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Lundi 2 avril 1 02 /04 /Avr 12:08

Sur la route d'un meeting, Greg et Karol, deux militants UMP, donnent leur avis sur le mariage et l'adoption par des couples homosexuels. Difficile d'aborder sérieusement un tel sujet alors que tout le bus chahute les interviewés.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Lundi 2 avril 1 02 /04 /Avr 11:56
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Samedi 31 mars 6 31 /03 /Mars 09:09
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Vendredi 30 mars 5 30 /03 /Mars 10:11

 

Matthew venait de quitter le motel, de me quitter, me laissant seul et désemparé. J’allumai le téléviseur. Le bulletin d’informations du soir m’apprit que j’étais recherché par toutes les polices des États-Unis. En zappant, je vis les plus grandes chaînes diffuser les images de ma cavale à Los Angeles. Tandis que CNN était très factuelle, Fox News me présentait comme un probable terroriste d’Al-Kaïda et titrait « Le nouveau visage de l’axe du mal ». Ce qui était pour le moins ironique.

Je devais quitter le pays, coûte que coûte. Il m’était impossible d’appeler Martin dont la ligne devait être sur écoute. Avant de partir, Matthew m’avait fait don du masque en latex dont il s’était servi pour se déguiser en routier. Je le mis, car c’était le seul moyen dont je disposais pour circuler en ayant figure humaine. Le nez avait l’air écrasé et l’ensemble me donnait la gueule de Danny DeVito qu’un boxeur aurait passé à tabac. J’étais laid, mais faute de mieux, c’est sous cet aspect que je pris la poudre d’escampette, direction Las Vegas !

Reckless gambler jusqu’au bout, je décidai de prendre une chambre au Bellagio et de séduire Dame Fortune au casino. À ma grande surprise, en me voyant arriver dans le hall, le personnel me déroula le tapis rouge. Cela annonçait-il une chance insolente au tapis vert ? Suspicieux, je me tenais sur mes gardes. Je n’eus rien à demander : un groom à croquer m’invita à le suivre. L’ascenseur nous conduisit à l’avant-dernier étage de l’hôtel. Avec une clé électronique, le garçon ouvrit une porte et soudain, avec componction et force courbettes, me dit :
— Je suis vraiment navré, don Rafaelo, mais nous n’étions pas prévenus de votre arrivée inopinée, c’est pourquoi les extras ne sont pas prêts. Voulez-vous que je vous les apporte tout de suite ?
Le groom tremblotait. M’efforçant de ne pas paraître stupide et interdit devant ce discours inattendu, je grommelai un borborygme suivi d’un toussotement que le jeune garçon trop obséquieux prit pour un oui. Il s’éclipsa, tandis que je pénétrai dans mes appartements. Un hall d’entrée, de la taille d’une chambre d’hôtel normale, ouvrait sur une suite apparemment dix fois plus grande dont l’immensité et le luxe me donnèrent le vertige. Au bout de dix minutes environ, le garçon revint, essoufflé et le visage cramoisi de celui que la honte consume en public. Il me sembla au bord de l’apoplexie.
— Pardonnez-moi d’avoir mis si longtemps à revenir, don Rafaelo.
Je haussai mes faux sourcils. Le boy m’apportait donc les « extras ». Joliment disposés sur une desserte en argent massif, j’admirai un plateau de caviar accompagné de blinis, un jéroboam de Bollinger cuvée spéciale, et une boîte de Cohiba. Je remis au groom un billet de cent dollars pour le faire déguerpir. Pour qui ce garçon me prenait-il ? Je ne pouvais le lui demander, aussi me mis-je à procéder à une fouille minutieuse des lieux, en quête du moindre indice pouvant m’éclairer.

Cent grammes de Beluga royal de la Caspienne et un litre de champagne plus tard, je n’avais toujours rien trouvé lorsqu’on frappa à la porte. Enhardi par les bulles, j’allai ouvrir vêtu d’un simple peignoir de bain.
— Raf ! Mais bon Dieu, qu’est-ce que tu fous ici ? T’as perdu la tête ?
Sur le moment, j’ai failli répondre au bonhomme qui venait d’entrer en trombe que j’avais perdu autre chose, mais je me retins. Feignant l’amnésie alcoolique, je décidai de tenter le tout pour le tout. Quitte ou double. Pile ou face !
— Hey mec, de quoi tu me parles ? hic ! Je ne sais même plus qui je suis… hic !
— Quoi ? Tas une voix bizarre, Raf ? T’es malade ?
— Un peu… hic ! J’ai des trous de mémoire…

Ce ne fut pas un jeu d’enfant d’embobiner ce type, mais enfin il m’apprit que j’étais Don Rafaelo Veronese, puissant caïd de la pègre, qui louait une suite à l’année au Bellagio. Lui aussi était surveillé par le FBI ! L’envie me vint de coller mon poing sur la gueule de l’agent Sharp s’il avait eu le malheur de se trouver là. Mais où donc Matthew avait-il la tête en se faisant faire ce masque ? Cependant, cela pouvait me servir et il me vint une idée. Après avoir repris mes esprits, j’ordonnai à Benito « La Crampe », le second de Don Rafaelo, de trouver le moyen de m’exfiltrer au plus tôt des États-Unis.
— Apporte-moi l’un de mes faux passeports et une mallette avec un million en coupures diverses. Trouve un jet pour aller à Nassau, et passe au drugstore me prendre des pastilles pour que je retrouve ma voix !

