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Mercredi 30 mai 3 30 /05 /Mai 14:00

Blogué par nos amis de
GayClic.com et publié avec leur autorisation :




En lieu et place de la Gay Pride interdite par les autorités, avait lieu dimanche 27 mai 2007 à Moscou, un rassemblement visant à remettre au maire de la ville, une lettre signée par plus de quarante députés du Parlement européen qui appellent l'autorisation d'une Gay pride dans la capitale russe. Rappelons que le maire Iouri Loujkov avait qualifié ce genre de défilé d'« acte satanique »...
Cette manifestation s'est malheureusement soldée par des actes de violence homophobe commis par des ultra-orthodoxes et des militants de groupuscules d'extrême-droite, à l'encontre d'une centaine d'homosexuels venue manifester devant la mairie. Selon les journalistes présents sur place, les policiers anti-émeute ont tardé à intervenir pour finalement arrêter les agresseurs... mais aussi les victimes ! Comme le montre la vidéo ci-dessous, le militant britannique Peter Tatchell, un vétéran de la lutte pour les droits des homosexuels, a été frappé violemment au visage par un opposant au rassemblement, avant d'être aussitôt embarqué par la police russe. Cette dernière a également arrêté le leader de la communauté homosexuelle russe, Nikolaï Alexeïev, ainsi que des députés européens.



Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Mercredi 30 mai 3 30 /05 /Mai 09:49
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mercredi 30 mai 3 30 /05 /Mai 09:01

Fiche technique :
Avec Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Clotilde Hesme, Chiara Mastroianni, Brigitte Roüan, Grégoire Leprince-Ringuet , Jean-Marie Winling, Alice Butaud, Yannick Renier et Esteban Carvajal Alegria. Réalisation : Christophe Honoré. Scénario : Christophe Honoré. Photo : Rémy Chevrin. Musique : Alex Beaupain.
Durée : 100 mn. Actuellement en salles en VF.


Résumé :
Ismael vit avec Julie mais un jour cette dernière, pour pimenter leur relation, fait entrer dans leur lit Alice. S’installe alors un ménage à trois qui pratique ce que l’on appelait naguère « l’amour libre ». Mais Julie s’aperçoit bientôt qu’elle ne trouve pas son compte dans cette nouvelle géographie amoureuse, ce qu’elle confesse lors d’un repas de famille. Mais avant qu’elle prenne une décision sur le devenir de son couple, elle meurt brusquement d’un arrêt cardiaque au sortir d’un concert. Ismael et la famille de Julie parviennent mal à faire face au deuil. Heureusement, dans la vie d’Ismael surgit Erwann qui tombe immédiatement amoureux de lui et qui va le sauver du désespoir.


