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Mercredi 28 février 3 28 /02 /Fév 09:00


Ce n’est pas très confortable de vivre sans visage, surtout lorsque cette particularité est étonnante au point que, même sans yeux, je vois encore très bien, et que même sans bouche j’arrive encore à boire et à manger. La première fois qu’il m’a vu faire disparaître un bâtonnet de surimi dans mon néant facial, Martin a cru devenir fou. Très vite, il nous est apparu évident qu’il fallait cacher cette aberration de la nature. Je dissimulai donc mon non visage sous un masque.

Imprudemment, Martin avait mis sa belle-sœur, Caroline Dion, dans la confidence de mon infortune. Celle-ci avait entendu parler d’un chirurgien esthétique miraculeux officiant à Los Angeles. Le docteur Harry Glassman, qui fut pendant vingt ans l’époux de l’actrice Victoria Principal, avait la réputation de pouvoir accomplir de véritables exploits en chirurgie plastique et réparatrice. Malheureusement, mon cas éminemment complexe le laissa plus que perplexe. Il ne pouvait rien faire pour moi.

J’étais au désespoir, mais tant qu’à faire, c’est dans un hôtel cossu de Beverly Hills que je versais mes larmes. Le masque d’Hannibal Lecter étant par trop effrayant, je le troquai contre un masque de carnaval vénitien, et c’est sous l’incognito de comte Luigi Trani que je séjournais au Four Seasons.

Normalement, un aristocrate excentrique noyé dans une foule de milliardaires qui n’avaient rien à lui envier aurait dû passer inaperçu. Et c’est ce que je fis. Hélas ! C’était compter sans la trahison de Caroline Dion qui m’a vendu au FBI sans le moindre état d’âme ! Le deuxième soir, les Fédéraux débarquèrent en masse pour se saisir du mystérieux « homme sans visage ». Je n’eus pas le temps de prendre la poudre d’escampette.

Ceinturé par deux hommes en noir, j’étais conduit hors de l’hôtel et n’avais aucune issue… Mon esprit carburait à 200 à l’heure et soudain, au beau milieu du hall, je saisis ma chance et tombai le masque en poussant un horrible hurlement. Les deux agents spéciaux qui m’escortaient furent décontenancés, tandis que les clients témoins de la scène furent épouvantés. Une grosse dame de 150 kilos tomba dans les pommes, entraînant dans sa chute un groupe de touristes japonais qui commençaient déjà à flasher sur moi. Un tumulte fabuleux s’ensuivit, que je mis à profit pour m’enfuir.

Sitôt dehors, je m’emparai d’une puissante Mercedes roadster que je fis vrombir en 6e vitesse. Direction : droit devant moi, n’importe où. J’avais le FBI à mes trousses, et j’étais le héros d’une course poursuite sous les collines de Hollywood. En quelques minutes, j’étais devenu l’homme le plus recherché d’Amérique, tout ça parce que ces satanés Yankees sont attirés par le paranormal et parce qu’une arriviste Québécoise m’avait balancé pour seulement 10’000 dollars ! (Je vaux beaucoup plus, merde ! – note de Zanzi) Il paraît que c’est pour payer son opération des seins. Le Dr Glassman n’a pas tout perdu…

Par je ne sais quel miracle, j’avais réussi à prendre la route du Nevada et à semer les flics. Abandonnant la Mercedes sur le bas-côté de la route aux portes du désert, je fis du stop et fut pris… en pitié par un brave routier. Le bougre avait dû en voir de drôles au cours de sa vie, à moins qu’il ne fût déjà bien torché à la Budweiser, quoi qu’il en soit, il ne manifesta pas la moindre surprise en voyant (ou devrais-je dire, en ne voyant pas !) ma tête. Néanmoins, il devait être en partie lucide car non seulement il conduisait son truck sans le faire zigzaguer, mais en plus il se mit à me parler de la créature de Roswell. Il trouvait que je lui ressemblais…

Nous nous arrêtâmes à quelques kilomètres de Las Vegas pour faire étape dans l’un de ces motels bon marché qui sont nombreux sur les routes des Etats-Unis. Nous prîmes une chambre avec « two double beds », car mon routier bien sympa était du genre costaud qui prend toute la place. Il ressemblait tout à fait à ces brutes bourrues du Far West, mais il avait l’air gentil.

Quelle ne fut alors ma surprise lorsque son accent rocailleux du Kansas fit place à l’accent élégant de Boston, tandis qu’il se défaisait de son déguisement de routier ! Son épaisseur diminua de moitié, et, tel Jean Marais ôtant le masque de Fantômas, il retira une fausse peau sous laquelle se cachait une gueule d’amour vraiment glamour. Malheureusement, le beau mec BCBG (beau cul, belle gueule) qui se tenait devant moi à la place du gros « trucker » qu’il était encore cinq minutes auparavant me dit :
— Je suis l’agent spécial Matthew Sharp, et je vous arrête.

(To be continued…)

Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mardi 27 février 2 27 /02 /Fév 09:20

« Les homosexuels ont des problèmes médicaux de type génétique ou des problèmes de pulsions. Il faut donc mettre des parapets, des limites, ou alors on devient une société décadente avec des zoophiles et des pédophiles. (…) Ils [Les protestants] ont des pasteurs homosexuels, c'est pour ça qu'ils n'ont pas signé [une condamnation du mariage homosexuel co-signée par les responsables catholiques, juifs et musulmans de Lyon]. Ils ne voulaient pas créer des mouvements à l'intérieur de leur communauté. » Richard Wertenschlag, grand rabbin de Lyon (février 2007).

Par Daniel C. Hall - Publié dans : MOTS : Citations philes et phobes
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Mardi 27 février 2 27 /02 /Fév 08:54

Fiche technique :
Avec Yves Afonso, Zabou Breitman, Bernard Farcy, Anna Galiena, Valérie Steffen, Christine Pascal, Odile Schmidt, Gilles Gaston-Dreyfus, Philippe Bruneau, Jacky Pratoussy et Agnès Gattegno. Réalisation : Yves Boisset. Scénario : Yves Boisset, Robert Geoffrion, Al James et Alain Scoff, d’après l’œuvre d’Alain Roger. Directeur de la photographie : Louis de Ernsted. Compositeur : François Dompierre.
Durée : 107 mn. Disponible en VF.
Résumé :
Nicole Armingault fait croire à ses trois amants qu'elle est enceinte. Après que ceux-ci lui aient donné l'argent nécessaire pour se faire avorter, elle dévalise son avocat puis devient travestie à Paris.
L’avis de Jean Yves :
À quelles extrémités peut se laisser porter une femme lorsque s'empare d'elle la haine de tout ce qui ressemble à un homme, j'entends à un être humain de sexe masculin ?
Cette femme peut, par exemple, décider d'emprunter l'apparence ordinaire de l'ennemi, de se travestir pour tromper son monde, pour changer de peau, donc (?) de comportement, pour se venger de ceux qui l'ont tant fait souffrir, pour fuir l'image dégradée d'elle-même, pour « tuer » cette image en entrant peu à peu dans le monde de la folie.
C'est ce que nous montre Yves Boisset dans ce film adapté d'un roman du même titre d'Alain Roger.