La Crampe s’exécuta en un temps record, me laissant néanmoins le loisir de finir le champagne et le caviar, et de vomir ces mets dispendieux après avoir fumé un cigare. Au petit matin, j’embarquai dans un Falcon 2000 avec un million de dollars, un pistolet automatique et un passeport au nom de Stefano Brazzi, homme d’affaires, direction… les Bahamas !


Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

 
 
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Jeudi 29 mars 4 29 /03 /Mars 09:28

« Il faut que les homosexuels qui liront ce livre [Jean-Paul de Marcel Guersant] sachent qu'une issue “par le haut” leur est ouverte. » Abbé ORAISON, Arts-Spectacles, 27 mai 1953.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Jeudi 29 mars 4 29 /03 /Mars 09:04
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mercredi 28 mars 3 28 /03 /Mars 10:01

Annonce reprise du blog de gfthanos :

Voilà comment naissent les projets les plus glorieux et les plus ambitieux. Voilà comment l’autre jour Ikare s’est prêté à l’exercice difficile du playback et que dans un débat acharné et improbable est née l’idée suivante : pourquoi ne pas produire la Nouvelle Loose dans la pédéblogosphère ? Force est de constater l’impact grandissant des créations de chocs et le lectorat a, on le sait, une imagination débordante !

C’est pourquoi moi-même (gfthanos), Zep et Ikare proposons dès ce soir et comme le sublime clip réalisé par Zep l’indique un concours vraiment inédit ! N’hésitez pas à relayer l’information, il faut vraiment oser se lancer ! C’est l’occasion de pouvoir enfin montrer quel looser vous êtes, et en retirer la gloire méritée !

Vous avez jusqu’au 12 avril 2007 à minuit pour proposer une vidéo : Le concours est ouvert à toute la blogosphère et autres ayant le moyen de diffuser une vidéo les mettant en scène dans un playback. Publiez sur votre blog/site votre vidéo et pensez à confirmer votre candidature pour que nous la référions en envoyant un mail à notre ami Zep (zepweb[arobase]free.fr). À partir du 12 Avril, vous pourrez, Ô membre de cette communauté étendue, voter pour l’illustre looser de la Nouvelle Loose 2007 !

Par Daniel C. Hall - Publié dans : LES NEWS ROSES
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Mercredi 28 mars 3 28 /03 /Mars 09:25

« L'homosexualité, bien qu'elle soit réprouvée par la Doctrine comme ne servant pas la procréation, mérite aux yeux du Saint-Père l'assistance que les évêques doivent porter à ceux qui sont confrontés à des choix oraux difficiles. » Une bêtise hilarante extraite du Panorama du médecin, septembre 1983

Par Jean Yves - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Lundi 26 mars 1 26 /03 /Mars 16:16

Interrogé sur le mariage des couples de même sexe, Monsieur Raymond Occolier se veut « clair et net : je suis un élu chrétien et par définition je suis contre ». Sur l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe, ce professeur de collège se fait plus didactique : « Les gens qui veulent adopter, c’est pas compliqué, pourquoi ils ne font pas d’enfants ? Moi, j’ai trois filles, trois garçons ! Ils n’ont qu’à faire comme moi, ils n’ont qu’à faire des enfants ! C’est la loi de la nature, je crois. D’ailleurs, si vous regardez bien, scientifiquement, sans entrer dans les convictions religieuses, regardez bien la nature. Voyez, un corps d’homme est fait pour recevoir un corps de femme (sic), et c’est comme ça qu’on fait des enfants. Sauf s’il y a une autre solution ! Tout le monde deviendra pédé et plus personne ne fera d’enfants. Mais comment la population martiniquaise va se reproduire ? Moi j’ai un problème là ! » Raymond Occolier, délégué national du PS à l’éducation et à la mémoire, conseiller régional de Martinique et maire du Vauclin (Martinique), mars 2007.

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Vendredi 23 mars 5 23 /03 /Mars 11:39


Tous les épisodes de Zanzi and the City :
cliquez ici...

Un cadeau de Daniel C. Hall à Zanzi...
Par Daniel C. Hall - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mercredi 21 mars 3 21 /03 /Mars 09:49


  
 
Modèle : Kamil Al-Hinai - © Kamil Al-Hinai
Publiée ici avec l'aimable autorisation de Kamil. Tous droits réservés.
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C’était hier, il y a deux mille ans. C’était il y a deux ans. J’avais encore les yeux éblouis par les mirages de Zanzibar, ce carrefour unique de l’Afrique, de l’Arabie et des Indes. Mon cœur était resté sur l’île d’Ujunga, tout imprégné des senteurs épicées des ruelles multicolores de Stone Town dont les accents bariolés me rappellent ceux de La Havane.

C’est alors que je t’ai croisé dans la réalité virtuelle de l’univers internautique. Comment oublier ce matin printanier où le temps s’est arrêté ? À travers les gigaoctets et le flux de la Toile, tout me conduisait vers toi, et tout te conduisait vers moi. Quelques mots échangés en swahili initièrent la magie qui, instantanément, s’opéra entre nous. Tu m’appris que ta mère était native de Zanzibar, que tes parents avaient vécu en Tanzanie et que toi, mon prince du désert, avait vu le jour en Oman, ce sultanat des sables aux confins de l’Arabie et des Émirats. Là-bas, il y a une ville qui porte ton nom : Al Kâmil. Kamil, ce printemps-là, fut pour moi le plus doux des prénoms. Comment expliquer cet amour qui naquit entre nous au fil de ces jours ? Tu disais que c’était le destin, le mektoub maghrébin, le kismet ottoman, une heureuse fatalité qui nous réunissait, et que les flèches de Cupidon avaient frappé ton cœur en voyant mon image.