L’avis de Chori (Lieux Communs) :
Halte ! Ne bougez plus ! Reculez, s'il vous plaît, oui oui circulez, ceci est MON film, mon film à moi, rien qu'à moi... Dire que j'ai hésité l'autre soir, entre Après lui et Les Chansons d’amour (sot que j'étais, mais je ne savais pas, alors...) Les films de Christophe Honoré sont pour moi comme un ascenseur : il y a Louis Garrel presque à chaque étage, et, à chaque fois on monte un peu plus haut que la fois précédente. Là, en ce qui me concerne, j'ai le sentiment que le sommet est atteint. Oui oui je sais c'est vachement prétentieux et tout et tout mais c'est vraiment comme si il avait réalisé ce film-là rien que pour moi.
Je partais quand même avec un sentiment mitigé (une certaine méfiance vis à vis des films chantés, mais contrebalancée par quelques mots encourageants de Malou – genre ça devrait te plaire, mais on en reparlera...), d'autant plus que nous n'étions que trois dans la salle à la séance de 16 heures (grmblll ville de bourrins mais non mais non c'est peut-être l'orage qui les a dissuadés), mais dès le tout début vraiment j'étais plouf ! dedans, et si bien dedans qu'il m'a été un peu difficile à la fin de le quitter (et surtout avec les yeux secs ! si j'avais été une fille, j'aurais eu les joues toutes barbouillées de rimmel... ah bon ? maintenant c'est waterproof ?)
Un générique nocturne et tout en noms communs (pfff il faut qu'il fasse son malin cet Honoré, c'est plus fort que lui, hein ?) et hop c'est parti. Première surprise : tiens mais ils parlent ! Je pensais qu'il n'aurait pas fait les choses à demy, et que ça chanterait tout le temps... Mais non, au début, ils parlent, comme vous et moi. Et quand les chansons arrivent, c'est tout naturellement, sans hiatus. Et je dois dire que j'ai été bluffé par la qualité desdites chansons, et ce dès la première (j'ai commandé la BO aussitôt en sortant, vive le ouaibe !) C'est pop ? rock ? Plutôt ligne claire, en tout cas, ça sonne très juste, naturel. Je le redis (faudrait-il que je vous le chante ?) je n'avais encore jamais entendu de chansons aussi bien intégrées dans un film...
Et de quoi que ça cause, à part ça ? Et bien ça parle des relations entre les gens d'une façon générale et d'amour en particulier. D'amour boum quand votre cœur fait boum et de sexualité il faut bien que le corps exulte aussi. Mais d'une (bi)sexualité comment dirais-je... adolescente, angélique et... rêveuse (?) J'emploie à dessein le mot adolescent, non pour le côté acnéique et mal dans sa peau, mais plutôt pour son approche ludique, funambule, désinvolte... Décomplexée. Insoutenable légèreté et tout ça... Pourquoi rêveuse ? Euh juste parce que je trouvais que « angélique et rêveuse » ça sonnait bien...
Un ménage à trois, une famille, des collègues de travail, un voisin de concert, un couple hétéro, un couple homo... tout ça, ce sont juste des manières différentes d'être ensemble. Des regroupements affectifs. Pour ne pas vivre seul... Sans qu'il soit fait vraiment de hiérarchie morale sur ce qui est bien ou ce qui est mieux. Juste un besoin vital, quoi. Au début, Ismael (Louis Garrel, ce gars-là est énervant tellement il est bien) partage son lit (et sa vie) avec Julie (Ludivine Sagnier) et Alice (Clotilde Hesme). Et c'est assez joyeux, (et joyeusement filmé aussi) d'ailleurs. Première partie : on s'ébat.
Puis quelqu'un va mourir (tiens, encore un film où il est question de cimetière) et la donne affective est donc modifiée, l'équilibre (précaire) chamboulé. Séisme dans le couple, dans la famille, flottements... Deuxième partie : on se débat.
Le temps, justement, de réussir à faire son deuil, de se reconstituer, d'accepter de (re)prendre position (et figure humaine), et d'être capable d'aimer à nouveau, grâce à (oui c'est bien le mot) un genre de séraphin breton. Troisième partie : on combat ?
Ça a l'air théorique et chiant, dit comme ça, mais ça ne l'est pas du tout du tout. La pose dramatique est éludée (on y pleure très peu, finalement), le pathos n'est jamais lourdement surligné, bref sans cesse le film chantonne susurre fredonne (même quand les acteurs ne font que parler), avec peut-être ce genre de légèreté apparente, d'insouciance, qu'affectent les équilibristes. Qui sifflotent, mine de rien. Et se produit ainsi pour le spectateur une osmose empathique, une contamination positive. On m'a parlé de drame musical, de solitude glacée, désolé quand à moi je n'ai vu/entendu qu'une mélodie complice, un gazouillis (oui, parce que gay comme un pinson ?) une ritournelle de galopin dont le dernier couplet se terminerait par les histoires d'amour finissent mal en général mais ici pas vraiment. Et toc !
Oui, je le redis, cette chanson de gestes (et de mémoire aussi) fait un bien fou, peut-être parce que, comme dans les « vraies » chansons d'amour, on s'y retrouve on s'y reconnaît, on y entend des mots faciles des mots fragiles qui font écho, et surtout parce qu'elle est sans cesse tirée vers le positif, du côté de la lumière (alors que c'est un film plutôt nocturne), du côté de l'espoir. Oui, Ismael a beau zébulonner, faire le clown, le marionnettiste, sauver la face, il n'en est pas moins malheureux perdu pendant un certain temps. Parce que ça n'est jamais forcément facile de se donner les moyens d'être heureux. Je n'ai parlé jusqu'ici que de Louis Garrel mais ne vous y méprenez pas, tous les autres autour sont au diapason, à l'unisson (pour rester dans les métaphores choralesques) et tous chantent avec leur vraie voix et on a vraiment envie d'applaudir toutes ces belles âmes qui papillonnent de concert. Ludivine Sagnier, hyper parapluies de cherbouresque, Chiara Mastroianni retrouvée avec un immense plaisir, impériale, et le tit mimi Grégoire Leprince-Ringuet (le séraphin que j'évoquais plus haut), celui par qui l'amour (qui est un enfant de bohème) arrive (sur la pointe des pieds, la première fois on ne verra de lui que ses mollets velus) et qui va en faire fondre plus d'un(e).
Car ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ainsi représentée une relation entre deux mecs (donc homosexuelle) vécue aussi simplement, égalitairement, tendrement. Normalement devrais-je dire (devrait-on TOUJOURS dire). Et ce final de comédie musicale avec son duo d'amour sur le balcon me terrasse (!) complètement. « Il va falloir dire je t'aime... ». Et ce qui n'était qu'une scène banale (quoi de plus normal que deux mecs qui se chantent qu'ils s'aiment sur un rebord de fenêtre ?) se transfigure, grâce à un travelling arrière et le rond de lumière d'un coup de projo hollywoodien, en sublime moment de cinéma. Je vous jure, j'ai failli rester assis pour assister à la séance suivante. Je sais bien pourquoi Malou m'a dit que ça devrait me plaire...


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L’avis de Matoo :
Christophe Honoré est un putain de bon réalisateur, et il le prouve encore dans ce film. Car non seulement il sert une très fine et remarquable comédie musicale, mais en plus il affirme encore ses talents de cinéaste, avec une photo superbe, des plans (des visages, des corps, des « liens » entres gens) et des mouvements de caméras très expressifs.
Autre chose aussi, comme dans Dans Paris, il choisit de montrer le « vrai » Paris, pas celui des cartes postales et des grands monuments, pas celui des rues proprettes et ensoleillées. Non là, il n’est plus dans le 15e arrondissement, mais dans le 10e et le 11e (Et comme certains l’ont remarqué, MA grisette est même au générique, yeaaaah !), donc j’ai été encore plus sensible à sa manière de saisir ces quartiers qui me sont si familiers, et c’est une sacrée réussite.
Par contre, il faut se rendre à l’évidence, et je n’attendais pas vraiment autre chose de sa part, c’est un film de bobo avec un scénario bobo et des personnages bobos, dans des quartiers bobos. Si à la base, c’est un truc qu’on ne peut pas supporter, autant ne pas se forcer à le regarder. Mais en se distanciant un peu de cela, on peut pleinement profiter d’une belle histoire, servie par une poignée de chansons de très bonne qualité, et surtout des interprètes, comédiens, comédiennes qui relèvent le défi avec brio.
Il y a trois parties dans cette comédie musicale, qui sent bon l’hommage à Jacques Demy, et c’est l’histoire (d’amour) d’un couple un peu atypique : Ismael (Louis Garrel) et Julie (Ludivine Sagnier). On comprend rapidement dans la première partie que les deux héros pimentent leur relation amoureuse, en y incluant Alice, qui travaille avec Ismael. Julie aime beaucoup Alice, mais Ismael commence sérieusement à prendre ombrage de ce trio. Et là, arrive un drame : Julie décède d’une crise cardiaque brutale et inattendue. Ismael gère alors son deuil, entre la famille de Julie qui tente de le soutenir, et une confusion des sentiments et d’orientation sexuelle qui prennent la forme d’un croquignolet lycéen breton (Grégoire Leprince-Ringuet, dont je me demande s’il est de la famille du scientifique).
Et au milieu de tout cela, des chansons, à la manière d’On connaît la chanson qui illustrent certaines parties du film, et sont plus comme des dialogues chantés (vraiment à la manière de Demy). L’histoire prend justement un tour un peu moins niais que dans une comédie musicale (bobo), ou bien dans un « film français », par ce décès de Ludivine Sagnier, qui représente une rupture d’une brutalité assez inattendue dans la narration. Et on peut apprécier encore plus le jeu et l’aura de Louis Garrel, que j’aime décidément beaucoup.
Christophe Honoré, en tout cas, ne rechigne pas sur l’expression d’une liberté sexuelle tout à fait assumée, que ce soit les couples libres, les relations homos et la valse des choix qui s’offre à des gens ouverts d’esprit. En cela, le film est très rafraîchissant, et il ose avec beaucoup de candeur et d’espièglerie, et pas d’artifices ou de symbolique surpondérée comme chez Ozon. Il nous rajoute même deux petits marins, avec pompons règlementaires, véritable vision de « Pierre & Gilles » qui tombe comme ça en plein milieu d’un plan de rue banal.
C’est un film vraiment agréable à voir, et qui a le mérite de montrer Paris, tel qu’elle est vraiment. Il s’agit surtout d’une comédie musicale réussie tant pour son histoire (d’amour pour midinettes romanticôôônnes que nous sommes), que ses chansons, et avec en plus un souffle moderne indéniable dans son propos.