Même s'il faut, parfois déchanter au cours de La Travestie, j'admets qu'Yves Boisset a traité un sujet fort, porteur de violence dramatique, et qui permet de fermer un peu les yeux, si j'ose dire, sur quelques carences de mise en scène. Telle celle-ci : selon la façon de cadrer Zabou (Nicole Armingault) lorsqu'elle est travestie en homme, l'illusion (donc la magie, donc le trouble) est totalement créée par des plans moyens où on la voit de demi-profil ou bien carrément ratée par des gros plans au comptoir de l'hôtel où l'on ne peut y croire une seconde, Zabou courant en sortant d'un bar.
Ce film reste toutefois attachant : par le thème, bien sûr, avec cette femme déçue par les hommes, en amour comme dans le travail, et qui, insensiblement, dès lors qu'elle monte à Paris, s'enfonce dans son complexe de persécution, son malheur venant toujours des autres.
Il y a de bonnes scènes lorsqu'elle devient le mac d'une prostituée, empruntant en même temps que la culotte tous les stéréotypes machos ! Des bons moments parfois aussi dans son expérience de l'homosexualité avec une jeune bourgeoise mariée, mère de famille et qui s'emmerde un peu dans la vie. Ou encore dans l'ultime tentative de bonheur qui échoue. Le thème donc, qui se ramène aussi à une allégorie sur le mensonge (mentir aux autres pour mieux se mentir à soi-même), et l'heureuse présence d'une Zabou qui se donne avec générosité à son personnage.
Pour plus d’informations :

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Dimanche 25 février 7 25 /02 /Fév 14:42
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Jeudi 22 février 4 22 /02 /Fév 10:37

   etenl.jpg

 

 


L’intérieur du vaisseau ressemblait à une ruche bourdonnante. Des centaines d’aliens s’activaient dans tous les sens. Au niveau de sa conception, il n’avait rien de semblable aux élucubrations hollywoodiennes des films de science-fiction. Point de boutons lumineux multicolores ni de gadgets à gogo. Si j’osais cette comparaison hardie, un vaisseau spatial « Hollywood style » me fait l’effet d’une cathédrale gothique, alors que celui qui m’avait capturé faisait plutôt figure de cathédrale romane.

Simplicité et dépouillement, donc, mais qui n’excluaient en rien la haute technologie. Ces créatures d’un autre monde étaient en parfaite symbiose avec leur machine. Celui qui m’avait « captivé » dans tous les sens du terme me conduisit en un lieu dont je supposais qu’il devait abriter mon séjour à bord. Devant un mur d’une blancheur virginale, l’extra-terrestre fit, d’un geste circulaire de la main, s’ouvrir une porte qui n’était pas apparente. Nous empruntâmes un étrange couloir aux reflets bleu pastel qui, en réalité, se trouvait être un vortex. Le passage d’un point de vortex à un autre a ceci de surprenant qu’on ne sait s’il dure une seconde ou une éternité. Le transfert est instantané, mais tandis qu’il se produit, on a l’impression irréelle de vivre une vie entière et de traverser des milliers de paysages.

Lorsque nous atteignîmes l’autre bout, la porte du vortex s’ouvrit sur un jardin dont la féerie m’émerveilla. C’était la première débauche de couleurs au sein de cet environnement quasi monocolore qui m’entourait depuis mon entrée dans ce monstre d’acier. Une végétation luxuriante, sans commune mesure avec nos plantes terrestres, déployait ses fastes chatoyants devant mes yeux ahuris. Çà et là, des fleurs inconnues exhalaient un parfum rare et précieux, et des oiseaux indescriptibles tournoyaient au-dessus de nos têtes dans un concert de curieux gazouillis.

C’est alors que je dévisageai enfin mon joli geôlier. Ses traits réguliers avaient quelque chose d’humain, toutefois sa peau était de couleur bleu ciel et ses longs cheveux d’un noir de geai. Quant à ses yeux envoûtants, ils étaient mauves. Son allure était féline, il avait également de grandes oreilles pointues faites pour entendre dans le lointain, et des mains puissantes qui ressemblaient à la fois aux serres d’un aigle et aux pattes d’un lion. Son langage m’était incompréhensible, mais cependant, nous nous comprenions en esprit. Ses pensées pénétraient les miennes, et vice-versa.

Il m’attira contre lui, et dès ce moment, il n’y eut rien que je puisse faire pour lutter contre son magnétisme puissant. Toute résistance eut été vaine, aussi décidai-je de m’abandonner pleinement entre ses bras. Au moment précis où ses lèvres rencontrèrent les miennes, je n’aurais pas voulu être ailleurs dans toutes les galaxies. Tout se figea autour de nous tandis qu’il m’embrassait comme jamais nul ne le fit avant lui, et que son étreinte m’annihilait davantage. Tout mon être m’échappait et s’anéantissait dans cette rencontre fusionnelle. Soudain, dans un tourbillon de lumière céleste, nous fondîmes l’un dans l’autre et ne fîmes plus qu’un. Au sens littéral. Je m’étais volatilisé et lui aussi. À la place, un troisième être, la synthèse absolue de nous deux, faisait corps avec l’univers entier. Un être de perfection, aux proportions idéales. L’homme de Vitruve de l’espace.

Combien de temps cet état dura-t-il ? Je l’ignore. Tout comme j’ignore comment je me suis retrouvé aux abords de Matane. Le vaisseau spatial avait disparu, « il » avait disparu aussi, emmenant avec lui une partie de moi. Martin m’enveloppa dans un long manteau en peau de castor qui me couvrait intégralement de la tête aux pieds, et me conduisit à l’hôtel le plus proche. J’étais encore très faible et voyais dans ses yeux que quelque chose n’allait pas. C’est devant le miroir de la salle de bain que je compris la cause de son trouble. J’étais capable de voir, mais quelle déconcertante image : je n’avais plus de visage…

En s’envoyant en l’air avec un extra-terrestre, Zanzi a perdu la face

 

 

 

 

 

Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

 

 
 
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Jeudi 22 février 4 22 /02 /Fév 09:50
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mercredi 21 février 3 21 /02 /Fév 10:54
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Lundi 19 février 1 19 /02 /Fév 09:57

 

 
 

Ma mémoire est troublée, confuse. J’ai encore du mal à me souvenir de tous les détails. Certains, sans doute, sont oubliés à tout jamais. Quand il m’a retrouvé inconscient aux abords de Matane, Martin ne m’a pas reconnu tout de suite. Seuls les vêtements que je portais au moment de ma disparition et mon passeport témoignaient encore de mon identité. Le choc fut rude. Tout d’abord, j’ai appris que tout le monde, lui le premier, me croyait mort ou, à tout le moins, mystérieusement disparu. Cela ne m’étonne pas. Ce qui m’est arrivé ce samedi 10 février est tout simplement ahurissant, et difficilement explicable. Aussi vais-je me contenter de narrer les faits, pour autant qu’il m’en souvienne, sans rien retrancher ni ajouter.