Modèle : Kamil Al-Hinai - © Anthony Giorgio for Mondella
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Et moi, je me suis mis à rêver à l’impossible. J’essayai de percer le mystère des signes que les dieux nous envoyaient. Il ne pouvait y avoir de hasard. Un tel faisceau de concordances ne pouvait avoir qu’une seule signification : nous étions promis l’un à l’autre depuis la nuit des temps. Le sable brûlant qui s’écoule dans la clepsydre des âges ne tendait qu’à cette finalité : nous réunir pour l’éternité.

Pourtant, ce n’est pas sous le soleil de Mascate que nous nous sommes rencontrés, mais sous les brumes de Londres. Un parfum d’Empire dans une ville cosmopolite, l’ombre de Kipling sous le manteau de la reine Victoria, les multiples visages du Commonwealth et soudain, le tien comme une apparition céleste. Tes traits réguliers, la douceur de ton regard, la perfection de ta bouche, le hâle de ta peau… je n’avais jamais rien vu de plus beau. Lorsque tu m’as embrassé, j’ai fermé les yeux et me suis laissé embarquer pour Cythère.

Dans ton appartement éclairé par des bougies parfumées, l’Orient a déployé ses fastes pour recréer les charmes du désert. Une oasis sortie des sables, une tente de nomade plantée au pied de la dune sous les reflets argentés de la lune… tel était le décor féerique de notre amour naissant. La nuit tombée, ton doux visage s’est nimbé d’un rayonnement surnaturel. À cet instant, je n’ai plus respiré que par ton souffle. Je me suis désaltéré au ruisseau de ta bouche, nourri de ton corps, vêtu de ta peau.


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Mais les mauvaises fées et les djinns sont jaloux du bonheur des mortels. Usant de leurs funestes sortilèges, ils se sont acharnés sur le nôtre, brouillant nos esprits et nos cœurs. Le ciel de notre amour s’est obscurci à la faveur d’un éloignement qui devait n’être que temporaire. Toi à Londres et moi à Paris, là résidait notre faiblesse. Si vite, je t’ai perdu. Il n’a suffit que d’une lune aux démons du passé pour transformer un au revoir en adieu.

Longtemps, très longtemps après ton départ, j’ai humé les précieuses essences de ton parfum d’orient. Prisonnier de ton charme, je m’enivrais inlassablement de leur odeur magique. Car tu étais l’Amour, et je t’appartenais. Et puis, un beau matin, je me suis aperçu que le flacon était vide. Il n’y avait plus de parfum, il n’y avait plus de larmes, n’était-ce une senteur résiduelle au fond de ma mémoire. Enfin, je pouvais contempler ton souvenir avec sérénité et me tourner vers l’avenir.

L’amour, pour toujours, est mon maître, et je suis son esclave. Mais un esclave libre. Le captif indocile des élans de mon cœur, l’amoureux insoumis et rebelle aux infortunes de la carte du tendre, partagé entre l’envie de rester et de partir, mais animé du profond désir d’aimer et d’être aimé. Un chapitre se referme, une nouvelle page s’ouvre que j’aimerais écrire à l’encre verte et bleue de Dina Margabim. Je vogue sur un frêle esquif en partance pour la banquise alors que je rêve de la chaleur bienfaisante de l’Océan Indien. Je m’éloignerai, peut-être, mais mon cœur demeurera à jamais là où réside mon amour. Désormais, où que j’aille, je me coucherai toujours là où se lève le soleil…


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 Publiée ici avec l'aimable autorisation de Kamil. Tous droits réservés.
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Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

 

Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mercredi 21 mars 3 21 /03 /Mars 09:23
    

Fiche technique :
Avec Jimmy Smallhorne, Chris O'Neill, Bradley Fitts, Joe Holyok, Terry McGof, Michael Liebman, Ronan Carr, Leo Hamill, Seamus McDonagh, Kimberly Topper, Conor Foran et James Hanrahan. Réalisation : Jimmy Smallhorne. Scénario : Terry McGoff & Jimmy Smallhorne. Directeur de la photo : Declan Quinn. Montage : Scott Balcerek & Laure Sullivan. Musique : Nigel Clark & Jerome Di Pietro.
Durée : 90 mn. Disponible en VO et VOST.


