Précédemment, dans Zanzi and the City : enlevé par des extra-terrestres, Zanzi a perdu son visage. Avec l’aide de Martin, il se rend à Los Angeles pour rencontrer un chirurgien
esthétique mais son problème dépasse les compétences de celui-ci. Trahi par la belle-sœur de Martin, Zanzi tente d’échapper au FBI. Recueilli par un routier, il découvre que celui-ci est
un flic fédéral qui le met en état d’arrestation…
Ainsi donc, je n’avais pas réussi à échapper au FBI ! Je dois reconnaître qu’ils sont vraiment très malins et savent employer les grands moyens. L’agent Sharp était prêt à me
cuisiner toute la nuit. Je lui ai donc raconté les circonstances de mon enlèvement [voir épisodes 45 et 46 : Zanzi’s abduction] au moins cinq fois. Non, je n’affabulais pas. Pourquoi mentirais-je ? Lorsque l’agent
Sharp me demanda de décliner mon identité, je lui remis mon passeport. Je vis son expression changer lorsqu’il remarqua ma photo.
— Vos yeux ont l’air si bleu…
— En réalité, ils sont quadricolores, répondis-je.
— Ah oui, comment cela ?
— Un mélange de bleu, de gris et de vert, avec des petits points marrons.
Sharp sembla troublé.
— Cela doit être très beau à voir. Vos yeux magnifiques, vos lèvres sensuelles, où cela a-t-il bien pu passer ?
— Je l’ignore, dis-je dans un soupir.
À cet instant, une larme se mit à couler sur la surface lisse de ma figure dévisagée.
— Quel phénomène étrange ! dit Sharp. Et vous dîtes que vous pouvez aussi manger et boire ?
— Oui, tout à fait. Aussi curieux que cela puisse paraître. Je dois être capable d’embrasser de même.
L’agent Sharp voulut en avoir le cœur net. En vrai professionnel, il s’approcha de moi et me dit :
— Embrassez-moi. Je suis incapable de trouver votre bouche, alors je vous laisse faire. Embrassez-moi ! Je veux savoir, je dois savoir !
Jamais il ne m’apparut aussi agréable d’obéir à un ordre. Matthew ferma les yeux lorsqu’il sentit mon souffle caresser ses lèvres et
ses joues. Et je l’ai embrassé. Ce fut le baiser le plus extraordinaire de toute ma vie. Matthew poussa un gémissement et je le sentis frémir.
— Comment est-ce possible ? Mes supérieurs ne me croiront jamais.
Pour toute réponse, je me jetai sur lui et l’entraînai sur le lit, fermement décidé à lui montrer tout ce que ma bouche invisible était
capable de faire. Ses lèvres humides, son cou halé, sa poitrine musclée… bientôt, pas un centimètre de sa peau ne put se soustraire à ma convoitise. En le voyant s’abandonner sous mes
assauts, je sus qu’il adorait ce que j’étais en train de lui faire.
— Ta langue ! Je vois ta langue qui sort de nulle part. Oh, continue, ne t’arrête pas ! Oh ouiiiii…
L’agent spécial Matthew Sharp vivait la rencontre du troisième type dont il avait toujours rêvé. Quand j’eus fini d’exciter le dessus
de sa ceinture, je m’attaquai à la partie inférieure qui m’offrait des formes supérieures. Il perla de son membre viril, déjà gonflé de désir, une première goutte de sueur que je dégustai
avec gourmandise. Lorsqu’il vit sa bite s’enfoncer dans les abîmes sans relief de ma tête, comme s’il pénétrait la surface plate d’un chamallow ovale, Matthew gémit de plaisir. Il se
cambra sous la pression que j’exerçais sur sa queue, tendue comme la corde d’un arc. Il mouillait telle une chatte sous la douce caresse d’une pluie d’été, et son désir imprégnait ma
langue d’un goût savoureux dont mes papilles faisaient leur délice. Soudain, tout son corps se contracta, et dans un spasme, il poussa un cri sensuel et bestial, inondant ma gueule
invisible de sa liqueur d’amour qui se répandit en de longs jets puissants…
Passé ce premier moment d’extase, je m’emparai de son corps car, si je n’avais plus de visage, j’avais encore tout le reste ! Si
la police scientifique interrogeait les draps qui nous ont enveloppés cette nuit-là, elle pourrait vous révéler les détails de nos transports. Nous nous endormîmes aux premières lueurs de
l’aube, exténués et consumés. Au milieu de l’après-midi, nous fîmes l’amour encore et encore, jusqu’au bord du soir.
Le moment était venu de nous quitter, et tandis qu’il se rhabillait, Matthew me rendit ma liberté.
— Je dirai à mes supérieurs que tu m’as échappé.
S’il avait pu voir mes yeux, il y aurait vu une immense gratitude.
— Zanzi, il faut que tu retrouves ton visage. Je veux que tu saches que cette journée fut merveilleuse et que pour moi, tel que tu es, tu auras toujours le visage de l’amour.
Je l’étreignis une dernière fois avant de le regarder s’en aller à l’horizon du soleil couchant. En lui disant adieu, je ne pus
réprimer un sanglot. Une larme roula sur ma face uniforme et s’écrasa sur le pavé, où elle mourut sous les reflets du crépuscule.
Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.
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