Après avoir décollé de Québec, j’ai effectivement changé mon plan de vol et décidé d’aller me poser sur l’île d’Anticosti pour y faire un touch and go d’une heure ou deux. Je prévoyais toujours de reprendre ensuite le trajet jusqu’à Gaspé où j’avais prévu de passer la nuit. C’est alors que tout s’est emballé. Une tempête de neige venait brusquement de se lever, réduisant fortement la visibilité. À mesure que nous approchions de l’île, le tableau de bord est devenu complètement fou, comme si nous traversions le fameux Triangle des Bermudes. Très inquiet, le pilote a réussi à faire poser l’appareil tant bien que mal. Aussi étrange que cela puisse paraître, il ne neigeait pas sur l’île. En revanche, la tempête faisait rage sur l’autre rive, le continent. La route de Gaspé nous sembla alors interdite. Je décidai donc de rester sur Anticosti, où il faisait un temps splendide mais où la nuit venait déjà de tomber.

Un habitant du coin vint nous voir pour nous proposer son aide. Il prétendait être mécanicien et pouvoir aider le pilote à réparer l’appareil. Je les laissai donc à leur besogne, profitant de l’occasion pour explorer les environs et trouver, si possible, âme qui vive avec un téléphone pour prévenir Martin car, bizarrement, mon cellulaire était tombé en panne en même temps que les instruments de vol. Alors que je m’étais éloigné de l’avion d’environ cinq cents mètres, une explosion me fit sursauter.

Revenant sur mes pas en courant, je trouvai le Cessna complètement détruit, des flammes déployant un large cercle autour des débris éparpillés. Qu’est-ce qui avait bien pu provoqué une telle explosion ? Je l’ignorais, mais savais que je ne devais pas m’attarder dans le coin. L’autochtone, qui venait de périr dans cette tragédie en même temps que le pilote, avait garé sa voiture un peu plus loin. Par bonheur, en bon nord-américain qu’il était, il avait laissé les clés sur le contact. Je démarrai en trombe pour aller chercher de l’aide.

Je devais avoir fait à peine un kilomètre lorsque la voiture s’arrêta soudainement. Le réservoir semblait plein, et il n’y avait aucune raison apparente pour que cette machine stupide me fasse le coup de la panne. Angoissé, je sortis du véhicule pour continuer à pied jusqu’à un hameau qu’un panneau indiquait à trois kilomètres de là. Je venais de faire quelques pas lorsque des lumières aveuglantes attirèrent mon regard vers le ciel. Je n’en croyais pas mes yeux ! Un énorme vaisseau spatial était en train de se poser devant moi. Éberlué mais aussi quasi hypnotisé, je n’ai pu m’empêcher de me diriger vers ce monstre d’acier d’un autre monde lorsque celui-ci s’ouvrit sur une lueur attirante d’où provenaient des chants mélodieux et ensorcelants. Ce moment intemporel et rare me rappela un épisode de Dynasty II – Les Colby :

Un alien d’une étrange beauté m’accueillit à l’entrée du vaisseau, laissant le sas se refermer sur nous…

 

(to be continued / à suivre)

Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

 
 
Par Zanzi - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Dimanche 18 février 7 18 /02 /Fév 10:41
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Dimanche 18 février 7 18 /02 /Fév 05:15

Fiche technique :
Avec Piotr Kozlowski, Marco Hofschneider, Rene Hofschneider, Michele Gleizer, Sally Perel, Klaus Abramowsky, Julie Delpy, André Wilms, Ashley Wanninger, Halina Labonarska et Delphine Forest. Réalisation : Agnieszka Holland. Scénario : Agnieszka Holland et Paul Hengge, d’après les mémoires de Sally Perel.
Durée : 112 ou 107 mn. Disponible en VO ou VOST.


Résumé :
Inspiré des Mémoires de Sally Perel, Europa Europa raconte l'itinéraire d'un jeune juif contraint pendant la guerre d'épouser l'idéologie communiste lorsqu'il fuit en Union soviétique, puis celle du nazisme lorsque les Allemands envahissent l'orphelinat où il est réfugié. Il en oublie sa propre identité et, pour sauvegarder sa vie, il devient même le meilleur élément d'une école d'élite pour la jeunesse allemande.
L’avis de Jean Yves :
Europa Europa… ou le destin d'un garçon juif allemand à la beauté absolue, happé par l'histoire, pris entre les feux du communisme et du nazisme, et obligé d'entrer dans la peau d'un soldat hitlérien pour sauver la sienne.
Une fable philosophique même si elle est tragique.
Europa Europa… le titre n'est pas un simple redoublement du mot ; sur l'affiche du film, cette répétition sonne comme les deux faces d'une même monnaie, celle par laquelle le siècle a payé : nazisme et communisme.
Pas facile de devenir un homme quand on est pris entre ces deux feux contraires. Quand on est juif allemand et que sa peau ne vaut pas cher.
« Sauver sa peau », l'expression – dans ce film –- prend un sens très concret. Car Europa Europa s'ouvre sur une cérémonie judaïque de circoncision, et se boucle sur l'image de deux frères occupés à pisser côte à côte (à se soulager).
La réalisatrice n'a sans doute pas innocemment encadré son film par ces deux scènes-miroir : son principal personnage n'est-il pas précisément le sexe du héros, l'objet-sexe mis au secret, ravi à lui-même et dérobé à tous ? La circoncision de l'adolescent Sally focalise pour lui les enjeux de sa vie : tout ensemble attestant son identité juive, sanctionnant l'interdit porté sur son désir, cristallisant une initiation au monde.
Lyrique, tumultueux, emporté, Europa Europa est le récit, presque invraisemblable, du destin de ce garçon, antihéros secoué par l'histoire : celui-ci ne devra son salut, au bout du compte, qu'à la séduction sans borne qu'il exerce sur toutes et sur tous.

La famille quittant l'Allemagne natale pour la Pologne, Sally envoyé en URSS avec son frère aîné, séparé de lui à la frontière, trouvant refuge dans un orphelinat soviétique et se transformant en Komosol modèle, pour endosser ensuite, prisonnier de la Wermacht », la posture de l'Aryen pure souche, métamorphosé en nazillon exemplaire, promu héros de surcroît et pistonné d'un collège gratin sous la bannière à croix gammée : pas très glorieux, en somme.
Mais les vents contraires de l'histoire stimulent les girouettes, et Sally avait-il le choix ? Seul impératif : planquer « la chose ». Pour survivre.
L'originalité du film tient à cette coïncidence chez le héros, entre la recherche de son identité spirituelle et celle de son identité sexuelle.
La circoncision, c'est un marquage. Son identité, physiquement, est dans son sexe.
D'ailleurs, il la refuse au point de s'automutiler, pour tenter d'effacer sa différence insoutenable.
Mais son identité, c'est aussi cette beauté qui le sauve...
Paradoxalement, le sexe est pour lui une menace de mort, et en même temps ce qui sauve son âme.
Deux personnages, deux Allemands, incarnent aussi, chacun à sa manière, une différence à se réaliser : Robert, l'homosexuel qui cherche à toucher Sally dans son bain et perce ainsi son secret, et la mère de Leni, l'adolescente nazie. Robert est le personnage le plus complexe et le plus attachant du film. C'est, d'une certaine manière, la version mûre du héros. Sally est un candide perdu dans le tourbillon de ses problèmes très concrets. Robert, lui, est un adulte qui vit sa différence avec toute sa conscience. Quand il comprend que Sally est juif, la solidarité l'emporte sur le désir. Il ne peut pas profiter de sa situation de dépendance car ils sont du même bord.
Le cliché aurait voulu que Sally soit sauvé par une fille de son âge. Or il est dépucelé, à son corps défendant, et de façon burlesque, par une nympho quadragénaire nazie... et l'adolescente Leni finira par lui préférer son copain « pur Aryen ».
Pour plus d’informations :