Résumé :
Dans le New York de la fin des années 90, Johnnie (Jimmy Smallhorne), un émigré irlandais à la trentaine virile, travaille comme contremaître pour son oncle (Chris O'Neill) entrepreneur marron qui construit des bureaux. Bien qu’il ait une petite amie (Kimberly Topper), Johnnie, les soirs – fréquents – de beuverie et de défonce ne répugne pas à s’offrir un gigolo. C’est ainsi qu’il rencontre Christian (Bradley Fitts), un jeune immigré australien, pour qui il est surpris d’éprouver quelque chose qu’il ne connaît pas. Ce garçon perdu en demande de tendresse sauvera-t-il Johnnie de sa dérive destructrice ?
L’avis de Bernard Alapetite (Eklipse) :
Il est tout compte fait rare que le cinéma mette en scène le monde ouvrier et c’est encore plus rare pour le cinéma gay. Pourtant, l’ouvrier musculeux est l’un des fantasmes gays, surtout américain (voir un des Village People avec son casque de chantier). C’est justement sur les chantiers de New York où nous emmène 2 by 4. Johnnie, le personnage principal, est un contremaître qui travaille à la construction de bureaux pour le compte de son entrepreneur d’oncle. Il dirige une équipe d’émigrés clandestins irlandais. Sans nous infliger un pensum sur le travail dans le bâtiment, Smallhome (si j’ose dire) plante le décor avec efficacité. Nous apercevons un New York inhabituel, ni celui des touristes ni celui des bas-fonds glauques mais celui des rues anonymes du Village, de l’East River ou du Bronx ; Johnnie habite Riverdale, subtilement mais modestement cadré dans la lumière grise de l’hiver lorsque les sommets des buildings se confondent avec le gris métallique du ciel. Si les personnages de cette histoire ne sont pas pour une fois de jeunes mecs aux pectoraux sculptés, le héros n’est cependant pas repoussant avec son corps sec mais massif et son visage façonné par la vie, qui avoue bien sa trentaine bien tassée et qui nous raconte déjà une histoire bien raccord avec celle que l’on voit sur l’écran, toute nourrie par la psychologie des protagonistes que nous découvrons petit à petit. On est néanmoins surpris par le physique de l’oncle que l’on verrait plus en tailleur bessarabien qu’en patron magouilleur irlandais. Cependant, ce choix se révèle judicieux ; le physique inhabituel de l’acteur rajoute du mystère à ce personnage dont on pressent dès le début la noirceur. Il faut dire que Chris O'Neill, qui devait décéder peu de temps après la fin du tournage, est remarquable dans ce rôle de salaud.
Il faut rendre hommage à Smallhorne dont on perçoit bien que la motivation est totale et pour qui 2 by 4 reste malheureusement le seul film à ce jour. Il a tourné,
écrit et joué le rôle principal et avec quelle maîtrise ! Il atteint une authenticité incroyable dans la peinture de ces travailleurs. On pense beaucoup au cinéma de Mike Leight. Le casting mélange acteurs et non professionnels ; tous s’expriment dans le vrai dialecte irlandais de New York au lieu de se contenter de l'habituel accent approximatif. Le réalisateur a été très soucieux de la bande son, un mixage de chansons traditionnelles irlandaises et de bruits de New York, comme le grincement typique de son métro.
Si la première heure d’expositio
n du cadre et des personnages est remarquable, toute la fin du film qui consiste à nous faire découvrir quelles images enfouies rongent Johnnie est moins convaincante. Le cinéaste ne parvient pas vraiment à nous faire entrer dans la psyché et les terrifiants cauchemars de son héros. Au fur et à mesure, on s’aperçoit que Johnnie est hanté par des fantômes qu’il refuse de regarder en face et que la drogue et l’alcool ne sont que des échappatoires à cette confrontation. On peut voir en Christian une possible figure rédemptrice qui sauvera Johnnie de son enfer. Le film se termine par une image domestique apaisée qui peut nous faire espérer un avenir pour Johnnie.
2 by 4 bénéficie d’un directeur de la photo de grande classe, Declan Quinn, qui a travaillé sur de nombreux clips dont ceux des Smashing Pumpkins et de U2 et de non moins nombreux films dont Breakfast on Pluto. Il a choisi de délibérément refroidir les couleurs où dominent les bruns dans des images assez granuleuses. Les plans, souvent en plongée, réussissent bien à transcrire le vertige et la stupéfaction d’un émigré perdu entre les gratte-ciels de Manhattan.
2 by 4 est un essai fort convaincant auquel il n’a manqué qu’un peu de métier pour être un grand film. Son âpreté restera néanmoins longtemps dans la mémoire de son spectateur.
Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 20 mars 2 20 /03 /Mars 09:15
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mardi 20 mars 2 20 /03 /Mars 09:00
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mardi 20 mars 2 20 /03 /Mars 07:34
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Dimanche 18 mars 7 18 /03 /Mars 07:22

Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Dimanche 18 mars 7 18 /03 /Mars 07:17
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre le sida
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Dimanche 18 mars 7 18 /03 /Mars 01:07


Fiche technique :
Une pièce de Christophe Botti
Avec Violaine Brebion, Edouard Collin, Julien Alluguette
Scénographie de Sébastien Siloret
Mise en scène de Christophe et Stéphane Botti
Musique de Albus et Jérôme Rossi
Costumes de DDP
Durée : 80 mn. Disponible en VF.

 

 


Résumé :
À 17 ans, Mathan trouve qu’il est douloureux d’être soi, douloureux aussi de tomber amoureux, surtout quand cet amour ne ressemble pas aux autres ! Entre deux étés, aux côtés de ses amis François et Virginie, il lui faudra découvrir ses désirs, affronter l’homophobie et surmonter sa peur de ne pas être accepté tel qu’il est. Cet apprentissage lui fera frôler la mort. Mais à la suite de sa tentative de suicide, il pourra enfin saisir le goût de la vie... Un cœur sauvage est une pièce romantique sur l’adolescence. Elle mêle le rire et les larmes et parle de la vie et de la mort en plaçant la question de l’identité au centre des interrogations...


