Né dans les années 60, Days of our
Lives (DOOL) est une véritable institution aux États-Unis. Il est possible sinon probable qu’il ne vous évoque rien de prime abord, mais il s’agit du super-savon dans lequel Joey
Tribiani (Matt LeBlanc), l’un des six Friends, tient le rôle du Docteur Drake Ramoray… Ce savon que Rachel (Jennifer Aniston) ne manquerait pour rien au monde. « Les Jours
de notre Vie » dans Friends, ça vous parle ? Eh bien voilà. Vous y êtes. DOOL a débarqué en France il y a cinq ans, pour remplacer dans la grille de programmes
matinaux Amoureusement vôtre (« Loving ») dont France 2 avait diffusé les ultimes épisodes. Au passage, Days of our Lives fut baptisé « Des jours et des
vies ».
Bien évidemment, il n’était pas question de commencer la diffusion en reprenant les vieux épisodes des sixties. Le premier à être
diffusé sur notre petit écran a lieu fin 1998. L’action se déroule à Salem, la ville des sorcières, le jour du mariage de Samantha Brady (Alison Sweeney) avec Franco Kelly, un bellâtre
d’origine italienne traqué par la mafia. Apprenant que ce dernier l’a trompée, elle déclare, furieuse, à son ex-amant Austin Reed (Austin Peck) qu’elle « va le tuer ».
Cependant, le bellâtre en question est sur le point d’occire Kate Roberts (Lauren Koslow), quand il est abattu d’un coup de feu par le fils de cette dernière, Lucas (Brian Dattilo), qui
est le demi-frère d’Austin et aussi le père de Will, le fils de Samantha… Vous êtes perdus ? Hihihi…
Pour protéger Lucas et par haine de Samantha, Kate va faire accuser cette dernière du meurtre de Franco. Assez opportunément, Sami
s’est évanouie en voyant le corps inerte de son fiancé, ce qui a permis à Kate de glisser dans sa main l’arme que tenait Lucas. La malheureuse sera innocentée après bien des péripéties et
sera même sauvée in extremis aux portes de la mort au moment où, sur ordre du Gouverneur, les autorités s’apprêtaient à l’exécuter par injection létale puisque le tribunal
l’avait reconnue coupable de meurtre et condamnée à la peine capitale.
De mon point de vue, DOOL offre le scénario le plus tortueux qui soit, mais aussi le plus jouissif sur le plan créatif. Ses concepteurs
ne ménagent pas leurs efforts pour multiplier les rebondissements et les invraisemblances. Ainsi de la formidable machination ourdie par le méchant de la série, Stefano DiMera (Joseph
Mascolo), qui a fait greffer par un savant fou (le cruel Docteur Rolf) dans le cerveau de la douce Hope Williams Brady (Kristian Alfonso) une puce électronique pour lui donner la mémoire
et le comportement de la princesse Gina von Amberg dont elle est le sosie vivant.
Gina était un redoutable faussaire, et le but de toute cette mise en scène est de se servir de Hope « transformée » en Gina
pour utiliser les talents de peintre de la princesse afin de copier des chefs-d’œuvre appartenant à une aristocrate très « vieille Europe », Lily Faversham, afin de remplacer
les faux par les vrais. Tout cela parce que le méchant Stefano est un amateur d’art… On conviendra que c’est se donner beaucoup de mal pour voler un tableau.
Après cela, je ne me suis pas étonné d’apprendre que l’imagination délirante des scénaristes a conduit ces derniers à éliminer la
moitié du casting, des héros aimés du public de DOOL, dont la doyenne Alice Horton (Frances Reed), se trouvant assassinés par un tueur en série dont on apprendra par la suite qu’il se
dissimulait sous les traits de l’un des plus sympathiques personnages du savon. Le « stalker » de Salem finira par mourir aussi, mais toute cette joyeuse bande de trépassés va
miraculeusement ressusciter car en fait ils n’étaient pas morts pour de vrai. Histoire d’entretenir le suspense et pour ne pas gâcher votre plaisir, mais aussi parce que moi-même
je n’ai pas encore bien compris comment cela fut rendu possible, je ne vous dirai pas comment ! Mais vous pouvez le découvrir par vous-même en farfouillant dans les archives du site
officiel...
Ne soyez pas non plus étonnés de la façon dont le temps est traité. Dans les savons, je crois l’avoir déjà écrit, le temps est une vue
de l’esprit qui ne se mesure pas à l’aune de notre calendrier à nous, simples humains. Des enfants quittent l’histoire pendant quelques mois et soudain réapparaissent sous les traits
d’adolescents. C’est un artifice commodément employé pour renouveler la distribution et insuffler du sang neuf à l’intrigue.
Ce qui est assez plaisant dans DOOL, c’est la beauté des interprètes. À cet égard, le casting est très soigné. Quand il me semble que
celui des Feux de l’amour est plutôt quelconque, « Days » nous régale avec des splendeurs comme il semble que seule l’Amérique puisse en produire. Mon couple préféré
est celui formé par Chloé Lane (Nadia Bjorlin) et Brady Black (Kyle Lowder), qui sont véritablement deux bombes. Bien que je ne sois pas vraiment branché par les blonds, je reconnais à
Kyle Lowder un charme fou et un sourire à tomber. Quant à Nadia Bjorlin, d’origine moitié suédoise moitié iranienne, elle offre un subtile et époustouflant métissage qui fait de cette
brune aux yeux bleu une reine de beauté qui surclasserait bien des Miss. Leurs personnages ont quitté l’affiche mais ils sont les héros des épisodes actuellement diffusés sur France
2 !
Allez, juste pour le plaisir, je remets une louche de sirop sirupeux, mais je les trouve tellement beaux :
Au programme de ces jours-ci : la gentille Lexie Carver, fille de Stefano DiMera, va tenter de réanimer la puce électronique dans
la tête de Hope (qui est pourtant sa meilleure amie) pour que celle-ci redevienne Gina et ne sache jamais que son bébé a été échangé à la naissance. Chloé devrait bientôt tomber amoureuse
de Brady, tandis que Shawn, héroïque, acceptera d’endosser la paternité de l’enfant de Jan Spears qui a été violée par un sadique, ruinant du même coup sa relation avec Belle Black, la
demi-sœur de Brady, qui, je précise, est le neveu de Philip Kiriakis mais plus âgé que son oncle qui est aussi l’ex-boyfriend de Chloé. Mais ce qui vous intéressera davantage, c’est de
voir Jack Devereaux s’évertuer à expliquer à la princesse Greta (la fille de Gina) qu’il n’est pas homosexuel…
Des jours et des vies, du lundi au vendredi, à 8h50 sur France 2
(après Télématin et avant Amour, Gloire & Beauté)
Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the
City, cliquez ici.
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