Par Jean Yves - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Samedi 17 février 6 17 /02 /Fév 09:12
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : Lutte contre l'homophobie
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Vendredi 16 février 5 16 /02 /Fév 07:46

 

 
 

[Avertissement de Daniel C. Hall : Ce billet daté de décembre 2006 vient d'être retrouvé par un proche sur le disque dur de Zanzi à son domicile en France. Faut-il y voir un signe ? Un avant-goût du drame qui s'est joué au Canada ? Une conspiration ? Une fin intentionnelle et programmée ? Autant dire que ce post inédit et insoupçonné (voire post-mortem) a peut-être son importance dans cette triste disparition. Et c'est pour cela que je vous le livre aujourd'hui...]

 
 

 

Il y a des moments dans la vie où il faut passer à autre chose. « Tourner la page » a-t-on coutume de dire. Ou l’arracher, comme Karl Lagerfeld. Ou encore brûler le livre, détruire son œuvre. S’immoler en public. Et disparaître dans des volutes de fumée. Retourner au néant.

J’avais espéré, en vous faisant partager mes émotions, mes délires, mes coups de gueule et mes éclats de rire, créer un lien qui me manquait. Je voulais rejoindre une communauté, créer une interactivité et avoir la sensation d’exister enfin. Il n’en est rien. Je me sens plus vide qu’un coquillage abandonné sur la plage. Les impasses de ma vie professionnelle et la vacuité de ma vie privée ne me permettent plus de continuer. La force m’a quitté.

Le désespoir qui me ronge est d’autant plus profond et plus noir que pas la moindre lumière ne parvient à dissiper les ténèbres qui m’entourent. Dimanche dernier*, en allant voir ma nièce, j’étais physiquement présent mais moralement absent. Coquille vide. Les pleurs du bébé m’ont lassé avant de m’indifférer totalement. Je n’étais déjà plus là. Cette enfant de trois mois et demi n’a pu arrêter ma course à l’abîme.

L’heure est venue de tirer ma révérence, de baisser le rideau et de quitter la scène. Pour ne pas être victime de la fuite du temps, mais prendre de vitesse cet impitoyable assassin pour lui damer le pion. Ceux qui s’en réjouiront pourront s’ils le souhaitent allumer un grand feu de joie et danser sur mes cendres. Je m’en contrefous. Je n’étais personne, je n’étais rien. Je repars d’où je viens.

(*) Début décembre 2006 donc. Note de DCH


Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

 
 
Par Daniel C. Hall (en mémoire de Zanzi) - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Vendredi 16 février 5 16 /02 /Fév 02:19
Par Daniel C. Hall - Publié dans : VIDEOS : La TV en folie
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Jeudi 15 février 4 15 /02 /Fév 09:07
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Jeudi 15 février 4 15 /02 /Fév 03:02
    

Fiche technique :
Un spectacle de Paul Rudnick.
Mis en scène par Christian Bordeleau.
Interprété par Julien Baptist, Loïc Blanco, Emilie Coiteux, Samuel Ganes, Jean Leloup, Cyril Montero, Renato Ribeiro et Edouard Thiébaut.

Actuellement au théâtre Clavel à Paris.



Résumé :
Jeffrey, déstabilisé par les nouveaux rites amoureux apparus avec le sida, décide de cesser toute activité sexuelle et amoureuse, pour jeter toutes ses énergies dans le sport. Mais, dès son entrée dans la salle de gym, Stéphane, le prince charmant tant attendu, désiré, fantasmé, lui «saute» dessus.
Sauf que Jeffrey se l’était juré : « Les aventures, c’est fini! » S’en suit alors une course-poursuite doublée d’un voyage initiatique au coeur des peurs de Jeff et des certitudes de Stéphane.
Au passage, c’est tout notre quotidien d’urbains moyens qui sera mis en abîme. Pour mieux en rire !
Jeffrey cherche un sens à la vie. Le trouvera-t-il ?


Vidéos des répétitions de la pièce (merci Jean-Pierre Noël)