L'avis de David Tong (La Lucarne) :
Au début, il y a l'affiche, placardée un peu partout à Paris. Trois regards nous épient, observent le spectateur potentiel. Deux jeunes hommes, une jeune fille : trois possibilités ? Ensuite, il y a un lieu, particulier, puisqu'il s'agit d'une boîte de nuit dans le troisième arrondissement de Paris. Le cadre, déroutant et déconcertant, oblige aussi le spectateur à s'adapter à une autre manière d'envisager le théâtre, et les pièces. Enfin, il y a la pièce : Un cœur sauvage, celui de Mathan, que les spectateurs fidèles de Christophe Botti et de la Compagnie des Hommes Papillons ont déjà vu dans Un cœur de père. Une sensation, une découverte : le personnage central, au cours d'un été de fin d'adolescence, ressent qu'il est différent, qu'il n'est pas vraiment attiré par sa copine Virginie (avec laquelle pourtant il a des liens très forts) mais plutôt par le nouveau pote de celle-ci, François, sportif, beau et troublant. Et Mathan s'entiche, il s'éprend, il est troublé par ce beau jeune homme. Lui qui a pourtant décidé de ne jamais aimer, parce que ça fait trop souffrir, il tombe fou amoureux de François – ce qui n'aura pas pourtant les effets escomptés, et mènera Mathan à la tentative de suicide… et les trois amis à réfléchir, avec leurs mots et leurs attitudes d'adolescents, à la question de l'identité sexuelle, à la difficulté de se découvrir homo, de l'annoncer aux autres, de le faire accepter, même à une époque où la société se veut tolérante. Le tout appuyé par des jeux d'images, des battements de cœur, revenant régulièrement entre les scènes, à des rythmes différents ; des musiques, sans paroles la plupart du temps ; mais avec, le temps de deux chansons, l'une interprétée par le rôle principal, au milieu de la pièce, et l'autre à la fin, par les trois protagonistes. Une pièce qui parle au cœur, touchant par là aussi l'esprit des spectateurs.
La pièce veut parler au cœur, et tout ce qu'elle contient parle au cœur, au cœur de tous ceux et toutes celles qui assisteront à cette pièce de Christophe Botti. Les acteurs sont formidables de vivacité, de vie, de fougue et de spontanéité. Ils incarnent à merveille, parce qu'ils ont leur jeunesse et un certain talent, des adolescents en proie au doute, à l'incertitude, au désarroi. Ils bougent, crient, s'embrassent, ne miment ni ne feignent quoi que ce soit. D'entrée de jeu on n'a aucune peine à entrer dans leur questionnement, et à quasiment répéter en même temps qu'eux les mêmes phrases, les mêmes angoisses. Un texte particulièrement bien léché, avec juste ce qu'il faut de répliques lapidaires et fortes, de mots d'humour très efficace, et d'expressions fortes. La mise en scène y est pour beaucoup aussi, les faisant se déplacer, sans cesse, ajoutant encore à la densité des thèmes : l'adolescence n'est-elle pas un constant louvoiement entre plusieurs états, entre plusieurs idées, entre des pensées contradictoires, entre l'instabilité de son corps et de son esprit, et la stabilité à laquelle tous nous aspirons ? Nul temps mort, donc, des phrases qui sonnent juste, des images qui illustrent magnifiquement ce qui passe par la tête des ados. Les musiques, enfin, collent tout à fait bien au jeu des acteurs, à leurs gestes, à leurs idées ; et, lorsqu'en plus de la musique, on entend des voix chanter, ce sont celles des protagonistes – des voix belles et interprétant adéquatement les paroles qui naturellement parlent aussi au cœur. On peut seulement regretter un grand foisonnement des sujets traités : à trop embrasser, on étreint mal, et la pièce est terriblement dense, trop dense par moments, à force de coups de théâtre parfois un peu forcés. Mais en tout état de cause, on passe un très agréable moment, et on quitte la salle avec l'impression d'être retourné sur le lieu de sa propre adolescence, qu'on soit homo ou pas. Une histoire de cœurs qui parle au cœur : une alchimie réussie.

Pour plus d’informations :

Merci à Antiprod pour l'autorisation et le matériel photographique
Par David Tong (La Lucarne) - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 15 mars 4 15 /03 /Mars 09:36

Fiche technique :
Avec Alex Frost, John Robinson, Elias McConnel, Eric Deulen, Jordan Taylor, Carrie Finklea, Nicole George, Brittany Mountain et Alicia Miles. Réalisation : Gus Van Sant. Scénario : Gus Van Sant. Directeur de la photographie : Harris Savides. Monteur : Gus Van Sant.
Durée : 81 mn. Disponible en VO et VOST.


Résumé :
En ce jour d'automne, les lycéens, comme à leur habitude, partagent leur temps entre cours, football, photographie, potins, etc. Pour chacun des élèves, le lycée représente une expérience différente, enrichissante ou amicale pour les uns, traumatisante, solitaire ou difficile pour les autres. Cette journée semble ordinaire, et pourtant le drame couve...