Pour plus d’informations :

Lire la fiche n°1

Par Chori et Matoo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 29 mai 2 29 /05 /Mai 12:54
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mardi 29 mai 2 29 /05 /Mai 09:24

Fiche technique :
Avec Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Clotilde Hesme, Chiara Mastroianni, Brigitte Roüan, Grégoire Leprince-Ringuet , Jean-Marie Winling, Alice Butaud, Yannick Renier et Esteban Carvajal Alegria. Réalisation : Christophe Honoré. Scénario : Christophe Honoré. Photo : Rémy Chevrin. Musique : Alex Beaupain.
Durée : 100 mn. Actuellement en salles en VF.


Résumé :
Ismael vit avec Julie mais un jour cette dernière, pour pimenter leur relation, fait entrer dans leur lit Alice. S’installe alors un ménage à trois qui pratique ce que l’on appelait naguère « l’amour libre ». Mais Julie s’aperçoit bientôt qu’elle ne trouve pas son compte dans cette nouvelle géographie amoureuse, ce qu’elle confesse lors d’un repas de famille. Mais avant qu’elle prenne une décision sur le devenir de son couple, elle meurt brusquement d’un arrêt cardiaque au sortir d’un concert. Ismael et la famille de Julie parviennent mal à faire face au deuil. Heureusement, dans la vie d’Ismael surgit Erwann qui tombe immédiatement amoureux de lui et qui va le sauver du désespoir.


L’avis de Bernard Alapetite :
Les Chansons d’amour est le plus beau film français depuis... Depuis si longtemps que je ne me souviens plus du précédent film qui pourrait rivaliser dans mon panthéon cinématographique avec lui... Depuis peut-être Laisser-passer de Tavernier qui n’a strictement rien à voir avec Les Chansons d’amour...
Les amoureux de Paris, et particulièrement ceux des parages allant de la Place de la Bastille jusqu’à la Gare de l’Est en passant par la Porte Saint-Martin, doivent se précipiter pour voir le film, tant Christophe Honoré a le talent de nous faire redécouvrir la ville et de l’inscrire dans la trame de son histoire avec la géniale idée d’avoir toujours filmé ses scènes d’intérieur, soit au premier étage, au rez-de-chaussée ou à l’entresol si bien que la vie de la ville est toujours en arrière-plan du champ. Déjà il nous avait fait partager cette faculté d’habiter les lieux dans Tout contre Léo et surtout Dans Paris où il n’y avait guère que cela à sauver et la dernière scène. Le Paris de Christophe Honoré est le Paris d’aujourd’hui, dans lequel apparaît notre nouveau président au détour d’une affiche, un Paris multicolore, de nuit et de jour, de la fête et du travail. À mille lieues du Paris momifié et fantasmé d’Amélie Poulain mais aussi bien loin de la ville de Dans Paris qui n’était qu’un musée de la cinéphilie. Le tour de force du cinéaste est d’avoir réussi le mariage du réalisme de la ville avec le comble de l’artifice qu’est par essence la comédie musicale. Le cinéaste s’explique de son choix : « Le Xe est l'un des rares arrondissements où l'on travaille dehors, avec des gens qui déchargent des camions de livraisons... Il ne s'agissait pas de bloquer des rues pour tourner, je voulais que la vie s'infiltre le plus possible dans les plans, et aussi respecter la géographie des lieux. Je m'étais donné cette contrainte non pas tant pour produire un effet de réel que pour m'empêcher de fantasmer un film. » Ce qui nous vaut parfois des regards caméra des passants tout à fait surprenants mais qui curieusement donnent l’impression d’authentifier l’action qui se déroule sur l’écran.
Mais Christophe Honoré et son chef opérateur Rémy Chevrin ne se bornent pas à être des paysagistes, ils parviennent aussi à rendre la texture du moindre objet. On a envie de tendre la main pour toucher l’écharpe de Julie tant elle existe.
Pourtant c’est peu dire si j’allais voir le dernier opus de Christophe Honoré à reculons, craignant une nouvelle déception de celui qui semblait tant promettre après Tout contre Léo. Bien sûr, il y a encore deux ou trois scènes ratées : celles où Louis Garrel se prend encore pour Jean-Pierre Léaud et quelques allusions cinéphiliques lourdingues comme ces marins, sortis du Lola de Demy, en tenue d’été, croisés sur un trottoir parisien en plein hiver. Mais ce film, toujours sur le fil du rasoir, parvient à nous émerveiller et à nous émouvoir presque constamment si bien que l’on regrette de ne pas rester quelques minutes de plus sous l’enchantement et que certains personnages ne soient pas plus développés tel celui de la sœur cadette de Julie (Alice Butaud) ou celui du frère aîné d’Erwan, sans oublier le personnage du père de Julie remarquablement interprété par Jean-Marie Winling que l’on aurait aimé voir plus.
On peut légitimement penser que quelques imperfections du film sont dues à sa vitesse de tournage et de production comme en témoigne le plan sur l’affiche du film Les Ambitieux, sorti en janvier 2007. C’est un tour de force que Les Chansons d’amour soit présent au Festival de Cannes en mai, quatre mois après son tournage.