L’avis de Matoo :
Jeffrey, c’est une pièce qui a eu un grand succès à New York, et qui a été adaptée en film en 1994. C’est donc comme cela que je l’ai découvert ce Jeffrey, un peu comme Torch Song Trilogy ou bien Love ! Valour ! Compassion !. D’ailleurs, c’est le même auteur qui a signé les adaptations françaises de Jeffrey et de la version de Torch Song Trilogy que j’avais vue : Christian Bordeleau. Je trouve un sacré talent à ce type du coup pour ces adaptations tant en terme de texte que de mise en scène. Il s’agit de deux bons spectacles, même si Jeffrey ne m’a pas fait une aussi bonne impression.
Ces pièces dont je parle sont des œuvres qui se focalisent à 100 % sur la communauté gay, et qui sont extrêmement datées, il est donc assez difficile de les appréhender aujourd’hui avec le même regard qu’il y a dix ou quinze ans, car il s’est passé tellement de choses depuis. Jeffrey date de 1993, dans une période assez spéciale d’émancipation des homosexuels, une ère dont on saisit aujourd’hui les véritables évolutions morales de la société, et en même temps un moment charnière de l’épidémie de Sida. Ces quelques années, 1992-1995, très particulières, que j’ai à peine connu en tant que pédé (j’ai vaguement fréquenté le Queen en 1994-1995, puis vraiment le milieu gay en 1996), qui ont vu l’émergence des nouvelles thérapies (et surtout la trithérapie en 1995-96).
La pièce Jeffrey traite précisément de la peur du Sida chez son héros éponyme, un jeune comédien-loseur new-yorkais, serveur pour se faire de la thune. Ce dernier aime le sexe, mais il a tellement peur de la maladie et des déconvenues amoureuses qui en découlent, qu’il décide un jour de devenir chaste. No Sex ! Évidemment, alors qu’il a l’idée d’aller faire du sport pour compenser, il tombe sur un superbe mec qui le drague éhontément, Stéphane. Alors qu’il va céder à la tentation, Stéphane lui apprend qu’il est séropositif. Jeffrey prend peur, puis décide de ne pas donner suite. La pièce est alors une succession de rencontres et de saynètes qui confrontent Jeffrey avec ses peurs, ses fantasmes, ses désirs, ses aspirations et son choix de vie.
Le film n’avait pas eu une très bonne presse, mais moi je l’avais vraiment bien aimé. Ce film me parlait carrément, et c’est toujours le cas. Aujourd’hui le truc, c’est que ça a drôlement vieilli et que certaines lourdeurs ne passent plus très bien. Donc d’un point de vue formel, je trouve que l’adaptation française de Christian Bordeleau est excellente, mais je regrette qu’elle n’ait pas été dépoussiérée et expurgée de quelques moments longuets ou carrément superfétatoires. La scène avec le curé, par exemple, ne passe vraiment pas et ne rime à rien. Celle où il se fait casser la gueule aussi, manque un peu de lien avec le reste (et dommage, Mère Thérèsa revient normalement à ce moment dans le film) etc.
Donc quelques moments un peu chiants et qui alourdissent un peu la narration. Mais globalement, le spectacle est bon parce qu’il repose sur une histoire qui accroche et surtout qu’il est servi par de très bons comédiens. Jeffrey (Julien Baptist), surtout, m’a vraiment bluffé. Ce garçon est extraordinaire dans le rôle, et je lui ai trouvé un vrai talent. Sa prestance, sa voix et son jeu qui est tout en nuance et qui suit bien les évolutions du personnage, lui donnent une crédibilité qui porte vraiment le spectacle. Il est très conforme au Jeffrey original, tandis que Samuel Ganes (Stéphane) s’approprie plus le rôle, et avec pas mal de bonheur. Les seconds rôles sont à saluer, les mecs jouent pas mal de personnages et alternent facilement dans des profils vraiment divers, passant du rire au drame… Et puis, l’unique personnage féminin de la pièce, qui joue donc toutes les femmes, Émilie Coiteux, est géniale. Sacrée nana qui donne une énergie folle dans toutes ses interprétations, et qui est un pilier incontestable du show.
La mise en scène est très efficace, elle enchaîne avec beaucoup de fluidité et naturellement, des dialogues (parfois un peu laborieux, comme je l’indiquais) et des chorégraphies, des sortes de sketchs queer assez drolatiques, ainsi que des visions de Jeffrey plus ou moins fantasmées ou oniriques. On joue sur le répertoire de la folle tordue, de la culture et des mœurs gays, et forcément l’auditoire s’y identifie. Du coup, on est vraiment dans le produit très orienté, alors que Torch Song Trilogy distillait pour moi un plus grand (et salutaire) œcuménisme.
Donc globalement, un spectacle sympathique, bien joué, dynamique et rythmé, mais avec pas mal de maladresses ou lourdeurs qu’on doit plus reprocher à la pièce elle-même qu’aux comédiens ou à la mise en scène. Au contraire, la pièce vaut vraiment la peine pour les comédiens et ce qu’ils donnent d’eux-même pendant le spectacle.




Pour plus d’informations (Merci à Samuel Ganes pour son site, les infos et les vidéos ! Sam, nous le retrouverons bientôt sur ce blog pour une semaine spéciale !) :
Jeffrey fut créée à New York début 1993 dans une petite salle de Chelsea. Succès immédiat. Des producteurs à l’œil aiguisé s’en emparent et la mettent à l’affiche du Minetta Lane Theatre, Off-Broadway. Un an et demi de succès et le OBIE (Molières off-Broadway) de la meilleure pièce de l’année 1993.
En 1994, Paul Rudnick, l’auteur, écrit et co-produit la version cinématographique. Présenté l’année suivante au Festival du Film Américain de Deauville, Jeffrey y obtient le PRIX FUN RADIO.
Janvier 2007, Christian Bordeleau, metteur en scène, met un point final, après plusieurs années de travail, à l’adaptation française du texte de Rudnick, en l’actualisant dans une version musicale, pour sa création au Théâtre CLAVEL, à Paris.

À l’origine de Jeffrey :
« J’avais un ami à l’hôpital... Mais, Eddie n’était pas seulement en train de mourir du sida, il faisait des caprices pour tout, insultait les infirmières, se promenait dans les couloirs avec son goutte-à-goutte pour fumer dans toutes les zones non-fumeur possibles... Nous étions nombreux à lui rendre visite. Un après-midi, nous nous retrouvâmes dans le hall de l’hôpital et fûmes tous saisis d’un irrépressible fou rire.
Décidément, Eddie n’était vraiment pas un mourant digne et respectable. Notre rire nous permit de poursuivre les visites. C’est là que je compris que vivre avec le sida requérait aussi une bonne dose d’humour.

Paul Rudnick

L’adaptation :
À l’origine, il y avait l’envie de créer un spectacle qui raconte nos peurs face à la maladie et le désir que ce spectacle ne soit pas seulement le sombre constat d’une tragédie.
Le sida n’est pas un sujet de pièce, ce sont nos changements de comportement qui le sont.
Il fallait donc une comédie puisque c’est le rire qui depuis toujours permet à l’être humain de surmonter les pires tragédies. Aller à la rencontre de l’univers de Paul Rudnick et le transposer dans le mien fut magique.

La mise en scène :
« Jeffrey est une comédie féroce qui parle de l’essentiel : la vie, l’amour, la mort, mais qui choisit l’humour, la dérision et une apparente superficialité pour toucher le spectateur. Le spectacle aura donc le rythme fou des revues de music-hall et les couleurs d’un conte de fée à la Jacques Demy – qui le premier fit chanter sur la guerre. Le sida reste une guerre de tranchées, ne l’oublions pas. C’est pourquoi il fallait trouver un autre chemin que le réalisme pour se réapproprier la réalité ; la voie du rêve… Pour réapprendre l’espérance. »

Christian Bordeleau

Le site de la pièce : c’est ici !

Par Matoo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mercredi 14 février 3 14 /02 /Fév 15:43


[Avertissement de Daniel C. Hall : ce n’est pas sans émotion que je vous livre la dernière contribution que m’a fait parvenir Zanzi avant de disparaître au large de Terre-Neuve. Toute l’équipe du blog Les Toiles Roses est encore sous le choc.]

Mes lectrices et mes lecteurs savent à quel point le 14 février peut me perturber. La plupart des journaux quotidiens qui paraissent ce jour-là cèdent, depuis des années, à la manie de publier des messages d’amour de leur lectorat. C’est niaiseux, drôle ou sirupeux, mal écrit ou bien tourné, mais ça dégouline de bons sentiments écœurants. Bien évidemment, personne n’a jamais envoyé à La Voix du Nord ou à Libération ou à Jeune & Jolie un message d’amour à mon attention. Eh bien, allez tous vous faire foutre avec ce bordel de merde de fête commerciale à la con ! Ayez au moins la décence de respecter ceux qui souffrent de n’être pas aimés, arrêtez de vous bécoter sur les bancs publics, dans le métro, sur le trottoir, bref partout !  Beurk, vous me faites gerber avec vos démonstrations d’affection.