L’avis de Petit Ian :
Que les choses soient bien claires : non, non, dix fois non, Elephant n'évite pas les explications. Il a suffit que Gus Van Sant soutienne le contraire pour que l'ensemble de la critique en fasse la promotion (en France) ou la condamnation (aux États-Unis). Déjà à la sortie de Bully en 2001 (film de Larry Clark sur le meurtre d'un ado par deux de ses camarades), on a entendu dire que rien n'expliquait le crime. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, Elephant raconte le même genre d'histoire, sauf qu'il n'y a pas une unique victime. Et, hélas !, Gugus reprend les mêmes causes que Larry (parents mi-absents mi-démissionnaires, jeux vidéo super offensifs), auxquelles il ajoute, ô rage !, d'autres raisons (le Grand Méchant Internet et l'exclusion d'au moins un des tueurs par ses camarades, le tout auréolé d'une référence au nazisme certainement pas anodine – même si sans influence directe, comme l’ont fait remarquer Les Cahiers du cinéma). Il faut avouer que sur ce coup-là, Gugus craint pas mal. D'autant que le film ressemble à la caricature parfaite des séries américaines (après tout, Elephant était d'abord destiné à la télé) : un bahut supergénial avec plein de couloirs où tout le monde se croise et se connaît (bon, ok, Barbie vient seulement d'apprendre que Ken a déjà une copine), avec un directeur sympatoche qui t'engueule à peine quand tu multiplies les retards – en fait ce n'est pas tellement grave car ici il n'y a presque pas de cours (pour être précis, Gugus n'en montre qu'un [en revanche, il y a des animations supercool, style une discussion sur la visibilité homo aussi plate que bien filmée]), avec des pétasses anorexiques (ouf ! l'humble Gugus a pensé à compatir avec l'unique thon du lycée. La pauvre, elle est victime aussi bien des élèves que des profs, sauf du documentaliste car, comme chacun sait, y a pas meilleure église que le CDI)... Bon, si on ne s'en tient qu'à ça, Elephant c'est pas génial, mais nous n'attendions pas de Gus Van Sant un scénario très fin (tiens d'ailleurs il n'y en avait pas, même si le générique se doit d'en mentionner l'auteur !), quand on sait à quel point sa filmo est inégale [Du bon côté : Mala Noche, Drugstore Cowboy, My Own Private Idaho et Gerry ; de l'autre, déjà moins folichon : Even Cowgirls Get the Blues, Prête à tout, Will Hunting et À la recherche de Forrester ; entre les deux : Psycho] et comme son roman, Pink, est médiocre. Néanmoins, Gugus et le bon côté de sa filmo (surtout Mala Noche et My Own Private Idaho) sont essentiels dans l'épanouissement de la culture gay.
Ne conclure en aucun cas de sa maladresse qu'Elephant n'est qu'une balourdise. Le film de Gus Van Sant témoigne avant tout d'une maîtrise incroyable des techniques filmiques. Il n'est pas une seule séquence qui ne regorge d'effets visant à épaissir le mystère contextuel de ce fait divers déjà connu. Ainsi toute la banalité des situations est-elle ancrée dans une entreprise plastique extrêmement soignée. Depuis le début jusqu'à la fin (le film a été tourné dans l'ordre de l'histoire), Gus Van Sant prend le temps de travailler ses plans jusqu'à la perfection : le générique d'ouverture apparaît sur un ciel à éclairage variable accélérant le déroulement d'une journée (métaphore de l'événement, survenu aussi vite et naturellement que le passage du jour à la nuit). Le plus remarquable est de toute évidence la façon dont la caméra suit les personnages : toujours derrière eux (à qui la palme de la plus belle nuque ?), souvent à contre-jour, elle évolue dans les couloirs au balancement de leur pas (dommage pour les deux ralentis tape-à-l'œil), si bien que le spectateur a l'impression d'avancer dans le corps des personnages. Mais elle croise de nouvelles personnes qui sont autant de perspectives dramatiques (voir par exemple la séquence répétée où Eli photographie John, vue à travers trois regards successifs), et la caméra vogue, suit celui-ci, puis celui-là, fluidement, joliment. Elephant est une œuvre très courte mais au rythme lent, vrai. L'histoire s'étale sur deux jours au maximum, mais la chronologie est éclatée (on pense un peu à Mulholland Drive, autre événement cannois, autre prix de la mise en scène, autre projet télévisuel, autre montage décousu). Gus Van Sant présente de façon originale des banalités, il interpelle, il séduit, il envoûte, son film transporte parce qu'à la volonté contemplative est associée une transfiguration de l'ordinaire (clichés certes, mais démarche documentaire : les comédiens improvisent, n'usurpent pas leur identité [John s'appelle bien John], jouent ce qu'ils font quotidiennement [Elias est bien féru de photographie]).
On peut aussi considérer Elephant plus simplement. On peut encore ignorer qui sont JT Leroy et William Burroughs, crédités au générique, mais le casting de Gugus n'est pas sans trahir son (bon) goût pour les jeunes garçons (oui, bien sûr, John est magnifique, mais Elias l'est encore plus !) La scène où les deux tueurs se donnent leur premier baiser sous la douche est très touchante et filmée avec tant d'amour que la cruauté de la suite s'en trouve d'autant plus impressionnante. On déchante un peu en apprenant que Gugus a dû agiter deux cents dollars pour que les ados acceptent de s'embrasser mais, après tout, cela fait partie de leurs séduisantes manipulations. Car il faut les voir se trémousser devant la caméra, aguicher Gugus et le spectateur ! La pose que prend John pour la photo d'Eli en dit long sur leurs intentions ! Et quand on sait que ces ados sont les nouvelles images de marque des publicités américaines ! Quand en plus on voit les autoportraits d'Elias McConnell (sans chemise... pas sans pantalon) ! Ne nous cantonnons pas à leur seul charme physique : leur jeu est excellent, des plus naturels (bel exemple : la diction mignonne de John admettant qu'il est en train de pleurer). Esthétique, mise en scène, interprétation rattrapent-elles les clichés dans lesquels Gugus saute à pieds joints ? Que les choses soient bien claires : oui, oui, dix fois oui, Elephant est un chef d'œuvre !



L’avis de
Matoo :
Après Ken Park, on essaie de voir dans Elephant une filiation quelconque ou bien un rapprochement quant aux thèmes abordés. En fait, Ken Park est un peu la version « cliché » et « concentrée » d’un Elephant, qui est le regard objectif et froid du documentaire. Ce film est une fiction plus qu’animée d’un souffle authentique, puisqu’il s’agit d’un épisode de la réalité. Elephant est le récit circonstancié à travers la narration de plusieurs protagonistes tout au long de cette fatale journée où la folie de Columbine a eu lieu.

