-à-vis des couples HOMOS BINATIONAUX !...
Jeudi après-midi, je vous faisais part de ma colère en apprenant la mise en rétention de Taoufik, ce jeune Marocain de 22 ans pacsé avec Etienne qui, à plusieurs reprises, avait néanmoins fait une demande de Titre de séjour auprès de la Préfecture de Côte d'Or (et non du Rhône, excusez l'erreur de « parti pris » à l'encontre de M. le Préfet du Rhône !)... Et qui s'était vu par deux fois, opposé un refus.

Soutien au Tribunal Administratif de Lyon


Vendredi matin, à 9 heures, nous étions donc une petite dizaine à le soutenir (il est difficile de mobiliser plus de monde au dernier moment, surtout un jour de semaine à cette heure-là).
Parmi les Lyonnais présents, il y avait David, Président de la LGP Lyon, mais aussi Olivier, Vice-Président de la LGP Lyon, Trésorier de Moove!, Association lyonnaise de jeunes gays, lesbiennes & ceux qui les comprennent, Trésorier adjoint de mOules frItes... Gilia, membre actif de Moove!... Eddy, qui a déjà témoigné sur mon blog (lire son histoire) nous avait également rejoints, juste avant d'aller bosser...
Michel CHOMARAT, chargé de mission pour la Mémoire de la Ville de Lyon et interlocuteur privilégié sur les questions LGBT, s'était aussi mobilisé.
Côté Médias : un journaliste de 20 Minutes, que j'avais rencontré pour notre histoire, ainsi que TLM, chaîne de télévision locale.
Le jugement me semblait en bonne voie, puisque le Tribunal administratif de Lyon avait invalidé l'arrêté de reconduite à la frontière pour Robson.
L'avocate de Taoufik nous a semblé à tous, à la fois défensive et offensive, plaidant avec force arguments, pièces, cas de jurisprudence...
Ainsi, quittant le Tribunal, tout le monde semblait confiant...

Nous sommes allés prendre un café, en attendant l'assignation à résidence du Juge des Libertés. Dans cette attente, Taoufik a été reconduit en Centre de rétention, encadré et menotté (!)
Peu avant midi, Etienne nous rejoints au café plus détendu... Son compagnon sera libéré dans l'après-midi. Une bonne nouvelle accompagnée de sérénité...
Mais avant-hier matin, le résultat de l'Audience est tombé comme un couperet par voie de fax :

Le Tribunal administratif de Lyon a confirmé l'arrêté de reconduite à la frontière notifié par la Préfecture de Côte d'Or !!!...
Étienne et Taoufik n'ont donc pas d'autre choix que de faire appel de cette décision...

Amour « choisi » ?... Amour « subi » ?

Ainsi, après deux ans de vie commune pour Étienne et Taoufik, trois ans pour Robson et moi-même, davantage pour d'autres... Voilà vers quoi l'on veut conduire les couples homosexuels binationaux : à « s'expatrier » ailleurs !
Doit-on renoncer à s'aimer, lorsque l'on n'est pas de la même culture, de la même nationalité, de la même couleur de peau ?
Doit-on « subir » tous nos compatriotes, pour reprendre les mots de Nicolas Sarkozy, et faire plaisir à notre « Mère Patrie » ?
N'est-il donc pas plus normal de « choisir » librement son conjoint ?
Répondez-moi, M. le Ministre !

Philippe

Par Daniel C. Hall & Philippe - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Dimanche 26 février 7 26 /02 /Fév 13:16

LES DIEUX DU STADES
Vidéo envoyée par mattdu51

Merci à François C., chef du blog du C.
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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