Je me calme…

Je me demandais sous quel angle j’allais bien pouvoir traiter un sujet aussi chiant que la Saint-Valentin. Alors, en hommage à Fabien (Oscar de la rupture crasse et salope et lâche de veille de Saint-Valentin 2005) et à Laurent (Oscar 2006) et à tous les autres nominés, voici comment je conçois une Saint-Valentin réussie :

Historiquement, il y a bel et bien eu un « massacre de la Saint-Valentin », à Chicago, le 14 février 1929. Al Capone avait commandité l’élimination de la bande des North Siders, des malfrats irlandais avec lesquels il était en rivalité. Jack McGurn, dit « La Sulfateuse », est chargé de réunir des tueurs pour anéantir la bande des North Siders et en particulier son chef, George Bugs Moran, dit « Moran le Branque ». Cet épisode constitua l’apothéose de la guerre des gangs dans le Chicago de la prohibition. Son retentissement inspira d’ailleurs l’intrigue de départ du film Certains l’aiment chaud (1959) de Billy Wilder, dans lequel Tony Curtis et Jack Lemmon sont témoins du massacre de la Saint-Valentin où les personnages historiques de « La Sulfateuse » et de « Moran le Branque » deviennent Spats Colombo ou « Colombo les Guêtres » (excellent George Raft) et « Johnny cure-dents ».

À défaut de pouvoir vous présenter la scène du massacre, j’ai réussi à dégoter le duo Curtis-Lemmon en travestis (dans leurs rôle de Joséphine et Daphné).

Dépêchez-vous messieurs-dames, vous allez manquer le train ! Tout comme moi, il y a longtemps, j’ai manqué le train de l’amour…

[Note finale de DCH : C'est beau, non ? C'est-y pas émouvant ? Moi j'ai la larme fatale... Et je me dis que tout est écrit, que nous sommes prédestinés... La preuve ? Zanzi a peut-être manqué le train, mais pas l’avion… hélas ! Belle épitaphe ? Mééé dites-moi pas que c’est pas vrééé…]


Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

Par Daniel C. Hall (en mémoire de Zanzi) - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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Mercredi 14 février 3 14 /02 /Fév 11:52
    

Fiche technique :
Avec Derek Magyar, Darryl Stephens, Jonathon Trent, Patrick Bauchau, Emily Brooke Hands, Molly Manago, Matt Riedy, Joël René, Jesse Archer et Chris Bethards. Réalisation : Quenton Allan Brocka. Scénario : Q. Allan Brocka & Philip Pierce, d’après le livre de Mathieu Rettenmund. Directeur de la photographie : Joshua Hess. Musique originale : Ryan Beveridge. Montage : Philip J. Bartell.
Durée : 91 mn. Disponible en VO et VOST. Actuellement à l'affiche en salle.