La mise en scène nous donne à regarder le film comme un documentaire, comme l’émission Strip-tease, un simple exposé de séquences qui illustrent bout à bout une série d’événements. Mais là où Gus Van Sant va plus loin, c’est justement dans cette impression de récit froid d’une réalité objective qui est pourtant tout à fait réglé au cordeau pour livrer une telle impression globale. En effet, la manière dont les personnages ont été choisis et interprétés, le montage, la musique distillée tout au long du film et cette incursion dans l’intimité de l’école (un monde complexe de souffrance et d’initiation) sont gérés avec une minutie et une précision redoutables. Ainsi, le film déroule cette journée en empruntant le regard d’une poignée d’élèves (dont les deux tueurs), et nous dévoile les dessous de l’affaire en quelques regards, dialogues, plans, qui nous plongent dans un univers complexe. Car les tueurs ne sont pas deux êtres diaboliques et psychopathes par l’opération du saint-esprit, et tous les adolescents américains ne sont pas non plus les êtres névrosés et borderline de Ken Park ou Kids.

Les protagonistes ont l’air d’être un peu piochés au hasard, mais évidemment il n’en est rien. On suit les pérégrinations de chacun et on ressent les frustrations, les blocages, les humiliations et aussi leurs raisons de vivre et d’espérer, en définitive la démonstration même de la vie adolescente ici ou ailleurs. La différence résidant peut-être dans la manière dont l’éducation entre en jeu, aussi bien celle des parents que celle dispensée à l’école, ainsi que la façon dont on peut se procurer des armes – tout simplement. Certains moments sont filmés un peu à la manière de Jackie Brown, on suit les points de vue de différents personnages sur une même scène et dans un même intervalle de temps. Ce subtil effet met en abîme avec habileté les acteurs dans leur environnement, et souligne la tension qui grandit et un dénouement qu’on sent imminent.

La musique vient aussi souligner certaines scènes avec beaucoup de virtuosité et d’intensité. Le jeu de ces classiques de Beethoven rend certains instants surréalistes et créé une puissante émotion. La caméra glisse sur les personnages et ne tient pas à nous expliquer le fond des choses, simplement à montrer avec dextérité, la triste réalité. On sent que Gus Van Sant ne propose pas une explication complète et argumentée de cette journée, mais veut seulement faire partager les différentes hypothèses qu’on peut ébaucher à partir de ce film-témoin. Et surtout, comme on sait dès le début qu’on est dans une recopie d’un moment passé, on est encore plus sous le choc. Cette sobriété de traitement contribue d’ailleurs à renforcer cette impression de documentaire, et elle place parfois les spectateurs dans un état d’inertie et de prostration incroyable. À certains moments, on a le souffle coupé et dans la salle un même silence d’incompréhension et d’impéritie inonde littéralement l’atmosphère.

J’ai vraiment trouvé que c’était un excellent film, qui a déjà le mérite de raconter cette histoire avec et par les yeux des adolescents (qui sont excellents comédiens) à la fois victimes et bourreaux, proies et prédateurs. En outre, je me dis qu’une fiction qui relaterait ce genre d’événements aurait été considérée comme irréaliste et grossière, et certainement même censurée. Cela ne fait que plus entériner le malaise et faire réfléchir sur la manière dont on doit prendre en considération l’adolescence et ses souffrances, ainsi que la responsabilité de chacun face à ce genre d’actes qui échappent à toute raison humaine.



L'avis de Nachiketas Wignesan :
Gus Van Sant s’est expliqué sur le titre Elephant… Remake d’un film éponyme d’Alan Clarke puis référence philosophique à une parabole bouddhique où un groupe d’aveugles examine médusé un éléphant. Chaque aveugle a son idée propre de l’animal, mais aucun ne peut l’appréhender dans son ensemble. Pour Van Sant nous sommes ces aveugles, plutôt que de nous révéler une illusoire vérité il tente simplement de nous convaincre de cet état de fait. Apprenons à mieux voir !
Elephant revient sur un fait divers qui a traumatisé les USA, le massacre du lycée de Columbine, en donnant la parole aux victimes… Aussi combine-t-il plusieurs points de vue en suivant des élèves en longs plans-séquence dans les couloirs d’un lycée qui devient vite un labyrinthe. La mise en scène de Van Sant multiplie les entrées dans le film, refuse les coupes, efface la présence de la caméra. Elephant devient ballet lorsque l’on comprend que l’on assiste aux mêmes quelques minutes sous des angles et des point de vue différents.
Bowling for Columbine de Michael Moore proposait un coupable… Loin du documentaire militant, Gus Van Sant joue avec des clichés auxquels il redonne vie dans un lycée fantôme. Point de travail moral, d’explication ou de jugement. Il offre avant tout du plaisir cinématographique.
Mais pourquoi alors que l’on espèrerait compassion, pleurs et cours de morale ? Il rappelle simplement que les enfants morts étaient des êtres humains… qu’il transforme en un seul regard grâce aux répétitions des actions. Nous sommes au centre du film. Ainsi il n’y a pas d’acteur principal ou secondaire dans Elephant. Van Sant nous transforme en élève-fantôme, revenu suivre le cours de sa vie. Nous incarnons une autre dimension du titre : la mémoire. Parler de pachyderme c’est aussi évoquer sa légendaire mémoire : Elephant capte un moment passé, une trace de réalité, une portion de vie : une dimension parallèle.



Elias « shoote » des photos dans un parc. Il capture des moments de vérité, il fige le temps… rapproche un couple de la mort ! Nous n’avons jamais le point de vue de l’appareil photo. Van Sant met en parallèle l’acte de prendre en photo et de tuer (to shoot en anglais).