La très bonne surprise est de découvrir que des comédiens français comme leurs homologues anglais sont capables de chanter et de faire passer l’émotion de leur scène par leur chant dans des morceaux poétiques, irrévérencieux, qui ne sont jamais plaqués sur l’intrigue mais qui, au contraire, la font avancer. Christophe Honoré réussit à ce que le passage du parlé au chanté, puis le retour au parlé, paraissent naturel. Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des films avec chansons, ces dernières ont souvent tendance à mettre une distance entre le spectateur et l’émotion alors que dans Les Chansons d’amour elles la suscitent. Leur texte souvent d’une salutaire crudité, « du bout de ta langue nettoie-moi partout », est le vrai hommage à La Maman et la putain de Jean Eustache que certains voudraient voir, surtout dans le triolisme du début. Honoré les a écrites avec Alex Beaupain, son ami d’adolescence, dans un registre entre Delerme et Daho. Ce sont de vraies belles chansons avec couplets et refrains et non des dialogues chantés comme chez Demy. En voici un petit avant-goût :

« As-tu déjà aimé
Pour la beauté du geste
As-tu déjà croqué
La pomme à pleines dents
Pour la saveur du fruit
Sa douceur et son zeste
T'es-tu perdu souvent
Pour la beauté du geste...
 »

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Christophe Honoré n’a pas renoncé à son obsession référentielle mais heureusement avec beaucoup plus de légèreté que dans son film précédent. Le premier plan de Ludivine Sagnier, de dos, est la copie de celui de Catherine Deneuve dans Les Parapluies de Cherbourg : même coiffure à barrette, mêmes cheveux blonds mais heureusement Ludivine Sagnier est moins rigide que la Deneuve d’alors. Par ailleurs, comme Les Parapluies de Cherbourg, le film est divisé en trois parties par des intertitres identiques à ceux du film de Demy : Le départ, L’absence, Le retour. Il faut dire que l’adulation de Christophe Honoré pour Demy vient de loin. Lorsqu'il était journaliste aux Cahiers du cinéma, il écrivait sous le pseudonyme de Roland Cassard, le diamantaire que Deneuve épousait dans Les Parapluies de Cherbourg, et Romain Duris chantait la chanson de Lola à la fin de 17 fois Cécile Cassard.
On peut être encore agacé par l’imitation de scènes entières des films de Truffaut, avec le même jeu et le même cadrage. Quant à la scène des trois lisant dans un lit chacun un livre, on l’avait vu aussi dans Changement d'adresse d'E. Mouret, déjà inspirée de celle de Domicile conjugal avec Jean-Pierre Leaud/Claude Jade, le ménage à trois étant celui de La Maman et la putain (Bernadette Laffont, Françoise Lebrun/Jean-Pierre Léaud). On l’avait déjà dans Dans Paris. Le réalisateur a poussé le mimétisme jusqu’à mettre des lunettes à Ludivine Sagnier comme en portait Claude Jade. À noter que si les films de la Nouvelle vague se passaient essentiellement rive gauche à Saint-Germain et Montparnasse, Christophe Honoré déménage sur la rive droite vers la Bastille comme il l’avait déjà fait dans Tout contre Léo, mais à la fin du film retour épisodique sur la rive gauche avec la très belle scène du cimetière Montparnasse au coucher du soleil, avec en fond la tour. Les cinéphages du quartier reconnaîtront leurs cinémas préférés dans les plans sur le fronton de deux cinémas de Montparnasse : Le Bretagne et l’UGC Montparnasse.
Si les références au cinéma sont multiples, les livres sont très présents : normal pour un écrivain avec de nombreux plans sur des couvertures de romans d’Hervé Guibert, Edmund White, A. L. Kennedy, James Salter... comme chez Godard...
On peut aussi reprocher à Christophe Honoré de nous raconter, aussi bien dans ses livres que dans ses films, toujours la même histoire : celle d’une famille traumatisée par la disparition tragique d’un de ses jeunes membres. Toute son œuvre est placée sous la trinité de la famille, du sexe et de la mort.


Les comédiens sont épatants. Pour Louis Garrel, on peut parler de résurrection après son calamiteux pastiche de Jean-Pierre Leaud dans le précédent film de Christophe Honoré. On regrette que Ludivine Sagnier, très émouvante dans un registre nouveau pour elle, quitte si vite l’écran. Il y a quelques années, on avait découvert Grégoire Leprince-Ringuet, encore enfant mais déjà très bien, dans Les Égarés, ce qui est peut-être le meilleur Téchiné à ce jour parce que le moins téchinien justement... Ici, il campe un lycéen homo sans complexe, à la fois fou d’amour pour Ismael mais qui parvient à maintenir cette passion sous contrôle et s’avère plus mature que son aîné. Un très beau personnage que le jeune acteur parvient à imposer en quelques scènes. Le cinéaste nous explique ce qui a motivé le choix du jeune homme : « Grégoire représente une certaine jeunesse sans être du tout dans les clichés, ni dans le fantasme sexuel d'aujourd'hui. Sa beauté est franche, pas tapageuse. Je tenais à représenter un jeune qui ne doute pas de son homosexualité mais qui n'a pas encore eu d'aventure. Erwann n'est pas tourmenté par sa sexualité mais par ses sentiments. Grégoire avait une simplicité, une sorte de bonté qui m'a très vite convaincu. »
Chiara Mastroianni a bien du mérite à tirer son épingle du jeu dans le seul rôle antipathique, de la sœur aînée de Julie, larguée et qui éprouve la culpabilité du survivant. Une mention spéciale pour Clotilde Hesme, dotée d’un physique singulier avec une certaine androgynéité (pont pour Ismael entre l’hétérosexualité et l’homosexualité), la révélation des Amants réguliers de Philippe Garrel qui confirme son grand talent.
La position de Christophe Honoré sur l’homosexualité est aussi décomplexée qu’originale. Voici ce que l’on peut lire à ce sujet dans le Têtu n° 123 de juin 2007 : « Je ne voulais pas qu’on dise que Les Chansons d’amour racontait l’histoire d’un hétérosexuel dont la copine meurt et qui devient homo. Ça aurait été abominable. Même chose pour la relation entre les deux filles au début du film. Par rapport à l’homosexualité, je n’ai jamais été dans le registre de la revendication, de l’explicatif ou du tourment. Ça ne m’a jamais intéressé de présenter des personnages homosexuels dont le souci était l’homosexualité. Ils ont de plus gros problèmes... Souvent chez les pédés, l’idée c’est que le sexe, ça se faisait hors de la famille. Moi, j’ai toujours pensé que la sensualité était familiale. D’ailleurs, ramener son copain chez soi, faire du sexe dans la maison de ses parents, c’est ultra excitant. »
Quel culot de terminer le film par les belles scènes d’amour entre Erwann et Ismael, certes chastes avec seulement un plan fugitif sur les fesses précocement poilues mais appétissantes de Grégoire Leprince-Ringuet.
...Et puis vous en connaissez beaucoup des films où le héros, au départ hétérosexuel, est sauvé du désespoir par une relation homo ? Ce n’est pas Jules et Jim, c’est Jules avec Jim ! La dernière réplique est la plus jolie déclaration d'amour du cinéma de ces derniers temps : « Aime-moi moins mais aime-moi longtemps ». Et c’est un garçon qui le dit à un autre garçon...
Un hymne à l’amour libre, une tragédie musicale optimiste qui nous offre en finale la plus belle scène d’amour entre deux garçons du cinéma français.

Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 29 mai 2 29 /05 /Mai 06:47
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Lundi 28 mai 1 28 /05 /Mai 05:49
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Lundi 28 mai 1 28 /05 /Mai 05:47
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Dimanche 27 mai 7 27 /05 /Mai 00:31
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Les humeurs mensuelles de Bernard Alapetite


Comme je l’écrivais dans ma première livraison : l’humeur est contingente parfois des trottoirs que l’on arpente. Cette fois, ils seront londoniens. Il me faut toujours un prétexte pour quitter ma tanière. En ce printemps électoral, ce fut la rétrospective Gilbert & George à la Tate Modern. Ils sont les premiers artistes britanniques à être exposés en ces lieux alors que d’habitude ils sont cantonnés à la Tate Britain. Il n’y a pas créateurs plus gays que ces compères qui font de l’affichage de leur homosexualité, comme de leurs prises de position politique – les deux étant intimement liées – des œuvres d’art. Sous leur aspect de petit comptable propret de la City se cache une âme et un corpus révolutionnaire qu’aucune révolution ne pourrait récupérer.

Je recommande particulièrement Narmel datant de 2001 qui, sur 15 mètres de long juxtapose des petites annonces pornographiques aussi cocasses que représentatives de la sexualité gay.
Mais le fait presque nouveau par l’intermédiaire de la célébration de Gilbert & George, c’est le retour dans l’art moderne d’un volontarisme pour le beau, paradoxalement par le truchement (en partie) de l’esthétisation de ce qui est pour le commun des mortels la quintessence du trivial : la pisse et la merde. Ils osent, osons ce mot obscène pour tout Artiste aujourd’hui, le « DÉCORATIF », mais ils le pervertissent pour en faire une arme de combat politique, véritable outil de dénonciation. À la différence de la plupart des créations d’art contemporain, les leurs sont immédiatement lisibles par un grand public dans le monde entier, malgré leurs références très britanniques. On a pu constater l’inverse avec Rauschenberg dont j’avais découvert la rétrospective par hasard l’an passé à New York et qui s’est transportée cet hiver à Paris, délestée de quelques pièces. Cette exposition présentée sans aucune explication à New York comme à Paris, m’est restée inintelligible, comme je le pense pour beaucoup de ses visiteurs. On pouvait cependant remarquer que le souci d’esthétisme n’était pas non plus absent de la démarche de l’Américain.

On a pu aussi récemment constater en visitant à Paris l’exposition des Nouveaux réalistes (terme bien peu adéquat), au Grand Palais jusqu’au 2 juillet – à voir absolument – que l’esthétisation du message n’était pas l’apanage de Gilbert & George. Mais ces derniers sont les seuls à la revendiquer et à la populariser à ce point. Le souci du beau, par exemple, n’était pas étranger au travail d’Arman dans la dernière partie de sa carrière. Pour Villeglé, ses affiches déchirées, si elles sont belles, n’ont pas été pensées d’emblée comme telles, comme elles n’ont pas été imaginées comme le documentaire sur la rue de la deuxième moitié du XXe siècle en France, ce qu’elles sont devenues...

Assez de verbigération (je suis quelque peu masochiste) pour en venir à des constatations plus terre à terre. La teneur des œuvres exposées par les duettistes anglais, m’a délivré, pour la première fois je crois dans ma longue carrière de pérégrinant des expositions, de la présence des bébés hurleurs et autres impubères chahuteurs. La population qui s’extasiait, le jour de ma visite à la Tate, était presque composée que de gays, mais cependant bien différents des tapioles cacochymes qui encombrent souvent les galeries et autres foires d’art. On avait parfois la troublante sensation que les plus accortes créatures des images de Gilbert & George étaient descendues de leur cimaise pour venir admirer leurs petits camarades... Après Londres, l’exposition se transporte dans l’ordre à Munich, Turin, San Francisco pour terminer son périple au Brooklin Museum de New York en janvier 2009. Si vous êtes dans les parages de cette merveille dans ces villes, ne la manquez surtout pas.

Si ces contrées n’ont pas votre visite, il vous reste l’achat du catalogue raisonné de l’œuvre de Gilbert & George, paru chez Gallimard. Il est curieux de faire paraître un catalogue raisonné, sensé contenir l’intégralité de l’œuvre pour des artistes encore vivants ! Cela se présente sous la forme de deux gros volumes reliés, contenus dans une petite valise en carton, type emballage de champagne de luxe, et il vous en coûtera 75 € (rapport qualité/prix imbattable) et puis vu le poids de la chose, cela remplace très élégamment de petits haltères...