Résumé :
Dans une colocation, située à Seattle, habite un trio hétéroclite mais homo. Il y a Andrew (Darryl Stephens), black et romantique qui découvre le milieu gay ; Joey (Jonathon Trent), une sympathique salope à peine sortie de l’adolescence, à la recherche d’amour et de sexe, et surtout X (Derek Magyar), un prostitué de luxe, vivant grassement de ses passes. Il assume pleinement son activité mais n’a aucune relation sexuelle en dehors de son travail. C’est à travers son regard que l’on aborde cette tranche de vie gay. Il est troublé, après plusieurs années de carrière, par un de ses clients, Gregory (Patrick Bauchau), un septuagénaire énigmatique qui vit comme un ermite. Le vieil homme refuse de coucher avec X, tant que celui-ci ne le désirera pas. Cependant, il le paye pour écouter l'histoire de sa vie en attendant que monte le désir. Se raconter n'est pas vraiment l’activité préférée de X. Il est doté d’un caractère plutôt introverti où perce le cynisme, la froideur et le désenchantement mais, paradoxalement, il espère toujours trouver le grand amour ! Très vite, X a l’impression que ses entretiens avec Gregory l’aident à redécouvrir différents aspects de lui-même qu’il avait enfoui aux tréfonds de lui-même : le jeune homme empli d’espoir ; le gay qui commence à s’affirmer ; l’homme qu’il pourrait devenir, heureux d’avoir aimé... L’attirance secrète de X pour Andrew est bientôt remplacée par une chose plus tendre et vulnérable et, bien sûr, plus effrayante, réveillant des émotions que X n'avait pas ressenties depuis des années…
L’avis de Bernard Alapetite (Eklipse) :
Boy Culture dose habilement sexe et romantisme. Le spectateur peut à la fois satisfaire son désir de voyeur (trop peu) et s’émouvoir. Sous les couleurs de la comédie, Brocka aborde avec légèreté des thèmes graves dont celui si peu traité, au cinéma du désir, d’un « vieux » pour un jeune homme, mais aussi le couple, la relation du désir avec l’argent, le désir d’avoir un fils... Le cinéaste définit bien son film grâce à cette déclaration : « On peut dire que c’est un ménage à trois impossible, avec tout le jeu des tentations qui gravitent autour et que l’amour vient compliquer. »
Le film est adapté d'un recueil de nouvelles de Matthew Rettenmund, datant d’une dizaine d’années, ayant pour thème l'homosexualité. Une série de 23 histoires qui se terminent généralement par une relation sexuelle. La difficulté de l'adaptation était de réunir l'ensemble de ces récits pour en faire un film cohérent, tout en gardant les questions posées par le recueil sur la vie gay. « Le film est donc très différent du livre, même si les thèmes et les sujets sont les mêmes et finissent par se rejoindre. Il était surtout essentiel de rendre ces histoires plus dynamiques à l'écran » explique le réalisateur.
Mais Boy Culture sollicite beaucoup plus nos références au théâtre que celles se rapportant au cinéma ou à la littérature, tant pour la forme que le fond. La majeure partie de l’intrigue se déroule dans deux appartements, décorés d’ailleurs avec beaucoup de goût. Quant à la voix off, elle est beaucoup plus proche d’un aparté sur une scène que de l’utilisation que l’on en fait habituellement au cinéma. L’intrigue se circonscrit entre quatre comédiens seulement, là encore nous sommes plus en présence d’une troupe que d’un casting de long métrage. Les personnages annexes, mis à part la famille d’Andrew à qui l’on doit la scène la plus savoureuse du film, n’apportent pas grand-chose. Avec ce marivaudage, Brocka et son scénariste réactualisent « version gay » un théâtre à la Bernstein ou à la Guitry comme le fait un peu en France Jean-Marie Besset, mais avec plus de grâce que ce dernier. Nous sommes dans le bon théâtre de boulevard américain, dans la lignée d’un Edward Albee.
Le producteur et scénariste Philip Pierce, au vu du succès de Eating Out, a ressorti le projet de Boy Culture des cartons où il croupissait depuis dix ans. Il supputa que Brocka serait l'homme idéal pour mener à bien son script. Le réalisateur a été séduit par le personnage de X, qu'il considère un peu comme son alter ego : très doué pour la distanciation sur son milieu et ses règles mais dès qu'il s'agit de lui, bloqué par un renfermement émotionnel, doublé d'un cynisme encombrant. Le tournage a eu lieu en novembre 2004 à Seattle. Il dura dix-neuf jours, dont trois de pluie intense... ce qui explique peut-être le peu d’extérieurs.
Filmé caméra à l'épaule, en numérique d’une facture standard mais pas indifférente à la géométrie du cadre, Boy Culture se veut aussi, plus ou moins, un docu-fiction, impression renforcée par la voix off du héros qui nous commente ses choix de vie. Ainsi apprend-on que X n'a couché qu'une seule fois dans sa vie par amour, qu'il a une douzaine de clients qui le payent royalement, et qu'il ne parvient pas à avoir confiance dans les autres. Le film suit les confessions de X sur une sorte de divan virtuel. Le réalisateur en fait le porte-parole du malaise que traversent, selon le film, les jeunes gays en général, malaise dont la cause principale serait la recherche du plaisir dans le sexe par peur de s’engager dans une histoire d’amour. Constat qui ne me parait pas erroné même s’il me semble moins vrai qu’il ne le fut à une époque.
La voix off est trop souvent une béquille pour des réalisateurs incapables de transcrire en images les sentiments de leurs personnages pour ne pas remarquer cette fois la pertinence de son utilisation et la qualité de son écriture, bien servie par la belle voix chaude de Derek Magyar. Elle nous fait part des réflexions de X qui sont souvent en complet décalage avec l’image, ce qui est un des ressorts humoristiques du film. Il n’en reste pas moins que cette figure de style fait de Boy Culture un film très bavard et lui donne un coté théâtre filmé, impression renforcée par le peu d’extérieurs. Le décor de Seattle est sous-exploité : on ne verra de la ville qu'un banc public dans un parc, une terrasse de café et... quelques plans de rue sous une pluie battante, mais tout de même sa célèbre tour émettrice. Même Queer as Folk montre plus Pittsburgh, c'est dire !
Les acteurs sont parfaits et en plus, ils sont aussi très agréables à regarder chacun dans leur genre. J’attends avec impatience de retrouver Jonathon Trent dans le rôle de l’assassin de Versace dans Fashon victim ; quant à Darryl Stephens, c’est un habitué des films gays. On peut le voir dans la série Noah’s Arc, dans Circuit et dans Another gay movie. Il me semble toutefois que Derek Magyar n’a pas tout à fait le physique pour être une escorte irrésistible. Je paierais bien pour avoir les deux autres dans mon lit mais justement pas pour lui, mais cela ne regarde que moi, aussi cher lecteur, excusez cette considération déplacée... Brocka confesse qu’il a eu bien du mal à trouver son interprète : « Je n’aurais pas cru que cela aurait été si difficile, mais c’était une question d’équilibre, de dosage, comment trouver quelqu’un qui soit craquant, mais pas trop, avec juste une dose d’arrogance et de suffisance, mais encore là pas trop, pour que le public puisse l’aimer, et nous l’avons trouvé, finalement, en Derek Magyar, qui a la voix profonde et le look incroyable qu’il nous fallait. » Mais c’est Patrick Bauchau qui domine la distribution, un acteur dont la vie ferait un très bon scénario et qui est tout aussi cultivé et raffiné que son personnage de Gregory. On l’a découvert il y a bien longtemps, en 1966, dans un des premiers Rohmer dans lequel il incarnait Adrien, le jeune dandy qui se refuse sans cesse à l'héroïne du film : La Collectionneuse. Les habitués de la série Le Caméléon l’auront reconnu : il est le protecteur de Jarod. On l’a remarqué également dans La Caravane de l’étrange et dans bien d’autres séries.
Le prostitué est l’une des figures majeures du cinéma gay et pour ma part je le regrette. Il ne me semble pas que cette pratique soit aussi présente dans la communauté gay qu’elle l’est sur les écrans, comme le suggère la pléthore de films qui aborde ce sujet. La prostitution y est présentée généralement sous son jour le plus noir, voir John, F. est un salaud, Twist, Mysterious skin, River made to drown... Ici, au contraire, X semble heureux de son sort, presque fier de son activité. Il me parait douteux que beaucoup de gigolos puissent vivre confortablement de leur activité et surtout en étant aussi équilibré que notre héros. Cette vision me parait relever du même fantasme que l’histoire du clochard qui est riche ou qui a une bonne pension mais qui préfère vivre dans la rue. On se fabrique la bonne conscience que l’on peut.
Quenton Allan Brocka est le petit neveu du cinéaste philippin Lino Brocka, mort en 1991 dans un accident de voiture qui pourrait bien être un assassinat maquillé, dont l’œuvre était marquée par l’homosexualité. Il tourne beaucoup : déjà une dizaine de courts métrages et deux longs à son actif alors qu’il n’a guère plus de trente ans. Il travaille actuellement sur une série de dessins animés gays pour la télévision, Rich & Steve, the happiest gay couple in all the world. Il s’en explique : « Ado, je ne me suis jamais reconnu dans la production cinématographique ou télévisuelle, donc je tourne beaucoup pour offrir aux autres une vision plus gay du monde. » Un beau programme.