Plan fixe de footballeurs (au ralenti) à l’entraînement au lycée qui courent dans tous les sens en habits de ville. C’est en quelque sorte la représentation photographique qui nous été volée plus tôt. La panique finale est déjà présente. Un des jeunes joueurs, vient chercher au pied de la caméra un sweater rouge arborant une croix blanche et l’inscription Lifeguard (« sauveteur » en anglais) et l’enfile. La caméra s’anime alors, le suit et pénètre dans le lycée en un long plan-séquence. La croix au centre du plan associe le point de vue de la caméra à l’idée de vie (elle redonne vie l’instant du film aux fantômes du lycée), avant qu’il ne devienne la cible du jeu vidéo ou le fusil d’assaut des tueurs… Quand le porteur de la croix (symbole christique) est tué dans la chambre froide, le film s’arrête net. Les travellings d’accompagnement prennent sens : ce sont des fils de vie et chaque coupe du montage nous rapproche de la fin fatale du film.




On pense suivre les parcours de John, Elias puis Michelle mais en fait ils ne font qu’un (la trinité ?)… Ils sont déjà un peu morts. Elephant propose sous leurs trois points de vue différents une scène centrale où Elias prend en photo John qui se donne une claque sur la fesse et Michelle court. Là encore Gus Van Sant figure ce qui parait immontrable : l’horreur du massacre qu’il présentera de manière elliptique par la suite. La claque sur la fesse au moment du déclic fait office de coup de feu et la course de Michelle de panique…



La représentation artistique tue un peu plus… Elias le chasseur d’images examine son « gibier » dans la chambre noire où il développe des photos. Après un très long noir qui évoque la dangerosité qui opère dans la chambre noire, Elias admire ses prise de la journée… là encore elles ne nous sont pas offertes mais on les devine par transparence. La photo du couple remplace son visage ! Il s’agit d’art : le portrait est toujours une représentation de soi.



Eric et Alex, les tueurs, apparaissent en cours de physique sur l’électron… ils rêvent de devenir les électrons qui s’agitent dans les tubes cathodiques. Ils s’absorbent devant des jeux vidéo shoot’em up ou contemplent des écrans de TV tout aussi violents… Mais l’image devient miroir car ils en sont simples spectateurs… Ils transformeront le lycée en champ de bataille et intègreront leur jeu vidéo : ils ne sont plus que le bout d’un fusil, une cible.



Dernier plan (en guise de conclusion) : le même cadre que le premier plan du film mais cette fois le ciel est vide (Dieu existe-t-il ?). Les fils ténus ont disparu : quelque chose d’infime à changé… Le fil de la vie a été coupé.
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Par Petit Ian - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Jeudi 15 mars 4 15 /03 /Mars 08:34

Fiche technique :
Avec Sami Frey, Maria Casarès, Clémentine Célarié, Patrick Catalifo, André Dussollier et Catherine Rouvel. Réalisation : Jeanne Labrune. Scénario : Jeanne Labrune. Directeur de la photographie : André Neau. Musique : Nina Corti et Anne-Marie Fijal.
Durée : 102 mn. Disponible en VF.
Résumé :
À Nîmes, un accident de moto fait se rencontrer le radiologue Manuel Vasquez et le torero Francisco Jimenez. Le premier mène une vie protégée, à l'ombre de son épouse Marion, avec laquelle il occupe ses loisirs, avec quelques amis, à jouer de la musique classique. Ancien chirurgien qui faillit provoquer un accident mortel lors d'une opération, fils d'un républicain mort dans une arène sous les banderilles franquistes, Manuel a rejeté tout ce qui lui rappelle l'Espagne...
L’avis de Jean Yves :
Un film sur les ambiguïtés entre hommes qui illustre magistralement le thème de la peur : peur de l'autre et peur du monde, et par-dessus tout, plus forte et plus cachée au fond de l'être, peur de soi-même, cet inconnu.
Fils d'immigrés espagnols ayant fui le franquisme, Manuel (Sami Frey) semble couler une paisible existence auprès de son épouse et de ses enfants. Ancien chirurgien, il s'accroche à des certitudes qui le rassurent : la famille, le travail, la répulsion de l'Espagne et de tout ce qu'elle exalte, notamment ce rituel barbare de la corrida où les franquistes ont prouvé que la violence déchaînée pouvait trop facilement remplacer les taureaux par les hommes.
Francisco (Patrick Catalifo), lui, croit n'avoir pour s'en sortir que le métier de torero : il commence à se faire une petite notoriété dans les arènes du sud de la France, il lui faut maintenant conquérir l'Espagne. Pour Francisco, la certitude est dans sa foi de vaincre qui fait de lui un macho sans peur.
La rencontre de ces deux hommes que tout oppose va faire surgir en chacun d'eux les démons enfouis de la remise en cause de soi. Chacun sait confusément qu'il a besoin de l'autre pour se révéler à soi-même et vivre dans la vérité.
On ne peut pas réduire cette sorte de ballet amoureux entre Manuel et Francisco à une simple révélation du sentiment tabou d'un homme pour un homme. Ce pas de deux de l'attirance et de la répulsion inclut évidemment la dimension homosexuelle dont la prise de conscience, notamment par Manuel, participe de cette angoisse de n'être pas comme l'on voudrait être. Il y a assez d'indices pour comprendre que Manuel et Francisco ont au moins une fois une aventure sensuelle : rapide complicité de mains qui s'étreignent, découverte le lendemain d'un Francisco passablement ivre et hagard dont on devine qu'il a voulu noyer son expérience nocturne.
Très trouble aussi est la position d'Emilio (André Dussollier) en manager jaloux de l'influence de Manuel sur son protégé.

Le film évoque le lien presque toujours sublimé entre tout entraîneur sportif et son poulain favori. Tout se dénouera dans les arènes espagnoles de Sanlucar.
La réalisatrice démontre une incontestable maîtrise dans le réalisme des arènes sanglantes autant que dans la sensualité qui auréole le torero : scène où on le voit revêtir l'habit de lumière, images de sa nudité…
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Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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