L’autre événement pédé chic de la capitale britannique, annoncé jusque sur les flans des bus à impériale, était dû à un autre couple : l’ouverture de la première boutique Abercrombie & Fitch en Europe, sise dans une des rues les plus chics dévolues à l’élégance masculine. Le lieu idéal pour diversifier vos polos et échapper momentanément à Ralph Lauren et Fred Perry... Tout comme à New York, le magasin se caractérise par un clair-obscur, surtout obscur, et une musique dance-floor tonitruante. Mais surtout dans ce magasin comme dans son homologue américain, on peut admirer des fresques d’un pur style « retour à l’ordre » des années trente, où s’ébattent nombre d’éphèbes musculeux tout juste encaleçonnés. Les vendeurs pourraient servir de modèles aux peintures. Ils sont tous plus craquants les uns que les autres. La clientèle n’était pas désagréable à regarder non plus.

Alors que je préfère le bipède glabre, j’ai une passion pour les quadrupèdes poilus d’où lorsque je suis de passage à Londres mon habituelle visite au zoo qui est l’un des plus intéressants du monde. J’y visite en priorité le pavillon « jour/nuit » dans lequel est recréée une nuit artificielle qui permet d’admirer de charmantes bestioles nocturnes telles de copieuses chauves-souris frugivores ainsi que les indolents potos potos, charmants lémuriens qui passent leur temps à errer de branche en branche avec componction. Cette année j’ai découvert de nouveaux pensionnaires, un couple de tapirs. Je connaissais ces beaux animaux jusqu’alors que pour les avoir vus sur les tableaux de mon ami Jean-Claude Farjas.

J’avais bien croisé un de leurs cousins, aussi inopinément que fugitivement sur un chemin d’une petite île perdue du Belize, mais celui-ci était brun comme tous les tapirs d’Amérique alors que les grosses bêtes poilues, qui se prélassent dans leur belle résidence londonienne, viennent d’Asie.
Toujours attentif à la population que je côtoie, je remarque que les anglais, ayant un véritable amour des animaux, fréquentent les zoos sans nécessairement avoir besoin de l’alibi d’accompagner leur progéniture.

Lorsque je voyage, j’essaie (et j’y parviens presque toujours) d’emporter dans mes bagages des livres de chevet dont les péripéties se déroulent dans la région que je visite. Pour Londres, il n’y a que l’embarras du choix. Cette fois j’avais jeté mon dévolu sur deux romans flirtant avec la science-fiction et le fantastique; d’abord Dorian (éditions Points Seuil n°P1341) de Will Self qui a réécrit, paradoxalement en beaucoup plus gay, le Dorian Gray d’Oscar Wilde, en le transposant à notre époque. Toute la réussite du livre tient à ce que Self soit parvenu à trouver les équivalences modernes au style et à l’esprit de Wilde. J’avais adjoint à Dorian, Les Îles du soleil de Ian R. MacLeod (éditions Folio SF n°222) , une uchronie dans laquelle l’Angleterre a perdu la première guerre mondiale et qui est dirigée par un décalque d’Hitler, John Arthur, l’apôtre du modernisme. Tout cela est vu par Geoffrey Brook, professeur à Oxford qui détient un terrible secret sur le dictateur. À la différence de bien des romans de ce genre, Brook qui est gay possède une grande vérité psychologique qui instille une constante émotion dans la trame du récit. Les admirateurs du film V devraient se précipiter sur cet ouvrage.

Il n’était pas indispensable de traverser la Manche pour découvrir une exposition exceptionnelle. Il suffisait de se rendre à la Fondation Cartier pour admirer l’œuvre graphique de David Linch. Il faut tout d’abord dire qu’il n’était pas nécessaire d’avoir vu ses films pour aborder et apprécier son travail de plasticien, même si celui-ci est en parfaite cohérence avec son œuvre cinématographique. J’ai bien sûr pensé à Bacon, mais la palette de Linch est beaucoup plus limitée et sombre. Pour les petits formats, j’ai senti parfois les influences de Pollock et surtout de Kandinsky et un peu de Dubuffet, tout en restant très personnel. Il y a même des éclairs d’Hockney ; quant à sa technique pour les peintures, elle est proche du matiériste de Rebeyrolle avec leurs inclusions d’éléments hétérogènes, branches, grillages et même des insectes. Il fallait tout de même n’être pas trop dépressif pour attaquer cette extraordinaire exposition tant elle est morbide. Devant certains tableaux, je me suis dit que c’était les meilleures représentations des créatures indicibles de Lovecraft...

Cette humeur aura été imagière, images sur toile ou papier velin, ou photographique ; images scintillantes sur l’écran, images fugitives d’un corps, d’un paysage, d’un objet ; images de sujets immobiles ou véloces, éphémères ou pérennes : autant d’images qui éduquent l’œil et qui permettent de mieux voir ce qui nous entoure mais surtout de mieux voir en nous.

Demain sera un autre jour et les ornithorynques seront toujours aussi facétieux...


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Par Bernard Alapetite - Publié dans : MERCI BERNARD
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Vendredi 25 mai 5 25 /05 /Mai 00:03

 

 

Jusqu’à présent, j’ai évoqué les feuilletons de l’après-midi, ces petits savons qui font les riches heures de la télévision américaine depuis les années cinquante. Les petits savons de l’après-midi sont diffusés quotidiennement, du lundi au vendredi. Aujourd’hui je vais étudier un feuilleton du soir, dont le genre connut son heure de gloire dans les années 80. Le « prime time soap », contrairement au petit savon, est quant à lui diffusé à raison d’un épisode par semaine. L’intrigue n’est donc pas traitée selon le même rythme.

L’année 1981 vit la naissance de deux nouveaux « prime time soaps ». Le 12 janvier, la chaîne ABC lançait Dynasty pour concurrencer directement Dallas avec le même produit raffiné : le pétrole. Le 4 décembre, la chaîne CBS sur laquelle on pouvait voir les Ewing et les Barnes évoluer dans leur univers impitoyable, lança un nouveau feuilleton avec son cortège d’intrigues, d’amour et de haine, de passions et de jalousies entre gens riches et beaux (les pauvres et les moches n’intéressaient personne). Ce fut Falcon Crest, dont l’action se situe en Californie, dans la région de San Francisco, et plus précisément dans la Tuscany Valley (littéralement : la vallée de Toscane). Au risque de vous décevoir, je me dois de vous apprendre que cette région californienne est une pure invention scénaristique. Les épisodes furent tournés dans la Napa Valley, région du nord de la Californie connue pour sa production vinicole. Car, il faut le savoir, le premier personnage de Falcon Crest, c’est le vin ! (Hips ! Du Guerrouane gris, chef, siyouplé ! re-Hips ! [Note de Daniel C. Hall])

Tandis que les millionnaires du Texas et du Colorado ne juraient que par l’or noir, les familles Channing, Gioberti et Agretti se disputaient l’or rouge de la vallée de Tuscany. On observera au passage que les personnages sont des latins, et en particulier des descendants d’immigrés italiens qui fondèrent à la fin du XIXe siècle la Tuscany Valley censée leur rappeler leur Toscane natale. Et si la matriarche incarnée par Jane Wyman s’appelle Angela Channing, c’est uniquement par mariage avec un yankee car elle est née Gioberti.