Boy Culture a gagné de nombreux prix dans plusieurs festivals, notamment un Prix du Jury du meilleur film au Festival du film international Gay et Lesbien de Philadelphie et un Grand Prix du Jury du meilleur scénario au L.A. Outfest. Toutes les réalisations du cinéaste se passent dans le milieu homosexuel. Avec son premier opus, Eating Out, il a fait un tabac dans les festivals gays. Eating Out 2 est déjà tourné mais Brocka n’en a cette fois écrit que le scénario, la réalisation étant assurée par Bartell, l’habile monteur de Boy Culture.
Boy Culture est une comédie intelligente, bien écrite et bien jouée par des acteurs canons, un film qui dit des choses graves sur la vie gay avec légèreté et qui sait à la fois nous émouvoir et nous faire rire.
L’avis de Matoo :
Ce film c’est LE film pédé du moment, mais disons-le tout de go, il ne rentrera pas dans mon panthéon ! Et pourtant il marque pour moi une sorte de tournant dans la production de films à thématique gay. En effet, au même titre que les chick-movies ou les teen-movies, il s’agit, à mon avis, d’un des premiers véritables fag-movies. Et du coup, je ne l’ai pas trouvé meilleur qu’un épisode de Queer as Folk, avec tout de même en prime pas mal de lourdeurs, maladresses et des moments qui m’ont carrément saoulé. Pourtant, il représente avec pas mal de talent et ironie grinçante une certaine « vision pédé » de la « vie de pédé ».
Le héros, X, est un prostitué de 25 ans, qui a l’air d’en avoir 30 (impossible de dégoter la date de naissance du mec, Derek Magyar), et qui est un mec évidemment extrêmement charmant et totalement « fucked-up ». En effet, ce dernier n’a pas eu de rapport sexuel depuis qu’il fait son métier, et a du mal à s’imaginer dans une relation de cul non commerciale. Mais il habite depuis un an avec deux colocs, Andrew (Darryl Stephens), un superbe black dans le genre assez « sage », et Joey (Jonathon Trent), l’archétype de la jeunette salope et paumée. X craque pour Andrew, mais ne sait pas vraiment comment analyser ses sentiments, et dans le même temps X tombe sur un client âgé, qui n’accepte de coucher avec que lorsqu’il le désirera sincèrement.
À la base, j’allais plutôt voir le film avec de bons a priori, parce que cela se passait à Seattle (et non pas à New York ou San Francisco), et parce que l’histoire me paraissait pouvoir dégager quelque chose qui dépasserait un peu l’orientation sexuelle. J’en ressors à la fois correctement diverti, et aussi un rien agacé. Je pense surtout qu’il n’arrive pas à la cheville d’un Beautiful thing ou d’un Get real. Mais encore une fois, ces deux derniers films sont ceux de mes vingt ans à moi, et je pense sincèrement que Boy Culture est un film pédé pour ceux qui ont vingt ans aujourd’hui. Je ne doute donc pas qu’il plaise à un certain public. Et ils ont au moins cette chance de voir un film qui leur parlera, car il a cette qualité de mettre en scène quelques types d’homos que nous connaissons tous. Au moins, on sort des clichés homos en tant que visions hétéros, et on passe à des portraits de gays d’aujourd’hui relativement crédibles.
Ce qui m’a foncièrement fatigué, c’est le parti pris de la narration. X se la joue héros plus narcissique que Narcisse lui-même, et il est en voix-off pendant tout le film. Et bla bla bla, et il parle de ses problèmes existentiels qui franchement ne sont pas plus captivants que cela, et puis c’est verbeux et pas toujours très bien écrit. Il tergiverse sur des coquecigrues, et ça se termine en boite de nuit ou bien par une crise suicidaire (ils auraient du lui faire écouter du Mylène, tiens !). Bref, on est dans le teen-movie version tafiole, donc c’est normal.
Là où les choses s’arrangent un peu, c’est que l’orientation sexuelle ajoute un peu de piment à des scénarii qui sont normalement complètement cadrés et formatés. Avec des homos, on peut facilement être surpris par des mœurs un peu particulières, ou bien des relations amoureuses alambiquées, et des situations pas forcément standards. Mais finalement, le film s’arrête aux moments où l’on voudrait que le réalisateur, Q. Allan Brocka, explore un peu plus les failles de ses personnages, qu’il pousse plus sa réflexion, qu’il transcende l’orientation sexuelle pour universaliser un peu plus son propos. Il reste plutôt au ras des pâquerettes, et se contente de nous servir son intrigue mollassonne, qui en plus se termine par un happy end des plus conformistes.
Les quelques moments jubilatoires sont trop rares, soit servis par quelques répliques « langue de pute » cinglantes (enfin du niveau de Next hein, faut pas pousser non plus…), et particulièrement par le coming-out d’Andrew et le personnage de la frangine. Mais alors qu’on sentait un potentiel terrible pour cette dernière et cette partie de l’intrigue, il n’est pas du tout exploité… et le soufflé retombe.
Ouuuh là, je voulais dire du bien du film aussi, car je n’ai pas non plus trouvé que c’était un navet, mais force est de constater que ce n’est pas ce qui ressort de ce que j’écris là (et qui me vient tout naturellement, je n’ai pas de plan…).

Pour plus d’informations :

Par Bernard Alapetite et Matoo - Publié dans : FILMS : Les Toiles Roses
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Mardi 13 février 2 13 /02 /Fév 09:11
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Mardi 13 février 2 13 /02 /Fév 08:02
Par Daniel C. Hall - Publié dans : URGENT : Gays, militants et résistants !
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Lundi 12 février 1 12 /02 /Fév 00:15

par le Capitaine Martin Tremblay-Laflamme(*)

 

Jeudi dernier, j’ai reçu de Zanzi un bref courriel m’annonçant son retour au Nouveau-Monde : « arrive à Trudeau demain 12h15 LT, prépare équipement ». Je savais depuis quelques jours qu’il projetait de revenir en terre canadienne afin d’y planifier son installation dans le courant de l’été prochain. J’ignorais seulement qu’il l’aurait fait si vite. Il n’aurait pas dû.

J’ai connu Zanzi en juillet 2005, au cours de son premier séjour à Montréal. Pas tout à fait le premier, mais disons le premier de ce millénaire. Il était tout feu tout flamme et ne tremblait devant rien, ce qui nous amusait beaucoup par rapport à mon patronyme très « Nouvelle France ». Nous avons sympathisé tout de suite. Je le sentais très enthousiaste par rapport au Québec et aux québécois, il me répétait souvent que son rêve serait de s’installer ici.

Le mois dernier, il a obtenu de son employeur une mutation au Nouveau-Brunswick. Ce n’était pas tout à fait ce qu’il aurait voulu mais c’était le plus près de la destination envisagée. Je sais qu’il a hésité, mais une fois sa décision prise, il a voulu aller très vite. Trop vite.

Le vol Air Canada 871 s’est posé avec une minute d’avance. Ça ne pouvait que plaire à Zanzi, cette ponctualité légèrement devancée. Quand je l’ai récupéré après la douane, j’ai été frappé de le voir si blafard et les traits tirés, il n’avait pas l’air d’aller bien.
— Martin, c’est fini la France. Je suis quasi au bout du rouleau. J’espère au moins qu’ici je pourrais renaître.

Ainsi donc, ce que je lisais dans son spleen mcbealien n’était pas faux. Zanzi avait changé. Son visage s’était durci et ses yeux avaient perdu leur éclat fabuleux.

Au lieu de prendre la correspondance d’Air Canada pour Moncton, il a décidé de louer un Cessna 421 « pour survoler la nature ». « J’ai envie d’admirer la neige de près » m’a-t-il dit. Nous avons bavardé toute la soirée. Il n’avait pas jugé utile de prévenir ses cousins de son arrivée « pour ne pas les déranger ».
— Je repartirai déjà dimanche, je suis attendu à Paris lundi soir.

Le Cessna a décollé de Montréal samedi midi. Peu après treize heures, il a fait étape à Trois-Rivières. Il en est reparti à 14h30. À 15h15 il s’est posé à Québec. À 17h, Zanzi m’a téléphoné :
— Je repars dans dix minutes. Je passerai la soirée à Gaspé.

À 17h35, nouvel appel : « J’ai changé d’avis, je pousse jusqu’à l’île d’Anticosti. Je t’appellerai de là-bas ! »

Les écrans de contrôle ont perdu le signal de l’appareil entre les Monts Chic-Chocs et le détroit d’Honguedo. La neige tombait, le blizzard soufflait, la visibilité était réduite. Impossible de lancer des équipes de nuit sur les traces de Zanzi. La brève et fulgurante tempête qui s’est déclenchée hier vers 18h a cessé peu après minuit. Ce matin, les recherches ont commencé dans le paradis blanc…

 

Note :
(*) de la police montée canadienne de la MRC de Montcalm

Par Capitaine Martin Tremblay-Laflamme - Publié dans : HUMEUR : Zanzi and the City
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