Une fois n’est pas coutume, le pivot central du clan principal est une femme. Angela Channing (Jane Wyman) est la propriétaire et maîtresse absolue du domaine de Falcon Crest. De son mariage avec Douglas Channing (Stephen Eliot), baron de presse dirigeant le San Francisco Globe, elle a eu deux filles : l’énigmatique Julia (Abby Dalton) et la fantasque Emma (Margaret Ladd). Elle est la grand-mère d’un play-boy rebelle, le beau Lance (Lorenzo Lamas), fils de Julia et de Tony Cumson (John Saxon). Angela a un frère, Jason Gioberti, dont le trépas accidentel et mystérieux au commencement du premier épisode est le prétexte à l’arrivée de son fils Chase (Robert Foxworth), qui débarque en Californie avec sa femme Maggie (Susan Sullivan) et leurs enfants Victoria (Jamie Rose) et Cole (William R. Moses). Sur un coup de tête, Chase décide de « retourner aux sources » et, au grand dam de sa tante, de reprendre la partie du domaine de Falcon Crest qu’exploitait son père. De son côté, Angela, qui a un esprit un peu féodal, arrange le mariage de son petit-fils Lance avec la belle Melissa Agretti (Ana-Alicia), unique héritière du domaine vinicole de son père qui se trouve être l’amant de la mère de Lance. Les choses vont empirer lorsque le père de Melissa sera mystérieusement assassiné. Douglas Channing meurt lui aussi à la fin de la première saison, et son décès apporte la révélation d’un fils adultérin, Richard Channing (David Selby) qui hérite du journal Le Globe ! L’un des rebondissements de la saison 2 sera la révélation par la mère de Chase, la flamboyante Jacqueline Perrault (d’origine française, incarnée par Lana Turner !) que Richard Channing est son demi-frère. Dès lors, tout est en place pour une succession de drames. Vengeances sur fond de vendanges…

Mes personnages préférés : d’abord Melissa Agretti Cumson Gioberti, interprétée par la splendide Ana-Alicia. La bomba latina, épouse successive de Lance Cumson et de son cousin Cole Gioberti. Son personnage connut un destin tragique, et j’ai beaucoup pesté quand elle a été renvoyée par la prod. La nouvelle beauté latine qui la remplaça pendant deux ans fut Kristian Alfonso, à l’époque en congés de Days of our Lives (ouiiiiii, c’est Hope Williams Brady et la princesse Gina !). J’aimais beaucoup le personnage de Maggie Gioberti Channing. J’avais découvert Susan Sullivan au côté de Peter Strauss dans Le Riche et le Pauvre – Les Héritiers. Les plus jeunes de nos lecteurs(trices) la connaissent dans le rôle plus récent de la mère de Dharma dans Dharma and Greg. Son petit air de Greta Garbo humaine et accessible m’a toujours beaucoup plu. Du côté masculin, mon kiff est pour David Selby, le tourmenté Richard Channing, brillante synthèse du vice et de la vertu, probablement le caractère mi-ange mi-démon le plus contrasté et qui passe sans cesse de l’ombre à la lumière.


Falcon Crest eut la particularité d’être la saga dramatique qui accueillit dans son casting le plus grand nombre de stars hollywoodiennes. À commencer par Jane Wyman, oscar de la meilleure actrice en 1948 pour son rôle dans Johnny Belinda, et accessoirement première épouse de Ronald Reagan. Lorenzo Lamas, qui joue son petit-fils, est quant à lui le rejeton de l’un des latin lovers de la MGM Fernando Lamas (1915-1982) et de sa troisième épouse l’actrice Arlene Dahl, et le beau-fils de la sirène de Hollywood Esther Williams. Beaux quartiers de noblesse cinématographique ! La somptueuse Lana Turner (1920-1995), grande figure de la MGM des années quarante et cinquante, a incarné Jacqueline Perrault au cours de la deuxième saison (1982-83). Sa rivalité avec Jane Wyman était patente. Le feuilleton accueillit aussi Mel Ferrer, Gina Lollobridgida, Kim Novak, Cesar Romero, Celeste Holm, Eddie Albert, Rod Taylor, la première James Bond girl Ursula Andress, la française Leslie « Gigi » Caron, l’ancien mannequin Lauren Hutton, et beaucoup d’autres encore. Il lança les carrières des jeunes Tahnee Welch (fille de Raquel), Carla Gugino (vue dernièrement au cinéma au côté de Ben Stiller dans La Nuit au musée) et Mariska Hargitay (fille de Jayne Mansfield et de Mickey Hargitay) qui triomphe à la télévision dans les séries Law & Order (New York District et New York Unité Spéciale).

Falcon Crest s’est arrêté à la fin de la neuvième saison, en 1990. C’est, à ma connaissance, le seul feuilleton auquel les scénaristes ont donné une fin cohérente. Placée sous le signe du « happy end », la dernière scène voit Angela Channing faire le bilan de sa vie et rendre hommage aux gens qui l’ont traversée. À la fin, elle porte un toast à son domaine en lui souhaitant longue vie. Malade du diabète, Jane Wyman avait fortement décliné au cours de la saison 8. Cette femme à la silhouette impeccable mais dont le visage avait conservé les rondeurs de ses jeunes années avait perdu tellement de poids qu’elle n’avait plus que la peau sur les os ! Au cours de la dernière saison, un rebondissement fit disparaître son personnage pendant plusieurs mois, le temps pour la comédienne de se refaire une santé et de revenir fermer le ban.

 


Si Angela Channing était fière de son cabernet sauvignon (Hips ! [Note de qui-vous-savez]), Falcon Crest est un feuilleton bon comme un vin de Bordeaux. Ce grand cru classé des savons américains préfigurait, avec trois ans d’avance, le français Chateauvallon
 

dont l’univers était semblable (vignobles et monde de la presse). Présenté à l’époque comme le « Dallas à la française », Chateauvallon mourut au berceau au bout d’un an, victime du dramatique accident de son héroïne Chantal Nobel. Ce fait divers sonna le glas de sa production, alors qu’en Amérique, l’indisposition de l’actrice principale aurait servi à faire rebondir l’intrigue dans une autre direction. Dallas ne s’est pas arrêté au décès de Jim Davis, mais la mort de Jock Ewing a ouvert la voie à une longue bataille entre J.R. et Bobby pour le contrôle de la Ewing Oil…

Et des trépas, Dieu sait qu’il y en a dans les sagas ! Au moins un mort à chaque saison, la Grande Faucheuse est gourmande. Falcon Crest lui offrit à plusieurs reprises des victimes aux bons soins de cliffhangers spectaculaires (un accident d’avion et un séisme), quand celle-ci ne venait pas se servir en cours d’année. Cela donna un casting évolutif et un générique soigné. À plusieurs reprises, des saisons furent présentées avec deux génériques successifs, que malheureusement la télévision française, habituée aux traficotages irrespectueux de l’œuvre originale, n’a jamais diffusés. Cet oubli sera réparé dans les commentaires, et sera l’occasion de réécouter le thème de Bill Conti, l’un des grands compositeurs de feuilletons et de films américains, qui est notamment le père de la musique de Rocky.



Pour les curieux qui souhaitent aller plus loin, je recommande un site allemand (également disponible en anglais) très complet qui rend merveilleusement hommage à la saga : http://www.falcon-crest-tv.de/.

Et n’oubliez pas : si l’abus d’alcool est mauvais pour la santé (De quoi que quoi ? N’importe hips… euh… n’importe quoi ! Hips [Dote de Naniel H. Call]), boire trop d’eau à la fin n’est pas beau.

Cheers !



Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

 
 
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Jeudi 24 mai 4 24 /05 /Mai 19:04

Par Zanzi - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Jeudi 24 mai 4 24 /05 /Mai 00:08
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Jeudi 24 mai 4 24 /05 /Mai 00:04
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Jeudi 24 mai 4 24 /05 /Mai 00:02
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mercredi 23 mai 3 23 /05 /Mai 20:14

« TOUT SAUF VANNESTE ! »

L’UMP n’a pas investi de candidat dans la 10e circonscription du Nord, laissant ainsi le champ libre à Christian Vanneste.

Celui-ci avait été condamné en appel, le 25 janvier dernier, pour injures homophobes et ne s’était en rien excusé pour ses différentes provocations. Il avait également été condamné, dès janvier 2005, par Nicolas Sarkozy qui estimait que les propos de ce parlementaire ne correspondaient en rien au projet de l’UMP et avait ajouté, plus récemment dans Le Figaro, qu’il n’aurait pas l’investiture de l’UMP.

L’UMP a fait une partie du chemin tout en laissant intacte, de facto, les perspectives de réélection de ce député. De plus, Thierry LAZARO – Président du comité départemental UMP du Nord – lui a apporté, la semaine dernière, un soutien public appuyé dans Le Monde.

Aujourd’hui, GayLib fait part de sa colère. Une colère franche et déterminée. Depuis près de 5 ans au sein de l’UMP, GayLib se bat pour le respect et la dignité dû à chacun et notamment aux homosexuels qui sont des citoyens à part entière et entendent bien le rappeler.

Pour ces raisons et puisque notre parti n’a investi aucun candidat, nous prenons nos responsabilités et appelons les électeurs du Nord à voter contre Vanneste les 10 et 17 juin prochains.

GayLib poursuivra son action déterminée contre ce député du CNI. Ce personnage ne parviendra pas à occulter les avancées considérables obtenues par GayLib, avec l’UMP, pour les personnes LGBT depuis 2002. Nous continuerons à travailler avec les 546 candidats investis par l’UMP pour les élections législatives afin que l’Union et le statut du beau-parent proposés par Nicolas Sarkozy et GayLib puissent être votés rapidement.

La famille homosexuelle participe pleinement au nouveau rêve français voulu par Nicolas Sarkozy : une France forte et fraternelle où les attitudes discriminatoires n’ont pas leur place.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mercredi 23 mai 3 23 /05 /Mai 19:36

Blogué par nos amis de
GayClic.com et reproduit avec leur autorisation :



Christian Vanneste, le député UMP du Nord condamné le 25 janvier dernier pour « injures homophobes » était invité hier à Matignon à l'occasion d'un buffet organisé par le nouveau Premier Ministre François Fillon en l'honneur des parlementaires UMP.

Jean-Luc Roméro, le Président du parti « Aujourd'hui Autrement » associé à l'UMP a vivement réagit sur son blog : « Je suis profondément choqué par la présence de Christian Vanneste aux côtés de François Fillon, à Matignon, au milieu des parlementaires UMP invités à déjeuner par le Premier ministre (...) Il est inutile de jouer l’air de l’ouverture, de la tolérance, de l’enseignement de l’histoire et du respect des différences si, dans le même temps, on valorise un homme pour qui l’égalité entre les hommes n’existe pas et pour qui l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité. Je demande au Premier ministre de clarifier sa position face à un homme condamné par deux fois par la justice de son pays et qui prétend bafouer les lois qu’il devrait servir. Un élu ne peut être au dessus des lois. » Jean-Luc Roméro parle d' « une gifle magistrale donnée aux homosexuels et aux humanistes de France ».

Par GayClic.com & Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mercredi 23 mai 3 23 /05 /Mai 19:30
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Mercredi 23 mai 3 23 /05 /Mai 13:18
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mercredi 23 mai 3 23 /05 /Mai 13:12
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VISUELS : Les affiches et pubs roses
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Mardi 22 mai 2 22 /05 /Mai 23:34

GayLib : 2 000 (?) gays sarkozistes et militants qui aiment se faire « en(you)tuber » par « notre » Président (admirez la chemise bûcheron au passage)...

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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